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  • France-Allemagne, comparaison n'est pas raison

    Il est rarissime de trouver une publication française qui ne s'adonne pas, et ceci depuis au moins des décennies, au culte d'établir, en matière économique, sociale, et même politique, des comparaisons avec notre voisin oriental, l'Allemagne. On peut faire remonter cette dangereuse manie sous sa forme actuelle à la réunification par le chancelier Kohl de cette nation en 1990. Pourquoi dangereuse ? Pour deux raisons : systématiquement, le comparatif, sur n'importe quel sujet, conclut à la supériorité allemande et à l'infériorité française, d'abord, et ensuite parce que les rapprochements ainsi effectués ne correspondent pas à grand-chose, compte devant être tenu (ce qui n'est jamais le cas) des différences fondamentales, depuis leurs origines, entre les deux Etats. Si Ton jette un coup d’oeil sur les lamentations à propos de notre actualité sociale et sa guérilla permanente à propos de la loi El Khomry, nous lisons un peu partout que les Allemands, eux, sont des gens sages, et que tout s'y passe dans le meilleur des mondes cogestionnaires. Ce qui s'avère parfaitement faux. En réalité, les grèves, pour ne s'attarder que sur cet aspect du problème, y sont nombreuses, et bien plus déterminées et suivies que du côté occidental du Rhin. Si on se focalise sur un secteur clé comme les transports, l'aviation ou les chemins de fer allemands ont été frappés par des arrêts de travail à répétition et suivis massivement, avec au final la victoire des syndicats les dirigeant. Si l'on met en face des mouvements dans le même domaine du côté français, les grèves y ont été beaucoup moins suivies, et leurs résultats pour les salariés plutôt médiocres, voire inexistants, quand ils ne tiennent pas de l’éphémère. De manière symptomatique, nos sources d'informations ont évité avec soin de se livrer à leurs confrontations rituelles de données germano-françaises.

    Cet aveuglement face à la réalité provient du refus de partir des différences de situations quant à la pratique des rapports sociaux dans les deux pays, et cela sous leur forme moderne, c'est-à-dire depuis environ 160 ans. Paris et Berlin ont toujours pratiqué des politiques divergentes face aux syndicats. En retracer le détail alourdirait ce propos. Notons qu'en ce moment, et bien que le taux de syndicalisation en RFA soit juste en-dessous de 20 %, celui des salariés français, officiellement cité comme de 7,9 % (chiffre de 2010) ne dépasse pas en fait 5 %, et encore. Soit une différence des trois quarts. Par ailleurs, le montant des cotisations syndicales en Allemagne se situe à un niveau bien plus élevé qu'en France, et procure à l'encarté des avantages concrets notables. Signalons également qu'au cours des élections en entreprises, les non syndiqués ne participent pas au vote, etc. Et qu'en dépit des péroraisons de la CFDT, par exemple, la cogestion d'outre-Rhin n'existe pas en France, et que les textes réglementaires qui sont censés l'y introduire tournent à vide.

    Tout est à l'avenant. Depuis Clovis, fin du V, début du VIe siècle après J.C. (et même avant la France, par suite de l'organisation gallo-romaine), notre pays a toujours connu des autorités centralisatrices, maintenues par tous les régimes, et résumées par la formule « une foi, une loi, un roi », puis par la « république une et indivisible ». Cette tendance évolue vers un totalitarisme de plus en plus affirmé, sous l'hypocrisie démocratique. En Allemagne, situation exactement inverse. Les Romains, au début de l'ère chrétienne, échouèrent militairement lorsqu'ils tentèrent de soumettre l'ensemble de la Germanie. Il y eut donc celle de l'Ouest, qui devint catholique plus tard, et celle de l'Est, qui resta plus longtemps païenne, puis tourna au protestantisme. La réunification de 1990 n'a rien changé au clivage bimillénaire. Un même phénomène entraîne des réactions souvent opposées dans les deux parties du pays.

