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  • La Lettre d’Allemagne – N°6

    Ce jeudi 18 février, NDR Info (chaîne d’information du Norddeutsche Rundfunk, la radio de l’Allemagne du Nord) fait part d’une nouvelle stupéfiante :

    Le gouvernement du Land de Basse-Saxe serait sur le point de prendre la décision d’abattre un loup, et c’est le ministre de l’Environnement du Land, un écologiste, qui l’annonce.

    Incroyable ! Inimaginable ! Dans ce pays où le retour d’Ysengrin est perçu comme le signe tangible que la Nature reprend peu à peu ses droits, lui conférant à nouveau le statut d’animal sacré, une telle décision devrait soulever les foules, révolter ses défenseurs. Le journaliste donne quelques détails, expose les motifs. L’animal est bien connu des services compétents : il exerce son activité sur le terrain de manœuvre de Munster, dans la lande de Lünebourg, avec d’autres de ses congénères. Il s’est montré, à plusieurs reprises, peu enclin à observer l’attitude toute de réserve et de timidité que lui prêtent les spécialistes, n’hésitant pas à accomplir quelques foulées avec un joggeur, à s’inviter à une promenade du lundi en famille, à escorter un landau. Peut-être était-il de ce groupe sympathique – sept individus – qui a raccompagné galamment à sa voiture une dame qui sortait ses chiens, il y a presque un an, peut-être était-ce lui, qui, il y a quelques mois, a rejoint pendant quelques minutes les rangs des rabatteurs, apportant une contribution incontestable à la battue.

    Ou bien était-ce lui qui, de concert avec un congénère, a revendiqué la dépouille d’un cerf fraîchement abattu, laissant à peine au chasseur, heureux puis dépité, le temps de descendre de l’Ansitz…

    Mais tout cela, d’autres l’ont fait avant lui, sans encourir les rigueurs d’une administration peu encline à contrevenir au tabou écologiste. De quoi Ysengrin s’est-il donc rendu coupable ? Quelques mots, une phrase, concluent le propos du journaliste : ce loup a pris un repos, certainement mérité, à proximité de la clôture de la caserne de Bad Fallingbostel, autrefois résidence des troupes de Sa Majesté britannique ; les nouveaux occupants ont également franchi la mer, mais ils venaient du sud.

    Une crise allemande

    Avant de se rendre, ce jeudi, à Bruxelles – certains ont évoqué Canossa – Frau Merkel a fait selon l’usage une déclaration devant le Bundestag. Elle a ainsi décliné les trois aspects, déjà bien connus, de sa politique des Réfugiés, afin de rassurer les parlementaires, et avec eux le « deutscher Michel ».

    Le premier aspect consiste à traiter la cause de l’exode, en Syrie : nul ne doute qu’avec la poignée d’avions de reconnaissance Tornado déployés en Turquie et la frégate intégrée au groupe aéronaval du Charles de Gaulle, on va contribuer puissamment à stabiliser la situation dans le pays, et à rendre aux camps de réfugiés de Jordanie ou d’ailleurs leur lustre d’antan, y fixant les candidats à l’exode ; quelques esprits chagrins noteront tout au plus que la Syrie n’est pas, tant s’en faut, la source unique du flot des migrants.

    Le deuxième aspect consiste à « protéger » les frontières extérieures de l’Union. Là encore, les solutions sont évidentes : « Dormez, braves gens, les courageux garde-frontière de FRONTEX veillent et traquent sans relâche les passeurs » ; et encore : « Nous allons convaincre la Sublime Porte, en bonne intelligence avec Athènes, de retenir les migrants sur ses côtes ». Ici, la voix des esprits chagrins se renforce, qui notent que le dernier – supposé – passeur dont la presse ait fait mention était le père du petit Aylan et que personne n’a évoqué à son encontre la moindre enquête… D’autres se grattent la tête, y cherchant désespérément le souvenir d’une action de police accomplie par FRONTEX : en vain, car s’il y a bien des témoignages, ils n’évoquent que la sombre besogne de ramasser et compter les cadavres des malheureux naufragés, ou le sourire qui éclaire le visage des sauvés, parfois aussi les menaces, les exigences des rescapés, et le sentiment confus des sauveteurs après les avoir amenés sur le sol européen, finissant ainsi le travail des passeurs. Quant à la Turquie, comme l’a fort justement noté madame Sahra Wagenknecht (Die Linke), lui demander de juguler le flot migratoire, c’est la transformer en gigantesque prison, une prison dont on glisserait la clef dans la poche de monsieur Erdogan, lui offrant un moyen de pression inestimable sur l’Union européenne : ce n’est pas une solution, mais une déclaration de faillite de la politique européenne.

    Le troisième aspect, enfin, consiste à répartir « justement » les migrants au sein de l’espace européen. Entre l’Alliance de Višegrad, rejoint par l’Autriche, qui s’oppose très officiellement à cette répartition qu’elle juge inique – « Nous n’avons invité personne » – et les « amis » d’Angela, au premier rang desquels le président français, qui désirent surtout ne s’engager sur rien, notre chancelière se préparait évidemment à des débats difficiles à Bruxelles.

    Finalement, l’attentat d’Ankara, mercredi soir, en retenant la délégation turque, lui a évité Canossa. Son plan n’est pas encore mort, puisqu’il n’a pas été débattu et réduit à néant. Début mars, un sommet EU-Turquie aura lieu, juste avant des élections, capitales, aux Landtage de Rhénanie-Palatinat, de Bade-Wurtemberg et de Saxe-Anhalt. Dans ce dernier Land, l’AfD ambitionne de passer la barre des 20%. Si elle y parvenait, le Land pourrait être quasi ingouvernable, avec une coalition à trois aux affaires… La crise est bien là, et elle est allemande.

