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L'étendard de la délivrance
Il est des époques où tout le monde semble avoir perdu la tête. C’est évidemment le cas de celle que nous vivons, mais le XIVe siècle et le début du XVe n’étaient guère plus reluisants. Au moment où Dieu envoya à la France le petite bergère de Domrémy, tous les désordres politiques, sociaux, intellectuels, religieux qui devaient s’ériger après 1789 en faux ordre établi et dont nous vivons aujourd’hui les ultimes conséquences empoisonnaient depuis déjà plus d’un siècle la vie française.
Ferveur populaire
La maladie du roi Charles VI (1368-1422), qui à partir de 1392, en dépit de périodes de rémission, s’enfonça de plus en plus dans l’hébétude, eut pour effet de rendre la situation “républicaine”. Les oncles du roi (Louis duc d’Anjou, roi de Naples, Jean duc de Berry, Philippe le Hardi duc de Bourgogne) ne surent qu’attiser les querelles partisanes, sur fond de manipulation démagogique de la population parisienne. On vit Caboche et la corporation des bouchers organiser des “journées” préfigurant la Terreur de 1793 !
La guerre civile se révéla dans toute son horreur quand le fils de Philippe le Hardi, Jean Sans Peur, nouveau duc de Bourgogne, assassina Louis duc d’Orléans, frère du roi. Après quoi les fidèles du défunt se groupèrent autour du comte d’Armagnac, beau-père de Charles, nouveau duc d’Orléans, contre le clan bourguignon. Situation d’autant plus suicidaire que l’on était en pleine guerre avec l’Angleterre ! Le mariage en 1396 de Richard II, roi d’Angleterre, avec la petite Isabelle, fille de Charles VI et d’Isabeau de Bavière, avait pourtant laissé espérer la paix. Mais Richard II fut renversé par son cousin Henri de Lancastre qui devint Henri IV et dont le fils Henri V, ayant épousé Catherine, une autre fille de Charles VI et d’Isabeau, ne songeait qu’à s’emparer de la France. Dès lors les désastres se succédèrent, comme celui d’Azincourt (25 octobre 1415) où fut fauchée la meilleure noblesse française.
Entre “Armagnacs” résistants et “Bourguignons” vendus aux Anglais, la lutte ne fit que s’envenimer jusqu’au jour où le jeune dauphin Charles fit assassiner Jean Sans Peur. Faute politique qui eut pour effet de jeter la louvoyante reine Isabeau dans le camp du fils du défunt, qui était aussi un de ses gendres, Philippe le Bon, nouveau duc de Bourgogne. C’est alors que les négociations avec Henri V débouchèrent le 21 mai 1420 sur l’extrême humiliation du Traité de Troyes faisant du roi anglais l’héritier du roi de France...
Le bon peuple de Paris, doué d’un plus grand bon sens que les “intellectuels”, n’en continua pas moins d’acclamer le pauvre Charles VI jusqu’à sa mort en 1422. La ferveur populaire était en sommeil, elle n’était pas morte ! Cette même année 1422 mourut Henri V, laissant les couronnes d’Angleterre et - prétendument - de France à un enfant d’un an, Henri VI. Le vrai dauphin, de jure Charles VII, retiré à Bourges, se croyait abandonné de tous, ne sachant pas qu’une petite bergère de dix ans priait tous les jours pour lui et son royaume. Bientôt les voix de l’archange saint Michel et des saintes martyres Marguerite et Catherine allaient dire à cette jeune Française et fière de l’être qu’avec l’aide de Dieu, il était possible de le rester...
“Échec à l’“européisme”
Le drame de la France d’alors ne peut être considéré indépendamment de celui que vivait toute la chrétienté. La foi avait fléchi et beaucoup cherchaient à chasser le surnaturel de la cité politique. Les philosophes à la mode séparaient les fins spirituelles des individus des fins temporelles des États - déjà le laïcisme ! Pendant tout le XIVe siècle de grands débats avaient secoué, affaibli et divisé l’Église où certains réclamaient la supériorité des conciles sur la papauté et où l’on avait vu deux papes régner en même temps.
Le laisser-aller spirituel a toujours des conséquences temporelles : la perversion des hommes de Dieu (Cauchon enseignait à la Sorbonne) creusait le lit des idéologues, lesquels n’avaient de cesse de prêcher la laïcisation des rapports sociaux pour le plus grand profit des puissances d’argent toujours hostiles aux contraintes. Des théoriciens rêvaient d’une organisation supra-nationale sans Dieu, essentiellement fondée sur des intérêts mercantiles.
Ainsi s’éclairent les ambitions du clan bourguignon : il était le parti européiste d’alors ! Depuis que Philippe le Hardi (frère de Charles V) avait épousé Marguerite de Flandre, de riche puissante famille, son clan se proposa de reconstituer sur les ruines d’une partie de la France un royaume lotharingien (le vieux rêve anti-capétien !) qui serait comme l’épine dorsale d’un nouvel ordre européen. Le traité de Troyes fut l’expression de ce “libéralisme” effréné. Relisons Pierre Virion : « Ainsi avec l’Angleterre agrandie des trois quarts de la France et poussant son trafic jusqu’en Orient, avec les puissances commerciales d’Allemagne, une sorte de condominium, de marché commun dirions nous, est en vue dont le futur royaume de Philippe de Bourgogne serait le centre ». Toutes les démesures sont permises dès lors que s’estompe l’unité organique des sociétés historiques.
Inutile d’insister sur les ressemblances avec notre début de XXIe siècle... On a seulement inventé aujourd’hui l’erzatz de religion qui est censé souder le monde maëstritchien sans foi, sans nations, sans racines : les Droits de l’Homme ! En leur nom on culpabilise, on diabolise, on pousse à la repentance tous les récalcitrants qui n’entendent pas être réduits à de simples consommateurs...
