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anti-national - Page 1230

  • Les conséquences de la loi Taubira, par Bernard Lugan

     L’on croyait avoir tout vu à propos de la repentance ! Or, au moment où, à Gorée, François Hollande se couvrait la tête de cendres (voir mon communiqué du 12 octobre), le cabinet du Premier ministre français reconnaissait qu’il avait été demandé à un « collectif » d’associations de « faire des propositions sur ce qui peut être fait en termes de réparations ». Rien de moins ! Français, à vos portefeuilles…

    Peut-être pourrait-on suggérer à Monsieur le Premier ministre de mettre particulièrement à contribution les habitants de sa bonne ville de Nantes, elle qui fut une capitale de la Traite et dont les électeurs apportent régulièrement leurs suffrages au parti socialiste…

    La question des réparations est régulièrement posée depuis que, sous un Président de « droite » et un Premier ministre de gauche, les députés votèrent à l’unanimité et en première lecture, la loi dite « Taubira », loi qui fut définitivement adoptée le 10 mai 2001.

    Jacques Chirac décida ensuite que ce même 10 mai, serait désormais célébrée la « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions ». Cette décision plus qu’insolite rompait avec une sage pratique voulant, sauf exception, que des dates du passé soient toujours choisies pour célébrer les évènements historiques. Or, avec le 10 mai, ce fut une date du présent qui allait permettre de commémorer des évènements du passé.

    Pourquoi ne pas avoir choisi le 27 avril, date anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France (27 avril 1848) pour célébrer cette « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » ? L’air du temps y fut naturellement pour quelque chose…

    Il est d’ailleurs proprement stupéfiant de devoir constater que, littéralement couchés devant le politiquement correct, tous les députés de « droite », je dis bien TOUS, votèrent cette loi qui ne dénonce pourtant qu’une seule Traite esclavagiste, celle qui fut pratiquée par les seuls Européens, loi qui passe sous silence le rôle des royaumes esclavagistes africains et la traite arabo-musulmane. L’ethno-masochisme de nos « élites » semble sans limites !

    Quelques années plus tard, Christiane Taubira a osé déclarer qu’il ne fallait pas évoquer la traite négrière arabo-musulmane afin que les « jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express du 4 mai 2006) !

    L’énormité de la demande concernant les réparations est telle que le gouvernement va nécessairement devoir clarifier sa position. Il est même condamné à le faire devant l’impopularité et l’incongruité d’une telle démarche. Mais, harcelé par les groupes de pression qui constituent son noyau électoral, il va devoir donner des compensations « morales » aux « associations » concernées. Nous pouvons donc nous attendre à une nouvelle rafale de mesures de repentance.

    Voilà comment l’histoire est violée et comment le totalitarisme liberticide se met en place. Lentement, insidieusement, mais sûrement.

    Bernard Lugan 14/10/12 via http://www.reseau-identites.org/

  • Bienvenue dans la « zone libérée » d’Alep par Thierry Meyssan

    Grâce au soutien logistique de la France, les nouvelles autorités de la « zone libérée » d’Alep sont en train d’installer une dictature religieuse inspirée du modèle saoudien. La réalité est bien éloignée des discours lénifiants des présidents Sarkozy et Hollande sur la défense de la liberté et la promotion de la démocratie.

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    Bureaux du « Comité pour ordonner le Bien et  prohiber les actes impies » à Alep.

    Le gouvernement français assure être en contact permanent avec les représentants des « zones libérées » en Syrie et leur fournir une aide logistique. Il déclare également œuvrer à ce que la révolution ne soit pas détournée par des islamistes.

    Cependant, la Coalition nationale, qui avait été saluée comme représentant à la fois l’opposition de l’extérieur et celle de l’intérieur, a été récusée par le Comité révolutionnaire d’Alep qui a instauré un gouvernement islamique dans la « zone libérée » [1].

    Le gouvernement français n’a pas clarifié sa position. Il n’a pas indiqué avoir suspendu son aide logistique (à la fois humanitaire et militaire « non létale ») à la « zone libérée » d’Alep, bien que celle-ci soit clairement aux mains des islamistes et qu’ils aient dénoncé la démocratie comme « un complot de l’Occident ». On se souvient que la France avait soutenu l’Émirat islamique de Baba Amr et que François Hollande a reçu en grande pompe plusieurs de ses dirigeants en fuite, le 6 juillet 2012 à Paris.

    Il est difficile de se faire une idée précise de ce qui se passe à Alep, où trois quartiers de la banlieue (pas de la ville elle-même) sont désormais sous contrôle de groupes armés. Contrairement à Baba Amr (Homs), dont la population s’était enfuie lorsque un Émirat islamique y avait été proclamé, une partie des habitants serait restée sur place et soutiendrait les nouvelles autorités. Le tri semble d’abord s’être opéré selon des critères ethniques, la population choisissant de rester étant principalement turkmène. Puis, les hérétiques (sunnites soufis, chiites, y compris les druzes, alaouites et ismaélites) et les infidèles (chrétiens) ont été expulsés et leurs biens confisqués.

    Les troupes gouvernementales n’osent pas donner l’assaut de peur de provoquer un bain de sang et de nouvelles destructions. En une semaine, une nouvelle vie a commencé à s’organiser.

