1. LE POPULISME : UNE DISSIDENCE POLITIQUE POPULAIRE
Le populisme est une attitude politique et électorale qui conduit les électeurs à se recentrer sur des notions sous-jacentes à l'identité et aux libertés nationales et à se détacher des « partis de gouvernement » qui se partagent le pouvoir en Europe ; pouvoir que ces partis exercent dans le sens des intérêts de l'hyperclasse mondiale et de son idéologie dominante, l'idéologie mondialiste et antiraciste qui la conforte.
En ce sens et contrairement à certaines interprétations sommaires, au-delà des attitudes verbales, il n'y a guère de populisme de gauche ou d'extrême gauche en Europe, car ces partis ne contestent pas l'ordre idéologique dominant ; bien au contraire, ils en sont souvent les chiens de garde, ce qui explique d'ailleurs la bienveillance des grands média à leur égard. Les populistes, eux, ne croient pas aux bienfaits de la mondialisation ; a contrario, ils jugent que les frontières sont utiles pour protéger l'économie et l'emploi des excès du libre-échange mondial et de l'immigration. Les populistes refusent la culpabilisation des peuples européens et des sentiments patriotiques tout autant que l'antiracisme officiel qui impose une immigration toujours plus nombreuse et de moins en moins bien intégrée.
Les populistes n'acceptent pas que les élites dominantes imposent au peuple la rupture de la société avec ses racines culturelles et ses valeurs traditionnelles ; en ce sens, le populisme, c'est le peuple qui se révolte contre la « révolte des élites », si bien analysée par Christopher Lasch. La « révolte des élites » conduit celles-ci à rejeter les règles des sociétés traditionnelles et à imposer des normes inversées où l'interdit d'hier devient l'obligation d'aujourd'hui. La « révoltes des élites » est le fait sociologique marquant des quarante années de l'après-68. Le populisme s'inscrit clairement en rupture avec cette tendance.
Les populistes rejettent aussi l'excès d'interventions publiques : que celles-ci soient le fait d'un État providence toujours plus coûteux ou de réglementations européennes de plus en plus pesantes.
Prenant racine dans des pays européens différents, les populismes expriment des particularismes nationaux et locaux qui leur sont propres ; en ce sens, chaque populisme est singulier, mais tous se retrouvent dans une expression populaire et électorale qui tourne partout autour des cinq « I » :
- moins d'Immigration,
- moins d'Islamisation,
- moins d'Impôts,
- plus d'Identité,
- plus d'Indépendance.
2. LE POPULISME : UNE CAUSE DIFFICILE ET SOUVENT DÉCEVANTE POUR SES PARTISANS
Le populisme a trouvé une expression électorale significative depuis plus de vingt ans dans de très nombreux pays d'Europe de l'Ouest : ainsi en France, en Belgique (Flandre), en Italie, aux Pays-Bas, en Suisse, au Danemark, en Suède, en Norvège, en Autriche, les mouvements de dissidence populiste ont couramment rassemblé entre 10 et 30 % des suffrages. Néanmoins, ces résultats n'ont nulle part permis d'avancées décisives, ce qui peut conduire les pessimistes à croire que la cause du populisme est désespérée : en effet, les victoires dans les urnes n'ont pas toujours des conséquences politiques durables et permettent rarement de tenir les promesses faites aux électeurs. Le succès électoral ne garantit pas l'accès au pouvoir. Trois exemples :
— En 2001, lors des élections municipales en Flandre, le Vlaams Blok devient le premier parti d'Anvers et rassemble plus de 33 % des suffrages ; mais il est écarté du pouvoir par une coalition de tous les autres partis, extrême gauche comprise. Quatre ans plus tard, il stagne : certes, le Vlaams Blok a encore progressé au sein de l'électorat flamand (38 % de votants sans les « nouveaux Belges »), mais ses adversaires ont bénéficié d'une mobilisation du vote immigré des seconde et troisième générations. Quand le peuple-population correspond de moins en moins au peuple-nation, cela affaiblit localement le potentiel électoral populiste.
— En 2007, en Suisse, l'Union démocratique du centre (UDC), appelée aussi Schwizerische Volkspartei (SVP), progresse encore par rapport à ses excellents résultats précédents : de 26,6 % aux élections législatives de 2003, l’UDC passe à 29 %. Mais ce succès remarquable a pour conséquence l'exclusion de l’UDC du gouvernement ; une instance décisive pourtant composée traditionnellement à la proportionnelle des formations principales selon « la formule magique », appliquée constamment en Suisse depuis 1959 (NDLR. Le 10 décembre dernier, l'UDC a fait son retour au gouvernement en la personne de Ueli Maurer, un proche de Blocher.)
— En 2008, en Autriche, les deux partis populistes, le Parti libéral (FPÛ) et l'Alliance pour l'avenir de l'Autriche (BZÔ) arrivent en tête du scrutin législatif et totalisent 29 % des suffrages ; pourtant, cela ne permet pas à ces deux partis d'accéder au gouvernement. Bien au contraire, ils en sont exclus et le nouvel exécutif autrichien en cours de constitution début décembre 2008 réunit comme le précédent gouvernement les deux formations sortantes ; et les partis chrétiens démocrates et socialistes, pourtant sanctionnés par les électeurs qu'ils avaient convoqués pour arbitrer leurs désaccords, se partagent à nouveau le pouvoir.
L'accès au pouvoir est précaire Là aussi, trois exemples :
—En France, les villes conquises par le Front National en 1989 ou en 1995 ont toutes été perdues, à la seule exception d'Orange.
—En Italie, la participation de la Ligue du Nord au premier gouvernement Berlusconi s'est terminée rapidement et a été suivie par un net recul électoral ; quant à la nouvelle expérience en cours, il est évidemment trop tôt pour en juger.
—En Autriche, le FPÔ est sorti divisé et fortement affaibli de sa participation à un gouvernement de coalition avec les chrétiens-démocrates en 1999.
Néanmoins, en Autriche et en Italie, les mouvements populistes dirigent durablement des collectivités territoriales telles que le Land de Carinthie, des provinces du nord de l'Italie ou les villes de Novare, de Vérone et de... Lampedusa.
La participation des populistes à des gouvernements nationaux ou locaux ne garantit pas la mise en œuvre des mesures souhaitées par les électeurs
Nulle part il n'a pu être observé de ruptures majeures avec les politiques antérieures ; partout, les réglementations européennes ont continué de progresser (y compris en Suisse !) ; partout, le libre-échange mondial s'est étendu (y compris progressivement aux secteurs traditionnellement protégés, comme l'agriculture) ; partout, l'immigration s'est poursuivie. Même au Danemark, où le Parti du Peuple danois, sans être associé au gouvernement, appartient depuis plusieurs législatures à la majorité parlementaire et pèse sur les décisions, le flux de l’immigration s'est ralenti de moitié mais ne s'est pas arrêté.
3. LES DIFFICULTÉS DES POPULISTES PROVIENNENT DE LEUR OPPOSITION FRONTALE A L'IDÉOLOGIE DOMINANTE
De demi-succès en demi-échecs, d'avancées suivies de recul, les mouvements populistes connaissent une histoire chaotique. Il est tentant d'attribuer cette situation décevante pour leurs partisans aux faiblesses des hommes qui dirigent les mouvements populistes ; par leurs comportements et leurs propos, ils se rendraient "infréquentables" et susciteraient la division de leurs propres soutiens. Dans tel ou tel pays et à tel ou tel moment, il peut, certes, y avoir une part de vérité dans cette analyse. Mais là n'est pas l'essentiel. La difficulté majeure des populistes vient de ce qu'ils sont et de ce qu'ils défendent. Ils s'opposent à l'ordre établi par les puissances dominantes : grandes institutions internationales, grandes entreprises mondiales, grandes administrations, grands média.
Les populistes livrent donc une bataille asymétrique du faible au fort. Ils disposent de moins d'argent que leurs adversaires : or, dans une campagne électorale, c'est souvent celui qui dépense le plus qui gagne le scrutin. Ils ont surtout beaucoup moins accès aux grands média que leurs adversaires. Grands média qui, par ailleurs, façonnent les images qu'ils imposent à l'opinion et structurent le vote par la manière dont ils présentent ses enjeux.
En fait, deux armes de destruction massive sont utilisées contre les mouvements populistes : la diabolisation et la répression politique et judiciaire.
4. L'ARME DE LA DIABOLISATION
Contrairement à une idée couramment répandue, la diabolisation a rarement pour cause - en tout cas pour seule cause - des maladresses ou des "dérapages" de responsables populistes. En fait, la diabolisation est la conséquence inéluctable de la parole et de l'action populistes.
Tout simplement parce que la diabolisation est l'instrument utilisé par les média dominants pour imposer la tyrannie du Politiquement Correct, grâce notamment à une "novlangue" de type orwellien.
Lutter contre l'immigration, c'est risquer l'accusation de « racisme ». Refuser l'islamisation, c'est s'exposer au qualificatif d« ’islamophobe ». Défendre les valeurs traditionnelles, c'est prêter le flanc à la marginalisation pour « ringardes », voire pis pour "homophobie". Dénoncer la tutelle bruxelloise, c'est s'attirer le reproche d'être « ultranationaliste », voire "xénophobe". Les mots sont des armes. Et la tyrannie du Politiquement Correct s'impose par l'usage des mots sidérants et d'images incapacitantes à rencontre des dissidents de la pensée unique. Tous les mouvements populistes ne sont pas également « diabolisés », mais tous le sont à un degré ou à un autre.
Ainsi l'Union démocratique du centre et son inspirateur Christophe Blocher ne se sont jamais départis d'une grande modération. Pourtant, lors des élections d'octobre 2007, ils ont fait l'objet d'une efficace campagne de diabolisation qui a limité l'ampleur de leur progression électorale et surtout servi à légitimer leur exclusion du gouvernement.
Il convient ici d'observer que le succès électoral et populaire n'est pas un bouclier contre la diabolisation, mais que, bien au contraire, il contribue à l'amplifier comme l'ont montré l'exemple suisse en 2007 ou l'exemple français de 2002, lors du 2e tour de l'élection présidentielle opposant Jean-Marie Le Pen à Jacques Chirac. En Suisse en 2007 comme en France en 2002, les grands média ont implicitement ou explicitement appelé à protester, voire à manifester contre les résultats d'une élection démocratique.
De même, l'affaire de la profanation de Carpentras a été montée médiatiquement (selon le témoignage de l'ancien directeur des RG Yves Bertrand) à une époque où le Front National était en peine ascension électorale. Marie-France Stirbois venait d'être élue député de Dreux au scrutin majoritaire, ce qui avait conduit les adversaires du Front National à se mobiliser et à exploiter un fait divers aujourd'hui encore incomplètement éclairci.
En face de campagnes d'opinion intenses, deux erreurs sont à éviter :
—croire que la diabolisation serait évitable (elle ne l'est qu'en choisissant le silence, la soumission tacite ou le ralliement aux idées dominantes),
—croire que la diabolisation ne serait pas nocive (elle l'est infiniment).
La diabolisation vise à produire - et produit - plusieurs effets :
— Elle freine l'ascension électorale de deux façons : en dissuadant les électeurs hésitants de voter pour la formation diabolisée et en surmobilisant au bénéfice de ses adversaires les électeurs qui lui sont hostiles.
—Elle nourrit les divisions internes des mouvements visés en conduisant les responsables et militants les plus pressés ou les plus modérés à tenter de trouver des solutions différentes de la ligne et de la stratégie des dirigeants.
—Elle rend les relations internationales difficiles par la crainte de la surdiabolisation réciproque : deux hommes politiques diabolisés chacun dans leur pays courent le risque de se surdiaboliser s'ils se rencontrent ; c'est ce qui explique par exemple que Jôrg Haider et Jean-Marie Le Pen ne se soient jamais vus.
