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économie et finance - Page 461

  • Visages de la pauvreté rurale : « Ils essaient de survivre par leurs propres moyens »

    A Maupas et à Vic-Fezensac, les bénévoles de la Croix-Rouge sillonnent la campagne du Gers à bord d’un bus pour ceux qui n’ont rien et demandent peu. Ils croisent les visages de la pauvreté rurale, accompagnés de handicaps, de tutelles, ou de maladies mal soignées.
    « Ils ne se rendent pas compte… Je ne suis pas raciste, mais faut qu’ils nous aident plus, les Français… » 
    Les fenêtres, le pull et la dentition de Paul Dupouy laissent passer les courants d’air. L’aide-ménagère qu’entendait envoyer la mairie de Maupas (Gers), elle, n’a jamais passé son seuil. Ce n’est pas à 93 ans qu’il laissera quiconque mettre le nez dans ses affaires !
    Il faut dire qu’il y en a, des petites bricoles récupérées, recyclées, empoussiérées, dans la salle à manger de son ancienne ferme au confort moderne années 1950. L’intérieur de la cheminée fait office de sèche-linge. Un transat de jardin sert de canapé, et la table plastifiée de rouge, de réfrigérateur à l’air libre où les fourmis se ravitaillent en file indienne.
    « Un moment que je vous ai pas vu… Ça va ? » Annie Dupeyron, une « jeunesse » de 75 ans, bénévole à la Croix-Rouge, est venue jusque chez l’ancien viticulteur, lui apportant un colis alimentaire et sa présence, en ce matin de la fin mai. Depuis trois mois, un camion de l’association sillonne la campagne du Gers à la rencontre de ceux qui n’ont rien et demandent peu. Il ne s’agirait pas que cela se sache…
    Paul Dupouy se contente de 700 euros de retraite agricole, ce qui a transformé en casse-tête le remplacement récent de sa guimbarde hors d’âge. « La farine… Je m’en sers pas, gardez, vous la donnerez à d’autres. Le chocolat en poudre, oui, ça, ça plaît aux petits du coin. » 
    L’inventaire des provisions ne le passionne pas. Plutôt que des spaghettis, Paul Dupouy, habitué aux haricots verts du jardin, attend une oreille bienveillante.
    Plus un seul voisin avec qui commenter le rugby 
    Pour raconter qu’il n’entend plus son téléphone. M. Dupouy n’est pas sourd. C’est la sonnerie, un petit gazouillis, comment voulez-vous ? Ces gars du foot, qui s’effondrent, maintenant, dès qu’on les frôle. Il les mime, les bras en croix. « Nous, on recevait un coup de pied, on essayait de le rendre. » Plus un seul voisin avec lequel commenter les résultats du rugby dans Sud-Ouest. « Les copains de l’école, ils sont morts jeunes, dans les 80 ans. » 
    Les nouveaux arrivants sont loin. Et pas comme ceux d’avant. Ils ne le demandent pas, mais M. Dupouy leur arrose tout de même les pots de fleurs quand ils partent à la mer. Une heure a passé, Annie Dupeyron file. Paul la salue devant l’indescriptible fouillis de sa grange. « Comme ça, au moins, j’aurai vu du monde ce matin. »
    A Maupas (200 habitants), trois personnes, toutes au moins octogénaires, bénéficient de la tournée « Croix-Rouge sur roues », cofinancée par la Fondation PSA et les collectivités locales. Le gros camion blanc se gare devant la mairie, puis une petite voiture dessert les maisons. Plus pratique dans les chemins creux. Plus discret, surtout.
    « Ils essaient de survivre par leurs propres moyens » 
    Des personnes âgées, ou des mères seules, de plus en plus: cela interpelle les bénévoles, qui décrivent les frigos vides, le liquide vaisselle qu’il faut économiser, les rares heures d’intérim, les nombreuses heures de « tondeuse » ou de ménage « au black », si les voisines veulent bien garder le petit.
    « Si on ne va pas les voir, ils ne feront pas le pas. C’est une éducation, pas plus mauvaise que celle d’aujourd’hui, ils essaient de survivre par leurs propres moyens », dit le maire de Maupas, Michel Dayman. En tenue de chasse, devant de vieilles portes reconverties en panneaux électoraux, l’élu évoque des administrés toujours plus âgés, aux retraites indigentes (« Surtout les pensions de réversion »), leur isolement, l’absence de transports en commun.
    Il y avait bien le car, à une époque, pour le marché d’Eauze. Mais c’est si vieux qu’il ne sait plus trop à quand cela remonte. Le bourg le plus proche est à 10 kilomètres, la ville à 40.
    « Les roues », comme on les appelle, coûtent moins cher à la Croix-Rouge et dévorent moins de bénévoles, surtout, qu’une antenne associative. Elles permettent de mailler ce département étendu. L’ouest surtout, où la rareté de l’activité engendre une forte précarité, et la déficience des transports un grand isolement, dès lors que la voiture devient une charge financière insupportable.
