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D-Day, Le débarquement du 6 juin 1944 (Operation Overlord & Neptune)
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La révolution Chomsky
J'écoutais distraitement la radio lorsque je fus accaparé par un refrain obsessionnel : Noam Chomsky is a soft revolution! Et cela émanait d’un rockabilly endiablé !
Après une brève recherche, j’ai retrouvé le morceau et son auteur. Le refrain était le titre du morceau. Il venait de sortir. Et l’auteur : Foy Vance, auteur-compositeur-interprète venu d’Irlande du Nord. Casquette en tweed, moustache « Brigades du Tigre » et mobilhome pour les tournées.
Dans sa chanson, Vance mêle ses préférences musicales, d’Aretha Franklin à Willie Nelson, aux influences intellectuelles :
Jean-Paul Sartre si tu as perdu ton âme, Dostoïevski si tu veux vraiment savoir…
…pour conclure, à chaque couplet, que Noam Chomsky est une douce révolution.
De la linguistique à la résistance idéologique
Cette ritournelle fut ma madeleine de Proust. Elle m’a ramené à une vie précédente où j’essayais de suivre une voie universitaire. Ruminant à la bibliothèque sur les montagnes de théories pédantes, sophistiquées et provisoires qu’on nous obligeait à ingurgiter, j’étais tombé sur une anthologie de textes de Noam Chomsky.
A mes yeux, il s’agissait uniquement, jusqu’alors, de l’illustre linguiste, inventeur de la grammaire générative et transformationnelle, une innovation qu’on qualifiait aussi derévolution chomskyenne. Je découvris soudain que la vraie révolution chomskyenne, la plus importante, était ailleurs. Non dans le champ de la science, mais dans le champ de la conscience.
Je découvrais ce qu’on ne m’avait pas dit du grand savant : qu’il était un opposant, un penseur politique et un veilleur. A ce moment précis, l’Empire du Mal soviétique était sur le point de s’écrouler, le triomphe de l’Amérique et de son idée paraissait total et absolu. Chomsky, pourtant, continuait de pointer du doigt l’oncle Sam.
Du temps de la Guerre froide, ses adversaires avaient beau jeu de déclarer qu’il « jouait pour le camp adverse », qu’il était un agent soviétique. Mais les agents soviétiques se sont évanouis le jour même où leur employeur a fait faillite. La critique de Chomsky n’était pas partisane au sens où elle aurait servi un camp contre l’autre dans une guerre. Elle était absolue, c’est-à-dire ancrée dans les principes de la morale universelle. Il est des choses, nous disait-il, qu’on ne fait pas, même si l’adversaire ne se prive pas de les faire lui non plus.
Pour cette raison, les écrits politiques de Chomsky ont traversé les époques et conservent toute leur valeur. L’auteur n’a fait qu’ajouter des étages à son édifice, notamment dans ses prises de position sur la Palestine. Même si l’on n’épouse pas toutes ses causes, on est subjugué — et éduqué — par l’intelligence du regard. Son bref exposé sur Les dessous de la politique de l’Oncle Sam n’est pas un manifeste politique, mais avant tout un traité sur la manipulation des esprits.
La loi du « deux poids-deux mesures »
En tant que linguiste, c’est sur la novlangue que Chomsky s’est d’abord fondé pour déconstruire une propagande foncièrement totalitaire. Avec l’aide de ses étudiants, il s’est livré à de sérieux travaux de médialogie, les rares vraiment utiles. Étant entendu que les « recherches » de la filière officielle, en matière de sciences humaines, ne servent jamais à confondre le discours officiel, mais au contraire à le renforcer soit en lui ajoutant une justification académique, soit en brouillant et estompant toute représentation claire de la réalité vécue.
A rebours de ces méthodes, Chomsky va droit au but, avec des mots simples et des arguments concrets. Deux de ses exemples me sont restés en mémoire et ont changé ma manière de penser et de voir le monde.