    Quoi qu’il en soit, les autorités « révolutionnaires » viennent de créer un Comité pour ordonner le Bien et prohiber les actes impies et, le 22 novembre, de publier leur premier acte législatif, dont nous donnons ici la traduction exhaustive :

    « Au nom de Dieu clément et miséricordieux,
    Les troubles qui secouent notre nation islamique ne doivent pas surprendre. Elle fait face aux dilemmes et aux épreuves qui l’entourent. Chaque nuit est plus sombre que la précédente. Les temps sont critiques. Le moment est difficile.
    Nous voyons certains de nos frères se dirigeant aveuglément dans les ténèbres. On dirait qu’ils se pressent vers leur malheur, tombant aux genoux de l’Occident sans réfléchir, courant vers le vide, pensant que le mode de vie des infidèles est le sommet de la culture, leurs mœurs la base du développement, et leurs idées la source de lumière, sans la moindre étude, ni quête.
    La charia et les faits montrent que ce point de vue est illégitime et impur. Des Fatwas ont été délivrées en ce sens par les plus grands cheikhs de notre nation : leurs saintetés Abd al-Aziz ibn Abd Allah ibn Baaz [2], Abdul-Azeez ibn Abdullaah Aal ash-Shaikh [3], Muhammad ibn al Uthaymeen [4], Abdullah Ibn Jibreen, [5], Saleh al Fawzan [6], Bakr abu Zayd [7], Abdullah bin Ghailan et bien d’autres.
    Par exemple, combien de femmes vertueuses ont été déshonnorées ? Et combien de jeunes filles libérées [par l’islam] ont été offensées dans leur dignité lors d’accidents de la route ? L’un marchandant pour son honneur, l’autre prenant avantage de sa faiblesse, le troisième jouant avec ses émotions… surtout lorsqu’il sait que la pauvre fille est embarrassée par la situation et ne veut pas que son mari ou son tuteur en soit informé.
    C’est pourquoi le Conseil militaire et le Conseil civil provisoire d’Alep ont donné ces explications aux habitants d’Alep et ont décidé qu’il est interdit aux femmes de conduire. Toute personne contrevenant sera punie jusqu’à ce qu’elle renonce, au besoin par l’usage de la force. Le
    Comité pour ordonner le Bien et prohiber les actes impies est chargé de l’application de la présente. »

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    On constate que la décision est exclusivement motivée par des références aux interprètes saoudiens du Coran.

    Bien que le 24 novembre soit en France la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la ministre française des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, n’a pas commenté cette grande avancée « révolutionnaire ».

    Par ailleurs, le Comité pour ordonner le Bien et prohiber les actes impies a mis en place une police chargée d’appeler les habitants d’Alep à la prière et de punir ceux qui ne s’y rendent pas.

    Dans la vidéo ci-dessous, on voit un de ces policiers rappelant aux habitants leurs devoirs de bons musulmans.

    Thierry Meyssan  http://www.voltairenet.org

    [1] « Les groupes armés d’Alep s’engagent pour un État islamique », Réseau Voltaire, 20 novembre 2012.

    [2] Abd al-Aziz ibn Abd Allah ibn Baaz (1910-1999), ancien grand mufti d’Arabie saoudite. C’est lui qui édicta la fatwa interdisant aux femmes de conduire en Arabie saoudite. C’est également lui qui autorisa le déploiement de troupes infidèles dans la péninsule arabique lors de Tempête du désert. Il est par ailleurs célèbre pour avoir professé que le soleil tourne autour de la terre et non l’inverse. Cependant, il changea d’avis lorsque le prince Sultan ben Salman acheta une place dans le vol de la navette spatiale Discovery (au passage, je ne résiste pas au plaisir de vous rappeler que le prince Sultan s’est plaint qu’il n’était pas possible en vol de se positionner durablement en direction de La Mecque).

    [3] Abdul-Azeez ibn Abdullaah Aal ash-Shaikh est l’actuel grand mufti d’Arabie saoudite. C’est lui qui ordonna la destruction du Dôme vert (la sépulture du prophète Mahommet) ainsi que de toutes les anciennes églises d’Arabie, au motif que ces monuments sont l’objet de cultes idolâtriques.

    [4] Muhammad ibn al Uthaymeen (1925-2001) fut l’un des principaux maîtres salafistes d’Arabie saoudite.

    [5] Abdullah Ibn Jibreen (1933-2009), maître saoudien. Il considérait les chiites comme des hérétiques et appelait à leur expulsion hors de la terre d’islam.

    [6] Saleh al Fawzan est l’ancien président de la Cour suprême de Justice d’Arabie saoudite.

    [7] Bakr abu Zayd est l’ancien Procureur général d’Arabie saoudite. Il est mort en 2008.

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  • Non, le «bio» ne peut nourrir le monde !

    Alors que le Salon de l'Agriculture ouvrait ses portes à Paris dans un climat rendu morose par le renchérissement des prix agricoles et ses répercussions sur le fameux « panier de la ménagère », l'Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), appendice de l'ONU, découvrait l'état catastrophique de la planète après un demi-siècle de pillages ... auxquels elle n'est pas étrangère. N'est-ce pas le système mondialement planifié, appuyé sur le productivisme et la prolifération alimentaire génératrice de stocks gigantesques, qui a conçu des procédés de redistribution assurant la survie contre-nature de milliards d'individus, esquivant ainsi la régulation naturelle des flux démographiques ? Ce processus a conduit à l'impasse actuelle. Bientôt sept milliards d'habitants et 9 à l'horizon 2050.

    Jusque-là on nous assurait qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter : la technologie garantirait une croissance des productions alimentaires en rapport avec l'essor démographique. On pourrait même, clamait-on, nourrir 13 milliards de personnes. Tout ne serait qu'affaire de redistribution ! Las, de toutes parts montent d'alarmistes prévisions.

    La raréfaction des énergies fossiles, dans une économie mondiale où la croissance industrielle débridée, est le moteur de la survie du système, pose soudain de gigantesques interrogations. Nourrir neuf milliards de terriens requiert l'utilisation d'eau, de biotechnologies, de machinisme, de dérivés pétroliers et de carburants en nombre, en puissance et en quantité accrus. Or au-delà des pénuries il apparaît que les dégradations à l'environnement commises par ces technologies au cours des dernières décennies sont irrévocables tandis que la stérilisation des sols s'étend sur des millions d'hectares. Non seulement les productions ont cessé de croître mais elles diminuent. Les « clubs des 100 (quintaux de blé hectare) » ont des difficultés à recruter. Loin de pouvoir nourrir les populations émergentes, de plus en plus nombreuses à vouloir leur part du gâteau, il devient évident que les terres, arables en général, irrémédiablement détruites au cours du XXe siècle, sauf à être rapidement «régénérées», seront incapables de réaliser l'effort de production que la ruche humaine entend leur imposer.

