Cette fin de semaine a été marquée par des événements qui ne seront pas sans conséquences dans un futur proche. Les affrontements entre manifestants palestiniens et militaires israéliens à Gaza dans le cadre d’une « Marche du retour » encadrée par le Hamas vendredi, ont fait 16 tués et des centaines de blessés par balles dans les rangs palestiniens. Une marche qui s’est tenue à l’occasion de la « Journée de la terre » qui maintient le souvenir de la grève générale durement réprimée le 30 mars 1976, déclenchée par des arabes musulmans et chrétiens dans des communes de Galilée et du Néguev , pour dénoncer les confiscations de leurs terres par l’État israélien. Un sujet brûlant, toujours actuel, à l’heure ou les arabes mais aussi des résolutions de l’ONU dénoncent la colonisation de peuplement, l’accaparement foncier du fait de l’afflux migratoire juif, notamment en Cisjordanie. Une tension qui devrait rester vive et même s’intensifier jusqu’au 15 mai, date symbolique de la Naqba (« catastrophe ») pour les Palestiniens qui commémorent le départ, sous la menace ou volontaire, d’environ 700 000 arabes de leurs villages, de leurs fermes, de leurs maisons, suite à la création de l’Etat d’Israël. A quelques centaines de kilomètres de là, il y a cependant quelques raisons de se réjouir puisque l’armée de la République arabe syrienne, appuyée par ses alliés russes et iraniens, achève de libérer la Ghouta orientale de la présence des dernières milices combattantes djihadistes.
Un motif d’espoir et de réjouissance pour le courageux peuple syrien qui contraste avec le sentiment des blancs en Afrique du sud d’être de plus en plus indésirables dans leur propre pays qui sombre toujours davantage dans le chaos. Malaise qui ne peut que croître après à la décision prise le 27 février par une majorité de députés du parlement sud-africain, pour des raisons bassement idéologiques affirme Bernard Lugan, d’enclencher un processus de nationalisation-expropriation sans compensation des 35.000 fermiers blancs. Afrikaners qui ne seront pas le seuls à ne pas pleurer la mort hier de l’ex épouse du président Nelson Mandela (dont il divorça trois ans avant le fin de son mandat), Winnie Mandela, décédée à l’âge de 81 ans dans un hôpital de Johannesburg. Femme de sinistre mémoire, Winnie « la rouge » était crainte et détestée pour son racisme délirant, ses prévarications multiples, son goût pour la torture dans son fief de Soweto. Notamment le terrible « supplice du collier », un pneu enflammé passé autour du corps de ses adversaires.
Toutes choses qui ne poussent cependant pas les Français victimes aujourd’hui notamment de la grève des cheminots, des pilotes, des éboueurs, des électriciens, à relativiser, à minorer leur colère dont les émissions de radio donnant la parole aux auditeurs témoignent ce matin.
Une exaspération déjà palpable dans la bouche de l’ex LR et sarkozyste Gérald Darmanin, ci-devant le ministre de l’Action et des Comptes publics. Invité avant-hier du Grand Jury RTL, il s’est ainsi ému non pas tant des grèves que des bruits faisant état d’un possible ralliement du LR Thierry Mariani au FN, dans le cadre des élections européennes de 2019. Ralliement qui aurait sa logique au regard de son évolution personnelle, des positions qui sont les siennes identiques à celles de l’opposition nationale dans de nombreux domaines, notamment dans sa perception des dangers migratoires, du dossier syrien ou de nos relations avec la Russie
Il fallait tout le culot de M. Darmanin pour déclarer ainsi dimanche: « J’ai personnellement de l’amitié pour Thierry Mariani, que je connais bien. Et on n’est pas dans Minority Report, ce film où les gens sont condamnés avant d’avoir fait quelque chose. » « Je lui dis simplement, comme dans la chanson de Renaud : Déconne pas Thierry. C’est un grand républicain. Je crois que l’opposition des Républicains doit être digne. Elle l’est pour la plupart de ses membres et en aucun cas Thierry Mariani, qui est un gaulliste, je crois, ne correspond à la volonté, aux envies, aux discours et à l’histoire de la famille Le Pen. »
Ce qui est en tout cas certain c’est que les parcours d’un Gérald Darmanin, d’un Bruno Lemaire, d’un Edouard Philippe, d’un Alain Juppé ne correspondent pas à la volonté, aux envies, aux discours et à l’histoire d’un peuple de droite attaché à notre souveraineté et à notre identité nationales mais déjà cocufié par Chirac et Sarkozy.
