- La faible mobilisation de ce samedi (même si Paris ne doit pas être l'arbre capital qui cache la forêt nationale) et le caractère aléatoire, volontaire mais inencadré, du mouvement laissant place à toutes les manœuvres de l'Élysée et du ministère de l'Intérieur rend la perspective d'un succès d'autant plus incertaine que les buts à atteindre ne sont pas fixés. Macron fera sans doute quelques propositions cosmétiques lors de l’opération réunion/récupération/division qu'il organise mardi. La vie des Français – et surtout des Français les plus défavorisés - n'en sera pas améliorée mais, pour les moins déterminés, les plus perméables à la négociation et les plus systémo-compatibles, elles pourraient constituer une base de discussion et entrouvrir une porte de sortie par une évolution « syndicaliste » de type Grenelle.
- Surtout, l’inorganisation du mouvement malgré l’émergence de quelques porte-parole qui tentent de se concerter au niveau national est apparue en pleine lumière avec pour conséquence la fuite en avant orchestrée par quelques provocateurs n’hésitant pas à caillasser les forces de l’ordre, l'irruption de groupes d’extrême gauche, la présence forte et visible sauf pour Castaner d'anarchistes et de black blocs (responsables du harcèlement contre les CRS et gendarmes en fin de soirée, des dégradations du matériel urbain, de la destruction de plusieurs vitrines et de l'incendie de nombreuses motos ou scooters, même si, en l'absence pour le moment de la racaille, il n’y eut pas de pillages), ainsi que de quelques excités venus d’on ne sait où, véritables idiots utiles du Système. Le recours à la manifestation « physique » peut parfois avoir un sens. Encore faut-il qu'elle s'inscrive dans une stratégie politique globale. En son absence elle est vouée à l’échec et est totalement contre-productive. Un militant n'est pas un casseur.
économie et finance - Page 359
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Gilets jaunes : de la révolte spontanée à l’organisation politique du pays réel
délégué national du Parti de la FranceCe samedi, le gouvernement a joué sa carte : celle de la manipulation, de l'infiltration et de la provocation. Avec l'aide complice de la gauche radicale et de quelques irresponsables.La tentative du gouvernement de discréditer tout au long de la semaine passée le mouvement des Gilets jaunes en le désignant comme coupable de violences, de dégradations et d'atteintes à la bonne marche de l'économie française avait largement échoué : les Français savent pertinemment qui sont ceux qui cassent, pillent, saccagent et enfreignent la loi à longueur d'année. Ceux-là ne sont pas revêtus de gilets jaunes, mais de survêts gris à cagoules noires.Ils n'ignorent pas non plus que les atteintes à leur pouvoir d'achat, la détérioration de leurs conditions de vie, les entraves à la compétitivité de nos entreprises et de nos commerces ne viennent pas des blocages mais du fiscalisme totalitaire que dénoncent justement les Gilets jaunes devenus porte-voix du pays réel.Ils ont noté que plus de dix milliards d'euros ont été, en un an, subtilisés aux classes moyennes pour être donnés aux très riches et pour subventionner l'accueil des migrants.Ils ont depuis longtemps compris les mensonges du Système et appris à discerner la désinformation du pouvoir.Le soutien de 77% de nos compatriotes au mouvement n'était donc pas surprenant. D'autant moins que les Français sont dans leur ensemble puissamment saisis d'un ras-le-bol global dont le non-consentement à l'impôt n'est qu'un des aspects.Le rassemblement raté car non suffisamment préparé et largement infiltré de ce samedi à Paris pourrait pourtant inverser les choses, cela pour deux raisons :Tout cela ne pourra pas ne pas avoir à moyen terme d'incidence sur l'opinion publique aussi remontée soit elle contre Macron, sa politique anti populaire et son arrogance de caste. L'avenir dira si l’action des agitateurs manipulés aura suffi à discréditer les Gilets jaunes avec la complicité du pouvoir qui a sciemment, délibérément et volontairement laissé les provocateurs, accéder aux Champs Élysées, ce qui aura permis au ministre de l’intérieur de stigmatiser « l'extrême droite ».La révolte des Français est légitime. La démonstration de la colère nationale nécessaire et vitale qui peut déboucher sur une solution « nationale ». Mais pour que cette révolte se transforme en « autre chose », il faudra bien plus que des bonnes intentions et dépasser le cadre de l’incantation et du spontanéisme. L'action politique reste l'ultima ratio et exige