Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

économie et finance - Page 511

  • Les crevettes disparues d'Honfleur...

    En promenade sur la côte normande, je ne pouvais manquer, bien sûr, de lire l’édition locale du quotidienOuest-France datée du samedi et ouverte, comme toujours ce jour-là, par le sermon de François-Régis Hutin. Mais ce n’est pas cela qui m’a attiré l’œil en premier mais un titre éminemment local évoquant une fête traditionnelle de la crevette à Honfleur, menacée dans sa qualité par… le manque de crevettes ! C’est embêtant, pourrait-on dire, même si l’on pourrait ironiquement rétorquer qu’il y a bien un ministère de la Justice dans notre République sans que la Justice y soit toujours bien visible, surtout sur le plan social, et que personne ne semble plus s’en étonner depuis longtemps…

    L’explication de cette pénurie de crevettes est toute simple comme le rapporte l’adjoint en charge de la pêche à la mairie d’Honfleur à la journaliste qui l’interroge : « Les crevettes sont toutes petites. Et il n’y en a pas beaucoup… » Un propos que complète le poissonnier des lieux (sans jeu de mots) : « Ca fait plusieurs années qu’il y en a de moins en moins, (…) et qu’elles sont de plus en plus petites. On les pêche trop tôt ! » En quelques mots, tout est dit, et reste à le comprendre et à en tirer des leçons et à proposer des solutions concrètes si l’on ne veut pas que les crevettes d’Honfleur ne rejoignent pas, elles aussi, le grand livre des souvenirs et des nostalgies inutiles et fatalistes.

    Là encore, c’est « l’absence de mesure », cette démesure propre à nos sociétés contemporaines, qui est largement responsable de cette situation : en voulant « tout et immédiatement », les consommateurs ont provoqué une surpêche fatale aux réserves et au bon renouvellement de l’espèce, et la génération d’aujourd’hui constate les dégâts de l’attitude insouciante de celle d’hier, sans pour autant s’amender. Ce qui est vrai pour les crevettes l’est aussi pour les poissons, les bigorneaux, voire même des algues entraînées bien malgré elles dans ce tourbillon de la surexploitation des fonds et épuisées par les pollutions diverses d’une société de consommation littorale. Quand, il y a quelques semaines, le WWF a annoncé qu’en quarante ans, la moitié des poissons des océans avait disparu, peu de responsables politiques de ce pays ont commenté ce fait-là, indéniable et inquiétant : ce thème hautement environnemental n’est « pas porteur », me confiait il y a peu un élu qui, pourtant, drague les voix des écologistes institutionnels. Et pourtant ! 

    Il y a une bonne vingtaine d’années, après des manifestations de pêcheurs qui, à Rennes, avaient tourné à l’émeute un certain jour de février 1994, j’avais écrit quelques articles dans L’Action française pour avancer quelques pistes de solutions aux problèmes récurrents de la pêche française, et je n’oubliais pas la nécessité de maintenir des stocks de poissons et de crustacés suffisants pour pérenniser une activité déjà hautement menacée, en particulier en Bretagne. Je proposais, entre autre, la création de sortes de « réserves », interdites à l’exploitation pendant plusieurs années pour permettre la reconstitution numérique et qualitative des bancs et des espèces maritimes : cette démarche n’a pas alors été engagée assez fermement, malgré quelques efforts, et nos littoraux, pour ne parler que d’eux, ont continué à se désertifier, comme je peux le constater à Lancieux et sur cette côte d’émeraude qui m’est si chère.

    Est-il trop tard pour bien faire ? Peut-être pas, mais il y a urgence, et même extrême urgence ! Un vaste plan préparé et appliqué par l’Etat français, profitant de l’immense espace maritime de notre pays (la deuxième Zone Economique Exclusive du monde !), pourrait encore sauver de nombreuses espèces et enclencher une prise de conscience des autres nations, littorales ou non. Dans cette affaire, la France pourrait avoir valeur d’exemple : encore faudrait-il que l’Etat prenne conscience des atouts environnementaux de nos territoires, terrestres comme maritimes, et qu’il s’engage, au sens concret du terme.

    Quant aux crevettes d’Honfleur, le mieux serait-il, peut-être, de suspendre quelques années la pêche d’icelles, le temps que les stocks puissent se refaire : d’ailleurs, si cela n’est pas fait, cette fête de la crevette des 3 et 4 octobre prochains pourrait bien être la dernière…

    Et les pêcheurs là-dedans, me dira-t-on ? C’est là que l’Etat (ou la Région, voire les communes littorales concernées) pourrait intervenir, en recrutant ceux-ci pour une mission de préservation et de contrôle des réserves, sur une période plus ou moins longue : ainsi les pêcheurs, dans quelques années, pourraient toucher les dividendes de cette politique en retrouvant des stocks disponibles satisfaisants et leur permettant de vivre de leur métier de base.

