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économie et finance - Page 504

  • Capitalisme : il rachète un labo et augmente de 5000% le prix d’un médicament pour les malades du cancer

    Aux Etats-Unis, un certain Martin Shkreli, 32 ans, possède un important fond d’investissement (type « hedge fund », emblématique du capitalisme le plus débridé).

    Au mois d’août dernier, sa société Turing Pharmaceuticals a racheté une entreprise pharmaceutique, dont un médicament dont il a fait augmenter le prix. Il ne l’a pas doublé, ni décuplé. Le prix du comprimé est passé de 13,50 dollars à 750 dollars, a rapporté The Independant. Une augmentation de plus de 5000%.

    Le Daraprim, aussi appelé pyriméthamine, est un médicament utilisé depuis plus de 60 ans pour traiter la toxoplasmose. La toxoplasmose est une affection fréquente des malades du cancer et du « VIH » dont les systèmes immunitaires sont défaillants. Et ce médicament n’a pas d’alternative générique.

    http://www.contre-info.com/

  • RSI : ne pas se tromper de combat

    Reprenant cette chronique interrompue par une mauvaise grippe, très fatigante mais sans gravité, je ne saurais rattraper tous les sujets d'actualité des dix derniers jours.

    Cependant je ne peux pas passer sous silence, à défaut d'avoir pu y participer, le rassemblement protestataire des travailleurs indépendants et entrepreneurs individuels le 21 septembre, contre ce qu'on persiste à ne considérer que comme les "dysfonctionnements" du RSI.

    Le Monde parle à ce sujet, plus pudiquement encore, de "carences" en précisant qu'il s'agit de "leur" régime de protection sociale.

    Et cet incontournable journal de faire mine de s'interroger, de "décoder" : "Pourquoi la grogne contre le RSI ne retombe-t-elle pas ?" Arrêtons donc de "décoder" ! La "grogne"caractérisant les cochons, on ne saurait se montrer moins disgracieux et, à tout le moins, condescendant à l'endroit de ces professions, qui pratiquent si peu les 35 heures et au sein desquelles la CGT reste si peu représentée, si mal comprise sans doute.

    Plusieurs millions de Français se trouvent ainsi additionnés, "assujettis", autant dire incorporés de force, à des "régimes", encore un mot piège, comme le RSI ou la MSA.

    Les ressortissants du prétendu Régime social des indépendants, pour leur part, ont en effet vu fusionner en un seul organisme par la grâce de la réforme Fillon de 2003, les caisses maladie et vieillesse des artisans, commerçants et professions libérales.

    Cette idée aberrante a circulé pendant des années, dans des réunions où on se congratulait entre élus "politiques" et permanents des chambres de commerce, sous le nom de "guichet unique". Cette fausse bonne idée était alors présentée pour beaucoup plus simple, à vrai dire beaucoup plus simpliste. Plus simple était sans doute la guillotine réforme considérée comme humanitaire en son temps.

    Il a fallu une bonne dizaine d'années pour que tous les dossiers soient rassemblés par cette nouvelle administration, héritière des anciennes Cancava, Organic et caisses régionales maladie.

    Un surcroît fort dommageable de désordre en est résulté, des dizaines de milliers de dossiers tout simplement perdus, des centaines de milliers de mécontents, etc.

    Prenons donc garde que la "réforme" qui prétendra "répondre" à ces dysfonctionnements ne propose, – l'idée commence à circuler, d'incorporer désormais, – après les élections de 2017, les professions indépendantes au régime dit "général", supermonopole qui coifferait les mini-monopoles.

    Il en résulterait, pour commencer, une nouvelle vague de désordres analogues au précédent. Le processus durerait probablement aussi, à son tour, une dizaine d'années, ce qui nous mènerait au moins à 2027 ou 2028. Combien d'entrepreneurs individuels auront entre temps disparu, fermé boutique, ou émigré vers des cieux plus propices à la libre entreprise ?

