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  • Après la libération de Mossoul, les occidentaux devront aider les réfugiés à rentrer

    Alors que se profile la libération de la Plaine de Ninive, l'AED relaie le témoignage d'Irakiens. Leurs premières réactions témoignent d’une joie mêlée d’inquiétudes, car conscients que la libération d’une ville ou d’un village ne résout pas le conflit pour autant.

    Aded, qui a perdu un fils et un neveu lors de la prise de la ville en 2014, est maintenant réfugié en France avec sa femme et sa fille. 

    « Aujourd’hui, nous les chrétiens qui habitions cette zone, sommes dans la joie. Mais le futur s’annonce inquiétant. Les gens ont peur de rentrer chez eux. Tant qu’il n’y aura pas des forces internationales pour les protéger, ils ne rentreront pas. »

    Martin était séminariste quand il a dû quitter Qaraqosh pour s’installer à Erbil. Ordonné prêtre il y a quelques semaines, il déclare à propos de la libération : 

    «  La première chose que je veux faire, c’est rendre grâce à Dieu ! Je suis tellement content. Je n’imaginais que cela allait arriver un jour, mais maintenant, je hâte de le voir personnellement. Quand j’ai entendu la nouvelle, je me suis dis : le bien vaincra le mal. Dieu ne veut plus voir son peuple dans la tristesse, Il nous veut heureux. Nous sommes dans la joie et prions de pouvoir rentrer chez nous, un jour. Maintenant, nous avons le regard fixé sur Mossoul. »

    Le patriarche chaldéen, Mgr Raphael Louis Sako, déclare : 

    « J’espère que la libération de Mossoul et de la plaine de Ninive, qui vient de commencer sera gagnante. C’est un signe d’espérance pour nous tous. » « Après la libération et une fois ces conflits terminés, les pays occidentaux concernés devront aider les réfugies à rentrer chez eux. Mais, ajoute-t-il  à certaines conditions » :

    – en assurant la sécurité des zones de conflits ; 
    – en prévoyant la protection des personnes ; 
    – en rétablissant leurs droits et patrimoines ; 
    – en soutenant la restauration des villes et des villages ; 
    – en dédommageant les préjudices causés et 
    – en aidant à rétablir le patrimoine culturel et religieux dans ses multiples facettes. »

    Johannes Heereman, président de l’AED, partage l’inquiétude du patriarche chaldéen: 

    « La libération d’une ville tellement emblématique comme Qaraqosh nous remplit de joie et d’espérance. Mais ce n’est qu’un premier pas sur un chemin difficile. Maintenant il s’agit de garantir la sécurité et de consolider la paix. De notre côté, l’AED continuera à travailler et à aider les chrétiens en Irak, comme elle l’a déjà fait durant toute cette période de crise ».

    Des témoins rapportent que les hommes de Daech ont fait exploser le bâtiment du Gouvernorat de Ninive à Mossoul, d’autres bâtiments gouvernementaux ayant été également la cible de tirs nourris. Des bombes et des mines ont été positionnées sur les ponts qui enjambent le Tigre afin de bloquer l’avancée des troupes irakiennes vers le quartier Ouest de la ville, là où les positions de Daech sont les plus fortes.

    Michel Janva

  • Journal du Vendredi 21 Octobre 2016 : Sécurité / La mobilisation de la Police ne faiblit pas

  • Les dessous de la reconquête de Mossoul

    Il suffit d’observer le positionnement des forces en présence pour comprendre la stratégie.

    Il peut paraître surprenant, aux yeux d’un observateur averti, que la reconquête de la deuxième ville d’Irak, tombée aux mains de l’autoproclamé « État islamique », n’ait pas été lancée plus tôt par le « camp du bien », et surtout de constater que, parmi les soutiens de l’armée irakienne, se trouvent ceux qui ont créé, soutenu et financé l’État islamique : CIA et Mossad pour les créateurs, Arabie saoudite et Qatar pour les bailleurs de fonds, Israël grand bénéficiaire du chaos, et, dans le rôle des éternels cocus, les Européens qui vont encore avoir la charge de nombreux réfugiés, trahis par leurs leaders à la botte d’une Amérique qui n’a jamais cessé de chercher à leur faire perdre leurs identités en les islamisant.

