L'argument du déficit démocratique est l'objection la plus forte que l'on puisse adresser à l'Union européenne, puisqu'il est aujourd'hui très largement admis que la légitimité vient, en dernière instance, de la souveraineté du peuple ou de la nation Cet argument reste remarquablement équivoque, d'autant qu'il renvoie à une conception mythique et jamais réalisée de la démocratie.
Si l'on pense, avec Rousseau, que la volonté du peuple ne se représente pas, alors les États qui composent l'Union européenne ne sont pas plus démocratiques que ne l'est cette dernière. Si, au contraire, on accepte le principe de la représentation, alors l'Union européenne n'est pas moins démocratique que les États. L'analyse institutionnelle ne permet pas, à elle seule, de comprendre le déficit démocratique.