La rue appartient à tout le monde
A l’évidence, l’ampleur de la mobilisation contre le projet de loi dénaturant le mariage et la parenté grandit chaque jour et s’étend à toutes les strates de la société française. Il ne fait plus aucun doute qu’une véritable marée humaine se répandra dans les rues de Paris le 13 janvier prochain pour exiger une seule chose : le retrait immédiat de ce projet de loi. Cette mobilisation populaire, il faut le répéter, n’appartient à personne et ne doit en aucune façon être transformée en troupeau anonyme, encore moins être détournée de ses objectifs.
C’est avec inquiétude que nous avons vu un comité s’autoproclamer organisateur de cette contestation populaire pour immédiatement chercher à la brider, à la formater, à l’uniformiser, à l’aseptiser. Trois personnes prétendent ainsi s’accaparer la direction de cette foule qui gronde : Xavier Bongibault, président de Plus Gay sans Mariage, Laurence Tcheng, présentée comme de gauche, et « Frigide Barjot » qui se revendique « déjantée ». Ce triumvirat peut bien être de bonne volonté mais quelle est donc sa légitimité pour vouloir diriger la manœuvre le 13 janvier prochain ? Si on n’est ni gay, ni de gauche, ni déjanté, comment peut-on se reconnaître en ces trois meneurs de revue ? Ce comité cherche manifestement à confisquer la mobilisation populaire à laquelle nous assistons au profit d'un discours ambigu (normalisation de l'homosexualité, obsession de demander aux catholiques de se "camoufler" en citoyens lambdas de la République, consignes vulgaires,...).
Une imposture
L’émotion est grande chez beaucoup de participants aux manifestations du 17 novembre ou du 8 décembre, qu’ils soient catholiques ou non, qui se sentent trompés après avoir observé des situations surprenantes. Que Mme Barjot et ses acolytes demandent d’applaudir des duos homosexuels s’embrassant, cela laisse pantois. Que Xavier Bongibault et ses comparses fassent une fixation sur la lutte contre l’homophobie, concept inventé par le lobby homosexuel pour intimider et disqualifier les opposants à ses revendications, c’est pour le moins troublant. Que Mme Barjot se flatte devant tous les micros d’avoir participé à toutes les « gay pride » et que, lors des conférences de presse qu’elle organise, elle pousse le souci du détail jusqu’à régulièrement porter une veste marquée du logo du « Banana Café », bar gay de Paris, cela souligne des connivences étranges.
La liste devient trop longue des errements que ce trio veut imposer à tous. Petit florilège des propos tenus ces jours-ci par Mme Barjot :
- ceux qui viennent manifester le 13 janvier « seront obligés de défiler contre l’homophobie » ;
- ceux qui arrivent avec leur chapelet, « ce sera gentiment : dehors ! »
- si des militantes de FEMEN se déshabillent, que les mères de famille en fassent autant « pour être en situation d’entamer un dialogue équitable »
- « La Manif pour Tous (…) rappelle qu’elle comprend les revendications d’homo-éducation (…) » (communiqué de F. Barjot du 13 décembre)
- « Le 13 janvier, il y aura un char des homos… et j’appellerai tout le monde à venir danser sur le char gay »
J’en arrête là tant c’est insupportable. Non, les Français qui viendront manifester le 13 janvier ne veulent pas d’une « homo-éducation » dans les écoles de leurs enfants ! Non, ils veulent pas d’un « PACS+ » ! Non, ils ne viennent pas pour danser sur un char gay ! Laisser passer ces erreurs graves, sous prétexte d’éviter les controverses, c’est permettre qu’elles se transforment en une gangrène qui corrompra tous les combats futurs. Savez-vous ce qu’est le scandale ? C’est d’induire le prochain en erreur par des paroles ambiguës, équivoques. Que personne ne vienne tenter de relativiser ces paroles de Mme Barjot au nom de la « com » qui permettrait toutes les inepties. Vous pensez que les mots n’ont pas d’importance ? Ils en ont bien plus que vous ne vous l’imaginez. Les mots sont la physionomie extérieure des idées.
Le nombre n’est pas tout
Bien sûr, nous souhaitons tous que nos manifestations rassemblent de nombreux participants. Mais méfions-nous de faire du nombre un objectif essentiel et un critère prépondérant au prix de tous les sacrifices. C'est la vérité du message porté par les manifestants qui est essentielle.
Si un défenseur de la Famille et du mariage, sous prétexte d'être efficace et de faire nombre, commence par mutiler la vérité ou l'atténuer à sa fantaisie, il ne défend plus la vérité. Il peut bien être de bonne foi mais à force d'accommoder le message à ses vues étroites et à son faible courage pour le rendre, imagine-t-il, plus acceptable à l'adversaire, il ne défend plus la vérité mais une illusion.
Personne ne demande que le 13 janvier soit exclusivement réservé aux catholiques
Que nul ne se méprenne sur les raisons de ce communiqué
Je l’ai déjà dit et écrit souvent : il n’est pas besoin d’être catholique, chrétien, croyant, pour comprendre la nocivité de ce projet de loi. Et il faut se réjouir que des Français de tous milieux viennent jusque dans la rue crier leur indignation devant un projet gouvernemental qui souhaite défigurer l’institution du mariage et ouvrir la voie à la marchandisation de l’enfant.
Mais si personne n’imagine demander que cette manifestation soit réservée aux seuls catholiques, il serait plus absurde encore de tomber dans l’excès inverse et d’exiger d’eux de manifester dans un anonymat honteux. Ce serait absurde parce qu’aucun journaliste, malgré tous les efforts « déjantés » de Mme Barjot, n’est dupe : tous constatent bien que les catholiques constituent le gros des bataillons des manifestants contre ce projet de loi. Ce serait aussi absurde parce que, de la même façon que personne n’imaginerait arracher ni la kippa que porterait un manifestant juif sur la tête ni le voile que porterait une manifestante musulmane, il est impensable, inacceptable, inadmissible que le trio qui prétend cornaquer cette manifestation se permette de déclarer que la personne qui aurait son chapelet à la main, « ce sera gentiment : dehors ! ».
Les catholiques ne sont pas des citoyens de seconde zone
Par ailleurs, je dois dire mon exaspération d’entendre des catholiques déboussolés succomber aux recommandations tactiques douteuses de ceux qui sont avant tout très gênés à l’idée d’un réveil catholique. Comme si le message serait affaibli parce que porté en grande partie par un sursaut des catholiques. Qu’est-ce donc que ce raisonnement qui fait fi de toute espérance chrétienne alors qu’il est dit : « Par ce signe, tu vaincras ».
Quoi, les parlementaires et les maires nous écouteraient moins parce que la foule serait identifiée comme catholique pour une très large proportion ? Mensonge entretenu par ceux qui ne veulent surtout pas d’un réveil catholique. Qu’au contraire les catholiques s’affichent avec détermination, qu’il apparaisse un réveil catholique particulièrement perceptible chez la jeunesse, et le monde politique toujours volatile ne manquera pas d’estimer qu’il faut tenir compte de cet électorat redevenu militant.
Recommander aux catholiques de faire profil bas et de participer à la manifestation du 13 janvier comme s’il s’agissait d’un bal masqué, c’est se rendre complice des intégristes de la laïcité qui sont par ailleurs les rédacteurs du texte de loi que l’on prétend combattre. Réclamer la non-intervention de la religion dans le débat politique, c’est contribuer au développement d’un véritable athéisme social. Celui qui nie l’autorité de Dieu sur la société et sur les individus ne peut se prétendre catholique. On ne peut se dire catholique lorsqu’on pénètre dans une église et être simple citoyen républicain et a-confessionnel le reste du temps. On ne peut reconnaître au pied du tabernacle l’obligation de se soumettre à la volonté de Dieu, et s’y soustraire lorsqu’on est dans la vie publique. On ne peut être catholique durant la messe du dimanche matin et cacher sa foi durant la manifestation d’un dimanche après-midi !
Oui, nous manifesterons ce 13 janvier
A tous les catholiques, mais aussi à tous les Français de bon sens épris d’un discours porteur de vérité et sans concession pour le mensonge, je fixe solennellement rendez-vous le dimanche 13 janvier à partir de 13h place Pinel (métro Nationale) dans le XIIIème arrondissement. La rue appartient à tout le monde et nous n’avons pas besoin de l’assentiment d’un comité « gay friendly » pour manifester ! Dès à présent, préparons les transports groupés pour faciliter la participation du plus grand nombre. Exactement dans le même esprit que le 18 novembre dernier, CIVITAS organisera l’encadrement logistique de ce rassemblement et y accueillera sans aucun esprit de chapelle tous ceux qui veulent le retrait de ce projet de loi. Banderoles, bannières, drapeaux et pancartes y seront les bienvenus (pour autant que les textes se rapportent directement à l’objet de la manifestation et respectent la législation française). Chacun y viendra coiffé et habillé comme il le veut. Les catholiques n’y auront pas honte de leur foi, sans que cela soit signe d’exclusion pour les autres.