stratégie, planification, organisation, structures et définition des « objectifs de guerre ».Elle suppose aussi des chefs, un encadrement et une avant-garde militante.Faute de quoi, de lassitude des blocages, en crainte des événements et inquiétude de possibles pénuries en période de Noël, le soutien du peuple viendra à manquer avec au bout du compte, en même temps que des débordements ponctuels, la démobilisation majoritaire et le désengagement amer du peuple français.Lénine dont la pensée criminelle fut à l'opposé absolu de ce que sont nos idéaux mais dont l’action révolutionnaire mérite l'attention, écrivait : « Il faut se méfier de l'humeur des masses. Elle est changeante ». Souhaitons qu'il n'en soit rien. Faisons en sorte qu'il en soit autrement.Derrière son Président, Carl Lang, le Parti de la France, lui, tient un cap et un seul : le relèvement de la France par le réveil national dans l’action politique.Soutien sans aucun esprit de récupération des Gilets jaunes, il demande au gouvernement de sortir de son entêtement en procédant, dans un premier temps, à l’annulation pure et simple de la hausse des taxes sur le carburant au 1er janvier puis, dans les délais les plus brefs, à une baisse significative de la pression fiscale en contrepartie d'un recul effectif des dépenses publiques.Il appelle enfin chacun à la responsabilité dans le maintien de la mobilisation, pour que se créent au plus vite les conditions d'un vaste rassemblement politique de la France réelle. -
Édition spéciale Gilets Jaunes – Journal du lundi 26 novembre 2018
1) Gilets Jaunes : La détermination face au mépris
2) Gilets Jaunes : L’exécutif “boutefeu”
3) Gilets Jaunes : L’opposition entre soutien et retenueLa mobilisation des gilets jaunes se poursuit. Après une participation importante pour l’acte II samedi et un exécutif qui fait toujours la sourde oreille, le mouvement ne compte pas en rester là. En attendant, le gouvernement méprise toujours les revendications et poursuit son entreprise de diabolisation par tous les moyens…
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Les revendications des Gilets Jaunes
Une « délégation » de Gilets Jaunes a été crée, comprenant huit « communicants officiels », pour « engager une prise de contact sérieuse et nécessaire avec les représentants de l’Etat et de son gouvernement », selon un communiqué publié lundi. Après une consultation sur Facebook, la délégation de Gilets Jaunes a adressé « deux propositions principales » au gouvernement: « revoir à la baisse toutes les taxes » et la « création d’une assemblée citoyenne » afin de discuter de la transition écologique, la « prise en compte de la voix des citoyens », l’amélioration du pouvoir d’achat, etc.
https://www.tvlibertes.com/actus/les-revendications-des-gilets-jaunes
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Abandon de la réforme des institutions : une victoire pour les gilets jaunes
Lu dans Le Parisien :
Selon nos informations, une grande partie des sénateurs, de droite, du centre et de la gauche, tous dans l’opposition à Emmanuel Macron, milite pour que ce projet phare du président soit repoussé sine die. […] Baisse du nombre des parlementaires, limitation du cumul des mandats dans le temps, dose de proportionnelle… Déjà reportée en juillet pour cause d’affaire Benalla, cette réforme reste inscrite à l’agenda parlementaire, dès le 19 janvier, à l’Assemblée nationale où il n’est pas question de la reporter – La République en Marche et le MoDem y sont majoritaires -, puis en mars à la Haute assemblée.
Dans l’entourage du président LR du Sénat, Gérard Larcher, pourtant très opposé à cette réforme, on déclare « être prêt. » Et pourtant, cette posture officielle camoufle chez le sénateur des Yvelines, une profonde inquiétude. Dégradation du climat politique, défiance croissante vis-à-vis des représentants de la République… Une accumulation de nuages qui incite Gérard Larcher à prêter une oreille attentive aux sénateurs. Et notamment aux avertissements des centristes, indispensables aux Républicains pour constituer une majorité.
Hervé Marseille mais aussi Patrick Kanner, forts des relais MoDem et ex-PS à l’Assemblée et au gouvernement, ne manquent d’ailleurs pas de distiller leurs mises en garde. Marc Fesneau, ministre MoDem en charge des Relations avec le Parlement, depuis un mois et demi, a déjà fait le tour de tous les présidents de groupe du Sénat. « Il a bien entendu nos réticences », insiste un sénateur centriste. Des hésitations répercutées aussi au plus près des parlementaires de la majorité et des cabinets ministériels.