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1262:les-crevettes-disparues-dhonfleur&catid=49:2015&Itemid=60

  • Des Congolais portent plainte contre la France… Pour obtenir plus d’aides sociales…

    De pire en pire… Alors qu’ils ne sont pas Français et qu’ils profitent des largesses de notre pays, un couple de congolais attaque l’État pour obtenir plus d’argent !!!

    Les parents étrangers peuvent-ils être privés d’allocations familiales pour leurs enfants venus en France en dehors de la procédure de regroupement familial ? C’est la question que doit trancher jeudi la Cour européenne des droits de l’Homme, saisie par deux familles congolaises.

    « C’est une décision très attendue par des milliers d’étrangers » en situation similaire, a expliqué à l’AFP Me Hélène Gacon, l’avocate de l’une des deux familles requérantes.

    Ses clients, un couple de Congolais résidant dans la banlieue de Rennes, se battent depuis des années devant la justice, en vain, pour que la Caisse d’allocations familiales (CAF) prenne en compte leurs quatre enfants pour le calcul de leurs allocations.

    Or la CAF ne « reconnaît » que leurs deux derniers enfants, nés en France. Les deux aînés, nés en République démocratique du Congo et arrivés en France en 2002, ne sont pas pris en considération, car ils n’ont pas rejoint leurs parents selon une procédure de regroupement familial – comme le stipule le Code de la Sécurité sociale.

    Sont concernées non seulement les allocations familiales, mais aussi l’allocation de rentrée scolaire, ou encore des aides au logement, calculées en fonction de la taille du foyer.

    « Le cas fréquent, c’est une famille arrivée en France avec un visa de court séjour, puis qui est restée illégalement sur le territoire après l’expiration de ce visa », explique l’avocate, également membre du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigrés).

    « Plus tard, la famille a été régularisée. Mais la CAF ne veut pas prendre en compte les enfants, alors que toute la famille réside désormais légalement en France. C’est ça qui est discriminant, car pour une famille de nationalité française, la question ne se pose pas », poursuit Me Gacon.

    Saisie de cas similaires, la Cour de cassation avait donné raison en 2004 aux familles étrangères, avant d’opérer un changement de jurisprudence en 2011. C’est ce revirement que les familles concernées contestent devant la CEDH, en faisant valoir une discrimination et une atteinte à la vie familiale. (…)
    Les ressortissants de pays liés à l’Union européenne par un accord d’association (notamment les Algériens, Marocains, Tunisiens et Turcs) ne sont pas concernés, la Cour de cassation ayant jugé en 2013 qu’en vertu de ces accords ils devaient bénéficier des mêmes prestations familiales que les Français. (…)

    Source via FDS

    http://www.contre-info.com/des-congolais-portent-plainte-contre-la-france-pour-obtenir-plus-daides-sociales

  • Traité transatlantique : même le « TAFTA-boy » du gouvernement français est contre !

    Mieux vaut tard que jamais. Matthias Fekl, secrétaire d’État au commerce extérieur très en colère, menace les États-Unis de suspendre les négociations du Traité transatlantique.

    C’est l’histoire d’un rond de cuir qui avait tout pour lui, mais qui va mal finir si ça continue.
    A 37 ans, en 2014, Matthias Fekl, brillant élément de père allemand et de mère Française, qui a enchaîné Normale Sup, Science Po et l’ENA, entre autres diplômes, est nommé secrétaire d’État au commerce extérieur. Il faut dire qu’entre son histoire familiale et ses convictions européistes, le couple franco-allemand, la négociation, tout ça, il connaît. Il est même, honneur insigne pour un mondialiste dynamique comme lui, intégré au programme « Young Leaders » de la French-American Foundation.

    Mais alors qu’est-ce qui lui prend, au petit ? Il avait été mandaté pour négocier au nom de la France le Traité transatlantique, ce machin qui vise à broyer ce qui reste de nation, d’État et d’identité au plus grand profit des firmes transnationales. Bref, il devait faire comme son grand « patron » (on hésite à employer ce mot en parlant de Hollande, avec lequel Matthias Fekl partage un petit air de famille bonhomme), suivre le mouvement bien gentiment, sortir une blaguounette de temps en temps et tâcher de ne pas trop se prendre les pieds dans le tapis pour ne pas contrarier les grands frères américains. Et on pensait qu’avec son parcours, « libre-échange », « croissance », « consommation », tout cela sonnerait doux à ses oreilles, comme à celles de Hollande quand il y a six mois à peine, il appelait à une accélération du processus et souhaitait une signature « le plus vite possible ».