Alain Escada, président de Civitas
anti-national - Page 1200
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Le 13 janvier n’appartient à personne
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Brzezinski, son CPHW et l’insurrection du monde
28 novembre 2012 – Il ne faut pas craindre les acronymes… Zbigniew Brzezinski ayant décidé de parler du «The Role of the West in the Complex Post-Hegemonic World», il nous a paru bienvenu et bureaucratiquement de bon aloi de comprimer l’essentiel de son intervention à l’acronyme CPHW (« Complex Post-Hegemonic World). Avec cette expression, Brzezinski nous dit exactement ce dont il s’agit : les USA ne peuvent plus assurer une hégémonie sur le monde, le bloc BAO pas davantage, et d’ailleurs personne non plus en-dehors de cela, – ni la Chine, ni la Russie, etc. Nous sommes donc passés, depuis la fin de la guerre froide, de l’“hyperpuissance” seule au monde multipolaire, au G2 (USA + Chine), à la Chine seule, à rien du tout sinon le désordre… Car c’est bien cela que nous dit Brzezinski. Complémentairement mais non accessoirement, il nous dit que la révolte des peuples, ou l’“insurrection du monde”, est en marche et que cela marche bien.
C’est Paul Joseph Watson, de Infowars.com, qui nous informe de l'intervention du vieux guerrier devenu sage, le 26 novembre 2012. Ce que nous dit Brzezinski est sans aucun doute très intéressant.
«During a recent speech in Poland, former US National Security Advisor Zbigniew Brzezinski warned fellow elitists that a worldwide “resistance” movement to “external control” driven by “populist activism” is threatening to derail the move towards a new world order. Calling the notion that the 21st century is the American century a “shared delusion,” Brzezinski stated that American domination was no longer possible because of an accelerating social change driven by “instant mass communications such as radio, television and the Internet,” which have been cumulatively stimulating “a universal awakening of mass political consciousness.”
»The former US National Security Advisor added that this “rise in worldwide populist activism is proving inimical to external domination of the kind that prevailed in the age of colonialism and imperialism.” Brzezinski concluded that “persistent and highly motivated populist resistance of politically awakened and historically resentful peoples to external control has proven to be increasingly difficult to suppress.”»
Brzezinski est une “vieille crapule” du temps de la guerre froide mais bon observateur, à peu près aussi finaud à cet égard que l’autre “vieille crapule” Kissinger, bien que les deux hommes se détestent comme s’entendent à le faire deux assolute prime donne. On observera que Brzezinski donne une leçon de lucidité à tous les pseudo-penseurs et simili-experts de nos diplomaties du bloc BAO de la génération actuellement opérationnelle, tous ces pseudos-similis enfermées dans la politique-Système et leur affectivité de midinette perdue dans les couloirs de l’ONU, sans savoir qu’ils s’y trouvent (enfermés dans le Système et perdus dans les couloirs). Lui, Brzezinski, semble bien se douter de quelque chose, à propos de cet enfermement et de ce vagabondage sentimentalo-hystérique…
Il est intéressant de noter qu’il introduit le terme de “post-hégémonique”, signifiant que plus personne ne peut exercer sérieusement une hégémonie en tant que telle, d’un poids et d’une ambitions significatifs, impliquant le contrôle géopolitique d’une région, d’une alliance, d’un empire, – “du monde” enfin, pour faire bref, à la manière d’un neocon du bon vieux temps virtualiste de GW à l’ombre de 9/11. Nous ne sommes pas, nous à dedefensa.org, étonnés ni surpris par la nouvelle
En fait, nous dit Brzezinski, le monde est devenu trop compliqué (le “monde complexe post-hégémonique”), et cette situation dans le désordre le plus complet, pour encore répondre aux lois de la géopolitique ; en cela, nous signifiant, lui, Brzezinski, le géopoliticien glacé et implacable, que l’ère de la géopolitique est close et que lui succède, ou lui a déjà succédé, quelque chose comme l’ère de la communication. En l’occurrence, nous ne sommes pas plus étonnés ni surpris, et nous avons déjà pris la résolution, depuis un certain temps, de proposer de nommer l’ère succédant à l’ère géopolitique, du nom d’“ère psychopolitique”. Brzezinski s’empresse de s’expliquer dans ce sens, en citant des forces en action, en vrac mais se référant toutes au système de la communication et, implicitement, à l’action de ce système sur la psychologie, – «an accelerating social change driven by “instant mass communications such as radio, television and the Internet,” which have been cumulatively stimulating “a universal awakening of mass political consciousness”».
Essayez de décompter le nombre de divisions que représentent les “réseaux sociaux” ou le “réveil d’une conscience politique de masse” ; aucune possibilité de traduire cela en termes géopolitiques, en espace à conquérir ou à contrôler, grâce à l’influence dominée par la quincaillerie ; par conséquent, fin de l’ère géopolitique, développement de l’ère psychopolitique, déclin accéléré du système du technologisme, affirmation générale du système de la communication… Ce pourquoi, constate Brzezinski, dans la première phrase de son raisonnement politique, – ridiculisant presque ceux (les neocons) qui avaient lancé le slogan d’un New American Century, – ce pourquoi l’idée d’une nouveau “siècle américain” avec le XXIème siècle est au mieux une “désillusion”, ou, de façon plus réaliste, une complète et trompeuse illusion devenue une erreur fatale dans la façon que cette illusion conduit encore certaines politiques et certaines conceptions.
… D’où le salut de reconnaissance, contraint et sans la moindre complaisance, de Brzezinski à ces nouvelles forces qui s’affirment partout avec fracas, cette pression populaire (le populisme) s’affirmant non par des révolutions, des émeutes, des grèves insurrectionnelles, etc., mais des “événements de communication”, c’est-à-dire des masses révolutionnaires sans révolution, des émeutes sans renversement de gouvernement, des grèves insurrectionnelles sans insurrection. L’important est l’écho de communication qu’on crée, qui paralyse les pouvoirs comme le “regard” du crotale fascine sa proie, qui pousse un vieux dictateur à la démission, qui conduit à infléchir la politique courante jusqu’à faire une autre politique, qui bouleverse les relations stratégiques les mieux établies par la seule crainte que cet écho introduit dans les esprits de dirigeants dont la psychologie reste sans réaction. Bien entendu, tout cela devient un obstacle énorme sur la voie de “la gouvernance mondiale”, expression sans aucune substance désignant, comme mille autres, le Système en action, et citée implicitement par Brzezinski devant son auditoire complice comme la référence de ses propres préoccupations.
Brzezinski a donc bien compris que les nouvelles forces du système de la communication sont fondamentalement antiSystème, par “effet-Janus” en mode turbo. L’on notera certes qu’il s’adresse à ses amis en vrai “globaliste”, c’est-à-dire ayant intégré que l’ensemble US et d’influence US s’est quelque peu transformé en un “bloc” où nul, là non plus, n’assure vraiment une hégémonie. Il s’agit bien sûr de “notre” bloc américaniste-occidentaliste (bloc BAO), et Brzezinski a compris que ce n’est plus un faux nez pour les USA, que ce temps-là a passé, mais qu’il s’agit bien du cœur du regroupement général auquel les “globalistes” voudraient nous confier… Il semble que ce soit de plus en plus, selon Zbig, le grondement des populations en fureur qui se charge de répondre à cette proposition globalisante.
Et puis, à ce point, changement complet… (De notre commentaire et de son orientation.)
De BHL à Alex Jones
Watson présentait son texte en “précisant” (drôle de précision) «During a recent speech in Poland […] The remarks were made at an event for the European Forum For New Ideas (EFNI), an organization that advocates the transformation of the European Union into an anti-democratic federal superstate, the very type of bureaucratic “external control” Brzezinski stressed was in jeopardy in his lecture…»
L’on découvre que le discours a été donné le 27 septembre, à Sopot, en Pologne, pour ce qui semble être la deuxième grande fiesta européaniste et transatlantique de ce riche institut polonais qu’est donc cet EFNI (European Forum for New Ideas, – vaste programme) ; rassemblant des pipole du calibre habituel du très haut de gamme (BHL était invité, c’est dire tout à ce propos), mais aussi des représentants du corporate power, présents nominalement et avec le portefeuille bien garni, et même des groupements d’ONG… (Par exemple, extrait du “carton d’invitation”… «Lech Walesa Institute’s Civic Academy, Intel Business Challenge Europe, a technology business plan competition for young entrepreneurs and Konkordia, the European cooperation forum of non-governmental organizations.») Dès le 27 septembre 2012 en fin de soirée, le journal Gazeta Swietojanska mettait sur YouTube un DVD de l’intervention de Brzezinski. Ensuite, rien de remarquable à signaler, le texte rendu public ne retient guère l’attention et reste limité à la Pologne. En fait, l’événement serait plutôt marqué par une occurrence de type mondain bien identifié, probablement de nature à impressionner fortement BHL : la présentation d’un documentaire sur la vie de Brzezinski présenté lors du même séminaire de Sopot.