Dans les dernières années du bloc soviétique, nous étions quotidiennement abreuvés de nouvelles sur la lutte du syndicat Solidarnošć et de la Pologne catholique contre la dictature communiste. L’élection d’un pape polonais — le premier non italien depuis des siècles — avait évidemment offert à cette cause un écho mondial. La nouvelle de la torture et de l’assassinat de l’aumônier du syndicat, le père Popieluszko, en 1984, a sonné le glas du régime du général Jaruzelski. 500’000 personnes ont assisté aux funérailles du prêtre martyr, qui fut béatifié en 2010.
Le père Popieluszko, victime d’un régime communiste, est une belle et lumineuse figure de résistant au totalitarisme. Cependant, Chomsky et son coauteur Herman ont placé cette tragédie unique en regard du sort de nombreuses autres figures catholiques martyrisées à la même époque par des régimes « amis » des USA. Et elles ne sont pas peu : 72 religieux tués en Amérique latine entre 1964 et 1978, 23 au Guatemala entre 1980 et 1985, et surtout l’assassinat de Mgr Romero et de quatre religieuses américaines au Salvador en 1980. Il y avait parmi ces victimes des exemples de dévouement et de foi non moins admirables que celui du père Jerzy. Mais la comparaison de l’espace médiatique objectif alloué, aux États-Unis, à ces ensembles d’événements aboutit à un résultat sidérant. Il apparaissait qu’un prêtre assassiné par le régime polonais « pesait », en matière de couverture médiatique, 666 fois plus lourd qu’un prêtre assassiné par un régime satellite des USA !
Il serait superflu de relever les exemples de ce procédé d’escamotage dans l’actualité récente. Il ne s’agit plus de cas, du reste, mais du mode même de l’information passant par l’ensemble des médias de grand chemin occidentaux. Les rédactions, ou plutôt les journalistes isolés, qui essaient de rééquilibrer un tant soit peu la balance, sont aussitôt stigmatisés par leur milieu même. Les « décideurs » n’ont même pas à intervenir.
Un auto-aveuglement total
L’autre étude de cas proposée par Chomsky est encore plus instructive quant au fonctionnement de la propagande occidentale. Elle prend pour point de départ un incident stupéfiant survenu à la radio soviétique en 1983 lorsqu’un courageux animateur, Vladimir Dantchev, dénonça l’occupation soviétique de l’Afghanistan au cours de cinq émissions successives avant d’être limogé et envoyé aux soins psychiatriques. La presse occidentale salua abondamment le courage de ce dissident, non sans se rengorger : « cela ne pourrait jamais arriver chez nous ».
Prenant cette autosatisfaction à la lettre, Chomsky s’attela à trouver des exemples de critique semblables dans les médias du mainstream américain au sujet de la calamiteuse guerre du Vietnam. Il n’en trouva… aucune !
« En bref, il n’y a pas de Danchevs chez nous. Dans le mainstream, il ne se trouve personne pour appeler une invasion “invasion”, ou même pour prendre conscience du fait ; il était impensable qu’un journaliste US appelle publiquement les Sud-Vietnamiens à résister à l’invasion américaine. Une telle personne n’aurait pas été envoyée dans un hôpital psychiatrique, mais il est improbable qu’elle eût conservé sa position professionnelle et son statut social. »
Et Chomsky ajoute encore ceci:
« Il est à remarquer que dire la vérité, de ce côté-ci, ne demande pas de courage, seulement de l’honnêteté. Nous ne pouvons invoquer la violence d’Etat, comme le font ceux qui suivent la ligne du parti dans un pays totalitaire. »
Parler bas pour penser haut
L’école de pensée de Chomsky n’a rien de révolutionnaire. Elle repose, en somme, sur le vieux dicton évangélique de la paille et de la poutre. Mais le calme, la persévérance et la constante lucidité du vieux linguiste ont modifié la conscience de millions d’Américains et d’Occidentaux, précisément en leur ouvrant les yeux sur la matrice qui les conditionne eux-mêmes, le plus souvent à leur insu. Chomsky n’a pas besoin de dresser des barricades ni de faire de l’agitation politique, même s’il reste, curieusement, un démocrate très discipliné. Sa révolution est dans les têtes, et dans des têtes, souvent, fort éloignées des hautes sphères de la vie intellectuelle.