    « On est appelés de partout », s’inquiète Marie-José Lier, responsable départementale de la Croix-Rouge, qui fête ces jours-ci ses 150 ans. La demande d’aide s’accélère depuis trois ou quatre ans, et plus encore ces derniers mois. Il faudrait un deuxième camion, d’autres mains… 
    Une fois par semaine, la Croix-Rouge vient àˆ la rencontre de Paul Dupouy pour rompre l’isolement et lui amener un colis alimentaire. Une fois par semaine, la Croix-Rouge vient àˆ la rencontre de Paul Dupouy pour rompre l’isolement et lui amener un colis alimentaire.
    Dix tournées ont été dessinées après un patient repérage auprès des assistantes sociales, médecins, infirmières et autres associations. Les maires, eux, « ne sont pas toujours pressés de reconnaître qu’il y a de la précarité dans leur commune », glisse Mme Lier. Question d’image. Si « le colis fait venir », c’est finalement l’écoute qui est la plus appréciée.
    Les trois bénévoles du camion y sont formés : « Ce n’est vraiment pas un bibliobus ! Les gens qui ont peu l’occasion de parler lâchent tout devant nous, comme chez le psy. Les assistantes sociales, elles sont submergées, elles n’ont plus ce temps-là. Et puis, elles provoquent parfois un mouvement de recul. Avec nous, le rapport est différent. » 
    Avant la distribution des colis, il y a toujours un petit café-gâteaux secs. Le camion s’est garé, derrière la mairie, loin des regards, à Vic-Fezensac, bourgade gasconne à une trentaine de kilomètres d’Auch. Les bancs en bois du hall de la mairie accueillent les premières confidences des visiteurs, boisson chaude en main, avant même qu’ils ne pénètrent dans une salle qu’aucun panonceau ne distingue.
    Un deuxième bénévole y poursuit le dialogue. Quelle est leur situation administrative ? Médicale ? Ont-ils fait valoir leurs droits ? Savent-ils où trouver gratuitement des vêtements pour les enfants ? Défilent les sigles, RSA, CMU, AAH, CDD… Les humiliations, les découragements, les angoisses. Les colères, aussi.
    « C’est pas des mains de feignant » 
    « Monsieur est parti, il m’a laissée avec les deux enfants de 3 ans et 19 mois ! », jette Laetitia, 30 ans, à peine assise. Elle semble toute maigre dans un gros sweat turquoise. Comme les autres bénéficiaires, elle témoigne anonymement. « Comme il a l’AAH [Allocation adulte handicapé], on m’avait fait sauter mon RSA. Maintenant, j’ai plus rien. Ici, y a pas de travail, pas d’intérim. Rien. » 
    Et puis, confie-t-elle plus tard, l’assistante sociale appelle bien souvent pour demander comment elle s’en sort. « Est-ce qu’ils vont pas me ramasser les petits ? » Elle est venue avec son voisin, Stéphane, bientôt 50 ans, un costaud en blouson Harley Davidson qui jauge les provisions offertes. « Ils ne se rendent pas compte… Je ne suis pas raciste, mais faut qu’ils nous aident plus, les Français… »
    Trois CAP, un boulot à 2.000 euros dans la pose de caméras vidéo, quatre enfants, tout roulait jusqu’à un grave accident de moto, suivi d’un cancer et d’une pension handicapé de 771 euros. Sa femme est partie avec « un qu’a des sous ».« Au 20 du mois, il n’y a plus rien. Je me bats pour manger. Un truc de fou ! Ici, je suis regardé comme un feignant alors que j’ai toujours bossé ! »
    Il tend ses mains. « C’est pas des mains de feignant ! » Quatre ans qu’il « descend », dit-il. « Une fois, j’ai mendié mon essence dans une station-service d’Auch. Oh, putain, la honte, j’étais tout rouge. J’ai eu plus, j’ai été remplir un Caddie à Aldi et acheter des McDo pour les enfants de Laetitia. »
    « C’est la spirale du chômage et de l’isolement » 
    Et tous ces couples qui ont fui la ville, ses loyers exorbitants, parce qu’ils ne s’en sortaient pas, dans l’espoir, le fantasme, d’une vie de peu à la campagne. « Ils se retrouvent dans des logements inadaptés, à se ruiner en chauffage dans des maisons pleines de courants d’air, déplore la Croix-Rouge. Les frais d’essence triplent, ils ne trouvent pas de travail, doivent vendre la voiture, c’est la spirale du chômage et de l’isolement. Certains doivent nous demander d’amener leurs enfants à l’école… »
    Arrivent Lucile et Cyril, la timidité de leurs 20 ans, un bébé qui gigote dans la poussette. Lui « fait » un smic à la déchetterie. Mais il faut rembourser la voiture, et le reste. « On s’est plantés dans le mur. On était partis vivre à la campagne. Le déménagement, déjà, c’est la claque. Et puis la maison s’est effondrée. » Les voilà chez un oncle. Lucile sourit. « Je sais que mon fils va pouvoir manger, même si on n’a pas de sous. Franchement, je vous remercie. » Cyril, lui, a rechigné à s’extraire de la voiture. Mais il quitte la salle requinqué. « On va s’en sortir ! »
    Source

