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économie et finance - Page 363

  • Retraites, frais, déplacements : le budget de l’Assemblée nationale explose

    Selon un document confidentiel du parlement, consulté parLe Parisien , les dépenses de l’Assemblée nationale ont largement dépassé les prévisions du budget 2019. Le Palais Bourbon devra ainsi, selon le quotidien, puiser dans ses réserves près de 47 millions d’euros l’an prochain – sur un total de 318 millions d’euros -, contre 28,4 millions d’euros prévus à la fin de l’année 2017.

    «Les charges prévisionnelles de l’exercice 2019 sont supérieures à la dotation de l’État et aux recettes propres de l’Assemblée», pointe ce document cité par Le Parisien. Le quotidien relève notamment l’acquisition de l’Hôtel de Broglie en 2016 pour 63 millions d’euros. En décembre 2017, les députés avaient voté à une large majorité en faveur de la conservation de ce site de 7 000 m² où seront aménagés des bureaux-couchettes et des espaces de travail pour les élus et leurs collaborateurs.

    […] Mais le document consulté par Le Parisien fait surtout apparaître les effets pervers de la réforme des retraites votée l’an dernier. Car si la baisse des pensions ne touchera que les futurs retraités, la réduction de l’assiette des cotisations est d’ores et déjà entrée en vigueur. Un déficit aggravé que l’Assemblée nationale doit aujourd’hui combler grâce à une subvention interne d’équilibre d’environ 40 millions d’euros. […]

    Le Figaro

    http://www.fdesouche.com/1079649-retraites-frais-deplacements-le-budget-de-lassemblee-nationale-explose

  • Mondialisation : cette crise qui vient… C’était hier et c'est demain.

    3346568047.pngJean-François Touzé 
    Secrétaire national
    du Parti de la France
    Il y a tout juste dix ans éclatait la crise dite des subprimes, (prêts hypothécaires à risques), déclenchée, au moment même où s’effondrait un marché immobilier artificiellement gonflé par la démagogie de l’administration de Washington, par la hausse soudaine des taux directeurs de la réserve fédérale américaine renchérissant le coût de remboursement encore alourdi par une augmentation du taux de défaut à 15 %. S'en suivit, dans un contexte de contagion à l'ensemble des acteurs économiques dû à la titrisation, (les banques qui finançaient les fonds d'investissement en faillite refusèrent de se prêter de l'argent par peur des liquidités « toxiques) la faillite de la banque d'investissement new-yorkaise Lehman Brothers, et une réaction en chaîne qui allait ébranler la planète entière confrontée au risque systémique d'un krach mondial.
    Les causes en sont connues : mauvaise gestion macroéconomique publique, absence de contrôle des risques dans le secteur privé, arrogance des marchés, aventurisme des banques, bulles spéculatives et négation de l’économie réelle, interconnexion générale des institutions financières imposée par la fuite en avant mondialisatrice.
    Au prix de milliards engloutis pour consolider le système financier et renflouer les banques (1 700 milliards versés par l'Europe moyennant la mise en œuvre de politiques de rigueur punitive imposées aux peuples sommés de payer par leurs larmes et leur sueur les erreurs du capitalisme), le mondialisme a pu, pour cette fois, sauver les meubles et, peu à peu, faire redémarrer la machine infernale, sans plus se retourner vers les conséquences (explosion du chômage, hausse des iniquités sociales, ruine de milliers de petites entreprises, extension de la pauvreté) d'une crise déjà oubliée.
    Celle qui vient sera d’un autre ordre. Et d’une tout autre ampleur.
    Les signes s'accumulent qui en soulignent l'inéluctabilité.
    • Un peu partout se forment de nouvelles bulles spéculatives dont personne ne sait quand elles exposeront (dans un mois, dans un an ou dans cinq ?) mais dont personne n’ignore que cela se produira.
    • Malgré le renforcement depuis 2008 de leurs fonds propres, les banques restent fragilisées par leurs carences prudentielles et leur aventurisme spéculatif. Les Lehman Brothers se comptent désormais par dizaines.
    • Le développement du Shadow bancking, cette économie de l'ombre manipulée par les « non-banques » aux actifs aujourd'hui engagés à hauteur de 99 000 milliards.
    • La hauteur de la dette mondiale (196 000 milliards de dollars) qui continue d'augmenter au même rythme qu'avant 2008 et touche désormais pour 50 % les pays émergents. Qu'un seul pays industrialisé et quelques nations en voie de développement accéléré fassent défaut et la catastrophe sera là.
    • L'irresponsabilité des États qui ont abandonné aux marchés la maîtrise de la finance et laissé se substituer à l’économie réelle créatrice de richesses utiles la seule logique spéculative.
    Les conséquences de cette banqueroute généralisée seront immenses. Non seulement en termes économiques, financiers et sociaux, mais dans leurs implications politiques et géopolitiques. 
    L'effondrement des paradigmes économiques sur lesquels est basée la mondialisation entraînera nécessairement une déstabilisation intercontinentale et un renforcement de la pression migratoire, tandis que les nations occidentales — et particulièrement européennes — seront soumises à la surenchère violente des organisations gauchistes qui trouveront dans les malheurs de nos peuples le levier de leur revanche idéologique. 
    Seule l'existence en son sein de forces politiques nationales puissantes, organisées et habitées d'une volonté radicale permettra alors à notre vieille Europe de faire face.