    Mais voilà-t’y pas qu’il nous pique sa crise, l’ado attardé ! Dans une interview parue lundi 28 septembre dans Sud-Ouest, Fekl menace les États-Unis de suspendre les négociations du TAFTA/TTIP si nos amis américains ne montrent pas un peu plus de bonne volonté.

    C’est que voilà, il a des choses à dire et personne ne l’écoute (un peu comme Hollande, en somme). L’accès des marchés publics américains fermé aux entreprises européennes , on en parle dans le traité de libre-échange ? s’époumone-t-il. Et pour le marché agricole US tout verrouillé, on fait quoi, déjà ? Rien ? On peut au moins protéger nos indications géographiques, comme les appellations « Champagne » ou « Camembert de Normandie » ? Non, pas de réponse non plus ?

    Mais s’il n’y avait que ça ! Notre sympathique secrétaire (d’État, tout de même) n’a pas peur de mettre le doigt là où ça fait vraiment mal. Élevé au biberon de la social-démocratie a plus naïve, il supporte de plus en plus mal la totale opacité dans laquelle se déroulent les négociations du TAFTA, lui qui se félicitait il y a un an de la « transparence » obtenue par le gouvernement français. Las ! Depuis, les boulons ont été resserrés et les négociations, se désole-t-il, se déroulent dans un manque total de transparence et dans une grande opacité, ce qui pose un problème démocratique.

    Non, sans rire ?
    Depuis le 27 juillet, les documents relatifs à la négociation ne sont plus accessibles que dans des salles de lecture ultra-sécurisées, façon Fort Knox, à Bruxelles ou dans les ambassades américaines — l’envoi de versions électroniques ayant donné lieu à trop de fuites. Il est quasiment impossible aux parlementaires européens (c’est encore pire pour les députés nationaux) de consulter lesdits documents, à la différence – hasard — de leurs homologies américains. Matthias Fekl trouve que ce n’est pas juste et réclame une symétrie de traitement des deux côtés de l’Atlantique. Le doux rêveur regrette que les parlementaires américains aient accès à un nombre de documents beaucoup plus important que les parlementaires européens.

    Et puis il y a le gros morceau, les tribunaux d’arbitrage privés ISDS ! Vous savez, ce sont ces juridictions animées par des juges privés, issus des multinationales, devant lesquels les… multinationales pourront traîner les États qui prendraient des mesures sociales (salaire minimum, soins à bas coût…), environnementales (pas d’hormones ou de javel dans la nourriture, attention aux OGM…) ou de protection des consommateurs (normes de sécurité ou de qualité etc.) qui « léseraient » lesdites firmes.
    Matthias les verrait bien remplacées par une juridiction publique de règlements des différends en matière d’investissement. Dénonçant à juste titre un « scandale démocratique », il se félicite une nouvelle fois que les « propositions françaises » soient « au cœur du débat ». Traduisez : c’est tout juste si on lui a accordé une oreille polie avant de le prier d’aller se faire pendre ailleurs.

    Blessé dans ses idéaux et son amour-propre, Fekl est donc sur le point de dire « pouce, on ne joue plus ! ». En langage diplomatique, ça donne

    Si rien ne change, cela montrera qu’il n’y a pas la volonté d’aboutir à des négociations mutuellement bénéfiques… La France envisage toutes les options, y compris l’arrêt pur et simple des négociations.

    Dans l’entourage du ministre, on sent un certain ras-le-bol vis-à-vis de négociations qui patinent et de négociateurs américains qui ne proposent toujours pas d’« offres sérieuses » sur ces questions sensibles. «Parle à ma main » disent en substance les Américains, un peu comme les délégués de l’ONU partis en masse prendre des cafés quand Hollande est monté à la tribune ce lundi…
    Pourtant, notre courageux responsable dit tout haut ce que plusieurs chancelleries européennes pensaient tout bas depuis des mois. Enfin, tout haut… C’est bien que le ministre prenne cette position dans la presse française, mais on n’observe pas sa voix porter à Bruxelles regrette Amélie Canonne, du collectif Stop TAFTA.

    Reste donc à savoir si quelqu’un va lui expliquer qu’il est temps de se calmer et qu’on ne parle pas comme ça devant les grandes personnes ou si Fekl est en fait l’enfant qui dit à la Cour que le Roi est nu.

    Car si la France n’a pas formellement le pouvoir d’arrêter les négociations, menées par la Commission européenne au nom des Vingt-Huit, elle pèse suffisamment pour les saborder… pour peu qu’il y aie une véritable volonté politique de s’opposer à la fois aux États-Unis, pour qui ce traité est vital et à la Commission Européenne, qui a clairement choisi son camp… et ce n’est pas celui de l’Europe. Comment dire ? Ce n’est pas gagné, mais nous verrons bien lors du prochain « round » de négociation du TAFTA/TTIP, qui doit se tenir fin octobre à Miami si Matthias Fekl va tenter de casser le jouet ou rentrer dans le rang.