    Afin d'inciter les plus gros consommateurs - majoritairement les Blancs - à se restreindre, au risque de faire capoter l'économie mondiale actionnée par l'endettement et le gaspillage, on les terrorise avec les gaz à effet de serre supposés responsables d'un réchauffement induisant une sécheresse qui ajouterait aux pénuries alimentaires. Attisé par le typhon médiatique, le bobard marche. Mais il ne résoudra rien, s'il peut faire gagner du temps à ceux qui redoutent avant tout la prise de conscience des peuples !

    ENTRE STÉRILISATION CHIMIQUE ET FAMINE

    C'est ainsi que la FAO vient de publier une étude intitulée « Agriculture biologique et sécurité alimentaire ». selon laquelle l'agriculture bio qui, prétend-elle, couvrirait 31 millions d'hectares dans 120 pays pour un marché global de 40 milliards de US$, devrait voir « intégrer ses objectifs et ses actions dans les stratégies nationales de développement agricole et de réduction de la pauvreté » des gouvernements. Outre l'évidente fausseté des chiffres - quels contrôles sont exercés sur la plus grande partie de ces 31 millions d'hectares ? -, on peut s'interroger sur l'utilisation immédiatement faite de cette annonce par les écologistes qui assurent péremptoirement que « l'agriculture biologique pourrait nourrir le monde ».

    On voit bien quelle manœuvre se dessine. L'agriculture productiviste et industrielle, ni durable ni supportable, étant condamnée avec raison, comment nourrir les milliards d'être humains qu'annoncent les statistiques ? A l'évidence, si on ne le dit pas ainsi, il n'y a plus de choix qu'entre l'apocalypse chimique et la famine. Les baudruches du genre « agriculture raisonnée » ont eu tôt fait de se dégonfler, ne ralliant que quelques milliers d'opportunistes. Aussi essaie-t-on de faire croire que cette agriculture "bio", dénoncée il n'y a guère encore par les mêmes progressistes, serait la panacée de nature à sauver le monde. Limitation des carburants fossiles, proclame la FAO, retour à la biodiversité avec rotation de cultures, proximité de la main-d'œuvre et des services, réduction des endettements dus aux achats très coûteux d'engrais et pesticides. C'est beau comme l'antique.

    De surcroît plusieurs études, émanant d'organismes technologiques et scientifiques hautement respectables, arrivent, providentiellement, pour montrer que, contrairement aux affirmations des pessimistes qui soulignent la moindre productivité du "bio", celui-ci aurait fait la preuve, dans les pays en développement, d'une bien meilleure efficacité que l'agriculture productiviste mécanisée et chimique. L'égalant dans les pays industrialisés.

    Au phytogénéticien suédois Norman Borlaug, couronné hier d'un Prix Nobel pour avoir imposé en Inde l'imbécile «révolution Verte», qui proteste que « nous n'allons pas nourrir 6 milliards d'êtres humains avec des engrais biologiques » (lesquels d'ailleurs ont pratiquement disparu), au chimiste anglais John Emsley, sommité mondiale en matière de toxicité chimique, qui assure qu'une conversion planétaire à l'agriculture biologique provoquerait environ 2 milliards de morts, s'oppose un déferlement de néo-écolos pour lesquels la "bio" banalisée et industrialisée sauvera le monde.

    DES MILLIONS D'HECTARES DÉVASTÉS

    Ainsi, Bill Liebhardt, chercheur de l'Université de Californie, affirme avoir fait produire à du maïs biologique 94 % d'une récolte conventionnelle, 97 % à du blé biologique, 94 % à du soja. Et 100 % à une tomate biologique. De telles mesures, réalisées en laboratoire, n'ont toutefois aucune valeur réelle. N'est-ce pas ce même type de manipulations qui en un siècle ont conduit au gigantesque fiasco de l'agriculture chimique ? Dans la meilleure des hypothèses - et c'est le cas d'une étude menée par l'Institut de Recherche Suisse pour l'Agriculture Biologique ou d'une compilation, réalisée à partir de 200 études faites en Europe et aux Etats-Unis, par Per Endersen de l'Université Cornell-, l'agriculture biologique atteindrait 80 % de la production chimique. Et on ne discutera pas ici du processus inéluctable de dégradation causé par cette dernière. Non plus que de la certitude qu'un jour l'agriculture bio produira en effet plus que l'autre en train de s'autodétruire. On ne s'étendra pas non plus sur les terribles mises en garde de Lydie et Claude Bourguignon (1) : il faut un hectare de culture par habitant pour nourrir les économies développées quand chaque terrien ne dispose plus que de 2 600 m² de terre cultivée.

    Alors que chaque année l'érosion dévaste dans le monde la superficie d'une France, trente mètres de limon s'entassent sous le béton et le bitume de Roissy. Combien de générations faudra-t-il pour réanimer une terre épuisée par la chimie et le machinisme ?

    VERS LA GRANDE FAMINE ?