    Dans l'immédiat cela prolongerait une tendance paradoxale et sournoise à une collectivisation rampante qui s'insère discrètement d'année en année alors même qu'on imagine la France officielle disposée à se réformer dans un sens moins socialiste. Observons à cet égard les "réformes" effectivement entreprises depuis 2012 par Cécile Duflot, Frédéric Cuvillier, et Marisol Touraine. Des mesures comme le tiers-payant généralisé, l'obligation de l'assurance complémentaire dans les entreprises, etc. s'accumulent ainsi dans ce sens mortifère, aboutissant à toujours plus de prélèvements obligatoires, toujours plus d'étatisme stérile.

    Sans que le grand public y prenne garde, depuis 2012, la vraie tendance souterraine est à ne supprimer aucun impôt, aucune cotisation personnelle, aucune interdiction professionnelle, aucune contrainte : au contraire on tend a en créer de nouvelles. Mais nous devons observer aussi les solutions proposées par les oppositions : s'agit-il de plus de libertés, de plus de responsabilités, de plus de concurrence ou de plus de contraintes, de plus de répression, de plus de monopoles.

    Demeurons vigilants. Nos amis, ceux que nous devons soutenir, sont ceux qui combattent les monopoles, certainement pas les autres.

    Évoquer cette manif courageuse et nécessaire du 21 septembre nous impose donc de souligner que ce qu'il faut abolir ce ne sont pas les dysfonctionnements du RSI, c'est l'affiliation obligatoire, d'office, à tel "régime", quel qu'il soit. L'existence de la libre concurrence et le libre choix réformeront ces administrations ankylosées beaucoup mieux que ne le feront les réformateurs autoproclamés, issus eux-mêmes de l'arrogante, insupportable et incorrigible administration prédatrice et centraliste parisienne.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Onfray, Sapir : le retour en force de la gauche du non

    Entretien avec Thomas Guénolé

    Ex: http://patriotismesocial.fr

    Thomas Guénolé décrypte comment la gauche du non, ignorée en 2005, est en train de revenir sur le devant de la scène, accusée de «faire le jeu du FN».

    Thomas Guénolé est politologue et maître de conférence à Sciences Po, docteur en sciences politiques (Sciences Po – CEVIPOF). Il est l’auteur du Petit guide du mensonge en politique paru aux éditions First en mars 2014.

    LE FIGARO. – Jacques Sapir et maintenant Michel Onfray, deux personnalités issues de la gauche, ont été récemment accusés de faire le jeu du FN. Selon vous, ces polémiques s’inscrivent dans la continuité du «Non» français au traité constitutionnel européen en 2005. En quoi ?

    Thomas GUÉNOLÉ. – Après la victoire du «Non» au référendum de 2005 sur la Constitution européenne, il y avait eu alliance objective entre le «Oui de droite» et le «Oui de gauche», entre l’UMP de Nicolas Sarkozy et le PS de François Hollande, pour adopter au Parlement quasiment le même texte, rebaptisé «traité de Lisbonne».

    Depuis lors, le «Non de gauche» a été repoussé en France dans les limbes du débat public, du paysage politique, et du paysage audiovisuel. Voici dix ans en effet qu’en France, les intellectuels, éditorialistes et économistes qui défendent les idées du «Non de gauche», et qui obtiennent d’être significativement médiatisés, se comptent au total à peine sur les doigts des deux mains. Pourtant, lors du référendum de 2005, selon un sondage de TNS Sofres et de Gallup, le «Non» à la Constitution européenne, en particulier à son programme économique, avait fait 70% des voix chez le «peuple de gauche».

    Au bout de dix ans de purgatoire, depuis quelques mois nous assistons au contraire à la brutale réhabilitation du «Non de gauche» dans le débat public. La présence beaucoup plus prégnante d’intellectuels comme Emmanuel Todd, Jacques Sapir, Michel Onfray, tous trois partisans de cette ligne politique, constitue un symptôme évident de ce retour de balancier.

    Dans ce contexte, il est parfaitement cohérent que Laurent Joffrin en particulier soit monté au créneau contre Michel Onfray: c’est la riposte du «Oui de gauche» au «Non de gauche». On avait assisté à la même chose, lors de la controverse sur le livre «Qui est Charlie?», entre le «Non de gauche» d’Emmanuel Todd et le «Oui de gauche» de Manuel Valls.