Deux mois plus tard, le discours resurgit. Comment, par quel canal ? On peut tout imaginer, d'autant que le document n'est pas secret, et il nous semble que les circonstances les plus banales et les plus simples sont les plus probables, jusqu’au moment où un œil intéressé “découvre” la possibilité d’exploitation du discours. Cette fois, le document est arrivé dans de bonnes mains, celles d’un polémiste anti-globalisation, qui voit dans Brzezinski un des inspirateurs de la globalisation et qui l’entend pourtant annoncer que les obstacles sur la voie de la globalisation, et notamment le “populisme” et les réactions populaires, semblent de plus en plus insurmontables (c’est cela qui intéresse Watson). Le site Infowars.com a une très forte popularité et le texte est repris sur de nombreux autres sites. Le 26 novembre 2012 un DVD est mis en ligne comme une nouveauté alors qu’il s’agit du même document que celui qui fut mis en ligne le 27 septembre. Les déclarations de Brzezinski sont jugées tellement intéressantes qu’elles sont même reprises… en Pologne, – où elles étaient pourtant d’accès direct depuis deux mois, – notamment par des sites activistes (voir le site AC24, le 26 novembre 2012). Le 27 novembre 2012, Infowars.com en tant que tel (c’est-à-dire essentiellement Alex Jones, le directeur et l’inspirateur de l’organisation) lance à partir de ce texte de citation de Brzezinski un véritable appel aux armes et à la mobilisation, relayé par Planet Infowars, par Prometheus enchained, etc. :
«Resist! Hold The Line! (…) We are winning. The elemental force that is the Freedom Movement is winning the war. It may not seem it at first glance, with the expansion of the police and surveillance states and the slew of federal schemes and plots being announced and implemented, but we are winning. How can I justify a statement like this? I have taken if from the horse’s mouth…Zbigniew Brzezinski…»
Désormais, les déclarations de Brzezinski sont un événement dans l'information concernant l’évolution des relations internationales, dans le monde de l’information et du commentaire alternatifs, alors qu’elles sont disponibles depuis deux mois. Au reste, elles sont assez intéressantes pour être de toutes les façons un événement, le 27 septembre ou le 26 novembre (pourvu, disons, qu’on reste dans le même semestre, la chose tient la route). Ce qui importe en l’occurrence, c’est le moment que choisit le système de la communication pour s’emparer de la déclaration et l’exploiter à mesure… Nous parlons sans hésitation ni ambiguïté d’un “système” (celui de la communication) qui choisit, selon la circonstance bien plus que selon des manigances humaines. Cela, pour dire également notre conviction que c’est effectivement ce qu’on nomme “un concours de circonstances” qui a d’abord animé le voyage de la déclaration semi-publique mais effectivement rendue publique de Brezinski, de Sopot, en Pologne, jusque vers le Texas, dans les bureaux de Watson et d’Alex Jones, avant d’être perçu par des relayeurs sur sa valeur effective de communication politique, et relayé finalement vers sa destination finale dans le but désormais explicite de l’exploiter comme on voit faire actuellement.
Le cas est intéressant parce que nous sommes au départ dans un domaine fortement réglementé et soumis à des processus très précis, aussi bien du côté de l’“émetteur” (le conférencier Brzezinski) que de l’utilisateur (l’auditoire “globalisant”-complice, la presse-Système, le monde politique), et que l’on voit ainsi in vivo l’intervention semeuse de désordre du système de la communication. Des éléments comme l’influence dans les milieux de la communication et alternatifs antiSystème, la capacité de jugement pour l’utilisation subversive, la perception de l’effet de communication, l’opportunité de l’utilisation, le point de vue “engagé”, etc., ont joué un rôle primordial. Ce n’est pas l’“émetteur”, le producteur d’action (ou d’information, dans ce cas) qui mène le jeu, mais l’utilisateur, et un utilisateur par effraction, qui s'impose. Cet utilisateur imposteur (dans le meilleur sens, plutôt celui de Thomas l'imposteur) agit en fonction de critères qui lui sont propres, hors de toute considération factuelle habituelle, selon l'appréciation rationnelle dont le Système fait son mie, – le fait que, dès qu’elle est dite, cette déclaration devrait être exploitée et commentée ou bien qu’elle ne le serait jamais, ni exploitée, ni commentée comme on voit aujourd'hui. (Et cela vaut quel que soit l’avis ou le sentiment de l’“émetteur”… Peut-être Brzezinski, s’il l’apprend, sera très satisfait qu’on fasse un tel écho à ses déclarations, même s’il est en désaccord avec les commentaires, disons par simple satisfaction personnelle et un peu vaniteuse, et goût de la notoriété… Ce point n’a pas de rapport de cause à effet direct avec le cas de l’exploitation par le système de la communication qu’on expose.)
C’est bien là qu’on voit la fin de l’ère géopolitique : la puissance (celle de la géopolitique) ne disposant plus de tous les atouts, elle ne peut plus s’imposer en rien parce que les règles qui lui permettaient de faire valoir sa force sont changées. Dans le cas exposé ici, la puissance brute, c’est Brzezinski et son prestige, le statut et l’influence des réseaux où s’inscrit l’EFNI, avec BHL et tout son cirque. Du point de vue de la disposition des circonstances originelles, de l’utilisation des “concours de circonstances”, c’est pourtant le système de la communication (représenté par les Alex Jones et consort) qui règne… C’est le système de la communication, lui qui est d’habitude plutôt “au service” ou “à l’affut” des informations et de ceux qui les émettent, qui est dans ce cas maître du jeu. Quoi qu’il en soit des intentions des uns et des autres, et des circonstances également, l’impulsion de la déstabilisation et de la déstructuration du Système, la marche de la dissolution du même, sont au rendez-vous.
Une présentation plus appuyée mais conformes des déclarations de Brzezinski le 27 septembre auraient eu beaucoup moins d’effets antiSystème que dans le cas présent, où elles sont tombées dans le domaine d’un “complotiste”, d’un spécialiste de la sensation, d’un anti-globalisation et ainsi de suite. L’écho n’est pas important dans la presse-Système, mais la presse-Système n’a plus aucune importance pour nous, du point de vue du crédit, de sa capacité d’influence, de sa substance même, devenue aussi décisive dans le vent de la crise que le papier qui la porte. Bien plus intéressante est la voie actuelle, parce que les déclarations de Brzezinski, d’un poids réel, ont un très fort pouvoir de polémique lorsqu’elles sont bien utilisées… Zbig comme nous l’avons compris, ou interprété, a raison : nous sommes dans l’ère de la communication, ou ère psychopolitique, et cela depuis un certain temps déjà. Comme nous l’avons souvent dit, dans cette nouvelle “ère”, la fonction antiSystème est variable, diverse et multiple, et peut s’emparer de médias et de messagers inattendus lorsque les circonstances s’y prêtent. En l’occurrence, Brzezinski joue un rôle antiSystème, aussi bien qu’un Alex Jones appelant aux armes. On ne demande son avis, ni à l’un, ni à l’autre, car ainsi en a décidé le système de la communication dans l’ère psychopolitique. Cela ne veut pas dire que la révolution est pour demain, cela veut dire que l’évolution vers la déstructuration et la dissolution du Système progresse toujours plus et accélère encore, plus que jamais.
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Erdogan, perdu corps et bien…
Le Premier ministre turc Erdogan a semblé s’engager d’une façon radicale dans la crise de Gaza et semblé, dans les un et deux premiers jours, devoir y jouer un rôle important. Cette impression s’est rapidement dissipée, pour être remplacée par celle d’une action d’une importance mineure, notamment au regard du rôle dirigeant de la crise qu’a tenu Morsi. Il s’agit bien entendu d’une question de perception, mais l’on comprend évidemment que cette perception joue un rôle fondamental dans cette époque dominée par la puissance du système de la communication. Au demeurant, la perception, éclairée par divers faits, reflète sans aucun doute une vérité de la situation d’Erdogan.
On donne ici, comme exemple de la situation de la perception deux sources ayant rassemblé des appréciations d’experts sur le rôle qu’a tenu Erdogan. On dispose ainsi d’un matériel de communication pour pouvoir mieux apprécier la position générale d’Erdogan, et tenter de l’expliciter. On découvre qu’Erdogan est critiqué dans tous les sens, à la fois pour avoir tenu un rôle effacé, à la fois pour n’avoir pas assez soutenu les Palestiniens et le Hamas d’une façon efficace, à la fois pour être trop anti-israélien…
• D’un côté, il y a une appréciation générale selon laquelle Erdogan s’est trouvé dans cette crise à la remorque de Morsi, tandis que son attitude durant ces quelques jours est perçue plutôt comme de la gesticulation sans beaucoup de substance. Cette appréciation est surtout sensible en Turquie même, selon un article du New York Times dont PressTV.com donne un résumé, ce 22 novembre 2012, article fait surtout de quelques citations d’experts et d’universitaires turcs.