—Elle rend les alliances impossibles ou politiquement peu intéressantes : les partenaires politiques éventuels d'une formation diabolisée craignent la diabolisation par contagion ; ils sont donc portés à refuser tout contact avec la formation diabolisée ou, lorsqu'ils procèdent à une alliance de circonstance avec elle, à lui refuser toute concession de fond significative.
—D'ailleurs, un pays qui s'éloignerait durablement et profondément de l'idéologie dominante de ses voisins risquerait la diabolisation de l'ensemble de la collectivité nationale et la mise en quarantaine. C'est une menace qui a été partiellement mise en œuvre par l'Union européenne aux dépens de l'Autriche en 1999.
5. RÉPRESSION JUDICIAIRE ET POLITIQUE ET ATTEINTES AUX LIBERTÉS FONDAMENTALES
Au-delà de ces inconvénients médiatiques et politiques, la diabolisation sert à légitimer une répression judiciaire et politique qui frappe à des degrés divers les formations populistes des différents pays européens. Voici un inventaire sommaire et incomplet des moyens les plus couramment utilisés.
—Les poursuites judiciaires pour des motifs politiques et souvent pour de simples propos : tous pays.
—Les fermetures de sites internet et les refus d'hébergement à la suite de pressions d'organisations diverses : tous pays.
—L'interdiction pure et simple d'accès aux grands média : Flandre, Allemagne.
—La dissolution ou la tentative de dissolution de formations politiques : Flandre, Allemagne.
—L'interdiction de manifestations et de réunions, l'organisation de contremanifestations violentes : tous pays.
—La levée des immunités parlementaires pour de simples délits d'opinion : France, Flandre.
—Le non-respect de l'inviolabilité parlementaire européenne et des immunités diplomatiques : arrestations arbitraires et gardes à vue illégales de députés européens, à Bruxelles le 11 septembre 2007 et à Cologne le 20 septembre 2008, lors de manifestations pacifiques contre l'islamisation de l'Europe.
—Le piratage, le vol du fichier des adhérents et sa mise en ligne, suivi de la persécution administrative ou professionnelle des plus vulnérables : Grande-Bretagne.
—Les interdits professionnels : Allemagne, Grande-Bretagne.
—Les pressions sur des personnes (et sur leur famille) visant à leur faire retirer leur candidature à des élections locales : France, Belgique.
La pression visant à empêcher des élus de parrainer des candidats à une élection : l'élection présidentielle en France.
—La modification des règles du jeu électoral et des modes de scrutin : Italie ; France, en 1986 (élections législatives), 1988 (élections municipales), 2003 (élections régionales, élections européennes) et probablement 2009 ou 2010.
—L'invalidation des députés élus : France ; en 1997, le seul député Front National élu, Jean-Marie Le Chevallier, avait été déchu de son mandat par le Conseil Constitutionnel qui avait adopté, pour la circonstance, une décision en contradiction avec sa jurisprudence antérieure.
—La mise en cause des financements politiques et/ou électoraux : Belgique ; France : non remboursement des frais de la campagne présidentielle de Bruno Mégret en 2002.
—L'usage des cours constitutionnelles pour combattre les populismes : Allemagne ; France où Nicolas Sarkozy a déclaré, le 3 novembre 2008, à l'occasion du cinquantième anniversaire du Conseil Constitutionnel, qu'il « incombait à celui-ci de tenir compte des évolutions de la société, des problèmes nouveaux qui se posent aux démocraties, parce que la première menace contre les droits de l'homme, c'est de laisser le champ libre aux populismes ».
— Les manipulations policières : couramment utilisées en Allemagne fédérale contre les groupes présumés d'"extrême droite", c'est-à-dire qui ont le tort d'être ouvertement défavorables à la politique d'immigration et d'islamisation. À noter toutefois que la Cour constitutionnelle de Karlsruhe a refusé de prononcer, en 2002, la dissolution d'une formation politique - la dissolution du NPD avait été demandée par le gouvernement fédéral en 2001 sur la base de faits accomplis, au sein de ce mouvement,... par des policiers infiltrés par l'Office de protection de la Constitution.
Cette liste d'atteintes aux libertés politiques des partis populistes européens est très partielle et très incomplète. Elle montre toutefois l'ampleur et la variété des moyens répressifs utilisés contre des formations concourant à l'expression du suffrage. Bien sûr, ces atteintes aux libertés politiques varient d'un pays à l'autre. Mais aucun pays n'est épargné, pas même la très démocratique Suisse. Et dans certains pays - la France, la Belgique notamment -, l'observateur ne peut manquer d'être frappé par la multiplicité et la variété des entorses aux bonnes règles démocratiques.
Le cas de l'Allemagne mérite une mention particulière. Au regard des pratiques, notamment policières, et même des provocations policières qui sont utilisées contre les dissidents de la pensée unique, ce pays ne peut être pleinement considéré comme une démocratie pluraliste. Le gouvernement et les média pratiquent l'amalgame suivant : défavorable à l'immigration = extrême droite, extrême droite = nazi, nazi = individu auquel on refuse la moindre liberté publique. Il est clair, dans ces conditions, qu'il est beaucoup plus confortable d'appartenir à l'opposition libérale en Russie que d'être réputé nationaliste en Allemagne fédérale.
Les dirigeants européens donnent souvent des leçons de droits de l'homme à la Russie et à la Chine mais ils utilisent contre leurs propres dissidents les méthodes qu'ils condamnent chez les autres.
Quoi qu'il en soit, l'ampleur des entraves apportées au libre jeu démocratique, dans l'ensemble des pays européens, est bien évidemment un facteur contribuant à amoindrir le succès des mouvements populistes et à expliquer leurs difficultés et leurs échecs. Car, comme le savent tous les pouvoirs autoritaires ou totalitaires, la répression est un moyen redoutablement efficace de lutte contre son opposition.
6. LE POPULISME ENRACINÉ DANS L'ESPACE ET LA DURÉE
Au cours des vingt-cinq dernières années les mouvements populistes en Europe ont traversé de nombreuses périodes difficiles. Ils n'ont pas obtenu — en tout cas dans le cadre des élections représentatives — de succès décisifs. Néanmoins, ils se sont enracinés dans l'espace et la durée malgré les innombrables obstacles qui ont été dressés devant eux.
Un enracinement dans l'espace
— 1984 en France : Jean-Marie Le Pen et le Front National franchissent la barre des 10 % aux élections européennes ; deux ans plus tard, le Front National obtient 35 députés à l'Assemblée nationale.
—1989 en Flandre : le Vlaams Block franchit la barre des 10 % aux élections européennes en Flandre et envoie son président Karel Dillen siéger au Parlement européen. Le Vlaams Block, devenu Vlaams Belang, poursuit depuis constamment son enracinement national, régional, provincial et municipal (plus de 800 conseillers municipaux).
—1989 en Autriche : Jorg Haider, président du FPÔ, parti libéral converti au populisme, devient gouverneur de la province de Carin-thie ; en 1999, sa formation atteint 26 % des suffrages et participe à un gouvernement de coalition. Quelques soubresauts plus tard, les deux partis populistes autrichiens rassemblent 29 % des suffrages en 2008.
—1991 en Suède : la Nouvelle Démocratie remporte 7,2 % des suffrages aux élections législatives ; une percée notable mais qui restera un succès sans lendemain. Mais en 2004, la Liste de juin, liste populiste-souverainiste, rassemble 16 % des suffrages aux élections européennes.
—1994 en Italie du Nord : la Ligue du Nord d'Umberto Bossi, hostile à l'immigration et porteuse des traditions culturelles lombardes, entre au gouvernement de Silvio Berlusconi. Malgré plusieurs soubresauts politiques, elle sy trouve à nouveau en 2008.
—1999 en Suisse : Le Schwizerische Volkspartei (Union démocratique du Centre) remporte 22,54 % des suffrages aux élections législatives, sur une ligne clairement populiste ; 1VDC progressera encore aux élections législatives de 2003 (26 %) et de 2007 (29 %).
—2001 au Danemark : le Parti du Peuple danois, créé en 1995, rassemble 22 % des suffrages et soutient, sans y participer, le gouvernement libéral/conservateur. Une formule politique qui sera reconduite après les élections de 2005 et de 2007, le Parti du Peuple danois atteint 13,8 %.
—2001 en Norvège : le Parti du Progrès de Karl Hagen obtient 14,7 % aux élections législatives, sur la base d'un programme principalement anti-fiscalité. Le Parti du progrès soutiendra, sans y participer, le gouvernement conservateur jusqu'en 2005. En 2005, le Parti du Progrès rassemble 22,1 % des électeurs et devient la première formation d'opposition au gouvernement de gauche.
—2002 aux Pays-Bas : la Liste Pim Fortuyn, dissidence réussie du courant politique indépendant Les Pays-Bas vivables, remporte 26 sièges au Parlement et entre au gouvernement malgré l'assassinat de son chef le 6 mai, soit quelques jours avant l'élection. Après un effondrement en 2003, les courants populistes semblent à nouveau avoir le vent en poupe à travers deux formations, le Parti de la Liberté, très opposé à l'islamisation, de Geert Wilders et Fiers des Pays-Bas de l'ancienne ministre de l'immigration, l'énergique Rita Verdonk.
Ailleurs :
Dans le Sud de l'Europe, l'Espagne n'a pas connu jusqu'ici de mouvements populistes ; les clivages gauche/droite et régionalistes/unitaires suffisent pour structurer le débat politique. Au Portugal, un « Parti national rénové » a entrepris de se positionner contre l'excès d'immigration (en reprenant les images de campagne de l’UDC suisse) sans qu'il soit encore possible d'apprécier quel succès il sera susceptible de remporter. En Grèce, l'Alarme orthodoxe (LAOS) a dépassé à deux reprises - aux élections européennes de 2004 et aux élections législatives de 2007 - le score de 4 %. En Grande-Bretagne, les faits majeurs sont l'émergence du Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui a atteint 16 % aux élections européennes de 2004, et la persistance du Parti national britannique (BNP) qui obtient régulièrement plus de 10 % des suffrages dans un certain nombre de circonscriptions et compte un élu au Conseil du grand Londres. Le BNP, qui a réalisé en 2008, lors d'élections législatives partielles, des percées inquiétantes pour le parti travailliste, semble en mesure d'entrer au Parlement européen en juin 2009.
Le cas de l'Allemagne est bien évidemment à part. Les Republikaner qui avaient obtenu des sièges au Parlement européen en 1989 ont, comme toutes les formations réputées d "'extrême droite", été victimes de manipulations politiques, médiatiques et policières. Compte tenu de l'absence de vrai pluralisme en Allemagne fédérale, les courants dissidents semblent désormais s'exprimer à travers le Mouvement des citoyens libres, les Freie Wâhler, tenant d'un populisme paisible, à base d'enracinement local, de traditions folkloriques et de grande prudence verbale sur tout ce qui touche à l'immigration. Une liberté limitée donc mais qui a permis aux Freie Wähler de rassembler 10 % des suffrages aux élections bavaroises de septembre 2008.
Un enracinement dans le temps
Ce rapide tour d'Europe montre que dans plusieurs pays - ou quasi nations -, l'Autriche, la Flandre, l'Italie du Nord, la Norvège, la Suisse, des formations populistes sont durablement installées entre 20 et 30 % des suffrages. Et ce malgré des embûches innombrables.
Dans d'autres pays et avec des scores susceptibles d'avoisiner les 15 % - comme aux Pays-Bas et au Danemark -, les mouvements populistes sont en mesure de participer à des coalitions gouvernementales et même de peser sur leurs décisions en matière d'immigration.