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  • Mathieu Bock-Côté : après la polémique, ce qui restera du livre de Patrick Buisson

    L'essai de Patrick Buisson a déclenché les passions, mais sous l'angle des confidences à l'endroit de l'ancien président. Mathieu Bock-Côté, pense au contraire que La cause du peuple est d'abord et avant tout un livre d'analyse politico-philosophique de notre époque [Figarovox, 18.10]. Cette chronique brillante - et selon toute vraisemblance pertinente pour qui n'a pas encore lu le livre de Patrick Buisson - porte, elle aussi, son regard très en profondeur non seulement dans l'essentiel de cet ouvrage mais aussi dans les maux dont souffrent nos sociétés - la société française tout particulièrement - et dans les perspectives et conditions d'une possible renaissance. Il y a là de très belles et très sûres réflexions qui intéressent au premier chef les royalistes, les patriotes et, au delà, tous les Français qui selon l'expression de Thierry Maulnier « persistent à aimer la France et à ne pas désespérer d'elle ». Lafautearousseau 

    « Un brulot ». Un « livre à charge ». Un « règlement de comptes », ajoutèrent certains. C'est ainsi qu'on a accueilliLa cause du peuple (Perrin, 2016), le dernier livre de Patrick Buisson, en prenant bien la peine de rappeler, comme à l'habitude, tout son parcours idéologique, comme s'il fallait mettre en garde le commun des lecteurs contre lui. Ces mises en garde faites, on a tout fait pour réduire cet ouvrage à une compilation de confidences et d'indiscrétions, comme s'il se livrait à la manière d'un petit tas de secret sur la Sarkozie. En gros, ce serait un livre de ragots. Comment ne pas voir là une autre preuve que la plupart du temps, les journalistes ne lisent pas vraiment les livres dont ils parlent ? Ou s'ils les ont lus, qu'ils se fichent bien de l'essentiel. Ou alors, peut-être ont-ils décidé d'enterrer celui qu'on veut à tout prix faire passer pour un mauvais génie ? Chose certaine, ils ne se sont pas intéressés à l'analyse de notre situation historique que Buisson a pris la peine d'élaborer sur plus de 400 pages, avec un bonheur d'écriture indéniable: on se contentera d'y coller une sale petite étiquette radioactive pour en faire un infréquentable personnage. Le vrai pouvoir de la gauche médiatique, c'est de décerner des certificats de respectabilité auxquels on prête encore de la valeur.

    Et c'est dommage. Très dommage. Car La cause du peuple est probablement un des livres les plus importants parus ces dernières années - j'ajouterais, un des plus passionnants. Si Buisson joue à sa manière le rôle du chroniqueur des années Sarkozy, qu'il a accompagné de 2005 à 2012 en voulant en faire le héraut de la France telle qu'il se l'imagine, il nous propose surtout, dans cet ouvrage, une puissante analyse de notre temps. Il croise la psychologie politique, la philosophie politique et l'anthropologie politique et son regard va très en profondeur. Il s'agit de faire un portrait de l'époque à travers la présidence d'un homme qu'il aurait souhaité frappé par la « grâce d'État » mais qui n'est jamais vraiment parvenu à faire quelque chose de son incroyable énergie, comme s'il était paralysé par son désir de reconnaissance par les branchés et les élégants, représentés à ses côtés par son épouse. Sarkozy, pour Buisson, est d'abord l'histoire d'un talent gâché, d'une immense déception. C'est l'histoire d'un homme qui aurait préféré l'agitation à l'action, en confondant l'hyperactivité médiatique et le travail de fond. Il n'aura pas su saisir la part sacrée du politique, la symbolique sacrificielle du pouvoir. Le pouvoir devait le conduire dans la jet-set mondiale où il jouirait, enfin riche, de son ascension sociale parfaitement réussie.