«The analysts stressed that while Turkey became a vocal defender of Palestinians and a critic of the Israeli regime, “it had to take a back seat to Egypt on the stage of high diplomacy.” “Egypt can talk with both Hamas and Israel,” university professor Ersin Kalaycioglu said, adding, “Turkey, therefore, is pretty much left with a position to support what Egypt foresees, but nothing more.”
»The analysts also criticized Turkish Prime Minister Reccep Tayyeb Erdogan for being initially silent on the outbreak of the Israeli attacks on Gaza and being slow to address the offensive publicly. “While most of the region’s leaders rushed to the nearest microphone to condemn Israel, the normally loquacious prime minister was atypically mute,” said Aaron Stein from a research center based in Istanbul. Stein added that while Erdogan was touring a factory that makes tanks, Egypt President Mohamed Morsi had “put his stamp on world reaction by kicking out the Israeli ambassador and dispatching his prime minister to visit Gaza.”»
• Une autre source, le journaliste Tulin Daloglu, dans le quotidien Al Monitor du 20 novembre 2012, restitue, également au travers d’avis d’experts et d’universitaires, la perception de l’attitude et du comportement d’Erdogan vus d’Israël. Il s’agit d’appréciations très extrêmes et très hostiles, qui impliquent son ministre des affaires étrangères Davutoglu perçu comme une sorte de diabolus ex machina d’Erdogan (ce qui est peu aimable pour la force de caractère qu’on attribue de ce fait à Erdogan). L’article rappelle qu’Erdogan s’est signalé, durant la crise, par une rhétorique enflammée, dénonçant le 15 novembre Israël comme “un État terroriste” puis s’attaquant, le 20 novembre, aux USA et au bloc BAO («Leading with the US, all the West talks about a two-state solution. Where is it? They’re working to vacate Palestine in order to surrender it to Israel […] If we’re going to die, we shall do so as men do. This is not justice.»)
«…“Davutoglu may be right to condemn Israel for excessive use of force, but he also needs to call on Hamas to stop firing rockets into Israel. But he does not,” said Gareth Jenkins, a senior fellow at the Institute for Security and Development Policy. “The fact remains that, while Hamas is firing missiles into Israeli territory, Israel is much more likely to respond militarily. And any violence plays into the hands of extremists on both sides.” […]
»“As Erdogan cannot accept shelling against Turkey, we cannot accept shelling against our one million people in the south part of Israel.” Binyamin Fuad Ben Eliezer, former Israeli defense minister, told Al-Monitor on Nov. 15, just as the sirens went on over the Tel-Aviv area… […]
»[Erdogan] cannot give me conditions. He cannot sit in Turkey and tell me what to do,” says Ben-Eliezer. “Erdogan could have taken the position of one of the most important leaders in the area,” Ben Eliezer said. “I’m sorry that he took a very radical position against Israel.” Still, he does not consider — like many other Israelis — that the Turkish prime minister’s unequivocal alliance with Hamas, a militant group that is recognized by the US and European countries as a terrorist organization — goes as deep as challenging Israel’s right to exist.
»However, Ofra Bengio, a professor at Tel Aviv University, is confident that Turkey’s new position is just that. She argues that both sides have gone too far, and while focusing only on Israel’s mistakes may be politically rewarding for Erdogan, it should not hide Turkish foreign policy’s new attitude toward Israel of vengeance and punishment. “If they’re taking Hamas' position, then it’s quite clear that they’re aiming at the legitimacy [of Israel],” she told Al-Monitor. “Especially, take a look at Davutoglu. If you read his essays, for him, Israel does not exist.”
»Ben Eliezer concurs. “If you ask me where the big change was in [Erdogan's] behavior,” he said, the answer is “Davutoglu! It’s his entry as the foreign minister to the erea, and he was the one who no doubt influenced Erdogan totally against Israel. He has made many mistakes because so far, he could not gain anything.” Before then, he said, he had been able to build a close relationship with Erdogan such that they were able to share jokes and laughter together. He does not believe that Erdogan is anti-Semitic or personally anti-Israel…»
On est donc conduit à observer que, les unes dans les autres, ces appréciations donnent une image extrêmement défavorable du Premier ministre turc, cette image semblant désormais devoir être son nouveau “statut de communication” : un homme qui parle beaucoup, qui s’enflamme, qui agit peu, qui est de peu d’influence et auquel on prête de moins en moins d’attention ; un homme au point de vue anti-israélien extrémiste, mais selon l’influence de son ministre des affaires étrangères et non selon son propre jugement, ce qui implique de très graves doutes sur son indépendance d’esprit et son caractère. De quelque côté qu’on se place, et de quelque opinion qu’on soit dans ces diverses appréciations, le sentiment général sur Erdogan est défavorable : un homme à l’humeur incontrôlable, au caractère finalement faible et très influençable, préférant les mots et surtout les éructations à l’action…
Notre propre appréciation est que ce que nous nommons effectivement la “situation de la perception” d’Erdogan est injuste par rapport à ce qu’il a été et ce qu’il a fait jusqu’ici, – injuste, dans le sens où cela ne “lui rend pas justice”. En même temps, elle constitue un fait et, par là même, se justifie par elle-même et rend compte d’une vérité de situation, – justice ou pas, qu’importe. En d’autres mots, nous dirions qu’Erdogan a perdu, en un an et demi, le formidable crédit qu’il avait construit depuis 2009 par sa politique indépendante, quasiment “gaulliste” dans sa conception. Nous pensions, sans tout de même beaucoup d’espoir, qu’il pouvait, qu’il devait effectivement tenter de redresser cette “situation de perception” durant cette crise de Gaza-II (voir le 15 novembre 2012) : «Le même “Israel is saying… ‘F* You’” ne vaut-il pas également pour Erdogan, qu’on attendait en visite à Gaza, où il entendait affirmer la préoccupation turque pour la défense et l’intégrité des pauvres Palestiniens ? Que va faire Erdogan ? Va-t-il ménager une base arrière pour des “combattants de la liberté” volant au secours des Palestiniens ? Va-t-il affréter une “flottille de la liberté”, comme celle du printemps 2010, pour se rendre à Gaza, sous les bombes israéliennes ? Va-t-il menacer d’envahir Israël comme il menace d’attaquer la Syrie ?»
Le constat est clair et sec. Erdogan n’a pas réussi à “redresser cette ‘situation de perception’”, il a même encore perdu de son crédit. Cet homme semble avoir définitivement chuté avec l’affaire syrienne, dans laquelle il s’est engagé follement. L’indignité et l’illégitimité de l’affaire syrienne, dans le sens où il s’est engagé, a profondément modifié sa “situation de la perception”, nous dirions d’une façon quasiment structurelle qui n’est pas loin d’être irrémédiable. (Cela, d’autant qu’en même temps qu’il tentait cette maladroite “réhabilitation” avec Gaza-II, il continuait sa politique syrienne par son pire aspect, avec l’accord de l’OTAN d’envoyer des Patriot à la Turquie, cela qui met en évidence le stupide jeu des menaces [syriennes] inventées, et le non moins stupide alignement-asservissement de la Turquie aux structures les plus perverses du Système, l’OTAN avec les USA derrière et la quincaillerie technologique.) Erdogan a voulu s’inscrire dans le jeu du Système avec la Syrie, abandonnant la référence principielle d’une politique d’indépendance et de souveraineté, – laquelle suppose qu’on respecte chez les autres (chez les Syriens, certes) les mêmes principes (indépendance, souveraineté) auxquels on se réfère pour soi-même. Il a abandonné la puissance de la référence principielle pour la politique moralisatrice et belliciste que le Système inspire au bloc BAO en général. Ce faisant, il a été totalement infecté et subverti par le Système et s’avère manifestement trop faible pour s’en dégager, si encore il parvient à distinguer la nature et la puissance de l’enjeu.
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Droitisation de la droite
En dépit du marasme ambiant, trois signes positifs méritent d'être relevés ces jours-ci.
Commençons par l'affaire Depardieu. Dans les premiers jours de l'annonce de son exil fiscal, on aura certes entendu beaucoup de commentaires conventionnels hostiles : la classe politique semble juger à l'unisson que tout bon Français doit se laisser dépouiller docilement et béatement. De Gaulle ayant affirmé un jour que nos concitoyens lui paraissaient "des veaux", leurs mauvais bergers les tiennent pour des moutons, en attendant de les transformer en bœufs.