  • Frédéric Rouvillois : « L’héritage n’est pas créateur d’inégalités, il est créateur de civilisation à travers la transmission »

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    L’héritage de Johnny Hallyday

    La semaine dernière, Christophe Castaner déclarait vouloir lancer une réflexion sur les droits de succession. Une prise de position qui ne surprend pas le juriste et essayiste Frédéric Rouvillois, auteur du Dictionnaire du conservatisme. Selon lui, le principe le transmission et d’héritage est remis en cause pour des raisons idéologiques (Boulevard Voltaire.22.09)

    Christophe Castaner voudrait s’attaquer au principe d’héritier et aux lois de succession. On a l’impression que ce gouvernement n’aime pas beaucoup ce qui a trait aux héritiers. Selon eux, l’héritier serait synonyme d’inégalité.

    Cette petite offensive ira peut-être loin, mais elle ne fait que s’amorcer, pour l’instant.

    En réalité, elle s’inscrit dans une très ancienne tradition, qui remonte à la Révolution française, d’offensives contre le principe même de l’héritage et de la transmission. L’héritage serait, par définition, inégalitaire et créateur d’inégalité.

    On ne veut pas voir qu’il est surtout créateur de civilisation à travers la transmission.

    Cela remonte à la Révolution française. C’est à ce moment que l’on va supprimer la liberté de tester, autrement dit la liberté de décider à qui vont aller ses biens après sa mort. Cette liberté était essentielle jusqu’alors et, au fond, très importante. Jusqu’alors, les personnes avaient le droit de léguer leurs biens à qui bon leur semblait, à un de leurs enfants en particulier ou à tous de manière égalitaire ou à aucun d’entre eux si, éventuellement, les enfants n’avaient pas joué le jeu ou estimaient qu’ils ne le méritaient pas.

    Cela reste peut-être le marqueur essentiel de la vraie gauche, du début du XXe siècle jusqu’à nos jours. De ce point de vue-là, l’école saint-simonienne constitue un courant de pensée extrêmement intéressant et important. Elle se développe dans les années 1820-1830. Elle aura une influence considérable sur la gauche et les élites, notamment financières, aux XIXe et XXe siècles, avec une approche à la fois socialiste, technocratique, ultra-individualiste, mais par ailleurs acceptant la propriété privée à condition que ce soit la propriété strictement individuelle. Ce qui caractérise fondamentalement l’école saint-simonienne, en tant que socialiste, ce n’est pas une remise en cause de la propriété ; au contraire, elle est tout à fait dans la perspective du fameux « Enrichissez-vous ! » de l’époque. Parmi les grands saint-simoniens, certains sont et seront parmi les gens les plus riches de leur époque. Michel Chevalier et Ferdinand de Lesseps sont de grands financiers immensément riches, mais qui, pour autant, sont totalement hostiles au principe de l’héritage. L’idée est que chaque individu a le droit de s’enrichir autant qu’il veut, le plus possible, mais une fois qu’il est mort, toute sa fortune revient dans le pot commun et l’État détermine la manière dont cette fortune va être utilisée.

    Nous n’avons plus, comme dans la vision traditionnelle et organique, une continuité entre les personnes et les familles. On a des individus qui deviennent très riches ou qui restent très pauvres au cours de leur vie. Lorsqu’ils sont morts, l’État reprend la chose et redistribue selon ses souhaits. C’est un monde dans lequel il n’y a plus, en réalité ,que l’État et les individus. C’est une vraie caractéristique de la pensée de gauche. En revanche, les corps intermédiaires, les éléments, les familles, etc., qui supposent notamment la possibilité d’une transmission héréditaire disparaissent.

    Macron a toutes les caractéristiques d’un saint-simonien. On retrouve, chez Macron, cette volonté de privilégier de manière systématique la fortune mobilière sur la fortune immobilière. L’important, c’est l’argent, car l’argent se compte et se dénombre d’une part. D’autre part, l’argent ne s’inscrit pas dans le temps long ni dans l’espace, autrement dit dans quelque chose qui suppose l’héritage et la transmission.

    Quand vous avez une terre, des propriétés immobilières, une ferme et des forêts, vous ne pouvez pas concevoir tout cela en dehors de l’héritage et d’une perspective de transmission, notamment familiale. En revanche, lorsque vous avez juste un compte en banque dématérialisé, en parallèle, il y a toute cette réflexion qui se développe actuellement chez les économistes macroniens sur la disparition des billets de banque. Ce n’est pas un hasard. Autrement dit, un argent qui est totalement dématérialisé et qui est totalement sous le contrôle des pouvoirs publics, on peut très bien concevoir que cet argent-là ne soit pas susceptible de faire l’objet d’un héritage.

