Inventé par Rudolf Kjellén (1864-1922) en 1897 et abondamment usité jusqu’au milieu du XXe siècle, le substantif de “géopolitique” a ensuite été disqualifié pour des raisons morales — la géopolitique aurait été complice de l’hitlérisme —, et des raisons techniques, révolution balistico-nucléaire oblige. On a depuis fait justice de ces allégations hâtives (1). Au milieu des années 70, le terme a pourtant refait surface, ce qui s’explique par la déroute des idéologies dominantes et leur incapacité à “dire” les mondes nouveaux, une meilleure appréhension du fait nucléaire, et surtout l’acuité des conflits territoriaux. Il est à noter qu’avec la crise écologique globale, ce type de conflit ne peut que s’aggraver. Un temps dévalué par la révolution industrielle et la chute de la rente foncière, l’espace terrestre se révèle aujourd’hui fini, rare et pollué. Source de vie, il redevient valeur suprême.
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