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anti-national - Page 1199

  • La vérité au fond du puits

    Au motif qu’il convient de s’entêter à maintenir la zone euro sous respiration artificielle, un accord a été trouvé tard hier soir à Bruxelles, aboutissement de discussions initiées quelques mois plus tôt, autour des modalités de la création d’un superviseur européen unique pour toutes les banques de la zone euro. Angela Merkel s’est félicitée cette soumission encore plus accrue à l’hydre supranational sous pilotage allemand, François Hollande aussi… Une Europe bruxelloise, grise, sans âme et qui plus est destructrice de nos économies, dont le président de la République, malgré ses formules creuses et certainement à son corps défendant, a parfaitement décrit l’insondable médiocrité technocratique dans l’entretien qu’il a accordé au Monde en date d’aujourd’hui…

     Au motif qu’il convient de ne pas fâcher l’Algérie (qui pourrait nous compliquer la tâche au Mali ?) et de ne pas irriter plus avant les Algériens français de papier, M. Hollande a fait preuve de révisionnisme historique. Il a reconnu  la responsabilité de la police française dans la mort de dizaines de manifestants musulmans à Paris lors de la manifestation organisée à Paris par ce mouvement terroriste le 17 octobre 1961.Un bobard médiatique monté de toute pièce par le FLN et le Parti communiste, comme nous le rappelions l’année dernière à l’occasion de la « commémoration » de son cinquantième anniversaire – http://www.gollnisch.com/2011/10/17/11647/

     Au motif qu’il faut complaire, encore et toujours au lobby immigrationniste, et diluer toujours plus avant les identités nationales selon les vœux mêmes des cénacles mondialistes qu’il connait bien, Manuel Valls a annoncé jeudi la suppression des critères de naturalisation « les plus discriminatoires ». La circulaire envoyée jeudi aux préfets prévoit en particulier de prendre en compte les contrats à durée déterminée ou le travail intérimaire, et plus seulement les CDI, dans l’appréciation de l’insertion professionnelle du candidat à la naturalisation

     Le ministre de l’Intérieur entend ainsi accroître le nombre de personnes qui pourront acquérir la nationalité française… et voter socialiste. Ni plus ni moins la stratégie préconisée par du cercle de réflexion socialiste Terra Nova qui enjoignait la direction du PS pour conquérir le pouvoir et y rester à gagner l’appui des différentes communautés et minorités Au détriment de ces salauds de pauvres et autres ringards de souche qui s’entêtent à ne pas comprendre toutes les joies de la mondialisation…

     Au motif qu’il faut devancer les désirs et obéir aux docteurs Folamour du Nouvel ordre mondial et aux pétromonarchies , le gouvernement socialiste, comme avant lui celui de l’UMP, s’entête à soutenir l’insoutenable en Syrie.

    Hier, Lakhdar Brahimi, envoyé commun de la Ligue arabe (LA) et des Nations unies (ONU),  a réaffirmé son appel à un arrêt des combats en Syrie pour la fête de l’Aïd al-Adha. « Si la crise syrienne se poursuit, son impact ne sera pas restreint à l’intérieur de la Syrie, mais il affectera toute la région et le monde », a-t-il déclaré.

     De son côté, le Vatican tente aussi de sauver ce qui peut l’être, et d’éviter l’irréparable. Alors que se déroulait les travaux du Synode sur La nouvelle évangélisation, -voir notre article en date du 12 octobre- le cardinal Tarcisio Bertone, secrétaire d’État du Saint-Siège, a annoncé l’ envoi d’une délégation à Damas pour exprimer la « solidarité fraternelle » du pape avec la population syrienne.

     C’est Benoît XVI , dans l’esprit même du discours qu’il a tenu lors de son déplacement à Beyrouth le 16 septembre qui a pris cette décision. « Nous ne pouvons rester de simples spectateurs d’une tragédie comme celle qui se déroule en Syrie », a souligné le cardinal Bertone ; il s’agit d’encourager « tous ceux qui sont engagés dans la recherche d’un accord respectueux des droits et devoirs de tous avec une attention particulière à ce que prévoit le droit humanitaire ».

     Car si les djihadistes, les fous d’Allah téléguidés, financés, équipés et manipulés par les extrémistes Wahabbites, l’Arabie Saoudite et le Qatar l’emportent , ce ne sont pas seulement les chrétiens d’orient qui subiront la terreur islamiste affirme Bruno Gollnisch, mais toutes autres minorités, les Kurdes, les chiites, et même au-delà les musulmans sunnites modérés.

    Faut-il le rappeler, la carte des barbus fanatiques utilisés hier par Washington, pour combattre l’Union soviétique en Afghanistan, abattre le parti Baas de Saddam Hussein en Irak et plus récemment les autocrates au pouvoir en Egypte, en Tunisie et en Libye revient trop souvent à ouvrir la boite de Pandore.

     Ces mêmes fanatiques djihadistes soutenus par nos amis financiers qataris qui ont rasé les tombeaux des saints de Tombouctou au Mali, qui détiennent des otages français et qu’il conviendrait d’aider en Syrie !

     Certes, il se murmure que le gouvernement n’est plus dupe de sa tragique erreur qui l’a vu confondre les aspirations d’une partie du peuple syrien à plus de libertés avec ceux qui parlait en son nom. Est-ce vraiment en connaissance de cause que la diplomatie des Juppé et Fabius a cru en la capacité du Conseil national syrien (CNS), encadré par les Frères musulmans, reçu en grande pompe l’Elysée mais miné par de fortes dissensions internes, à incarner une alternative au régime de Bachar el-Assad ?

