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économie et finance - Page 507

  • Hausse des impôts pour financer l'arrivée des migrants

    En Finlande :

    "Le gouvernement finlandais a proposé aujourd'hui de relever les impôts des plus aisés pour financer le coût de l'arrivée de migrants dans le pays. Ce projet vise également à contrer les accusations selon lesquelles le budget finlandais cible surtout les plus pauvres et les classes moyennes."

    En France, Michel Sapin a évalué à "quelques millions" d’euros l’accueil des 24 000 réfugiés supplémentaires. Ce coût est censé prendre en compte plusieurs postes de dépenses. En premier lieu, l’hébergement. Ainsi, en Ile-de-France, dix centres provisoires ont été créés pour accueillir une centaine de réfugiés syriens et irakiens. Chaque jour, l’Etat devra débourser 35 euros par personne pour couvrir les frais de fonctionnement, comme le détaille France 2.

    Ensuite, il y a les aides financières versées aux réfugiés, qui y auront droit lorsqu’ils auront déposé une demande d’asile, précise le site du ministère de l’Intérieur. Deux aides peuvent leur être octroyées. L’ATA, l’allocation temporaire d’attente, est d'une part versée aux demandeurs d’asile ne pouvant être hébergés en centre d’accueil. Montant : 340,50 euros par mois. Lorsque le demandeur d’asile rejoint un centre d’hébergement, l’AMS, l’allocation mensuelle de subsistance, remplace l’ATA. Son montant varie entre 91 et 718 euros par mois, selon les prestations fournies par le centre, les ressources du demandeur d’asile et la composition du foyer familial. Enfin, le coût d’accueil comprend également la couverture maladie ou encore la scolarisation des enfants.

    En avril, un document de la Cour des comptes s’alarmait du coût de l’accueil et de l’hébergement des réfugiés en France. Et chiffrait le coût global de l’asile aux alentours de 2 milliards d’euros par an pour environ 66 000 demandes faites en 2013.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • L'Etat tient-il ses promesses ? Histoire de la dette publique en France (résumé)

    XXVIe université annuelle du Club de l’Horloge. « La France en faillite ? Pourquoi nous croulons sous les dettes et les impôts » 9-10 octobre 2010

     L'Etat tient-il ses promesses ? Histoire de la dette publique en  France (résumé) 

    Intervention de François-Georges Dreyfus 

    professeur émérite à la Sorbonne

    Le temps des rois (1200-1814)

    Depuis que la France existe en tant qu'Etat, c'est-à-dire depuis le règne de Philippe Auguste, ses budgets sont dans les deux tiers des cas en déficit : cet endettement est permanent. Ces situations difficiles pour les finances du royaume sont dans la plupart des cas réglées par des expédients, que Philippe le Bel utilisera sans vergogne : diminution du poids d'or ou d'argent dans les pièces de monnaie, liquidation de l'ordre des templiers, expulsion des juifs et des « lombards » (banquiers italiens). Si, après le règne de Philippe le Bel, la situation financière est stabilisée, elle devient dramatique avec la guerre de Cent ans. Pour réguler les finances royales, Charles VII s'appuie sur le grand banquier de l'époque, Jacques Cœur, et Louis XI poursuivra une politique d'assainissement financier en s'engageant dans une politique économique fondée sur l'intervention de l'Etat.

    Tout cela est mis à mal par les politiques belliqueuses de ses successeurs, Charles VIII, Louis XII, François Ier, Henri II : de 1490 à 1559 (traité du Cateau-Cambrésis), la France est en guerre, cela n'arrange pas les finances publiques ; et à la mort d'Henri II (1559) commencent les guerres de religion, qui perdureront jusqu'à l'édit de Nantes (1598) et même (siège de la Rochelle) jusqu'à l'édit de grâce d'Alais (1629). Henri IV et Sully avaient, pour réguler la dette, entretenu l'idée de vendre les offices, mais cela freine les investissements économiques. Richelieu, lui, règle le problème de la dette par l'inflation ; la Fronde et le règne de Louis XIV mettent à mal la situation financière de l'Etat, bien que la politique de Colbert favorise une croissance économique. Elle permet de construire Versailles tout en maintenant une armée solide, une politique de fortifications, une marine efficace, mais les crises économiques qui se succèdent après 1690 réduisent ces efforts à néant. La banqueroute de Law après 1715, qui est en fait pour une large part une banqueroute de l'Etat, permet d'apurer une partie de la dette.