    On rappellera en revanche - ce qui échappe aux têtes d' œuf mondialistes - que l'agriculture biologique, véritable sacerdoce, capable en effet de rendements voisins de ceux réalisés par la chimique, exige un savoir-faire exceptionnel, de grandes connaissances techniques et un déchiffrage intuitif de la nature. Ce que ne possèdent plus les agriculteurs modernes couverts de diplômes artificiels, et que n'ont jamais su les paysans du Tiers-Monde sur lesquels on se repose pour la vulgarisation de cette pointilleuse technologie. Après avoir depuis un demi-siècle convaincu l'esprit public citadin de la crasse stupidité du bouseux, il est difficile aujourd'hui de faire admettre au plus grand nombre qu'il n'est pas à la portée du premier venu de produire une alimentation saine, sans chimie et sans gigantisme technologique, et d'élever avec doigté des troupeaux sans antibiotiques, hormones ni compléments de synthèse.

    On peut douter qu'avec une telle surpopulation globale, quelque mécanisme puisse empêcher la Grande Famine. En tout cas, pour que l'agriculture biologique puisse nourrir la planète, faudra-t-il encore trouver les millions de magiciens indispensables à cette contre-révolution. Ainsi que les sages capables de les instruire. Et ça c'est la quadrature du cercle.

    (1) Claude Bourguignon Le Sol, la Terre et les Champs, éd. Le Sang de la Terre. Epuisé. Réédité en février 2008. Voir aussi toute l'œuvre du Japonais Masanobu Fukuoa.

    Petrus AGRICOLA. RIVAROL du 29 février 2008

  • Mali : l'indécision française peut-elle déboucher sur la création d'un « Sahélistan » ?

    Il y a quelques jours, nous avons appris l’enlèvement d’un ressortissant français au Mali. Ce rapt, revendiqué par un groupe islamiste armé, le Mujao, porte à sept le nombre de nos concitoyens détenus au Sahel. Ce nouvel événement n’incite pas la France à sortir de son indécision entre solution politique ou diplomatique et solution militaire pour la reconquête du nord du pays. En revanche, les risques de contamination du conflit armé dans les pays voisins se précisent pour déboucher sur un nouveau « Sahélistan » historique. L’africaniste Bernard Lugan fait le point.
    Polémia

    Au mois de janvier 2012, au Mali, la résurgence d’une crise née au moment des indépendances, imposait de fixer l’abcès afin d’éviter sa dissémination et pour ensuite le traiter en profondeur à travers trois volets :

    • - Politique, en prenant en compte la légitime revendication des populations nordistes, notamment celle des Touareg ;
    • - Diplomatique, en faisant comprendre à l’Algérie que si ses intérêts régionaux n’étaient à l’évidence pas ceux de la France, les nôtres ne s’effaceraient pas devant les siens ;
    • - Militaire, en appuyant les Touareg contre les groupes islamiques qui, à l’époque, totalisaient moins de 300 combattants qui avaient commis l’erreur de sortir de la clandestinité désertique pour se rassembler à Gao et à Tombouctou.

    Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France :

    • - S’est réfugiée à l’abri du principe de l’intangibilité des frontières ;
    • - A cédé devant les exigences algériennes de non intervention ;
    • - A camouflé sa pusillanimité derrière l’argument d’une « action » de la CEDEAO, ce « machin », ce « volapuk », cette tour de Babel, dont l’efficacité militaire relève de la méthode Coué ;
    • - A laissé les islamistes liquider militairement les Touareg.

    Le résultat de cette addition de démissions décisionnelles est qu’un incendie limité pouvant être rapidement éteint, notamment au moyen d’une de ces opérations « discrètes » que nos forces savent encore si bien mener, est aujourd’hui devenu un foyer régional de déstabilisation. En effet :

    1. Le Mnla ayant été militairement défait et repoussé vers la frontière algérienne, les islamistes qui ne risquent plus d’être pris à revers sur leur flanc nord ont désormais toute la profondeur saharienne pour manœuvrer. Quant à leur flanc ouest, il semble également s’ouvrir car au sein des tribus arabes de Mauritanie, certains, de plus en plus nombreux, commencent à se poser des questions… ;
    2. Sur le flanc oriental la situation leur devient également de plus en plus favorable car le chaos en retour se fait sentir en Libye où tout le sud du pays est mûr pour devenir un nouveau Mali. Quant au sud de la Tunisie, la contamination y a largement commencé ;
    3. La contagion n’est plus qu’une question de temps au Tchad et au Darfour cependant qu’un continuum fondamentaliste est en passe de s’établir avec les islamistes de Boko Haram du nord Nigeria.

    Ainsi donc, le « Sahélistan », fantasme il y a encore quelques mois, devient-il peu à peu réalité. L’une de ses forces est qu’il s’agit d’une résurgence historique ramenant directement aux jihad sahéliens du XIX° siècle qui enflammèrent la totalité de la région depuis le Soudan à l’Est jusqu’au Sénégal à l’Ouest. Or, l’islamisme sahélien de 2012 s’abreuve à cette « fontaine de rêve » fermée par la colonisation. Comment cette réalité inscrite dans la longue durée peut-elle être comprise par des journalistes ou des politiciens esclaves de l’immédiateté et de leur inculture ? Comment pourrait-elle l’être par ces « africanistes » élyséens dont la principale activité semble être de torpiller les informations que les militaires font « remonter » depuis le terrain ?

    Dans le Sahel, au cœur de ce qui fut notre « pré carré », ceux qui inspirent la politique de la France ont donc laissé s’écrire le même scénario que celui que nous avons connu dans la région des Grands Lacs et qui peut être exposé en quatre points :

    1. Une erreur d’analyse reposant sur la priorité donnée aux postulats idéologiques aux dépens des réalités géographiques, anthropologiques et historiques ;
    2. L’absence de toute véritable stratégie de défense ;
    3. Le tropisme de l’abandon de nos alliés ou amis ;
    4. La place laissée libre à des acteurs extérieurs. Dans le cas présent, l’Algérie et les Etats-Unis qui attendent le moment propice pour intervenir, mais à leur manière. Les conséquences de l’incompétence hexagonale seront alors camouflées sous l’alibi facile de « complot anglo-saxon » contre les intérêts français...