Le gouvernement voudra-t-il reporter une nouvelle fois cette réforme présentée comme majeure par le candidat Macron ? C’est l’exécutif qui reste le maître de l’ordre du jour parlementaire. Le Sénat n’aurait comme moyen d’action, que l’obstruction – multiplication des amendements… -, ce à quoi se refusent les sénateurs. Ne leur resterait alors, pour exprimer leur opposition, que le refus de voter les mesures pour lesquelles leur accord est constitutionnellement indispensable (procédure parlementaire ou réduction du nombre de sénateurs). « À charge pour l’exécutif de lancer un référendum », lance Bruno Retailleau. Comme un défi.
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Des « policiers en colère » appellent leurs collègues à enfiler un gilet jaune
Ce dimanche, le « Collectif autonome des policiers d’Île-de-France », né après le mouvement des « Policiers en colère », appellent les agents des forces de l’ordre à se mêler aux gilets jaunes. Dans une publication Facebook effectuée dimanche, ils demandent en effet à leurs collègues d’enfiler le fameux accessoire des manifestants et de se prendre en photo de dos, sur leurs lieux de travail ou auprès de leur véhicule.
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Politique & Eco n° 193 avec Pierre Jovanovic : Gilets jaunes, dette publique, pouvoir des banques
1. Révolution ou guerre civile : le résultat de la crise financière ?
– La République du mensonge
– Le pouvoir exorbitant des banques
– Le prix du gasoil un prétexte
– Pourquoi les Français paieraient-ils pour « sauver la planète » ?
– Non pas la transition écologique mais la dette
– Une victoire des réseaux alternatifs face à la destruction du territoire
– Le pire est à venir, augmentations de janvier, prélèvement à la source, hausse des péages
– L’écologie une très bonne idée fiscale
– Le quatrième pouvoir n’existe plus !2. La Ploutocratie règne en maître
– Paul Volker, ancien conseiller de Reagan : »la ploutocratie s’est emparée du monde »
– Madoff, le retour via Groupama et Orange Bank
– JPMorgan et le stock d’or de la Banque de France
– Madame Goulard, éphémère ministre de la Défense, architecte du rapprochement JPMorgan / Banque de France
– JPMorgan et la manipulation des cours, JPMorgan et le don au 93
– La banque Rothschild se sépare de sa « blanchisseuse »
– Les stress tests de la BCE défavorables pour les 12 principales banques européennes
– La Grèce vend ses monuments
– Blackrock, l’institution financière la plus puissante (et la plus méconnue) du monde
– France : l’Enarchie en questionPierre Jovanovic, « nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution 2.0 »
https://www.tvlibertes.com/pierre-jovanovic-gilets-jaunes-dette-publique-pouvoir-des-banques -
Gilets Jaunes Acte 3 : appel à une nouvelle mobilisation samedi sur les Champs-Elysées
C’est ici.
Le régime semble dépassé, même s’il a fait dans la provocation. Christophe Castaner a déclaré samedi soir :
“nous avons l’habitude de gérer des manifestations de plusieurs centaines de milliers de personnes” et “nous avions prévu les débordements sur les Champs Élysées “.
Alors, gérer une manifestation de 8 000 personnes, même sur les Champs ?
Les Champs-Elysées sur lesquels le million de manifestants de La Manif Pour Tous n’avait pas pu pénétrer en 2013… Dès 10 heures, 5000 personnes ont pénétré sur l’avenue malgré l’interdiction de la préfecture. Jusqu’au milieu de l’après-midi, plusieurs feux ont été allumés aux abords de l’Arc de Triomphe. La police a répliqué à plusieurs reprises avec des jets de grenades lacrymogènes et en déclenchant son canon à eau pour disperser la foule, sans succès.
Devant l’une des barricades près de l’Arc de Triomphe, faite de barrières métalliques de travaux, un «gilet jaune» fait résonner la chanson Les Champs Elysées de Joe Dassin dans son sac, en partie couverte par les bourdonnements incessants de l’hélicoptère de la préfecture de police.