    Des affrontements armés entre différents bandes de l’Armée syrienne libre (ASL) se sont d’ailleurs déjà produits dans la région d’Alep. Une ASL dont les brigades portent des appellations qui sont déjà  tout un programme : « Les libérateurs des mécréants », « Les descendants du prophète », « L’unification divine »…

     Mais de tout cela, nos faiseurs d’opinions aux ordres ne disent rien ou si peu : quels « grands » medias en France, exemple parmi des dizaines d’autres, a évoqué les viols et les massacres commis par les djihadistes, les « combattants de la liberté » de l’ASL dans quatre villages chiites (Fouaa, Fatimah Azahra, Noubbol, la région des Magawlas) entre Alep et la Turquie ? Mais non, il s’agit encore et toujours de faire entendre un seul son de cloche, de marteler la même propagande.

     Europe de Bruxelles, immigration, inféodation aux pires aberrations du projet mondialiste…: qui d’autre que l’opposition nationale  pourra demain  sortir la vérité du puits et faire triompher le retour au bon sens ?

    http://www.gollnisch.com

  • La démocratie à la française, suite : traitement d’Aurélien versus celui des Femen

    PARIS (NOVOpress) – Dans un article “La Démocratie à la Française“, Novopress a rapporté l’arrestation d’Aurélien qui a défendu la manifestation de catholiques anti-”mariage pour tous” du 18 novembre dernier contre l’agression des Femen venues contre-manifester illégalement sans déclaration préalable. Grâce à une interview de la police nous pouvons maintenant comparer avec la position du pouvoir vis-à-vis des Femen.

     

    La démocratie à la française, suite : traitement d'Aurélien versus celui des Femen

    Remarquer le jet dirigé vers une poussette d’enfant. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

    Rappelons que les Femen étaient à moitié nues, avec des slogans orduriers antichrétiens peints sur leur poitrine (certaines avaient peint “Fuck God” ou “Fuck Church”, traduction au choix “Baise”, “Nique” ou “Encule”). Elles étaient armées d’appareils projetant de puissants jets de poudre blanche (en fait il s’agissait d’extincteurs à poudre mais repeints de telle façon qu’il n’était pas possible de savoir ce dont il s’agissait, d’où les craintes et les réactions rapides des manifestants). Les extincteurs portaient en outre une grosse inscription “Jesus sperm”.

    Aurélien indique “Le 28 novembre à 6 heures [du matin], j’ai été réveillé par les forces de l’ordre (…) qui m’ont menotté dans mon lit, une arme à feu braquée sur ma tempe. J’ai ensuite fait 48 heures de garde à vue et 15 heures de dépôt (…) et je suis désormais sous contrôle judiciaire avec interdiction de sortir du territoire français, et l’obligation de pointer tous les 15 jours au commissariat de ma ville (…) J’ai été traité comme un terroriste, alors que c’est nous qui avons été agressés !

    Il est intéressant de comparer avec les données (vidéo ci-dessous) concernant les Femen qu’à fournies M. Paquette, chef d’état major à la préfecture de police de Paris, à notre confrère Enquête & Débat. Elles peuvent se résumer en : nous ne faisons rien, “Interpeller les Femen, même si elles sont dans l’illégalité, est contre-productif”. Et encore notre confrère ne l’interrogeait-il que sur la nudité (et non pas sur l’agression d’une manifestation), nudité qui est interdite à Paris par son maire Bertrand Delanoë “himself”, ce qui fait que la Préfecture de Police prévient que laisser voir “les parties génitales ou la poitrine constitue une exhibition sexuelle, punissable d’un an d’emprisonnement”.
    M. Paquette s’emberlificote dans ses explications mais reconnaissons lui l’honnêteté d’avoir accepté de répondre à l’interview.


    La préfecture de police interviewée à propos des... par enquete-debat

    http://fr.novopress.info

  • Arabie séoudite : l'oubliée du « printemps arabe »