    On le sait, Patrick Buisson a été grand stratège du sarkozysme électoral en 2007, c'est-à-dire d'une campagne misant sur la transgression du politiquement correct en mettant de l'avant la notion d'identité nationale, longtemps concédée par la droite « républicaine » à la droite populiste. Buisson en était convaincu : il fallait mener la guerre culturelle à une gauche depuis trop longtemps hégémonique dans le monde des idées. Mais cette notion n'avait rien d'un hochet rhétorique chez lui. Au contraire, à travers elle, il était possible de renouer avec la part conservatrice de la droite et plus fondamentalement, de sortir d'une vision strictement économique de l'homme, qui passe souvent pour la seule rationnelle, surtout à droite, où on croit répondre aux besoins de l'âme humaine avec une approche strictement comptable. L'identité nationale ouvrait, pour Buisson, sur la part symbolique et anthropologique de la communauté politique : cette part, qui se dérobe à l'artificialisme sociologique, est probablement la plus importante. L'identité nationale permettait de faire une brèche dans une mythologie progressiste glosant sans cesse sur les valeurs républicaines pour mieux occulter l'identité historique de la France.

    C'est cette part que Buisson cherchera à mettre de l'avant pendant cinq ans, en invitant Nicolas Sarkozy à se l'approprier. Qu'il s'agisse de la question de l'autorité de l'État, de l'immigration ou des questions sociétales, Buisson revient toujours à la charge en rappelant une chose fondamentale : le peuple français fait une expérience pénible de sa désagrégation. Ce constat est vrai pour l'ensemble des peuples occidentaux. Il voit ses symboles s'égrener, ses repères se brouiller, son identité s'émietter. Il se sent de plus en plus devenir étranger chez lui. Ses aspirations profondes sont étouffées, et mêmes déniées. On les présente comme autant d'archaïsmes ou de phobies alors qu'il s'agit d'invariants anthropologiques que la civilisation avait traditionnellement pris en charge et mis en forme. La vocation du politique, nous dit Buisson, est d'abord conservatrice: il s'agit de préserver une communauté humaine, qui est une œuvre historique vivante, et non pas toujours de la réformer pour l'adapter à la mode du jour. Il y a dans le cœur humain un désir de permanence qu'on doit respecter. Lorsqu'on le nie, on pousse l'homme à la solitude extrême, puis à la détresse.

    Buisson souhaite reconstituer le peuple français, et pour cela, il croit nécessaire de renouer politiquement avec lui. Alors que les élites ne savent plus défendre une souveraineté de plus en plus vidée de sa substance, il faut aller directement au peuple pour reconstituer une véritable puissance publique. C'est en puisant directement dans la légitimité populaire que Buisson entend régénérer le pouvoir, le déprendre des nombreuses gangues qui l'enserrent comme le droit européen ou international ou encore, les nombreux corporatismes qui entravent la poursuite de l'intérêt général. Mais, ajoute-t-il, la gauche ne pense pas trop de bien de ce retour au peuple, puisque depuis très longtemps, elle se méfie des préjugés du peuple, qui se montre toujours trop attaché à ses coutumes : elle rêve d'une démocratie sans le peuple pour la souiller de ses mœurs. C'est l'histoire du rapport entre le progressisme et le peuple dans la modernité. Dans le cadre de la campagne de 2012, Buisson cherchera quand même à convaincre Nicolas Sarkozy de miser sur une politique référendaire qui pourrait faire éclater le dispositif annihilant la souveraineté. Il n'y parviendra pas vraiment, même s'il poussera le président-candidat à renouer avec une posture transgressive.

    Mais un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. Et c'est en puisant dans son histoire qu'il peut renaître, en retrouvant ses racines les plus profondes. L'histoire est chose complexe : les formes qu'elle a engendrées peuvent se métamorphoser, renaître, et c'est dans cette optique que Buisson revient sur la question des racines chrétiennes de la France. Formée dans la matrice du christianisme, la France s'est couverte au fil de l'histoire d'églises, avant de les déserter assez brutalement au vingtième siècle - il faut dire qu'on a aussi cherché violemment à lui arracher ses racines chrétiennes avant cela. Dans un monde marqué par l'esprit de conquête d'un certain islam, par une immigration massive et par une déliaison sociale de plus en plus brutale, la France est prête à se réapproprier son héritage chrétien à la manière d'une « ressource politique immédiatement disponible » (p.322). Le catholicisme s'offre non plus nécessairement comme une foi mais comme une culture ayant permis aux Français d'accéder à la transcendance et vers laquelle ils peuvent se retourner à la manière d'une identité civilisationnelle.