Le populisme référendaire
Lorsque les peuples ont été consultés par référendum sur le projet d'Union européenne, ils ont souvent désavoué les élites politiques, médiatiques, économiques et syndicales :
—la Suisse et la Norvège ont refusé d'entrer dans l'Union européenne,
—la Suède et le Danemark ont refusé d'entrer dans l'euro,
—l'Irlande a obtenu des dérogations aux traités auxquels elle a fini par adhérer quoique le peuple les eût refusés dans un premier temps,
—la France et les Pays-Bas ont rejeté le traité constitutionnel européen,
—l'Irlande s'est prononcée contre la ratification du traité de Lisbonne.
Quant aux autres peuples, ils ont rarement été consultés directement. ..
7. TEMPS POLITIQUE, TEMPS HISTORIQUE
À travers la diversité de leurs orientations et de leurs méthodes, les mouvements populistes s'inscrivent tous en rupture avec les forces et les idées dominantes. Ils s'opposent aux puissants et à ceux qui servent les puissants. Une double dialectique se met alors en place :
—Du côté des pouvoirs, la stratégie de défense consiste à rechercher la marginalisation des populistes ou leur intégration au système à condition qu'ils abandonnent progressivement leurs thèmes forts.
—Du côté des partis populistes, la stratégie de conquête fait alterner affirmation sans concession des opinions dissidentes (au risque de camper dans une opposition stérile) et recherche de compromis pour tenter de peser sur l'exercice du pouvoir (au risque de s'affadir).
Ce dernier point est délicat car il ne peut guère y avoir de changements notables de politiques sans rupture réelle avec l'idéologie dominante : mondialiste, antiraciste, fiscaliste. L'impôt servant à imposer l'idéologie unique à travers des dépenses publiques mises au service du conformisme. Et c'est bien la profondeur des changements proposés par les populistes qui explique le tempo de leur progression : vingt-cinq ans, pour la politique, c'est du temps long mais, pour l'histoire, c'est du temps court.
À titre de comparaison, il est intéressant de se pencher rétrospectivement sur le temps mis dans le passé par de grands courants idéologiques et politiques pour s'imposer. Ainsi la philosophie manchestérienne du libre échange a mis un demi-siècle à triompher en Grande-Bretagne avec la suppression des Corn Law en 1846 et de l'Acte de navigation en 1849. Et il lui fallut plus d'un siècle supplémentaire pour s'imposer au monde avec la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la dérégulation financière. Jusqu'à la chute de Lehman Brothers.
Ainsi les courants nationaux et libéraux, étouffés par le retour du principe de légitimité au Congrès de Vienne en 1815, ne resurgirent au grand jour que trente ans plus tard lors des révolutions de 1848. Les mouvements nationaux mirent encore de longues années avant de déboucher : si l'unité italienne se fit en 1860 et l'unité allemande en 1870, les pays d'Europe centrale et balkanique attendirent encore de longues années leur indépendance et l'Irlande ne devint un État souverain qu'en 1921.
Le socialisme se construisit intellectuellement dans la première moitié du XIXe siècle ; il n'accéda au pouvoir sous sa forme révolutionnaire qu'en 1917 en Russie ; en France, sous une forme réformiste, le cheminement ne fut pas plus rapide. Cabet, auteur du Voyage en Icarie, en 1842, ne put se faire élire à la Constituante en 1848 ; le premier député socialiste français fut élu en 1881 ; les socialistes gagnèrent ensuite 12 députés en 1885, 20 en 1889, 50 en 1893 ; lorsque Millerand, adepte de la conquête du pouvoir par la voie réformiste, entra au gouvernement en 1894, il fut désavoué ; et les socialistes durent attendre 1936 pour obtenir un président du Conseil.
Qu'ils soient libéraux, socialistes ou nationaux, tous ces mouvements qui, à un moment ou un autre, ont combattu l'ordre établi ont eu leurs héros et leurs victimes, leurs glorifiés et leurs persécutés, leurs réformistes et leurs révolutionnaires, leurs modérés et leurs extrémistes et, dans le langage de leurs adversaires ou de leurs rivaux, leurs "traîtres" et leurs "terroristes". Plus près de nous, le Wilsonisme, ancêtre du mondialisme contemporain, a mis près d'un siècle à s'imposer à la planète. Et le mouvement des droits civiques, matrice de l'antiracisme contemporain et de la discrimination positive, attendit quarante-cinq ans entre la proclamation, devant la Maison Blanche, du "rêve" de Martin Luther King et l'élection de Barack Obama comme président des États-Unis.
8. LA CRISE ECONOMIQUE : UN ACCELERATEUR POUR LE POPULISME ?
La crise financière et économique que le monde traverse depuis le 15 septembre 2008, date de la faillite de Lehman Brothers, n'en est probablement qu'à ses débuts. Il s'agit en effet d'une crise due à des déséquilibres fondamentaux :
—excès de crédit,
—excès de consommation,
—excès de création monétaire.
Ces déséquilibres touchent tous les pays développés : les États-Unis en premier lieu, bien sûr, mais aussi la Grande-Bretagne et beaucoup de pays de la zone euro. Ces déséquilibres sont la conséquence du libre-échangisme mondial ; ce dogme idéologique est à la source de la baisse des revenus du travail pour les classes moyennes et les classes populaires dans les pays développés ; il est aussi à l'origine des déséquilibres grandissants des balances des paiements courants, les importations l'emportant systématiquement sur les exportations.
Or la réponse apportée à la crise par les gouvernants - plus de déficit public, plus de création monétaire - va encore aggraver les déséquilibres. Et cette politique des puissants est approuvée par leurs prébendiers : une quasi-unanimité règne dans les cénacles ministériels comme dans les salles de rédaction. Voilà de quoi légitimer encore un peu plus les discours populistes.
Dans la revue Krisis de février 2008, le sociologue Guy Hermet, observe que « les partis populistes sont [...] en train de changer de nature. De transitoires et produits par une situation de crise passagère qu'ils étaient, ils deviennent permanents, parce que la crise de la mondialisation va durer des décennies. Cette normalisation relative s'est du reste déjà produite en Norvège et au Danemark. L'Italie en offre également un exemple ».
La politologue britannique Margaret Canovan distingue plusieurs formes d'expression du peuple à travers le populisme : united people (le « peuple souverain »), common people (le « peuple classe »), ordinary people (le « peuple de base »), ethnie people (le « peuple nation »). Chacune de ces expressions du populisme peut trouver les moyens de se renforcer à travers la crise.
L’ordinary people, le « peuple de base », a toutes les raisons d'accroître sa défiance à l'égard des élites politiques, médiatiques et financières : élites qui n'ont pas vu venir la crise et qui la gèrent par l'agitation dans l'urgence et l'affolement. Attitudes qui ont peu de chance de permettre d'éviter la récession, la baisse des revenus et la montée du chômage. Ni sans doute un super krach monétaire.
Le common people, le « peuple classe », a, lui, des raisons de se révolter contre l’hyperclasse mondiale dont il découvre les méfaits et les fantastiques avantages auto-octroyés. Dans le New York Times du 26 novembre 2006, l'homme le plus riche du monde, Warren Buffet, avait cyniquement déclaré : « Il y a une guerre des classes, c'est un fait, mais c'est ma classe, la classe des riches, qui la mène et nous sommes en train de gagner la guerre. » La crise a mis sur le devant de la scène l'arrogance et l'irresponsabilité des plus riches, légitimant une réaction de méfiance de tous les autres.
L’united people, le « peuple souverain », n'a, lui, pas de raison d'accepter que les États-Unis d'Amérique, à l'origine de la crise, continuent de dicter leur loi au reste du monde. Il peut légitimement réclamer un retour vers un développement autocentré et un protectionnisme raisonnable à l'échelle de grands ensembles régionaux.
L’ethnic people, le « peuple nation », peut trouver dans la crise économique un argument supplémentaire - et décisif - contre une immigration qui peut se révéler nuisible en termes de comptes sociaux comme d'emplois.
Les élites ne le savent pas encore. Ou si elles le savent, elles feignent de l'ignorer mais la crise économique et financière met à mal le modèle mondialiste du libre-échange généralisé. Elle souligne les failles des choix des puissants et des discours qui les promeuvent. La sortie de crise ne pourra se faire que par un changement du référentiel idéologique. Et ce sont bien les populistes qui, malgré leurs faiblesses et leurs imperfections mais à travers leur diversité, portent en germe le modèle de rechange !
Jean-Yves LE GALLOU* Écrits de Paris
* Communication à la XXIVe université annuelle du Club de l'Horloge sur « Le populisme : une solution pour l'Europe en crise ». Jean-Yves Le Gallou est le créateur de la Fondation Polemia, < www.polemia.com > qui a notamment édité deux passionnants argumentaires, La Tyrannie médiatique (15 €) et Immigration : le leurre de l'intégration (20 €), en vente à Polemia, 60 ter rue Jean-Jacques Rousseau, 92500 Rueil-Malmaison.
anti-national - Page 1203
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Europe : le temps joue pour le populisme
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« Iran, la destruction nécessaire » ou la colère de Jean-Michel Vernochet
L’Iran doit être détruit. Malgré sa série d’échecs militaires, l’alliance occidentale doit mener cette campagne peut-être suicidaire. Pourquoi ?
Non seulement parce que l’Iran remettrait en cause le monopole du feu nucléaire détenu au Proche-Orient par l’État hébreu. Ni en raison de la lutte acharnée que se livrent les grandes puissances pour s’approprier les gisements d’énergies fossiles, notamment le gaz iranien. Et ne parlons pas des arguments émotionnels liés aux droits de l’homme et au statut de la femme.
Aucune de ces raisons n’est suffisante, mais toutes ensemble elles participent d’une logique d’ensemble, systémique, qui les englobe. Et qui ne peut souffrir la présence d’une puissance iranienne échappant au nivellement libéral-démocratique du monde.
La cible est donc déjà verrouillée sur les écrans de guidage des centres d’opérations américains.
Intégrant le contexte global et l’enseignement des décennies qui précèdent, sans s’aveugler sur le régime iranien, Jean-Michel Vernochet livre une réflexion géopolitique de haut vol sur «notre» prochaine guerre. Peut-être la guerre de trop ?
« Iran, la destruction nécessaire » ou la colère de Jean-Michel Vernochet
Par Maria Poumier
Jean-Michel Vernochet, journaliste expérimenté, sait trouver des titres équivoques qui sont autant de titres choc. Son livre de 2003, « L’islam révolutionnaire », mise en forme de la pensée de « Carlos » Ilich Ramirez
Sanchez, a ainsi trouvé ses lecteurs, non seulement du côté des musulmans passionnés de politique et de révolution, mais aussi chez d’autres, terrifiés par l’idée que l’islam porte effectivement un projet révolutionnaire dévastateur pour les sociétés européennes telles qu’elles fonctionnaient avant la grande vague d’immigration musulmane.
Ce nouveau livre à tonalité apocalyptique passionnera tant ceux qui souhaitent la destruction de l’Iran, que ceux qui la redoutent. Riche d’informations relevant de la géopolitique, des tendances enracinées dans l’espace et l’histoire diplomatique, il établit la centralité de l’Iran dans la conjoncture actuelle, mais ne traite nullement du potentiel idéologique subversif qu’il était censé abriter jusqu’à une date récente. C’est là la première surprise, reflet d’une mise à jour radicale.