Comme le dit Foy Vance : « Jamais aucun être humain n’a parlé aussi doucement en délivrant des vérités aussi dévastatrices que Noam Chomsky lorsqu’il a partagé ses idées. Il est réellement une douce révolution. »
© 2016 Association L’Antipresse ANTIPRESSE | N° 23 | 8.5.2016
PS: Foy Vance se produira le 2 juin prochain au Caribana festival de Crans-près-Céligny.
Association L’Antipresse c/o INAT Sàrl CP 429 Sion 1950
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La gauche implose pour cause de "dérive néolibérale"? Ce n'est rien à côté de ce que Alain Juppé et la droite préparent
Ce n'est pas le moindre des paradoxes. Tandis qu'une partie de la gauche s'apprête à voter la censure contre un gouvernement socialiste accusé de "dérive néolibérale", la chute (improbable) de l'exécutif ouvrirait un boulevard à une droite elle-même engagée dans une surenchère dérégulatrice en vue de 2017.
Est-ce un effet primaire ou la fin d'un tabou dans une famille politique de tradition étatiste? Toujours est-il que même le très modéré Alain Juppé, qui dévoile ce mercredi son livre-programme consacré à l'économie 5 ans pour l'emploi (Ed. JC Lattès), préconise une thérapie de choc économique à faire passer la loi El Khomri pour le programme du Front populaire.
Refonte du droit du travail, baisse des dépenses de 85 milliards sur le quinquennat, suppression de l'ISF, sortie des 35 heures avec "référence du travail à 39 heures", retraite à 65 ans, zéro charges sur le SMIC, plafonnement des minima sociaux, suppression de 250.000 postes de fonctionnaire, du tiers payant généralisé, du compte pénibilité... S'il se défend de vouloir "casser la baraque" comme son rival François Fillon, c'est bien un grand soir libéral que préconise le favori de la primaire.
Unanimité à droite pour un printemps libéral
Alain Juppé est loin d'être un cas à part. Parmi la douzaine de candidats engagés dans la primaire qui désignera le champion de la droite en 2017, presque tous militent pour des réformes profondes du modèle social français. La suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune, jadis jugée hautement impopulaire, fait désormais quasiment l'unanimité. Tout comme le report de l'âge légal de départ à la retraite, autre réforme socialement très délicate.
Dans cette course au moins-disant social, l'ancien premier ministre François Fillon fait incontestablement figure de pionnier. En se revendiquant de la britannique Margaret Thatcher, le député de Paris a accaparé le créneau de la "rupture" sur le plan fiscal et budgétaire. Et imposé sa ligne ultra-réformatrice à une droite qui n'a guère plus que le libéralisme économique comme seul dénominateur commun.
D'autres vont plus loin encore. Inspiré par les Républicains américains, le député Hervé Mariton prône pèle-mêle la suppression du logement socialet la fin de l'impôt progressif à la française qu'il souhaite remplacer par une "flat tax", un impôt proportionnel jugé profondément inégalitaire. Bruno Le Maire préconise de supprimer la fonction publique territoriale.
Tout en ironisant sur le "libéralisme de papa" de ses adversaires, Nathalie Kosciusko-Morizet défend quant à elle un libéralisme économique et sociétal, plaidant en faveur d'une "ère postsalariale".
Vers le retour des grandes grèves de 1995?
Cette surenchère libérale a une vertu: celle de parler au coeur de l'électorat appelé à se déplacer lors de la primaire des Républicains de septembre prochain. Elle a aussi un vice: celui de rompre avec la tradition colbertiste voulue par le général de Gaulle, au risque de braquer une partie des Français entre les deux tours de l'élection présidentielle.
Le Front national l'a bien compris. "Choisir Marine Le Pen, choisir le Front National, c’est rompre avec les mandats Sarkozy-Hollande, rompre avec un système ultralibéral, laxiste, et francophobe, arrivé à bout de souffle", plaide inlassablement le parti d'extrême droite en annexant cette stratégie économique à la politique d'austérité imposée à ses yeux par la Commission européenne.