    Aujourd’hui, en France, les droits de succession sont lourdement taxés par l’État. Est-ce juste de la taxe ou y a-t-il une volonté idéologique derrière ?

    Bien sûr. C’est fondamentalement illogique et un des marqueurs de la pensée de gauche. Les saint-simoniens expliquent qu’il ne faut plus d’héritage au nom de l’égalité. C’est un mélange complexe. La pensée saint-simonienne et la pensée macronienne acceptent d’une part des inégalités immenses entre les fortunes et, en même temps, on plaide pour l’égalité, notamment cette fameuse égalité des chances. Cette suppression des inégalités de destins, l’inégalité de naissance dont nous a parlé Macron l’autre jour.

    Ce qui les traumatise, ce n’est pas qu’il y ait des gens infiniment riches et d’autres qui crèvent la faim, mais c’est le fait que tout le monde ne parte pas sur la même ligne au départ. C’est aberrant. Pour que tout le monde parte sur la même ligne au départ, il faudrait que tout le monde ait le même potentiel, le même physique, le même cerveau, les mêmes neurones, etc. Le fait que, sur cette ligne de départ de la course de la vie, certains sont culs-de-jatte et débiles mentaux et d’autres géniaux et ultra-compétitifs, cela ne les gêne pas.

    Le point de départ est cette obsession pseudo-morale de l’égalité, avec l’idée que l’héritage serait immoral car il donnerait beaucoup à certains et très peu à d’autres. Ce qui est vrai, d’ailleurs. Mais à cela, les penseurs de droite et les conservateurs répliquent depuis très longtemps que, derrière cette pseudo-injustice individuelle, il y a une véritable justice collective et politique. C’est grâce à cet héritage que la cité peut se développer, s’améliorer, se conserver et que la civilisation existe.

    Dans la société ultralibérale et capitaliste, l’homme idéal du XXI siècle serait, au fond, un homme en marche, déraciné, qui n’a rien d’immobilier à transmettre.

    Au-delà de l’immobilier, c’est un homme qui n’a rien à transmettre du tout. Ce n’est pas lui qui transmet, puisque la famille a disparu. L’image de Macron comme l’homme seul qui marche, mais qui n’a pas d’ombre, pas d’amis, pas de père et pas d’enfants, est très parlante pour la suite. C’est quelqu’un qui se dit qu’il n’a pas besoin d’héritage. Il avance seul et cela suffit. Si on conçoit les choses comme cela, la civilisation et la culture telles qu’elles existent depuis 3.000 ans s’effilochent et disparaissent en passant à autre chose.

    C’est un homme qui marche seul, qui s’est construit seul et qui n’a rien à transmettre. C’est un peu l’idéal du start-upper.

    C’est exactement cela. Le fait que l’offensive contre le principe même de l’héritage vienne, depuis quelques années, de la Silicon Valley et des hyper-milliardaires qui nous expliquent qu’ils se sont faits tout seuls dans leur garage en construisant des ordinateurs et qu’ils ne légueront rien à leurs enfants car leurs enfants n’ont qu’à faire pareil. C’est à la fois une espèce de manifestation d’égoïsme et d’autisme invraisemblable, mais aussi quelque chose qui nous dit quelque chose sur l’avenir de cette société moderne ou postmoderne que ces gens nous préparent.   

    Frédéric Rouvillois 

  • Ni Keynes ni Marx

    6a00d8341c715453ef022ad3b3ec0c200b-320wi.jpgJe me suis trompé. J'ai longtemps répété que l'enseignement de l'Économie politique, lorsque j'étais étudiant, n'accordait aucune place aux idées de Frédéric Bastiat. J'avoue aujourd'hui mon erreur : je ne retrouvais plus mon vieil exemplaire jaune du Thémis d’Henri Denis Histoire de la pensée économique. Lu et relu avec passion en 3e année, il avait été déchiqueté dans les déménagements successifs de son propriétaire et comme j'ai toujours admiré ce professeur[1] je me suis par la suite procuré un autre exemplaire, de tranche autrefois blanche lors de sa parution en 1971, 3e édition. J'ai donc fini, classant méthodiquement et fichant ma bibliothèque bien aimée, par retrouver ce volume.

    Ô surprise, dans l'index des noms cités, Bastiat figure, contrairement à ce que j'ai toujours affirmé. Mea culpa.

    Et page 316, sur les 796 que compte le livre, on peut en effet trouver une toute petite mention, seulement son nom, de mon économiste préféré.

    Malheureusement pour le lecteur, il n'est référencé que comme disciple de Jean-Baptiste Say (1767-1832), honnête classique du libéralisme français de tradition bourgeoise, pour ne pas dire louis-philipparde. Les Harmonies économiques, œuvre positive majeure de Bastiat, constituant un véritable petit manuel d'économie politique, facile à lire, datent de 1850, date de la disparition de son auteur, soit près de 20 ans après Say. Entre-temps il s'était passé beaucoup de choses. Et sur le plan de la théorie économique, l'auteur fait progresser la réflexion, en s'écartant de la conception matérialiste de la marchandise et de sa production.[2]

    Bastiat par ailleurs avait participé à la vie politique et contrairement à ce qui figure dans sa fiche Wikipedia, lamentable en l'occurence, sa correspondance avec Proudhon n'est nullement "virulente". Au contraire elle échange honnêtement des idées avec un éminent représentant du Socialisme français, personnage lui-même suffisamment courageux et intelligent pour reconnaître l'erreur d'une de ses utopies favorites, celle du crédit gratuit.