    On me pardonnera de le redire, mais on aurait tort de voir dans cet ouvrage essentiel une bête charge contre un homme désaimé. En fait, quiconque recenseLa cause du peuple est condamné à ne rendre que partiellement compte de l'exceptionnelle réflexion qui s'y trouve. Buisson, en fait, fait le portrait de la misère d'une époque qui a le culot de se croire presque irréprochable alors qu'elle pousse les hommes à la misère affective et spirituelle et finalement, à une solitude si violente qu'elle représente peut-être la pire misère qui soit. En creux, il formule un programme de redressement qui est moins fait de mesures ciblées que d'un appel à renouer avec une idée de l'homme autrement plus riche que celle qui domine en modernité avancée : il n'y aura pas de réforme politique sans réforme intellectuelle et morale, dirait-on. L'homme politique ne doit plus voir devant lui une société flottant dans un éternel présent où se meuvent des individus bardés de droits mais un peuple historiquement constitué. Et il doit moins se présenter comme un habile gestionnaire du présent que comme un homme incarnant le passé, le présent et l'avenir d'une civilisation.

    Si Nicolas Sarkozy savait parler et faire de bons discours, il ne savait finalement pas incarner sa fonction et encore moins son pays. À lire Patrick Buisson, c'était un comédien de talent qui n'avait pas de vocation sacrificielle. Buisson a échoué a en faire le grand homme qu'il aurait peut-être pu être. Pouvait-il en être autrement ? On comprend pourquoi la figure du général de Gaulle hante les pages de La cause du peuple. Mais il ajoute : « de n'avoir pas réussi la mission que je m'étais donnée ne prouve rien. D'autres, je le sais, viendront après moi pour dire et redire que ne font qu'un la cause du peuple et l'amour de la France » (p.442). Un pays dure tant que dure dans le cœur des hommes le désir qu'il persévère dans son être : la flamme de la résistance doit toujours être portée pour un jour le faire renaître mais il arrive qu'ils soient bien peu nombreux à la maintenir. Ce qui habite Patrick Buisson, manifestement, c'est l'espérance d'une renaissance française.

    La cité a quelque chose de sacré : à travers elle, l'homme fait l'expérience d'une part essentielle de lui-même, qui le transcende, qui le grandit, qui l'anoblit. «Aimer la France, dit-il, ce n'est pas aimer une forme morte, mais ce que cette forme recèle et manifeste d'impérissable ». Et Buisson ajoute : « Ce n'est pas ce qui mourra ou ce qui est déjà mort qu'il nous faut aimer, mais bien ce qui ne peut mourir et qui a traversé l'épaisseur des temps. Quelque chose qui relève du rêve, désir et vouloir d'immortalité. Quelque chose qui dépasse nos pauvres vies. Et qui transcende notre basse époque. Infiniment » (p.442-443). La cité est gardienne d'une part de l'âme humaine et elle ne saurait bien la garder sans un véritable ancrage anthropologique. Mais elle ne saurait, heureusement, se l'approprier complètement et il appartient aux hommes qui croient à la suite du monde de la cultiver, d'en faire le cœur de leur vie, pour transmettre ce que l'homme ne peut renier sans se renier lui-même, pour honorer ce qu'on ne saurait oublier sans s'avilir intimement.

    « Un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. »

    Mathieu Bock-Côté 

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et deLa dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Hidalgo peut encore faire beaucoup de mal

    Ils ont sans doute eu, paradoxalement, raison ces épurateurs anonymes, lovés dans les incompétents services de Mme Hidalgo. Ils nous ont rappelé, le 18 octobre au soir, combien leur administration reste incapable d'objectivité et de neutralité, de respect de la liberté d'opinion et d'expression.