  • Dislocation politique et financière de l’Union européenne

    Lorsque David Cameron décida de laisser les Britanniques voter sur le « Brexit », il n’avait pas réalisé qu’il ouvrirait une boîte de Pandore. Avant le référendum, j’avais déclaré que le « Brexit » ne serait pas la raison d’un effondrement de l’économie mondiale, mais qu’il serait le catalyseur d’un tel effondrement.

    Il y a eu quelques jours de réaction avec l’intervention massive des banques centrales mondiales, mais vu l’énorme volatilité observée jusqu’ici, il y a maintenant une forte probabilité que débute un déclin séculaire majeur de l’économie mondiale.

    Les semaines et mois à venir seront probablement pires que lors de la crise de 2007-2009

    Des bureaucrates non élus et non redevables ne devraient pas décider pour 500 millions de personnes

    Les problémes ne seront pas qu’au niveau économique, mais aussi sur la scène politique mondiale. L’élite n’est pas contente de Cameron, qui a laissé les citoyens britanniques voter démocratiquement sur la question d’appartenance à l’Union européenne. Les leaders politiques savent qu’il est très dangereux de donner le choix aux gens de décider d’un enjeu important. Seuls les Suisses ont ce droit, et ils l’utilisent régulièrement. Dans la plupart des pays, le gouvernement élu prend toutes les décisions importantes sans consulter la population. Dans l’Union européenne, c’est même pire que cela, parce que la plupart des décisions contraignantes pour les États-membres sont prises par des officiels non élus et non redevables. La Cour européenne de justice trône au-dessus des systèmes judiciaires des membres. Les Britanniques ont, avec une faible majorité, exprimé leur intention de refuser que leur souveraineté soit aux mains de Bruxelles. Ils ont aussi clairement indiqué ne pas vouloir accepter les règles européennes sur l’immigration illimitée et incontrôlée qui, si elle se continue, détruira le tissu-même du Royaume-Uni et du reste de l’Europe.

    L’élite n’a pas réussi à faire peur au Royaume-Uni pour qu’il reste dans l’Union européenne

    Il est très étonnant que Cameron et le gouvernement britannique aient perdu le vote, malgré le fait que tous les experts économiques mondiaux, aussi bien qu’Obama, Lagarde, et Carney (gouverneur de la Banque d’Angleterre) étaient de leur côté. Ils ont aussi publié des rapports selon lesquels les salaires déclineraient, ainsi que les prix de l’immobillier, et que les taxes augmenteraient. Mais, au final, toute cette propagande est devenue contreproductive. Les Britanniques ne croyaient plus ce qu’ils entendaient et ont pris le contre-pied de l’élite. C’est pourquoi il y a de la panique dans les hautes sphères. Mais l’élite va essayer par tous les moyens de renverser la décision des Britanniques. Tony Blair, l’ex-Premier ministre, s’est même proposé comme négociateur du Royaume-Uni envers Bruxelles. Blair est un membre de l’élite et engrange des dizaines de millions de dollars en accords confortables au nom de l’élite, un peu comme Bill Clinton. Il n’y a qu’un seul but à intervenir dans les négociations avec Bruxelles, car si ce retrait de l’Union se concrétise, cela sera de mauvais augure pour le Royaume-Uni. Mais je doute que les Conservateurs apprécieront qu’un ancien politicien du Labour Party, membre de l’élite, agisse en leur nom.