    François Stecher 19/02/2016

    Revue de presse

    Crise des Réfugiés

    Die Welt – 10.02.16 – Saint-Sylvestre à Cologne
    Chronique d’une nuit qui a tout changé
    Pour la première fois, une liste des procédures de police montre l‘étendue des agressions commises lors de la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne. Dès le 1er janvier au matin, plus de 100 plaintes avaient été déposées, elles sont désormais plus de 1000.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152018368/Chronik-einer-Nacht-die-alles-veraenderte.html

    FAZ – 16.02.16 – Crise des réfugiés
    Pourquoi nous ne pouvons nous en remettre à la France

    Avant le sommet européen, Paris s’oppose au souhait allemand de contingents de réfugiés. Berlin essaie en vain d’obtenir un accord de principe qui aille au-delà d’un agrément de façade.
    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingskrise-deutsch-franzoesische-belastungsprobe-14071954.html

    FAZ – 17.02.16 – Politique des réfugiés en Europe
    Faymann : Berlin emboîtera bientôt le pas à Vienne
    Au contraire de l’Allemagne, l’Autriche applique une politique des réfugiés restrictive. Le chancelier autrichien Faymann prophétise que Berlin, « confronté à la réalité », changera de politique. Le président de la Commission, Juncker, prédit au contraire un avenir radieux à Merkel et à sa politique.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/laut-werner-faymann-strengere-fluechtlingspolitik-in-deutschland-14074484.html

    Die Welt – 17.02.16 – Crise des réfugiés
    La chancelière joue son va-tout au sommet européen
    Lors du sommet européen, Angela Merkel va s’opposer frontalement à ses contradicteurs. Pour l’instant, rien ne laisse prévoir un succès de la chancelière. Comment va-t-elle se sortir de ce mauvais pas ?

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152309016/Fuer-die-Kanzlerin-geht-es-auf-dem-EU-Gipfel-um-alles.html

    Die Welt – 17.02.16 – Rapport du Bundeskriminalamt (BKA)
    Les immigrés originaires de ces pays commettent de nombreux crimes et délits
    Syriens, Afghans et Irakiens constituent le groupe le plus important parmi les réfugiés, mais ils sont, en proportion, plus rarement auteurs d’actes répréhensibles. Dans un rapport, le BKA s’intéresse aux délits des migrants.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152320433/Zuwanderer-aus-diesen-Laendern-begehen-viele-Straftaten.html

     FAZ – 17.02.16 – Crise des réfugiés
    L’Autriche n’accorde plus que 80 asiles par jour
    L’Autriche a fixé « jusqu’à nouvel ordre » une limite supérieure aux demandes d’asile. Le nombre de réfugiés simplement autorisés à traverser le pays sera également limité. La Slovénie annonce qu’elle va confier des tâches de police à ses soldats.

    http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/oesterreich-akzeptiert-nur-noch-80-asylantraege-pro-tag-14075431.html

    FAZ – 17.02.16 – Politique des réfugiés
    Merkel sur la défensive
    Avant le sommet européen, Angela Merkel est sur la défensive. Son « bilan intermédiaire » pourrait bien consister en une seule phrase, amèrew : encore heureux qu’il y ait l’Autriche.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/vor-dem-eu-gipfel-zur-fluechtlingspolitik-merkel-auf-dem-rueckzug-14075935.html

    Handelsblatt – 18.02.16 – Les contingents de réfugiés demeurent
    L’Autriche refuse de faire allégeance à Bruxelles
    L’Union européenne met un carton jaune à l’Autriche à cause du durcissement de sa politique des réfugiés. La république alpine garde néanmoins le cap, et renvoie à une pratique allemande qui, jusqu’ici, n’a fait l’objet d’aucune critique [ndT : selon la ministre de l’Intérieur autrichien Johanna Mikl-Leitner (ÖVP) l’Allemagne n’admettrait actuellement que 50 migrants par heure, avec une limite quotidienne à 6.000].

    http://www.handelsblatt.com/politik/international/kontingente-fuer-fluechtlinge-bleiben-oesterreich-verweigert-bruessel-den-gehorsam/12985470.html
    Handelsblatt – 18.02.16 – Sommet de l’Union européenne à Bruxelles
    La fin brutale du monde bien ordonné de Merkel
    L’annulation du mini-sommet des « volontaires » après l’attentat d’Ankara est pour Angela Merkel un revers amer. En effet, dans la crise des réfugiés, la chancelière a tout, sauf le temps. Une analyse.

    http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/eu-gipfel-in-bruessel-das-jaehe-ende-von-merkels-geordneter-welt/12981542.html

    FAZ – 18.02.16 – Réfugiés
    Une crise allemande
    Dans quelle mesure la crise des réfugiés est-elle en réalité une crise allemande typique ? Torsten Albig y a répondu – involontairement.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/harte-bretter/harte-bretter-ueber-die-fluechtlingspolitik-eine-deutsche-krise-14077648.html

    Spiegel-Online – 19.02.16 – Sommet de l’Union européenne à Bruxelles
    Merkel insiste sur la nécessité d’une rencontre spécifique avec la Turquie début mars
    Avant les importantes élections aux Landtage du printemps, la chancelière veut présenter enfin des succès dans la crise des réfugiés. Elle place ses espoirs dans la Turquie, les bâtiments de guerre de l’OTAN et le ralliement tardif des partenaires européens.

    http://www.spiegel.de/politik/ausland/eu-gipfel-angela-merkel-besteht-auf-tuerkei-sondertreffen-anfang-maerz-a-1078206.html

    FAZ – 16.02.16 – Politique des réfugiés
    Une question de confiance
    Si la coalition continue comme cela, Merkel n’aura même pas besoin de se soumettre à la question de confiance. Elle aura la réponse le 13 mars.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingspolitik-der-koalition-eine-frage-des-vertrauens-14073801.html