Et puis est venue la réaction virulente du comédien dans "Le Journal du Dimanche" de ce 16 décembre. Elle a manifestement convaincu la grande masse des électeurs de droite, et probablement au-delà : en témoigne le sondage réalisé par le site du Figaro qui tend à prouver que plus de 80 % des lecteurs de ce journal partagent la réaction de celui que nous avons tant aimé dans le rôle de Cyrano de Bergerac.
Ce point de vue, dès lors, a commencé à être relayé. Les dirigeants de l'UMP s'y sont employés sur des modes un peu différents, Mme Dati ne parlant pas exactement comme Mme Pécresse.
Deuxième motif de satisfaction, qui n'a curieusement pas été analysé jusqu'au bout : le carton plein de l'opposition au deuxième tour des élections partielles.
Les deux succès remportés par la droite dans les Hauts-de-Seine et dans l'Hérault ne se commentent pas : écrasants, en dépit de tous les dires d'experts et maléfices des fées Carabosse habituelles.
Plus intéressant à analyser : le dépassement au deuxième tour à Saint-Maur, maire centriste de la ville, par son rival droitier qu'il avait distancé au premier. Le candidat socialiste ayant été éliminé, là aussi quelle gifle, les électeurs choisissait librement et ils ont boudé le soutien apporté par la baudruche Borloo et par la noria des envoyés d'états-majors. L'étiquette UDI, quoiqu'elle fût lancée à grand renfort de publicité et de cautions morales n'intéresse pas encore le peuple souverain. Décidément la machine à perdre semblait enrayée.
Enfin la progression de la mobilisation, inattendue jusqu'alors en vue de "la manif pour tous" du 13 janvier a de quoi inquiéter ceux pour qui l'imposture décadentielle du prétendu "mariage pour tous" – enfin "pour tous" sauf pour le président de la république et sa délicieuse compagne, – était gagnée d'avance.
En regard le 16 décembre était annoncé comme le grand jour de la mobilisation des partisans de cette loi si contraire au droit naturel, si remarquablement dénoncée par le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim (1)⇓ et par la majorité des confessions religieuses de ce pays.
Or toutes les photos de cette manifestation tendent à prouver qu'elle enregistra ce qu'on appelle "un bide". Pierre Bergé gazouille le chiffre de 100 000 participants sur le site (2)⇓ consacré à cette indispensable fonction. Et "Le Monde", dont il détient une part du capital, va dans le même sens. Malheureusement le choc des photos diffusées par divers sites affreusement réactionnaires (3)⇓ prouve exactement le contraire de ce que les gros médiats voudraient nous laisser croire.
Non le peuple français ne veut pas de cette dénaturation du mariage et de la famille par l'État et j'espère qu'il le prouvera le 13 janvier.
Voilà : il y a bien longtemps que je ne crois plus au Père Noël et je ne cherche à vendre de l'optimisme hexagonal à personne, surtout pas à ceux qui suivent cette chronique depuis d'autres pays. Mais je tiens à signaler les coins de ciel bleu quand je les aperçois.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
notes
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- J'adresserai son texte à tous ceux de mes lecteurs qui ne l'auraient pas lu. Je crois indispensable de le faire circuler. Retenons-en ceci : "Ce que l’on oublie souvent de dire : L’amour ne suffit pas, même si la capacité des homosexuels à aimer n’est évidemment pas en cause. Aimer un enfant est une chose, aimer un enfant d’un amour structurant en est une autre.(...) le rôle des parents ne consiste pas uniquement dans l’amour qu’ils portent à leurs enfants. Résumer le lien parental aux facettes affectives et éducatives, c’est méconnaître que le lien de filiation est un vecteur psychique et qu’il est fondateur pour le sentiment d’identité de l’enfant. ⇑
- Où il déclare, le matin : "je manifesterai contre les réacs de gauche." Puis le soir : "Belle manif. Au moins 100.000. Dans la joie et la bonne humeur. On m'a demandé de tenir la banderolle ce que j'ai fait avec plaisir." ⇑
- cf. Nouvelles de France et le Salon Beige ⇑
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Après Richard Millet, Michel Onfray...
Nous reproduisons ci-dessous un article de Dominique Venner, prélevé sur son site et consacré à Michel Onfray. Cet intellectuel vient d’annoncer qu’à la suite de pressions insupportables il a préféré se retirer de lui-même de la direction de l’exposition Albert Camus, prévue à Aix-en-Provence à l’occasion du centenaire de la naissance de l’écrivain Prix Nobel. Après Aymeric Chauprade, Richard Millet il y a quelques jours, et certainement beaucoup d’autres méconnus, Michel Onfray est la nouvelle victime de la bien-pensance dictée par le pouvoir en place, quel qu’il soit. Dominique Venner livre à ses lecteurs son point de vue.
PolémiaNous sommes dans une période moins stagnante qu’il n’y paraît. C’est ce que révèle le torpillage soudain de l’exposition Albert Camus et la réaction vigoureuse du philosophe Michel Onfray, mis en cause dans Le Monde des 15 et 18 septembre 2012.
Auteur de nombreux essais rédigés d’une plume élégante et polémique, Michel Onfray s’est fait connaître d’un large public. Ce qui intéresse chez lui, ce sont des changements de perspectives dont atteste par exemple son livre récent sur Freud, Le crépuscule d’une idole (Grasset, 2010), un pavé de 600 pages asséné sur le crâne d’une des plus intouchables divinités de l’époque.
Onfray y décrivait sa propre évolution. Petit Normand pauvre, père ouvrier, mère faisant des ménages, « pas de vacances, jamais de sorties, aucun cinéma, ni théâtre ni concert bien sûr, pas de musées, pas de restaurants, pas de salle de bains, une chambre pour quatre, des toilettes dans la cave, pas de livres, évidemment… » Dès que l’occasion s’offrit, il se révéla pourtant dévoreurs de textes. Bac à dix-sept ans, études de lettres, professeur de philo dans un lycée technique pendant vingt ans, fondateur enfin de l’Université populaire de Caen en 2002.
Trois auteurs découverts très tôt, dit-il, l’ont marqué à jamais. Nietzsche, Marx et Freud. « Trois éclairs dans le ciel noir de mes années post-orphelinat ». Le premier, Nietzsche, lui apprenait que « le christianisme n’est pas une fatalité, qu’il y avait une vie avant lui et qu’on pourrait très bien accélérer le mouvement pour l’avènement d’une vie postérieure ». Du second, il conservait le souvenir ébloui du Manifeste communiste de 1848. Souvenir tempéré ensuite par la découverte de Proudhon et de la mauvaise foi de son concurrent. Exit donc Marx, au profit des libertaires français. Enfin, le troisième auteur, Freud : « Il me faisait découvrir que la sexualité pouvait se penser sans souci de Dieu ou du Diable… » Freud ouvrait les portes d’un continent inconnu. Mais délivré à des gamins en pleine évolution sexuelle, son message pouvait avoir des effets problématiques : « On nous demandait d’enseigner une matière éminemment combustible auprès d’âmes inflammables. J’ai un peu touché du doigt, là, le pouvoir dangereux des psychanalystes. J’ai alors développé une méfiance instinctive et viscérale à l’endroit de leur caste sacerdotale… »
En fin de son démontage de Freud, Onfray a rassemblé des notes, dont l’une concerne Albert Camus et Jean-Paul Sartre (p. 593-594) : « Albert Camus ayant dit la vérité sur la nature criminelle du régime soviétique dans L’Homme révolté s’est entendu dire par Sartre que le bon accueil de son livre par la droite invalidait l’ouvrage, laissant entendre par là que la vérité se trouve à gauche et l’erreur à droite… Camus répondit à Sartre : « On ne décide pas de la vérité d’une pensée selon qu’elle est à droite ou à gauche et encore moins selon ce que la droite ou la gauche décident d’en faire. Si enfin la vérité me paraissait être de droite, j’y serais »… Réaction d’Onfray : « Nous souffrons toujours de cette hémiplégie… Camus a montré le chemin : “Si enfin la vérité me paraissait être de droite, j’y serais”. Je consens à cette magnifique phrase. »
Cette pensée, justement, a servi d’introduction à l’essai de Michel Onfray publié chez Flammarion en 2012, L’Ordre libertaire, la vie philosophique d’Albert Camus. Sartre n’en sort pas grandi.
Cet essai ajouté à la dimension médiatique de Michel Onfray, ont fait que ce dernier a été sollicité pour diriger l’exposition Albert Camus prévue à Aix-en-Provence en 2013 (centième anniversaire de la naissance de l’écrivain). C’est là que l’actualité, soudain, nous rejoint.