    Pour les officiels de l’Union européenne, c’est une défaite retentissante et une dangereuse érosion de leur autorité à réglementer l’Europe en tant que super-État. Des demandes de référendum jaillissent dorénavant dans plusieurs pays européens comme la France, la Hollande et le Danemark. L’élite européenne fera tout en son pouvoir pour ne pas laisser les 27 pays restants tenir un vote démocratique. Mais le chat est sorti du sac, et il sera très difficile de stopper cette envie de se libérer des chaînes de Bruxelles.

    Les problèmes de l’Union européenne ne sont que les premiers à frapper le monde en 2016

    Le dilemme pour l’Europe, et aussi pour le monde, est que cette agitation politique survient dans une économie mondialisée et dans un système financier proche de l’effondrement. Depuis le début de la crise en 2006, les banques centrales et les gouvernements ont créé environ 100 000 milliards de dette supplémentaire, réduit les taux d’intérêt à zéro ou moins, et ont manipulé la plupart des marchés. Malgré cela, les problèmes très graves au sein du système financier qui ont vu jour en 2006 n’ont pas été résolus. Au contraire, ces problèmes ont augmenté de manière exponentielle, avec la dette mondiale qui a doublé et les produits dérivés, à hauteur de 1 500 000 milliards $, pour la plupart sans valeur et échappant à tout contrôle. Le système bancaire européen est au bord de l’effondrement, et cela s’étendra aussi aux banques, fragiles, aux États-Unis et en Asie.

    À venir : panique sur les marchés

    Le vrai gagnant, évidemment, c’est l’or qui, à un certain moment, avait grimpé de 100 $ et qui est maintenant 80 $ plus haut qu’il ne l’était. Peu d’investisseurs réalisent que l’or a mieux performé que toutes les classes d’actifs, durant ce siècle et en 2016. Vu que les conseillers en investissement ne comprennent pas l’or, moins de ½% des investisseurs à travers le monde détiennent de l’or dans leur portefeuille. Quasiment chaque pays établit la valeur de l’or en dollars. Mais ceci est une illusion totale, car l’or devrait être mesuré en onces ou en kilogrammes, vu qu’il ne s’agit pas d’un actif basé sur le dollar. Deuxièmement, la valeur de l’or ne peut qu’être établie dans la devise de l’investisseur. Il existe un prix local de l’or dans chaque devise. L’or, en dollars, a grimpé de 26% en 2016, tandis que l’or, en livres sterling, a grimpé de 43% cette année. La meilleure assurance contre les problèmes de l’économie mondiale est l’or, quelle que soit la devise dans laquelle vous l’évaluez. Ce que la plupart des investisseurs ne réalisent pas et que leurs conseillers ne leur disent jamais, est que, en termes réels, leurs actions boursières ont décliné de 60-70% ce siècle, et 20% cette année. « En termes réels » signifie évidemment de comparer les indices boursiers avec l’or.

    L’or est la meilleure assurance

    Ce n’est que le début du mouvement haussier de l’or. Après une longue correction de quatre ans au milieu d’un marché haussier à long terme, nous sommes maintenant en route vers de nouveaux sommets qui pourraient être touchés en 2016. À mesure que nous verrons les bulles exploser dans les actions, les obligations, l’immobilier et les produits dérivés, et que les devises continueront de décliner à cause des déficits et de l’impression monétaire, l’or continuera de performer mieux que toutes ces classes d’actifs. Mais l’or ne devrait pas être considéré comme un investissement conventionnel. L’or est une assurance contre un système financier pourri, et il protège contre l’irresponsabilité des gouvernements, qui achètent des votes en imprimant des quantités infinies de monnaie papier et, ainsi, détruisent leurs devises. De l’or détenu hors de son pays de résidence constitue aussi une protection vitale contre les contrôles de change à venir. Il n’est même pas conseillé de détenir de l’or dans l’Union européenne, même de façon privée. Avec la disparition potentielle du système bancaire européen, les renflouements internes d’actifs d’investissement dans ou à l’extérieur du système sont une possibilité. La Suisse et Singapour, évidemment, ne font pas partie de l’Union européenne.

    De l’or physique (et un peu d’argent) est une bien meilleure forme de préservation de richesse que tous les autres actifs, à condition qu’il soit détenu hors d’un système financier qui ne survivra probablement pas dans sa forme actuelle.