Il est en tout cas certain que beaucoup de cadres de LR rejettent toujours les nationaux avec horreur. Secrétaire général délégué de LR, Geoffroy Didier a ainsi tenu à s’excuser de sa maladresse. Rendez-vous compte, il avait déclaré dans un moment d’égarement sur CNews vendredi dernier: «Si le FN dit quelque chose qui est convenable, nous n’hésiterons pas à dire la même chose.» Contacté par Le Figaro M. Didier s’est empressé de « (démentir) toute ambiguïté », affirmant «avoir été pris de court par la question du journaliste de CNews ». Il a donc tenu à rappeler que la position de LR restait celle qu’il avait exprimé sur RMC le 12 mars, critiquant alors Thierry Mariani qui avait osé évoquer une possibilité d’alliance FN-LR : « Nous n’avons pas le même ADN que le Front National. Le Front National est sur une tradition d’exclusion et de repli nationaliste, avec un programme économique et social socialiste. Nous sommes tout le contraire, nous sommes de tradition gaulliste » (sic). « Nous n’avons absolument pas envie de nous allier avec les boutiquiers du FN » (sic).
Au-delà même de ses propos bêtement caricaturaux, il ya évidemment de fortes raisons de douter d’une possibilité d’alliance au sommet des appareils FN-LR, mais celle-ci peut se nouer plus sûrement à la base, dans les urnes, au niveau local, communal. Avec des élus qui ne sont pas tenus, qui n’ont pas peur des piaillements des apparatchiks républicains et qui veulent être libres d’agir en fonction des demandes et des intérêts de leurs concitoyens. C’est là la grande frousse d’une large partie des dirigeants de LR… mais aussi de la macronie qui ne règne que grâce à l’émiettement de l’opposition à l’euromondialisme et à l’immigration de peuplement.
Oui les choses bougent, encore timidement, mais le paysage politique en pleine recomposition peut accoucher d’heureuses évolutions et pratiques affirme Bruno Gollnisch. Rue 89 indique ainsi qu’a été lancé mardi en Gironde « un collectif revendiquant une soixantaine d’adhérents », « fondé en vue des municipales à l’initiative de Jean-Jacques Édard, maire de Cavignac (divers droite), membre des Républicains de 2007 à 2017, et Edwige Diaz, secrétaire départementale du Front National en Gironde (…). D’autres membres revendiquent leur appartenance à des partis de droite – Les Républicains, Debout la France, Modem. » « A en croire le conseiller départemental frontiste Grégoire de Fournas, cité par Sud Ouest, une alliance avec plusieurs maires et conseillers municipaux LR serait (également) en passe de se concrétiser dans le Médoc. »
« Pour Jacques Breillat, maire de Castillon-la-Bataille, président du groupe LR au conseil départemental , c’est contraire à la position du parti. Aucune alliance n’est possible avec le Front National. Ceux qui parmi nous feraient ce choix s’exposeraient à des sanctions. Secrétaire départemental de LR et adjoint d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, Nicolas Florian indique (…) qu’il va saisir les instances nationales du parti pour exclure les militants qui auraient encore leur carte à LR et choisiraient une alliance avec le FN. Pour ma part, j’estime que c’est une erreur politique et une faute morale de s’allier avec l’extrême droite. »
Le question est bien de savoir si les dirigeants de LR sont encore en mesure de donner des leçons de maintien à leurs adhérents qui ouvrent les yeux. Sont-ils encore crédibles pour énoncer à nos compatriotes ce qu’est une erreur politique et une faute morale? Au vu de de la Naqba qu’a été pour notre pays les agissements de cette droite couchée, molle, sans colonne vertébrale, inféodée à l’idéologie postnationale, la réponse va de soi.
https://gollnisch.com/2018/04/03/la-naqba-de-la-droite-courbe-mais-la-france-bouge/