    Les princes du pétrole séoudiens résistent au vent des révoltes qui souffle sur le Moyen-Orient. Le royaume demeure quasiment imperméable aux contestations populaires.
    Le Kingdom Centre, l'emblème de Riyad, illumine la nuit de la capitale déserte. Ce gratte-ciel de plus de trois cents mètres de haut incarne la puissance de la famille royale. L'actualité de ce pays contraste avec celle du Yémen. Le 4 juin, Ali Abdoullah Salih, 69 ans, a fui son pays. Il fut président de la République du Yémen (Yémen du Nord) à partir de 1978 et après la réunification en 1990. Depuis quatre mois, à Sanaa, plus de cent mille manifestants ont défilé pour réclamer son départ. Chaque semaine, le palais présidentiel faisait l'objet de tirs de grenades. Les points de chute se rapprochaient, jusqu'au vendredi 3 juin, jour de la prière, où des grenades ont atteint la mosquée du palais présidentiel. Plusieurs de ses gardes du corps ont été tués. Le président et quelques-uns de ses ministres ont été grièvement blessés. Salih est le troisième autocrate renversé par les mouvements de rébellion, et le second, après son homologue tunisien Ben Ali à avoir trouvé refuge en Arabie séoudite. Même si la capitale yéménite assurait son retour imminent, les autorités séoudiennes ont affirmé le 17 juin qu'il ne rejoindrait pas son pays qui est à feu et à sang.
    JOHN ROCKEFELLER ET LA STANDARD OÏL
    En janvier 2011, les Tunisiens obligèrent l'ancien président Ben Ali et son épouse Leila Trabelsi - adepte de magie noire et fouettant ses domestiques - à se réfugier à Djeddah, la deuxième plus grande ville du pays située au bord de la mer Rouge. Les monarques et les présidents arabes ne sont plus sûrs de la pérennité de leur pouvoir. De la Mauritanie à Oman, la colère ne relâche pas d'intensité. Cependant, la monarchie des Saoud, sbires des Rockefeller, reste intouchée : en 1933, John Davison Rockefeller trouva des gisements d'« or noir » en Arabie séoudite. Son entreprise, la Standard Oil of California, investit fortement dans le forage de pétrole avec l'accord du roi Ibn Saoud.
    Riyad ne compte aucune Avenue Bourguiba comme à Tunis ou place Tahrir comme au Caire. À Bahreïn, en Tunisie, en Égypte, au Yémen et en Syrie, les révolutions ont conduit à des débats sur l'espace public et à une remise en cause des pouvoirs politiques. Ce vaste phénomène a épargné l'Arabie séoudite. Une seule devise domine la classe politique : « Longue vie au roi », comme le scande le Salut Royal, l'hymne national. L'Arabie séoudite fait figure d'un empire figé au milieu d'un monde en plein changement. Abdoullah Bin Abd al-Asis Al Saoud, 88 ans, roi et gardien des deux mosquées saintes (serviteur des lieux saints), continue à régner, alors que l'Égyptien Hosni Moubarak a été chassé du pouvoir et que le Yéménite Salih est hospitalisé dans son pays avec des éclats de grenades dans le corps.
    RIYAD ACHÈTE LA STABILITÉ DU MOYEN-ORIENT
    Néanmoins, Abdoullah n'accepta pas l'éviction du pouvoir de H. Moubarak. Jusqu'à aujourd'hui, l'Arabie séoudite ne s'est pas accommodée de la révolution égyptienne. Pour stabiliser la nouvelle direction, Abdoullah promit au Conseil militaire du Caire 2,7 milliards d'euros. Abdoullah observa avec méfiance aussi comment la révolution s'est propagée en février dernier sur la petite île voisine de Bahreïn. Cette tempête souleva la majorité des Chiites contre la dynastie sunnite du roi Hamad ben Issa el-Khalifa. La patience d'Abdoullah passant pour un dirigeant habituellement mesuré fut mise à rude épreuve par ces événements inédits : il envoya - fait unique dans l'histoire de l'Arabie séoudite - des soldats de sa garde nationale à Manama, pour contenir la rébellion. En Syrie, les troubles commencèrent en mars. Ils atteignirent leur paroxysme le 11 juin à Jisr al-Shughur : en représailles de la mort de cent vingt membres des forces de sécurité, tués par des « groupes armés », des chars syriens ont encerclé cette ville proche de la frontière turque. L'Arabie séoudite ne peut pas intervenir directement, car la maison des Saoud et le clan du chef d'État syrien, Bachar al-Assad se méfient mutuellement. Les Séoudiens ont toujours voulu délivrer les Syriens dirigés depuis 1971 par les Assad, de religion Alaouite (branche chiite).
    Mais dans le contexte des « printemps arabes », l'Arabie séoudite et la Syrie aspirent au même dessein : ils veulent la paix. Ainsi, Damas se positionne du côté de Riyad quand les troupes séoudiennes avancent sur Bahreïn. En contrepartie, Riyad ferme les yeux sur la répression sanglante des émeutes par le régime de Bachar el-Assad. Pour soutenir le pouvoir yéménite, le 7 juin, les Séoudiens ont livré trois millions de barils à Sanaa. Outre les troupes dépêchées à Bahreïn, les milliards offerts à l'Egypte, la complicité à l'égard de Damas et du pétrole livré au Yémen, pour 2011 l'Arabie séoudite a gagné 300 milliards de dollars grâce à la vente de son pétrole. Tous ces signes ne laissent aucun doute sur ce que le royaume peut faire dans la région, avec le pouvoir et l'argent. Riyad, qui satisfait 12 % des exigences pétrolières mondiales, veut que l'ordre et la stabilité règnent sur tous les fronts. De cela dépend l'équilibre de l'économie à l'échelle planétaire. Pourtant, le Crésus séoudien est un géant aux pieds d'argile. Jamal Khashoggi occupe un bureau de la Kingtom Centre. Il affirme : « La monarchie est dépassée. La démocratie est la seule solution ». De telles paroles pourraient lui valoir la prison. Mais cet intellectuel est un des plus influents du royaume séoudien. Il est aussi un proche du prince milliardaire Walid bin Talal, un réformateur de la famille royale possédant des chaînes de télévision sur le modèle d'al-Jazeera. J. Khashoggi, ancien journaliste, était un bon ami d'Oussama ben Laden, qu'il connut à l'âge de dix-huit ans dans les grottes de Tora Bora pendant la guerre d'Afghanistan.