Les derniers gaullistes sociaux ne sont pas loin de penser la même chose. Critiquant une "une course à l'échalote pour savoir lequel sera le plus thatchérien, le plus schrödérien, le plus ultra-libéral", le député LR des Yvelines Henri Guaino, qui n'a toujours pas exclu de se présenter à la primaire, met en garde sa famille politique: "Oui, il faut de la liberté mais la liberté c'est pas l’idéologie néolibérale telle qu'on la subit depuis une trentaine d'années".
Autre interrogation: comment la droite fera-t-elle adopter en 2017 un programme aussi ambitieux alors que la modeste loi El Khomri se heurte toujours à un virulent mouvement social? Evoquant les grandes grèves de 1995 qui avait plombé son passage à Matignon, Alain Juppé estime que "la société française est mûre pour évoluer". A condition de "dire la vérité avant", insiste le maire de Bordeaux, manière d'épingler les campagnes très à gauche de Jacques Chirac puis de François Hollande qui ont pu nourrir la déception.
Pour faire passer l'amère pilule des réformes, Alain Juppé comme François Fillon rappellent qu'elles ont vocation à rétablir le plein-emploi d'ici la fin du prochain quinquennat. Mais plusieurs candidats préconisent tout de même de faire adopter leurs réformes dès le début de leur mandat sans passer par le Parlement, en prenant une série d'ordonnances. Signe que la droite n'est pas totalement sereine quant à la facilité d'administrer son remède de cheval à un pays en pleine ébullition.Geoffroy Clavel Le HuffPost :: lien
http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuykAyEVplaUjSBgVl.shtml
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J’irai voir la droite à Béziers Julien Rochedy
Fin mai, je serai au rendez-vous de Béziers.Organisé par Robert Ménard dans la ville dont il est l’édile, ce rendez-vous d’un week-end rassemblera peut-être tout ce que la « droite » sérieuse compte de représentants. Je dis « droite sérieuse », je pourrais dire : « assumée », « conséquente » ou « déterminée », mais je pourrais dire plutôt : « orpheline ». Car oui, toute cette droite saucisson-pinard, traditionnelle, catholique ou presque, « hors les murs », mousquetaire, nationale, souverainiste, identitaire, libérale et/ou colbertiste – intellectuelle surtout – oui, toute cette droite est désormais orpheline, turbide et angoissée à l’idée que la course de 2017 puisse partir sans qu’aucune de ses écuries n’y concourent.
Une société française passée à droite
Cette droite bouillonne comme jamais, échauffée tous les jours par l’état de la société française. Précisément, celle-ci ne semble jamais avoir été autant « à droite » dans ses idées et désidératas. C’est, en tous cas, ce que montrent les enquêtes d’opinions. Pour résumer brièvement : l’immigration est désormais rejetée ; la peur de l’Islam est revendiquée ; le besoin de sécurité est assumé ; les impôts et les taxes sont exécrés ; l’Union Européenne ne revêt plus le rêve dont elle s’était parée au départ ; la morale permanente des droits de l’homme et des valeurs sont tournées en dérision ; la gauche enfin, avec tout ce qu’elle représente, est haïe. En somme, tout porte à croire que l’heure de la droite a sonnée.
2017 sans candidat de droite ?
La grande peur des bien-droitards est de ne pas pouvoir supporter pleinement un homme ou une femme pour 2017. Aux Républicains, les sondages et la tendance donnent Juppé, un radical de gauche comme Chirac, dont il fut d’ailleurs un de ses ministres. Un représentant « des élites mondialisées » comme on dit, un retraité qui n’a pas dépassé les années 90 et leur cortège de rêvasseries sur la mondialisation heureuse, le métissage idéal et le libéralisme comme seul « way of life ». Donné pour le moment gagnant aux primaires, le grand parti de droite français risque donc bien de présenter à la présidentielle un orléaniste usé ayant plus en commun avec François Hollande, Manuel Valls et Emmanuel Macron qu’avec Laurent Wauquier, Philippe de Villiers et Marion Maréchal Le Pen.