    Egon von Greyerz, Matterhorn Asset Management, 6/07/2016

    Source : http://www.goldbroker.fr
    http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-l-union-europeenne-se-disloque-politiquement-et-financierement.aspx?contributor=Egon+von+Greyerz.&article=8662521926H11690&redirect=False

    http://www.polemia.com/dislocation-politique-et-financiere-de-lunion-europeenne/

  • Sur la piste (de l’argent public)

    Ce matin, sur mon trajet habituel, j’ai croisé un vélo.

    Ah ?! Vous croyez qu’il s’agit de la première phrase d’un sketch comique, une de celles qui mettent en exergue un non-événement de la vie quotidienne, banal et sans intérêt ? Alors, discutons.

    Le trajet se situe sur une commune limitrophe de Paris. Je le parcours à pied à peu près chaque jour sur environ 1 km. Il y a environ six ans, ce qui était une rue ordinaire s’est vu flanquée dedeux pistes cyclables, une de chaque côté. Jusque-là, tout reste à peu près normal.

    Mais quand je vous aurai dit que le vélo que j’ai croisé ce matin était le quatrième que j’aie vu en six ans emprunter cette double piste cyclable, vous conviendrez avec moi que l’histoire est moins banale qu’il n’y paraît. A cet endroit comme en beaucoup d’autres, les édiles ont en effet estimé utile de déverser des wagons d’argent public dans une réalisation sans la moindre utilité.

    Pourquoi l’ont-ils fait ? Pour des raisons, hélas, habituelles :

    • parce que l’argent des contribuables, ici comme ailleurs, ne leur coûte pas cher ;
    • parce qu’ils ont considéré qu’ils « ne pouvaient pas ne pas le faire » dans la mesure où cela se fait partout ;
    • parce que « leurs écolos » ont organisé une de ces campagnes de harcèlement dont ils sont coutumiers sur le thème du réchauffement climatique et des circulations douces ;
    • parce que les pistes cyclables sont devenues un impératif catégorique dans toute opération d’aménagement ; autrement dit, qu’elles sont à la mode (la même mode que celle qui fait foisonner les criminelles remontées à contre-sens) ;
    • parce qu’un élu « en charge » se considérerait, sinon comme déshonoré (ne soyons pas ringard et ne parlons pas comme si la notion d’honneur était toujours en usage), mais plus prosaïquement menacé pour sa réélection s’il ne se conformait pas à cet impératif ; et, à l’inverse, parce qu’il est persuadé que plus une réalisation est à la mode et d’un coût disproportionné, plus elle rapporte de voix.

    Ceux d’entre vous qui ne craindraient pas de passer pour naïfs me demanderont peut-être : « Mais alors, qu’en est-il de l’intérêt général là-dedans, et du souci des deniers publics ? »

    Il n’est malheureusement pas très difficile aujourd’hui de trouver à foison des exemples illustratifs d’un nouveau principe  : «l’intérêt général est la variable d’ajustement des décisions politiques ».

    Une variable d’ajustement c’est ce dont on s’occupe de manière subsidiaire lorsqu’on a satisfait à tous les autres critères : ceux qui sont vraiment importants.

    Aujourd’hui, dans le cas d’une décision politique, les critères importants, ce sont, au tout premier rang, le nombre de voix susceptibles d’être apportées ou retirées par la décision. La plupart du temps, c’est d’ailleurs le critère unique. Mais il peut arriver que s’y ajoutent le gain d’image escompté pour l’élu lui-même, sa collectivité ou son parti, la satisfaction d’une promesse électorale annoncée (quelque démagogique qu’elle ait pu être) et même (ça s’est vu…) le bénéfice collatéral apporté en toute discrétion à quelques amis.

    Quand la décision satisfait à tous ces critères, alors on peut penser à l’intérêt général.

    Quant au souci des deniers publics, il s’agit d’une catégorie dont l’utilité, en politique, n’apparaît que dans une circonstance : lorsqu’on reproche à l’adversaire de ne pas s’en soucier. Ce qui n’empêche nullement de se trouver à soi-même d’excellentes raisons pour l’oublier.

    C’est de cet esprit que naissent et prospèrent les doubles pistes cyclables qu’aucun vélo n’emprunte jamais, les bibliothèques médiathèques colossalement surdimensionnées et désespérément vides de lecteurs et d’auditeurs, les centres de loisirs aquatiques qui tombent en ruines sans jamais avoir été mis en eau, les aéroports sans avion, sans passager et sans fret, les ronds-points et les contre-trottoirs que l’on construit, puis que l’on enlève, puis que l’on reconstruit.