    L'Arabie séoudite est pleine de contradictions. Ici sont pensés et exécutés les projets que l'on juge absurdes en Occident. L'économie du royaume est dictée par l'ultralibéralisme. Mais à Djeddah et dans les provinces de l'Est comme à Dammam ou dans la ville fondamentaliste de Buraydah appelée le « cœur des ténèbres », la société pourrait s'avérer politiquement instable. Les dirigeants séoudiens montrent à cet effet une certaine méfiance : le roi a promulgué un décret selon lequel le grand mufti et les clercs ne peuvent plus être critiqués. Cette loi sert à renforcer le pouvoir des religieux, en partie contesté par la population. Tout élan d'opposition est étouffé. Depuis le 11 septembre 2001, onze mille Séoudiens ont été emprisonnés et plus de cinq mille n'ont toujours pas été libérés. Il est difficile de dire qui sont vraiment ces détenus car il n'existe aucune transparence. Aucun procès ne suit les procédures formelles du droit international. Certains groupes appartiennent à des courants radicaux islamistes et s'opposent à toute modernisation, signe d'occidentalisation. « Nous sommes fragiles. Nous devons veiller à ne pas nous laisser entraîner par le courant des protestations », déclare le général Mansur Sultan al-Turki du ministère de l'Intérieur.
    40 % DE DIVORCES
    En Arabie séoudite, personne n'appelle à la globalisation : elle s'impose naturellement. Le déferlement des feuilletons, la multiplication des Pizza Hut et l'engouement pour la Bourse modifient une société dont les fondements religieux prennent leur source dans le wahhabisme prônant une séparation entre les hommes et les femmes. Les conservateurs voient d'un mauvais œil toute influence moderniste dans la société séoudienne. Ils disent d'un ton désapprobateur : « Le chameau a déjà la gueule dans la tente ». Le taux de divorces de l'Arabie séoudite est de 40 %. De plus, les familles diminuent et les villes explosent. Un tiers des Séoudiens souffre de diabète. Si au début des années 1960, la première école pour filles a ouvert, 52 % des étudiants sont maintenant des jeunes femmes. À cette réalité s'ajoute le fait que sur une population de 20 millions d'habitants, 2 millions sont des étudiants et 110 000 d'entre eux suivent un cursus universitaire à l'étranger. Leurs attentes seront aussi fortes que celles de leurs parents. Ils voudront disposer d'un chauffeur, d'une nourrice et d'un jardinier. Néanmoins, les emplois manquent : le chômage est évalué à 26 % et est en augmentation. Ces observations présagent d'une société séoudienne en déséquilibre.
    Le général Mansur Sultan al-Turki, qui a plusieurs filles, ne sait que dire : « La question de la femme est source de bien des soucis », et le ministère qu'il sert, est conduit par une main plus ferme. Le nom du ministre de l'Intérieur, le Prince Nayef ben Abdelaziz ben Abderrahman Al Saoud, est aussi avancé comme le possible successeur de son frère Abdoullah, réformateur et modéré. Le Prince Nayef est considéré comme un rempart contre tous les éléments déstabilisateurs de la monarchie : les terroristes, les criminels et les provocateurs. L'on dit plaisamment que sous sa férule, les Séoudiens ne participeront même plus aux manifestations : ils enverront leur chauffeur ou leur jardinier brandir des pancartes. A ce propos, le général explique : « Nous n'avons besoin d'aucune manifestation, nous discutons entre nous ». Depuis trois mois, une loi interdit les manifestations. Lors de son adoption, la minorité chiite a protesté dans la ville de Katif. Les manifestations se poursuivent. Constituant 10 % de la population, les Chiites n'ont pas le droit de servir dans l'armée ni d'occuper un poste important de l'administration. Dans les manuels scolaires, ils sont dénoncés comme des superstitieux. Le gouvernement sait bien que cette situation ne sera pas éternellement tenable. Le gouverneur de la province dialogue avec les représentants des manifestations. Ils se sont concertés sur la construction d'une nouvelle mosquée et sur la possibilité pour les femmes de devenir directrices d'école.
    ABDOULLAH ACHÈTE SON PEUPLE
    Le roi Abdoullah a promis de débloquer pour son peuple 129 milliards de dollars. Il a accordé des crédits à l'immobilier moins élevés, autorisé les familles travaillant dans une agriculture moribonde à écoper leurs dettes et dispensé les étudiants séjournant à l'étranger de rembourser leurs frais. Il a augmenté de 15 % les salaires des fonctionnaires, a mis en place une assurance-chômage et les soins dans les hôpitaux sont désormais gratuits. Qui peut se plaindre d'un tel traitement ? Jamal Khashoggi est convaincu que « ces prestations ne feront pas taire les protestations. Demain, le royaume pourra encore distribuer 100 milliards de dollars pour anesthésier les protestations. Mais que ferons-nous s'il n'y a plus de pétrole ? Tout le monde désire un État moderne ». Certaines femmes mènent à présent ce combat. En juin, Manal al-Sharif, 32 ans, arrêtée au volant d'une voiture, a été emprisonnée. Kholoud al-Fahad, ancienne journaliste, également 32 ans, refuse quant à elle de porter le voile et laisse ses cheveux longs détachés. Même dans la très conservatrice Buraydah, une évolution est en cours : les femmes possèdent leur portable et ont accès à Internet. Sous leur voile intégral noir, il n'est plus rare d'apercevoir derrière une fine ouverture, leurs yeux maquillés.
    Contrairement au Prince Nayef, le pouvoir actuel est conscient des aspirations de sa population. En 2009, le roi a ouvert, à proximité de Djeddah, la King Abdoullah University of Science and Technology, dans laquelle il a fait disparaître la séparation entre hommes et femmes. Il fit licencier un ecclésiastique qui prononça une fatwa contre cet établissement moderne et son mécène. Le politologue Samir Anabtawi a longtemps étudié dans l'université américaine de Yale. Il explique que si la population désire des réformes, personne ne veut finir comme en Irak, au Yémen ou en Syrie.
    Il est par conséquent bien difficile d'augurer de l'avenir du royaume séoudien. Cette configuration politico-religieuse rigoureuse constitue plus que jamais une garantie de stabilité pour l'Occident et notamment pour les barons du pétrole. Et gageons que si le Prince Nayef devait prendre les rênes de son pays, l'ultra-conservatisme religieux saura s'accommoder des exigences de l'ultralibéralisme pour le bonheur des Rockefeller. Une raison essentielle pour que ce plus grand producteur de pétrole ne devienne pas le siège d'un nouveau « printemps arabe ».
    Pour une analyse complète des causes profondes des « printemps arabes », lire Ecrits de Paris de juin 2011.
    Laurent BLANCY. Rivarol du 24 juin 2011