    Dans ma jeunesse il semblait que le monde se partageait essentiellement en deux blocs. On pouvait appeler cela guerre froide, d'un côté l'Est de l'autre côté l'Ouest. Dès 1959, j'avais cru comprendre que j'étais du côté de l'Ouest ; j'étais sans doute un jeune crétin, mais j'avais compris que les révolutionnaires communistes étaient pires que des "salauds", expression qu'on pouvait laisser à Jean-Paul Sartre. Ils se comportaient comme des sortes de scouts fanatiques et sanglants, eux-mêmes persuadés de détenir toute la vertu et d'incarner toute la générosité du monde. Convaincus que la question de la fin et des moyens ne se posait même pas pour un révolutionnaire ils étaient conduits aux pires atrocités pour la bonne cause, la leur.

    Mais le camp de l'Ouest péchait par manque de doctrine. Et notamment par manque ou défaut de pensée économique, du moins pour ce que nous en savions en France où le marxisme dominait. Très peu de professeurs d'économie échappaient à la mainmise des schémas marxistes dans leurs diverses variantes, y compris la fameuse et illusoire autogestion yougoslave. Henri Denis pour sa part, après avoir publié un intéressant Que sais-je en 1941 sur la Corporation, se rattachait en fait à la pensée de Fichte. Ni par lui, ni par aucun autre nous n'avions accès Bastiat.

    Le choix proposé se limitait alors à Keynes et Marx. Pour des raisons sans doute différentes, j'exécrais alors les deux. Dans la détestation comme dans la tendresse, mes sentiments, un demi-siècle plus tard ont sans doute perdu de leur excès, mais le fond reste intact, peut-être même plus solide. Il me semble donc indispensable de rejeter l'un autant que l'autre, la technocratie financière étatiste autant que le communisme.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] Pourtant d'extrême gauche, il n'avait rompu avec le parti communiste que parce qu'il le trouvait trop modéré.

    [2] Ce point essentiel est particulièrement mis en lumière par les deux préfaces que Georges Lane a réalisées, respectivement pour les volumes Harmonies économiques et pour Harmonies sociales qui le complète.

  • Derrière la procédure de sanctions contre la Pologne, l’ombre de George Soros…

    George_Soros_-_Festival_Economia_2012_02-845x475.jpg

    Bon, je sais, c’est un peu facile d’accuser George Soros pour tout et n’importe quoi, mais c’est difficile d’éviter ce travers alors que son organisation Open Society Foundations arrose vraiment beaucoup de monde. Du coup, quand la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE) du Parlement européen se rend en Pologne pour aider son président Claude Moraes à préparer un rapport sur les violations de la démocratie et de l’État de droit en Pologne, c’est un peu l’homme de Soros au Parlement européen qui rend visite aux gens de Soros en Pologne.

    Le président de la Commission LIBE Claude Moraes, un travailliste britannique d’origine yéménite, est en effet mentionné comme « allié fiable » pour quasiment tous les thèmes chers à Soros dans le document de 177 pages Reliable allies in the European Parliament (2014-2019) de l’OSF (Open Society Foundations, réseau de fondations créé par George Soros) divulgué par DCLeaks en 2016. Sa fiche indique qu’il présente un intérêt pour la promotion des libertés civiques, du droit d’asile, de l’immigration, des droits de l’homme, des droits de toutes les minorités, y compris ethniques et LGBTI, et qu’il est facile à gagner à la cause d’OSF et mérite un « engagement intensif » de la part d’OSF.

    Qui donc M. Moraes, rapporteur pour la Pologne dans le cadre de la procédure de sanction contre la Pologne sous le régime de l’article 7, avait-il choisi de rencontrer à Varsovie pour entendre parler de la démocratie et de l’État de droit en Pologne ? Uniquement des organisations de gauche, pro-LGBT et pro-avortement, dont beaucoup sont financées par… l’OSF de George Soros.

    Les députés Marek Jurek et Nicolas Bay ont réussi à imposer l’audition d’une organisation conservatrice, l’association d’avocats et juristes pro-vie et pro-famille Ordo Iuris, mais les députés Moraes, Sargentini (la députée verte néerlandaise qui a préparé le récent rapport à charge contre la Hongrie) et Spinelli (députée communiste italienne) ont efficacement empêché les juristes d’Ordo Iuris de parler de démocratie et d’État de droit en Pologne en les harcelant sur les questions d’avortement, qui n’entrent pourtant pas dans les compétences de l’Union européenne.

    En outre, alors qu’une heure avait été prévue au départ, le président de la Commission Claude Moraes a réduit ce temps à vingt-cinq minutes, contre environ cinq heures consacrées aux auditions des organisations de gauche.