    En attendant, un autre bras de fer se prépare et il va falloir des biceps à Matthias Fekl pour le remporter (et au vu de son cursus, c’est pas en sport qu’il devait prendre des points d’avance…). L’Europe doit ratifier l’accord conclu en 2014 avec le Canada, le CETA, « petit cousin » du traité transatlantique. Le gouvernement français, qui a promis de ne pas le ratifier en l’état, réclamant des «améliorations » sur les tribunaux d’arbitrage, réussira-t-il à faire plier la Commission européenne, qui refuse de rouvrir la négociation ?

    Qui a dit que la réponse était dans la question ?

    Charles Dewotine

    http://fr.novopress.info/192964/traite-transatlantique-meme-tafta-boy-du-gouvernement-francais-contre/#more-192964

  • Capitalisme : il rachète un labo et augmente de 5000% le prix d’un médicament pour les malades du cancer

    Aux Etats-Unis, un certain Martin Shkreli, 32 ans, possède un important fond d’investissement (type « hedge fund », emblématique du capitalisme le plus débridé).

    Au mois d’août dernier, sa société Turing Pharmaceuticals a racheté une entreprise pharmaceutique, dont un médicament dont il a fait augmenter le prix. Il ne l’a pas doublé, ni décuplé. Le prix du comprimé est passé de 13,50 dollars à 750 dollars, a rapporté The Independant. Une augmentation de plus de 5000%.

    Le Daraprim, aussi appelé pyriméthamine, est un médicament utilisé depuis plus de 60 ans pour traiter la toxoplasmose. La toxoplasmose est une affection fréquente des malades du cancer et du « VIH » dont les systèmes immunitaires sont défaillants. Et ce médicament n’a pas d’alternative générique.

    http://www.contre-info.com/

  • RSI : ne pas se tromper de combat

    Reprenant cette chronique interrompue par une mauvaise grippe, très fatigante mais sans gravité, je ne saurais rattraper tous les sujets d'actualité des dix derniers jours.

    Cependant je ne peux pas passer sous silence, à défaut d'avoir pu y participer, le rassemblement protestataire des travailleurs indépendants et entrepreneurs individuels le 21 septembre, contre ce qu'on persiste à ne considérer que comme les "dysfonctionnements" du RSI.

    Le Monde parle à ce sujet, plus pudiquement encore, de "carences" en précisant qu'il s'agit de "leur" régime de protection sociale.

    Et cet incontournable journal de faire mine de s'interroger, de "décoder" : "Pourquoi la grogne contre le RSI ne retombe-t-elle pas ?" Arrêtons donc de "décoder" ! La "grogne"caractérisant les cochons, on ne saurait se montrer moins disgracieux et, à tout le moins, condescendant à l'endroit de ces professions, qui pratiquent si peu les 35 heures et au sein desquelles la CGT reste si peu représentée, si mal comprise sans doute.

    Plusieurs millions de Français se trouvent ainsi additionnés, "assujettis", autant dire incorporés de force, à des "régimes", encore un mot piège, comme le RSI ou la MSA.

    Les ressortissants du prétendu Régime social des indépendants, pour leur part, ont en effet vu fusionner en un seul organisme par la grâce de la réforme Fillon de 2003, les caisses maladie et vieillesse des artisans, commerçants et professions libérales.

    Cette idée aberrante a circulé pendant des années, dans des réunions où on se congratulait entre élus "politiques" et permanents des chambres de commerce, sous le nom de "guichet unique". Cette fausse bonne idée était alors présentée pour beaucoup plus simple, à vrai dire beaucoup plus simpliste. Plus simple était sans doute la guillotine réforme considérée comme humanitaire en son temps.

    Il a fallu une bonne dizaine d'années pour que tous les dossiers soient rassemblés par cette nouvelle administration, héritière des anciennes Cancava, Organic et caisses régionales maladie.

    Un surcroît fort dommageable de désordre en est résulté, des dizaines de milliers de dossiers tout simplement perdus, des centaines de milliers de mécontents, etc.

    Prenons donc garde que la "réforme" qui prétendra "répondre" à ces dysfonctionnements ne propose, – l'idée commence à circuler, d'incorporer désormais, – après les élections de 2017, les professions indépendantes au régime dit "général", supermonopole qui coifferait les mini-monopoles.

    Il en résulterait, pour commencer, une nouvelle vague de désordres analogues au précédent. Le processus durerait probablement aussi, à son tour, une dizaine d'années, ce qui nous mènerait au moins à 2027 ou 2028. Combien d'entrepreneurs individuels auront entre temps disparu, fermé boutique, ou émigré vers des cieux plus propices à la libre entreprise ?