    Alors que tout ce qui se passe dans la zone concernée nous est connu, alors que nous savons tout, et au-delà, de ceux qui la déstabilisent, alors que nous y disposons de tous les réseaux utiles, alors enfin que, parfaitement immergées, nos forces auraient pu rapidement « régler » le problème, l’Elysée a laissé la situation lui échapper.
    Faut-il s’en étonner quand la tête de l’Etat dodeline entre indécision et repentance ?

    Bernard Lugan http://www.polemia.com
    Afrique Réelle
    23/11/2012

  • Les « frères » de François Hollande

    Toute action politiques tient ses principes d’une école de pensée et s’enracine dans une source idéologique. A quelle structure de pensée se rattache le président de la République, François Hollande ? La vidéo ci-dessous vous livre à ce sujet un éclairage déterminant. François Hollande, en auditeur attentif, prend des cours auprès d’une loge maçonnique : à l’école du grand maître, le président français est un élève assidu…

    http://www.contre-info.com/

  • Les FEMEN ridiculisées par CIVITAS à la manif pour tous

  • Dès le début, l'UE a été une institution de corruption et de transfert

    On raconte aux populations, qu’elles doivent par « solidarité européenne » contribuer de plus en plus de milliards «pour sauver la Grèce». Nous devrions donc ou augmenter les impôts ou réduire les prestations sociales, afin de générer les moyens nécessaires pour aider la Grèce.

    Non seulement les raisons mais aussi les conséquences sont des jugements fallacieux :

    1. Les prétendues aides à la Grèce ne vont pas à la population ou à l’économie grecques, mais sont tout de suite détournées vers les banques vautours internationales, qui exigent de haut taux d’intérêt pour leurs prêts accordés à la Grèce. En réalité, l’on n’aide pas la Grèce, mais on alimente les banques internationales, pour qu’elles ne doivent surtout pas faire d’amortissements sur l’argent perdu avec leurs emprunts d’Etat grecs.

    2. Lors de la première tranche du premier soi-disant plan de sauvetage, l’Allemagne a payé 10,8 milliards d’euros à la Grèce. Dans la même semaine, les capitalistes grecs ont sorti du pays la même somme en capitaux fugitifs. Le paiement n’a donc rien apporté, sauf de frapper les contribuables allemands de manière insensée. Et l’évasion fiscale en Grèce continue. Plus nous payons des aides financières, plus les capitaux fugitifs augmentent.

    3. Dès le début, l’UE a été une institution de corruption et de transfert. Elle a depuis longtemps octroyé le plus de subventions à la Grèce – un tiers de cet argent venait de l’Allemagne. De 2004 à 2008, 24,4% de tous les transferts de l’UE sont allés à la Grèce. 20 années de subventions n’ont apparemment pas amélioré le pouvoir économique de la Grèce, mais l’a plutôt habituée au goutte-à-goutte durable.

    Pourquoi l’Allemagne a-t-elle accepté un tel gaspillage de ses propres ressources? Pourquoi aucun gouvernement n’a protesté contre cette saignée insensée? Et pourquoi continue-t-on à réinjecter de l’argent?

    4. Les Etats membres subventionnés ne se sont pas contentés des subventions annuelles payées par les Etats solides – en particulier par l’Allemagne –, mais ils se sont par surcroit endettés encore plus que les Etats donateurs. Pendant qu’en 2010 la zone Euro toute entière était endettée en moyenne avec 85% de leur pouvoir économique (PIB) (l’Allemagne avec 2% de moins), la Grèce en est arrivée à 143%. En 2010, le niveau de la dette grecque s’élevait à 329 milliards d’euros, entre temps ce sont plus de 360 milliards.

    Entre-temps la Grèce a sans cesse promis qu’elle allait s’améliorer et se raffermir – exactement comme maintenant.

    5. La Grèce a été introduite dans l’UE par la haute finance américaine (la bande à Goldman-Sachs) d’une manière frauduleuse et n’a pas le droit de se désendetter par une faillite d’Etat, parce que sinon les crédits de la haute finance seraient perdus. C’est pourquoi, dans la discussion d’assainissement, il n’est jamais question de «participation privée», mais seulement, que les autres citoyens européens doivent se porter garant et assumer les dettes. Pour solde, la Grèce est un passage d’essai pour l’union de dettes et de responsabilité voulue par la haute finance, c’est-à-dire la responsabilité totale de tous les pays de la zone Euro – notamment de l’Allemagne – pour tous les crédits de la haute finance dans les pays européens. Ou exprimé différemment: Avec l’aide de la Grèce et des autres pays surendettés, on installe pour toute l’Europe un esclavage de la dette et une obligation de payer tribut au profit de l’impérialisme financier américain.

    6. La Commission européenne, qui aspire depuis longtemps à davantage de centralisme et de pouvoir et à moins de droits nationaux, tire à la même ficelle. Le Pacte budgétaire et le MES étaient une percée décisive pour l’abolition des Etats nationaux en Europe, déjà initiée dans le Traité de Lisbonne, et d’une l’instauration d’un gouvernement central régnant sur des provinces européens – comme l’a exprimé ouvertement le porte-parole de l’UE Juncker.

    Avec la poursuite de distributions d’argent à la Grèce, on améliore rien, on ne fait que prolonger la situation. On n’aiderait pas la Grèce, uniquement les banques créancières grecques. Si le MES ne peut être stoppé, nous serons, en revanche, face à la menace de devoir endosser la responsabilité totale pour les dettes grecques et celles de tous les autres pays européens.

    Dans la crise actuelle de l’euro, il ne s’agit pas de l’Europe, mais de savoir qui doit payer pour l’imprudence des dettes: les banques créancières, les Etats qui se sont endettés, ou tous ensemble, inclus les pays solides. Le MES exige la troisième variante. Mais cela ne représente nullement une solution, uniquement un ralentissement qui ne conduira pas seulement à la faillite de certains pays, mais à un effondrement total du système de l’euro ou à l’évaporation inflationniste des valeurs en euros.