    Handelsblatt – 17.02.16 – Election au parlement du Bade-Wurtemberg
    La défaite menace Kretschmann
    Selon les derniers sondages, le ministre-président Kretschmann doit se préparer à l’échec le 13 mars. Mais son concurrent de la CDU, Wolf, ne s’en tirera pas plus facilement. L’AfD devrait complètement chambouler les rapports de majorité.

    http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/landtagswahlen-2016/landtagswahl-in-baden-wuerttemberg-kretschmann-droht-die-niederlage-/12966234.html

    FAZ – 17.02.16 – SPD
    Gabriel qualifie l’AfD de raciste
    Le président du SPD, Gabriel, a entrepris d’attaquer l’AfD frontalement. Il a, dans une interview accordée à un journal, accusé le parti de droite conservatrice d’être ouvertement raciste.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/spd-chef-sigmar-gabriel-nennt-afd-offen-rassistisch-14074640.html

    Die Welt – 17.02.16 – Sondage de l’institut Forsa
    Pertes pour l’AfD – Le parti de Petry repasse derrière
    Pendant des semaines, l’AfD s’est située de manière stable à 10% dans les sondages de Forsa. Pour la première fois depuis longtemps, le parti de Frauke Petry perd un point – et se retrouve derrière les Verts et Die Linke.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152318883/Verluste-fuer-die-AfD-Petry-Partei-wird-durchgereicht.html

    Kölnerstadt-Anzeiger – 18.02.16 – Soirée de campagne électorale à Zeitz
    L’AfD est-elle en train de devenir la deuxième force politique de Saxe-Anhalt ?
    L’AfD en Saxe-Anhalt et son chef André Poggenburg veulent devenir la deuxième force politique du Land. Pour cela, ils misent avant tout sur les déçus de la CDU. Selon un tout récent sondage, le parti se situerait déjà à 17%.

    http://www.ksta.de/politik/-wahlkampfabend-in-zeitz-sote-afd-auf-dem-weg,15187246,33814432.html

    Die Welt – 18.02.16 – Idéologie de droite
    L’endroit où l’AfD peut compter sur au moins 15%
    S’agit-il d’un mouvement de protestation « contre l’échec du gouvernement » ou bien d’une disposition générale favorable à l’idéologie de droite ? Dans une ville de Bade-Wurtemberg, l’AfD se dirige vers les 15% à l’occasion des élections au parlement du Land.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152363069/Wo-die-AfD-locker-mit-15-Prozent-rechnen-kann.html?config=print

    Société

    FAZ – 10.02.16 – Ministre de l’Intérieur de la Sarre
    « Je vois la paix civile menacée dans notre pays »
    Le ministre sarrois de l’Intérieur et président de la conférence des ministres de l’Intérieur, Klaus Bouillon, s’exprime dans un entretien sur la migration de masse – et montre de la compréhension pour les garde-frontière grecs, qui laissent passer les réfugiés.

    http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/klaus-bouillon-cdu-wenn-noch-mehr-kommen-sehe-ich-den-inneren-frieden-in-unserem-land-in-gefahr-14060942.html

    Die Welt – 17.02.16 – Ghettos de réfugiés
    La CDU met en garde contre une situation « à la parisienne » dans les villes
    Le chargé de travail « Grandes Agglomérations » de l’Union voit le danger des ghettos de réfugiés. Il demande que les demandeurs d’asile soient plus massivement hébergés en zone rurale.

    http://www.welt.de/politik/deutschland/article152314435/CDU-warnt-vor-Pariser-Verhaeltnissen-in-Staedten.html

    Deutschlandfunk – 04.02.16 – Russes-Allemands
    Exploités politiquement par des groupuscules de droite extrême
    « Attention ! C’est la guerre ! »

    Une fille de 13 ans a été violée à Berlin. C’est ainsi que commençait, il y a presque deux semaines, un appel Whatsapp pour une manifestation à Berlin, auquel environ 500 Russes-Allemands ont répondu. L’organisateur de l’événement s’appelle Heinrich Groth, président du convent international des Russes-Allemands. Il veut saisir sa chance. [ndT : en réalité, il ne s’agissait ni de viol ni d‘enlèvement ; la fille était chez son ami et voulait masquer la chose à ses parents]
    http://www.deutschlandfunk.de/russlanddeutsche-von-rechten-gruppen-politisch-benutzt.862.de.html

    Badische Zeitung – 17.02.16
    Les Russes-Allemands ne se considèrent pas comme des réfugiés
    Le libéralisme occidental est étranger à de nombreux Russes-Allemands. Quelle est l’influence des médias étatiques russes ? D’où vient leur sentiment d’insécurité ? Un expert livre ses réponses dans un entretien.

    http://www.badische-zeitung.de/suedwest-1/russlanddeutsche-sehen-sich-nicht-als-fluechtlinge–117613358.html

    FAZ – 18.02.16 – Echec de la plainte
    Il reste interdit d’avoir des relations sexuelles avec des animaux
    Deux sodomites ont porté plainte devant le tribunal constitutionnel fédéral contre l’interdiction des relations sexuelles avec des animaux. Ils en appelaient à leur droit à l’autodétermination sexuelle. Pour leur répondre, les juges se sont appuyés sur la loi de protection des animaux.

    http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/tiere/bverfg-in-karlsruhe-bestaetigt-verbot-von-sex-mit-tieren-14077513.html

    NDR.de – 18.02.16 – Il va bien falloir le faire
    Le ministre Wenzel étudie le prélèvement d’un loup
    Pour la première fois depuis que le loup est revenu en Basse-Saxe, on envisage d’abattre l’un de ces prédateurs. Il s‘agit là d’un animal au comportement remarquable, de la meute du pays de Munster, a déclaré le ministre de l’Environnement Stefan Wenzel (Verts) à la commission de l’Environnement du parlement de Basse-Saxe ce jeudi. « Je fais prendre toutes les dispositions nécessaires pour procéder au prélèvement », a déclaré le ministre. Le transfert vers un enclos est également envisagé. En Allemagne, les loups sont strictement protégés et ne peuvent être chassés.

    https://www.ndr.de/nachrichten/niedersachsen/hannover_weser-leinegebiet/Wenzel-Munsteraner-Wolf-soll-entnommen-werden,wolf2290.html

    http://www.polemia.com/la-lettre-dallemagne-n6/

  • VERS UNE RÉVOLUTION CULTURELLE ?