    C’est de là aussi que prospèrent les assemblées élues pléthoriques fondées sur un prétexte démocratique auquel plus grand monde ne croit, mais fort utiles pour recaser les amis déchus de fonctions antérieures, les commissions irréformables, celles que l’on supprime pour illustrer le « choc de simplification » avant de les re-créer sous une autre appellation, les collectivités territoriales que l’on sort par la porte et qui rentrent par la fenêtre, fortes de leur palmarès en termes de nuisances administratives créées, et des dépenses somptuaires qu’elles s’octroient.

    C’est de là que procède la prospérité d’escouades d’associations dont la seule activité réelle est de répandre la bonne parole de gauche et d’extrême gauche, de conduire des actions d’animation bidon, prétendument au profit des pré-ados des « quartiers », qui sont, il y a belle lurette, passés à autre chose, de monter des spectacles que personne n’irait voir s’ils n’étaient pas gratuits, d’endoctriner les gamins depuis la maternelle (mais oui ! comme si l’école ne suffisait pas à faire le boulot), de mener des « actions culturelles » qui dispensent aux populations sidérées l’apprentissage du laid et du sale, de donner du boulot aux fils, filles, neveux, cousins des « personnalités significatives » aux niveaux municipaux ou départementaux, et, dernière utilité mais non la moindre, de servir de pompe à fric électoral aux partis qui les leur attribuent…

    …et qui, légitimes par le service rendu, engrangent chaque année leur « jusqu’à plus soif » de subventions roses, vertes ou rouges, subventions dispensées sur la base du « quand on aime, on ne compte pas », sans aucune justification avant et sans aucun contrôle après.

    Citoyen, mon semblable, mon frère, toi qui reçois ces avis d’imposition qui rivalisent en montants et en diversité, qui entends ad nauseam le politicien du jour se demander, avec des larmes en fond de gorge, « mais pourquoi les Français se détournent-ils de la politique ? », qui reçois par quintaux une propagande électorale qu’on ne regarde même plus pour y chercher les fautes de syntaxe, conserve, fais l’exercice : conserve, sur ton trajet quotidien, un œil aux aguets.

    Tu seras peut-être surpris du nombre de centres culturels vides – ou occupés seulement par les emplois fictifs qu’on y a mis pour complaire –, d’œuvres de non-art achetées au prix du Rembrandt, d’affiches de spectacle sans le moindre intérêt artistique ni littéraire mais fleurant bon la filiation du réalisme soviétique, d’ouvrages routiers urbains inutiles et dangereux que tu rencontreras.

    Et de pistes cyclables attendant désespérément leur deuxième vélo de l’année.

    Julius Muzart, 3/07/2016

    http://www.polemia.com/sur-la-piste-de-largent-public/

  • Journal du Lundi 11 Juillet 2016 : U. E. / Barroso et Goldman Sachs officialisent leur relation

  • En France, aujourd’hui, l’abandon et la solitude tuent

    Source : Boulevard Voltaire

    Aujourd’hui, la pauvreté tue. En France, aujourd’hui, l’abandon et la solitude tuent.

    Rien de nouveau depuis l’époque où saint Martin partageait son manteau, saint Vincent de Paul soignait les pauvres, voire celle où notre Seigneur soignait les lépreux, me dira-t-on. Mais quand on s’habitue tellement aux annonces de clochards ou SDF décédés de la froidure ou de la vieillesse, il en est qui frappent. Plus que d’autres !

    Dimanche dernier, 3 juillet, une jeune femme s’est donné la mort. Oh ! Des suicides, il en est, là aussi, des milliers par an. Mais là, on peut garder comme un goût d’amertume qui monte et coupe la déglutition. C’est que cette dame était jeune : 31 ans. Cette dame en sa jeunesse, pauvresse et jeune mère, se pourrait-il que la France de la République irréprochable et qui s’enorgueillit de financer – dans le désordre – une salle de sport et les frais d’avocat pour Abdeslam, des emplois de jardiniers qui touchent primes de nuit au Sénat tout en disposant de quatre mois de vacances, 400 millions pour Bernard Tapie (on attend toujours qu’il les restitue, une défiscalisation des fortunes en œuvres d’art), une détaxation de l’impôt sur l’héritage immobilier en Corse, des soins de santé à hauteur de milliards d’euros pour des étrangers résidant outre-Méditerranée, oublie les siens, dans l’Hexagone même ? Hélas, la République n’est pas la France ! Elle oubliait là-bas ceux d’Oran et préfère financer, ici, les allocations retraite supérieures au minimum vieillesse pour tout étranger arrivant sans travail en France, les taxis d’Agnès Saal, j’en passe et des pires. Cahuzac, Balkany, etc.