Effectivement, depuis ces dernières années, l’islam sunnite est le cadre de reprises en main de nombreux pays, mais bien souvent sans plus contester le système économique néo-libéral, et dialogue avec les représentants de l’ex « grand Satan » occidental dans des termes qui vont de la courtoisie à la collaboration, tandis que l’islam chiite, son concurrent, ne semble nullement soucieux de convertir l’Occident à sa foi. L’Iran réaliste cherche à se faire des alliés sur la base des intérêts économiques mutuels, et ne brandit plus guère dans sa rhétorique qu’une question passionnelle, la condamnation d’Israël comme haut lieu de mensonge, de terrorisme d’Etat et de vol des terres palestiniennes; ce bilan de l’Etat juif étant désormais partagé par toute la planète, comme vient de le montrer le vote à l’ONU en faveur de la reconnaissance de l’Etat palestinien, l’antisionisme iranien ne constitue plus un fer de lance contre l’Occident, mais un lieu commun pouvant servir de base de travail.
Pourtant, Hollywood relance la propagande contre l’Iran avec le film Argo, sorti en novembre 2012, montrant les Iraniens révolutionnaires animés par la foi de l’iman Khomeiny comme des gens soudés par une férocité à toute épreuve. Il s’agit d’un film conçu directement par le Pentagone comme outil de brouillage de la sensibilité populaire aux questions de politique internationale, préalable indispensable à une agression militaire, qui devrait, pour réussir, passer comme une lettre à la poste dans l’opinion publique du monde entier. Et la sortie mondiale du film a été programmée pour accompagner l’entrée en vigueur de la nouvelle présidence US, et un nouvel élan guerrier. La riposte de
J. M. Vernochet vise les profondeurs cachées de l’enjeu, et son livre, mémoire pédagogique, clair, précis et ordonné, établit l’existence de blocs de réalité sourds à toute idéologie, mais pour cela même, infiniment plus déterminants que tous nos divers souhaits, et concourant vers la catastrophe.
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Se situant dans une avant guerre inéluctable, l’auteur conclut: « au demeurant l’issue de la crise iranienne se jouera au final sur une partie de poker tricontinentale. L’Amérique abattant ses cartes avec le revolver sur la table, la Russie et la Chine s’interrogeant avec anxiété » sur la part de bluff que les gens de Washington et de Tel Aviv font intervenir dans ce jeu délétère, se demandant quant à eux jusqu’où ne pas aller trop loin. » Si c’est bien là une représentation dessillée des forces en présence, le pronostic ne fait guère de doute…
Radicalement pessimiste, toute l’analyse des facteurs financiers, énergétiques, géopolitiques et diplomatiques débouche sur le pari que l’Iran va tout perdre, dans très peu de temps: sa souveraineté, son intégrité territoriale, sa capacité à se doter d’installations nucléaires civiles, la maîtrise de ses hydrocarbures, et sa fierté nationale bâtie sur une longue histoire de résistance aux impérialismes occidentaux. C’est ce qui est arrivé à l’Irak, à l’Afghanistan, à la Libye, c’est ce qui est prévu en Syrie, la porte d’accès à l’Iran.
Les références appuyant ce raisonnement sont détaillées, vont à la source, et font découvrir des auteurs peu connus. Comme c’est souvent le cas, on les trouve dans les notes de bas de page qui ont pour but d’étayer le discours principal, en haut de page, mais qui introduisent de fait une diversification des points de vue, contrastant avec l’homogénéité de la thèse principale, selon laquelle nous sommes, dans le monde entier, prisonniers d’un système unique, « l’Amérique-monde »: « de la même façon que la tectonique des plaques rend compte des mouvements de l’écorce terrestre des séismes subséquents, la rencontre du bloc est-asiatique Russie-Chine et de la puissance océanique, l’Amérique du Nord et son satellite européen, est régie par une logique tri-dimensionnelle dont le développement est autonome, indépendant de la volonté des hommes auxquelles elle impose ses nécessités intangibles. »
Si nous prolongeons l’esprit des notes, où voisinent, comme références, le marquis de Sade, Max Stirner, Ayn Rand, David Friedman, Marcela Yacub, Francis Caballero, Jean Danet, Frederic Grimm, James Burnham, la sphère des idées reprend de sa vigueur, tout d’abord avec la foi quelque peu dogmatique de l’auteur dans la cohérence du système-monde.
Il y a des forces qui nous écrasent et poussent inexorablement à la destruction de l’Iran, certes, mais la première contradiction qu’apporte le livre à sa propre lucidité fataliste, c’est la colère de l’auteur.
Son livre intensément subjectif, porté par l’indignation contre ceux qui veulent l’anéantissement de l’Iran, c’est un excellent outil de mobilisation. Il faut protéger l’Iran, car c’est la condition de notre survie comme nation, et c’est l’indépendance de l’Europe qui est en jeu, contre USA et Israël, voilà le message que le titre maquille.
L’avenir que « le système » réserve à l’Iran, c’est le sort de l’Allemagne, dont la ruine, l’impuissance et le morcellement ont été planifiés et mis en œuvre par les Britanniques et les Américains dès le XIXème siècle, et prolongée bien après 1945. Pourtant, l’Allemagne a retrouvé son unité, sa richesse, et sa capacité d’initiative. Le nationalisme est-il la grande idée qui porte la résilience allemande ? Fait-il toujours la force de la résistance iranienne ? Est-ce ce qui peut nous ressusciter ? Le besoin de justice sociale est tout aussi fort, pour soulever les peuples, que la fascination pour leur propre identité.
Dans le contexte de crise financière faisant redécouvrir la misère aux anciens pays qui vivaient des rentes de l’impérialisme, la poussée révolutionnaire chez les sacrifiés et chez leurs penseurs est réelle. Comme dans toute résistance à une agression étrangère, c’est dans la synchronisation entre nationalisme et revendications à la base de la société que se cache la clé de la victoire. Vernochet n’aime pas les communistes, et il insiste lourdement sur les faits qui confortent son idée que le bloc soviétique a été soutenu, entretenu, maintenu en vie par les vivres que lui fournissaient de grands exportateurs américains.
Mais il faudrait ajouter que le monde capitaliste a été en retour obligé par le modèle soviétique d’instaurer des systèmes de protection sociale qu’il abomine et ruine chaque fois qu’il le peut. Obama a affronté, combattu et vaincu l’Amérique wasp en implantant un minimum de sécurité sociale dans son pays, au moment où celui de l’Europe subit les coups de boutoir du rouleau compresseur de l’anarcho-capitalisme. C’est un retournement de situation au cœur du système. Il ne peut qu’être porteur d’autres surprises d’envergure.
La guerre contre l’Iran est déjà en cours, les sanctions assassinent l’économie iranienne et déstabilisent le gouvernement, après avoir plombé le potentiel idéologique libérateur du chiisme dans l’opinion publique occidentale. Dans les facteurs concourant pourtant à une victoire de l’Iran, il faudrait développer la relative autonomie de l’Afrique du Sud, de l’Angola, du Venezuela, de l’Argentine, capables de surprendre et de consolider le groupe de ceux qui ont choisi de signer des accords de coopération en complète opposition avec les projets US: Brésil, Inde, Turquie. Comme la Turquie, les autres voisins de l’Iran ont des intérêts contradictoires, mais la Syrie et l’Irak sont d’ores et déjà ses alliés, outre la Russie et la Chine, et les atouts de l’Iran mériteraient un autre livre complémentaire. Certains dans la classe politique israélienne, envisageraient même l’alliance avec l’Iran, contre les USA, tandis qu’aux USA, il en est d’autres qui souhaitent la consolidation nucléaire de l’Iran pour parer à la folie expansionniste d’Israël ! Une chatte persane saura-t-elle y retrouver ses petits ?
L’auteur appelle de ses vœux un miracle, qu’il se manifeste sous forme d’homme providentiel ou d’une colossale défaillance inattendue dans le camp des présumés vainqueurs. Nous parions sur l’accumulation de petits miracles, dont ce livre fait d’ores et déjà partie. Si l’Iran réchappe du plan de destruction inclus dans la logique prédatrice de l’anarcho-capitalisme hégémonique, ce sera entre autres grâce au travail de réinformation des journalistes sérieux.
Maria Poumier http://www.mecanopolis.org
« Iran, la destruction nécessaire » peut-être directement commandé chez l’éditeur Xénia
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Et si Mgr Vingt-Trois trouvait courage et générosité ?
Le cardinal Vingt-Trois, président de la conférence des Evêques de France, l’a dit au micro du « Grand Jury » : il n’ira pas manifester le 13 janvier. « Je ne dis pas que je n’irai pas saluer les manifestants », a-t-il rajouté, précisant qu’il avait déjà invité tous ceux qui avaient quelque chose à dire sur le sujet à « se manifester » (plutôt qu’à manifester tout court ?).
C’est finaud, matois, circonspect et parfaitement illisible : se montrera-t-il ou ne se montrera-t-il pas à la manif ? Appelle-t-il, oui ou non, ses ouailles à descendre dans la rue ? Comprenne qui pourra.
Il a encore dit que, de toutes façons, il n’avait pas besoin de « prendre ce moyen pour exprimer son point de vue devant le pouvoir politique », attendu qu’il pouvait « atteindre [celui-ci] tous les jours. » Sans doute, sans doute. Personne n’en disconvient. Il est un homme important, avec de l’entregent. Mais, sans vouloir lui faire de peine, tout cela n’a pas l’air de suffire. [...]
Gabrielle Cluzel - La suite sur Boulevard Voltaire
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Goldman Sachs - Analyse d'une pieuvre financière mondiale
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Aux sources du FMI, un instrument du mondialisme
Le FMI est à la fois pompier et pyromane. Soit, par ses diktats, il déstabilise les nations et les oblige à se plier aux exigences des financiers mondiaux, soit il intervient pour sauver des économies en péril comme récemment en Asie (et, à ce moment, il fait payer cher son intervention en renoncement à l'indépendance des États).
Qu'il allume des feux ou qu'il les éteigne, le FMI se comporte, depuis sa création, comme un instrument de la mondialisation par la soumission à l'économie apatride.
Son rôle a été une fois de plus mis en évidence par la crise asiatique qui continue à tant affoler le capitalisme mondial ennemi des peuples et des nations. Son efficacité a été moins grande que souhaitée et on envisage une réforme en prévision d'une troisième crise, la première ayant été celle du Mexique.
« Il y aura une troisième crise », prédit M. Greenspan de la Réserve fédérale américaine. Il faut revoir et modifier l'architecture financière internationale, la menace d'implosion du système capitaliste venant, d'après lui, des « prêts interbancaires transfrontaliers à court terme ».
On voudrait donc donner encore plus de pouvoirs au FMI comme le souhaite très clairement - entre les lignes - Le Monde, qui est devenu le quotidien français et francophone officiel de la mondialisation politiquement correcte.
On se reportera donc avec avantage à l'article très documenté de la revue toujours précise et passionnante. Lectures Françaises, qui dénonce avec talent et depuis quarante ans, les mains cachées qui mènent le monde et complotent pour s'emparer du pouvoir sur une planète globale.
Michel Leblanc, dans son analyse du rôle précis du FMI, nous rappelle que cet organisme international a été créé en 1945 lors des accords de Bretton Woods, que son but officiel est de protéger la coopération internationale sur le plan commercial et monétaire, et qu'il dispose d'un trésor de guerre alimenté par les États-membres, trente-neuf à l'origine, cent quatre-vingt-deux aujourd'hui.
Pour sauver le capitalisme américain de la fracture mexicaine, le FMI a injecté, en 1995, près de 20 milliards de dollars dans l'économie de ce pays latin d'Amérique du Nord. Pour la crise asiatique, on a sans doute largement dépassé les 100 milliards de dollars, sans que cela soit suffisant pour épargner le Japon du raz de marée que pourraient provoquer les séismes de Thaïlande, de Corée du Sud et d'Indonésie. En tout cas, les dragons d'Asie ont dû accepter une large tutelle du FMI.