    Rappelons ainsi que la Mairie de Paris compte d'illustres adjoints comme M. Ian Brossat, PCF, "adjoint chargé de toutes les questions relatives au logement et à l'hébergement d'urgence"ou comme Mme Vieu-Charrier, PCF, "adjointe chargée de la mémoire et du monde combattant" ou un Paul Klugman, étiqueté officiellement PS, "adjoint chargé de toutes les questions relatives aux relations internationales et à la francophonie." Sans ces gens, sans leur soutien, sans leur infiltration acceptée, la prétendue majorité municipale serait ramenée à sa réalité électorale plus que fragile.

    On cherchait à empêcher d'Institut d'Histoire sociale de tenir le 19 octobre au matin, son colloque annuel. Celui-ci devait se dérouler dans une salle retenue de longue date. Cet endroit se prétend encore "Maison de l'Europe", mais il appartient à la Mairie de Paris et es gens le considèrent en fait comme leur annexe. Et, sans en prévenir eux-mêmes les responsables de ce colloque, ils ont donc décidé de retirer leur salle quelques heures à l'avance à une association qui se réunit dans ces lieux depuis quelque quinze ans chaque année pour un colloque.

    Les chiens aboient, la caravane passe.

    Nous nous sommes donc réunis ailleurs et j'ai éprouvé le sentiment que malgré ces embûches mesquines et de dernière minute la réunion aura été un succès matériel et psychologique.

    Ils ont, sans le vouloir sans doute, réveillé notre combativité au service de la Liberté. Pauvres petits roublards qui se croient abrités derrière les murs d'une respectabilité autoproclamée, ils ne semblent pas se rendre compte que le grand vent de l'Histoire tourne et se retournera de plus en plus contre leur imposture.

    Leurs tirages diminuent, leurs audiences se tassent, la fréquentation de leurs sites s'effondrent, leurs électeurs s'enfuient, leurs salles de réunion se vident, mais ils se tiennent toujours là, telles des statues improbables d'un commandeur de carton-pâte qui n'en finit pas de se prétendre incarnation de la morale.

    Or le mécanisme de l'élection présidentielle nous laisse croire en ce moment que tout se joue sur la personnalité du petit homme qu'on arrachera en mai prochain à son confort et qui semble vivre contre toute vraisemblance ses derniers jours d'espoir de réélection.

    Certes en 2011 les primaires du parti socialiste avaient donc choisi, par un curieux subterfuge, le candidat Hollande. "Je vote pour le plus bête" disait déjà Clemenceau en 1887. Aux temps de la IIIe république, il s'agissait d'envoyer au palais de l'Élysée le plus insignifiant spécialiste des dosages internes du parti central, qui s'appelait alors le parti radical, et qui a été rebaptisé socialiste au congrès d'Épinay de 1971 sur les décombres de la vieille SFIO. Dans un délai assez court, près d'un demi-siècle plus tard, ce qui restera de la gauche aura à se repenser. C'est son problème pas le nôtre.

    Or, il ne suffit pas savoir, parmi les plausibles glorieux de la droite, lequel d'entre eux succédera à Hollande. La chose n'est certes pas dénuée d'intérêt mais elle reste très loin de couvrir tout le prisme des futurs possibles. Il y aura un premier ministre, aux pouvoirs constitutionnels et techniques beaucoup plus considérables qu'on le croit ordinairement, une assemblée nationale détentrice du pouvoir législatif. Les enjeux restent dans ces deux registres parfaitement ouverts. On a évoqué récemment les noms de chefs du gouvernement qui pourraient s'appeler demain aussi bien Valérie Pécresse que François Baroin : ce n'est pas tout à fait la même chose. Quant à l'assemblée quel que soit le poids des investitures décernées depuis des bureaux parisiens et négociés en coulisse, quel que soit le renouvellement de gens comme l'inusable Balkany à Levallois, ce seront globalement, et dans chaque circonscription du pays les électeurs qui décideront.

    Enfin, à Paris, il restera un cœlacanthe, fossile vivant de ce qui fut l'union de la gauche puis la gauche plurielle, incluant encore les survivants et les sous-marins recyclés et impunis de l'appareil stalinien. Cette personne s'appelle Hidalgo. Certains s'irritent seulement du caractère exaspérant et contre-productif de ses initiatives. Certains n'y voient que la porte-parole de ceux que l'on ne veut désigner que sous leur surnom argotique de "bobos", en oubliant ceux qu'on appelait les "cocos".