    Une France,des Allemagnes

    Cela, les pouvoirs français l'ont compris depuis longtemps (il suffit de se souvenir de Richelieu, entre autres). Mais à notre époque, il subsiste, sous une forme moins aisée à percevoir, au-delà des deux entités historiques, une survivance de la longue période de la "Kleinstaaterei", l'époque héritée du féodalisme, et qui lui survécut des siècles, où les terres germaniques se divisaient entre des centaines de territoires plus ou moins indépendants, en tout cas attachés à leurs gouvernements et leurs particularités de toutes natures. En France, on peut croire qu'il ne subsiste rien de tel. Faux. Les "Lander" de la RFA ne sont pas des "régions" de la République française. Les livres d'histoire en usage dans l'enseignement de la Rhénanie-Palatinat racontent des événements non mentionnés dans ceux de Bavière ou de Poméranie. La plupart des jours fériés tombent à des dates différentes (le 15 août est travaillé à Berlin, chômé à Munich, la pratique s'inverse le 22 novembre...). La langue officielle varie entre le nord et le sud, tel jour de la semaine ou mois porte une dénomination différente selon l'endroit où vous vous trouvez, ainsi le samedi ou le mois de janvier, etc.), chose impensable sur les bords de la Seine ou de la Garonne.

    Folklore pour touristes que tout cela ? Faux. On le constate en économie. Prenons ainsi Airbus. Combien de fois on a vu des délégations françaises partir pour Bonn, après 1990 pour Berlin, y trancher des problèmes, et uniquement y perdre leur temps ; car ce n'est qu'en Bavière que le sort d'Airbus peut se discuter avec l'Allemagne. Et ainsi de suite. Des décisions prises uniquement au niveau parisien en France sont très souvent adoptées au plan "régional" en Allemagne. C'est comme cela, et rarement intériorisés par les responsables français concernés. En matière culturelle, il en va de même. Voilà pourquoi dans quasiment tous les domaines, comparer nos deux pays, non seulement ne sert à rien, mais amène à de graves erreurs. Aujourd'hui comme hier, sauf que les conséquences de ces interprétations erronées empêchent des démarches communes, quand elles ne suscitent pas des oppositions parfois feutrées, plus souvent publiques et préjudiciables aux deux populations, en une période pleine de dangers.

    Nicolas Tandler Rivarol du 19 mai 2016

  • N’en déplaisent aux pieds palmés, le soleil se lève à l’est

    La 69e édition du Festival de Cannes, présidé par le cinéaste australien George Miller, « transforme l’or en plomb » relevait  Eric Neuhoff dans Le Figaro,  commentant un palmarès bien dans l’air (glauque) du temps. Pour épater le bourgeois progressiste, « le tapis rouge en a vu de toutes les couleurs. Il a même accueilli une anorexique qui vomissait l’œil de sa rivale. Dans la sélection, les scènes de sexe semblaient une figure imposée. La masturbation ne gâchait pas le décor. La nécrophilie eut ses adeptes. On constata au passage que la sodomie était déconseillée aux personnes d’un certain âge. C’est dire si les équipes de nettoyage ont intérêt à se munir de leur détergent le plus puissant… »  Le cinéaste d’extrême gauche Ken Koach a reçu sa seconde Palme d’or  pour  Moi, Daniel Blake,  narrant les difficultés d’un  chômeur souhaitant obtenir l’aide sociale. Comme à son habitude, à défaut d’attirer les catégories populaires dans les salles,  M. Loach a pourfendu lors de la remise de sa palme, le néo-libéralisme. Sans surprise non plus,  il a demandé à chacun de se mobiliser  contre  ce qu’il appelle  l’extrême droite…  pour laquelle ses salauds de pauvres ont le front de voter.

    Le Grand prix a été décerné délicat canadien Xavier Dolan,  baptisé « jeune prodige » comme il se doit, pour  Juste la fin du monde.  « Son huis clos familial survolté » explique  l’AFP, « est tiré d’une pièce de l’auteur français Jean-Luc Lagarce, mort du sida en 1995. Il est aussi doté d’un casting haut de gamme (sic), avec Gaspard Ulliel, Vincent Cassel et Marion Cotillard« .  « A 55 ans, la réalisatrice britannique Andrea Arnold a remporté le Prix de Jury pour  American Honey,  « une plongée dans l’Amérique profonde en compagnie d’une bande de jeunes déclassés qui parcourt le Midwest en bus pour vendre des abonnements à des magazines. Une étude sociologique qui se double d’une histoire d’amour. » Là aussi ça fait rêver…  Autre chouchou des Inrocks, Libé et Télérama,  Olivier Assayas a décroché le Prix de la mise en scène pour Personal Shopper,  et « la Franco-Marocaine Houda Benyamina a reçu la Caméra d’Or du premier film pour Divines,  « un film venu de banlieue parisienne et porté par des actrices. »   Mme Benyamina a ponctué « son discours de remerciements de putain, merde, et de youyous. Pour que les choses changent, il faut beaucoup de femmes décisionnaires, et dans les comités de sélection, a-t-elle plaidé, avant de lancer au délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, Edouard Waintrop, « t’as du clito ! » Et dire que Cannes ce fut aussi à une époque  une certaine idée du glamour, du raffinement, de cette élégance française que le monde entier nous enviait…

