On en avait déjà ri à l’époque. Aujourd’hui on ne peut réécouter le pontifiant et sentencieux Le Gendre sans être saisi d’un élan de pitié : en Décembre 2018, il reconnaissait que le macronisme avait commis une erreur : « avoir probablement été trop intelligents, trop subtils, trop techniques… » C’était le temps où les Français étaient encore pour certains fascinés par le brillant jeune homme, « Mozart de la finance », orateur impeccable, metteur en scène jupitérien, dont l’affaire Benalla suivie par la révolte fiscale des Gilets Jaunes, avaient commencé à fissurer l’image, à abattre le décor.
Depuis, les Français ont perçu l’aspect théâtral du personnage et sifflent ses prestations. Philosophe et banquier, amateur de littérature et de citations… Petit-à-petit les artifices ont été déjoués. Il s’agit d’un homme dénué de la première qualité requise d’un politique : l’expérience. Il lui restait l’intelligence, ou plutôt la brillance d’un énarque parvenu à l’inspection des finances après des concours difficiles, membre éminent du cabinet élyséen du président Hollande, et ministre de l’économie ensuite. Or cela aussi a sombré. Le parcours n’a pas été si parfait, en grande partie fondé sur le copinage plus que la sélection, jalonné de coups douteux et même foireux, comme l’élimination de Fillon, ou la vente d’Alstom à General Electric, contre l’avis de Montebourg..
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