Le problème du FN
Cette droite a essayé, essaie encore, et essaiera à nouveau, de se rapprocher du FN. Hormis quelques irréductibles anti-lePen, ses représentants ont tous voulu, un jour, frayer avec le mouvement frontiste. Cette droite, parce qu’un peu bourgeoise, n’était pas très courageuse : elle tremblait à côté du père Le Pen et son parfum sulfureux. Cependant, la dédiabolisation opérée par la fille l’a interpellée, et nombre de ses membres ont décidé de montrer l’exemple en passant au dessus du cordon sanitaire. La plupart s’en sont retournés depuis, échaudés par les signaux toujours plus prégnants de Marine Le Pen et Florian Philippot envoyés à la seule gauche, et le mépris – voire la haine assez irrationnelle – que semblent parfois avoir ces deux dirigeants frontistes à l’encontre du cadre de droite à la raie sur le côté, catholique et un tantinet libéral. Dans l’échec patent de ce mariage autrefois annoncé, celui de la droite zemmour et d’un front mariniste, les torts sont sans doute à trouver des deux côtés. Marine Le Pen pense que sa stratégie ni-droite ni-gauche, souverno-chevenementiste, est la meilleure qui soit, et que ces hurluberlus de droite sont tous des traitres en puissance obsédés par le mariage pour tous et leur compte en banque. Les droitards pensent que Marine Le Pen est désormais sous la coupe d’un énarque de gauche qui, avec ses petits copains, se moque des valeurs et des traditions pour ne privilégier qu’une stratégie anti-européenne aux allures dogmatiques. Autrement dit, la mésentente est consommée, les caricatures sont partout, le mariage n’eut pas lieu et n’est, pour le moment, même pas remis à une date ultérieure.
Mariage de raison
La modernité transpire décidemment par tous les pores de la peau politique, car si mariage d’amour il ne peut y avoir entre cette droite et le Front National, la tradition eut poussé, au moins, à un mariage de raison. Les deux auraient en effet tout à y gagner. Si ce mariage avait eu lieu, la droite se serait trouvée un leader charismatique en la personne de Marine Le Pen, ce qu’elle n’a pas. Elle y aurait trouvé aussi l’électorat populaire qui, additionné à l’électorat petit-bourgeois/classe moyenne (à qui cette droite parle très bien), peuvent seuls dépasser les 50% que l’élection demande. Le FN, lui, aurait trouvé une crédibilité, des cadres, de l’argent et des relais médiatiques. Et peut-être, aussi, un peu d’intelligence. En effet, qu’on le veuille ou non, si le peuple français n’est peut-être ni de droite ni de gauche comme les pensent les chefs frontistes, les cadres, eux, le sont. En France, il existe des cadres de gauche et des cadres de droite. Marqués. Le cadre chevènementiste et exclusivement souverainiste, n’existe pas, ou du moins pas encore. C’est la raison pour laquelle autour de Florian Philippot ne virevoltent presque que des jeunes gens à peine sortis du lycée, car ce type de cadres collant au caractère et à la stratégie purement mariniste est peut-être en gestation, mais, je le répète, n’existe pas encore en quantité suffisante. De même pour les intellectuels. On est encore de droite ou de gauche. Ceux, comme Sapir, qui se sont essayés au dépassement des clivages, ont bien vu de quoi il en retournait : partout, ils ont reçu une fin de non-recevoir. On peut le regretter, mais la politique n’est pas faite pour le regrets. Le temps que se forment autour de Marine Le Pen et de Florian Philippot des cadres souveraino-souverainistes, en quantité et en qualité suffisantes, il sera sans doute trop tard pour la France. Il faut, alors, composer le plus possible avec ce que l’on a sous la main.