    C’est tout dire, même  France Culture s’est émue de ce palmarès, à commencer par la palme décernée à Ken Loach : « Cannes est un festival de cinéma, pas un meeting politique, et la forme que prend ce pamphlet doloriste est d’une faiblesse dans la narration, d’un didactisme dans le propos, d’une univocité dans la construction des personnages, d’une platitude dans la réalisation tels que la seule explication à cette si imméritée distinction suprême ne peut résider que dans un jury désuni qui, comme cela arrive (trop) souvent, se retrouve sur le plus petit dénominateur commun : l’humanisme confortable où tout le monde peut se retrouver (…). »  Mérité le Prix du jury accordé à Andrea Arnold ? Pas plus : un  « très fatigant et répétitif road trip d’adolescents aussi déclassés que survitaminés, filmé comme elle le peut par une caméra indécise et rythmé comme chez Dolan de moments musicaux censés emporter le spectateur. (…). » Rideau!

    Ces derniers jours,  la palme de l’inquiétude a été  décernée haut la main à l’oligarchie européiste constate Bruno Gollnisch. Il n’est point question ici du « danger Turc » mis en exergue à la une de l’Express. Une Turquie dont les menées et l’appétit  menaceraient l’UE  indique ce magazine, et dont  le  président, le  panislamiste  Recep Tayyip Erdogan, vient de consolider son pouvoir en chargeant hier un membre de sa garde rapprochée,   Binali Yildirim, de former un nouveau gouvernement.  Non, l’objet de toutes les craintes de la Caste au pouvoir,  c’est le  second tour de l’élection présidentielle en Autriche, les préoccupations du peuple autrichien qui votait hier n’étant pas réductibles  à celles de  Conchita Wurtz, , le chanteur à barbe vainqueur de l’Eurovision 2014,  sous les félicitations alors des instances bruxelloises.

    Les résultats définitifs seront connus cet après-midi, dans attente du dépouillement  des votes par correspondance. Le verdict dans  les urnes  donne le candidat de nos amis du FPÖ, Norbert Hofer, en tête  avec 51,9% des suffrages contre 48,1% pour son adversaire écologiste  Alexander van der Bellen. Soit sur les 73 % des 6 382 486 électeurs autrichiens qui ont voté dimanche (la participation est  en hausse de cinq points par rapport au premier tour), 144.006 voix d’avance pour M. Hofer.  885.437 électeurs (14% des électeurs inscrits)  ont utilisé le vote par correspondance hier, soit 14 % du total des électeurs.

    Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker,  a sonné le tocsin, s’inquiétant de ce nouveau signe d’émancipation des Européens,  de « voir la droite pure et dure et l’extrême droite » l’emporter.  Une frousse partagée en France par les états-majors de tous les partis du Système  et, indique Louis Hausalter, sur le site de  Marianne « par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault (qui) s’est dit « assez inquiet au Conseil des ministres de mercredi », tout comme « François Hollande (qui)  attend le verdict des urnes avec une certaine inquiétude. Il faut avoir l’œil sur le résultat autrichien. Si Hofer est élu, ça va être un choc, car ça va dédiaboliser l’extrême droite en Europe, redoute un conseiller du chef de l’Etat. Des Français pourraient se dire : après tout, si les Autrichiens l’ont fait, pourquoi pas nous ? « 

    http://gollnisch.com/2016/05/23/nen-deplaisent-aux-pieds-palmes-soleil-se-leve-a-lest/