    Par ailleurs, le député polonais de droite Marek Jurek avait été exclu de la délégation par le président Moraes, soutenu par la majorité de sa commission, au prétexte (qui n’est pas invoqué d’habitude pour ce genre de missions) qu’il ne fallait pas de Polonais pour « garantir une pleine objectivité ».

    Sur les organisations de gauche auditionnées, celles qui sont financées au moins en partie par l’OSF de Soros étaient largement majoritaires : Amnesty International Pologne, Fondation Helsinki des droits de l’homme, Fondation Batory (qui a même la particularité d’avoir été créée par George Soros à la fin des années 80 avec l’assentiment du régime communiste), les « marches noires » (Czarny Protest) contre l’avortement et la Fédération pour les femmes et du Planning familial (Federacja na rzecz Kobiet i Planowania Rodziny).

    Pour ce qui est des rencontres avec les journalistes, sur quatre médias représentés (tous quatre très hostiles au PiS), deux (le quotidien Gazeta Wyborcza et la radio Tok FM) appartiennent au groupe Agora, qui compte parmi ses actionnaires une fondation de… George Soros.

    Nicolas Bay est parvenu, en insistant, à faire accepter l’audition du journaliste d’un quotidien catholique, mais le secrétariat de Moraes s’est arrangé pour le faire venir après le départ de quatre députés (dont Moraes) sur sept que comptait la délégation de Varsovie, c’est-à-dire pour le vendredi 21 septembre à 16 h 30. Du coup, pour écouter ce journaliste parler de la liberté des médias en Pologne, il y avait, mis à part Noëlle Bergeron (ex-FN, aujourd’hui non-inscrite affiliée au groupe de Nigel Farage), deux députées d’extrême gauche qui comptent aussi parmi les « alliés fiables » de l’OSF au Parlement européen, à en croire le document divulgué par DCLeaks : Judith Sargentini et Barbara Spinelli, qui ont à nouveau tenté de dévier la conversation vers l’avortement afin d’empêcher le journaliste de parler de liberté des médias.

    Il n’est donc pas exagéré de dire que le rapport Moraes sur la Pologne sera, en fait, avant tout, un rapport Soros sur la Pologne.

    Olivier Bault

    http://www.bvoltaire.fr/derriere-la-procedure-de-sanctions-contre-la-pologne-lombre-de-george-soros/

  • Expatriés : pourquoi les Français quittent-ils la France ?

    Une enquête d’Armel Joubert des Ouches
    Depuis 2013, ils sont 800 000 à avoir quitté le territoire. 800 000 français. Parmi eux, les stars du petit écran, du sport ou du monde des affaires qui sont déjà partis ou envisagent de le faire : Gérard Depardieu, Richard Virenque, Alain Afflelou. Il y a les « vedettes » et il y a les autres, bien plus nombreux. Dans cette population d’exilés volontaires qui a choisi le Canada, les Etats Unis, l’Espagne, le Royaume Uni ou l’Australie, beaucoup de retraités mais pas seulement. Ils sont de plus en plus de travailleurs indépendants, d’anciens patrons de PME-PMI, il y aussi beaucoup de jeunes. Incités à partir à l’étranger à la faveur du programme Erasmus, des étudiants tentent l’aventure à l’extérieur. Carrières assurées, salaires très souvent supérieurs à ceux pratiqués en France, réductions significatives des contraintes administratives, la Maison des Français de l’Etranger – service du Ministère des Affaires étrangères – l’a constaté jusqu’à sa fermeture en 2014. Et le rythme s’accélère : plus de 40 % des 18-34 ans veulent désormais s’installer hors de France.

    Expatriés : 2,5 millions l’ont déjà fait
    Parmi les jeunes à avoir tenté l’expérience, Joshua. Il a 22 ans. Ce Breton d’origine a quitté la France au début de l’année 2018 pour rejoindre Québec. Joshua a surtout souhaité partir en raison d’une sinistrose de plus en plus pesante : « Je trouve que les gens sont moroses et de plus en plus individualistes ». Quant à Maxime, après avoir passé deux ans et demi à Bristol au Royaume-Uni où il a travaillé dans la restauration, il s’apprête à rejoindre l’Australie. Les « petits » patrons ne sont pas en reste. Au début de cette année, Arnaud Potier a vendu l’entreprise qu’il avait créée de toutes pièces pour partir à l’étranger lui aussi. Ce quinquagénaire, autodidacte, se sentait de plus en plus « matraqué » par l’administration. « Pourquoi je pars ? C’est pas parce que je n’aime pas mon pays, explique-t-il, mais parce je n’ai pas le choix ! On fait tout, excusez-moi, pour nous emmerder ! ». Pour ce patron, installé il y a peu encore dans le département du Finistère en Bretagne sud, c’est surtout le matraquage fiscal qui a été la raison de sa décision.