    Louis XV connaît les mêmes difficultés ; là encore, les conflits, Succession d'Autriche et guerre de Sept ans, n'arrangent pas la situation, d'autant que l'on assiste à une politique de grands travaux immobiliers (place de la Concorde, école militaire, etc...) et de mise en place d'infrastructures. Mais toutes les tentatives de réforme fiscale (par exemple le vingtième de Machault d'Arnouville ou celles du triumvirat de 1770) avortent. Le règne de Louis XVI sera plus catastrophique encore (la guerre d'indépendance des Etats-Unis coûte très cher) et l'échec des réformes (Turgot, Calonne) est un des éléments essentiels qui conduit à la Révolution.

    Pour pallier la dette, la Constituante a confisqué les biens du clergé et mis en place une monnaie de papier, l'assignat, qui deviendra très vite une monnaie de singe. L'orthodoxie financière réapparaît avec le franc Germinal créé par Bonaparte.

    La prospérité et les victoires avec le droit du vainqueur permettent d'équilibrer les budgets jusqu'en 1811. La chute de l'Empire coûte cher, mais heureusement la France n'a pas à payer d'indemnité de guerre lors des deux traités de Paris (1814 et 1815).

    Le temps des bourgeois

    Le XIXe siècle fait exception dans notre histoire financière. De 1814 à 1870, la France est en paix : les conflits sont extérieurs : Espagne, Algérie, Crimée, Italie. A partir des années 1820, la France s'enrichit lentement et, comme le demande le baron Louis, on fait une bonne politique, ce qui donne une bonne finance. La guerre franco-allemande fait découvrir une France riche et le poids de la dette publique est faible. Mais il s'agit d'une France malthusienne, à la seule exception notable de l'époque de Napoléon III. De 1815 à 1913, plus de la moitié des budgets sont excédentaires, mais l'on vit chichement, sauf sous le Second Empire : de 1840 à 1850, la France construit 1.000 km de voies ferrées, les Allemagnes 5.000... Sous la IIIe République, Freycinet lance un programme de grands travaux, la moitié n'est pas exécuté, tel le grand canal du Nord qui sera terminé vers 2014 !!! L'affaire de Panama illustre fort bien le malthusianisme des « nouvelles classes moyennes » (Gambetta).

    Le temps des déficits

    1914 marque une rupture : c'est la Grande guerre ; elle coûte 174 milliards de francs-or, dont 80% sont couverts par l'emprunt. On assiste dès lors à une dévaluation monétaire. De 1919 à 1938, seuls quatre budgets sont excédentaires, pour 10 milliards de francs. Ce sont les budgets Poincaré (1926 - 1927 - 1928 - 1929). Cela ne compense pas les 49 milliards de la période 1920-1925 et de 1930 à 1938 la totalité des déficits représente plus de 110 milliards de francs-or ; on rappellera que le franc a été dévalué par Poincaré, puis par le Front populaire en 1936.

    La Seconde guerre mondiale, la défaite, l'occupation vont entraîner des dettes considérables, que l'on couvre plus ou moins par des emprunts, tel l'emprunt Pinay en 1952. Mais le poids de la guerre, la reconstruction pèsent lourdement sur les finances, aussi aucun budget de la IVe n'est-il excédentaire ; ne le seront seulement sous la Ve que les budgets de l'ère Pompidou : le déficit représentant de 0,5% à 4% (en 1975) du PIB entre 1959 et 1976, contre une moyenne de 4,81% pour la période 1947-1958.

    En 2007, la dette publique de la France au sens du traité de Maastricht est de 63,7%, moins que l'Allemagne (67,9%), mais plus que l'Espagne (39%) et l'Irlande (24,9%), l'Italie et la Grèce étant au sommet avec respectivement 106,8% et 104,6%.

    Durant la période juste avant la crise de 2008, le déficit budgétaire avait été ramené à 3% du PIB en 2006 et 2,5% en 2007. Quant au poids de la dette, il représentait 18% du budget en 1990, 34% en 1996, 37% en 2002, 39% en 2007.

    On le voit, du XIIIe siècle au XXIe, les budgets français sont très majoritairement déficitaires. Se pose alors un problème : dans quelle mesure le poids de la dette a-t-il joué un rôle dans l'histoire de notre pays ? En dehors, bien entendu, du cas de la Révolution de 1789, il n'est pas évident qu'il ait été aussi nocif qu'on le dit.