    L’actualité politique a été évidemment marquée, ces derniers jours, par le remaniement ministériel, a minima, qui, toutefois, a moins fait gloser que le départ bouffon de Taubira, qui l’a précédé de quelque jours. 

    Il est vrai, que dire du retour de Ayrault en remplacement du catastrophique Fabius promu à la présidence du Conseil constitutionnel, de l’arrivée de trois ministres écologistes, d’un retour au respect strict de la parité dans l’équipe ministérielle ou de la création de secrétariats d’Etat à l’intitulé démagogique — on croyait avoir tout vu, en 1981, avec le ministère du temps libre ? C’était sans compter des équipes de communicants pouvant vendre n’importe quoi à un François Hollande, voire à un Manuel Valls qu’on pensait plus lucide, totalement dépourvus du sens du ridicule. Croient-ils que les Français, confrontés, sur leur sol, au terrorisme islamiste, au déferlement migratoire et à l’aggravation de la crise économique, n’aient d’autre attente que la création d’un très stalinien secrétariat d’Etat à l’égalité réelle (sic), d’un autre, lacrymal, à l’aide aux victimes ou, d’un troisième, très politiquement correct, aux relations internationales sur le climat et à la biodiversité ? Alors qu’en temps de crise une équipe resserrée s’impose pour garantir la cohérence de l’action, Hollande, en homme de la IVe, a fait le choix inverse : satisfaire tous ceux qui pourront, pense-t-il, l’aider à gagner en 2017, des radicaux de gauche, avec le retour de leur président, Baylet, ancien ministre, ancien député, ancien sénateur, et présentement puissant homme de presse, qui jappait d’impatience depuis le début du quinquennat, aux deux tendances écologistes : EELV par la personne d’Emmanuelle Cosse, et la dissidence. Non sans que cette promotion d’arrivistes notoires n’achève une mouvance qui, depuis sa création, n’a jamais su donner que le pire des spectacles politiciens, ce qui est assez naturel pour un parti dépourvu de tout sens de la cité : il est alors condamné à n’être que sa propre caricature, l’ambition personnelle ne pouvant prendre le masque de la recherche du Bien commun.

    Hollande pense-t-il ainsi neutraliser les écologistes comme Mitterrand l’avait fait des communistes ? Si oui, un référendum sur Notre-Dame-des-Landes n’est pas, à ses yeux, trop cher payé. Outre sa légalité incertaine, celui-ci montre surtout combien notre chef d’Etat se défausse lâchement sur une fraction du pays réel — laquelle ? —, de la poursuite, ou non, d’un projet insensé qui n’a pour lui que d’être soutenu par les potentats locaux du pays légal, droite et gauche confondues, au mépris de l’intérêt général. Hollande pense certainement avoir manœuvré en génial tacticien — quand on lui demande simplement d’être un bon artisan du Bien commun. Peut-être ne réussira-t-il qu’à s’enferrer dans cette nouvelle idée grandiose comme il se trouve déjà pris à son propre piège dans la question de la déchéance de nationalité, dont le feuilleton laisse désormais indifférents les Français. Si le projet de loi constitutionnelle a été adopté à l’Assemblée, il doit l’être dans les mêmes termes par le Sénat pour pouvoir être présenté devant le Congrès. Or rien n’est moins sûr, les sénateurs ayant annoncé qu’ils détricoteraient le texte gouvernemental. La réforme constitutionnelle sera-t-elle le sparadrap dont n’arrivera pas à se défaire notre capitaine de pédalos ? Le capitaine Haddock a lui, au moins, le mérite d’être drôle.

    Moins comique, en revanche : le fait que, pendant ce temps, le Gouvernement confirme avec cynisme son choix délibéré de sacrifier l’agriculture française sur l’autel libre-échangiste bruxellois. Chaque jour apporte une nouvelle preuve non seulement de son indifférence aux drames vécus par les paysans français mais également d’une destruction préméditée de ce qui est toujours, mais pour combien de temps encore, la première puissance agricole européenne et la quatrième mondiale, d’autant que nos exportations reculent fortement depuis 1995, et singulièrement depuis 2007, la droite, puis la gauche, ayant systématiquement sacrifié notre agriculture à l’occasion de la réforme de la politique agricole commune, au profit de l’agriculture allemande et est-européenne. La servilité envers le maître allemand se paie et ce ne sont pas les rodomontades de nos ministres aux conseils européens, comme celui de ce lundi 15 février, qui changeront quoi que ce soit : elles n’ont d’autre objet que de calmer la colère des agriculteurs, ce qui n’est pas gagné d’avance, car une part grandissante d’entre eux n’a plus rien à perdre. Ils ont aujourd’hui l’énergie du désespoir. Mais qu’importe au pays légal ? Leur poids électoral a baissé avec la fermeture des exploitations et la promotion d’un modèle à l’américaine ou à l’allemande, plus libéral que familial et indifférent à l’impact environnemental.