    La crise politique euro-grecque de 2015 a-t-elle contribué à cette transformation du débat public français ?

    Je pense même que c’est le facteur principal qui a provoqué cette transformation du paysage intellectuel. L’affrontement entre les dirigeants de l’Union européenne et le gouvernement grec a atteint un degré de violence politique proprement ahurissant: songez qu’en plein référendum grec sur les mesures d’austérité exigées par la «Troïka», la Banque centrale européenne a coupé l’arrivée de liquidités au système bancaire grec tout entier. Sauf erreur de ma part, c’est du niveau d’un acte de guerre économique pure et simple.

    Obtenue avec ces méthodes et avec ces exigences en termes d’austérité radicalisée, la capitulation d’Athènes le couteau sous la gorge a sans doute agi comme révélateur sur tout un pan de l’opinion publique de gauche en France. Le révélateur de cette vérité simple: non, quand on est dans la zone euro, et quand on a signé le Pacte budgétaire européen dit «traité Merkozy», on ne peut pas faire une autre politique que celle de l’austérité. Et donc: non, quand on est dans la zone euro et quand on a signé le Pacte budgétaire européen, on ne peut pas faire une politique de gauche au sens où l’entend le «Non de gauche».

    Tout au plus peut-on, comme actuellement François Hollande, être de gauche au sens très limité d’une politique socio-économique identique à celle de la droite, mais accompagnée d’une lutte rigoureuse contre les discriminations dans la société française ; discriminations qui du reste sont bien réelles, en particulier contre les femmes, les jeunes, et les Français ayant des origines arabes ou subsahariennes. Du reste, c’est toute la logique de la stratégie Terra Nova conceptualisée par feu Olivier Ferrand pour le candidat du PS à la présidentielle de 2012.

    Par conséquent, la crise euro-grecque de 2015 ayant brutalement dévoilé qu’une alternative à l’austérité est interdite quand vous êtes membre de l’euro et du Pacte budgétaire européen, il est parfaitement logique qu’elle accouche de la résurrection du «Non de gauche» dans le débat public français.

    Ce «Non» de gauche peut-il, non pas faire le jeu du FN, mais le concurrencer ?

    Etre de gauche et dire que la France doit sortir de Schengen, pour combattre la concurrence déloyale de la main d’œuvre d’Europe centrale, ce n’est pas faire le jeu du FN. Etre de gauche et dire qu’il faut copier le modèle canadien d’immigration par quotas de métiers, pour empêcher l’écrasement des salaires du personnel non qualifié et le dumping sur celui du personnel qualifié, ce n’est pas faire le jeu du FN. Etre de gauche et dire qu’il faut sortir de l’euro pour ne plus se voir interdire les relances monétaires keynésiennes, ce n’est pas faire le jeu du FN. C’est, au contraire, enrayer la dynamique du FN, en faisant que la gauche se réapproprie ses propres fondamentaux socio-économiques.

    C’est la grande contradiction dans le raisonnement d’une partie des éditorialistes, intellectuels et économistes qui défendent le «Oui de gauche»: accuser leurs homologues du «Non de gauche» de «faire-le-jeu-du-FN» en ayant un discours souverainiste de gauche. Or, au contraire, ce sont la marginalisation et l’étouffement du «Non de gauche» dans le débat public français depuis dix ans qui favorisent la montée du FN, en le mettant en monopole sur le message anti-politiques européennes d’austérité. Car, tout bien pesé, si le «Non de gauche» existait solidement dans le paysage intellectuel et politique français, alors, du jour au lendemain, la stratégie Philippot du FN, consistant à cibler les électeurs du «Non de gauche», n’aurait plus aucune chance de fonctionner.

    Pour l’heure, le «Non de gauche» ne trouve pas de traduction politique…

    C’est plutôt un problème d’unification qu’un problème de vide. EELV tendance Duflot, Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, Nouvelle Donne de Pierre Larrouturou, aile gauche du PS presque en rupture de ban, réseaux d’Arnaud Montebourg: sur le fond, ces courants du paysage politique incarnent tous à des degrés divers le «Non de gauche», et ils ne divergent que sur une poignée d’enjeux, secondaires face au programme européen d’austérité.