    Pourquoi les Français quittent-ils la France ?
    Pour réaliser cette enquête, Armel Joubert des Ouches s’est rendu au nord de l’Espagne à la rencontre d’un quadragénaire, « Stéphane », qui, pour des raisons qui lui sont propres, a répondu à l’interview mais a préféré ne pas être filmé devant la caméra. Il explique qu’il est harcelé depuis plusieurs années par le RSI, le Régime Social des Indépendants. Si le nom de la caisse de cotisation des indépendants a récemment changé, le système n’en demeure pas moins présent et continue à faire … des victimes de l’impôt et de la taxation à outrance.

    https://reinformation.tv/expatries-francais-quittent-france-joubert-ouches-joubert-des-ouches-88296-2/

  • La France, 6e plus gros fardeau fiscal du monde

    L’index 2018 sur la liberté économique publiée par Héritage n’est toujours pas flatteur pour la France. Avec un taux de fardeau fiscal (tax burden en VO) de 47.3, la France est uniquement dépassée par le Tchad, la Belgique, la Suède, le Danemark et bien sûr hors-concours, la Corée du Nord avec un indice 0. A l’autre extrémité, plusieurs pays dépassent les 99 en indice : Bahreïn (99.9), l’Arabie Saoudite (99.7) et le Qatar (99.6), les Emirats Arabes Unis étant à 90.4, la Russie à 85.8, le Nigeria à 84.4, l’Indonésie à 83.7, l’Inde à 79.4, le Canada à 76.7, le Mexique à 75.7, la Turquie à 74.7, le Brésil à 70.6, la Chine à 70.4, le Japon à 67.4, le Royaume-Uni à 65.2, les Etats-Unis à 65.1, l’Australie à 63, l’Allemagne à 61.3 et l’Italie à 55.2.

    Sur le plan de la liberté économique, la France est 71e mondial, pays considéré comme « modérément libre ». 6 pays sont considérés comme « libres » (indice total supérieur à 80) : Hong-Kong, Singapour, Nouvelle-Zélande, Suisse, Australie, Irlande.

    En « pratiquement libres » (supérieur à 70), 28 pays : Estonie, Royaume-Uni, Canada, Emirats Arabes Unis, Islande, Danemark, Taïwan, Luxembourg, Suède, Géorgie, Pays-Bas, Etats-Unis, Lituanie, Chili, Ile Maurice, Malaisie, Norvège, Tchéquie, Allemagne, Finlande, Corée du Sud, Lettonie, Qatar, Japon, Israël, Autriche, Macédoine, Macao.

    En « modérément libres » (supérieur à 60), 58 pays : Botswana, Vanuatu, Roumanie, Uruguay, Rwanda, Jamaïque, Kazakhstan, Colombie, Pérou, Arménie, Pologne, Malte, Bulgarie, Chypre, Saint-Vincent-et-Grenadines, Bahreïn, Sainte-Lucie, Belgique, Thaïlande, Panama, Hongrie, Kosovo,  Costa Rica Turquie, Slovaquie, Espagne, Philippines, Jordanie, Mexique, Slovénie, Albanie, Dominique, Azerbaïdjan, Monténégro, Indonésie, Brunei, France, Portugal, Guatemala, Bahamas, Salvador, Tonga, Afrique du Sud, Kirghizistan, Italie, Serbie, Koweït, Paraguay, Ouganda, Fidji, Côte d’Ivoire, Maroc, Bhoutan, Seychelles, République Dominicaine, Samoa, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Oman, Honduras, Burkina Faso, Cap Vert.

    En « pratiquement non libre » (supérieur à 50), 63 pays : Tanzanie, Arabie Saoudite, Tunisie, Nicaragua, Cambodge, Guyana, Namibie, Nigeria, Moldavie ; Tadjikistan, Russie, Belarus, Gabon, Chine, Sri Lanka, Trinité & Tobago, Mali, Iles Salomon, Grèce, Bélize, Barbade, Guinée-Bissau, Madagascar, Bénin, Comores, Ghana, Swaziland, Haïti, Mongolie, Sénégal, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Bangladesh, Kenya, Inde, Pakistan, Zambie, Népal, Mauritanie, Myanmar, Lesotho, Sao-Tomé et Principe, Laos, Egypte, Liban, Vietnam, Ethiopie, Micronésie, Argentine, Gambie, Guinée, République Démocratique du Congo, Malawi, Cameroun, Ukraine, Sierra Leone, Ouzbékistan, Brésil, Afghanistan, Maldives, Iran, Burundi, Libéria, Kiribati.

    En « répressif » (inférieur à 50), 31 pays : Niger, Soudan, Tchad, Centrafrique, Angola, Equateur, Surinam, Timor oriental, Togo, Turkménistan, Mozambique, Djibouti, Algérie, Bolivie, Zimbabwe, guinée Equatoriale, Erythrée, Congo, Cuba, Venezuela, Corée du Nord (notons que cette dernière a un indice de … 5,8 ! )

    Non classés : Iraq, Libye, Liechtenstein, Somalie, Syrie, Yémen.

    Les atouts de la France sont le respect des droits de propriétés, la liberté des affaires, la liberté monétaire et celle du commerce. Ses points faibles : le fardeau fiscal, les dépenses gouvernementales, et la liberté du travail.