    Les solutions se trouvent dans des décisions nationales fortes, tournant le dos, notamment, à un prétendu libre marché reposant sur une concurrence déloyale et donc faussée. Un autre modèle que le modèle productiviste, voulu par l’Europe, doit être également promu, favorisant la qualité, ce qui ne pourrait se faire qu’avec le soutien volontariste de l’Etat, chose impensable pour nos politiciens soumis aux règlements bruxellois, et pour une FNSEA dont le double jeu n’est un secret pour personne. Car les agriculteurs, du moins les plus conscients d’entre eux, veulent promouvoir une agriculture humaine, leur permettant de vivre non pas de subventions mais des fruits de leur labeur. Il n’est pas certain toutefois qu’ils aient tous compris que, là aussi, l’Europe, et un syndicalisme pro-bruxellois favorisant la dilution de leur secteur dans le mondialisme sont le problème et non la solution , alors qu’ils se trouvent enchaînés pieds et poings liés à un modèle qui les tue. Se dégager de telles entraves demanderait de la part d’un Etat redevenu national une révolution juridique et, de leur part, une révolution culturelle — la même que celle que les Français devront engager pour ne plus voter, comme des moutons de Panurge, pour les représentants d’une système qui, pour craquer de partout, ne les conduit pas moins à la catastrophe sur tous les plans : agricole, industriel, économique, bien sûr, mais aussi, plus essentiellement encore, civilisationnel.

    Justement : « Le processus d’intégration européenne, initié après des siècles de conflits sanglants, a été accueilli par beaucoup avec espérance, comme un gage de paix et de sécurité. Cependant, nous mettons en garde contre une intégration qui ne serait pas respectueuse des identités religieuses.  » Ces sages propos sont tirés de la déclaration commune du pape François et du patriarche russe Kirill, publiée à l’issue de leur entrevue le 12 février à Cuba. On ne saurait évidemment trop saluer cette rencontre — une première près de mille ans après le grand schisme —, ni cette lucidité. Sous l’influence du réalisme orthodoxe russe, le discours catholique officiel tournerait-il enfin le dos aux niaises illusions démocrates-chrétiennes voyant dans l’Union européenne une résurgence de la Chrétienté ? Le patriarche russe ne pouvant être soupçonné d’être un partisan d’une « intégration » à la bruxelloise, ces propos doivent être lus, à terme, comme le certificat de décès de la notion même d’intégration européenne. Maurras aimait à rappeler que l’Eglise est la seule internationale qui tienne — européenne ou mondiale, jamais impériale. Des nations pérennes demeurent les réalités premières. Nous attendons désormais du pape François qu’il le rappelle aussi fermement que saint Jean-Paul II, pour lequel les nations étaient « les grandes institutrices des peuples ».  

    François Marcilhac 

    L’Action Française 2000  [Editorial]

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Jacques Sapir alerte à nouveau sur les conséquences de l’euro pour la France

    ÉCONOMIE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)

    Selon l’économiste Jacques Sapir, il est plus que temps de tirer le bilan de l’impact de l’euro sur l’économie française. En effet, approuvée à une très courte majorité lors du référendum de 1992 sur le traité de Maastricht, entrée en service en 1999 pour les transactions bancaires puis en 2002 de manière concrète pour la population des pays de la zone euro, cette monnaie est censée avoir amélioré la situation globale de la France, selon le discours officiel.

    Sur qui se base le discours officiel ?

    Selon des économistes comme Mundell, McKinnon ou encore Kennen, plus l’économie d’un pays est ouverte sur l’extérieur, moins le taux de change est important ; et si l’économie d’un pays est diversifiée, cela réduit l’impact de ce que l’on appelle des « chocs exogènes » permettant à ce pays d’être lié à d’autres par des taux de change fixes. En conséquence de quoi, un pays aurait tout intérêt à se lier à d’autres, tant que le capital et le travail sont parfaitement flexibles, et que son économie est diversifiée.
    Ces travaux sont basés, selon Jacques Sapir, sur des visions fausses des processus économiques. Ils ne prendraient pas en compte le phénomène de persistance du commerce international, et négligeraient l’influence de facteurs endogènes sur le développement du commerce qui redonnent toute leur importance aux dévaluations pour redonner de la compétitivité aux pays.

    Quelles seraient alors les conséquences réelles de l’euro ?

    Toujours selon Jacques Sapir, l’euro a favorisé l’Allemagne, qui, sans lui, aurait eu à affronter une forte hausse de son taux de change. Cela s’est fait au détriment de pays comme la France ou l’Italie, qui, par exemple, ont vu leur industrie s’effondrer en raison d’un trop important déficit commercial corrélé à une trop grande différence de compétitivité-coût.
    De surcroît, le coût économique de l’euro s’accompagne d’un coût social propre à désagréger la société française.
    En effet, l’euro pousse l’économie réelle à réduire ses coûts et les états à mettre en œuvre une politique d’austérité, entraînant l’augmentation incontrôlée du chômage de masse, et la captation de la richesse par un petit nombre au détriment de la majorité.

    http://fr.novopress.info/

  • Un haut fonctionnaire dénonce le fonctionnement du ministère de la santé

    Thomas Dietrich vient de démissionner de son poste de responsable du secrétariat général de la Conférence nationale de santé, de mars 2015 à février 2016. A sa lettre de démission adressée au Directeur général de la Santé, il a joint une contribution de 28 pages destinée à l’Inspection générale des affaires sociales. Il s'agit d'un véritable brûlot contre le ministère de la Santé. Ce dernier ne porterait en fait que très peu d’intérêt à ce que pense le public sur des grands sujets de santé comme la vaccination, la fin de vie ou encore l’e-santé. Selon Thomas Dietrich, « la démocratie dans le domaine de la santé n’est qu’une vaste mascarade montée par les politiques».

    La Conférence nationale de santé, créée par une loi de 2004 (à ne pas confondre avec la Grande conférence de santé qui s’est tenue jeudi dernier), est constituée de 120 membres, représentants l’ensemble du paysage de la santé : usagers, professionnels du soin, élus, chercheurs, assureurs, laboratoires… Sa mission est de rendre des avis indépendants pour éclairer, notamment les parlementaires et le ministère. Cette instance est assujettie à la Direction générale de la Santé, elle-même dépendant du ministre, Marisol Touraine. Or, selon Dietrich, le ministère ne supporterait pas certaines prises de positions. Son avis sur la « Loi fin de vie », qui n’allait pas assez loin, fut le début de l’entrée en disgrâce de la CNA. Le coup de grâce vint lorsque sa présidente, Bernadette Devictor, afficha sa volonté de piloter un débat national sur la vaccination. Des pressions commencèrent à s’exercer.