  • La ferme (des célébrités) !

    La mode est aux listes : en réponse aux fulminations de la gauche après l’exil fiscal de Gérard Depardieu -la tribune publiée à ce sujet par l’acteur socialiste Philippe Torreton dans Libération est un modèle de haine brouillonne- circule sur internet les noms des présidents de grands groupes, vedettes, sportifs, artistes, qui refusent de payer leurs impôts en France. Parmi eux Emmanuelle Béart « qui manifeste en France pour encourager les Français à accueillir et nourrir les sans papiers, puis retourne en Suisse, tranquillement » ; ou encore « Yannick Noah qui vit aux USA, vient en France faire la promotion de son dernier album, encaisse ses royalties grâce aux couillons qui l’élisent régulièrement Français le plus populaire de l’année… » . Autre liste à faire le tour de la « toile », celle publiée celle-là par l’association Catholiques en campagne, qui se mobilise pour la défense de la famille et donc contre le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels.

     Catholiques en campagne a donc sélectionné « quarante citations de personnalités de toutes familles politiques, d’Evêques, de spécialistes, d’enseignants, d’artistes etc. Ils ont un point commun, ils sont tous contre le projet de loi Taubira dit du mariage pour tous. »

     Au nombre de ceux-ci le maire sarkozyste de Neuilly Jean-Christophe Fromantin, les élus UMP Bernard Accoyer, Jean-François Copé, Philippe Cochet, Daniel Fasquelle, Bruno Gilles, Alain Gournac, Bernard Mantienne Michel Terrot ; le député du Modem Thierry Robert ; Ségolène Royal, la philosophe et épouse de Lionel Jospin,  Sylviane Agacinski ; les anciens ministres socialistes Georgina Dufoix et Elisabeth Guigou; les élus PS Laurent Baumel, Gérard Charasse, Jean-François Debat, Bernadette Laclais, Jérôme Lambert, Annick Lepetit, Bernard Poignant ; le maire « homosexuel » de Chasselas, Jean-Marc Veyron ; la Secrétaire générale du MRC, Christine Meyer ; le député du FG, Patrice Carvalho.

     Au delà du personnel politique sont cités aussi ici les évêques Ginoux, Herbreteau, Jordan, Joseph; l’UOIF, le Grand-rabbin de France Gilles Bernheim (auteur notons-le, d’un argumentaire remarquable contre le mariage homosexuel) ; le théologien Xavier Lacroix, le politologue Laurent Bouvet, le bloggeur du Nouvel Obs Alexandre C., l’auteur de documentaires Jean-Pierre Delaume-Myard, l’anthropologue Claude Lévi-Strauss (+), la psychanalyste Monette Vacquin/JP Winter, le couturier Karl Lagerfeld, l’homme d’ « affaires » Bernard Tapie ; les artistes Dave, Catherine Lara et Hervé Villard complètent le tableau…

     A dire vrai Bruno Gollnisch s’étonne cependant  que la pression du politiquent correct ( ?), une volonté de consensus ( ?) ou l’ignorance ( ??) conduisent Catholiques en campagne à ne pas citer vraiment dans leur liste « des personnalités de toutes familles politiques ». Sont ainsi absents, les noms des dirigeants du Front National (Marine Le Pen, Louis Aliot, Marie-Christine Arnautu, Bruno Gollnisch, Wallerand de Saint-Just, Florian Philippot…), ou dans un autre registre l’essayiste- sociologue Alain Soral comme l’écrivain et militant associatif Bernard Antony qui se sont résolument opposés à ce projet de loi.

     Une soumission au médiatiquement correct que Bernard Antony justement a pointé chez Frijide Barjot qui « assure avec son style propre la direction et la communication de cette manifestation (du 13 janvier à Paris contre le mariage homosexuel, NDLR) si nécessaire ».

     « Craignant d’être taxée d’homophobie », cette dernière « a ainsi annoncé que la marche contre le mariage homo serait simultanément une marche contre l’homophobie. Alors elle a prévu, au cœur de la manifestation pour tous, comme à la Gaye-Pride, un char des homos , et elle a déclaré : J’appellerai tout le monde à venir danser sur le char gay (…) ».

     « Comment Frigide Barjot ne voit-elle pas la grossièreté de cela à l’égard des homos qui seraient ainsi trimballés ostentatoirement à la vue de tous ? Y en aura-t-il pour accepter ce char de carnaval ?

     « Les homosexuels note encore M. Antony, ne demandent ni la charité ostentatoire d’une homophilie idéologiquement correcte ni la revendication véritablement homocratique du lobby LGBT–OGM. »

     Il s’agit de pas tomber poursuit-il « dans le grossier panneau dialectique d’utilisation de la phobie comme arme de discrédit jadis mise en place en URSS par le KGB. Si l’on n’était pas prosoviétique, c’est que l’on était soviétophobe, donc fou, parce que la phobie est une maladie mentale, et donc bon pour l’asile psychiatrique, forme perfectionnée du goulag. »

     « Depuis, certains essayent de faire le même coup sur différents registres : ainsi si l’on est opposé à la domination étrangère c’est que l’on est xénophobe alors qu’il faut être xénophile pour être politiquement correct, ou de même si l’on refuse la théocratie totalitaire de l’islam c’est que l’on est islamophobe alors qu’il faut être islamophile. »

     Invitée de LCI, la présidente du FN n’a pas confirmé sa présence à cette manifestation du 13 janvier. La « priorité aujourd’hui, c’est de s’attaquer à la situation sociale qu’aggrave le gouvernement par des mesures d’austérité qui sont épouvantables », a souligné Marine.