    À l’heure où l’on finance tout cela, une mère meurt. Une maman de deux petits enfants de 6 et 8 ans. L’un est trisomique, l’autre est abandonné par le père commun, divorcé de la République, vivant en Belgique. Il est vrai que cette Europe-là, qui donne six milliards au nouveau grand vizir d’Ankara, Erdoğan Ier, pour qu’il freine la nouvelle marche verte des réfugiés qu’il fit venir de Syrie et envoie envahir l’Occident, cette Europe-là est, bien sûr, incapable de la subsidiarité qui serait due à ces pauvres gens à qui l’on apprit que la vie est belle, surtout séparés ! Le divorce est un détail joyeux de la « novlife » extra-territorialisée et hors-sol.

    En ces mêmes terres du Nord, on retrouva il y a trois mois une autre dame, Sylvie Velghe, 33 ans, morte de faim chez elle. Les voisins regardaient ailleurs, les services sociaux et la justice tutélaire ne s’inquiétaient pas quand une dame ne donnait pas signe de vie. Pauvre cadavre momifié, bientôt inhumé dans quelque fosse commune et sans croix d’un cimetière républicain : « Les cimetières catholiques, ça n’existe pas », disait l’ancien ministre Michèle Delaunay. Misère et malheur s’abattent sur nous ! Il vaudrait mieux que nous n’ayons pas vécu que d’avoir laissé cela. Mais comment faire, aussi, quand l’État prend tout, vole tout et prétend s’occuper de tout. Si mal !

    Abattre cet État deviendra-t-il, sous peu, impératif ? Point de réseau de proximité. Émilie et Sylvie n’avaient pas la chance de vivre derrière les ultimes points de solidarité des Resto du Cœur ou d’une Église moribonde. Point d’accueil pour ses enfants dans une école catholique ayant pour souci premier celui des pauvres dans un enseignement gratuit. Point d’orphelinat non plus.

    Non, Émilie Loridan et Sylvie Velghe n’avaient pour malchance que celle d’être nées françaises, d’une patrie qui n’aime pas les siens, refusait RSA et APL, en demandant de reverser des trop-perçus qu’ils savaient décompter sans erreur – l’ex-mari d’Émilie avait un travail et un revenu, mais en Belgique…

    Nous sommes en 2016. L’Église est aux abonnés absents. Nul nouvel abbé Pierre à l’horizon. Les services sociaux se renvoient la balle d’une rive du Quiévrain à l’autre.

    En 2016, une jeune maman d’enfants, abandonnée par son mari et par la société, est partie. L’autre est morte de faim. Que Dieu nous pardonne d’ignorer ces solidarités de proximité. Qu’Il les accueille en Son Ciel. Et nous aide à chasser les puissants qui se foutent de cette histoire comme de notre feuille d’impôt.

    Bertrand du Boullay

    http://fr.novopress.info/202400/france-aujourdhui-labandon-solitude-tuent/#more-202400

  • 1,5 million de Chinois tués pour leurs organes

    Un rapport publié le 22 juin par une équipe de chercheurs révèle en détail l’écosystème de centaines d’hôpitaux et installations de transplantation, fonctionnant en toute quiétude depuis les années 2000. Selon le rapport, l’ensemble de ces installations a eu une capacité permettant d’effectuer entre 1,5 et 2,5 millions de transplantations au cours des 16 dernières années. Les auteurs estiment que le chiffre réel se situe entre 60 000 et 100 000 greffes par an depuis 2000. L’avocat des droits de l’homme David Matas, co-auteur du rapport, lors de sa présentation au National Press Club de Washington, indique :

    « La conclusion finale de cette nouvelle étude, et de tout notre travail antérieur, est que la Chine est engagée dans un massacre de masse d’innocents ».

    Le rapport est intitulé Bloody Harvest/The Slaughter : An Update (Prélèvements meurtriers / Le Massacre. Mise à jour).