    Horizons & Débats  via http://www.mecanopolis.org

  • Offensive anti-nationale : tous à la manœuvre !

    Le refus d’introduire une vraie dose de proportionnelle aux élections a toujours été  une constante au sein du RPR puis de l’UMP,  sous le règne de Chirac comme sous celui de Sarkozy. La posture sur cette question du  clan Copé comme du  clan Fillon,  n’échappe pas à cette règle, soucieux qu’ils sont de continuer à  se partager le gâteau du pouvoir avec l’aile gauche euromondialiste du Système.  Il n’est donc guère étonnant que le très anti-national Manuel Valls se soit chargé d’enterrer une promesse de campagne du candidat Hollande qui avait évoqué la possibilité de mettre en place une représentation plus équitable et démocratique des courants d’expression  dans les assemblées. Troisième force politique française, ladite proportionnelle « profiterait » bien  évidemment au premier chef au FN, ce qui reste proprement insupportable pour  les caciques tenant les rênes de notre démocratie totalitaire.

    Mercredi, devant le groupe socialiste à l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur et membre du Siècle a donc informé ses amis que la proportionnelle sera écartée pour les élections cantonales, « invoquant une raison précise » rapporte Le Lab : «  le risque de voir un département basculer au FN. » A défaut d’éviter   la libanisation-babélisation de notre pays, autant empêcher les résistants nationaux d’enrayer cette spirale là…

    Totalitarisme, règne de la pensée unique, encore et toujours à l’œuvre, comme on le  constate avec l’accueil reçu par le dernier ouvrage paru sur le président du FN et le Mouvement qu’il a présidé pendant 38 ans, Jean-Marie Le Pen, une histoire française de  Pierre Péan et Philippe Cohen.

    N’ayant pas (encore) lu celui-ci nous nous garderons d’en faire le récit circonstancié, tout juste les « bonnes pages » publiées par le dernier numéro du Point empêchent a priori d’en penser globalement du bien…

    Mais les auteurs  ont été éreintés par les commentateurs du microcosme pour avoir affirmé que Jean-Marie Le Pen, comme l’avait confessé Lionel Jospin, n’est pas « Mussolini » et le FN tout sauf un mouvement fascisant.

     Le duo Péan-Cohen s’est aussi attiré les foudres des gardiens du dogme pour avoir fait justice de l’accusation bidon popularisée par d’anciens terroristes poseurs de bombes du FLN, et par leurs amis des réseaux communistes dans les médias, selon laquelle Jean-Marie Le Pen aurait pratiqué la torture en Algérie.

    Résumant  l’indignation de beaucoup de leurs confrères,  Benjamin Bonneau et Alexandre Kara,  sur le site d’Europe 1, fustigent «  une véritable entreprise de dédiabolisation, voire de banalisation, de l’homme qui a réinventé l’extrême-droite française. Une poursuite – involontaire – du travail entamé patiemment par Marine Le Pen, qui a tout fait pour redorer l’image de son Front National. »

    Ce n’est  pas avec ce genre de prose que les médias redoreront la leur, dont la cote de confiance, de crédibilité et d’impartialité auprès de nos compatriotes ne cesse de baisser année après année…

    Dans le même registre le site Novopress s’est ému à très juste titre de ce que, comme aux « grandes heures du stalinisme », sur  la photo de la cérémonie officielle du 11 novembre à Nice, diffusée par la  préfecture des Alpes-Maritimes  sur les réseaux sociaux, Jean-Marie Le Pen qui était présent, ait été purement et simplement effacé !

    Pulsion staliniennes que l’on retrouve, est-ce bien  étonnant, dans le dernier billet commis sur son blog par Alexis Corbière, le conseiller anti-FN de Jean-Luc Mélenchon.   M Corbière  affirme que c’est Marine Le Pen qui  s’est livrée à des tricheries à Hénin-Beaumont ! Il accuse en outre   les médias, voire le PS,   de «  servir de caisse de résonance aux thèses du clan Le Pen et (de) leurs amis » (sic) et de se vautrer dans l’anti-mélenchonisme primaire. Fallait oser l’écrire !

    Certes, le citoyen Corbière, se faisant ici le porte-parole de ses petits camarades,  a beaucoup de mal à se remettre de la déconfiture de son champion face à la présidente du FN lors des dernières élections législatives. Mais  il se garde bien d’affirmer que le lider maximo du Front de Gauche  aura le courage de repartir au feu contre Marine à Hénin-Beaumont si l’élection du député PS  Philippe Kémel était invalidée par le Conseil constitutionnel -voir notre article en date du 9 novembre.

    Avec un comique certainement involontaire, le mari de Raquel Garrido tente de s’en sortir par une pirouette en écrivant  «  qu’une fois la situation finement analysée, il (M. Mélenchon, NDLR) ira là où les militants du Front de Gauche lui demanderont d’aller. » Ben voyons…

    Ce genre de faux-semblant n’est pas pour nous étonner, pas plus que les accusations du  porte-flingue du Front  de Gauche, en pointe dernièrement  dans les attaques hystériques contre l’hommage (a minima) rendu au grand écrivain russe Alexandre Soljenitsyne par la mairie de Paris.

    Alexis Corbière,  «membre de la Libre-Pensée, tendance guillotineuse »,   a mené aussi récemment, à son petit niveau, l’agit-prop  contre Laurent Deutsch –-un dangereux fasciste lui aussi ?-  coupable d’avoir  publié  avec Patrick Buisson un beau livre sur le Paris de l’écrivain Céline.