     « Même si je vais manifester, ce que je n’ai pas encore décidé, je le ferai pour dire attention, il y a d’autres sujets qui sont des sujets bien plus importants que cela, et auquel le gouvernement se refuse de répondre. » « On cherche à dévier le débat en mettant sur la place publique ces problématiques sociétales, en espérant qu’on va retrouver ce bon vieux clivage gauche-droite » a-t-elle encore relevé.

     Un avis pas très éloigné de celui du député mélenchoniste de l’Oise, Patrice Carvalho cité plus haut. Contrairement à ses petits camarades du Front de gauche,  vautrés dans la défense libérale-libertaire et « petite bourgeoise » de toutes les minorités, il a indiqué qu’il voterait « contre » le projet Taubira.

     « J’ai voté le pacs et c’est suffisant. Le mariage, c’est un homme et une femme qui peuvent concevoir un enfant. La nature n’est pas faite autrement. Ce dossier, ce n’est pas la priorité des Français en ce moment, c’est de l’enfumage » a-t-il affirmé, sur la même longueur d’onde que la présidente du FN sur ce point…

     Si ce  mariage pour tous  suscite de nombreuses réserves, y compris à gauche et plus généralement malgré les bidouillages du microcosme médiatique,  chez une majorité de Français, point question pour l’Elysée de laisser ses troupes voter en conscience.

     Alors que la chambre basse du parlement russe, la Douma, examine aujourd’hui un projet de loi prévoyant jusqu’à 500 000 roubles (12 500 euros) d’amende pour tout « acte public faisant la promotion de l’homosexualité et de la pédophilie auprès des mineurs » –est visée ici directement la Gay pride qui a lieu à Moscou- les députés PS décident aussi ce mercredi matin des amendements qu’ils déposeront sur le texte mariage pour tous.

     Mais Annick Lepetit, porte-parole du groupe PS –et opposée au mariage homo !- , a indiqué qu‘il n’y « aura pas de liberté de vote » sur ce texte en séance.

     Nous le rapportions le 4 octobre sur ce blog, le député PS Bernard Poignant, proche de Français Hollande, avait fustigé , au nom des élus socialistes hostiles au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, la position de Christiane Taubira qui veut imposer la discipline de vote du groupe PS sur ce sujet. « Sur toutes les questions de société, expliquait M. Poignant, j’ai suggéré depuis longtemps à François Hollande de lever les disciplines de groupe. Je crois qu’il faut laisser chaque parlementaire se déterminer en conscience et ne pas montrer du doigt certains d’entre eux. »

     Il n’a donc pas été entendu. Un député PS ça renonce à ses convictions, ça ferme sa g…. ou ça démissionne ?

    http://www.gollnisch.com

  • La France : championne (du monde) de la repentance

    Mercredi 19 décembre 2012. À l’occasion de sa visite officielle à Alger, François Hollande s’apprête à faire acte de contrition au nom de la guerre d’Algérie. Le Président de la république française va céder une fois de plus aux sirènes de la nouvelle idéologie dominante : la repentance altermondialiste.

    Récemment, des membres du gouvernement algérien ont exigé de la France la reconnaissance de crimes coloniaux et des réparations financières sonnantes et trébuchantes. Immédiatement, une multitude d’associations françaises lui ont emboité le pas, réclamant que l’ancienne puissance coloniale paie des réparations envers le peuple algérien. Ces groupes de pression sèment une fois de plus un sentiment de haine et de suspicion entre tous les Français, creusant encore plus le fossé qui les sépare.

    Rien ne justifie, et surtout pas le droit international, que les Français aient, cinquante ans après, à endosser collectivement la marque des malheurs et des sévices de l’histoire. « Le mal n’est pas une maladie collectivement transmissible et le passé n’est pas une fatalité. », a écrit justement l’historien Jean-Pierre Rioux. Depuis une dizaine d’années, les lois mémorielles ont incité des groupes communautaires à se définir comme des victimes de crime contre l’humanité dont ils aiment se présenter comme des descendants directs. On voit là l’usage anachronique et dangereux de notions récentes, qui ont servi à juger les responsables nazis devant le tribunal international de Nuremberg. Si on continue ainsi, César et Charlemagne seront bientôt traduits devant la Cour pénale internationale de la Haye pour crimes contre l’Humanité…

    La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net

  • « Le roi est nu » : un évêque breton s’engage contre le mariage homosexuel

    VANNES (NOVOpress Breizh) – Dans une tribune publiée le 14 décembre dernier dans Le Figaro, Monseigneur Centène, évêque de Vannes (photo ci-dessus), s’engage fermement contre le projet de loi de mariage homosexuel. Une remarquable réflexion sur les implications d’un projet de loi sociétal emblématique d’un gouvernement soumis à la doxa mondialiste marchande où libéralisme et libertarisme se rejoignent.