    Michel Janva

  • L’ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso travaille pour Goldman Sachs

    Le collusion entre les politique et la haute finance se montre de plus en plus au grand jour. En France nous avons Emmanuel Macron,  ancien banquier d’affaires chez Rothschild. Désormais, José Manuel Barroso, ex-président de la Commission européenne, travaille pour Goldman Sachs. C’est cette banque qui avait aidé le gouvernement grec à truquer ses comptes, masquant son déficit pour rester dans la zone euro dans les années 2000…

    « Evidemment, je connais bien l’UE et relativement bien aussi l’environnement britannique. Si mes conseils peuvent être utiles dans de pareilles circonstances, je suis prêt à aider »

    On s’en doutait, M. Barroso n’a pas été recruté pour des compétences qu’il n’a pas ! Le recrutement n’est ici qu’un jeu d’influence qui sera sans doute bien cher payé ! José Manuel Barroso est une caricature de cette élite mondialiste et technocrate : il fut pendant 10 ans le président de la Commission européenne de 2004 à 2014.

    http://www.medias-presse.info/lancien-president-de-la-commission-europeenne-jose-manuel-barroso-travaille-pour-goldman-sachs/57727

  • Pas de TAFTA pour l’Europe ! par Georges FELTIN-TRACOL

    Europe Maxima a le plaisir de mettre en ligne l’éditorial du n° 53 (été 2016) de la revueRéfléchir & Agir dont le dossier s’intitule « Contre l’islam ? ».

    Il est important de s’y abonner en allant sur son site rénové et opérationnel, car en octobre prochain, les abonnés à jour recevront le n° 2 Hors Série consacré aux écrivains et penseurs.

    Deux collaborateurs de votre site préféré y participeront : Daniel Cologne évoquera René Guénon et Georges Feltin-Tracol traitera de Georges Sorel. Abonnez-vous donc !

    Malgré l’échéance présidentielle US de novembre 2016 et dans un silence médiatique plus qu’assourdissant, les négociations autour du TAFTA (ou Traité transatlantique) se poursuivent entre Washington et Bruxelles dans une complète opacité.

    À l’heure où la transparence s’érige en vertu publique suprême et que les États occidentaux surveillent les appels téléphoniques et les messageries numériques de millions de leurs résidents, le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement déroge à cette lourde tendance. Est-il acceptable qu’un député laisse son téléphone à l’entrée, ne puisse prendre aucune note, ni la moindre photographie, et consulte dans un anglais juridique abscons cet accord commercial dans une pièce fermée sous la stricte vigilance de gardes ? Pire, s’il évoque la moindre clause, il risque des poursuites judiciaires en dépit de son immunité parlementaire !

    L’Europe à l’encan

    Si ce funeste traité était entériné, l’agriculture française déjà bien mal en point disparaîtrait définitivement. Mais la faillite de la ferme préfigurerait celle de l’atelier, de l’usine et de la boutique et le passage total de l’ensemble des activités économiques européennes aux mains des ploutocrates yankees. En France comme ailleurs dans l’UE, de nombreuses PME sont rachetées par des fonds de pension prédateurs et des multinationales voraces qui prélèvent outillages, techniques et savoir-faire avant de délocaliser et de licencier leurs personnels.

    Au-delà des conséquences humaines de vies réduites en miettes par la « mondialisation heureuse » et outre un abaissement prévisible des normes sociales, préfiguré par la loi El Khomri, écologiques (hum ! le bon poulet aux hormones…) et juridiques (un tribunal d’arbitrage privé bien apprécié des contribuables français depuis le fiasco Adidas – Tapie trancherait les litiges entre États et entreprises), Washington aura le droit d’exiger que l’UE adopte toutes leurs lois. Ce partenariat prépare donc la dissolution définitive du Vieux Monde dans un pandémonium occidental made in Hollywood

    Coup d’État commercial

    Les transnationales du fric et de la malbouffe soutiennent sa conclusion rapide. En brisant le droit continental d’origine romaine, elles lorgnent sur la privatisation du vivant (GPA, organes humains, semences) et incitent les populations à s’endetter par une consommation futile. L’actuelle campagne contre l’argent liquide au profit d’une monnaie électronique sous couvert de lutte contre la criminalité et le terrorisme participe à ce putsch marchand. Mais ce coup d’État ira encore plus loin dans l’asservissement de nos vies. Déjà, certains endroits aux USA interdisent la détention de… jardins potagers ! Il s’agit d’empêcher à terme toute autonomie collective et personnelle.

    Le Traité transatlantique représente notre pire menace. Front paneuropéen du bien commun contre l’Ennemi !

    Georges Feltin-Tracol

    http://www.europemaxima.com/