    Auparavant, ce  grand fan  de Robespierre avait mené un assaut assez vain  contre un autre ouvrage (à succès) de M. Deutsch,  Le métronome,  qu’il jugeait  coupable de ne pas  succomber plus que ça  aux charmes sanglants de la Terreur révolutionnaire.

    Une Terreur qui,  dans la ville de Lyon cher au cœur de Bruno Gollnisch, et celui-ci ne s’est jamais privé de le rappeler aux autoproclamés défenseurs du peuple des partis de gauche,   écrasa aussi dans un bain de sang en 1793 la révolte  des Canuts, des ouvriers lyonnais.

     Encore des salauds d’humbles français  qui avaient le grand tort de ne pas adhérer aux lubies désatreuses  et aux mensonges des grands ancêtres de nos internationalistes actuels…

    http://www.gollnisch.com

  • Fusion Arcelor-Mittal : Une forfaiture française et de l’Europe libérale (Màj Vidéo)

    Publié le 6 avril 2008, réemployé le 14/09/2011 dans une lettre ouverte à Arnaud Montebourg signée, Jean-Luc Mélenchon

    Arcelor : un « Airbus de l’acier » mort né

    En 1981, la gauche arrivée au pouvoir nationalise Usinor-Sacilor. Le groupe privé est au bord de la faillite. Techniquement il est dépassé. Entre 1991 et 1995, l’État injecte 60 milliards de francs pour moderniser les équipements et, aussi, pour licencier une partie des effectifs. En 1995, la droite décide de privatiser Usinor.

    Elle brade l’entreprise pour seulement 10 milliards de francs. Terrifiant gâchis ! Mais surtout, la privatisation a rendu l’entreprise vulnérable. Au point qu’en 2001, la France, la Belgique, l’Espagne et le Luxembourg décident de regrouper leurs fleurons nationaux de l’acier et de créer Arcelor. A l’époque, Arcelor est présenté comme « l’airbus de l’acier ».

    Il est le numéro un mondial du secteur et le leader technologique des aciers fins et complexes. C’était « l’Europe qui protège » dans toute sa splendeur ! « L’airbus européen de l’acier » n’aura pas vécu cinq ans.

     La fusion Arcelor-Mittal facilitée par l’Europe libérale

    C’est un épisode que Sarkozy aimerait bien faire oublier. En à peine 4 mois entre janvier et juin 2006, le groupe Mittal est parvenu à mener à bien une OPA sur le géant européen Arcelor. A l’époque, après quelques protestations médiatiques du gouvernement Villepin au nom du patriotisme économique, la plus grande fusion jamais réalisée dans l’acier obtient successivement tous les feux verts des autorités.

    Notamment ceux des autorités boursières qui autorisent l’OPA et ceux de la Commission européenne qui se borne à ne pas voir de risque majeur pour la concurrence. La direction d’Arcelor exprime pourtant les pires craintes industrielles et sociales si elle est avalée par une firme qui a la réputation d’être un vautour de l’acier.

    Faute d’harmonisation européenne en matière industrielle, Mittal profite aussi de la division des pays européens concernés par le dossier. Au début du processus, le Luxembourg, où se trouve le siège social d’Arcelor, n’a pas de législation protectrice contre les OPA et pour y remédier le parlement luxembourgeois en examine une dans l’urgence, en menaçant de bloquer ainsi la fusion.

    Mais Mittal négocie avec le premier ministre luxembourgeois Juncker qui accepte de lever ces restrictions en l’échange du maintien du siège social du nouveau groupe au Luxembourg. Pour cela, le Luxembourg avait gardé une arme décisive : une participation publique (autour de 5%) dans Arcelor, faisant de l’État luxembourgeois un actionnaire de référence du groupe, là où la France avait commis l’erreur de vendre ses dernières actions publiques en 1997 sous l’impulsion de Dominique Strauss-Kahn.

    L’ultime coup de poignard dans le dos d’Arcelor lui est enfin donné par les autorités boursières – indépendantes – qui condamnent les tentatives d’Arcelor de s’allier avec une firme russe pour faire échouer l’OPA de Mittal.

    Alors que la direction d’Arcelor a encore la confiance d’une courte majorité de ses actionnaires, les autorités boursières suspendent la cotation du titre Arcelor pour entrave à la liberté des marchés, ce qui précipite le succès de Mittal qui prend ainsi le contrôle de 95% des titres d’Arcelor.

    Sources : Parti de Gauche & Jean-Luc Mélenchon

    http://fortune.fdesouche.com

  • Syrie : Medvedev condamne la France

     

    IRIB- À la veille de sa visite en France, le premier ministre de Vladimir Poutine répond au Figaro et à l'Agence France-Presse.

    .....

    La France est le premier des grands pays à avoir reconnu comme légitime la nouvelle opposition syrienne et évoque la possibilité de livraisons d'armes. Qu'en pensez-vous?

    Medvedev : Cela est très contestable. La France est un grand pays souverain, mais je voudrais néanmoins rappeler des principes du droit international approuvés par l'ONU en 1970. Ces derniers stipulent qu'aucun gouvernement ne doit entreprendre d'actions visant à changer, par la force, un régime politique d'un autre pays. Le problème n'est pas de savoir s'il convient de soutenir le régime d'el-Assad ou l'opposition - pour sa part, la Russie adopte une position neutre. Nous condamnons le régime syrien pour le niveau de violence qu'il admet, et également l'opposition, car cette dernière verse aussi le sang, et finalement on a une guerre ci­vile. Du point de vue du droit international, il est inadmissible de soutenir une autre force politique lorsque celle-ci se retrouve être le principal adversaire du gouvernement légitime d'un pays. Il revient au seul peuple syrien et aux forces d'opposition de décider du destin d'el-Assad et de son régime, d'une manière légale, et pas par le biais de la livraison d'armes organisée par un autre pays. Nous n'aimerions pas que la Syrie se désintègre et qu'au Proche-Orient naisse un nouveau foyer de tension, exploité par des extrémistes religieux. La désintégration de la Syrie ne profitera ni à la Russie, ni à la France.