Sur son site Twitter, le 14 septembre, Michel Onfray vient d’annoncer en effet qu’il renonçait à être le commissaire de cette exposition. Pourquoi ? Il faut savoir que l’actuelle ministre socialiste de la Culture, Aurélie Filippetti, avait soutenu contre Onfray la candidature de Benjamin Stora. Celui-ci est sans vrai rapport avec Camus, mais il est l’historien de la guerre d’Algérie que préfèrent le FLN algérien et les anciens « porteurs de valises ». Apprenant que son candidat était écarté, la ministre annonça qu’elle retirait tout soutien officiel à l’exposition…
L’affaire se corse quand on sait qu’en visite à Alger cet été, Michel Onfray n’avait pas pris de gants pour évoquer un passé brûlant : « Je vous rappelle, avait-il dit, que (pendant la guerre d’Algérie) ce sont les Algériens qui ont choisi la voie de la violence et sont à l’origine du plus grand nombre de morts du côté algérien ». On imagine les réactions devant ce rappel d’une vérité historique qui n’est pas bonne à dire !
Ripostant aux informations publiées dans la presse après la décision de Mme Filipetti, Michel Onfray a précisé dans Le Monde du 18 septembre qu’il se retirait de « cette pétaudière où se mélangent de façon déraisonnable les ego surdimensionnés, la chiennerie de la politique politicienne, les pathologies mentales, les intrigues de réseaux, le copinage d’anciens combattants d’extrême gauche reconvertis dans l’opportunisme social-démocrate, la niaiserie d’une ministre confondant usage public des crédits et punition idéologique […] Je bénis cette aventure de m’avoir fait découvrir cette nef de fous ! Mais je n’en suis plus… En France, l’atmosphère intellectuelle est toujours à la guerre civile… » C’était bien vu et bien dit.
Dans le même numéro du Monde (18 septembre), en p. 13, on apprenait au passage que Caroline Fourest, essayiste connue pour ses positions féministes, avait été prise à partie à la Fête de L’Humanité (le 15 septembre) alors qu’elle devait débattre du FN. L’incident a entrainé l’annulation du débat. Depuis plusieurs jours, le site « Oumma.com » [l’Oumma est la communauté des croyants] et les « Indigènes de la République » avaient appelé à interdire la présence de Caroline Fourest : « quelqu’un d’islamophobe n’est pas qualifié pour faire la leçon au FN ». De fait, son féminisme et son laïcisme avaient conduit Caroline Fourest à exprimer des réserves à l’égard d’un Islam trop présent en France à son gré. Voici encore un parcours à suivre. Nous sommes dans une époque où les anciens clivages sont bousculés.
Dominique Venner
Actualité, Réflexions
19 septembre 2012
http://www.dominiquevenner.fr/2012/09/apres-richard-millet-michel-onfray/ -
Mariage gay : les partisans perdent le match de la rue
Un mois après les manifestations des opposants au projet de loi, qui avaient mobilisé plus de 100.000 personnes dans toute la France, 60.000 militants, selon la police - 150.000, selon les organisateurs - ont défilé dimanche à Paris pour manifester en faveur du mariage homosexuel.
À l’appel de l’Inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans), le principal interlocuteur associatif du gouvernement sur l’homosexualité, de nombreuses associations, mouvements mais aussi familles et particuliers sont partis de la place de la Bastille pour se rendre au Palais du Luxembourg. « On veut le mariage, le veuvage et l’héritage, on veut l’adultère et la pension alimentaire », scandait les manifestants dans un cortège animé de sonos hurlantes.
« La symbolique de la Bastille est forte, c’est la place de la Révolution, la révolution des droits de l’homme et de la femme, celle de la République pour faire valoir l’égalité des droits », soulignait Patrick Bloche, père du pacs, maire du XIe arrondissement et député de Paris.
La veille, plusieurs milliers de partisans du projet de loi avaient défilé dans plusieurs villes de province. Aucun incident ou propos violents n’ont été relevés, comme le redoutaient les opposants au « mariage pour tous ». Ces derniers, qui organiseront une manifestation nationale le 13 janvier, avaient appelé les « anti » à ne pas faire de contre-manifestations « pour ne pas attiser les violences et la surenchère verbale ».
Mouvements féministes, jeunes de gauche, homoparents, pro-PMA, cathos gays, juifs, protestants… Sous des bannières et des slogans différents, tous revendiquaient « l’égalité totale des droits », résume Soizick, coprésidente du groupe juif gay et lesbien Beit Haverim. « Quand on paie nos impôts, on ne nous demande pas avec qui on couche, alors stop l’hypocrisie, on est tous citoyens, on veut tous avoir les mêmes droits », s’énerve Elizabeth, qui brandit une pancarte à l’attention de l’archevêque de Paris : « XXIII nous v’là ! » Militante PS, elle se dit très déçue de la gauche qui n’est pas claire sur ce projet. « On est là à devoir manifester, à quémander, à supplier pour que ce projet voie le jour, c’est inacceptable ».
« Pour toutes les libertés »
Pour Karine, venue exprès de Madrid où elle vit pacsée avec Mervi, « aucun débat ne devrait avoir lieu, il est le signe d’un manque de volonté de l’État ». « Le mariage homo aurait dû être automatiquement inclus dans la loi, sans donner la parole à tout le monde, car cela fait piétiner les choses, dit-elle. Si Mitterrand avait mis la peine de mort en débat, on y serait encore ».
Comme elle, beaucoup d’homosexuels venus manifester ne comptent pas se marier mais souhaitent « par principe, avoir le choix ». « J’ai été pacsé neuf ans, ça me suffit, dit Julien, accompagné de sa mère venue de Belfort. Mais comme le disent les banderoles, “je veux avoir le droit de ne pas me marier”. »
Les revendications de parentalité, avec l’adoption, la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA), occupaient de nombreuses pancartes. « Liberté, égalité, fécondité pour toutes et tous », disait l’une. « Deux papas, deux mamans, des parents tout autant et des droits maintenant », disait une autre. « Mieux vaut une paire de mères qu’un père de merde », lisait-on encore.
« Nous ne pouvons pas faire de distinction dans les droits, que ce soit la PMA, la GPA ou l’adoption, souligne Pierre Bergé, président du Sidaction et fondateur de Têtu. Moi je suis pour toutes les libertés. Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? C’est faire un distinguo qui est choquant ». Un récent sondage Ifop a révélé que 60 % des Français seraient aujourd’hui pour le mariage homo et seulement 46 % pour l’adoption.
Un groupe de familles homoparentales est venu avec ses enfants. Victor, 7 ans, une pancarte à la main, fait la moue. « Moi, je voulais pas venir. » Ses deux mères ne referont pas d’autres enfants, regrettant d’« avoir été obligées d’aller en Belgique pour faire ça ». Et Victor, il en voudrait des frères et sœurs ? « Moi, je préférerais en avoir un vrai. »
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Halte à l’hétérophobie !
Que cela plaise ou non, l’homosexualité est dans la nature. André Gide le démontrait courageusement et brillamment, il y a cent ans, dans son Corydon. Sous ce rapport, le macaque et le flamant rose n’ont rien à envier à l’homme, et réciproquement.
Il n’empêche que, dans la nature, il n’existe pour ainsi dire pas de filiation qui ne passe par la rencontre entre deux sexes, y compris chez l’escargot, discrètement mais indubitablement hermaphrodite, donc bisexuel parce que bisexué.
L’homme désireux de se prolonger par des enfants sait de longue date ruser avec la nature. Par le biais de l’adoption, ersatz social de la paternité. Depuis peu, le progrès de la médecine génétique lui a permis de recourir à des procédures et à des procédés qu’excuse la nécessité chez les couples stériles, mais qui ne s’expliquent dans les couples homosexuels que par l’aversion ou l’allergie pour l’autre sexe. Aussi bien, la procréation médicale assistée comme la grossesse pour autrui supposent l’instrumentalisation et la marchandisation d’êtres humains, femmes réduites au rôle d’utérus de location dont d’autres assureront le service après-ventre, hommes-donneurs utilisés comme pompe à sperme pour les besoins d’une gestation-service. [...]
Dominique Jamet - La suite sur Boulevard Voltaire
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N’en déplaise aux obsédés du désarmement citoyen
La cause est entendue : si la mère d’Adam Lanza n’avait pas possédé d’armes à feu, le massacre dans cette école du Connecticut dont le monde entier, horrifié, a découvert l’existence pour l’occasion, n’aurait jamais eu lieu. Ah bon !
Sans cette gorgone faite génitrice, Adam Lanza aurait été un jeune garçon comme les autres qui n’aurait jamais eu envie de zigouiller qui que ce soit. Rah bon !
Quel dommage fils si malheureux ait eu la très mauvaise idée de la trucider en premier… Si au moins elle avait survécue, elle aurait pu être clouée au pilori de l’infamie citoyenne… Faute de mère indigne, les tenants de l’interdiction de posséder des armes à feu en sont réduits à diaboliser des mentalités, un système, des traditions… On sent bien qu’ils enragent de ne pas tenir dans leurs serres médiatiques une victime expiatoire qu’ils pourraient charger de tous les péchés mortifères.