    Hriso XIEP

    http://www.medias-presse.info/la-france-6e-plus-gros-fardeau-fiscal-du-monde/98415/

  • Économie : ambiance Désert des Tartares et drôle de guerre avant l’explosion totale du Système

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    Marc Rousset Boulevard Voltaire cliquez ici

    L’offensive allemande a bien eu lieu en mai 1940 et l’ennemi a bien fini par apparaître dans le Désert des Tartares, mais les milliers de milliards de dollars émis par les banques centrales ainsi que l’augmentation continue de la dette mondiale publique et privée font merveille pour repousser l’échéance du krach à venir qui conduira à l’effondrement de la monnaie, émise alors en quantité illimitée, et à l’hyperinflation.

    Nous vivons tout simplement la sombre prédiction du grand économiste autrichien Ludwig von Mises :

    « Il n’y a aucun moyen d’éviter l’effondrement final d’un boom économique dû à l’expansion du crédit. La seule alternative consiste à faire en sorte que la crise arrive plus vite, suite à un abandon volontaire de l’expansion de crédit, ou plus tard, impliquant ainsi une destruction finale et totale du système monétaire en question. »

    Selon l’ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, « nous courons le risque de nous diriger tel un somnambule vers une nouvelle crise » car les gouvernements ne se sont pas attaqués aux causes de la crise de 2008. De plus, la collaboration entre les banques centrales et les gouvernements ne serait pas possible dans une crise post-2018 et « on assisterait plus à la recherche d’un bouc émissaire que d’une solution ». Ces propos sont confirmés par l’économiste Sony Kapoor, ancien conseiller de l’Union européenne en 2008, pour qui « la coopération internationale qui existait entre 2008 et 2009 n’existe plus avec Trump et le Brexit. Notre situation est donc plus fragile. Cette fois, ça pourrait être pire. »

    Le malade turc continue d’inquiéter l’Europe : inflation de 17 %, fuite massive des capitaux avec un effondrement de la livre de 40 %, chute de la Bourse de 20 %, relèvement des taux d’intérêt à 24 % et besoins de refinancement non couverts à l’horizon d’un an pour 230 milliards de dollar,s dont 110 milliards pour les banques et 65 milliards pour les entreprises. Au Venezuela, l’inflation a atteint le taux grotesque de 1.000.000 % par an, tandis qu’en Argentine, le peso continue de s’affaiblir avec une dette libellée à 80 % en dollars et un taux directeur élevé de 60 % de la banque centrale.

    En matière économique, le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane d’Arabie saoudite va droit dans le mur. Après l’échec de l’introduction en bourse d’Aramco, le PIF (Fonds public d’investissement saoudien) se lance dans des transactions tape-à-l’œil qui ne font pas baisser le chômage du pays et ne diversifient pas son économie : investissements dans le tourisme spatial Virgin Galactic, Uber, projet d’une mégapole de 500 milliards de dollars sur la mer Rouge.

    La dette publique et privée de la Chine est passée de 1.700 milliards de dollars, en 2001, à 25.500 milliards de dollars, en 2016, tandis que 200 milliards de produits chinois viennent d’être taxés, en plus, à 10 % et 25 % (1er janvier 2019) par Trump, avec une menace sur 267 milliards de dollars d’importations chinoises supplémentaires. La Bourse de Shanghai vient de perdre 20 %. Quant aux États-Unis, ils investissent peu dans les projets civils d’infrastructures, mais trop dans leurs dépenses militaires de 600 milliards de dollars par an (Russie 69 milliards de dollars, Chine 216 milliards de dollars). Trump rêve de dévaluer le dollar dans sa guerre commerciale avec la Chine, raison supplémentaire pour laquelle les Russes et les Chinois jouent la carte de l’or comme actif ultime dans leurs banques centrales.

    La Deutsche Bank, qualifiée en 2016 de « source majeure de risque » par le FMI, ne représente plus que 21 milliards d’euros en Bourse et a dû se séparer de 7.000 personnes, avec une chute du titre de 34 % depuis le 1er janvier, tandis que la Commerzbank ne vaut plus que 10 milliards d’euros. L’indice sectoriel « Euro Stoxx Banks » est en chute de 14 % depuis le début de l’année (BNP perd 12,4 % et Société générale 12,08 %). Les taux bas qui pénalisent la rentabilité, la dette italienne et les craintes de krach expliquent la méfiance des investisseurs pour le secteur bancaire.