    Il faut non seulement faire comprendre que la Municipalité parisienne représente bien plus que cela. Il faut contribuer à faire émerger une majorité alternative susceptible d'enrayer l'œuvre destructrice de l'actuelle. L'échéance ne se situe pas en mai ou juin 2017, car Hidalgo n'a été élue qu'en 2014, pour un mandat de six ans. Elle peut encore faire beaucoup de mal, à Paris et donc au pays tout entier. Il faut s'y opposer : reste ainsi à peine quatre ans pour sauver Paris.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Carte des votes aux Etats-Unis selon plusieurs catégories

    En exclusivité pour contre-info, cette carte très intéressante pour son découpage selon diverses catégories de genre, ethnie et éducation. Elle se lit ainsi : quel serait le résultat des votes par Etat au sein des Etats-Unis, si seulement une catégorie de personnes votaient. Le vote démocate (pour Hillary Clinton) est en bleu, celui des républicains (pour Donald Trump) en rouge. On remarque en premier lieu l’incroyable homogénéité de vote des « minorités visibles » qui votent tel un seul homme pour Hillary Clinton, quelle que soit leur niveau d’éducation, d’ailleurs.

    On remarque ensuite le vote très différent selon le genre : un vote massivement démocrate pour les femmes dans leur ensemble, massivement républicain (en tout cas selon la perception visuelle sur la carte, car il faut tenir compte de la pondération des votes selon la taille des Etats, la Californie représentant à elle seule beaucoup plus que plusieurs Etats du centre nord du pays) pour les hommes.

    Les hommes blancs votent massivement républicain, le niveau d’éducation modifiant toutefois sensiblement le résultat mais toujours avec une majorité de vote républicain (visuellement).

    Pour les femmes, ne sélectionner que les femmes blanches modifie radicalement le résultat du vote féminin : les femmes blanches se rapprochent nettement des hommes blancs mais avec une tendance moins nettement républicaine que ceux-ci.

    Il faut donc tirer de ce schéma quelques conclusions : si le niveau d’éducation est un critère souvent utilisé pour séparer les gens « éclairés » des gens « primaires », il apparait que ce critère n’aurait d’effet que sur les blancs qui votent ainsi plus à gauche quand ils font des études, mais aucun effet sur les noirs, latinos ou asiatiques. Ce derniers sont-ils donc déjà « éclairés » même quand ils n’ont reçu aucune éducation ?

    Autre constat, les femmes blanches ne sont en fait pas si différentes des hommes blancs dans leur vote, mais malgré tout plus nuancées.

    Les blancs dans leur ensemble ne sont en tout cas pas l’opposé binaire du vote des minorités ethniques. Il semble donc que la finesse, la pondération des choses soit définitivement du côté des blancs, ce qui est assez caractéristique d’une forme d’intelligence. Le vote des minorités ne laisse pas transparaitre une telle forme d’intelligence.

    Pour ceux qui se soucient de l’avenir du continent américain, tout de même peuplé majoritairement de gens de notre race et avec lesquels nous pouvons avoir des liens d’amitié, il est bien triste de constater que leur sort n’est pas plus enviable que le nôtre, puisque le relativisme y semble bien présent chez les blancs éduqués et chez les femmes, tandis que l’élection d’Hillary Clinton, si elle se produit, ne devra sa raison d’être que dans le vote des minorités bientôt majorité.

    Source de l’image : Mike Cernovich

    Cliquez sur l’image pour agrandir :

    carte-us-vote

    http://www.contre-info.com/

  • Police : troisième « nuit debout »

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    Insultés, caillassés, tirés comme des lapins, brûlés vifs dans leur voiture par des « sauvageons »… Après deux nuits de manifestations spontanées – lundi sur les Champs-Elysées, mardi à Paris et en province –, les policiers se sont de nouveau rassemblés mercredi soir dans plusieurs villes de France pour dire leur ras-le-bol et exprimer leur soutien à leurs collègues de Viry-Châtillon.