    Néanmoins, aussi longtemps que cette offre politique du «Non de gauche» sera atomisée, fragmentée, balkanisée, elle n’aura aucune chance de percer. Et ce, alors que l’écroulement progressif dans les urnes du «Oui de gauche» lui donne une fenêtre de tir.

    Face aux divisions de la gauche du «Non», la candidature d’une personnalité de la société civile peut-elle émerger pour la présidentielle de 2017 ?

    Peut-être Michel Onfray lui-même compte-t-il, comme José Bové en son temps, concourir à l’élection présidentielle ; et après tout, l’aventure d’un candidat venu de la société civile est dans l’air du temps. Cependant, une autre possibilité m’apparaît plus solide pour porter un «Non de gauche» unifié sur les fonds baptismaux: une primaire ouverte de toute la gauche du «Non», pour ne présenter qu’un candidat au premier tour de 2017 ; et d’ici là, l’unité de liste systématique du «Non de gauche» au premier tour des élections régionales de décembre.

    SourceLe Figaro

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2015/09/25/onfray-sapir-le-retour-en-force-de-la-gauche-du-non-5690014.html

  • Suisse : Un banquier explique l’arnaque de la création monétaire

    François de Siebenthal, économiste HEC, répond aux questions concernant la création monétaire et l’initiative Monnaie pleine qui circule actuellement en Suisse.

     

    Partie 1:

    Partie 2:

    http://fortune.fdesouche.com/

  • Les stratégies économiques et l’art de tourner en rond dans tous les sens

    Dans le contexte économique présent, toujours difficile mais légèrement prometteur, nos dirigeants ont atteint la quasi-perfection dans une discipline en plein essor au sein de la classe politique, qu’on peut qualifier comme « l’art de tourner en rond dans tous les sens ». Je propose dans cet article, à travers un exemple concret, de voir comment cela se manifeste, dans une période de très faible croissance, où les marges de manœuvre se rétrécissent année après année. Malheureusement, l’excellence acquise dans cet art provoque parallèlement des désadaptations sur les capacités à définir des stratégies de moyen ou long terme, tant pour redynamiser une économie en panne de croissance, ou faire face à des problématiques toujours plus complexes associées à des enjeux toujours plus importants (par exemple, concilier croissance et lutte contre le réchauffement climatique ou développement durable)

    Les actions politiques et l’art de tourner en rond

    Les nombreuses liaisons, interactions, rétroactions qui opèrent dans un environnement toujours plus intégré, globalisé à l’extrême, ne facilitent pas les prises de décision, car la politique s’accommode assez mal de la complexité qui nécessite un nouvel état d’esprit, de nouveaux outils intellectuels, en l’occurrence ceux dérivant de la systémique, qui actuellement sont encore en état embryonnaire dans la tête de nos dirigeants.

    Ce jeu du « je tourne en rond », s’illustre parfaitement lorsqu’il s’agit de traiter un problème relativement complexe où une solution élaborée, cohérente, pérenne, parfaitement construite, s’imposerait dans une perspective de long terme, alors que ne sont retenues des solutions simplistes et provisoires (traitement symptomatique). On nous a offert dernièrement un nouvel aperçu avec le problème des éleveurs.

    A titre d’exemple, je retiendrai la problématique de l’endettement, en essayant de voir comment le pouvoir essaye de manœuvrer pour stabiliser une situation qui depuis des années ne fait que dériver.

    L’approche réductionniste toujours bien vivante.

    La France fait face à des problématiques très diverses, toutes interdépendantes, (chômage, déficit, dette, fiscalité, retraites, compétitivité, attractivité, modèle social, etc…). C’est un peu le propre de d’économie, le nombre et l’ampleur des problèmes marquant la différence avec un passé où la croissance autorisait quelques écarts de conduite. Ces interdépendances ordonnent une vision globale pour à la fois analyser, comprendre, diagnostiquer, et mettre en place les outils, les plans d’actions pour agir, sachant que agir sur l’un a des répercussions les autres, tant les interactions sont fortes, renforcées ces dernières années par l’amplification du rôle des niveaux d’organisations englobant (Europe, mondialisation).

    Les visions court-terme et réductionnistes de nos politiques, négligeant ou refusant la pensée globale font penser à un médecin démuni dans sa démarche thérapeutique, prescripteur d’antipyrétiques pour la fièvre, d’anti-inflammatoires pour les inflammations, de somnifères pour le sommeil, d’anxiolytiques pour l’anxiété, d’analgésiques pour la douleur, autrement dit tout ce qui contrarie les processus naturels de lutte, de guérison ou d’alerte, ce qu’un certain ex-président qualifierait de « mettre la poussière sous le tapis ».Ainsi, il est toujours pus facile d’agir sur les symptômes que de s’attaquer aux causes, avec l’inefficacité qui en résulte, sans parler des dégâts collatéraux. C’est tout le travers de la politique française.

    Avant d’aborder la macro-économie, quelques grandeurs bien utiles …

    - Dépenses publiques     1230 Milliards d’euros
    - PIB (Produit Intérieur Brut)     2150 Milliards d’euros
    - Montant de la dette       2090 Milliards d’euros
    - Pourcentage dette / PIB   environ 97%
    - Ratio dépenses publiques / PIB  environ 57%
    - Ratio prélèvements obligatoires / PIB environ 45%
    - Déficits publics 2014 (/PIB)  4.0%

    Dettes et déficits

    Les déficits publics (état, collectivités locales, administrations de sécurité sociale) représentent le solde entre les dépenses et les recettes. L’état n’ayant pas de liquidités disponibles, emprunte sur les marchés pour les financer, et de ce fait augmente chaque année (on pourrait dire chaque jour) le niveau de la dette en valeur absolue et en valeur relative (ratio dette/PIB).

    Il est désormais impératif de réduire l’amas de dettes si on veut éviter tout phénomène de rupture, à l’image des séismes qui n’ont jamais la délicatesse de prévenir. Les paramètres clés de l’équation qui jouent directement sur l’évolution de la dette sont principalement : les recettes, les dépenses, le déficit (le solde), l’inflation, la croissance. Puisque l’endettement est directement lié aux montants des déficits, qui eux-mêmes dépendent du solde entre dépenses et recettes, j’insisterai particulièrement sur ces 3 derniers points.

    Le niveau des déficits

     

    Le niveau des déficits reste élevé. Rappelons la progression depuis 2009 :
    2009 : 7,5%, 2010 : 7%, 2011 : 5.1%, 2012 : 4.8%, 2013 : 4,1%, 2014 : 4%)L’action du gouvernement reste orientée vers une réduction tendancielle, tout du moins dans les déclarations, les différences entre 2013, 2014 et 2015 étant minimes. Il est donc difficile d’évoquer le respect d’une trajectoire, lorsque le rythme d’assainissement des finances publiques est relativement lent, sinon suspendu, et que la dette est toujours en augmentation ! On est bien dans une situation où l’état vit au-dessus de ses moyens. Les discours tournent en rond, usant et abusant d’une phraséologie quelque peu figée axée sur les efforts, les trajectoires, les tendances, les inversions de courbes, etc., dont les traductions dans la réalité sont peu visibles.

    Alors comment s’en sortir

    La nécessité évidente de réduire le montant de la dette française, ne tient pas uniquement au ratio dette/PIB qui approche dangereusement le seuil de 100%. D’autres pays l’ont déjà franchi (Italie, Japon, Etats-Unis) ; il est à la fois symbolique, symptomatique d’une classe dirigeante qui n’a pas la culture de la rigueur budgétaire, mais plus grave, il peut nous faire basculer vers des territoires inconnus où des dérives dangereuses pourraient s’enclencher.

    Pour diminuer un endettement excessif, plusieurs « manettes » dans la gouverne élyséenne peuvent être actionnées, auxquelles s’ajoutent celles de la banque centrale européenne. En voici quelques-unes :

    • Augmentation des impôts et des taxes pour amener les déficits à un niveau qui permet le désendettement, au mieux encore revenir à des excédents (mais ne rêvons pas !)
    • Réduction des dépenses publiques (dans le même esprit)
    • Relance économique par plus de déficits (oui c’est paradoxal … pour les politiciens naïfs qui croient qu’on peut résoudre un problème de dettes en s’endettant davantage !)
    • Relance de l’inflation (pas très facile dans un monde mondialisé ; danger potentiel).
    • Monétisation de la dette (rachat des dettes par les banques centrales)
    • Baisse des taux d’intérêts pour alléger la charge de la dette, et donc les déficits (c’est ce qui se passe actuellement)

    Regardons simplement deux d’entre elles :

    1. On ajuste par l’impôt

    Le niveau des prélèvements obligatoires atteint 45% du PIB en 2014. Pour ne pas se noyer dans les chiffres, on peut noter que ce ratio a beaucoup augmenté depuis le début de crise et c’est moins la conséquence de cette dernière qui a certes donné un coup sévère à l’économie, que des hausses vertigineuses d’impôts impulsées par N.Sarkozy et F.Hollande, dont le but fût de stopper l’envolée d’un déficit public devenu incontrôlable. Outre la stabilité budgétaire, les impôts ont également servi à alimenter une dépense publique galopante qui aujourd’hui atteint de nouveaux sommets. On a envie de dire : « Mmes et Mrs les politiques, qu’avez-vous fait de notre argent ? »

    L’ajustement par l’impôt n’a rien d’une évidence. Un certain Mr Laffer, bien connu pour sa courbe, qui en gros nous dit que trop d’impôts tue l’impôt, se garderait bien de nous conseiller cette voie, d’autant plus que les marges de manœuvres paraissent bien dérisoires. L’impôt fait tourner en rond des dirigeants qui fredonnent les sempiternelles rengaines fiscales, avec la chorale des hausses qui appelle le chant des baisses, et pour final la cantate des correctionsDonc, tendanciellement, on est toujours sur le chemin de la hausse, un chemin qui aurait dû nous conduire vers le désendettement, alors qu’on observe le contraire.

    Que l’état s’ingénie à augmenter les impôts ou à les diminuer, rien n’y fait ! Le manque de continuité dans l’action, les remaniements, les revirements, l’idéologie rampante, les virages à droite, les virages à gauche, l’absence d’une réelle vision économique, détruisent l’efficacité de ce levier.

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  • Lisez Gottfried Feder ! par Donatien NON-CONFORME

    « La source principale d’où le culte de Mammon tire sa force est

    l’afflux sans fin de biens acquis sans effort qui résulte de l’intérêt. »

    Gottfried Feder

    Gottfried Feder est un nom qui ne vous dit peut-être rien. Né en 1883 à Wurtzbourg en Bavière, cet homme politique et économiste est lié au destin de l’Allemagne. Vétéran de la Première Guerre mondiale, il développe, en parallèle de son engagement sous les drapeaux, une critique radicale du système bancaire. 1919 est l’année de parution de son œuvre la plus célèbre, Manifeste pour briser les chaînes de l’usure(Brechung der Zinsknechtschaft) et, dans la foulée, de la création du groupe « Deutschen Kampfbund zur Brechung der Zinsknechtschaft » qui réclamait, entre autre, la nationalisation des banques et l’abolition des intérêts bancaires. Il participe à la création du Parti ouvrier allemand (Deutsche Arbeiterpartei), qui changera bientôt de nom pour devenir le N.S.D.A.P. (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei). Adolf Hitler montera au pinacle Gottfried Feder pour ses talents d’économiste et ce dernier aura un rôle déterminant dans la ligne économique du parti.

    Les Éditions de la Forêt, de nos camarades de Terre & Peuple, ont eu la bonne idée de rééditer le manifeste de Feder, agrémenté d’articles connexes sur lesquels nous reviendrons un peu plus loin. Précédé d’une présentation du contexte historique rédigée par Pierre Vial, l’auteur rentre dans le vif du sujet et vise là où ça fait mal. Sa critique du capitalisme spéculatif est à la fois morale et économique. Il est cependant nécessaire de bien distinguer le capitalisme spéculatif, basé sur la prédation, la rente et le cumul à visée illimitée du capital, du capitalisme entrepreneurial. En effet ce dernier demeure dans le domaine du limité et est le plus souvent réinvestit contrairement au premier. Le prêt à intérêt est quant à lui le moyen par lequel le grand capital assoit sa puissance. L’auteur explique son principe de fonctionnement via les exemples des emprunts de guerre qui aboutissent, avec d’autres facteurs, à l’endettement de l’Allemagne. La critique de Feder s’accompagne naturellement de propositions et de mesures concrètes détaillées; citons parmi elles la conversion des emprunts de guerre en avoirs bancaires, ou même la déclaration de la faillite de l’État. Enfin l’auteur, dans une partie nommée « objections et réponses », confronte ses propositions aux oppositions courantes, qu’elles soient libérales ou communistes. 

    Pour compléter le propos de Gottfried Feder, les Editions de la Forêt ont choisi d’adjoindre plusieurs articles. Tout d’abord, et dans la continuité de l’auteur, on retrouve deux courts essais de Roland Wuttke (chef du groupe de travail Économie du N.P.D.), intitulés « Pour en finir avec le capitalisme » et « L’héritage de Feder : le programme économique du N.P.D. ». L’héritage de Feder est plus que palpable mais ces deux articles n’apportent pas grand-chose en définitif. Ensuite, un article initialement paru dans le        n° 29 de la revue Réfléchir & Agir est signé d’Édouard Rix. Étant de loin le plus intéressant, il relate l’histoire d’Otto Strasser. Figure montante du N.S.D.A.P., il sera, de par ses convictions révolutionnaires et radicales, ostracisé.  Il rentrera même en dissidence et sera contraint de s’exiler avant de revenir en Allemagne dans les années 50. Enfin, le livre se termine par un texte d’Edmond Vermeil et par deux citations, l’une d’Ernst von Salomon et l’autre d’Ernst Jünger. L’ensemble est franchement dispensable.

    Ce Critique nationale-révolutionnaire du capitalisme spéculatif est un recueil de textes dans l’ensemble enrichissants. Bien entendu le manifeste de Gottfried Feder en est la clef de voûte et sa critique du capitalisme est toujours d’actualité. Passée la lecture un tantinet rugueuse, malgré une traduction de l’allemand très correcte et un léger côté incantatoire ici et là, on comprend pourquoi cet écrit rencontre un tel succès à l’époque. Certes il vous faudra quelques notions d’économie de base pour appréhender tous les tenants et aboutissants mais ceci ne représente pas du tout un obstacle insurmontable. La présentation de Pierre Vial et le texte d’Édouard Rix ont également leur importance, davantage historiques qu’économiques. Toute personne critique envers le néo-libéralisme et le système financier se doit de lire au moins une fois le manifeste de Feder; manifeste trop souvent passé sous silence (hélas !) du fait de l’engagement de l’auteur au sein du N.S.D.A.P. 

    Donatien Non-Conforme

    • Gottfried Feder, Critique nationale-révolutionnaire du capitalisme spéculatif, Les Éditions de la Forêt, 2012, 118 p., 20 €.

    • D’abord mis en ligne sur Cercle non conforme, le 30 juin 2015.

    http://www.europemaxima.com/

  • Autriche : des clandestins en grève de la faim pour avoir 2000€ par mois d’argent de poche

    Le pire c’est qu’ils pourraient l’obtenir…

    clandos Autriche

    Source : FDS

     

    http://www.contre-info.com/page/2

  • Maurice Allais flingue le néo-libéralisme dans une revue financée par Bercy

    Pour fêter ses 99 ans, le seul Nobel français d’économie s’est livré dans la très confidentielle revue de l’Ecole des Mines à une critique féroce du « libre-échangisme ». Il alerte sur la destruction de l’agriculture et de l’industrie, sources profondes du chômage français, et en appelle à des solidarités régionales.

    « Le libéralisme ne saurait être un laisser faire », insiste Maurice Allais, 99 ans depuis mai dernier et seul Français Nobel d’économie (1988). Dans la livraison de mai de Réalités Industrielles, publiée avec le soutien de Bercy, l’économiste ouvre le bal d’un dossier consacré au diagnostic de la crise, avec un petit article décapant sur « Les causes véritables du chômage ».