La jeunesse de la France
La fête de sainte Jeanne d’Arc - la fête du printemps de la France - vient dans quelques jours nous dire qu’on peut en sortir.
Avec la gaieté de ses dix-sept ans, une foi chevillée au corps, beaucoup d’humilité et une espérance fondée en Dieu plus que dans les hommes, elle n’est entrée dans aucun parti, dans aucune parlote intellectuelle, elle n’a en rien “dialogué” avec son siècle, elle a ignoré les légalités établies, dont le traité signé sous la contrainte bien-pensante du moment. Ainsi est-elle allée droit au but. Joignant un sens aigu des nécessités temporelles à une soumission totale à l’ordre surnaturel, elle combattit, bien sûr, les Anglais - mais sans le moindre esprit de haine -, et surtout, osant dès le 8 mai délivrer Orléans, la dernière poche de résistance à la démission nationale, elle galvanisa les ardeurs des Français trop longtemps trompés et ouvrit la route de Reims afin de rendre possible le rétablissement de la légitimité en confirmant le 17 juillet 1429 le pacte de Clovis avec le Ciel.
Politique d’abord ! Il fallait d’abord que Charles VII fût sacré (« C’est vous et non un autre ! ») pour qu’il recouvrât toute son autorité face au roi anglais, aux puissances mercantiles et aux clercs dévoyés. Alors la France allait pouvoir redevenir elle-même, chasser les utopies, les démesures et l’esprit partisan, reprendre conscience de son destin national incarné d’âge en âge par la lignée capétienne, renouer avec les sources de l’ordre naturel et surnaturel. Jeanne, au prix du sacrifice de sa vie (les Anglais et leurs “collaborateurs” la brûlèrent à Rouen le 30 mai 1431), orientait l’Europe vers un ordre international fondé sur la justice et la complémentarité entre les nations dans un bien commun universel, de nature à empêcher aussi bien l’érection de la nation en absolu que l’abandon à l’idéologie cosmopolite.
Aujourd’hui comme sous Charles VI, la ferveur française est en sommeil ; nous savons qu’elle n’est pas morte... Disons-nous bien qu’Orléans, aujourd’hui c’est nous ! Que de notre audace à vouloir rester français dépend le sort de la France ! Que la jeunesse de la France face à des européistes ramollis, c’est nous ! Que la jeunesse du monde face au désenchantement mondialiste, c’est nous ! Nous, à condition qu’à l’exemple de Jeanne, nous sachions qu’un tel combat mène plus sûrement au sacrifice qu’à la gloire, - mais c’est le prix de la liberté de la patrie !
Michel Fromentoux L’Action Française 2000 du 19 avril au 2 mai 2007 -
Cette immigration clandestine qui déferle…
201 structures criminelles ont été démantelées en 2013 sur l’ensemble du territoire par la police aux frontières (PAF), dont 31 d’envergure internationale mises au jour par l’Office central pour la répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre (Ocriest).
En ce moment, ce sont des centaines de Tunisiens, de Syriens et de Libyens qui passent en voiture ou par camions par la Turquie, les Balkans, la Grèce ou l’Italie en échange de 2.000 à 3.000 euros par personne. Les immigrés de cette provenance représentent près d’un tiers des clandestins interpellés par les forces de l’ordre. 2298 Tunisiens ont été appréhendés l’année dernière traversant la frontière depuis l’Italie.
Des organisations criminelles asiatiques font également transiter des immigrés clandestins par avion jusqu’au Sri Lanka, puis vers l’Afrique, où les clandestins sont «stockés» momentanément au Togo ou au Bénin, avant d’être envoyés dans l’espace Schengen. Actuellement, les Chinois déboursent jusqu’à 20.000 ou 30.000 euros pour un voyage vers Paris. Un tarif qui grimpe à plus de 60.000 euros pour une formule «VIP», avec accompagnateur, faux passeports de qualité exceptionnelle et garantie d’arriver en Europe quitte à s’y prendre à plusieurs reprises
Les filières africaines relèvent plus du bricolage qui, sous couvert d’associations culturelles bidons, font par exemple transiter vers la France des orchestres formés de «musiciens» et de chanteurs très « amateurs ».
La police fait appel à près de 200 interprètes parlant le wolof, le mandarin, le wenzhou, l’hindi, l’arabe, le panjabi ou le russe, pour procéder aux auditions.
