Les violences urbaines de Dijon, de Nice et d’ailleurs, les meurtres gratuits qui témoignent d’une totale indifférence à la vie des autres ont propulsé la notion d’ensauvagement au premier plan de l’actualité. Le fonctionnement médiatique de notre société nous habitue à traverser au pas de charge des séquences saturées par un sujet dominant. Certains sont imposés d’en haut par l’idéologie qui anime le microcosme des politiques et des communicants, comme le réchauffement climatique, d’autres s’imposent d’eux-mêmes mais sont récupérés par la sphère du pouvoir, comme la pandémie actuelle, qui accroît l’emprise sur la société civile, d’autres encore sont suscités par des groupes de pression idéologiques et déstabilisateurs comme l’étonnante incursion en France du « racialisme » prétendument antiraciste, qui a facilité la scandaleuse exploitation de l’affaire Traoré. Enfin, il y a ceux que les faits eux-mêmes placent en tête des informations. Les violences, les coups de couteau, les blessures, les handicaps à vie, les morts, pour un mauvais regard, pour une cigarette refusée, pour un rappel à l’ordre sont monnaie courante mais demeurent dans la zone grise des faits divers où les revendications islamistes sont signes de déséquilibre mental et les noms des auteurs oubliés ou maquillés. Et puis, en quelques jours, des morts particulièrement cruelles commis par des « sauvages », provoquent une vague émotionnelle et font monter à la surface la réalité que la France d’en-haut veut cacher : celle de ces quartiers et maintenant de ces villes où la loi qui règne n’est pas celle de l’Etat, mais celle des bandes qui vivent des trafics ou des communautés qui s’inspirent d’autres règles que les nôtres. Dans cette France à l’envers, c’est le citoyen qui doit fermer les yeux et baisser la tête, car à vouloir rappeler la loi, il risque sa vie. Cette question est évidemment plus importante que celle du Covid-19, car contrairement à la maladie, elle dépend entièrement de la volonté politique, et qu’elle est d’une durée plus longue. Elle est plus essentielle que l’écologie ou l’économie, car elle est nationale et non mondiale et dépend de nous. C’est pourquoi le gouvernement de contre-sens que notre pays subit depuis trois ans l’a superbement ignorée et écartée. Voici qu’elle lui est jetée à la figure.
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