Il n'y a pas un sujet de société qui échappe à l’oeil de lynx d’Alain de Benoist. Le fondateur de la nouvelle droite, après une bonne centaine d'ouvrages à sort actif, porte un regard plus exigeant sur l’évolution de l’occident. Qui peut comprendre mieux que lui ce nouvel antitiracisme qui déferle sur nos consciences ?
Entretien inédit avec Alain de Benoist
Propos recueillis par l'abbé G. de Tanoiiarn
Que nous disent l'affaire Floyd et ses suites sur le déclin de l'empire américain ?
Pas grand-chose que l'on ne savait déjà. À la fin du premier tome de son célèbre essai sur la démocratie en Amérique (p. 301-343 dans l'édition de 1864), Tocqueville s'interrogeait déjà sur les « dangers que la présence de la race noire fait courir aux Blancs » : « Le plus redoutable de tous les maux qui menacent l’avenir des États-Unis, écrivait-il, nait de la présence des Noirs sur leur sol ». Encore, à cette époque, la population de ce pays était-elle très majoritairement d'origine européenne. D'ici quelques années, ce ne sera plus le cas. L'esclavage a été aboli, la ségrégation aussi, mais les Américains n'ont jamais réglé leurs problèmes raciaux. Le plus souvent ils les cachent, avec une hypocrisie toute anglo-saxonne, mais il suffit d'une étincelle comme l'« affaire Floyd » pour les faire réapparaître dans toute leur ampleur. Les choses s'aggravent du fait que les États-Unis sont aujourd'hui sur une pente descendante, et que l'Amérique est plus divisée, fragmentée que jamais.