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Leon XIII : à la racine des attaques contre la famille, le divorce
Hilary White a publié jeudi dernier sur LifeSite un article remarquablesur les causes de la dissolution de la famille aujourd’hui. Je vous en propose la traduction intégrale
De quand date le début de la révolution sexuelle ? Voilà une question à laquelle on aurait tendance à vouloir répondre sans réfléchir. La plupart évoqueraient le début ou le milieu des années 1960. La publication de ce bouquin par Germaine Greer, ou bien l’invention et la commercialisation de la pilule, c’est ça ?Mais si on leur donnait le temps d’y penser un peu, la plupart rectifieraient sans doute leur réponse en soulignant que les racines de la révolution sexuelle remontent sans doute à plus loin. Peut-être aux temps où Germaine Greer et d’autres féministes académiques développaient leurs idées à l’université, et où le Dr Pincus travaillait sur son mémoire de sciences. Tout le monde où presque, cependant, s’accorderait pour dire qu’au moment où Paul VI a publié sa célèbre encyclique Humanae Vitae sur le contrôle artificiel des naissances en 1968, personne n’avait levé ce lièvre depuis bien longtemps et on avait même oublié qu’il y avait un problème.Mais comment les vannes se sont-elles ouvertes au départ ? Comment les mœurs sexuelles de tout une civilisation ont-elles pu aussi radicalement modifiées en l’espace d’une seule génération ? Y a-t-il eu un « proto-péché » qui a tout déclenché ? Qu’est-ce qui a permis à ces choses de s’installer après tout ces siècles où l’ensemble de la chrétienté, depuis la chute de l’Empire romain, a établi sa vie quotidienne et les fondements de sa politique sur le socle du mariage, de la procréation et de l’éducation des enfants ?Même un bref retour sur l’histoire montre que la frénésie de désordres sexuels tellement caractéristiques de notre temps n’a pas commencé au XXe siècle, loin s’en faut. Les premiers pas légaux à entamer la destruction que nous constatons aujourd’hui consistent en l’assouplissement des lois sur le divorce au XIXe siècle. Sans le bastion légal du mariage indissoluble, les arcboutants qui tiennent tout en place en ce qui concerne la famille ont été détériorés un à un, avant d’être totalement mis de côté. Et l’Eglise avait mis en garde contre cela depuis un bon moment.Le pape Léon XIII, l’une des hautes figures de l’histoire catholique, a publié l’encyclique Arcanum divinae sapientia (« Le mystérieux dessein de la sagesse divine ») sur le mariage en 1880, la quatrième d’une série impressionnante qui allait atteindre un total de 85. Les papes ne choisissent pas les thèmes de leurs encycliques au hasard, et il apparaît clairement, du seul fait de sa parution au début du pontificat, que Léon XIII était gravement inquiet à propos de l’état du mariage, faisant le lien entre ses qualités nourricières et protectrices avec la dignité inhérente aux femmes.Le paragraphe 29 peut peut-être nous donner une indication sur l’origine de la catastrophe sociale que nous vivons aujourd’hui. Léon XIII a clairement assimilé la protection de la famille avec celle des femmes comme celle des enfants – et aussi celle de l’Etat. Il écrit : « Il est à peine besoin de dire tout ce que le divorce renferme de conséquences funestes. »La suite du paragraphe m’a immédiatement fait penser aux mises en gardes qu’allait faire près de 90 ans plus tard Paul VI à propos de la contraception artificielle. Léon XIII affirme, sur le divorce :« Il rend les contrats de mariage révocables ; il amoindrit l’affection mutuelle ; il fournit de dangereux stimulants à l’infidélité ; il compromet la conservation et l’éducation des enfants ; il offre une occasion de dissolution à la société familiale ; il sème des germes de discorde entre les familles ; il dégrade et ravale la dignité de la femme, qui court le danger d’être abandonnée après avoir servi aux passions de l’homme.« Or il n’y a rien de plus puissant pour détruire les familles et briser la force des Etats que la corruption des mœurs. Il n’y a donc rien de plus contraire à la prospérité des familles et des Etats que le divorce. »A considérer les racines de la révolution sexuelle, on se retrouve en train de remonter un chemin de petits cailloux semés à travers le temps. On admet généralement que cette révolution a été déclenchée par un concours de facteurs, mais la plupart estiment que le plus important d’entre eux aura été la contraception hormonale. On admet généralement que la pilule a été inventée entre 1951 et 1957 par le Dr Gregory Pincus, une connaissance de Margaret Sanger qui l’avait aidé à trouver des financements pour sa recherche.Margaret Sanger, fondatrice de l’organisation qui allait faire le tour du monde sous le nom du Planning Familial International (Planned Parenthood International) était elle-même une raciste et eugéniste notoire : elle a commencé son œuvre en 1916 et n’a jamais dissimulé, dans ses écrits, le fait que cela faisait partie de son programme eugénique (ses écrits devaient inspirer plus tard Hitler et le programme eugénique allemand dont il fut à l’origine dès avant la Seconde Guerre mondiale).En remontant plus loin encore, on s’aperçoit que la révolution sexuelle, en tant que bouleversement social et moral qui allait aboutir à saper, puis à mettre en miettes les bastions de la famille traditionnelle, faisait partie des objectifs-clef exposés dans les écrits marxistes, et ce dès les travaux d’Engels qui décrivit les maux de la « famille monogame ». Son livre sur ce thème, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat, toujours disponible, toujours utilisé dans les universités, a été imprimé en 1884.Engels voyait dans le mariage et dans la famille un instrument d’oppression, et ses écrits laissent clairement voir les germes du féminisme moderne anti-famille. Que le féminisme universitaire, une idéologie qui gouverne une grande partie du monde occidental, soit un produit du marxisme n’est un secret pour personne – si l’on fait exception des gens de la rue. Mais au même moment où Engels prétendait écrire d’après l’expérience des siècles, l’Eglise tirait d’autres leçons du passé.Léon XIII se tournait lui aussi vers le monde antique pour avertir de ce qui adviendrait, particulièrement pour les femmes, si le monde chrétien devait régresser vers les mœurs des Romains de l’Antiquité qui pouvaient quasiment divorcer sur un coup de tête. Les nations, disait-il, « oublièrent plus ou moins la notion et la véritable origine du mariage ». « La polygamie, la polyandrie, le divorce furent cause que le lien nuptial se relâcha considérablement », avec pour résultat l’état « misérable » de la femme, « abaissée à ce point d’humiliation qu’elle était en quelque sorte considérée comme un simple instrument destiné à assouvir la passion ou à produire des enfants ».L’Eglise, poursuivait Léon XIII, avait restauré le mariage tel qu’il fut voulu à l’origine par Dieu, et le défendait face aux empiètements de princes et d’Etats avides de pouvoir. Mais au temps de Léon XIII, l’« ennemi juré du genre humain », le diable, avait suscité « des hommes qui (…) méprisent ou méconnaissent tout à fait la restauration opérée et la perfection introduite dans le mariage ».Il y eut des hommes « en notre temps » pour « modifier de fond en comble la nature du mariage ». De tels esprits, « imbus des opinions d’une fausse philosophie et livrés à des habitudes corrompues, (…) ont avant tout l’horreur de la soumission et de l’obéissance. Ils travaillent donc avec acharnement à amener, non seulement les individus, mais encore les familles et toute la société humaine, à mépriser orgueilleusement la souveraineté de Dieu. »Etant donné nos confrontations actuelles avec l’hypersécularisation, il est intéressant de noter également que Léon XIII voyait dans les attaques contre le mariage une manière d’affirmer l’autorité de l’Etat laïque, en dernière analyse, contre celle de l’Eglise. Et même, il y a des passages où les mises en garde de l’encyclique nous semblent avoir un air déprimant de déjà vu :« Or, la source et l’origine de la famille et de la société humaine tout entière se trouvent dans le mariage. Ils ne peuvent donc souffrir en aucune façon qu’il soit soumis à la juridiction de l’Eglise. Bien plus, ils s’efforcent de le dépouiller de toute sainteté et de le faire entrer dans la petite sphère de ces choses instituées par l’autorité humaine, régies et administrées par le droit civil. En conséquence, ils attribuent aux chefs de l’Etat et refusent à l’Eglise tout droit sur les mariages ; ils affirment qu’elle n’a exercé autrefois un pouvoir de ce genre qua par concession des princes, ou par usurpation. Ils ajoutent qu’il est temps désormais que les chefs d’Etat revendiquent énergiquement leurs droits et se mettent à régler librement tout ce qui concerne la matière du mariage. De là est venu ce qu’on appelle vulgairement le mariage civil. »Léon XIII ne précise pas de quels Etats il est question, mais à son époque, la Grande-Bretagne était déjà sous le régime du « Matrimonial Causes Act » (loi des causes matrimoniales) de 1857 qui enlevait la compétence des cas de divorce aux tribunaux ecclésiastiques pour les donner aux tribunaux civils et qui avait fait du mariage une matière de droit contractuel, et non plus une reconnaissance par l’Etat d’un sacrement fondé sur la religion. A l’époque, il avait été contesté au Parlement par certains membres qui craignaient d’y voir une usurpation des droits et de l’autorité de l’Eglise d’Angleterre établie.Avant l’existence de cette loi, ceux qui voulaient obtenir le divorce devaient prouver l’autre coupable d’adultère, et le divorce n’était accordé qu’en tant qu’annulation ou d’un acte spécifique du Parlement. Après l’entrée en vigueur de la loi de 1857, la loi allait être peu à peu amendée pour en arriver au point où, en 1973, les habitants d’Angleterre et du Pays-de-Galles purent divorcer pour cause d’adultère ou « comportement déraisonnable » qui peut être constitué par à peu près n’importe quoi, depuis l’alcoolisme chronique jusqu’au fait d’avoir des vies sociales séparées. Selon le Daily Mail, la Grande-Bretagne affichait le plus important taux de divorce de l’Union européenne. Depuis lors, les démographes ont noté un ralentissement des divorces, mais c’est surtout parce que de moins en moins de gens prennent la peine de se marier au départ.« Le mariage, qui tend à la propagation du genre humain, a aussi pour objet de rendre la vie des époux meilleure et plus heureuse », écrivait Léon XIII en 1880. Et d’ajouter : « Les Etats peuvent attendre de tels mariages une race et des générations de citoyens qui, animés de sentiments honnêtes et élevés dans le respect et l’amour de Dieu, se considéreront comme obligés d’obéir à ceux qui commandent justement et légitimement, d’aimer leur prochain et de ne léser personne. »Il y a deux étés, des « jeunes » ont fait des émeutes partout en Grande-Bretagne, vandalisant des magasins, brûlant des maisons et des bureaux dans quatre grandes villes. L’incident, qui fit la une des médias du monde entier, a, bizarrement, été presque complètement oublié. A l’époque, les médias britanniques – fortement orientés à gauche – ont accusé le manque de services sociaux. Mais un homme, travailleur social dans les zones sensibles des villes britanniques, a carrément accusé la destruction de la famille. Les gamins qui jetaient des poubelles à travers les vitrines des magasins n’avaient jamais connu de père et avaient été élevés par l’Etat.Il est difficile d’imaginer une meilleure légende pour les photos des adolescents rigolant et riant pendant qu’ils pillaient les magasins que la condamnation et l’avertissement de Léon XIII à propos du divorce : « Il n’y a rien de plus puissant pour détruire les familles et briser la force des Etats que la corruption des mœurs. »« Vraiment, il est à peine besoin de dire tout ce que le divorce renferme de conséquences funestes. »Vraiment.Hilary White© leblogdejeannesmits -
Jeunesses Nationalistes et l'action sans concession (avec Alexandre Gabriac)
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La Manif pour tous a de quoi rendre dingue…
« La Manif pour tous mobilise toujours » titre, comme étonné, Le Figaro. Oui, toujours… Un mot qui résonne à l’infini...
Ils étaient plusieurs dizaines de milliers à défiler dans la rue, dimanche, à l’appel de la Manif pour tous. Comme tant de fois l’an passé, les cortèges se sont ébranlés dans les rues de Montpellier, de Blois et de Versailles avec les mêmes drapeaux, les mêmes ballons, les même poussettes et la même détermination pacifique. Seuls éléments nouveaux, les bonnets roses enfoncés sur les têtes, spécialement bienvenus en ce dimanche de décembre, et des slogans qui, à l’image du combat qui a fait tache d’huile, n’évoquent plus seulement le mariage mais la famille dans son ensemble, famille chaque jour un peu plus harcelée, dépouillée, défigurée par le gouvernement : « Halte à la familiphobie ! »
« La Manif pour tous mobilise toujours » titre, comme étonné, Le Figaro. Oui, toujours… Un mot qui résonne à l’infini, et a de quoi donner le vertige au gouvernement. Lui qui pensait que tout ce vacarme ne passerait pas l’été. Il n’y aurait donc jamais de fin ?