    Ainsi, à Paris, quelque 500 policiers se sont rassemblés pour une troisième « nuit debout » place de la République, au pied de la statue. Un rassemblement dans le calme au cours duquel ils ont entonné la Marseillaise et réclamé, du moins pour certains, la démission de leur ministre de tutelle, Bernard Cazeneuve, tandis que d’autres se sont rendus à pied devant l’hôpital Saint-Louis où est hospitalisé leur collègue grièvement brûlé le 8 octobre à Viry-Châtillon, après avoir été empêchés de rentrer sur la place Beauvau par des gendarmes.

    Idem à Toulouse, où une centaine de policiers se sont réunis devant le monument aux morts, et à Bordeaux où, là aussi, une bonne centaine de policiers se sont rassemblés devant le palais de justice.

    Tandis qu’ils manifestaient une nouvelle fois leur colère, d’autres policiers étaient visés par une quarantaine de « jeunes » armées de cocktails molotov à Vénissieux, une banlieue particulièrement sensible de Lyon.

    Des policiers oubliés par un gouvernement et une justice en pleine déliquescence qui préfèrent saluer le « sang froid » des policiers, invités à ne surtout pas se servir de leurs armes quitte à se faire lyncher ou tuer sans riposter, plutôt que de mettre hors course les racailles. Des policiers qui « veulent une réponse pénale aux agressions et à la violence dont ils sont victimes ».

    Des policiers qui ne lâchent rien – malgré le rappel à l’ordre du ministre de l’Intérieur et de leur patron Jean-Marc Falcone, directeur de la police nationale – et qui ont annoncé la tenue d’une « marche de la colère policière et citoyenne » le mercredi 26 octobre.

    Une manif annoncée qui ne laissera sans doute pas une nouvelle fois de « surprendre » le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, qui, ne sachant plus comment sortir du pétrin le lamentable gouvernement hollandais, dénonce, on croit rêver, « la patte » du Front national derrière les manifestations de policiers qu’il n’hésite pas à qualifier de « hors-la-loi ». Pour lui, le Front national, Marine Le Pen en tête, « se camoufle dans la situation politique » et « manie tout à la fois la banalisation et l’excitation ». Faut quand même oser.

    Réponse de Florian Philippot à ce médiocre et minable diagnostic de Jean-Christophe Cambadélis : « Pas de “patte” du FN mais un soutien sans faille face à un pouvoir qui a manifestement de la haine pour la police. »

    CPierre Malpouge

    Article paru dans Présent daté du 21 octobre 2016

    http://fr.novopress.info/201157/police-troisieme-nuit-debout/#more-201157

  • La vassalisation des politiques vis à vis du Golfe

    6a00d83451619c69e201b7c8a4fac5970b-800wi.pngLes journalistes et ex-otages Christian Chesnot et Georges Malbrunot publient un ouvrage sur les relations de la France avec les monarchies du Golfe. Christian Chesnot, journaliste à Radio France,est interrogé sur Ouest-France. Révélations :

    "Notre relation avec les pays du Golfe a depuis quarante ans été assez pervertie par l’argent, qui a coulé à flot à certains moments. Avec deux niveaux. La diplomatie des grands contrats (rafales, technologie nucléaire etc…). Et puis une sorte de danse du ventre de notre classe politique. Oui. Les monarchies du Golfe ont volontiers joué du chéquier, mais il y a aussi chez nous tendance à les prendre pour un distributeur de billets.

    Tous partis confondus ?

    Sous Sarkozy, c’est la lune de miel avec le Qatar. Leur ambassadeur arrose Paris. Subventions, financements, cadeaux personnels.A chaque Noël, il envoie des paquets à une trentaine de personnalités, d’une valeur de 10 000 euros à peu près.Aucun sac de grand luxe n’a été retourné à l’ambassade. Certains élus français se plaignent même lorsque le cadeau n’arrive pas ou les Qataris refusent de payer tel ou tel voyage.

    Cela continue ?