  • Patriote, tu te trompes : le flic n’est pas de ton côté

    Sous le slogan « Touche pas à mon flic », toute la droite paraît soutenir les policiers descendus dans la rue. Rien d’étonnant, puisqu’un patriote souhaite l’ordre et la justice dans son pays. Surtout en France, où l’armée et la police sont associées à l’héroïsme et au dévouement, surtout depuis les attentats de 2015. Il est ainsi très difficile, en France, d’être patriote sans aimer les forces de « l’ordre ».
    Pourtant, quand la même police nous chargeait lors de la Manif pour tous, à grands renforts de gaz lacrymogène et de matraques, les mêmes patriotes protestaient, traitant nos forces de l’ordre de « collabos ». Tout comme le jour où le général Piquemal était violemment arrêté par les CRS.
    Ce rapport complexe à la police n’est pas exclusif aux patriotes. Si 71 % des Français se disent opposés à la loi Travail, et que les trois quarts trouvent « antidémocratique » le recours au 49-3, sept sondés sur dix « comprennent le ras-le-bol des policiers » et presque autant pensent que le gouvernement « n’est pas assez ferme face aux débordements des manifestants ».
    Traduction : on veut du changement, mais sans flammes et sans barricades ; une révolution de gentlemen, sans se salir les pattes. Cette notion de « révolution polie » est encore plus présente chez les patriotes. L’amour de la France et l’amour de l’uniforme rivalisent dans leur esprit. Mais de ce combat fratricide il ne sort aucun vainqueur. Si bien que le pauvre patriote court les rues, défilant tour à tour avec la police, puis contre elle quand celle-ci se retourne contre lui.
    Il serait cocasse que ces droitards exaltant la police se fassent rosser par elle, lorsqu’ils s’opposeront au gouvernement. Mais à quoi bon ? Le lendemain, ils défileraient pour crier leur amour aux hommes en bleu. Comme l’adolescent qui fugue mais, harassé par la faim et sentant le fumet du plat qu’on est en train de mitonner, revient dans le giron de ses géniteurs.
    Le « rebelle bien élevé » fantasme sur une police patriote. Il rêve de voir gudards et flics entonner d’une voix « La Marseillaise ». « Ils servent la France, ils seront forcément de notre côté », se dit-il. Et fort de cette conviction, il défile dans la rue avec les policiers qui réclament « plus d’amour » de la part des citoyens. Mais quand la matraque du CRS s’abat sur ses fesses, il tombe de haut.
    Eh oui, mon p’tit bourgeois, la police n’est pas de ton côté. Elle n’est du côté de personne, sinon de celui qui est au pouvoir. Le flic a une famille à nourrir, il s’en balance, de tes opinions politiques. Alors, défile tant que tu veux, crie ton amour de la police. Cela ne les empêchera pas de latter ta petite gueule si tu l’ouvres un peu trop fort.
    Si les violences gratuites des casseurs contre la police et le mobilier urbain sont condamnables, la schizophrénie des patriotes dits « bien élevés » l’est à plus forte raison. Êtes-vous Antigone ou Créon ? Choisissez avant qu’ils ne décident pour vous.

    Nicolas Kirkitadze

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuyFZkkpkkysexdyUd.shtml

  • Désolation au Donbass

    Voici la vidéo d'une récente mission humanitaire avec Vostok France - Solidarité Donbass il y a 10 jours au Donbass sous les bombes. Les images parlent d'elles-mêmes : la situation sur place est catastrophique. Une fois de plus l'ingérence atlantiste apporte la guerre et la misère en Europe avec des conséquences graves pour la population locale qui se répercutent même sur nous.

    Michel Janva

  • Les vraies palmes ne sont pas remises à Cannes mais à la conférence Bilderberg

    On occulte sans doute les vrais acteurs d’une comédie ou d’une tragédie moderne.

    Telle une amoureuse éprise d’un cinéma romantique, la France demeure fascinée par les lumières. Des philosophes modernes du XVIIIe aux projecteurs de Cannes, les statues dorées attirent quantité de regards, profusion de finances et une médiatisation remarquable. Avec un budget de 20 millions d’euros, 2.100 médias accrédités représentant 89 pays, 4.000 journalistes accrédités, 400 photographes et une estimation de 20.000 euros pour le coût de la Palme d’or fabriquée en deux exemplaires par une joaillerie célèbre, le spectacle mérite à ce prix, entre autres récompenses, d’être enrichissant. Bien sûr, le festival pourrait comporter dans son jury davantage d’orfèvres du cinéma, à l’image d’acteurs ou d’auteurs d’exception, mais la silhouette de Michel Piccoli sur la photographie officielle du film Le Mépris semble vouloir combler cette grande lacune.