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Japon : Le gouvernement veut renvoyer les réfugiés dans les zones contaminées de Fukushima
Par Sophie Chapelle
Ils sont plus de 160 000 à avoir fui les territoires irradiés par la catastrophe de Fukushima. Et ne disposent d’aucune aide financière pour recommencer leur vie ailleurs. Pour le gouvernement japonais, la priorité est au retour dans les zones contaminées. Gratuité des logements publics vacants, suivi sanitaire et allocation mensuelle réservés aux résidents, mesures de décontamination des sols…
Tout est mis en œuvre pour générer un élan au retour. Sur place, des citoyens, chercheurs et juristes se mobilisent pour la reconnaissance légale du « droit au refuge »: le droit à vivre ailleurs, dans un environnement non contaminé.
C’est une promesse scandée par le gouvernement japonais depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima. Les 160.000 personnes évacuées de leurs maisons irradiées pourront, un jour, revenir chez elles. Mi-novembre, un rapport [1] rendu public est allé à l’encontre de la doctrine officielle.
Les auteurs, des membres du Parti libéral-démocrate – qui détient la majorité absolue à la Chambre des représentants – exhortent le gouvernement à abandonner cette promesse de retour et à soutenir financièrement les déplacés pour qu’ils puissent vivre ailleurs.
Mais pour le moment, aucune mesure concrète n’a été adoptée dans ce sens. En mai 2013, les autorités japonaises ont même décidé de rouvrir les zones interdites en relevant la norme de radioprotection de la préfecture de Fukushima de 1 à 20 millisieverts/an (mSv/ an) (lire notre article). Un taux équivalent au seuil maximal d’irradiation en France pour les travailleurs du nucléaire…
« Le gouvernement continue à inciter les populations à revenir vivre dans les zones contaminées, parfois à 10 km de la centrale, confirme Cécile Asanuma-Brice, chercheuse à la Maison franco-japonaise de Tokyo, institut de recherche sur le Japon contemporain [2].
Dans des villes comme celles de Tomioka, plus rien ne fonctionne, il n’y a plus d’économie locale, qui pourrait avoir envie de vivre là ? » Cette sociologue urbaine, qui vit au Japon depuis 12 ans, ne s’est jamais posée la question du nucléaire, jusqu’au 11 mars 2011. Alors que le tsunami contraint des dizaines de milliers d’habitants à migrer, elle se penche sur les politiques de relogement.
Des logements provisoires construits sur des zones contaminées
Dans les semaines qui suivent le tsunami et la catastrophe nucléaire, les autorités procèdent d’abord à la mise à disposition gratuite des logements publics vacants à l’échelle nationale et à la construction d’habitats d’urgence.
Géographe de formation, Cécile Asanuma-Brice superpose fin 2011 la carte des logements provisoires et celle de répartition de la radioactivité produite par le ministère de l’Environnement japonais. Le constat est terrifiant : les deux cartes correspondent. Trois quarts des logements provisoires sont situés sur des zones contaminées
Interpellé sur cette situation, le gouvernement argue alors d’un simple manque de concertation entre les ministères de la Construction et de l’Environnement. « Mais deux ans et demi après, ces logements sont toujours occupés », dénonce Cécile Asanuma-Brice.
Et rappelle qu’une autre décision « alarmante » a été prise le 28 décembre 2012. « Le gouvernement a mis fin à la réouverture de son parc de logements publics vacants sur l’ensemble du territoire ». Seuls les logements publics vacants situés dans le département de Fukushima demeurent gratuits.
Politique de retour « au pays natal »
D’après la chercheuse, cette mesure s’inscrit dans le cadre d’une politique visant à ce que les populations retournent vivre dans les zones contaminées. La gratuité du suivi sanitaire n’est assurée, par exemple, que si l’enregistrement de la résidence dans le département de Fukushima est maintenu.
« Une vaste politique de décontamination tant veine que coûteuse a été mise en place, des animations culturelles ont lieu chaque semaine dans le centre-ville, des postes de mesure de la radioactivité – dont les chiffres sont bridés – ont été installés de part et d’autre du département afin de rassurer les riverains », ajoute Cécile Asanuma-Brice.
« Nous avons énormément d’informations au Japon mais celles-ci sont présentées de sorte qu’elles incitent au retour à la vie dans le département, ce “pays natal” sans lequel nous serions incapables de vivre ». Dans les faits, peu de personnes évacuées disent vouloir revenir, même si elles le pouvaient, selon The Guardian. C’est le cas de seulement 12 % des gens à Tomioka par exemple, l’un des villages les plus contaminés.
« Que l’on soit japonais, français, indien ou africain, personne n’a envie de quitter son village natal, et c’est humain, relève Cécile Asanuma-Brice. Mais dans le cas présent, le gouvernement utilise cet argument afin de générer un élan de retour en rassurant les personnes encore sceptiques, en leur montrant que les autres réfugiés commencent à rentrer. Tout cela n’est qu’une manipulation également mise en place par des experts en communication ».
Des travaux de décontamination insuffisants
Une vaste campagne de décontamination des sols a été lancée par l’administration qui y a consacré 2,7 milliards d’euros en 2012. Le gouvernement s’apprêterait à faire un emprunt supplémentaire de 30 milliards de yen (215 millions d’euros) pour accélérer la décontamination. En quoi consiste ce « nettoyage » ?