Âmes en peine
Les conséquences politiques de cette idylle qui n’a jamais eu lieu et qui n’arrivera peut-être jamais (ou arrivera trop tard…), sont désastreuses. Sans cette droite, le Front National reste sous la menace d’un nouveau Sarkozy qui pourrait lui refaire le coup de 2007, c’est à dire savoir parler à ses électeurs sans pour autant mener une politique en ce sens une fois élu. Sans cette droite et sans toutes ses personnes âgées qu’elle rassure, le FN est condamné à réaliser de gros scores mais jamais assez pour triompher. Sans cette droite, le FN ne peut rester qu’à son stade « populiste », entrainant avec lui les mécontents sans pour autant devenir un parti de gouvernement. Sans le FN et sa puissance symbolique et populaire, la droite, elle, est condamnée à ne jamais pouvoir mener une politique véritablement « de droite ». Qu’un Sarkozy revienne et refasse du Buisson, qu’un Fillon continue sur son chemin droitier ou qu’un Wauquier émerge : celui-ci pourra gagner une élection, mais sans le Front, il partira nécessairement avec tout son lot de centristes, de radicaux, de simili-socialistes, d’orléanistes type Juppé complétement à côté de la plaque. Une fois au pouvoir, il devra composer avec cette aile là, ô combien influente. En somme, il devra (sauf coup à la Poutine…) trahir à nouveau ses électeurs. Pour résumer briévement : le FN a besoin de la droite pour prendre le pouvoir, et la droite a besoin du FN pour l'exercer. Voilà le tragique destin de la vie politique française : un électorat entier et majoritaire qui aime la France pourrait s’unir mais se trouve divisé en deux. Séparés, la droite et le FN échoueront chacun dans leur genre, et le jour où une nouvelle génération comprendra enfin l’intérêt d’un rapprochement, il sera peut-être trop tard pour la France.
On verra à Béziers
J’irai voir cette droite à Béziers. Dans le spectre politique, c’est sans doute d’elle que je me sens le plus proche. Pour autant, je n’ai pas d’illusion et je connais bien ses défauts. J’ai besoin d’aller voir pour essayer de sentir si cette agitation droitière, en ce moment remarquable, n’est que le symptôme de soubresauts poussifs ou, au contraire, l’annonce d’une force en train de naître. N’y verrai-je que des bourgeois de droite tout contents de se retrouver pour parler de leurs « valeurs » entre eux, les gants blancs sans mains à l’intérieur ? Ou y verrai-je des gens véritablement disposés à s’engager pour ce qu’il reste du pays, en y mettant les moyens, la force et l’envie ? Sans doute y verrai-je un peu des deux. Charge aux meilleurs d’entre nous de séparer le bon grain de l’ivraie. Je rendrai compte, quoiqu’il en soit, de ce que je verrai et ressentirai.
J’irai donc à Béziers. Sans illusions sans doute, mais avec tout de même un peu d’espoir.
http://www.rochedy.fr/2016/05/j-irai-voir-la-droite-a-beziers.html
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Black M aux cérémonies de Verdun : la France humiliée
Pour Maxime Tandonnet, choisir le rappeur Black M pour chanter à la commémoration du centenaire de Verdun n’est pas anodin. Désacraliser ainsi le souvenir de centaines de milliers de morts pour la France témoigne de la volonté des élites d’en finir avec notre Histoire.
Peu importe que l’artiste invité à cette commémoration soit un chanteur de rap, de raï, de reggae, de rock, de hard rock, de variété française, de techno, de musique yéyé, bebop ou autre. C’est le principe même de l’amusement, du divertissement musical pour célébrer Verdun qui est blessant.
S’il doit y avoir une musique, ce ne peut être que celle de la solennité et de l’émotion, la sonnerie aux morts qui fige et glace le sang à la pensée des disparus, de leur souffrance et de celle de leurs proches qui ne les reverront jamais.Il faut tout de même rappeler que le rappeur a tenté d’éteindre l’incendie avec les paroles suivantes : “C’est la scène et c’est quelque chose que j’aime énormément […] Je les invite à venir me voir, qu’ils aiment ou pas ma musique, on va s’amuser“.