    « il fut exigé que je fasse relire les avis ou contributions de la CNA par le cabinet de la ministre ».

    Plus tard, le fonctionnaire fut convoqué par sa hiérarchie qui s’opposait à la diffusion d’une lettre d’information de la CNS. « La volonté affichée d’organiser un grand débat sur la vaccination avait effrayé ». Finalement, le ministre demanda un rapport sur la vaccination à un député socialiste, Sandrine Hurel, et lancé un débat national dont l’organisation a été confiée au Pr Alain Fisher, «membre éminent du comité de campagne de Martine Aubry, lors des primaires de 2011 », rappelle encore l’auteur.

    Le ministère a créé une nouvelle structure, « l’institut pour la démocratie en Santé », dont la secrétaire générale était jusque-là conseillère de Marisol Touraine.

    « Il lui fallait s’assurer que la démocratie en santé serait à sa botte ».

    Thomas Dietrich assume :

    « Je démissionne parce que je n’ai rien à perdre, je suis libre. Je sais que je risque des sanctions en tant que fonctionnaire, mais je ne pouvais pas continuer comme ça ».

    Michel Janva

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  • Le Lion Capétien : Louis VIII, l’autre roi croisé

    Tous les élèves qui n’ont pas connu l’heureux temps de l’histoire revue et corrigée par le gouvernement de la république ont entendu parler du règne constructeur de Philippe II, dit Auguste, et celui de Louis IX, futur saint Louis. Mais combien se souviennent qu’il y eut un roi entre ces deux grands souverains ? Fils du premier et père du second, Louis VIII est coincé entre ces figures tutélaires. Jusqu’au lycée, je me souvenais seulement qu’il fut le premier à ne pas être sacré du vivant de son père et qu’il descendait à la fois de Hugues Capet et de l’adversaire farouche de ce dernier : Charles de Basse-Lotharingie. Plus tard, par curiosité personnelle, j’appris que ce court règne fut marqué par deux éclatantes campagnes militaires. Car Louis VIII fut le vainqueur du comte Raymond de Toulouse après avoir été l’héritier qui chassait les Anglais de Guyenne.

    Fils de Philippe II et d’Isabelle de Hainaut, Louis naît le 5 septembre (comme un certain Louis XIV !) 1187 à Paris. Son règne débute le 14 juillet 1223 à la mort de son père et son sacre a lieu quelques jours après son avènement, le 6 août. Il est l’aîné du roi mais il est le premier héritier à ne pas être associé au trône et à ne pas être sacré car Philippe Auguste estime que le principe héréditaire est à  présent ancré. Ce pari sur l’avenir va s’avérer payant : Louis ne va pas chercher à nuire à son père mais va au contraire aider le royaume à se fortifier. C’est ce jeune Prince qui va combattre Jean sans Terre, roi d’Angleterre qui s’est allié avec Othon IV, l’empereur du Saint-Empire romain germanique. Ce dernier doit attaquer le Nord du royaume tandis que l’Anglais attaque par le Sud. Philippe part à la rencontre d’Othon tandis que son fils va attaquer les Anglais. Jean sans Terre surestime l’armée qu’il voit fondre sur lui et fuit sans même combattre devant la forteresse de Savennières (La-Roche-aux-Moines) dans l’actuel Maine-et-Loire. Il y laisse ses engins de siège. Louis est donc vainqueur sans combattre en ce 2 juillet 1214. Quelques jours plus tard, son père sera vainqueur à Bouvines et les Francs seront installés pour longtemps comme une nation imprenable. Louis sort de cette campagne avec le surnom de « Louis le Lion ». Jean sans Terre est trahi par les barons révoltés qui promettent à Louis la Couronne, car il est l’époux de Blanche de Castille, petite-fille d’Aliénor d’Aquitaine. Par cette alliance et ce jeu d’héritages, Louis débarque en Angleterre avec 1500 hommes que soutiennent les barons rebelles et leurs mercenaires. S’il prend de facto le pouvoir, Louis n’est pas couronné car aucun évêque n’est disponible. Jean sans Terre meurt rapidement et les barons prennent peur de ce Prince franc qui a tout pour devenir un roi dynamique et ambitieux, et désignent le fils du défunt Jean. Ainsi Henry III devient roi. Louis se bat mais il est battu assez largement à Lincoln en mai 1217. Le 11 septembre 1217, Louis renonce au trône contre une compensation financière lors du traité de Lambeth. Une fois sacré roi de France, celui qui est devenu Louis VIII tente de s’emparer des possessions anglaises en France car les Anglais n’ont pas tenu leur parole donné lors du traité de 1217. Louis VIII s’empare de la Guyenne, qui correspond peu ou prou à notre Aquitaine. C’est une campagne rapide d’autant plus que le roi Henry III est mineur. A ce dernier, il reste plus que Bordeaux, la Gascogne et les îles anglo-normandes, tout le reste du Sud-Ouest ayant été repris par Louis VIII.

    Pour la plupart des français, Louis VIII est le roi de la Croisade contre les Albigeois. Profitons de ces lignes pour rappeler que les Albigeois sont des hérétiques devenus peu à peu une religion nouvelle qui établit l’existence d’un dieu bon créateur de l’âme et un dieu mauvais créateur du monde. Ainsi, le corps, la sexualité tout ce qui s’y rapporte est intiment néfaste et péché pour les Albigeois, alors nommés « parfaits » ou bougres (terme issu de « bulgares », ceux-ci étant censés être homosexuels… or les parfaits refusant la sexualité et la reproduction ont préféré l’homosexualité et ont ainsi hérité de ce nom !).                              