A 16 heures, malgré l’interpellation de 19 personnes, la mobilisation des gilets jaunes dans la capitale ne semblait pas s’éteindre. Tout autour des Champs Elysées, des barricades improvisées se montent, entassement de barrières métalliques très vite enflammées. En difficulté face à ces groupuscules très nombreux et mobiles, les forces de l’ordre peinent à reprendre le contrôle de la situation.
Voici Jupiter s’adressant à un lépreux :
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Gilets Jaunes : "C'est le peuple trahi qui se révolte !"
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Gilets jaunes, convergence des luttes
Le Figaro s’en amusait, « Il est parfois délicat de manier les citations. Surtout lorsqu’elles proviennent d’un écrivain totalement étranger à sa filiation politique. Benjamin Griveaux en a fait l’expérience la semaine dernière (au micro de France Inter) , en attribuant à l’historien résistant Marc Bloch (1886-1944) des propos de l’écrivain nationaliste Charles Maurras (1868-1952) sur le pays légal et le pays réel.» Pays légal qui a montré encore une fois le fossé qui le sépare des préoccupations quotidiennes de nos compatriotes à travers la campagne d’affichage initiée par la ville de Strasbourg, dirigée par le socialiste Roland Ries. Pour faire le buzz, explique Ouest france, l’affiche en question représente le visage du président américain Donald Trump, en partie dissimulée par pentagramme dans lequel figure les douze étoiles de l’emblème européen, et est ornée du slogan Cette fois je m’inscris, je vote . « Il est normal que Strasbourg, capitale européenne, joue un rôle pour que les citoyens s’inscrivent sur les listes électorales , fait valoir Jean-François Lanneluc, directeur de la communication à la mairie.. L’Europe reste une sorte de modèle à soutenir contre les tentations isolationnistes, que Trump incarne. Quand on voit comment il traite l’Europe… Le message est assumé, on a mesuré les risques, on savait que ça créerait du débat. » Lucide, M Lanneluc précise cependant qu”il «(ne croit pas) qu’une campagne comme ça fera bouger une voix. » Nous doutons pareillement de l’efficacité du clip gouvernemental appelant les Français à voter pour les listes européistes aux élections de mai prochain , en « affichant les leaders nationalistes italien Matteo Salvini et hongrois Viktor Orban comme repoussoirs. » Une initiative qui « avait conduit le mouvement Générations de Benoît Hamon (ex-PS) à saisir le CSA et la Commission nationale des comptes de campagne. Générations estimait que ces clips étaient des vidéos partisanes de La République En Marche financées sur fonds publics.» M. Hamon n’est certainement pas le seul à le penser.
Fonds publics, pour parler clair, qui sont tout simplement l’argent de notre travail, de nos impôts dont l’utilisation est plus que jamais contestée par nos compatriotes. Français qui peuvent aussi s’émouvoir à juste titre de la manière dont ce gouvernement, comme les précédents, vend les bijoux de familles payés par des générations de contribuables – barrages, autoroutes, aéroports…- à des groupes étrangers qui pratiquent comme à chaque fois une privatisation des bénéfices et une nationalisation des pertes. La Cour des comptes vient d’ailleurs d'épingler la cession de de l’aéroport de Toulouse-Blagnac , outil stratégique de l’Etat, à une société chinoise; un dossier en tout état de cause très mal bouclé par Emmanuel Macron quand il était ministre de l’Economie de François Hollande.
Un sondage BVA pour RTL, publié ce matin, la veille du rassemblement des gilets jaunes demain à Paris, confirme en tout cas que le ras-le-bol, le cri d’alarme et de désespoir, la révolte populaire qui s’expriment au travers de ce mouvement, trouvent un vaste écho chez les Français. 46% des sondés approuvent leur mode d’action - ce qui est déjà beaucoup à la lumière du matraquage médiatique pointant les débordements parfois observés -, mais plus de sept Français sur dix (72%) se reconnaissent dans les revendications des gilets jaunes, notamment les employés et ouvriers (78%), les personnes vivant en province (à 74% contre 61% pour les personnes vivant en Ile-de-France) ou en zone rurale (77%). Les personnes peu diplômées et celles qui déclarent avoir des difficultés financières à la fin du mois soutiennent le mouvement à 83% et 88% (…). Les résultats du baromètre montrent que les sympathisants de gauche (61%) - abstraction faite du PS - de Debout la France (75%) et du Rassemblement National (67%), approuvent le mode d’action des gilets jaunes. Les sympathisants socialistes et Les Républicains le rejettent à 63% et 57%. »
Le blogue Les crises a relayé la lettre de Jean-Claude Michéa sur le mouvement des gilets jaunes, philosophe socialiste (anticapitaliste) qui n’est pas à proprement parlé de notre paroisse, mais un sociologue aux vues profondes, pourfendeur de la gauche libérale-libertaire. Ses analyses recoupent souvent celles d’un autre antilibéral de choc mais de droite comme Patrick Buisson. Michéa est comme il se doit détesté par les bas de plafond de l’ultra gauche, et autres antifas qu’il décrit comme des gardes rouges au service du capital.