    Bien sûr, aussi, certains films brillent par leur absence, comme Ils sont partout d’Yvan Attal ou Les Filles au Moyen Âge » d’Hubert Viel. Mais le jury œcuménique du Festival de Cannes, beaucoup moins connu que l’officiel et créé en 1974 par des protestants et des catholiques, viendra peut-être réparer ces omissions. C’est sans doute le privilège du bien de ne pas faire de bruit et de procurer à ses auteurs la satisfaction d’un devoir accompli loin des lauriers médiatiques.

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  • Agressé par des « jeunes » dans le RER, un sexagénaire en poignarde un mortellement

    Samedi matin vers 6h, dans un wagon de RER arrivant en gare de Juvisy (Essonne), une bande d’une dizaine de « jeunes » fume.

    Un homme de 64 ans leur demande d’arrêter.
    Il est alors agressé et roué de coups. L’homme s’empare d’un couteau suisse qu’il avait dans sa poche et frappe l’un des membres du groupe, détaille le procureur d’Evry.

    Âgé de 22 ans, le jeune homme décède et le sexagénaire « s’est spontanément présenté aux services de police », poursuit le procureur. Il a été placé en garde à vue. « Les enquêteurs, après exploitation de la vidéosurveillance, audition de l’ensemble des protagonistes de cette affaire et analyse des constatations médicales, vont s’attacher à préciser les causes de cette altercation et les circonstances dans lesquelles le coup mortel a été porté. » (source)

    Quand le Français est excédé et réagit…

    http://www.contre-info.com/

  • Pascal Bruckner : « Réactionnaire ! Cette injure doit devenir un titre de fierté »

    Le philosophe analyse l’éclatement de la gauche française et les mouvements de radicalisation qu’incarnent Nuit debout et le courant islamo-gauchiste. Il revient sur l’affaire Black M, fiasco d’un « gouvernement qui oscille entre dogmatisme et frivolité ».

    LE FIGARO. - Vous avez qualifié le mouvement Nuit debout de « Mai 68 dépressif »…

    Pascal BRUCKNER. - Nuit debout est d’abord une coproduction médiatico-élyséenne : on a vu le président se féliciter que la jeunesse se rassemble, discute. Son espoir était clair : tant qu’ils palabrent, ils ne cassent rien. Pendant qu’ils réécrivent la Constitution, ils ne pensent pas à la loi El Khomri. C’est l’inverse qui s’est produit. Le mouvement, branché sur les réseaux sociaux, est extraordinairement réactif à l’actualité et accompagne toutes ses interventions de violence.

    Vous y êtes-vous rendu ?

    À plusieurs reprises. Il y a un côté « halte-garderie » où les nuitdeboutistes refont le monde à l’abri des CRS contre lesquels ils se retourneront un peu plus tard, une fois qu’ils auront bu. Leurs signes manuels, approbation ou désaccord, ressemblent à ceux du Club Med ou du « Collaro Show ». Tout le monde est extraordinairement sérieux. Plus le propos est creux et plus le ton est grave. On fustige les experts, mais la place de la République en regorge. Expert en astrophysique, expert en droit pénal, expert en sociologie. Nulle gaieté, nul humour dans ce rassemblement : une sinistrose arrosée à la bière. La seule invention a été empruntée au calendrier révolutionnaire : rallonger le mois de mars indéfiniment. Cela fait penser à la phrase de l’ancienne maoïste Maria-Antonietta Macciocchi : « Après Marx, avril ! » Citez-moi une seule idée intelligente sortie de ce monologue incessant qu’est Nuit debout. J’ajoute que les Parisiens qui ont payé de leur poche la restauration de la place de la République voient ce lieu régulièrement détruit, brûlé, privatisé par quelques centaines d’individus, on y casse le macadam pour y planter des graines ! On peut se consoler en espérant que Nuit debout devienne comme la Fête de la musique, comme Paris-Plages, une marque déposée. La société France pourrait l’offrir au reste du monde et exporter son savoir-faire en matière de grève : comment bloquer un pays en quelques jours grâce à une minorité ? [....]

    La suite sur Le Figaro.vox

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Pascal-Bruckner-Reactionnaire