    Revenons à Louis VIII ! En 1218, Amaury VI de Montfort, fils de Simon IV, hérite de son père du Languedoc. Cette région est en plein trouble en révolte. Aussi, Amaury préfère laisser son fief au roi de France en échange du titre de connétable, c’est-à-dire de premier chef des armées après le roi. Le comte de Toulouse d’alors est soupçonné d’abriter des Albigeois sur son fief. Un concile se tient donc à Bourges en 1225 qui décrète qu’une croisade doit être menée pour détruire l’hérésie. Le Chef de l’expédition est naturellement Louis VIII. Les milliers de chevaliers qui partirent avec leur roi prirent la direction de la vallée du Rhône où les villes faisaient leur soumission à Louis VIII. Seule Avignon refusa, et pour cause : cette ville appartenait à Raymond VII de Toulouse. Son siège dura trois mois et fut victorieux. Aussitôt que la nouvelle de la prise d’Avignon, porte d’entrée du Languedoc, fut connue les villes de Nîmes, Carcassonne, Castres et Albi se rendirent au roi. Raymond de Toulouse s’enferma dans sa ville qui fut assiégée. Les croisés furent cependant atteints de maladies, l’hiver fut rude et le siège fut ajourné. Plus grave encore, en 1226, le comte Thibault de Champagne se brouilla avec Louis VIII. Le 30 juillet 1226, son armée quitta même l’ost royal devant Avignon, arguant que son service obligatoire de quarante jours était achevé.

    Mais Louis VIII n’eut pas le temps de se lamenter. Atteint de dysenterie, le roi mourut au château de Montpensier, en Auvergne, le 8 novembre 1226. Certains chroniqueurs et contemporains y virent un empoisonnement par Thibault de Champagne.

    Le roi défunt fut inhumé à saint Denys le 15 novembre alors que ces entrailles et son cœur furent déposés en l’abbaye de saint-André-lèz-Clermont. Jusqu’à la Guerre de Cent ans, l’on pouvait admirer son tombeau d’or et d’argent, ensuite remplacé par une dalle en pierre. En 1793, lors du pillage et de la profanation des tombes royales, on le découvrit : son cercueil était recouvert d’une pierre ornée d’une croix en demi-relief, le corps du roi était dans un suaire d’or. C’est l’unique roi inhumé de la sorte.

    Son règne aura duré trois ans alors que celui de son père Philippe II a duré 43 ans comme celui de son grand-père Louis VII, celui de son fils qui allait devenir le saint que l’on sait durera presque 44 ans. En trois petites années, Louis VIII s’acquitta de son métier de roi avec brio : il reprit la majorité de la Guyenne aux Anglais et permit l’extinction de la crise des Albigeois, aujourd’hui qualifiée à tort d’hérésie [j’y reviendrais dans un prochain article, ndla]. Surnommé « le Lion », Louis est décrit comme un chevalier courageux. Sans aucun doute, il fut un exemple pour ses fils.

    Charles d’Antioche

    http://www.vexilla-galliae.fr/civilisation/histoire/1814-le-lion-capetien-louis-viii-l-autre-roi-croise

  • Quand les élites bradent l’industrie française

    Pour l’auteur du livre « Alstom, scandale d’Etat », nos dirigeants, politiques comme hauts fonctionnaires, ont une responsabilité majeure dans le déclin de l’industrie française. Il en veut pour preuve les cas Alstom, Vallourec ou bien encore ST Microelectronics.

    Eléonore de Vulpillières : Areva, Alstom, Alcatel mais aussi Vallourec ou STMicroelectronics sont en difficulté. Quels sont les points communs et les différences qui existent ?

    Jean-Michel Quatrepoint : La France avait autrefois le triple A de l’excellence industrielle avec Areva, Alstom et Alcatel. Il s’est désormais mué en un triple zéro. La partie énergie d’Alstom a été vendue à General Electric. Alcatel avait déjà été fusionnée avec le groupe américain Lucent. A l’intérieur du groupe fusionné, les Américains ont pris le pouvoir et ont appliqué leurs normes, leur façon de voir, y compris au profit de services américains. Alcatel étant devenue l’ombre d’elle-même, elle a été rachetée par Nokia. Elle était pourtant l’un des leaders mondiaux des équipements de télécommunications au début des années 1990, et même numéro un avec 13,5% de la part de marché des télécoms. Aujourd’hui, la France est sortie de ce marché.

    Areva était le géant de la filière nucléaire, aussi bien pour le traitement et l’enrichissement d’uranium, le traitement des déchets avec l’usine de La Hague, et toute la partie de construction des centrales nucléaires. Aujourd’hui, Areva est au bord de la faillite. On oblige EDF à reprendre en catastrophe une partie de ses activités, alors même que la santé d’EDF est médiocre.

    Alstom était un des quatre grands fabricants mondiaux de turbines servant à équiper les centrales. Il a été bradé à General Electric. Ce qui est commun à tous ces dossiers, c’est la faillite du management. Une génération de nos hyper diplômés a mal géré l’évolution de l’industrie. On pourra toujours évoquer la crise ou les aléas économiques. Mais la responsabilité des dirigeants et celle de l’Etat sont écrasantes.

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  • Pourquoi il faut lire Dialogues désaccordés

    Le livre d’Alain Soral et Éric Naulleau ne sera plus disponible à la vente à partir du 11 mars 2016. L’association IDPolitiques, « la tribune des jeunes esprits libres », explique pourquoi il est urgent de le lire.