On savait déjà que Black M considérait la France comme un pays de kouffar. On vient d’apprendre que, selon lui, la meilleure façon de commémorer le martyre de la jeunesse européenne, c’est de la faire en s’amusant…
http://fr.novopress.info/200947/black-m-aux-ceremonies-verdun-france-humiliee/
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Journal du Jeudi 12 Mai 2016 : Société / Verdun : la riposte patriotique
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Terrorisme : Présomption républicaine
La république est présomptueuse. Elle pense déradicaliser les terroristes potentiels. Cela a été annoncé à grand renfort de trompes médiatiques.
Radical, déradicalisation : c’est, au sens étymologique, arracher les racines. La question se pose donc de savoir si les intéressés ont des racines, ce dont on peut douter. Nés en France pour la plupart, ils s’inventent en réalité des racines qu’ils supposent être celles de leur origine ethnoculturelle. En revanche leur structure psychologique est simpliste : une dose de fascination pour la violence, beaucoup de frustration, une eschatologie vague sur le retour du califat et l’illusion qu’ils se déterminent seuls alors qu’ils sont le jouet des puissances du théâtre de la guerre en Syrie : Turquie, Qatar et Arabie saoudite. Mais ils sont aussi le jouet des puissances occidentales qui sont allées chercher au Proche-Orient des succès militaires aventureux pour détourner l’attention sur leurs problèmes internes. Il suffit de considérer la gourmandise avec laquelle notre président de la République s’est emparé des attentats de 2015. Enfin, le terroriste potentiel se sent « autre », étranger au pays où il est né : le rejet de l’altérité non islamique va chez lui jusqu’à la névrose.
Echec prévisible
Le résultat est prévisible : la « déradicalisation » sera un échec. On peut cesser d’être djihadiste, on peut difficilement modifier sa façon de l’être. La taqyia aidant, les « travailleurs sociaux » créés à cette fin seront dupes de la dissimulation. D’ailleurs, nos radicaux « indigènes » ne le sont-ils pas toujours ? Voyez Jean-Marc Rouillan. L’assassin d’Action directe a déclaré que les petits gars du Bataclan avaient bien travaillé mais qu’ils auraient pu faire mieux… Nous ne savons pas si ce sinistre personnage, qui était en liberté surveillée, est retourné en prison. Dans son cas, on aurait tendance à soupçonner les juges de quelque indulgence. Car la vraie question est là. La déradicalisation étant vouée à l’échec, il faut incarcérer ou expulser. Seulement, les juges si prompts à traquer des arrière-pensées racistes chez le péquin lambda, ne peuvent agir contre les terroristes islamistes qu’en cas de passage à l’acte. Et pourtant, imaginons, ce qu’à Dieu ne plaise, qu’un militant d’extrême droite soit soupçonné de radicalisation… Pas besoin d’être Jérémie comme disait ce cher Brassens pour deviner le sort qui lui serait réservé !
Impuissance du catéchisme républicain
Nous baignons ainsi dans la plus totale hypocrisie. La marâtre républicaine a ses chouchous. Elle va servir à ces graines de radicaux un prêchi prêcha sur les fameuses mais introuvables valeurs de la république ! Catéchisme bien pauvre qui, précisément, sera de nature à renforcer leur radicalité puisque c’est justement ce moralisme à deux sous qui les révulse.
En plus, le terrorisme étant totalement décentralisé, ses acteurs agissent de façon indépendante, aléatoire voire improvisée. Ils ne sont pas des soldats ou des militants d’un parti, construits sur la rationalité de la guerre idéologique ou militaire. Inutile de vouloir les « retourner » ou les « convertir ». Les chances de conversion sont d’autant plus minces que la République n’a, en ce domaine, absolument pas les moyens de ses ambitions. Son corpus idéologique, proposé comme prix de la conversion, est trop faible, trop léger.
Il reste une solution, mais celle-là n’appartient pas à la République. C’est la conversion de Dismas, le bon larron, au Golgotha : « Ce soir tu seras avec moi en paradis ! ». Ce paradis n’est certes pas celui du Coran. Quant au paradis terrestre socialiste et républicain, nous avons déjà donné pour les lendemains qui chantent…
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Foutons les dehors !!
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Perles de Culture n°78 - Anne Brassié reçoit Jean des Cars, fils de Guy des cars.