Michéa estime que les gilets jaunes sont « les premiers à avoir compris que le vrai problème, c’était (…) la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, (qui) a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres (…). Ce n’est donc évidemment pas la voiture en tant que telle – comme signe de leur prétendue intégration dans le monde de la consommation (…) – que les gilets jaunes défendent aujourd’hui. C’est simplement que leur voiture diesel achetée d’occasion (et que la Commission européenne essaye déjà de leur enlever en inventant sans cesse de nouvelles normes de contrôle technique ) représente leur ultime possibilité de survivre, c’est-à-dire d’avoir encore un toit, un emploi et de quoi se nourrir, eux et leur famille, dans le système capitaliste tel qu’il est devenu, et tel qu’il profite de plus en plus aux gagnants de la mondialisation. Et dire que c’est d’abord cette gauche kérosène – celle qui navigue d’aéroport en aéroport pour porter dans les universités du monde entier (et dans tous les Festival de Cannes) la bonne parole écologique et associative qui ose leur faire la leçon sur ce point !»
Jean Claude Michéa termine son propos par un avertissement qu’il est là aussi loisible d’entendre : « si le mouvement des gilets jaunes gagnait encore de l’ampleur (ou s’il conservait, comme c’est toujours le cas, le soutien de la grande majorité de la population)», la macronie « n’hésitera pas un seul instant à envoyer partout son Black Bloc et ses antifas (…) pour le discréditer par tous les moyens, où l’orienter vers des impasses politiques suicidaires (…). Mais même si ce courageux mouvement se voyait provisoirement brisé par le PMA – le Parti des médias et de l’argent (…) ; cela voudra dire, au pire, qu’il n’est qu’une répétition générale et le début d’un long combat à venir. Car la colère de ceux d’en bas (soutenus, je dois à nouveau le marteler, par 75 % de la population – et donc logiquement stigmatisé, à ce titre, par 95 % des chiens de garde médiatiques) ne retombera plus, tout simplement parce que ceux d’en bas n’en peuvent plus et ne veulent plus. Le peuple est donc définitivement en marche ! Et à moins d’en élire un autre (selon le vœu d’Éric Fassin, cet agent d’influence particulièrement actif de la trop célèbre French American Foundation), il n’est pas près de rentrer dans le rang. Que les Versaillais de gauche et de droite (pour reprendre la formule des proscrits de la Commune réfugiés à Londres) se le tiennent pour dit ! » Un discours de gauche authentique, que Bruno Gollnisch qui partage une double ascendance communarde et versaillaise , est aussi parfaitement en situation de comprendre… d”autant qu’il valide en partie celui porté par l’opposition nationale depuis des décennies. C’est aussi cela la convergence des luttes…
https://gollnisch.com/2018/11/23/gilets-jaunes-convergence-des-luttes/
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Castaner ministre de la chienlit
Par deux fois, ce 24 novembre, le ministre de l'Intérieur Castaner est intervenu, prétendant faire le point, communiquant sur les manifestations gérées par son incompétence et ses services. Ses propos n'ont nullement contribué ni à calmer le jeu, ni même à impressionner quiconque. On apprenait, en effet, dès le lendemain que les Gilets jaunes s'apprêtent à réchauffer leur plat pour le samedi suivant, 1er décembre, tout en maintenant leur mobilisation au long de la semaine à venir.
Manifestement les contre-vérités proférées par ce vieux politicien recyclé, bobo méridional à la barbe molle, n'ont convaincu personne, pas même le parti communiste.