    Pourquoi la Russie ne cesse-t-elle pas ses livraisons d'armes au gouvernement syrien ?

    Notre coopération militaire ne date pas d'hier et elle a toujours eu un caractère légal et ouvert. Nous n'avons jamais fourni à la Syrie des équipements contrevenant aux conventions internationales. Tous sont destinés à se défendre contre une agression extérieure. Nous devons par ailleurs remplir les obligations liées à nos contrats, car, en cas de cessation des livraisons, il y a un risque de sanctions internationales. Depuis que nous avons suspendu certaines livraisons d'armes à l'Iran, à la suite d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, ce pays a fait valoir ses exigences et nous sommes entrés dans un conflit juridique avec eux…

    Les gouvernements occidentaux ont vivement critiqué l'arrestation en Russie des participants aux mouvements d'opposition. Le pouvoir n'a-t-il pas réagi trop brutalement ?

    C'est une question d'appréciation. Je ne commenterai pas la manière dont réagissent les autorités européennes et ne montrerai pas du doigt tel ou tel. Je ne crois pas que la réaction d'un pouvoir est brutale lorsque l'ordre légal est violé. À l'étranger, n'importe quel manifestant levant la main sur un policier sera considéré comme un criminel et emprisonné. Les organisateurs des meetings doivent le comprendre. Je ne crois pas, contrairement à ce que vous pensez, que nous avons serré la vis. Les gouverneurs sont élus, plus de 25 partis ont pris part aux dernières élections régionales. Le pay­sage politique est différent, ce qui ne veut pas dire que la loi ne sera pas perfectionnée. Certes, notre société n'est pas la plus affûtée dans le maintien de l'ordre au cours des manifestations, mais le but de celles-ci n'est pas de provoquer des bagarres. Par ailleurs, notre loi sur les «agents de l'étranger» (qui impose aux ONG recevant des financements extérieurs de s'enregistrer comme telles, NDLR) est d'ordre technique et s'inspire des pratiques étrangères. Si l'on m'apporte des informations sur une ONG obligée de cesser son activité ou confrontée à des problèmes, cela constituera un argument essentiel. Mais ce n'est pas le cas.

    Bien que vous ayez appelé à la libération des Pussy Riot, celles-ci sont toujours en prison. Qu'est-ce qui empêche leur libération ?

    Je n'ai pas appelé à leur libération. Étant juriste de formation, je suis toujours précis dans mes jugements. J'ai dit que je n'aimais pas du tout ce qu'ont fait ces filles, notamment d'un point de vue moral. Mais étant donné qu'elles ont passé un temps considérable en détention provisoire, elles ont déjà goûté à ce qu'est la prison et il me semble qu'une peine plus longue n'est pas nécessaire. Mais il s'agit de ma position personnelle, pas de celle du tribunal. Chez nous, comme chez vous, il existe une séparation des pouvoirs.

    Estimez-vous également que Mikhaïl Khodorkovski a passé trop de temps en prison ?

    Cette question n'est pas très originale… N'importe quelle personne emprisonnée fait l'objet de pitié. Mais le tribunal a déterminé la punition en fonction de la loi et il faut respecter ce verdict. Une procédure d'appel a été engagée. Il existe également un droit de grâce mais que l'accusé n'a pas sollicité. La balle est donc dans son camp.

    Pouvez-vous décrire les émotions que vous avez ressenties en voyant les premières grandes manifestations il y a un an ?

    J'ai compris que notre société était devenue différente, beaucoup plus active. Tout le monde doit respecter la loi, y compris ceux qui n'aiment pas la ligne du pouvoir, en même temps, ce dernier doit changer et être conforme au niveau de développement de la société civile. C'est pourquoi je pense avoir trouvé une bonne réponse en changeant plusieurs bases très importantes de notre société, notamment en simplifiant la procédure d'enregistrement des partis, ce qui nous rapprochera des pratiques européennes. Ainsi, une partie des gens qui n'étaient pas contents de notre construction politique se sont calmés.

    Vous avez plusieurs fois dénoncé Staline. Pourquoi son corps repose-t-il toujours sous les murs du Kremlin ?

    Pour moi il ne fait aucun doute que, sous Staline, ont été tués et réprimés une masse considérable de gens, malgré les opinions contraires des partisans de l'idée communiste. La nostalgie des dictateurs défunts est une erreur très répandue dans l'humanité. Mais il ne faut pas oublier qu'une tombe est protégée par la loi. Si on décide de transférer celle de Staline, il faudra également penser aux autres tombes placées sous le Kremlin, à commencer par celle de Lénine. On ne peut pas dire: «Celui-là est mauvais, il faut l'enterrer ailleurs, et cet autre, il est pas mal, laissons-le là où il est!» Voilà une question éthique très compliquée. Par ailleurs, je ne souhaite pas qu'à cause de cela une partie de la société s'affronte à l'autre. Il y a vingt ans, le Parti communiste était au pouvoir, l'élite soviétique était issue des rangs du parti et une part importante de notre société continue de croire à la victoire de l'idée socialiste. N'importe quel pouvoir doit prendre cela en compte. Ce sont nos gens, nos citoyens…

    Est-il très confortable d'être le premier ministre de Vladimir Poutine ?

    S'il y a une seule personne avec qui il est confortable de travailler, c'est bien Vladimir Poutine.

    Souhaitez-vous retourner au Kremlin ?

    Si ma santé le permet et si nos gens me font confiance pour ce travail, il est évident que je n'exclus pas un tel retournement des événements. Il ne faut jamais dire jamais, d'autant plus que je me suis déjà baigné dans ce fleuve. Je peux m'y baigner une seconde fois…

    http://gaelle.hautetfort.com/