Cependant, l'instrument privilégié du mondialisme économique n'est pas une banque mondiale, c'est un conseil des gouverneurs appelé la Board, qui représente les États-membres par le biais des ministres des Affaires étrangères. La Board, ou conseil d'administration, se compose de vingt-quatre membres dont huit permanents - les plus gros payeurs - la part du lion revenant aux USA qui fournissent plus de 40 milliards de dollars sur les 200 milliards de fonds de l'organisme.
Le FMI est donc un instrument du Mondialisme à l'américaine. Et c'est toujours pour protéger les intérêts du capitalisme dominant, celui de Washington, que le FMI intervient. En Asie, on dénonce un véritable néocolonialisme qui vise tous les pays du monde... un langage difficile à employer aujourd'hui en Europe.
Cependant, certains trouvent le FMI encore trop lié aux États pour jouer son rôle de gardien monétaire de la construction économique d'un futur gouvernement mondial. Ils plaident pour un impôt mondial qui rendrait le FMI indépendant des États-membres totalement indépendants des financiers apatrides à l'origine des institutions économiques onusiennes et mondialistes.
Les USA craignent la troisième crise, celle qui, submergeant le Japon (qui finance, par ses excédents commerciaux placés en bon du Trésor, le déficit américain), toucherait Wall Street en plein cœur et ferait s'effondrer la tour de Babel du capitalisme. Mais Babel s'est effondrée, tout comme le mur de Berlin. Depuis la chute du communisme, le capitalisme est unijambiste, et la canne du FMI pourrait, demain, ne plus lui assurer un équilibre artificiel. De sa chute inévitable sortirait alors un ordre nouveau tant redouté par ceux qui tirent les ficelles pour le malheur des peuples et l'abaissement des nations depuis 1945 et dont le FMI est un instrument dépassé.
National Hebdo du 12 au 18 mars 1998 -
Qu’est-ce qu’un oligarque ? Entretien avec Alexandre Douguine
Les oligarques sont-ils la version russe de l’hyperclasse ? Nous le subodorions… Pour en être certain nous avons interrogé Alexandre Douguine, professeur de sociologie à l’université de Moscou et chef de file du Mouvement eurasiste. Sa réponse est oui... et non !
Alexandre Douguine, pouvez vous nous dire ce qu’est un oligarque ? Quand sont-ils apparus en Russie et dans quelles circonstances ?
Alexandre Douguine : La figure de l’oligarque est apparue en Russie dans les années 1990. Ce furent de jeunes businessmen, soutenus par des éléments criminels, qui prirent part à la privatisation des entreprises de l’époque soviétique et qui, ce faisant, réussirent à rassembler des fortunes immenses grâce a la destruction de l’économie socialiste et à la corruption sans précédent qui régna alors. Tout cela dans une période de temps très brève.
Les libéraux autour d’Eltsine ont commencé à construire le capitalisme en Russie de manière artificielle. Sauf que dans l’URSS il n’y avait pas de bourgeoisie. Donc ils ont été obligés de la créer vite et de toute pièce. L’alliance des réformateurs libéraux occidentalistes et des bureaucrates ex-soviétiques corrompus a ainsi produit le phénomène des oligarques.
À l’époque d’Eltsine, ils se sont organisés dans une sorte de club des oligarques et ils ont acquis ainsi un poids politique important. Ils soutenaient les médias pro-occidentaux, les partis politiques réformateurs et ils faisaient pression sur Eltsine pour l’obliger à mener une politique allant dans le sens de leurs intérêts et de ceux des États-Unis. Ils ont alors placé leur fortune immense dans des banques occidentales et sont devenu chez nous, dans la totalité des cas, des agents d’influence volontaires de l’Occident.
Donc l’oligarque ce n’est pas seulement le nouveau riche de la Russie des années 1990, mais plutôt le nouveau riche plus riche que les autres, conscient de ses intérêts, participant activement à la politique, soutenant l’idéologie libérale, réalisant les souhaits de l’Occident et impliqué dans des activités criminelles et dans la corruption au plus haut niveau.
Combien sont-ils et qui sont les plus connus ?
Alexandre Douguine : C’est difficile à dire parce qu’il s’agit d’un statut informel. On cite le plus souvent comme en faisant partie : Berezovsky, Gusinsky, Nevzlin, Khodorkovsky, d’une part, Abramovitch, Potatnin, Derepaska, Fridman, Aven, Prokhorov, d’autre part.
Les premiers ont été chassés par Poutine et persécutés du fait de leur insistance à faire mener une politique identique à celle de l’époque d’Eltsine. Les autres ont choisi d’accepter les nouvelles règles du jeu imposées par Poutine. En Occident on critique les oligarques pro-Poutine et on soutient ceux qui s’opposent à lui. C’est un double jeu géopolitique et atlantiste (anti-Russie et anti-Eurasie) typique.
Objectivement, la nature des oligarques est la même dans deux cas : ce sont des criminels libéraux, russophobes et atlantistes. La différence est uniquement que les premiers le sont ouvertement et que les autres le cachent.
Peut-on considérer que les oligarques sont les représentants en Russie de l’hyperclasse ?
Alexandre Douguine : Dans un certain sens oui, mais comme je l’ai dit les oligarques ne sont pas que les plus riches, ils sont de plus idéologiquement libéraux, politiquement actifs et géopolitiquement atlantistes. Il y a en Russie d’autres super-riches auxquels il manque l’un ou l’autre de ces traits. Par exemple certains ne sont pas libéraux, d’autres ne sont pas atlantistes, et le plus grand nombre se garde bien d’avoir la moindre activité politique.
Les oligarques sont-ils bien tous libéraux ? Il n’en existe pas de patriotes ?
Alexandre Douguine : En Russie, on ne désigne comme oligarques que les libéraux actifs, occidentalistes et atlantistes. S’ils sont patriotes ils restent des extra-riches mais ne sont pas considérés comme des oligarques. Les extra-riches patriotes ne se mêlent presque jamais de politique et sont satisfaits de s’enrichir encore plus sans faire de bruit en profitant de la situation actuelle.
Quels sont les rapports entre Vladimir Poutine et les oligarques ?
Alexandre Douguine : Poutine a proposé un pacte aux oligarques juste après sa première élection. Il leur a uniquement demandé, en contre-partie de l’impunité, de ne pas nuire à la souveraineté du pays et de ne pas contester la primauté de l’administration nationale. Certains ont refusé comme Berezovsky, Gusinsky et, plus tard, Khodorkovsky ; les autres ont accepté. Ceux qui ont accepté le pacte ont ensuite soutenu, pour la plupart, Medvedev et son groupe de réformateurs.
Il est naturel que Poutine soit influencé en partie par les oligarques, y compris par ceux qui luttent contre lui en finançant, en commun avec les États-Unis, les manifestations anti-Poutine, parce qu’ils dictent certaines stratégies et qu’ils insistent sur la privatisation et sur la libéralisation de l’économie russe.
Pour quelles raisons une partie des oligarques a-t-elle refusé le pacte que Poutine lui proposait ?
Alexandre Douguine : Je crois qu’il y a plusieurs raisons à cela.
Tout d’abord, certains se sont sentis humiliés par l’affirmation de la supériorité de l’État et du Président par rapport à eux-mêmes qui, pendant les années 1990, dirigeaient presque ouvertement le pays, son économie et sa politique. C’est certainement le cas de Boris Berezovsky. Ensuite, d’autres ont compris que l’Occident serait contre Poutine, qui allait réaffirmer l’indépendance de la Russie, et ils ont donc préféré, afin de conserver leurs fortune en sécurité dans les banques occidentales ou dans les zones off shore, s’allier avec l’Ouest dans la fronde contre Poutine. Finalement, les autres sont arrivés à la conclusion que le libéralisme était menacé par Poutine et que sa politique pouvait devenir populiste, donc orientée contre les oligarques. Pour eux, la lutte contre Poutine est une guerre des classes préventive...
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« Le stratagème européen pour la France »
18 août 2012[Tel est le titre d'une tribune que nous envoie un lecteur et que vous pouvez lire ci-dessous.
Bien entendu, elle n'engage pas la rédaction de Contre-info, mais peut-être le support d'une saine réflexion.]« Il est toujours amusant de voir nos hommes politiques proclamer dans les médias leur amour inconditionnel de la France et laisser entendre, dans le même temps, que notre nation n’est pas assez mâture ni assez importante pour s’en sortir par elle-même. Pour eux, la conclusion est toute trouvée : il faut impérativement que notre pays se fonde dans un ensemble continental voué au mondialisme et fusionne avec Malte ou la Slovénie pour continuer à exister. La contradiction entre leur patriotisme de façade et leur européisme échevelé est évidente, mais il ne suffit pas de constater cette incohérence sans nul doute voulue. Encore faut-il comprendre et démontrer en quoi l’Union européenne est directement nocive pour la France (tout comme elle l’est pour toutes les nations du continent). Et le stratagème conçu par Bruxelles et nos dirigeants européistes est redoutable. Un certain nombre d’analyses s’y sont déjà attelées mais celle-ci entend apporter sa pierre à l’édifice en montrant à quel point cette stratégie est aussi raffinée que dangereuse.
Le danger le plus évident : la disparition de notre mode de vie
Il est désormais acquis pour tous les observateurs un peu sensés que l’euro est à la source de bon nombre de nos problèmes économiques, notamment de l’écroulement de nos exportations. Ces mêmes observateurs savent parfois moins que ce sont plus largement les traités européens qui pénalisent notre économie, puisque le fameux Traité de Lisbonne accepté par toute la classe politique française malgré le référendum de 2005 organise et favorise les délocalisations, la fuite des capitaux, le chômage, etc. In fine, c’est tout notre mode et toute notre qualité de vie qui sont menacés directement par l’Union européenne et la participation coupable de nos dirigeants. Bien évidemment, tous nos grands médias étant détenus, au travers de fonds d’investissement et autres multinationales, par les États-Unis d’Amérique ou leurs alliés, il est peu probable que de telles analyses antimondialistes soient développées à vingt heures sur TF1 ou France Télévisions.
Le stratagème est déjà absolument terrible et il a été décortiqué à plusieurs reprises par certains opposants sagaces au mondialisme. Pourtant, ce n’est pas le pire. Alors que notre pays s’enfonce plus rapidement qu’on ne le pense dans une profonde dépression économique, les médias et hommes politiques français font tout pour détourner l’attention sur d’autres pays par rapport auxquels nous serions prétendument plus avantagés. Inutile de comparer notre économie à celle de la Grèce : ce serait comme chercher à se rassurer en comparant notre espérance de vie à la naissance avec celle du Laos. Ce serait donc se voiler la face en pointant les autres du doigt. Une étude récemment réalisée par Philippe Murer, professeur de finance à la Sorbonne, montre par exemple que le taux de chômage réel atteint facilement 21% en France (et 16% dans une Allemagne prétendument en plein miracle économique), si l’on tient compte des statistiques occultées par les organismes officiels. Dès lors, il devient difficile de se rassurer face au taux espagnol, proche des 25%. Il est encore plus ardu de comparer le caractère compétitif de notre économie face à des pays que les médias dominants disent plus en difficulté : ce n’est pas qu’avec l’Allemagne, mais aussi avec l’Italie ou l’Espagne que notre balance commerciale est largement déficitaire. Quant aux politiques d’austérité imposées à des peuples voisins, elles le seront bientôt aux Français, que le gouvernement en place soit socialiste ou conservateur, nul n’en est dupe. Néanmoins, le stratagème européiste semble fonctionner puisque la plupart de nos concitoyens se réjouissent presque de n’être pas espagnols ou italiens… tout en se lamentant de la nullité de la France, pourtant causée par des facteurs extérieurs.