    François-Georges Dreyfus

    professeur émérite à la Sorbonne

    http://archives.polemia.com/article.php?id=3199

  • L'UDI au bord de la cessation de paiement

    Lu ici :

    "le parti se demande s’il va pouvoir conserver son siège un peu démesuré de trois étages dans le XVe arrondissement rue des Volontaires, à un jet de pierre de celui du parti Les Républicains. Et les permanents ne sont pas sûrs de toucher leurs paies à la fin du mois. De là à voir débouler les huissiers pour demander à l’UDI de quitter les lieux, Jean-Christophe Lagarde en cauchemarderait presque."

    De nombreux responsables du parti centriste dénoncent

    «la folie des grandeurs de Borloo et Jego"

    Yves Jego, c'est celui qui propose d'imposer un quota de clandestins à chaque commune, calculé en fonction de la taille de sa population. Et peu importe si elles courent le risque de se retrouver en cessation de paiement ?

    Louise Tudy

  • France : Monsanto condamné pour intoxication

    Le groupe Monsanto, géant américain des pesticides, a été condamné jeudi en appel à Lyon pour l’intoxication d’un agriculteur français avec un herbicide pour le maïs, le Lasso.

    Le groupe avait été reconnu « responsable » en première instance en 2012 de l’intoxication de Paul François en 2004 et condamné à « indemniser entièrement » le céréalier charentais, partiellement handicapé.

    Paul François a subi de graves troubles neurologiques. Il se bat pour faire reconnaître en France la toxicité de ces produits.
    Le Lasso est interdit de vente en France depuis 2007. Son retrait du marché était intervenu précédemment dans plusieurs pays, comme le Canada, la Belgique ou la Grande-Bretagne.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • [Communiqué] Crise de l’agriculture : pour un indispensable changement de modèle.

    La crise que traverse l’agriculture est extrêmement préoccupante : avec des salaires de misère, des rythmes de travail épuisants et un taux de suicide record, la profession est sinistrée et fait craindre pour l’avenir de notre pays. Les manifestations récemment organisées à Paris n’ont pas laissé l’Action française indifférente, car elles traduisent un désespoir et un désarroi bien compréhensibles.

    Il n’empêche. La FNSEA, syndicat majoritaire et maître d’œuvre de ces manifestations, ferait mieux de balayer devant sa porte. En continuant de prôner, après avoir contribué à sa mise en place, un modèle agricole productiviste, le syndicat porte une grave responsabilité dans la situation actuelle de l’agriculture. Nous déplorons donc le satisfecit de Xavier Beulin au sujet des annonces de Manuel Valls, qui ne font que retarder l’échéance et transférer le problème au prochain gouvernement. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce dernier, qui dirige par ailleurs un groupe agro-industriel (Avril-Sofiproteol), a été abondamment hué par les manifestants, de plus en plus nombreux à percevoir l’impasse dans laquelle pouvoirs publics, FNSEA et certains agriculteurs les ont conduits.

    Le problème de l’agriculture ne se réglera en effet pas à coups de subventions, mais en rompant avec la logique industrielle ; tant que l’Etat et l’ensemble du monde agricole refuseront de l’admettre, rien ne pourra être réglé. Heureusement, de plus en plus de paysans optent pour une culture et un élevage biologiques, une production raisonnée et une distribution locale. C’est de ces pratiques, méprisées par le gouvernement et par l’Europe, que pourra venir le salut ; l’Action française sera derrière toutes les initiatives en leur faveur.

    Action française

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Communique-Crise-de-l-agriculture

  • Allemagne : Le coût de l’accueil des clandestins

    L’Allemagne accueille de plus en plus de réfugiés et s’attend à recevoir 800.000 personnes cette année. Une mesure importante qui aura un coût : “cette nuit, une nouvelle enveloppe a été débloquée, six milliards d’euros, qui s’ajoutent à un budget acté pour l’année 2015 de 5,5 milliards”.

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Analyse du système financier international par Martin Armstrong (Princeton Economics International)

  • Fidesprint, le site d’impression à bas prix des communautés chrétiennes

    3 questions aux concepteurs de fidesprint, le site d’impression à bas prix des communautés chrétiennes :

    Qu’est-ce que Fidesprint ?

    Capture d’écran 2015-09-04 à 21.10.42Fidesprint a été créé par un groupe de croyants, professionnels de l’impression et de la communication, afin d’aider les structures chrétiennes dans la réalisation de documents imprimés au meilleur coût. Nous avons en effet constaté que de nombreuses associations, communautés, paroisses, établissements scolaires, sont isolés ou trop petits pour obtenir les meilleurs prix et les meilleurs fournisseurs. L’objectif de Fidesprint est donc de les aider, en appliquant un principe simple : en groupant les commandes et en unissant nos forces nous serons plus efficaces.