    Dans l'immédiat cela prolongerait une tendance paradoxale et sournoise à une collectivisation rampante qui s'insère discrètement d'année en année alors même qu'on imagine la France officielle disposée à se réformer dans un sens moins socialiste. Observons à cet égard les "réformes" effectivement entreprises depuis 2012 par Cécile Duflot, Frédéric Cuvillier, et Marisol Touraine. Des mesures comme le tiers-payant généralisé, l'obligation de l'assurance complémentaire dans les entreprises, etc. s'accumulent ainsi dans ce sens mortifère, aboutissant à toujours plus de prélèvements obligatoires, toujours plus d'étatisme stérile.

    Sans que le grand public y prenne garde, depuis 2012, la vraie tendance souterraine est à ne supprimer aucun impôt, aucune cotisation personnelle, aucune interdiction professionnelle, aucune contrainte : au contraire on tend a en créer de nouvelles. Mais nous devons observer aussi les solutions proposées par les oppositions : s'agit-il de plus de libertés, de plus de responsabilités, de plus de concurrence ou de plus de contraintes, de plus de répression, de plus de monopoles.

    Demeurons vigilants. Nos amis, ceux que nous devons soutenir, sont ceux qui combattent les monopoles, certainement pas les autres.

    Évoquer cette manif courageuse et nécessaire du 21 septembre nous impose donc de souligner que ce qu'il faut abolir ce ne sont pas les dysfonctionnements du RSI, c'est l'affiliation obligatoire, d'office, à tel "régime", quel qu'il soit. L'existence de la libre concurrence et le libre choix réformeront ces administrations ankylosées beaucoup mieux que ne le feront les réformateurs autoproclamés, issus eux-mêmes de l'arrogante, insupportable et incorrigible administration prédatrice et centraliste parisienne.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Onfray, Sapir : le retour en force de la gauche du non

    Entretien avec Thomas Guénolé

    Ex: http://patriotismesocial.fr

    Thomas Guénolé décrypte comment la gauche du non, ignorée en 2005, est en train de revenir sur le devant de la scène, accusée de «faire le jeu du FN».

    Thomas Guénolé est politologue et maître de conférence à Sciences Po, docteur en sciences politiques (Sciences Po – CEVIPOF). Il est l’auteur du Petit guide du mensonge en politique paru aux éditions First en mars 2014.

    LE FIGARO. – Jacques Sapir et maintenant Michel Onfray, deux personnalités issues de la gauche, ont été récemment accusés de faire le jeu du FN. Selon vous, ces polémiques s’inscrivent dans la continuité du «Non» français au traité constitutionnel européen en 2005. En quoi ?

    Thomas GUÉNOLÉ. – Après la victoire du «Non» au référendum de 2005 sur la Constitution européenne, il y avait eu alliance objective entre le «Oui de droite» et le «Oui de gauche», entre l’UMP de Nicolas Sarkozy et le PS de François Hollande, pour adopter au Parlement quasiment le même texte, rebaptisé «traité de Lisbonne».

    Depuis lors, le «Non de gauche» a été repoussé en France dans les limbes du débat public, du paysage politique, et du paysage audiovisuel. Voici dix ans en effet qu’en France, les intellectuels, éditorialistes et économistes qui défendent les idées du «Non de gauche», et qui obtiennent d’être significativement médiatisés, se comptent au total à peine sur les doigts des deux mains. Pourtant, lors du référendum de 2005, selon un sondage de TNS Sofres et de Gallup, le «Non» à la Constitution européenne, en particulier à son programme économique, avait fait 70% des voix chez le «peuple de gauche».

    Au bout de dix ans de purgatoire, depuis quelques mois nous assistons au contraire à la brutale réhabilitation du «Non de gauche» dans le débat public. La présence beaucoup plus prégnante d’intellectuels comme Emmanuel Todd, Jacques Sapir, Michel Onfray, tous trois partisans de cette ligne politique, constitue un symptôme évident de ce retour de balancier.

    Dans ce contexte, il est parfaitement cohérent que Laurent Joffrin en particulier soit monté au créneau contre Michel Onfray: c’est la riposte du «Oui de gauche» au «Non de gauche». On avait assisté à la même chose, lors de la controverse sur le livre «Qui est Charlie?», entre le «Non de gauche» d’Emmanuel Todd et le «Oui de gauche» de Manuel Valls.

    La crise politique euro-grecque de 2015 a-t-elle contribué à cette transformation du débat public français ?