    JP Morgan, qui ferait mieux de se taire, prétend que la prochaine crise devrait être moins aiguë que la précédente. Steve Bannon, lui, a confirmé, le samedi 22 septembre, lors d’une intervention publique en Italie, une nouvelle crise financière, assurant : 

    « Elle fera paraître celle de 2008 comme un pique-nique dominical. Ce sera une crise de la dette, une crise monétaire. »

    La crise prendra-t-elle sa source en Chine, au Japon, à Wall Street, en Italie, en Espagne, en Grèce ? Personne ne peut répondre à la question, tandis que persiste dans l’économie mondiale l’ambiance drôle de guerre et Désert des Tartares.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Le maire d’Angers finance les gauchistes

    Le maire d’Angers finance les gauchistes

    Christophe Béchu, maire ex-LR d’Angers (il a quitté le parti en décembre 2017), a versé 50 000€ à L’Etincelle, une association d'”antifas”, aux méthodes violentes. Cette subvention est dénoncée par une campagne d’affichage que les habitants ont découvert ce matin.

     https://www.lesalonbeige.fr/le-maire-dangers-finance-les-gauchistes/

  • La sécu désavouée par Jupiter ? fausse bonne nouvelle

    6a00d8341c715453ef022ad3b29d15200b-320wi.jpgL'annonce par le président de la République, qui une fois encore empiète sur le rôle du gouvernement, des quelques dispositions concrètes supposées constituer un plan dit pauvreté, provoque quelques vaguelettes. Le discours d'Emmanuel Macron, le 13 septembre au Musée de l'homme, en effet a pu être perçu comme une nouvelle dérive par rapport aux principes sur lesquels on nous serine que fut construite en 1945 notre magnifique protection sociale.

    Dans un article publié le 16 septembre sur le site du Figaro[1]Cécile Crouzel semble s'en inquiéter. Pourtant elle concède que "le virage [aurait été] amorcé dès les années 1970 et accentué par la majorité précédente". Cette imprécision ne doit pas être tenue pour accidentelle. Elle reflète le halo d'incertitude dans lequel on noie ordinairement l'histoire effective de ce système[2] pensé par des gens en décalage total avec l'opinion majoritaire des Français, déjà en 1946.

    À quelle réforme "dans les années 1970", par exemple, la rédactrice pense-t-elle ? La grande réforme, pas si brillante que cela, fut opérée par Jean-Marcel Jeanneney, Ministre des Affaires sociales de janvier 1966 à mai 1968, flanqué de son sous-ministre Chirac, en 1967, donc sous la présidence De Gaulle. Elle institutionnalisait et tendait à séparer les trois branches, si différentes mais amalgamées par le système français, de la Famille, de l'Assurance Maladie et de la Retraite. Rappelons que le virage social avait été annoncé en 1966 par le fondateur de la Cinquième république, lequel avait été ulcéré par sa mise en ballottage de décembre 1965 et avait déclaré "j'irai plus loin que leur front populaire".

    Dans les "années 1970" [toujours le goût des datations par décennies] on assista plutôt, sous les présidences Pompidou et Giscard, à l'extension, en pagaille, du système monopoliste à l'ensemble des branches et catégories professionnelles. Certaines y échappaient jusque-là, ou même s'y étaient radicalement opposées. Ainsi les Cadres qui avaient bloqué par une grève, en juillet 1946, l'application de la loi Croizat, avaient obtenu la création de l'Agirc en mars 1947, mais la spécificité de leur régime n'a cessé de décliner depuis. Les catégories indépendantes furent à leur tour absorbées dans les régimes dits "alignés" domestiqués par le ministre Barrot dans le gouvernement Barre.

    Il est vrai qu'à partir du gouvernement Juppé une nouvelle idée apparut. On imagina de restreindre puis de supprimer définitivement les allocations versées aux ménages les plus aisés en les plaçant sous condition de ressources. Un front commun englobant la droite catholique et la CGT entrava, mais pour un temps seulement, cette volonté d'apparence démagogique mais d'inspiration budgétaire.

    Le seul mérite, si l'on ose dire, disons plutôt : la seule novation en la matière, de la nouvelle combinaison gouvernementale et du discours présidentiel, consiste à liquider toute référence assurantielle. L'étatisation jupitérienne ne laisse aucune place ni au libre choix, ni au vote des assurés sociaux. Les syndicats, les caisses, les individus ne sauraient donner même un avis consultatif. Encore moins les cotisants en tant que tels. On redistribue arbitrairement. On ne s'embarrasse plus de démocratie sociale.

    Faut-il, dès lors, savamment suivre Mme Crouzel et se demander avec elle si on se situe encore dans une doctrine [attribuée à Bismarck] ou si l'on s'oriente vers un modèle "anglo-saxon", et d'ailleurs lequel ? celui de Beveridge ? celui du NHS anglais ? celui du plan Obama ?

    À la vérité, dès le plan Juppé de 1995-1997, la conception initiale, celle d'un monopole géré démocratiquement, avait disparu à 99 %. Restait un dernier petit détail à régler, pour que chacun sache que ce système est géré entre le palais de l'Élysée et les bureaux de Bercy. Tel est le sens de la montée en puissance de la CSG, et de son accouplement futur avec un impôt sur le revenu prélevé à la source. Personne ne s'y trompera plus.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] Cet article est intitulé "Sans le dire, Macron s'éloigne du modèle de protection sociale hérité de 1945". Il figure dans l'édition papier datée, comme il se doit, du lendemain 17 septembre.

    [2] On ne peut donc que recommander l'ouvrage de Georges Lane "La Sécurité sociale et comment s'en sortir".

    http://www.insolent.fr/