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    Mail d’IDPolitiques : asso.idpol@yahoo.fr

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  • L’impasse européiste, l’impasse LRPS

    Dans une opacité la plus totale, imposée par les Etats-Unis et la technostructure européiste,   et à l’heure ou nos agriculteurs ont été sacrifiés par l’LRPS sur l’autel de l’ultra libre échangisme euromondialiste, débute ce lundi à Bruxelles une nouvelle séance de négociations d’un Marché transatlantique(Tafta) lourd de menaces. Si les peuples ne doivent pas être  éclairés sur ce qui est en train de se jouer ici, nos compatriotes ont été invités à se réjouir des résultats du sommet qui a réuni cette fin de semaine  les 28 dirigeants européens. Il fallait s’y attendre, David Cameron, qui ne souhaite pas la sortie du Royaume-Uni de l’UE, et les pontes bruxellois qui craignent le Brexit,  se sont félicités de concert de l’accord obtenu vendredi soir . «Accord. Soutien unanime pour un nouveau pacte pour le Royaume-Uni dans l’UE», a indiqué le président du Conseil européen Donald Tusk surTwitter. «J’ai négocié un accord qui donne au Royaume-Uni un statut spécial dans l’UE» a affirmé dans un tweet le Premier ministre. Comme le notait Le Figaro, relayant l’analyse du FN,  «Si la Grande-Bretagne menace de sortir de l’Union européenne en réclamant de nouvelles concessions de la part du Conseil européen, c’est parce qu’elle est en position de force (…). Mais les frontistes n’attendaient pas grand-chose de ce sommet européen car, pour eux, les Britanniques disposent déjà de l’essentiel»: «Monnaie, banque centrale, frontières, budget et système bancaire.» «Cinq critères dérogatoires extraordinaires» relève le député FN Bernard Monot, qui explique que  «Le Franxit (souhaité par l’opposition nationale) sera collé au modèle du Brexit et nous réclamerons les mêmes critères que le Royaume-Uni.»

    La France, elle,  a été dépouillée des attributs de sa souveraineté  par des gouvernements qui avaient pourtant le devoir d’en être les gardiens. Les partis du Système ont  abandonné notre capacité de battre  monnaie aux technocrates de Bruxelles et de la Banque centrale de Francfort. Notre  capacité de faire la guerre et de conclure la paix a été pareillement cédée encore plus avant à Washington du fait de notre inféodation toujours plus poussée à l’Otan.  Quant  à notre  maîtrise du territoire et de la population, élément de souveraineté peut être le plus aisément perceptible et tangible, chacun peut constater quotidiennement de quoi il retourne dans les centaines de territoires perdus de la République et autres cités de non-droit.

    Cette connivence de fait entre la droite et la gauche dite de «gouvernement», cette identité des politiques suivies, des soumissions, des reculades, des renoncements est une évidence qui saute aux yeux de tout Français un peu attentif. Il est donc  assez surprenant de voir  des militants socialistes s’étonner et s’indigner (ils n’avaient pas encore compris ?!)  de l’acceptation  par ce gouvernement  du  modèle  austéritaire inspiré par  Bruxelles. Il en va ainsi  du projet de loi deMyriam El Khomri sur le droit du travail, accueilli par des cris d’orfraies dans les fédérations socialistes -du moins ce qu’il  en reste. Un texte porteur potentiellement,  comme l’a noté le FN,  «de lourdes régressions sociales pour les salariés » et d’un «renforcement des dérives communautaristes au sein des entreprises.»

    Une connivence droite-gauche qui s’exerce aussi pour  maintenir aussi chasses gardées, fiefs, fromages et prébendes, et qui s’est pleinement manifestée au sein du Conseil régional d’Ile-de-France. Elu au sein  du groupe FN présidé par Wallerand de Saint-Just,   Jean-Lin Lacapelle  indiquait  samedi  sur France 3 comment  le PS et Les Républicains ont fait un marché. Cet accord a été conclu entre et la présidente LR de cet exécutif régional,  Valérie Pécresse,  et  l’élu PS Carlos Da Silva, un petit ponte  hystériquement  anti FN (à défaut de briller dans d’autres domaines),  qui  parle comme un vieux tract et   évoque  «l’idéologie nauséabonde » (sic) du FN.  Ils se sont entendus  pour empêcher les élus Front National  de siéger   au conseil d’administration des lycées en Ile-de-France.

    « Valérie Pécresse et Carlos Da Silva sont de grands copains dans les coulisses et de grands opposants dans l’hémicycle. je trouve cela un peu regrettable pour la démocratie»  A noté Jean-Lin Lacapelle, tandis que Carlos Da Silva  confirmait sur tweeter  le  deal  conclu   avec Valérie Pécresse.

    Un front ripublicain qui met un peu de baume au cœur de Clothilde Chapuis, à la tête de la Licra(Ligue contre le racisme et l’antisémitisme) en  Gironde et qui a été particulièrement démoralisée par la campagne  régionale dynamique et  fructueuse menée par le FN sous la houlette de notre amiJacques Colombier dans cette région.

    Dans l’édition en ligne du journal Sud-Ouest, Mme Chapuis s’inquiétait hier  de la percée du FN dans « des territoires trop négligés par les associations antiracistes et citoyennes » (sic). Mais elle rappelait les moyens mis à la disposition des officines dites antiracistes  car « La Licra est soutenue par des gens de droite et de gauche». Ce qui permet à cette coquille vide, vieillissante mais toujours financée avec nos impôts, « d’aller à la rencontre des jeunes via nos partenariats habituels avec l’Éducation nationale, les structures des communes et les associations sportives »; « à la rencontre des seniors dans les clubs seniors », «  des responsables politiques locaux de tous les partis républicains. Je dis bien républicain » (sic).

    C’est aussi au nom d’une République bien peu romaine dans son esprit, au nom d’une République universelle mais  bien peu française, que cette classe politicienne s’acharne par bêtise, lâcheté, impuissance ou idéologie, à  vider  notre nation  de sa substance. Des hautes sphères bruxelloises à la moindre antenne croupion de la Licra, ce sont les mêmes  idées mortifères qui circulent. Ce sont avec elles qu’il faut rompre.  Pour la France et les Français d’abord.  

    http://gollnisch.com/2016/02/22/limpasse-europeiste-limpasse-lrps/