    Avec le Qatar bashing, les Qataris ont mis un frein depuis trois ans. Mais les subventions restent. Le maire de Cannes a autorisé la construction de deux mosquées saoudiennes, et en même temps il interdit le burkini. A Nice, c’est le ministre saoudien des affaires religieuses qui finance, de son propre chef, une mosquée. C’est légal, mais cela a de quoi dérouter. On est dans une relation tout sauf saine.

    Quel est le rôle de ces pays dans le financement du terrorisme djihadiste ?

    Depuis la révolution iranienne en 1979 et l’aide apportée aux mudjaïdines en Afghanistan, des réseaux financiers se sont créés pour financer le djihad dans le monde. Les rapports américains, du FBI et de la CIA, le disent clairement. [...]

    Sur la Syrie, on a sous-estimé la montée djihadiste?

    Oui, on a fermé les yeux sur cette menace. Les services de sécurité étaient au courant, mais à l’échelon politique, on ne voulait pas voir. Sous Sarkozy comme avec Fabius. On parlait de modéré, d’exagérations… Les 150 personnes que nous avons rencontrées sont aussi des gens qui avaient le sentiment d’avoir prêché dans le désert. Des militaires, des diplomates, des agents de renseignement. On vend des armes, mais les militaires qui opèrent au Sahel, au Niger, au Mali, au Tchad, voient bien l’influence contradictoire des pays du Golfe par rapport à leur mission. [...]"

    Sur France Inter ce matin, Christian Chesnot révèle aussi que Jean-Marie Le Guen aurait demandé 10 000€ par mois pour bloquer les questions sur le Qatar à l'Assemblée.

    Michel Janva

  • Jean-Frédéric Poisson victime du lobby-qui-n’existe-pas

    Hier, nous nous inquiétons de la liberté d’expression qui se réduit tous les jours un peu plus, et la judiciarisation toujours plus pesante du débat public. Hélas, chaque jour qui passe vient nous apporter de nouvelles preuves. Cette fois-ci, c’est un candidat à la primaire Les Républicains, parti consensuel s’il en est, qui en a fait les frais. Pourtant, vous allez le voir, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, mais les bâilloneurs sont très susceptibles et il en faut très peu pour les faire sortir de leurs gonds.

    Ainsi, dans une interview dans le cadre de la primaire des Républicains, Frédéric Poisson était invité à donner son opinion sur les élections américaines. Poisson a émis des réserves au sujet d’Hillary Clinton, jusque là, rien que de très normal, mais là où certains voient un scandale, c’est à cause des raisons qu’a fournies Poisson : En effet, ce dernier a jugé «dangereuses pour l’Europe et la France » la « proximité » de la candidate démocrate « avec les super-financiers de Wall Street » et sa « soumission aux lobbies sionistes ».

    Il n’en a pas dit plus, mais c’en est trop pour certains. Plutôt que de réfuter les dires de Poisson avec des arguments et ainsi opposer arguments contre arguments comme cela devrait être dans un débat qui cherche la vérité, un certain lobby a sonné l’hallali : Le CRIF a publié un communiqué jugeant que ces « propos abjects » et « nauséabonds » méritent une « sanction exemplaire » et une « condamnation ferme » de la part de la commission d’organisation de la primaire de la droite et du centre. Pas moins.

    On devrait penser que le parti Les Républicains viendrait en aide à l’un de ses candidats, bassement attaqué par un lobby que l’on n’a pas le droit de nommer car, paraît il, ce lobby n’existe pas. Eh bien, c’est exactement l’inverse qui s’est passé, ce parti se couchant littéralement devant le diktat du lobby-qui-n’existe-pas. Ainsi, Thierry Solère, président de ladite commission, a donné raison au Crif dans la foulée, faisant fi de la neutralité dont il est supposé être. « En tant que député de Boulogne/Boulogne-Billancourt, je condamne avec la plus grande force les propos de Jean-Frédéric Poisson », affirme-t-il, ajoutant que l’expression «lobby sioniste (…) nourrit les thèses conspirationnistes et a un caractère insidieusement antisémite. » Soyons sûrs que les autres candidats à la primaire partagent l’avis de Solère.

    Quant à Poisson, s’il a arrondi les angles (jugeant maladroite la formulation), il n’a pas renié le fond de sa pensée, ce qui est à son honneur.

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