C’était un 11 novembre de brouillard et de pluie, avec une éclaircie trop brève, comme le symbole climatique des temps de 1918 et de 2024… Il ne faisait pas meilleur temps en 1918, et l’humidité de ce jour de 2024 n’est rien au regard des orages d’acier que subirent les poilus et leurs adversaires teutons : l’avons-nous oublié ? Car la mémoire des nations est capricieuse, parfois oublieuse, et l’actualité permanente dans laquelle vivent nos sociétés contemporaines de consommation, de communication et de présent permanent, n’aide guère à se souvenir pour ceux qui n’ont pas vécu ces temps désormais lointains des guerres et des occupations de notre territoire historique. Une anecdote pour s’en convaincre : ce matin, une mère de famille et sa fille adolescente s’apprêtaient à payer le stationnement de leur véhicule dans une rue de Versailles, toute proche de la Mairie et de son immense monument aux morts couvert de centaines de noms et de quelques dates à l’écho de glas. Leur rappelant alors que le 11 novembre était jour férié et que, donc, le stationnement était gratuit, je vis leur surprise, non feinte : « Férié ? Ah bon, mais pourquoi ? ».
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