Un danger plus pernicieux : notre disparition géopolitique et culturelleComme souvent, les dangers les plus importants sont rarement les plus voyants. Nos problèmes économiques directement causés par le mondialisme et l’ultra-libéralisme européens ont beau être graves, ils le sont moins que notre progressive disparition géopolitique et culturelle dans le monde. Un premier constat simple à réaliser : en dehors de trop rares occasions (le refus du gouvernement de participer à la guerre d’Irak, en 2003), nous nous alignons toujours sur la politique américaine, promue par l’Union européenne et imposée à tous les pays-membres. Notre intervention en Libye en 2011 et la propagande mondialiste qui nous pousse à armer les « rebelles » syriens, dont l’obédience politique est plus que trouble, n’en sont que des illustrations récentes.
Au-delà de cette politique belliqueuse directement inspirée du choc des civilisations de Samuel Huntington (un Américain proche des services secrets, comme par hasard), l’Union européenne favorise aussi l’amitié franco-allemande dont l’on peut légitimement se demander ce qu’elle apporte à la France. Littéralement écrasé par le commerce extérieur germanique, la France est aussi totalement coupée de son espace géopolitique naturel, la Méditerranée. Nos relations avec nos anciennes colonies du Maghreb et d’Afrique subsaharienne sont presque nulles – sauf pour y défendre les intérêts du grand capital pétrolier ou minier, ou bien encore pour y soutenir les dictateurs que nous dénoncerons ensuite. Ne parlons pas non plus du mépris que nous ne cessons d’exprimer à l’égard des pays d’Europe méditerranéenne, pourtant latins et de tradition catholique comme nous. Cependant, face à l’écroulement démographique du monde germanophone ou de l’Europe centrale et orientale, la France, si elle défendait ses intérêts au lieu de défendre ceux du mondialisme libéral, s’intéresserait de près à des zones du monde émergentes, dont l’Asie orientale et l’Amérique latine. Dans ce dernier cas, une alliance au cas par cas avec l’Espagne serait bien plus judicieuse pour nous, puisqu’il s’agit du premier partenaire européen du Brésil, du Mexique, de l’Argentine, du Venezuela, de la Colombie, etc.
D’ailleurs, cette politique totalement aveugle concernant notre identité et nos intérêts bien compris a provoqué aussi un déclin accéléré de la langue française dans le monde. Obnubilés par l’Union européenne, nos dirigeants se laissent illusionner par les chiffres surestimés de la Francophonie et ne voient pas que la langue de Molière a reculé partout : Canada anglophone, États-Unis d’Amérique, Brésil, Argentine, Asie orientale, ancienne Indochine, etc. Et ce n’est pas seulement l’anglais qui nous a dépassés, mais aussi d’autres langues, comme l’espagnol. Notre vénération des principes européistes et mondialistes fait donc partie d’un stratagème bruxellois plus large : nous couper de toutes nos alliances traditionnelles, nous mettre au pas en termes géopolitiques et faire reculer notre culture et notre langue (c’est-à-dire notre vision propre du monde) sur la planète. Jusqu’à quand ?
de Maeztu » http://www.contre-info.com
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Zimbabwe : le rapport qui accuse (arch 2003)
Dans un rapport dénonçant la situation du Zimbabwe, les évêques sud-africains et zimbabwéens accusent directement le parti au pouvoir du Président Robert Mugabe d'avoir érigé la torture et la persécution systématique des opposants en pratique de gouvernement. En mai 2003, Amnesty International avait publié un rapport : Zimbabwe. Les droits fondamentaux menacés de toutes parts, qui dénonçait déjà la dérive totalitaire du pays. Etabli à partir d'auditions et de témoignages de responsables officiels du régime et de partisans du ZANU-PF, le parti de Robert Mugabe, le rapport des évêques met de son côté en évidence la responsabilité directe du pouvoir zimbabwéen dans les violences et les meurtres qui agitent le pays. Les milliers de jeunes formant le Service National de la Jeunesse (SNJ), manipulés par le pouvoir, sont mentionnés comme les auteurs de tortures, de destructions, de campagnes de viols et de meurtres. Dans un pays où 30 % de la population adulte vit avec le virus du VIH, les nombreuses victimes des viols sont en grand danger de se retrouver infectées. Les jeunes du SNJ seraient de 30 à 50 000, enrôlés et mis en condition par le ZANU-PF dans des conditions qui rappellent les événements de Côte d'Ivoire et l'utilisation des « jeunes patriotes ». Beaucoup, dégoûtés de leurs actes, ont trouvé refuge en Afrique du Sud où la presse recueille aujourd'hui leurs confessions.
Les victimes de cette campagne de terreur planifiée ? Les fermiers blancs et leurs familles, décrétés « ennemis du Zimbabwe » par le Président Mugabe, et les partisans ou sympathisants du parti d'opposition MDC (Movement for Democratic Change), dirigé par le syndicaliste Morgan Tsvangirai.
Un des points les plus marquants de cette intervention des évêques sud-africains et zimbabwéens est la critique ouverte de la tolérance et du soutien implicite manifesté par les pays africains, et particulièrement par l'Afrique du Sud, à l'égard de Robert Mugabe.
Le comportement des voisins du Zimbabwe semble consister depuis le début de la crise, en 2000, à refuser toute mise en cause explicite du régime d'Harare au nom d'une « diplomatie discrète ». En juillet, le sommet de l'Union africaine a omis de mettre la situation du Zimbabwe à son ordre du jour.
Mais l'exemple le plus frappant de cette conjuration du silence reste l'attitude de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, qui a décidé par un vote en avril 2003 de ne pas se prononcer sur la situation de ces mêmes droits de l'homme dans le pays. La plupart des pays africains, la Chine et Cuba ont soutenu cette motion de « non action », tandis que les Européens, le Japon, l'Amérique latine et les Etats-Unis votaient contre. La nouvelle a été peu commentée.
La démagogie d'un pouvoir aux abois
Deux plaies défigurent aujourd'hui l'ancien grenier de l'Afrique australe : une politique économique marquée par un marxisme des plus archaïque, et une pratique politique marquée par le racisme antiblanc et la violence à l'égard de toute opposition.
Politiquement, la mise en cause violente des fermiers a correspondu à la montée en puissance de l'opposition en 2000. Boucs émissaires rêvés pour un Président en perte de vitesse, les blancs lui ont permis, à travers la mobilisation hâtive des « vétérans » de la guerre d'indépendance, de reconquérir artificiellement une popularité de façade. La manuvre a eu pour conséquence la désorganisation économique d'un pays dont l'agriculture constituait jusqu'alors la principale source de revenus. 70 % des terres étaient mis en valeur par des fermiers blancs, avant que ne soit décidée la politique d'expropriations et de redistribution des terres.
Ces expropriations et les violences contre l'opposition sont allées de pair. Depuis 2000, enlèvements, viols et meurtres se sont multipliés à l'encontre de la population blanche avec l'appui explicite du gouvernement, entraînant le départ forcé de 150 000 personnes. 1700 propriétés ont été illégalement occupées. Les meilleures terres ont été distribuées à des affidés du régime, dignitaires politiques, ou membres du ZANU-PFD. Ces privilégiés se sont révélés peu aptes à mettre les exploitations en valeur, et sont aujourd'hui confrontés à une sécheresse qui frappe l'ensemble du pays. La production de tabac et de céréales s'est effondrée. Le chômage touche aujourd'hui 78 % de la population. 230 000 travailleurs noirs ont dû être expulsés du pays.
En trois ans, conséquence directe des décisions de Robert Mugabe, le pays a subi une récession cumulée de près de 20 %.
La Zambie, l'Ouganda et le Mozambique, voisins du Zimbabwe, se gardent bien d'imiter la politique d'Harare : les fermiers blancs qui désirent s'y réinstaller sont accueillis à bras ouverts par « des pays qui ont un besoin évident de gens capables de produire de la nourriture quelle que soit leur couleur de peau », selon le journal d'opposition, The Zimbabwe Independent.
Malgré les mises en garde de la Grande-Bretagne, des Etats-Unis et de l'Union Européenne, Mugabe persiste dans sa croisade en dénonçant « les ingérences occidentales ».
Un rapport de l'UNICEF révèle une situation sanitaire extrêmement préoccupante : 600 000 enfants sont orphelins du VIH/SIDA et quelque 2,2 millions de personnes vivent avec le virus. Le braconnage, la prostitution et le vol s'imposent de plus en plus comme des stratégies de survie pour une population qui s'enfonce dans le chaos.
Pour faire face aux besoins immédiats du pays, l'ONU évoque, de concert avec diverses organisations humanitaires, la nécessité de réunir plus de 285 millions de dollars.
Le 24 juillet, le gouvernement d'Harare faisait officiellement une demande pour de nouvelles aides alimentaires. 5,5 millions de personnes sont menacés par la famine et le Zimbabwe vient de rejoindre la liste, établie par le Programme alimentaire mondial, des 25 pays africains en situation d'urgence alimentaire.
Une déchéance qui ne doit rien à la fatalité
B. L. POLEMIA
26/11/2003Pour aller plus loin :
- Les exilés du Zimbabwe (enquête publiée par « Le Monde ») :
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_article/0,1-0@2-3230,36-343303,0.html
- Photos et témoignages des massacres de fermiers blancs en Afrique australe :
http://www.africancrisis.org/Photos.asp
- Enquête sur Mugabe et sa politique de « nettoyage ethnique » :
http://www.france-avenir.com/international/mugabe/mugabe.htmLien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, insécurité, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
L'Iran en quête de sécurité et d'indépendance Général Pierre Marie GALLOIS août 2005
En ce milieu de l'année 2005 c'est l'Iran qui suscite la grande interrogation internationale et provoque d'abondants commentaires. L'Iran et sa politique énergétique mettent l'Occident à l'épreuve. Plus d'un demi siècle de ses certitudes sécuritaires sont mises en question.
Le 11 août, après deux jours de délibérations, pressés par Washington, les 35 membres du directoire administrant l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (ou IAEA selon le sigle anglo-saxon) avaient adopté une résolution incitant l'Iran à suspendre toute activité d'enrichissement (de l'uranium). Au sein de l'AIEA, la majorité requise est de 18 voix. Or, au nombre des 35 membres siègent 14 représentants des " pays non alignés ", d'où les débats et la relative modération de la résolution finalement adoptée.
Contrastés ont été les commentaires :
- Absurde " s'est exclamé le représentant iranien à l'AIEA. " Au cours de la présente décennie, l'Iran sera un pays producteur de combustible nucléaire ".
- Toutes les options sont sur la table ", a menacé le président Bush, faisant allusion à l'intervention armée, tandis que madame C. Rice, Secrétaire d'Etat, affirmait que " les Etats-Unis ne peuvent laisser l'Iran développer un armement nucléaire ".
- A Berlin, une nouvelle fois, M. Schröder s'opposait aux Etats-Unis. " Chers amis d'Europe et d'Amérique, travaillons à occuper une forte position pour la négociation. Mais écartons l'option militaire. Nous avons vu qu'elle n'est pas la bonne ", sous entendu, les évènements d'Irak en témoignent.
- A Paris, le ministre des Affaires étrangères a cru bon d'affirmer que " l'Europe est tout à fait en mesure d'offrir à l'Iran des garanties sur sa sécurité ". Téhéran doit tenir ces propos pour une plaisante vantardise. Pour qu'ils aient un sens encore faudrait-il l'aval de Washington.
- A Pékin, a été signé avec Téhéran un contrat de 70 milliards de dollars portant sur l'exploitation des gisements de pétrole de la région de Yadaran, à l'ouest de l'Iran. Pour la Chine les approvisionnements en énergies fossiles sont prioritaires et l'Iran en regorge. De surcroît un échec politique de Washington ne déplairait pas.