Mensonge et imposture, en effet, que d'invoquer l'absence d'organisateurs, ni donc d'interlocuteurs, au sein de la contestation. Les journaux et les médias depuis 10 jours ont su trouver Mmes Jacline Mouraud et Priscilla Ludovsky, porte-parole raisonnant et s'exprimant aussi bien, ma foi, que n'importe quel élu de la République en marche. Les panthères roses du Renseignement territorial ex-RG sont même parvenues à identifier dans un rapport les 8 personnes qui dirigent le mouvement. Si un seul de ces citoyens côtoyait de près ou de loin les tentacules hideux et terrifiants de l'ultra droite, nul ne doute que cela se saurait.
Mensonge et diffamation, trop facile, que d'imputer à ce qu'on appelle l'extrême droite cf.Précision de dernière minute)[1] la responsabilité des débordements, le noyautage du mouvement et le détournement récupérateur de la contestation.
Mensonge et hypocrisie, que de mettre en cause 200 ou 300 personnes que l'on affirme, en milieu de journée, connues des services de police. Le lendemain matin, on apprend que 103 seulement ont été gardées à vue, la majorité d'entre elles en fin de journée.
Mensonge et aveuglement, que de n'avoir ni vu, ni voulu voir le seul groupe de casseurs structurés. Bien reconnaissables pourtant, vêtus de noir, équipés, organisés, préparés pour l'émeute, ils s'étaient infiltrés dans une manifestation d'intention pacifique. On les appelle black blocs. Leur intervention contre-nature correspond au soutien explicite de l'extrême gauche, du PCF comme des mélenchonistes. L'opération tente de préparer, d'ailleurs, le détournement vers des solutions fiscalistes[2] contraires au but initial.
Mensonge et incompétence que d'évaluer avec une telle précision ridicule à 106 301, exactement, le nombre de Français descendus dans la rue revêtus de la fameuse tenue des automobilistes accidentés. Au-delà du troisième chiffre significatif, aucun esprit tant soit peu scientifique ne saurait le prendre au sérieux. On s'intéressera plus au recensement officiel des points de rassemblements qu'il comptabilise 1 619 : ne marchandons pas, disons 1 600. Et j'y perds, comme dit l'autre. Cela fait quand même un nombre énorme, en très petit recul par rapport à celui avancé le 17 novembre, en dépit d'une nouvelle semaine d'intimidation.
Mensonge et amateurisme que de limiter au choix entre fromage et dessert, Champ de Mars ou Champs Élysées, les lieux possibles, traditionnels et, ajoutons : visibles, pour un rassemblement et un défilé à Paris. L'Opéra et les grands boulevards étant pris par l'honorable protestation contre les violences faites aux femmes, restaient La République, Bastille, Nation, Montparnasse, Denfert Rochereau, la place d'Italie, les Invalides, et j'en oublie.
Or, la courbe du mensonge et de son efficacité se révèle moins linéaire que ne le croyaient les propagandistes totalitaires d'autrefois et, à leur suite, Castaner leur triste imitateur en pâte à modeler. Dans un premier temps certes on fait accepter la fable d'autant mieux qu'elle taille large. Mais au-delà d'une certaine grosseur, le doute s'empare, et l'absurde devient invraisemblable.
Le ministre devient clown..
Certains finissent même par l'accuser de complicité.
Sa démission ferait sauter un fusible. Ne croyons pas trop à ce dénoument heureux.JG Malliarakis
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Apostilles
[1] Au fil des heures se sont légèrement dégonflées les affirmations, lancées par Castaner lors de son point de presse de 12h30, imputant les violences à "l'ultra droite", – un élément de langage récent, mensonger en lui-même, et que personne n'a encore défini. On a commencé, peut-être au fil des arrestations et des contrôles d'identité, qui démentent à l'évidence cette thèse du "ministre de la Chienlit", à parler de la présence d'éléments d'ultradroite et d'ultragauche. Nos informations établissent au contraire que, sur peut-être 300 militants politiques présents sur le terrain, parmi les 8 000 manifestants [au moins] il y avait environ 30 isolés, adhérents anciens ou actuels, de groupes dits "d'extrême droite". Personne n'a repéré sur les Champs Élysées les militants identitaires annoncés. En revanche les caméras ont zoomé sur un [unique] drapeau cher aux traditionalistes et sur une [redoutable] fleur de lys. Plus discrets mais organisés, et beaucoup plus nombreux, les black blocs n'intéressaient pas les chaînes de télévision. Ce sont eux qui ont commis les plus spectaculaires dégâts.
[2] cf. article de L'Insolent "Non aux solutions fiscalistes"