« Munis de pelleteuses, de pelles, de pioches, ils [les liquidateurs] enlèvent de la terre, des plantes, de la mousse, des feuilles mortes, énumère Cécile Asanuma-Brice. Armés de jets à haute pression, ils rincent les toits, les équipements publics et poussent les sédiments dans les tranchées. »
Les déchets radioactifs sont ensuite stockés dans de grands sacs empilés sur des terrains vagues, des champs ou des cours d’école. A défaut de supprimer la radioactivité, celle-ci est déplacée ou enterrée. Et remontera à la surface à la première pluie…
Tous ces travaux sont jugés « insuffisants » par la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad), en France. En juin 2012, elle a effectué des mesures dans des maisons décontaminées: six mois après les travaux, elle note des doses annuelles jusqu’à six fois supérieures à la norme définie par l’Organisation mondiale de la santé (voir le rapport).
« Des aides devraient être fournies aux habitants pour leur permettre de déménager vers des territoires non contaminés », préconise Bruno Chareyron de la Criirad. « A l’inverse, les aides financières sont programmées pour le refuge dans le département de Fukushima », note Cécile Asanuma-Brice. Déménager dans une autre partie du pays revient à perdre la maigre allocation mensuelle de 780 euros… Rien ne semble être fait pour permettre aux victimes de vivre ailleurs.
Reconnaître le droit à la migration
Officiellement, 160.000 personnes auraient quitté le département de Fukushima depuis la catastrophe nucléaire. Mais ces données pourraient être largement sous-estimées. Car les personnes désireuses de partir doivent se rendre d’elles-mêmes dans les bureaux du département, pour s’inscrire dans le système d’informations concernant les réfugiés.
« Ce système est absolument inconnu de la population et les inscriptions sont très peu nombreuses puisque les gens n’en connaissent pas l’existence », précise Cécile Asanuma-Brice. Celles et ceux qui migrent hors du département de Fukushima savent qu’ils perdent immédiatement leurs droits aux indemnités et au suivi sanitaire. Ils n’ont aucun intérêt à faire enregistrer leur départ !
En juin 2012, une proposition de loi « pour la protection sanitaire des enfants » a été votée par le Parlement japonais. Élaborée en concertation avec des associations de citoyens et de juristes, cette loi intègre la notion de « droit au refuge ». « Permettre le droit au refuge revient à donner aux gens la possibilité de pouvoir déménager s’ils le souhaitent, principalement à l’intérieur du pays, et de leur accorder un financement pour le réaliser », souligne la chercheuse.
Or, ce droit reste pour le moment vide de toute prérogative : il n’est accompagné d’aucun système de soutien ou d’indemnisation financière. Le nouveau rapport du Parti libéral démocrate, qui appelle à soutenir financièrement les résidents déplacés afin qu’ils puissent vivre ailleurs, changera-t-il la donne ?
Bombe à retardement
Pour le moment, le gouvernement nippon espère convaincre les résidents de retourner dans les zones dont le niveau de contamination est inférieur à 20 mSv/an, en conservant un objectif à long terme de 1 mSv/an. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe envisage toujours de redémarrer en 2014 les 50 réacteurs nucléaires de l’Archipel. Il peut compter pour cela sur la France.
Le 17 avril dernier, un convoi de Mox (assemblage d’uranium appauvri et de plutonium), affrété par l’entreprise française Areva, est parti de Cherbourg vers le Japon (lire notre enquête sur les enjeux commerciaux et industriels de cette livraison).
Sur l’île, une bombe à retardement continue de reposer à 30 mètres du sol. Depuis le 18 novembre 2013, la compagnie japonaise Tepco, exploitant de la centrale de Fukushima, a commencé le retrait des 1 533 barres de combustible nucléaire entreposées dans la piscine du réacteur 4. *
Une opération extrêmement dangereuse : la quantité de césium 137 présente dans la piscine serait « équivalente à au moins 5.000 fois celle dégagée par le bombardement atomique d’Hiroshima », selon un expert nucléaire de l’université de Kyoto [3]. Selon Tepco, ce gigantesque chantier devrait se terminer d’ici fin 2014.
« Il n’y a malheureusement pas “d’après” Fukushima aujourd’hui, car cela n’est absolument pas fini, résume Cécile Asanuma-Brice. Pour reprendre les termes du penseur allemand Günther Anders, on pourrait plutôt dire que “Fukushima, c’est déjà demain” ».
P.-S.
A écouter : Retour sur Fukushima, dans l’émission Terre à terre du 23 novembre 2013 sur France Culture.
Notes
[2] La chercheuse est également rattachée au Laboratoire international associé « Protection humaine et réponse au désastre » du CNRS dirigé par l’économiste Thierry Ribault.
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Le crépuscule des traîtres
A défaut de faire face aux vrais défis qu’impose à notre pays une crise sans précédent, le gouvernement continue à traquer les Français qui ont l’impression de plus en plus insistante que notre pays n’a plus de protecteurs naturels.
Le rapport qui fait tant couler d’encre ces jours-ci et provoque aujourd’hui des reculades prudentes n’est que l’expression d’une idéologie au pouvoir qui a décidé de tirer un trait définitif sur ce qui constitue les racines et la réalité de notre patrie. La dispute autour du voile et de la laïcité qui divise les socialistes et a fait réagir la droite parlementaire n’est à nos yeux qu’un combat marginal et pétri des variantes idéologiques qui veulent toutes finalement la même chose : faire du passer table rase.