    Je pense même que c’est le facteur principal qui a provoqué cette transformation du paysage intellectuel. L’affrontement entre les dirigeants de l’Union européenne et le gouvernement grec a atteint un degré de violence politique proprement ahurissant: songez qu’en plein référendum grec sur les mesures d’austérité exigées par la «Troïka», la Banque centrale européenne a coupé l’arrivée de liquidités au système bancaire grec tout entier. Sauf erreur de ma part, c’est du niveau d’un acte de guerre économique pure et simple.

    Obtenue avec ces méthodes et avec ces exigences en termes d’austérité radicalisée, la capitulation d’Athènes le couteau sous la gorge a sans doute agi comme révélateur sur tout un pan de l’opinion publique de gauche en France. Le révélateur de cette vérité simple: non, quand on est dans la zone euro, et quand on a signé le Pacte budgétaire européen dit «traité Merkozy», on ne peut pas faire une autre politique que celle de l’austérité. Et donc: non, quand on est dans la zone euro et quand on a signé le Pacte budgétaire européen, on ne peut pas faire une politique de gauche au sens où l’entend le «Non de gauche».

    Tout au plus peut-on, comme actuellement François Hollande, être de gauche au sens très limité d’une politique socio-économique identique à celle de la droite, mais accompagnée d’une lutte rigoureuse contre les discriminations dans la société française ; discriminations qui du reste sont bien réelles, en particulier contre les femmes, les jeunes, et les Français ayant des origines arabes ou subsahariennes. Du reste, c’est toute la logique de la stratégie Terra Nova conceptualisée par feu Olivier Ferrand pour le candidat du PS à la présidentielle de 2012.

    Par conséquent, la crise euro-grecque de 2015 ayant brutalement dévoilé qu’une alternative à l’austérité est interdite quand vous êtes membre de l’euro et du Pacte budgétaire européen, il est parfaitement logique qu’elle accouche de la résurrection du «Non de gauche» dans le débat public français.

    Ce «Non» de gauche peut-il, non pas faire le jeu du FN, mais le concurrencer ?

    Etre de gauche et dire que la France doit sortir de Schengen, pour combattre la concurrence déloyale de la main d’œuvre d’Europe centrale, ce n’est pas faire le jeu du FN. Etre de gauche et dire qu’il faut copier le modèle canadien d’immigration par quotas de métiers, pour empêcher l’écrasement des salaires du personnel non qualifié et le dumping sur celui du personnel qualifié, ce n’est pas faire le jeu du FN. Etre de gauche et dire qu’il faut sortir de l’euro pour ne plus se voir interdire les relances monétaires keynésiennes, ce n’est pas faire le jeu du FN. C’est, au contraire, enrayer la dynamique du FN, en faisant que la gauche se réapproprie ses propres fondamentaux socio-économiques.

    C’est la grande contradiction dans le raisonnement d’une partie des éditorialistes, intellectuels et économistes qui défendent le «Oui de gauche»: accuser leurs homologues du «Non de gauche» de «faire-le-jeu-du-FN» en ayant un discours souverainiste de gauche. Or, au contraire, ce sont la marginalisation et l’étouffement du «Non de gauche» dans le débat public français depuis dix ans qui favorisent la montée du FN, en le mettant en monopole sur le message anti-politiques européennes d’austérité. Car, tout bien pesé, si le «Non de gauche» existait solidement dans le paysage intellectuel et politique français, alors, du jour au lendemain, la stratégie Philippot du FN, consistant à cibler les électeurs du «Non de gauche», n’aurait plus aucune chance de fonctionner.

    Pour l’heure, le «Non de gauche» ne trouve pas de traduction politique…

    C’est plutôt un problème d’unification qu’un problème de vide. EELV tendance Duflot, Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, Nouvelle Donne de Pierre Larrouturou, aile gauche du PS presque en rupture de ban, réseaux d’Arnaud Montebourg: sur le fond, ces courants du paysage politique incarnent tous à des degrés divers le «Non de gauche», et ils ne divergent que sur une poignée d’enjeux, secondaires face au programme européen d’austérité.

    Néanmoins, aussi longtemps que cette offre politique du «Non de gauche» sera atomisée, fragmentée, balkanisée, elle n’aura aucune chance de percer. Et ce, alors que l’écroulement progressif dans les urnes du «Oui de gauche» lui donne une fenêtre de tir.

    Face aux divisions de la gauche du «Non», la candidature d’une personnalité de la société civile peut-elle émerger pour la présidentielle de 2017 ?

    Peut-être Michel Onfray lui-même compte-t-il, comme José Bové en son temps, concourir à l’élection présidentielle ; et après tout, l’aventure d’un candidat venu de la société civile est dans l’air du temps. Cependant, une autre possibilité m’apparaît plus solide pour porter un «Non de gauche» unifié sur les fonds baptismaux: une primaire ouverte de toute la gauche du «Non», pour ne présenter qu’un candidat au premier tour de 2017 ; et d’ici là, l’unité de liste systématique du «Non de gauche» au premier tour des élections régionales de décembre.