Rien ne vaut un Néron, un Napoléon, un Hitler en chair et en os… Même en jupon, ça fait l’affaire à merveille. Au diable le féminisme !
Alors, depuis la tragédie, ce ne sont qu’images de familles éplorées, suivies d’appels à interdire toute détention d’armes, de témoignages de témoins rescapés, suivi d’appels à abolir la loi autorisant l’achat d’armes, de photos de l’école envahie de policiers et même de militaires (bien que le tueur ait mis fin à ses jours, sans doute des fois qu’il la rejoue mort-vivant), de rappels dénonciatoires que les États-Unis autorisent les ventes d’armes, de la venue sur place du président Barack Obama, de condamnations obsessionnelles de la libre circulation des armes à feu, etc. etc. en boucle et toujours… La machine médiatique à formater les cerveaux est lancée à fond, brocardant méthodiquement des millions de tueurs en liberté, tous prêts à massacrer toute concentration humaine sans défense et de préférence enfantine…
Ces millions de tueurs sont les propriétaires d’armes à feu. Eux et eux seuls. Pas un commentaire, jamais, pour soumettre la possibilité, éventuellement, que les responsables d’une tuerie comme celle de cette école élémentaire de Sandy Hook soient d’abord ceux qui côtoyaient de près ou de loin Adam Lanza et qui ne se sont pas inquiétés plus que ça de ce garçon « (qu’)on remarquait parce qu’il ne parlait à personne et (qui) donnait l’impression d’avoir des difficultés à se connecter avec le monde extérieur. »(1)
Si sa mère porte une responsabilité dans le drame, c’est à l’évidence par une évidente inattention au comportement de son enfant… Qu’elle ait tenté de lui faire partager sa passion du tir n’a pas fait de lui un dingue, il l’était ! Et s’il n’y avait pas eu d’armes à feu chez lui, à sa portée, nul doute qu’il en aurait trouvé… ou trouvé d’autres moyens – ils sont innombrables ! – pour mener son sanglant rodéo dont on ne sait toujours pas, de la vengeance ou de l’acte existentiel, quelle en a été la véritable motivation.
Que l’on sache, la vente d’armes à feu n’est pas librement autorisée au royaume de Norvège… Cela n’a guère semblé gêner le sieur Anders Behring Breivik de faire un carton d’été assez spectaculaire sur l’île d’Utøya, en juillet 2011, à l’occasion d’un camp de la ligue des jeunes du Parti travailliste : 77 morts et 151 blessés…
La vente d’armes n’est pas non plus librement autorisée en France… mais 17 assassinats ont endeuillés la seule Île de Beauté en 2012 (l’année n’est pas terminée), ni ces quatre ou cinq dernières années, où une quinzaine de meurtres par an y ont été commis.(2)
En 2011, 20 règlements de comptes ont été recensés dans les Bouches-du-Rhône (29 victimes dont 16 morts), dont 15 à Marseille (23 victimes dont 13 morts)… Quant à La Kalachnikov « (elle) a quitté les terres de guérilla pour coloniser nos banlieues “sensibles”. Elle est devenue l’arme à posséder pour contrôler l’économie souterraine. Marseille n’est pas en reste, en témoigne le nombre de réglements de comptes avec ce type d’arme. »(3)
Mais bien sûr, il s’agit là de criminalité, diront les obsédés du désarmement citoyen ; pas d’acte terroriste sur fond de folie meurtrière… Dommage pour eux que le franco-algérien Mohammed Merah se soit illustré dans le genre : sept victimes dont trois enfants et six blessés…
De l’île d’Utøya à Toulouse jusqu’à Sandy Hook, quelles que soient les facilitées pour cela, les tarés trouvent toujours à acquérir ce dont ils ont besoin pour accomplir leurs pulsions meurtrières. Ils n’ont jamais besoin d’une maman apprentie armurière pour cela. De parents moins autistes, de proches plus attentifs, de médecins plus professionnels, de professeurs des écoles plus responsables, si !
De médias moins manipulateurs aussi.
Philippe Randa http://francephi.com
Notes
(1) Selon les déclarations de la chauffeuse du bus scolaire qui a conduit l’intéressé au collège pendant plusieurs années, Libération, 16 décembre 2012.
(2) « La violence nationaliste (est) en effet peu meurtrière, si on enlève certains épisodes de règlements de compte entre nationalistes. La nouveauté, c’est qu’on tue beaucoup plus. Il y a une sorte d’habitude, de “routinisation” des homicides, particulièrement en Corse-du-Sud et dans la ville d’Ajaccio » , explique Xavier Crettiez, professeur de sciences politiques, Le Figaro, 17 novembre 2012.
(3) « Meurtres à Marseille : la cité phocéenne est-elle devenue le nouveau Chicago ? », www.lexpress.fr, 4 septembre 2012.
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Syrie : les rebelles soutenus par les démocraties occidentales obligent des enfants à décapiter des prisonniers
Une vidéo diffusée la semaine dernière sur Youtube montre un groupe de rebelles syriens qui oblige un enfant à décapiter un officier capturé dans la ville de Homs.
Dans cette vidéo, on y voit plusieurs rebelles syriens encourager un enfant à couper la tête d’un soldat avec une machette, tandis que l’officier de l’armée est ligoté, gisant au sol, la tête contre un parpaing.
On peut également voir le cadavre d’un autre corps sans tête, sans savoir si celui-ci fût également tué par cet enfant.
Attention, images choquantes :
Ce n’est pas la première fois que les rebelles syriens sont impliqués ou accusés de crimes. Dernièrement, l’organisation Human Rights Watch signalait dans son dernier rapport que des adolescents syriens sont envoyés au combat par l’Armée syrienne libre. Des recrutements qui, s’ils étaient avérés, constituent un crime de guerre.
Il y a quelques mois, à Alep, des postiers étaient jetés depuis le toit d’une poste.
Enfin, il y a plusieurs semaines, la BBC censura un reportage où les rebelles de l’ASL utilisent des prisonniers pour commettre des attentats suicides à leur insu.
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Le combat anti-impérialiste de l’Etat-nation et du peuple syriens est celui de l’ensemble des peuples du monde
Par Claude Beaulieu et Geneviève Blache, membres de la direction du Comité Valmy*
La situation en Syrie résulte pour l’essentiel d’une agression extérieure
La Syrie est en état de guerre latent avec Israël et les Etats-Unis depuis des décennies.
La crise paroxystique actuelle, imposée par les dirigeants états-uniens, atteint un niveau de cynisme dans la barbarie et le viol de la légalité internationale rarement égalé dans la longue suite d’ingérences, d’agressions et de guerres qu’ils mènent sans interruption, notamment depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Cet irrespect continu de la légalité internationale et de la Charte des Nations Unies a conduit les dirigeants états-uniens à ne plus tenir compte, de plus en plus souvent, des usages et des règles diplomatiques dans les relations entre Etats souverains, que la civilisation a historiquement construits au cours des siècles. Ce choix de la loi de la jungle en matière géopolitique est totalement approuvé et reproduit par leurs vassaux occidentaux, parmi lesquels les Sarkozy, Fabius, Hollande et Juppé sont aujourd’hui les plus zélés.
Cette réalité concrète qui s’aggrave au fil des ans et que nul anti-impérialiste ne peut ignorer, a imposé à la Syrie souveraine de se doter d’un pouvoir d’État particulièrement solide, certes imparfait et non dépourvu de défauts, mais qui lui a permis de se maintenir et de rester aujourd’hui le seul pays arabe laïque véritablement indépendant du Moyen-Orient, capable de résister au vandalisme euro-atlantique, sioniste et occidentaliste, qui assassine en symbiose avec l’islamisme radical le plus rétrograde.
Refusant la vassalisation ou le démantèlement de leur pays, le gouvernement anti-impérialiste de la République arabe syrienne et le peuple qui, majoritairement, le soutient activement, mènent aujourd’hui une lutte acharnée dans laquelle ils résistent opiniâtrement à une guerre d’agression extérieure. Celle-ci, prévue et préparée de longue date par les différentes administrations états-uniennes, est menée par une alliance qui associe les forces conjuguées des barbaries occidentaliste et sioniste avec celle des mercenaires djihadistes wahhabites, salafistes et takfiristes.
Dans cette agression, le poids spécifique des collabos de l’armée « syrienne libre » est secondaire par rapport à celui des bandes terroristes venues de l’étranger. Ils apparaissent comme une force d’appoint dont le rôle est de faire illusion, de donner une couleur locale et à servir d’alibi syrien à une intervention extérieure.
Malgré la gravité de l’ingérence euro-atlantique et l’inhumanité de cette guerre d’agression financée par les milliards du Qatar et de l’Arabie saoudite, malgré les trahisons rémunérées ou l’occupation partielle du territoire national par Israël qui prétend annexer le plateau du Golan, les Syriens, sous la conduite de leur gouvernement légitime, se sont tout de même engagés dans un processus difficile de démocratisation de leur société, conjugué avec le développement de la résistance pour l’indépendance, la souveraineté, la laïcité et le refus de la guerre civile interconfessionnelle.