     

    « Pour n’avoir pas osé dire, dès qu’ils s’en aperçurent, qu’il n’y avait pas de fil sur la navette du tisserand, les courtisans du conte d’Andersen(1) exposèrent leur roi à exhiber sa nudité à la face de la Cour. Il fallut le cri d’un enfant pour ouvrir les yeux de tous. La morale de cette histoire est d’une étonnante pérennité. Elle nous invite à ne pas céder lorsque l’idéologie dominante semble l’emporter sur la vérité », écrit l’évêque de Vannes en préambule de sa tribune, avant de développer une démonstration en trois parties contre le projet de loi du gouvernement socialiste, centrant son argumentaire sur l’enfant : « Cest la voix de l’enfant qui nous ramène à la vérité et nous ouvre les yeux. Ce cri d’enfant, nous l’avons entendu samedi dernier à Reims lorsqu’un jeune adopté s’est écrié : “A l’orphelinat, les enfants rêvent tous d’un père et d’une mère, pas de deux papas ou de deux mamans”(2). »

    Tout d’abord, Mgr Centène rappelle que ce projet de loi constitue une dénaturation du mariage: « Le mariage n’est ni la reconnaissance publique de l’amour entre deux personnes, ni un contrat dont les termes seraient aléatoires. Il est une institution dans laquelle un homme et une femme s’engagent en vue de la procréation et de l’éducation de leurs enfants. (…) (La) modification (du mariage) est une révolution anthropologique sans précédent car elle dissocie de manière définitive la procréation de la sexualité, le mariage de l’engendrement, la famille de la nature ».

    Ensuite, l’auteur explique que cette loi serait un détournement de l’adoption : « Le but de l’adoption est de satisfaire le besoin de famille qu’un enfant abandonné ou orphelin peut ressentir et non de combler le désir d’enfant d’un couple.(…) Ouvrir l’adoption aux couples homosexuels c’est rendre à jamais illisible la filiation des enfants adoptés  à une époque où toutes les découvertes de la psychologie nous montrent combien il est important de savoir d’où l’on vient. »

    Enfin l’évêque de Vannes s’interroge sur l’avenir lié à cette loi, c’est ce qu’il appelle à juste titre la boite de Pandore, d’où sortiront mille maux: PMA, mère porteuse, inceste…. « On nous promet déjà des amendements visant à autoriser la procréation médicalement assistée. Sauf à introduire une discrimination intolérable entre les couples homosexuels féminins et les couples homosexuels masculins, cela ouvrira la possibilité de recourir à des mères porteuses. (…) Le ‘mariage pour tous’ fait aussi tomber le tabou de l’inceste. En effet, le tabou de l’inceste n’est pas inné. Il s’est établi de manière empirique au long des siècles. C’est à force de constater que les unions endogames finissaient toujours par produire des enfants dégénérés que l’exogamie s’est imposée. Au nom de quoi pourrait-on les interdire dans le cas d’unions homosexuelles par définition stériles et donc peu susceptibles de provoquer une dégénérescence de l’espèce ? Cessante ratione legis, cessat lex(3)

    Pour conclure, Mgr Centène donne son avis sur « l’attitude qui doit être celle des citoyens  face à une loi contraire au bien commun » et il n’y va pas par quatre chemins : « Depuis Antigone jusqu’au procès de Nuremberg, l’histoire nous a appris qu’il ne suffit pas qu’un texte soit légal pour qu’il soit légitime quand l’intérêt supérieur de l’humain est en cause. » Et de terminer sur sa métaphore initiale : « Si nous voulons éviter au roi le désagrément d’aller nu de par les rues et épargner à nos enfants la vision de ce triste spectacle, osons dire dès maintenant qu’il n’y a pas de fil sur la navette du tisserand. »

    Par ce projet de loi, « les fanatiques de la déconstruction veulent détruire un peu plus les fondements qui continuent de structurer les sociétés européennes aussi malades soient-elles. » constate de son côté l’historien D. Venner, qui ajoute que, pour les partisans du projet de loi, « le modèle familial fondé sur l’hétérogénéité des sexes et sur les enfants, n’est (…) qu’un « conditionnement social » qu’il faut éliminer. Ce sera plus difficile qu’ils ne l’imaginent ». Réponse le 13 janvier.

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    (1) Hans Christian ANDERSEN, Les habits neufs de l’Empereur, 1837
    (2) Témoignage donné à Reims à l’occasion de « la manif pour tous », le 08 décembre 2012
    (3) Adage du droit Romain : « Lorsque le motif de la loi cesse, la loi elle-même cesse.»

  • Afghanistan : les impératifs budgétaires se paient à prix de sang

    Rouffignac est le pseudonyme d'un officier français rentré récemment d'Afghanistan, Pour Monde & Vie, il analyse le contexte dans lequel dix soldats français ont été tués lors d'une embuscade tendue par les Talibans,

    « C'est dégueulasse ! » soupire le jeune lieutenant. « Comment ça c'est dégueulasse ? C'est la guerre... et ils savent la faire... ! » Répond le sous-officier au regard d'acier penché sur son chef de section mortellement blessé dans une embuscade Viêt-minh. Chacun aura reconnu la scène finale de la 317e section, le film sans doute le plus célèbre de Pierre Schoenderffer.
    Monsieur Javier Solana, haut représentant de l'Union européenne, n'a sans doute jamais vu la 317e section et il se trompe lourdement lorsqu'il qualifie l'embuscade meurtrière du 18 août dernier en Afghanistan d'acte « indigne et barbare »(1). Une attaque suicide sur un marché est un acte indigne et barbare ; une embuscade est un acte de guerre mené par des combattants contre d'autres combattants. La confusion des mots n'a jamais facilité la compréhension de la réalité. Tout au plus peut-on reprocher aux Talibans d'avoir commis une faute de goût en troublant la conscience assoupie des Français en cette période estivale. La France est en guerre, mais nos compatriotes ne le savent pas. C'est normal, ils n'ont pas été mis au courant - c'est tellement moins important que le pouvoir d'achat ou les JO de Pékin - et d'ailleurs il n'y a pas eu de déclaration de guerre, ni de débat au Parlement (2) comme le veut la Constitution... Et pourtant, nous sommes bel et bien en guerre !
    A une cinquantaine de kilomètres à l'Est de Kaboul, la route qui mène à Jalalabad débouche sur un carrefour de vallées, non sans avoir franchi des défilés rocheux d'une hauteur vertigineuse, là même où furent massacrés 16 000 soldats de sa Majesté lors de la première guerre anglo-afghane durant l'hiver 1841. C'est dire que l'embuscade est aux Afghans ce que le mensonge est à la politique politicienne : quelque chose de consubstantiel !

    Les Français n'ont plus pratiqué la guérilla depuis l'Algérie

    A ce carrefour de vallées situé dans le district de Surobi, il y a, sur un promontoire, un poste avancé digne du désert des tartares et armé par une compagnie d'une centaine d'hommes. Ces soldats sont chargés de surveiller, en collaboration avec les forces afghanes, le barrage permettant l'alimentation en eau de la capitale et le nœud routier vers Jalalabad. De ce carrefour et remontant vers le nord, part une vallée secondaire, interminable et parsemée de quelques villages, la vallée d'Uzbin. C'est au fond de cette vallée de l'Indu Kush, à l'approche d'un col, qu'une section de reconnaissance du 8e RPIMa est tombée dans une embuscade qui lui a coûté 9 morts et 18 blessés (3), dans l'après-midi du 18 août dernier.
    Le choc est rude, mais seuls seront surpris ceux, hommes politiques ou chefs militaires, qui le veulent bien. Des moudjahidin combattant les Soviétiques aux Talibans, la tactique de guérilla en montagne n'a pas fondamentalement varié. Encore faut-il lire et tirer les leçons du passé !
    Le sang à peine séché, les polémiques enflent déjà : l'armée, et spécialement le 8e RPIMa, se sont préparés à cet engagement, avec toute la rigueur possible, conscients d'affronter un ennemi pas ordinaire. Ils ne sont pas partis la fleur au fusil, mais les faits sont là : à l'exception des forces spéciales, les unités, davantage accoutumées aux conflits africains ou au maintien de la paix dans les Balkans, n'ont guère eu l'occasion de pratiquer la guérilla depuis l'indépendance de l'Algérie. Ceci explique cela... En partie seulement !
    Déjà l'on pointe un doigt accusateur sur les lacunes réelles ou supposées de l'opération : la radio ne fonctionnait pas, les renforts n'étaient pas à l'heure, il y a eu des tirs fratricides, etc. L'accumulation brutale des problèmes est malheureusement la loi du genre et, si polémique il y a, ce n'est pas à ce niveau qu'elle doit se situer.

    Des choix militaires opérés en fonction d'impératifs budgétaires

    Le véritable problème se dissimule à la charnière du politique et du militaire : est-ce que le contingent militaire français est équipé, matériellement et mentalement, pour mener une lutte de contre-guérilla ou est-ce que l'on bricole à coup d'expédients ? On peut s'étonner de voir un convoi progresser en plein jour sur une piste de montagne sans véritable possibilité de manœuvre et sans capacité de réaction. Où sont les drones qui permettent d'avoir du renseignement ? Où sont les hélicoptères de manœuvre qui héliportent sur les sommets une compagnie d'infanterie en moins d'une heure pour prendre l'ennemi à revers ? Où sont les hélicoptères d'attaque armés de canon de 20 mm, capables d'appuyer la progression ou le désengagement d'une unité d'infanterie clouée au sol par le feu de l'ennemi ? Où sont les canons d'artillerie ou les mortiers de 120 mm ? Où sont les sapeurs capables de dégager une piste ? Ces questions en appellent d'autres : pourquoi ferme-t-on les centres d'entraînement au combat en montagne ? Que font les paras eu haute montagne et les chasseurs alpins au Tchad ? La confusion du terrain reflète ici de manière cruelle celle des états-majors et de nos dirigeants.
    La réalité est que, dans toutes les opérations, le contingent militaire est taillé d'abord en fonction d'impératifs budgétaires et que son format est défini par les politiques, à charge aux états-majors de trancher. Les choix sont donc faits au profit de ce qui permet de remplir la mission au jour le jour et au moindre coût - les unités de mêlée, infanterie et cavalerie, et la logistique -, au détriment de ce qui ne sert qu'occasionnellement et qui coûte cher : les hélicoptères, l'artillerie, le génie. C'est le b-a ba de tous les exercices militaires : une troupe combat avec ses propres appuis, sans dépendre exclusivement de l'année de l'air. Mais ce qui est bon pour les exercices ne l'est plus dans la réalité, à cause d'un calcul sordide et faux à long terme, les pensions versées aux familles coûtant sans doute plus chères que les quelques hélicoptères supplémentaires qui auraient permis à la section de se dégager. L'embuscade sanglante du 18 août marque la limite de ce genre de raisonnement et on peut légitimement se demander s'il n'y a pas un devoir moral du chef militaire à refuser une mission sans avoir manifestement les moyens de la remplir. Le choc est brutal, espérons qu'il soit salutaire pour l'armée, ceux qui nous gouvernent et nos concitoyens.
    Rouffignac monde & vie. 30 août 2008
    1). Article du journal Le Monde du 21 août 2008.
    2). Débat enfin inscrit à l'ordre du jour lors de la session extraordinaire de septembre.
    3). Le bilan global de l'opération est de 10 morts et 21 blessés.

  • RATP : des musulmans imposent leurs codes dans l’entreprise

    Ce sont des femmes, machinistes ou chauffeurs à la RATP : elles témoignent de la grave détérioration des conditions de travail, causée par certains de leurs collègues musulmans. Situation insupportable couverte par la hiérarchie…

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