    A première vue Fidesprint est donc un imprimeur low cost, réservé aux structures chrétiennes. C’est en effet cela… Mais pas seulement ! Tout d’abordFidesprint n’est pas un imprimeur mais plutôt un groupement d’imprimeurs avec des spécialités différentes (offset, numérique, sérigraphie, impression sur tissus, affiches grand format… ) capables de répondre à tous les besoins des structures de toutes tailles. Fidesprint, c’est également un service. L’adhérent peut obtenir des devis en ligne ou par mail, généralement dans l’heure, grâce au formulaire sur le site. Il reçoit des conseils, sur les choix de papiers, de format et une aide pour la réalisation technique de ses documents. Les services, les conseils, l’optimisation de fichiers, les BAT numériques et la livraison sont gratuits. L’impression en elle même est évidemment payante, mais nous nous efforçons de proposer les tarifs les plus bas possibles. Pour cela nous appliquons deux méthodes : grouper les commandes et utiliser l’atelier le plus adapté à la demande. Il y a quelques semaines 5 paroisses nous ont demandé des flyers assez similaires mais dans des quantités différentes. Dans le même temps une association a commandé un dépliant dans le même papier. Tous ces produits ont été tirés en même temps, par le même opérateur, sur la même machine d’où une économie d’échelle importante. Les besoins peuvent être plus spécifiques. Dans ce cas, nous répartissons le travail en fonction de la demande. Un diocèse nous a commandé plusieurs milliers d’ouvrages sur papier Bible, avec une couverture plus épaisse sur papier couché. C’est un produit très classique mais qui fait intervenir deux type de machines. Pour optimiser la réalisation et réduire le coût nous avons donc tiré la couverture en amalgame et dans le même temps nous avons imprimé l’intérieur dans notre atelier spécialisé papier Bible. 

    Fidesprint peut répondre à toutes les demandes d’impression ?

    Oui ! Cela fait même partie de ses objectifs : répondre à tous les besoins d’impression pour toutes les structures chrétiennes quelle que soit leur taille. Les demandes peuvent être très diverses : une école nous a commandé cinq drapeaux, des carnets de tombola, des livrets de compétence, une banderole et des invitations pour ses journées d’amitié. Ce sont des produits très variés qui ne sont pas tirés sur les mêmes machines, ni dans les mêmes ateliers. Sans Fidesprint, l’école aurait perdu beaucoup de temps et d’argent. De nombreux produits sont en ligne et il est possible de les commander très simplement en téléchargeant  son fichier d’impression. Pour autant  Fidesprint n’est pas un “imprimeur online” classique. L’adhérent peut commander en ligne s’il le souhaite mais il préfère souvent avoir un contact direct par mail ou par téléphone avec le responsable de son dossier. Et le “catalogue” visible sur le site est très loin d’être exhaustif, Fidesprint répond et s’adapte à toutes les demandes ! Ainsi, une association nous a demandé de gérer la livraison de flyers et de livrets dans des quantités différentes sur quarante points de livraisons dans toute la France. En quelques jours, Fidesprint a imprimé puis réparti les documents sur ces quarante adresses.

    Et ça marche ?

    Dès le lancement, en avril dernier, nous avons été surpris par le nombre de contacts et l’engouement suscité par le site ! Fidesprint n’a bénéficié d’aucune publicité ou article de presse (vous êtes les premiers à en parler !). Par le simple bouche à oreille, sans aucune promotion, hormis l’envoi de mails à notre carnet d’adresse, nous avons reçu plusieurs centaines d’adhésions. Les commandes viennent aussi bien de petits groupes de scouts que de diocèses ou d’associations. Chaque jour (sauf le dimanche !) une dizaine de structures, nous demande des conseils, des devis ou passe commandes de produits très variés. Nous avons déjà reçu de nombreux mails et courriers de remerciements ! Il y avait donc bien un besoin et nous avons su y répondre.  Mais c’est loin d’être suffisant ! Pour assurer la pérennité du service il est nécessaire que  les communautés chrétiennes prennent l’habitude de consulter et de commander chez Fidesprint. Plus les commandes seront nombreuses, plus les prix seront réduits et plus Fidesprint sera efficace. C’est en étant unis et solidaires que nous serons forts !