    SourceLe Figaro

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/09/25/onfray-sapir-le-retour-en-force-de-la-gauche-du-non-5690014.html

  • Suisse : Un banquier explique l’arnaque de la création monétaire

    François de Siebenthal, économiste HEC, répond aux questions concernant la création monétaire et l’initiative Monnaie pleine qui circule actuellement en Suisse.

     

    Partie 1:

    Partie 2:

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Les stratégies économiques et l’art de tourner en rond dans tous les sens

    Dans le contexte économique présent, toujours difficile mais légèrement prometteur, nos dirigeants ont atteint la quasi-perfection dans une discipline en plein essor au sein de la classe politique, qu’on peut qualifier comme « l’art de tourner en rond dans tous les sens ». Je propose dans cet article, à travers un exemple concret, de voir comment cela se manifeste, dans une période de très faible croissance, où les marges de manœuvre se rétrécissent année après année. Malheureusement, l’excellence acquise dans cet art provoque parallèlement des désadaptations sur les capacités à définir des stratégies de moyen ou long terme, tant pour redynamiser une économie en panne de croissance, ou faire face à des problématiques toujours plus complexes associées à des enjeux toujours plus importants (par exemple, concilier croissance et lutte contre le réchauffement climatique ou développement durable)

    Les actions politiques et l’art de tourner en rond

    Les nombreuses liaisons, interactions, rétroactions qui opèrent dans un environnement toujours plus intégré, globalisé à l’extrême, ne facilitent pas les prises de décision, car la politique s’accommode assez mal de la complexité qui nécessite un nouvel état d’esprit, de nouveaux outils intellectuels, en l’occurrence ceux dérivant de la systémique, qui actuellement sont encore en état embryonnaire dans la tête de nos dirigeants.

    Ce jeu du « je tourne en rond », s’illustre parfaitement lorsqu’il s’agit de traiter un problème relativement complexe où une solution élaborée, cohérente, pérenne, parfaitement construite, s’imposerait dans une perspective de long terme, alors que ne sont retenues des solutions simplistes et provisoires (traitement symptomatique). On nous a offert dernièrement un nouvel aperçu avec le problème des éleveurs.

    A titre d’exemple, je retiendrai la problématique de l’endettement, en essayant de voir comment le pouvoir essaye de manœuvrer pour stabiliser une situation qui depuis des années ne fait que dériver.

    L’approche réductionniste toujours bien vivante.

    La France fait face à des problématiques très diverses, toutes interdépendantes, (chômage, déficit, dette, fiscalité, retraites, compétitivité, attractivité, modèle social, etc…). C’est un peu le propre de d’économie, le nombre et l’ampleur des problèmes marquant la différence avec un passé où la croissance autorisait quelques écarts de conduite. Ces interdépendances ordonnent une vision globale pour à la fois analyser, comprendre, diagnostiquer, et mettre en place les outils, les plans d’actions pour agir, sachant que agir sur l’un a des répercussions les autres, tant les interactions sont fortes, renforcées ces dernières années par l’amplification du rôle des niveaux d’organisations englobant (Europe, mondialisation).

    Les visions court-terme et réductionnistes de nos politiques, négligeant ou refusant la pensée globale font penser à un médecin démuni dans sa démarche thérapeutique, prescripteur d’antipyrétiques pour la fièvre, d’anti-inflammatoires pour les inflammations, de somnifères pour le sommeil, d’anxiolytiques pour l’anxiété, d’analgésiques pour la douleur, autrement dit tout ce qui contrarie les processus naturels de lutte, de guérison ou d’alerte, ce qu’un certain ex-président qualifierait de « mettre la poussière sous le tapis ».Ainsi, il est toujours pus facile d’agir sur les symptômes que de s’attaquer aux causes, avec l’inefficacité qui en résulte, sans parler des dégâts collatéraux. C’est tout le travers de la politique française.

    Avant d’aborder la macro-économie, quelques grandeurs bien utiles …

    - Dépenses publiques     1230 Milliards d’euros
    - PIB (Produit Intérieur Brut)     2150 Milliards d’euros
    - Montant de la dette       2090 Milliards d’euros
    - Pourcentage dette / PIB   environ 97%
    - Ratio dépenses publiques / PIB  environ 57%
    - Ratio prélèvements obligatoires / PIB environ 45%
    - Déficits publics 2014 (/PIB)  4.0%

    Dettes et déficits

    Les déficits publics (état, collectivités locales, administrations de sécurité sociale) représentent le solde entre les dépenses et les recettes. L’état n’ayant pas de liquidités disponibles, emprunte sur les marchés pour les financer, et de ce fait augmente chaque année (on pourrait dire chaque jour) le niveau de la dette en valeur absolue et en valeur relative (ratio dette/PIB).