- A Moscou, l'on entretient d'étroites relations avec Téhéran. Les Allemands s'étant retirés, ce sont les Russes qui achèvent la construction et l'équipement de la centrale nucléaire de Bouchehr. Et ils entendent honorer leurs engagements d'autant qu'il a été convenu que le combustible irradié serait envoyé en Russie garantissant ainsi l'utilisation pacifique de la centrale. Moscou est d'autant plus incité à s'entendre avec Téhéran que l'installation de bases américaines en Asie centrale menace l'influence russe dans les ex républiques soviétiques musulmanes.
- A Tel Aviv, l'on juge particulièrement dangereuse la future arme nucléaire iranienne. " Avec ses missiles (Chahab 3 et 4) l'Iran pourra atteindre Londres, Paris, Berlin et le sud de la Russie, mettant en péril non seulement la sécurité d'Israël mais la stabilité du monde entier… premier exportateur mondial du terrorisme, de la haine et de l'instabilité, il a remplacé Saddam Hussein " avançait un ministre israélien, oubliant que les faits ont démenti bien des accusations portées contre Saddam Hussein. Ou encore : " l'Iran menace aussi les pays du Golfe, leur pétrole, il faut détruire ses installations (atomiques). Grâce à ses F 15, l'Etat d'Israël peut frapper l'Iran ".Mais ce qui importe, au premier chef, c'est l'attitude du gouvernement iranien. Elle a été à la fois péremptoire et ambiguë. Hamid Reza Assefi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères (ce sera Manouchehr Mottaki, ancien ambassadeur au Japon) déclara que " cette résolution politique, adoptée sous la pression des Etats-Unis et de leurs alliés n'a pas de fondement juridique ni de logique et elle est inacceptable… La république islamique d'Iran ne renoncera pas à ses droits légitimes et insiste toujours pour avoir la maîtrise de la technologie nucléaire civile ".
A Téhéran le président Mahmoud Ahmadinejad affirma que le traitement de l'uranium était, pour l'Iran, un droit et s'il acceptait de poursuivre la négociation avec l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne, il rejetait catégoriquement leurs propositions, qu' " il tenait pour une insulte à son peuple, comme si les Iraniens formaient une nation de primitifs ".
Un technicien Iranien donnant des explications lors d’une exposition de l’Organisation de l’Energie Atomique Iranienne.Et les scientifiques iraniens remirent en marche les installations transformant en gaz le minerai d'uranium, activité qu'ils avaient stoppée - de leur plein gré disaient-ils - à l'issue des entretiens avec les diplomates des trois intervenants européens. " Cette relance des activités de la centrale nucléaire d'Ispahan est une mesure de protection des droits de la nation ", déclara Téhéran, justifiant ainsi la levée des scellés apposés sur le site par l'AIEA. L'ambiguïté réside dans le fait que le traitement de l'uranium naturel n'est pas l'enrichissement qui, poussé à un pourcentage élevé, aboutit à un matériau fissile utilisable à des fins militaires, mais il en est la lointaine condition préalable.
D'où la controverse : Les Occidentaux estiment que l'Iran vise la bombe - mais ils ne peuvent le prouver, et M. Elbaradei, directeur de l'AIEA le reconnaît - tandis que Téhéran réclame l'enrichissement nécessaire au combustible de ses centrales nucléaires productrices d'électricité.(1) - mais ne s'interdit pas de le porter un jour au niveau des applications militaires.
Celles-ci peuvent être obtenues, compte tenu des ressources de l'Iran, par deux procédés :
- L'un consiste à traiter du minerai d'uranium pour en extraire un gaz, l'oxyde d'uranium concentré, lequel est progressivement " enrichi " à l'aide de centrifugeuses, montées en chaîne, aux rotors tournant à une vitesse très élevée et séparant les isotopes d'uranium 235 fissile une fois atteint un certain niveau d'enrichissement. L'Iran chercherait à disposer de quelque 5000 centrifugeuses, installées dans une usine souterraine. Les inspecteurs de l'AIEA auraient constaté l'existence de seulement 160 de ces centrifugeuses (à Natanz). Ce procédé a été mis au point par la société anglo-germano-hollandaise URENCO avec deux modèles de centrifugeuses, le G1 et le G 2, l'Iran les détenant l'un et l'autre. Le scientifique pakistanais Abdel Qadir Khan aurait aidé l'Iran, comme il aida la Corée du nord et la Libye, à la fois en ce qui concerne les centrifugeuses et aussi en ce qui a trait à l' " architecture " de la bombe.
Voici deux ans, le président Mohamed Khatami révéla que l'Iran possédait une mine d'uranium naturel, mine découverte en 1985 et située non loin de la ville de Yazd, au centre du pays et que cette mine était en exploitation, déclaration qui confirmait la validité du procédé qui vient d'être sommairement décrit.
- Le second procédé repose d'abord sur l'achèvement du réacteur de Boushehr. Après plusieurs années de fonctionnement l'Iran disposerait d'assez de matière fissile (plutonium) pour assembler plusieurs dizaines de bombes. Autre solution : produire de l'eau lourde (ce serait le cas à Arak) pour alimenter les centrales nucléaires et obtenir du plutonium militairement utilisable.Si indirectement, la Chine, le Pakistan, la Russie ont aidé l'Iran dans sa quête d'indépendance par l'atome militarisé, l'entreprise recueille l'adhésion de la majorité des Iraniens. Déjà, au cours des années 70, le Chah avait souhaité que son pays entre dans le club des Etats nucléairement nantis. Mais les " convenances " politiques et diplomatiques voulaient que l'armement atomique fut proscrit et qu'on se déclare opposé à la prolifération et partisan de l'élimination de cet armement. Aussi les dirigeants successifs de l'Iran ont-ils tenu le même discours. Mais tous ont admis que l'intérêt de la nation exigeait l'adoption de dispositions contraires. Dans son ensemble la population souscrit à la politique du gouvernement. L'Iran est peut-être le seul pays où religieux, intellectuels, " bazar" et paysans sont prêts à fournir des volontaires pour défendre les sites d'activités atomique, y former des " boucliers humains " ou exercer des représailles en cas d'attaque.
Les opposants sont à l'extérieur. Adversaires du régime des mollah, ils ajoutent à leurs griefs les efforts nucléaires de Téhéran proclamant qu'un changement de statut politique permettrait de mettre fin à l'aventure atomique dans laquelle est engagé leur pays, attitude qui leur apporte la sympathie d'une fraction de la communauté internationale souhaitant l'élimination du nucléaire. " Il faut désarmer les tyrans de Téhéran qui mentent effrontément aux inspecteurs de l'AIEA", déclarait un opposant iranien, M. Amir Jahahchahi.
Le comportement du gouvernement iranien est compréhensible. C'est d'abord, un grand pays au passé prestigieux et à l'avenir prometteur. Ses 70 millions d'habitants occupent une surface trois fois plus grande que celle de la France. Héritiers d'une civilisation millénaire, ils ont un taux d'alphabétisation élevé, une longue espérance de vie et forment néanmoins une population jeune, le taux de fécondité renouvelant largement les générations. Riche est le sous-sol de l'Iran, essentiellement en pétrole (12 milliards de tonnes de réserves), en gaz naturel (27 milliards de mètres cubes) et, même on l'a vu , en minerai d'uranium.
Installations nucléaires en IranCe sont ces richesses qui ont provoqué l'ingérence étrangère : en 1951 une première nationalisation des installations pétrolières avait décidé de l'éviction du premier ministre Mossadegh et en 1973, le Chah s'assurant la maîtrise de la production de pétrole avait dressé contre lui les entreprises pétrolières étrangères dans le même temps que la population désapprouvait ses efforts de "modernisation à l'occidentale ". Les discours de Khomeyni, enregistrés à Neauphle-le-Château, ont préparé le départ du Chah et l'instauration, en 1979, d'une république islamique en Iran.
Les évènements internationaux ont placé l'Iran dans une situation géopolitique difficile. En effet :
- Les voisins de l'Iran sont des Etats nucléaires, militairement parlant. C'est le cas de la Chine, de l'Inde, du Pakistan, de la Russie, et aussi de la Corée du nord. Et, en face, de l'Etat d'Israël. On sait également, que la Corée du sud, sans en référer à l'AIEA, a procédé à des essais d'enrichissement de gaz d'uranium et aussi de séparation du plutonium fourni par le fonctionnement de ses 19 centrales nucléaires.
- Au sein du monde musulman (1 ,2 milliard) on ne compte que 120 millions de chiites, dont la moitié vit en Iran. Avec ses 160 millions, à 80 % sunnites, le Pakistan a bien été le premier Etat musulman à détenir l'arme atomique, mais les musulmans chiites n'ont pas ce privilège.
- Les ingérences étrangères, celles de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, notamment, ont démontré aux dirigeants iraniens les avantages de l'indépendance et de l'auto suffisance avec l'audience internationale qu'elles confèrent l'une et l'autre.
- La stratégie interventionniste pratiquée par les Etats-Unis soucieux de s'assurer les approvisionnements en énergies fossiles nécessaires à leur développement économique et industriel aboutit à l'investissement stratégique de l'Iran. A l'ouest, sur 1500 kilomètres de frontière avec l'Irak, les contingents armés des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne montent la garde. A l'est, sur un millier de kilomètres, des formations militaires occidentales, exercent les mêmes fonctions tandis qu'au sud le Golfe persique et la mer d'Oman (2500 kilomètres de littoral) sont placés sous le contrôle de la puissance maritime et aérienne des Etats-Unis. Ajoutons qu'au nord, sur 1000 kilomètres, la Turquie et l'Azerbaïdjan, alliés des Etats-Unis, isolent l'Iran, en particulier de l'ami russe. Et voici l'Iran " enclavé ", ses voies d'acheminement du pétrole et du gaz naturel tributaires de la bonne volonté de ses adversaires politiques, aussi bien sur terre que sur mer." La communauté internationale doit trouver un moyen pour être assurée que cela (un Iran détenteur de l'arme nucléaire) n'arrivera jamais ", affirmait, en août 2004, madame C. Rice, Secrétaire d'Etat. Elle oubliait que les opérations militaires américaines, le désir d'étendre l'action de l'OTAN jusqu'à la Caspienne, l'annonce d'un chambardement politique au Proche et Moyen-Orient, toutes initiatives de son pays, légitimaient les démarches nucléaires de Téhéran.
Les énergies fossiles constituent la principale ressource de l'Iran. Mais il s'agit là, d'une richesse temporaire, rémunératrice durant encore quatre ou cinq décennies. Il est normal que Téhéran se soucie, aujourd'hui, de satisfaire demain ses besoins en énergie et que le gouvernement iranien - quel qu'il soit - entende être maître du cycle atomique complet, en laissant ouvertes ses différentes options. Il est de bonne guerre d'affirmer que le seul objectif visé est l'utilisation industrielle de la désintégration de la matière. Mais aussi, à la fois de tirer profit du chantage au renoncement à l'atome militarisé et de conserver aussi longtemps que possible la menace d'en venir aux applications militaires. Ainsi Téhéran gagne du temps. Les comportements antérieurs des Etats-Unis l'y incitent.
- Washington a détruit l'Irak dépourvu d'armes d'intimidation et respecté la Corée du nord soupçonnée, à la longue, d'en détenir quelques unes.
- Washington a renoncé à ratifier le traité d'interdiction de tout essai nucléaire, sans doute faute d'être en mesure de détecter et de sanctionner les expérimentations de faible énergie et afin d'avoir les mains libres pour moderniser sa panoplie atomique. Mais en supprimant un obstacle à la prolifération horizontale. Pourquoi l'Iran devrait-il être la seule puissance qui, en ayant la capacité financière et scientifique, ne tirerait pas parti des agissements des Etats-Unis ?
-Pour l'ancien recteur de l'Université de Téhéran, M. Houchang Nahavandi, ce n'est pas l'Etat d'Israël qui est visé par la future arme atomique iranienne, mais c'est assurer la pérennité du régime, c'est imposer qu'on le respecte, c'est le renforcer à l'intérieur en donnant des preuves de sa puissance avec la sécurité dans l'indépendance qu'il s'efforce de fournir au peuple iranien. Si bien que, pour le recteur, les attaques dont il est l'objet ne font que l'unir à son gouvernement et à sa politique nucléaire, " les Etats-Unis ne comprennent pas l'Iran ", conclut-il.Dans son combat contre une large fraction de la communauté internationale, l'Iran n'est pas sans atouts.
- Il appartient au groupe d'Etats qui, en dépit de leurs positions spécifiques très différentes, ont en commun l'opposition à l'expansion politique et militaire des Etats-Unis en particulier, et des alliés de la superpuissance, en général.
Et au nombre de ces Etats figurent de grandes puissances telles que la Russie et la Chine, auxquelles il faut, maintenant, ajouter sinon les gouvernements, du moins, les populations musulmanes fustigeant le "grand Satan américain ". Aussi Téhéran ne redoute-t-il pas que le Conseil de sécurité des Nations-Unies soit saisi et qu'il impose à l'Iran des sanctions économiques, la Chine ou la Russie, voire les deux puissances y ayant un droit de véto.
- En dépit des particularismes du monde musulman et des différences confessionnelles entre sunnites et chiites, l'Iran est un pays musulman. Après s'être attaqué à l'Irak et à l'Afghanistan, avoir longtemps soutenu l'Etat d'Israël, on imagine mal les Etats-Unis bombardant un troisième pays musulman. La pratique de l'intimidation par la menace d'en venir au conflit armé serait une démarche politique de même que le sont, du côté de l'Iran, les arrêts et les remises en route successifs de son programme nucléaire.
- Exportateur de pétrole et de gaz naturel, l'Iran fournit de l'énergie fossile aux pays gros consommateurs, eux-mêmes dépourvus des approvisionnements nécessaires au développement de leur économie, tels la Chine et le Pakistan. Les évènements d'Irak contribuant à l'augmentation du coût du baril de pétrole, l'attaque des installations iraniennes bouleverserait davantage encore ce marché de l'énergie.
- L'Iran chiite a pour allié naturel, aujourd'hui du moins, la population chiite, majoritaire en Irak. Aussi, vis-à-vis de Washington, l'Iran détient-il un moyen de pression car il a la faculté d'attiser ou de calmer la révolte contre l'occupant occidental.
- Les dirigeants iraniens ont tout naturellement retenu la leçon de la destruction du centre atomique irakien de Tamouz, près de Bagdad au début du mois de juin 1981. Leurs installations scientifico-techniques sont dispersées et, surtout, enfouies assez profondément. Aussi faudrait-il de nombreux bombardements sur zones et la dévastation du pays pour neutraliser à coup sûr l'entreprise atomique irannienne.
- Enfin, l'Iran aligne encore une armée active de 500.000 hommes, auxquels il faut ajouter les 100.000 hommes de la Garde islamique révolutionnaire. Il tient sous la menace de ses missiles Scud et Chahab les contingents occidentaux déployés en Irak et en Afghanistan. Ravitaillant en armes et en explosifs la résistance à l'occupant, l'Iran là où il est placé sur la carte, est en mesure de se faire craindre.photo satellite de la centrale de BusherLa question se pose, compte tenu de la démarche iranienne peut-on exorciser l'atome militarisé ?
Il est communément admis que l'arme atomique constitue un grave danger pour l'humanité et qu'un monde à nouveau sans désintégration de la matière serait plus sûr. Aussi, faute d'être en mesure de revenir à l'ère pré- atomique et d'effacer ce qui a été appris et réalisé au cours du dernier siècle, est-il indispensable à la fois de limiter le domaine nucléaire, de réduire les panoplies de ceux qui détiennent l'armement correspondant, de tarir études et recherches jusqu'à l'extinction naturelle d'une discipline qui aurait dû demeurer ignorée. C'est là un sentiment général. Tout être censé croit devoir témoigner de cette réprobation et, pour ainsi dire, automatiquement. Cette condamnation ne peut être l'objet d'aucune discussion. Il s'agit d'une évidence et bien rares sont ceux qui la nient.
Et pourtant ?
Est-il souhaitable d'en revenir à l'ère pré-atomique, celle de la poudre qui succéda à celle de la flèche ? Au cours des six siècles de l'ère de la poudre, l'humanité a été constamment en guerre. En près d'un demi siècle (1905 - 1945) le paroxysme de la violence guerrière a été atteint avec, probablement, 150 à 200 millions de victimes et plus de 50 millions de morts. Par dizaines de millions les combattants se sont affrontés, mettant en œuvre canons et chars d'assaut par centaines de milliers, avions par dizaines de milliers, navires de combat par milliers. Et sur de pareilles lancées les industries d'armement s'apprêtaient à faire " mieux " encore afin de rendre la guerre plus rémunératrice.Hiroshima et Nagasaki, un avion, dix hommes d'équipage, deux projectiles, en 3 jours ont mis un terme au massacre. Le Japon a chèrement payé cette brutale cessation d'hostilités mais Pearl Harbour a été son initiative, comme la cruauté de ses combats. En revanche, l'irruption de l'atome militarisé sur la scène internationale a imposé bien des renoncements à la guerre et notamment en Europe, apporté soixante années de paix, ainsi que le reconnaît le professeur Michel Serres (une paix qui eut été totale si l'Allemagne, mue par ses vieux démons n'avait mis les Balkans à feu et à sang ou si devenue une puissance nucléaire, la Yougoslavie eut été respectée).
Ce ne sont pas les mots qui comptent ici mais les faits :- Entre les forces de l'OTAN et celles du Pacte de Varsovie, de 1955 à 1989 l'antagonisme a été manifeste. Mais, l'épée est demeurée au fourreau, ou plutôt les mégatonnes ont sommeillé dans les dépôts. A Moscou comme à Washington, l'on savait que l'affrontement armé était impossible. On savait - et l'on sait de plus en plus - qu'à l'ère atomique gigantesque est la disproportion entre l'enjeu d'une guerre - et les bénéfices qu'on en attend - et les risques qu'il faudrait prendre à y avoir recours.
- Ce fut également le cas entre la Russie et la Chine au cours des années 60, lors de leur différend doctrinaire.
- Et aussi entre la Chine et l'Inde, avant de devenir des puissances atomiques s'affrontant militairement dans l'Himalaya mais négociant sagement leurs intérêts respectifs depuis que l'atome est partagé, même inégalement, entre Pékin et la Nouvelle-Delhi.
- Il en a été de même avec l'Inde et le Pakistan que deux guerres ont opposés. Depuis que chacun de ces deux pays possède un (modeste) armement nucléaire, l'entente et la coopération se sont imposées. Islamabad et la Nouvelle-Dehli ont substitué la négociation à l'épreuve de force.
- Enfin, figurant en tête de l'énumération des peuples de l' " axe du mal ", la Corée du nord, potentiellement nucléaire, n'a pas subi le sort de l'Irak dont on sait, maintenant, qu'il était dépourvu de ces " armes de destruction massive " qui incitent à respecter l'Etat qui les détient. On ne peut mieux avoir mis en valeur l'intérêt national de l'atome militarisé.
Renonçant au traité d'interdiction de toute expérimentation nucléaire et laissant entendre que les Etats-Unis reprendraient les essais de leurs prochaines réalisations atomiques, M. Bush a implicitement admis que le " génie nucléaire ne pouvait plus être remis en bouteille ", que la prolifération horizontale échappait au contrôle et que, dans ce domaine, les Etats-Unis en ayant la liberté de création et d'expérimentation, feraient mieux que quiconque.
De son côté, sachant qu'elle va affronter politiquement et économiquement les Etats-Unis, la Chine n'est sans doute pas opposée à une certaine dissémination d'un armement qui, rétablissant la pleine souveraineté des Etats, limite le nombre de ceux qui recherchent la protection américaine.Et si la sagesse populaire se trompait ? Si le rejet quasi unanime du nucléaire d'Etat était une erreur ? Et si l'horreur d'Hiroshima escamotait l'abomination des guerres traditionnelles ? L'humanité en aurait-elle la nostalgie ?
La Grande-Bretagne ayant manifesté, au sein de l'AIEA une certaine intransigeance, à Téhéran, les étudiants ont lancé des pierres et… des tomates sur l'ambassade britannique en réclamant, pour leur pays, la liberté de poursuivre son programme nucléaire. La fierté nationale les animait. Pourquoi l'Iran serait-il incapable de gérer l'indépendance que confère la possession de l'arme atomique ? Le monde est dirigé par ceux qui la détiennent et ils ne cessent de se donner en exemple. Autour de l'Iran nombreux sont, maintenant, les Etats qui gèrent convenablement cette forme de souveraineté. Devant les conséquences des incessantes innovations de l'humanité, les peuples seraient-ils à ce point inégaux ? La jeunesse iranienne ne l'admet pas.
Ses clameurs ne demeurent pas sans écho. Il est de l'intérêt des pays producteurs de pétrole - et non encore " nucléarisés " - de consacrer les ressources nouvelles que procure le renchérissement du baril aux énergies de remplacement, à commencer par l'énergie atomique. Ses applications industrielles contribuent au développement et ses applications militaires apportent à la fois la sécurité et l'indépendance. Si bien que combattre pour éliminer les armes de destruction massive - celles-là du moins - aboutit à un résultat opposé à celui qui était visé : la rente pétrolière devient si rémunératrice qu'elle finance l'interdit.
http://www.lesmanantsduroi.com
Note :
L'Iran met en œuvre 11 centrales nucléaires (fournissant au total 2600 mégawatts), une dizaine d'autres doivent être construites pour porter à près de 20.000 mégawatts la capacité de l'électro- nucléaire iranien en 2025. -
L'Histoire de France, pré carré des affrontements politiciens de l’UMPS
Communiqué de Presse de Karim Ouchikh, Conseiller de Marine Le Pen à la Culture, à la Francophonie et à la Liberté d’expression, Président exécutif du SIELLa Maison de l’Histoire de France a vécu. Selon un décret paru mercredi 26 décembre au Journal Officiel, l’établissement public chargé de mener à bien ce projet voulu par Nicolas Sarkozy, sera officiellement dissous le 31 décembre 2012.Contre l’avis d’une partie des historiens, l’ancien président de la République avait imposé en septembre 2010 la création d’une institution dont l’ambition affichée était de « renforcer l’identité culturelle de la France ». Dénoncé unanimement par une gauche bien-pensante, soutenu du bout des lèvres par une droite parlementaire frileuse, ce projet controversé ne pouvait survivre aux arrière-pensées politiciennes qui avaient pitoyablement présidé à sa difficile création.L’Histoire de France ne doit pas être le jouet des affrontements de façade qui opposent les frères siamois de l’UMPS. Pour affronter son avenir avec confiance, la France a besoin de ressouder nos compatriotes, si désemparés par ces temps de crise, autour d’un roman national fédérateur, d’une Histoire qui tourne le dos aux innombrables accès de repentance qui contaminent tant les discours officiels actuels, d’un récit passionné dont le contenu éminent ne se confondrait pas avec les disciplines historiques scientifiques qui doivent être sanctuarisées.Plutôt que de limiter les ambitions de notre pays en ce domaine à la création étriquée d’une institution muséographique, Marine Le Pen et le Rassemblement Bleu Marine s’engagent, avec un volontarisme sincère, à rénover en profondeur l’enseignement de l’Histoire de France, en rétablissant notamment la compréhension chronologique et spatiale de notre passé, afin de redonner à nos élèves, tous établissements scolaires confondus, les motifs de fierté légitimes qu’ils se doivent, aux côtés de leurs aînés, de cultiver inlassablement vis-à-vis de notre admirable Histoire multiséculaire.