Michèle Tribalat, esprit indépendant aiguisé, fait quant à elle plus justement remarquer que : « La création d’un délit de harcèlement racial serait là pour "contraindre à la non désignation" des origines. La différence serait partout, mais il ne faudrait jamais l’incarner dans le langage. M. Ayrault poursuit sur la lancée de ses prédécesseurs puisque je vous rappelle que le modèle d’intégration européen adopté par l’UE en 2004 est déjà un modèle multiculturaliste. [ … ] Tout ce qui rendait familière la vie ordinaire est frappé d’incertitude. Aucun héritage n’est à préserver. »
On est quand même frappé par ce mystère sémantique qui consiste à exiger la reconnaissance de toutes les cultures, on parle d’accepter la « diversité », du « droit à la différence », mais de ne surtout pas l’évoquer, ni d’en tenir compte. Autrement dit, vous n’existez pas par votre vie, votre histoire, votre culture, vos croyances, mais par la loi.
On voit bien que, dans ce contexte, les choses ne se passent pas comme prévu, c’est à dire, une espèce de métissage laïque et obligatoire, mais que la nature ayant horreur du vide, ce sont les cultures fortes et communautaristes qui avancent dans un ventre mou.
Le « pouvoir » semble d’ailleurs prendre acte de cette réalité en reculant devant l’islamisation, (revoilà l’affaire du voile) laquelle à tout prendre vaut mieux qu’un retour aux valeurs obscurantistes d’une France arc-boutée sur son baptême et ses valeurs fondatrices.
Les laïcistes qui préconisent un système légaliste uniformisant, fondé sur les valeurs de la révolution française, ne sont que les naïfs complices de ce qu’ils dénoncent par ailleurs. Une France fondée sur la perte de mémoire et des racines spirituelles ne résistera pas à la poussée islamique.
L’immigration massive dans un pays atone ne peut, dans un tel contexte, qu’imposer son fait religieux et …politique.
Tout converge, et je comprendrais que n’importe quelle puissance étrangère à tendance supranationale ne puisse que se féliciter de la chute d’une nation jadis si forte et si indépendante.
La France n’a plus de protecteur. En a-t-elle eu depuis que la république à été instaurée ? Malgré des sursauts de survie naturelle qui mobilisèrent dans des moments graves les patriotes, force est de constater que la république n’a jamais défendu notre pays. Certains hommes ont agi, malgré elle, mais on voit aujourd’hui avec les socialistes qui se disent les vrais, voire les seuls républicains et qui délivrent ou retirent aux partis de la droite honteuse les brevets de républicanisme selon les alliances électorales contractées, que nous arrivons au terme du processus de dissolution et d’abandon de notre pauvre pays.
Mais la France ne se laissera pas éradiquer aussi facilement. Les Français se réveillent, et un vent de révolte se lève. Le moment est-il enfin venu de renverser ce système nuisible bâti sur l’esprit de trahison ?
Finissons en avec la République, dont le socialisme actuel n’est que l’ultime maladie vénérienne, et conduisons à Reims notre protecteur naturel, le descendant de Saint Louis, Roi de France.
Olivier Perceval, secrétaire général de l’Action française
http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-crepuscule-des-traitres
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« Celui qui donne les ordres et qui a toujours raison »
La conversion de tous au crétinisme culturel est bien plus qu'une obligation. C'est une nécessité. C'est une nécessité, tout simplement :
- parce que c'est un ordre du marché et que dans une société capitaliste la nécessité se confond avec les ordres du marché,
- et parce que l'essentiel des profits du procès capitaliste dans les pays civilisés est désormais lié à la consommation culturelle à cours forcé, c'est à dire à la vie irresponsable, ahurie et hébétée téléguidée à temps plein par la marchandise culturelle.
Cependant certaines populations (peut être parce que l'intelligence leur sied particulièrement, peut être parce qu'elles appréciaient de disposer de l'ensemble de leurs moyens mentaux, peut être pour d'autres raisons que je ne connais pas) vont se trouver rétives et récalcitrantes face à cette injonction qui leur est faite d'avoir à déposer leur cerveau.
Mais l'ordre vient de haut : du marché ! Et le marché, c'est le vrai Dieu du monde moderne, celui qui a réellement tous les pouvoirs, disait à peu près un économiste connu.
Le marché va donc commanditer une politique incitative auprès de ces populations regrettablement peu disposées à la vie zombifiée. Le marché en a les moyens : il peut recruter et payer des exécutants pour n'importe laquelle de ses basses œuvres. En passant il peut aussi donner à ces hommes de main des tas de titres et de pouvoirs qui dans le monde d'avant avaient un certain sens, dans l'ordre politique, juridique, scientifique par exemple. C'est ainsi que l'on trouve des tas de gangsters hystériques déguisés par le marché, qui a aussi les moyens de payer tous ces frais de maquillage, en présidents de ceci ou de cela, en conseillers en ceci ou en cela. en experts de ceci ou de cela.
Politique incitative non avouée comme telle, à vrai dire, mais en un certain sens extrêmement cohérente lorsqu'on parvient à en surplomber les différentes éléments et les différentes étapes (soumission obligatoire et permanente à la musique néo-primitive, mythologie du salaud civilisé et du gentil primitif, et ainsi de suite).
Pour les populations véritablement réfractaires (les rares personnes qui persistent à n'oublier pas ce qu'était le monde anté-culturel, et la vie sensible) le marché, malgré toute sa mansuétude et son goût prononcé pour le viol psychique discret et insensible par la culture et notamment la musique devra employer des méthodes plus nettement incitatives.
Parmi ces méthodes, il faut citer l'envoi, auprès de ces populations de pédagogues, c'est à dire de crétins solidement formés, volontaristes et prosélytes, qui savent bien, eux, qu'on n'est pas au monde tant qu'on est pas un énervé agité en permanence par les dernières pacotilles culturelles. On va donc organiser des opérations de crétinisation de grande ampleur, par confrontation amicale entre les populations indigènes ringardes et bornées et des populations importées ayant fait de l'abrutissement culturelle leur nature, si l'on ose dire ainsi.
Mais il ne faudrait surtout pas croire que le métier de crétin-pédagogue soit toujours facile. Les populations à crétiniser se défendent, se rebiffent. Elles argumentent, parfois haussent le ton et se fâchent.
Heureusement le marché, qui voit les choses de haut et de loin, a tout prévu. Non seulement il a embauché une foultitude de crétins praticiens, mais aussi des crétins théoriciens, c'est à dire des convertis à la culture culturelle mais dans sa version pédante et bavarde (des cinéphiles, des chrétiens de gauche ou des choses comme çà), qui ont compilé, sous ses ordres et sous son étroite surveillance ("que les juristes sont donc petits et interchangeables !" hulule alors le marché, qui a toujours raison) une législation ad hoc permettant de repérer, d'isoler et de punir instantanément tout récalcitrant à la crétinisation refusant une intervention pédagogique des crétins de terrain chargés de le convertir pleinement aux bienfaits de la culture.
Lorsqu'on ose y penser, tout ceci est très logique : en capitalisme culturel, l'offense à crétin culturel est bien le crime majeur. Pour comprendre ce fait un peu étonnant pour les non initiés, il suffit de comprendre que l'offense à crétin culturel est une atteinte presque directe à la possibilité de faire des profits, une atteinte quasi directe au marché lui même.
Les populations incitées à la conversion sont indissolublement définies par leur appartenance raciale, ethnique, religieuse, historique et j'en passe et des meilleures. Ces distinctions sont bien complexes à établir, évidemment pleines d'enjeux terrifiants et ce n'est pas ce moment de nécessaire crétinisation qui va nous aider beaucoup à clarifier calmement et rationnellement ces choses. Il est donc bien difficile de déterminer si la politique de crétinisation obligatoire poursuivie est d'ordre raciale, ethnique, ou autre. Cette question est peut être insoluble et çà tombe bien puisqu'elle est finalement sans importance aucune pour la suite. Il suffit de remarquer qu'il y avait jusqu'à présent des populations (définies donc de manière biologique ou culturelle, ou les deux, cela reste en suspens et c'est sans importance aucune pour la suite) qui appréciaient particulièrement d'user de leur cerveau et qui sont privées, à juste raison mais contre leur gré, de cet usage par les nécessités du marché.
Ce qui n'est pas niable par contre, c'est que l'on a une politique populationnelle, une politique menée à l'égard d'une population identifiable et menée contre son gré puisqu'elle refuse obstinément et avec pertinacité de se convertir au nouveau mode de fonctionnement humain, celui qui est nécessaire au marché : le crétinisme culturel. En effet, il est indiscutable que les demandes explicites de crétinisation culturelle sont restées longtemps extrêmement rares dans la population française. Je dis bien et je maintiens : extrêmement rares. Ce n'est que très récemment que la politique d'incitation à la crétinisation généralisée a commencé à porter ses fruits et que l'on peut observer un mouvement spontané de certaines catégories de la population vers la crétinisation intégrale, chez les jeunes filles droguées à la musique néo-primitive par exemple.
On constate donc qu'une politique populationnelle a été mise en place :
- d'abord pour trier les "convertissables" à la crétinisation culturelle et les "non convertissables" à la crétinisation culturelle, ces derniers étant relègués ou éliminés discrètement,
- ensuite pour mettre en oeuvre une heureuse politique systématique de crétinisation proprement dite.
Il n'est pas du tout certain d’ailleurs que cette politique de conversion-extermination d'un peuple soit consciente même chez les plus tordus et les plus cruels de ses exécutants. Elle est tout simplement nécessaire au marché, qui paye ceux qui l'appliquent, et qui ne paye pas ceux qui ne l'appliquent pas. Il est comme çà le marché : intègre et entier, il ne faut surtout pas essayer de lui raconter des histoires.
J'ai écrit un peu plus haut "convertissables" ou "non-convertissables" à la crétinisation culturelle dans un moment d'optimisme. En fait il faudrait dire "réifiables" ou "non réifiables", c'est à dire "achetables par le marché" ou "non achetables" par le marché. Cela devient un peu plus compliqué mais cela permet de donner un coup de massue supplémentaire : en effet les "crétins-pédagogues" identifiés plus haut ne sont actuellement guère que des choses achetées par le marché et lancées contre un peuple qui n'en demande pas tant ; mais ce triste rôle historique induit par le capitalisme aux abois n'est pas une fatalité et c'est aussi de leur prise de conscience et de leur révolte contre l'argent fou que pourrait émerger un monde à nouveau vivable.
Récapitulons et synthétisons. Nous avons, grosso-modo :
- les gens de gros argent,
- les crétins-pédagogues chargés de la crétinisation, fêtés et gâtés par les précédents,
- les consommateurs acéphales mécanisés tendance bobos,
- les populations à convertir ou en cours de dressage, c'est à dire l'ancien peuple français,
- enfin les irrécupérables refusant les bienfaits de la culture culturelle, poussés discrètement au désespoir, à la ruine, à la mort sociale ou physique.
Il y a eu et il y aura d'autres politiques populationnelles (raciales, ethniques) par exemple de conversion à une nouvelle éthique, ou d'extermination, ou de relégation, ou autres, non pleinement avouées, ni même conscientes, dans l'histoire. Certaines sont bien connues et ont fait l'objet d'études nombreuses. Celle qui est appliquée en France contre les populations refusant une crétinisation culturelle généralisée apparaît cependant originale et nouvelle et gagne à être connue de tous, petits et grands.
Jacques-Yves Rossignol -
Procès - Soutien Banderole Hollande Démission Le 8 Janvier