    Il est désormais impératif de réduire l’amas de dettes si on veut éviter tout phénomène de rupture, à l’image des séismes qui n’ont jamais la délicatesse de prévenir. Les paramètres clés de l’équation qui jouent directement sur l’évolution de la dette sont principalement : les recettes, les dépenses, le déficit (le solde), l’inflation, la croissance. Puisque l’endettement est directement lié aux montants des déficits, qui eux-mêmes dépendent du solde entre dépenses et recettes, j’insisterai particulièrement sur ces 3 derniers points.

    Le niveau des déficits

     

    Le niveau des déficits reste élevé. Rappelons la progression depuis 2009 :
    2009 : 7,5%, 2010 : 7%, 2011 : 5.1%, 2012 : 4.8%, 2013 : 4,1%, 2014 : 4%)L’action du gouvernement reste orientée vers une réduction tendancielle, tout du moins dans les déclarations, les différences entre 2013, 2014 et 2015 étant minimes. Il est donc difficile d’évoquer le respect d’une trajectoire, lorsque le rythme d’assainissement des finances publiques est relativement lent, sinon suspendu, et que la dette est toujours en augmentation ! On est bien dans une situation où l’état vit au-dessus de ses moyens. Les discours tournent en rond, usant et abusant d’une phraséologie quelque peu figée axée sur les efforts, les trajectoires, les tendances, les inversions de courbes, etc., dont les traductions dans la réalité sont peu visibles.

    Alors comment s’en sortir

    La nécessité évidente de réduire le montant de la dette française, ne tient pas uniquement au ratio dette/PIB qui approche dangereusement le seuil de 100%. D’autres pays l’ont déjà franchi (Italie, Japon, Etats-Unis) ; il est à la fois symbolique, symptomatique d’une classe dirigeante qui n’a pas la culture de la rigueur budgétaire, mais plus grave, il peut nous faire basculer vers des territoires inconnus où des dérives dangereuses pourraient s’enclencher.

    Pour diminuer un endettement excessif, plusieurs « manettes » dans la gouverne élyséenne peuvent être actionnées, auxquelles s’ajoutent celles de la banque centrale européenne. En voici quelques-unes :

    • Augmentation des impôts et des taxes pour amener les déficits à un niveau qui permet le désendettement, au mieux encore revenir à des excédents (mais ne rêvons pas !)
    • Réduction des dépenses publiques (dans le même esprit)
    • Relance économique par plus de déficits (oui c’est paradoxal … pour les politiciens naïfs qui croient qu’on peut résoudre un problème de dettes en s’endettant davantage !)
    • Relance de l’inflation (pas très facile dans un monde mondialisé ; danger potentiel).
    • Monétisation de la dette (rachat des dettes par les banques centrales)
    • Baisse des taux d’intérêts pour alléger la charge de la dette, et donc les déficits (c’est ce qui se passe actuellement)

    Regardons simplement deux d’entre elles :

    1. On ajuste par l’impôt

    Le niveau des prélèvements obligatoires atteint 45% du PIB en 2014. Pour ne pas se noyer dans les chiffres, on peut noter que ce ratio a beaucoup augmenté depuis le début de crise et c’est moins la conséquence de cette dernière qui a certes donné un coup sévère à l’économie, que des hausses vertigineuses d’impôts impulsées par N.Sarkozy et F.Hollande, dont le but fût de stopper l’envolée d’un déficit public devenu incontrôlable. Outre la stabilité budgétaire, les impôts ont également servi à alimenter une dépense publique galopante qui aujourd’hui atteint de nouveaux sommets. On a envie de dire : « Mmes et Mrs les politiques, qu’avez-vous fait de notre argent ? »

    L’ajustement par l’impôt n’a rien d’une évidence. Un certain Mr Laffer, bien connu pour sa courbe, qui en gros nous dit que trop d’impôts tue l’impôt, se garderait bien de nous conseiller cette voie, d’autant plus que les marges de manœuvres paraissent bien dérisoires. L’impôt fait tourner en rond des dirigeants qui fredonnent les sempiternelles rengaines fiscales, avec la chorale des hausses qui appelle le chant des baisses, et pour final la cantate des correctionsDonc, tendanciellement, on est toujours sur le chemin de la hausse, un chemin qui aurait dû nous conduire vers le désendettement, alors qu’on observe le contraire.

    Que l’état s’ingénie à augmenter les impôts ou à les diminuer, rien n’y fait ! Le manque de continuité dans l’action, les remaniements, les revirements, l’idéologie rampante, les virages à droite, les virages à gauche, l’absence d’une réelle vision économique, détruisent l’efficacité de ce levier.

    Lire la suite