Depuis près de deux ans, nous assistons à la recherche d’un renforcement méthodique de la souveraineté populaire en Syrie, à l’inverse de ce qui se passe en France comme dans les autres pays vassalisés de l’Euro dictature, dans lesquels les oligarchies financières détruisent les Etats-nations, la démocratie et la souveraineté des peuples, tout en imposant à ceux-ci une régression sociale qu’elles aggravent en permanence.
Dans son discours du 30 mars 2011 devant l’Assemblée du Peuple, le président Bachar Al Assad a manifesté une volonté réformatrice que depuis, il n’a cessé de mettre en pratique par étapes, en dépit des obstacles que le contexte de guerre multiplie inévitablement dans le domaine particulièrement complexe du développement des libertés démocratiques.
Une résistance patriotique accompagnée d’un processus de réformes démocratiques
Soulignons-en notamment les étapes suivantes :
En juillet 2011, le parlement syrien a établi le pluralisme politique, et rendue légale l’existence de partis d’opposition, dirigés par des responsables dont certains ont été emprisonnés à une autre époque.
Le 26 février 2012, une nouvelle Constitution syrienne a été adoptée par référendum avec 89,4% de oui et la participation de 57,4% du corps électoral, malgré la situation marquée par les massacres, les attentats et les menaces terroristes. Cette Constitution, en abolissant la suprématie autoritaire du parti Baas au pouvoir depuis un demi-siècle, a été voulue par Assad qui a manifestement entrepris de faire évoluer un système politique dont il tend à se différencier au profit de la promotion d’un vaste rassemblement patriotique, permettant de mettre fin à la guerre et de conduire et d’approfondir la réforme annoncée.
Le 7 mai 2012, des élections législatives ont été organisées. Elles ont connu une participation de 51,36%, chiffre important compte tenu du contexte difficile. Si le bloc Unité nationale soutenant le président Bachar al-Assad a remporté ces élections, il convient de noter que des membres de l’opposition démocratique ont été élus, ce qui représente une avancée significative dont on peut prévoir qu’elle aura des suites.
Le 23 juin 2012, un nouveau gouvernement a été constitué en Syrie, dans lequel ont été intégrés deux membres de l’opposition fidèles à la nation : Qadri Jamil et Ali Heidar, qui président le Front populaire pour le Changement et la Libération, créé en juillet 2011 (ce mouvement, rassemblant des communistes et des patriotes progressistes, a participé aux élections législatives du mois de mai ; il agit pour des réformes tout en condamnant la violence et en s’opposant à toute intervention ou ingérence étrangère).
Qadri Jamil, élu de l’opposition démocratique à l’Assemblée du Peuple (élections législatives du 7 mai), provenant de la mouvance communiste, a été nommé vice-premier ministre pour les Affaires économiques, ministre du Commerce intérieur et de la protection des consommateurs, tandis qu’Ali Haïdar est devenu ministre d’Etat pour les Affaires de la Réconciliation nationale, charge à partir de laquelle il apporte depuis une contribution particulièrement utile au rassemblement populaire.
Les 22 et 23 septembre 2012, le congrès d’une coordination de l’opposition regroupant 20 partis et des cadres politiques de l’opposition a pu se tenir à Damas, en présence notamment des ambassadeurs de Russie et de Chine.
A différentes reprises le Président syrien a préconisé un dialogue national avec l’opposition démocratique, afin de rechercher une possible solution politique consensuelle à la crise…
C’est bien, il faut le souligner, cette opposition récemment reçue à Moscou qui continue à refuser jusqu’ici des pourparlers patriotiques. Elle est stimulée dans ce refus du débat souverain, par les ingérences et les manipulations des provocateurs occidentaux du type Juppé-Fabius, ce dernier allant jusqu’à appeler au meurtre du chef de l’Etat syrien.
Le général libanais Michel Aoun, président du courant patriotique libre libanais, a pu récemment affirmer avec pertinence que la Syrie est « plus proche de la démocratie que n’importe quel pays arabe ». Il a mis d’ailleurs en garde contre un renversement du régime d’Assad qui constituerait « un prélude à une guerre mondiale ».
Un patriote laïque et réformateur, un combattant anti-impérialiste de stature internationale
Homme d’Etat charismatique, courageux et opiniâtre, le Président de la République arabe syrienne apparaît dans le monde aux esprits libres, émancipés de la pensée unique, comme un dirigeant anti-impérialiste conséquent, de la stature des dirigeants qui ont marqué la lutte anti colonialiste du 20ème siècle.
- Le président Bachar al-Assad discute avec des civils et avec des soldats de l’Armée arabe syrienne au cours d’une visite dans le quartier de Baba Amr, à Homs, le 27 mars 2012.
- Photo : Agence SANA
Il conduit, dans des conditions différentes, un combat manifestement solidaire avec celui d’Hugo Chavez et du peuple du Venezuela, pour ne prendre qu’un exemple. Les anti-impérialistes qui, dans le monde, n’ont pas accepté la diabolisation de Fidel Castro ou de Chavez par les médias occidentaux prostitués, ne doivent pas davantage endosser la fausse image d’un Bachar al-Assad autocrate sanguinaire que tend à imposer la guerre idéologique.
Manifestement, Bachar al-Assad est soutenu par la majorité des Syriens ; il apparaît comme le plus apte à construire la victoire militaire et politique sur les agresseurs impérialistes et leurs collabos et mercenaires. Il est aussi le plus déterminé à rassembler le Peuple-nation syrien agressé autour d’une politique réformatrice de défense de la souveraineté et de l’indépendance nationales, d’essor des libertés démocratiques et de progrès.
Ne faut-il pas considérer en outre, que le combat imposé à la Syrie, à son gouvernement et à son peuple patriote, place objectivement cet Etat-nation à l’avant-garde de la défense de la cause des peuples du monde ?
La Syrie souveraine est en réalité un avant-poste stratégique de la lutte contre l’asservissement des nations et pour la liberté de l’ensemble des peuples du monde. Ceux-ci sont aujourd’hui tous vassalisés, opprimés ou sous le coup de la menace états-unienne d’agression et de guerre, relayée par le bloc euro-atlantique et occidentaliste et ses divers agents.
Si, ce que nous ne croyons pas, la Syrie anti-impérialiste et laïque venait à tomber, cela représenterait manifestement une défaite de l’Iran, de la Russie et de la Chine. La Syrie résistante est un verrou qui, d’une certaine façon, protège ces pays dont elle retarde l’agression programmée. Ces trois pays sont en effet aujourd’hui encerclés par de multiples bases militaires, et visés par des dispositifs bellicistes divers aux mains des dirigeants étasuniens qui installent aussi, nous le savons, des systèmes antimissiles avec la prétention de se rendre invulnérables.
La Syrie et son peuple triompheront, nous en sommes convaincus, de la sauvagerie états-unienne. Mais dans le cas contraire, il s’agirait aussi de notre propre défaite, celle de tous les citoyens pacifiques du monde, celle de l’ensemble des peuples et des nations opprimés et vassalisés. Comme l’a souligné avec d’autres le général Aoun, cela ouvrirait le chemin vers une nouvelle guerre mondiale.
C’est le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes qui se joue en Syrie et pas seulement celui du peuple de ce pays.
L’avenir de l’Etat syrien, le choix de ses dirigeants qui relèvent exclusivement de la souveraineté populaire et de l’indépendance nationale, doit être décidé en Syrie et, nulle part ailleurs, ni à Washington à Tel Aviv, Paris ou dans toute autre capitale.
La question sociale et la question nationale sont inséparables
Les communistes et les progressistes syriens ont dénoncé des privatisations et à travers elles, l’influence envahissante ces dernières années, du FMI et du néolibéralisme sur la politique économique du pays, en même temps que leurs conséquences antisociales, qui ont provoqué un mécontentement populaire naturellement exploité par l’opposition – légitimement ou de manière démagogique.
L’actuelle recherche, dans le peuple syrien, d’une démarche de rassemblement autour de la préservation de l’Etat-nation laïque permettant de triompher de la guerre d’agression, sera peut-être l’occasion pour les patriotes de conjuguer l’intérêt national, la souveraineté populaire, le développement des libertés démocratiques avec une politique de reconstruction économique incluant le progrès social.
Cette situation particulière n’est pas sans rappeler le cheminement héroïque qui a conduit pendant la Seconde Guerre mondiale, à la constitution en France du Conseil national de la Résistance et à l’élaboration de son programme.
* Le Comité Valmy est une organisation française pluraliste : Claude Beaulieu y appartient à la sensibilité communiste, Geneviève Blache est gaulliste, elle anime aussi le collectif Résistance et Renouveau Gaullien.