    Pour Maurice Allais, le chômage n’est pas essentiellement dû à des questions monétaires, même si celles-ci devraient « continuer de jouer un rôle néfaste grandissant », mais il pointe en premier lieu, les responsabilités d’un système global, celui né de « la conséquence de la libéralisation inconsidérée du commerce international. »

    La profonde ignorance des économistes

    Professeur honoraire à l’Ecole nationale supérieure des Mines de Paris, il rappelle à ses anciens disciples quelques vérités pas très politiquement correctes et s’en prend à l’idéologie mainstream actuelle des économistes. Farouchement anti-échangiste comme il fut exactement le contraire, reaganien invétéré jusqu’en 1994, il estime que « nous avons été conduits à l’abîme par des affirmations économiques constamment répétées, mais non prouvées. Par un matraquage incessant, nous étions mis face à » des vérités établies, des tabous indiscutés, des préjugés admis sans discussion. Cette doctrine affirmait comme une vérité scientifique un lien entre l’absence de régulation et une allocation optimale des ressources. Au lieu de vérité il y a eu, au contraire, dans tout ceci, une profonde ignorance et une idéologie simplificatrice.

    Le doyen des économistes français perçoit dans la crise financière actuelle, un poison majeur : « L’enjeu capital actuel est le risque d’une destruction de l’agriculture et de l’industrie françaises. Ce danger est réel et j’emploie le mot destruction car il est représentatif de la réalité. Un tel risque provient du mouvement incessant des délocalisations, elles-même dues aux différences de salaires entre, d’une part, des pays développés tels que ceux de l’Amérique du Nord ou d’Europe de l’Ouest, et, d’autre part, ceux d’Asie ou d’Europe orientale, par exemple la Roumanie ou la Pologne », accuse t-il. Démonstration : « Un écart de salaire élevé, aussi extrême qu’un rapport de un à six par exemple, n’est pas supportable sur le long terme par les entreprises des pays où le revenu est plus élevé. »

    Tous victimes

    Mais le quasi-centenaire met en garde également ceux qui voudraient attiser les haines xénophobes de cette situation. « Cela ne veut pas dire que j’oppose entre elles ces différentes régions, qui me semblent toutes des victimes actuelles ou à venir du libre-échangisme voulu par l’OMC, le FMI et par Bruxelles en ce qui concerne l’Europe. » En 2005 déjà, le Nobel d’économie estimait que l’abandon de la préférence communautaire, décidé en 1974 par Bruxelles, avait entraîné une réduction du taux de croissance du PIB réel par habitant de chaque pays du traité de Rome de l’ordre de 30 à 50%.

    En 2010, Maurice Allais propose une réforme rétablissant les préférences régionales au sein du commerce international. "Un point essentiel tient à la définition de ces espaces régionaux, qui ne devront pas être trop vastes et devront rechercher une homogénéité interne, ce que je définis comme « des ensembles régionaux groupant des pays de développement économique comparable, chaque association régionale se protégeant raisonnablement vis à vis des autres. » Visée : ne pas supprimer la concurrence, mais enrayer les distorsions de concurrence, telles que celles engendrées par ces écarts trop importants de coûts salariaux.

    On pourra toujours objecter à l’auguste économiste qu’il cultiva comme un forcené l’idéologie reaganienne, ou que ses théories ont été vampirisées par le Front National, Maurice Allais quant à lui se considère définitivement comme un libéral socialiste : « C’est-à-dire socialiste quant aux objectifs, et libéral quant aux moyens. Les deux ne me semblent, ainsi, plus opposables de manière antagoniste, mais deviennent complémentaires.»

    Emmanuel Lemieux
    L’annuel des idées IDEES – POLITIQUE – SCIENCES HUMAINES 
    mardi 8 juin 2010

    Repères : Réalités industrielles, édition de mai, Editions Eska avec le soutien du ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, 23 euros.

    http://archives.polemia.com/article.php?id=2963