    Michel Janva

  • Derrière la FNSEA et Manuel Valls, les agriculteurs cocus…

    Jeudi, 1500 tracteurs et 91 bus sont entrés dans Paris, soit par Issy soit par Ivry, comme chantait Reggiani… Trois jours à 35 km/heure sur l’autoroute pour rallier la capitale depuis leur cour de ferme. Et trois jours pour y retourner, la larme à l’œil et la rage au cœur.

    « La France ne lâchera pas ses agriculteurs. Le désespoir, l’humiliation, la colère, nous les entendons. Et avec le gouvernement (…), nous y répondrons », leur a assuré le Premier ministre. Charles Péguy, si tu l’entends…

    Réforme en juillet au temps des moissons, réforme en septembre au temps des vendanges… et réforme en novembre, au temps des semis ? C’est à craindre, car les mesures annoncées hier par un Manuel Valls adressant aux éleveurs « un message d’amour » (sic) ne changeront pas grand chose ou souvent même rien du tout à leur sort. Le romantisme bucolique et les vers de mirliton ne font pas une politique, tout juste de minables calculs électoraux : différer pour mieux sauter, en espérant que d’autres sauteront à votre place une fois passées les élections…

    « Trois milliards d’euros en trois ans investis dans l’agriculture et l’élevage » a dit Manuel Valls. En réalité ce n’est rien d’autre que ce qui a été promis en juillet, un peu majoré : « année blanche » pour le remboursement des dettes des plus étranglés, prise en charge des intérêts d’emprunt et des cotisations sociales, moratoire sur les réglementations tatillonnes… En somme, il est urgent d’attendre. On verra – ou pas – après les élections.

    Un seul s’est félicité de ces accords « emportés de haute lutte » : c’est Xavier Beulin. Un seul aussi a été hué par une partie de la foule aux cris de « Vendu ! » ou « Démission ! » : c’est le même Xavier Beulin, patron de la FNSEA, syndicat qui tient dans ses mains les rênes de l’agriculture française depuis… 1964. D’un gouvernement à l’autre, en jouant à « je te tiens tu me tiens par la salopette… »

    Il est vrai qu’à regarder ce bonhomme qui dirige le syndicat depuis 2010, on se demande s’il est bien qualifié pour représenter les sous-smicards de la profession. En 2011, d’ailleurs, Isabelle Saporta dénonçait dans « Le livre noir de l’agriculture » l’entreprise de sape de ce syndicat « antipaysan » qu’est la FNSEA. Quant à son président, son fantastique parcours apporte à lui seul un brillant éclairage sur sa politique.

    Certes, Xavier Beulin connaît le métier, ayant repris à 18 ans la ferme paternelle au décès de son père. Mais à 56 ans aujourd’hui, c’est un gros céréalier et un businessman avisé. Il dirige toujours en Beauce, avec ses frères, une exploitation céréalière de 500 hectares qui fait du blé, du colza, du tournesol, de l’orge. Au moins il n’y fait pas du maïs pompeur d’eau… Mais il est aussi et surtout, depuis 15 ans, président du groupe Avril, géant de l’industrie agroalimentaire, numéro 1 français des huiles avec les marques Lesieur et Puget, producteur des œufs Mâtines, des marques Sopral, Terrial, Theseo, Novaol, Abera (viande de porc), Adonial, Expur… Il dirige également Sofiproteol, le « partenaire stratégique de l’agro-industrie et de l’agroalimentaire », dit sa pub, dont la filiale Farmor (Glon-Sanders), à Guingamp, importe des centaines de milliers de tonnes de poulets industriels brésiliens produits dans des conditions ignobles. Bref, comme le disait Périco Légasse dans une interview au Figaro (22/07) : « D’une main j’envoie mes éleveurs de volailles faire des actions commandos, d’une autre j’importe en masse ce qui les conduit à la ruine. »

    Entre biocarburants et aliments pour animaux vendus aux agriculteurs, le chiffre d’affaires du groupe Avril que dirige Xavier Beulin est de 7 milliards d’euros. Effectifs : 8.000 salariés. 

    Dernière précision : Xavier Beulin préside aussi le Grand Port Maritime de La Rochelle, qui est… le 2e port français pour l’exportation de céréales. Parce qu’on n’est jamais bien servi que par soi-même, c’est connu.

    Question : en quoi ce monsieur est-il qualifié pour représenter à la table des négociations des petits paysans à 1000 euros par mois pour 70 heures de travail semaine ??

    Marie Delarue

    source : Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuuEuVVpyZjsihbhzF.shtml