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économie et finance - Page 515

  • Sanctions contre la Russie et embargo. Qui sont les cocus de l’histoire ?

    Au bistro de la toile

    - Eh ! Victor, t'as pas cherché sur « Le bon coin » ? Parait qu'il y a une annonce : « A vendre deux bateaux de guerre. État neuf. Prix intéressant. Visibles Saint-Nazaire. Faire offre M. François Hollande – Palais de l’Élysée – Paris (France) ».

    - Tu rigoles, Loulle. Mais on en est presque là... Ces barlus, on les a remboursé aux Russes. 1,2 milliard. Pour les revendre, il faudra les « dérussifier », c’est-à-dire supprimer tous les systèmes de communication, les Russes ne tenant pas que l'on connaisse leurs modes de transmission, il faudra aussi refaire toutes les indications marquées en écriture cyrillique, etc. etc. Ça va coûter encore quelques dizaines de millions. Puis, tant qu'on ne les a pas refourgués, il faut les garder en état, les surveiller, payer les taxes de quais. Toutes ces bricoles coûtent 1 million par jour ! Voilà où mènent l'alignement servile de notre amiral de pédalos sur les diktats étazuniens. Sans compter l'image désastreuse de la France en tant que fournisseur de belles machines à tuer ! Quant aux Etatzuniens, ils rigolent bien : ils éliminent ainsi un concurrent sur le juteux marché mondial des armements, tout en construisant, eux, en Russie, une usine d'assemblage d'hélicoptères militaires ! Qui c'est les cocus de l'histoire ?

     

    - Bof. Pas tellement : François a été invité d'honneur par ce grand démocrate de président égyptien à qui il a fourgué quelques Rafales...

    - Mouais... Seront-ils payés un jour ? Mais ce n'est pas tout Loulle. L'attitude de caniche obéissant de François par rapport à Obama dans l'affaire des Mistral se paie aussi, en retour, de l'embargo russe sur les produits agroalimentaires européens, et en ce qui nous intéresse, français.

    - D'où les manifestations des agriculteurs et des éleveurs qui ne décolèrent pas...

    - Exactement. Le plan d'urgence adopté dans la panique par le gouvernement coûtera autant que le remboursement des Mistral ! Ce qui double déjà la mise. Il faut savoir que les exportations de produits à base de barbaque ont dégringolé de façon abyssale. Pareil pour les produits laitiers notamment les fromages ainsi que les fruits et légumes. Cette dégringolade n'est pas uniquement due à l'arrêt des importations directes russes, mais en limitant les capacités d'exportation d'autres pays européens, l'embargo les pousse à écouler une grande partie de leur production sur le marché européen qui est alors saturé, avec pour conséquence la chute des prix. Et les grandes surfaces qui profitent de cette aubaine pour se gaver en achetant de la barbaque allemande ou polonaise et des fruits et légumes espagnols...

     
     

    - Et voilà les tracteurs dans les rues, et voilà des tonnes de fumiers devant les préfectures et les grandes surfaces, et voilà des « contrôles » FNSEA aux frontières, balançant de la bonne nourriture par terre alors que d'autres crèvent de faim.

    - D'ailleurs, une des premières revendications des agriculteurs et éleveurs en colère, c'est l'arrêt des sanctions contre la Russie qui ont provoqué en retour l'embargo russe sur les produits agroalimentaires en provenance de l'Union européenne. Parce qu'il n'y a pas que nous qui morflons. Un institut autrichien d'études économiques, le WIFO, estime que les sanctions contre la Russie entraîneront des pertes de 106 milliards pour l'économie européenne et la suppression de 2,5 millions d'emplois dans l'U.E. Selon cet institut, « C'est l'Allemagne qui sera la plus touchée par les retombées des sanctions européennes et les contre-sanctions russes. 500.000 personnes licenciées et l'économie allemande perdra 29,9 milliards d'euros. En Pologne et en Italie, 302.000 et 300.000 personnes respectivement seront licenciées. Toutefois, les dommages causés à l'économie ne seront pas les mêmes  : 16,3 milliards d'euros pour la Pologne contre 5,4 milliards pour l'Italie. » On n'est donc pas les plus à plaindre. Et puis, les autorités russes profitent de l'embargo pour développer leurs secteurs laitiers et d'élevage, si bien que ces marchés ne se rouvriront jamais.

    - Tout ça pour obéir aux diktats étazuniens de casser tout rapprochement entre l'Union européenne et la Russie avec le fallacieux prétexte de l'Ukraine...

     Illustration : merci à Chimulus

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/sanctions-contre-la-russie-et-170585

  • Encore un peu de fêta dans la salade grecque !

    L’accord survenu, après bien des atermoiements, le lundi 13 juillet au matin, aura notamment vu les parties en présence accepter qu'il puisse être rediscuté de la question de la dette grecque, de ses échéances et de ses intérêts. Sans qu'on soit bien sûr, tant le discours finit par être flou, de la réalité de ce dont sont convenus, sur ce point précis, le premier ministre grec Alexis Tsipras et ses partenaires - ou plutôt ses créanciers.

    Alors que plus personne ne semblait attendre quoi que ce soit, et que la presse, dans sa grande universalité, s’inquiétait généralement de « l'impuissance de l’Europe », ce 13 janvier, le président du Conseil européen Donald Tusk annonçait avec un certain soulagement : « A l'unanimité, le sommet le la zone euro a trouvé un accord. Tout est prêt pour un programme du Mécanisme européen de stabilité destiné à la Grèce avec des réformes sérieuses et un soutien financier. »

    Laconique, ce texte n'en dit pas moins tout ce qui est nécessaire pour savoir où en est la Grèce face à ses partenaires européens et créanciers internationaux. On sait que, avant de parvenir à cet accord, les présidents de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, de la Banque Centrale européenne Mario Draghi, de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, et la directrice générale du FMI Christine Lagarde, ont étudié de près les propositions grecques, rassemblées dans un document de treize pages intitulé Actions prioritaires et engagements.

    Le FMI face à Bruxelles

    La question de la dette grecque a, selon les échos qu'on a pu en avoir et les déclarations qui ont été faites, été particulièrement débattue, du fait notamment d'un désaccord entre les Américains et Bruxelles - ou, pour être plus précis, entre le FMI et la zone euro.

    Deux femmes ont particulièrement été à la manœuvre dans cette dispute : Christine Lagarde et Angela Merkel. La première, pour le FMI, et donc pour les Américains qui craignaient de voir Alexis Tsipras céder aux sirènes sonnantes et trébuchantes du président russe Vladimir Poutine, assurait qu'« une restructuration de la dette est selon nous nécessaire dans le cas de la Grèce afin qu'elle ait une dette viable ». La viabilité étant, de fait, le seul moyen d'espérer récupérer tout ou partie de son argent, mais surtout d'éviter le Grexit qui, outre qu'il annihilerait tout espoir de retour pécuniaire, risquait de précipiter la Grèce dans la sphère d'influence de la Russie.

    La difficulté était de parvenir à convaincre Bruxelles, et surtout Berlin, dont le discours de fermeté et de vertu fait, depuis des années, et malgré des entorses répétées, la loi économique dans la zone euro. Angela Merkel affirmait haut et fort qu'il était donc « hors de question » d'envisager une décote classique dans le dossier grec.

    La rectitude économique allemande

    Il est vrai que la situation n'est pas si facile pour la chancelière allemande. Une nette majorité des députés de son parti la CDU se trouvait d'accord avec le vice-chancelier Sigmar Gabriel, par ailleurs président fédéral du SPD, pour refuser tout nouveau plan de sauvetage de la Grèce. Une position stricte qui a manifestement le soutien de l'opinion publique allemande. Ce qui fait que l'accord désormais obtenu, s'il renforce la position européenne d'Angela Merkel, risque à rebours de l'affaiblir chez elle.

    Pour faire court, Alexis Tsipras vient donc de sauver son pays du défaut de paiement par une restructuration - ou un reprofilage comme dit François Hollande - de sa dette, sous la condition d'en accepter une nouvelle. 84 milliards sur trois ans.

    Si l'opération n'est pas très saine pour Athènes, il n'est pas sûr qu'elle soit bien meilleure pour l'Europe. l'euro n'en finit plus déjouer au yo-yo, avec, tout de même, une nette tendance baissière.

     

    Hugues Dalric monde & vie  23 juillet 2015 

  • Mario Draghi, pyromane chez Goldman Sachs et pompier à la BCE

    Avant de donner des leçons de vertu aux Grecs, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, fut le vice-président pour l'Europe de la banque Goldman Sachs... à l'époque où celle-ci aida la Grèce à truquer ses comptes.

    Le banquier de l'Europe, Mario Draghi, qui se trouve au cœur des négociations sur l'avenir de la Grèce, est-il le mieux placé pour exhorter les Grecs à pratiquer une politique d'austérité ? Il fut, de 2002 à 2005, vice-président pour l'Europe de la puissante banque d'affaires américaine Goldman Sachs, qui aida à la même époque le gouvernement grec du socialiste Costas Simitis à dissimuler le déficit et la dette de son pays pour pouvoir remplir les critères de Maastricht, condition de son entrée dans l'euro. Par la suite, Draghi a prétendu ne s'être occupé, à cette époque, que du secteur privé et avoir tout ignoré des activités de sa banque en Grèce un alibi d'autant plus difficile à croire qu'il était alors chargé des pays souverains.

    Goldman Sachs avait conseillé à l'Etat grec, pour maquiller ses comptes, d'une part, d'anticiper des recettes futures (taxes d'aéroport, redevances d'autoroute...) et, d'autre part, de recourir à un produit financier complexe, appelé « swap de devises », grâce auquel la banque put prêter à la Grèce tout en présentant ce prêt, dans les comptes de l'Etat, comme une simple opération de trésorerie.

    Ces montages permirent à la Grèce de réduire fictivement son taux d'endettement, et à Goldman Sachs d'empocher quelques centaines de millions d'euros au passage. Ils n'auraient évidemment pas pu être réalisés sans le concours du gouvernement grec, et de la banque centrale de ce pays. Elle était gouvernée, à cette époque, par un certain Lucas Papadémos, que son implication active dans cette combine n'empêcha pas, par la suite, de devenir premier ministre de la Grèce, chargé par la « troïka » ( BCE, Commission européenne et FMI) d'appliquer une politique de rigueur.

    Mais les manœuvres de Goldman Sachs se sont poursuivies bien après le départ de Mario Draghi de cette banque.

    Jouer contre la Grèce tout en la conseillant

    À la fin de l'année 2009, confronté à une situation difficile, notamment en raison de l'augmentation des taux d'intérêts sur la dette grecque, le gouvernement grec décide d'emprunter et, à cette fin, s'adresse aux banques d'affaires, parmi lesquelles figure une fois encore en bonne place Goldman Sachs. Les banques s'emploient à rassurer les acteurs du marché et 8 milliards d'euros d'emprunts grecs sont émis, à un taux très élevé, donc très attirant.

    Dans le cadre de cette nouvelle opération Goldman Sachs conseille alors à ses clients (fonds d'investissements - « hedge funds » fonds de pension, banques...), d'acquérir des « Crédit default swaps » (CDS). Ces produits financiers dangereux, dont l'application massive au crédit immobilier avait contribué à provoquer en 2008 la crise des subprimes aux Etats-Uni sont une sorte d'assurance sur le risque que l’Etat grec ne fasse défaut et ne rembourse pas si dettes , mais ce sont aussi des instruments ( spéculation, dont la valeur augmente avec l'importance présumée du risque. En l'occurrence Goldman Sachs a été accusée d'avoir spéculé contre la Grèce au moment même où elle vende - très cher - ses conseils à son gouvernement Elle est également suspectée - on ne prête qu'aux riches.. - d'avoir laissé se répandre dans presse une rumeur selon laquelle la Chine aura refusé d'acheter 25 milliards de dette grecque car elle jugeait l'opération trop risquée. Cet fausse information provoqua en 2010 un nouveau bond des taux d'intérêts sur la dette du pays et une augmentation de la valeur des CDS conséquences évidemment rentables pour le banquier...

    Certes, « la Firme » et ses hommes ne sont pas les seuls acteurs de la crise grecque, dans laquelle les instances européennes et plus encore les gouvernements successifs grecs portent aussi une lourde responsabilité. Mais il est tout de même insolite - c'est un euphémisme - d'avoir choisi, pour éteindre l'incendie, un capitaine de pompiers qui fut un des chefs des pyromanes. Et quand Mario Draghi sermonne les Grecs en leur reprochant leur peu d'empressement à se serrer la ceinture, l'on est fondé à lui dire  « Pas vous ! Pas ça ! »

     

    Hervé Bizien monde & vie  23 juillet 2015

  • Nos ennemis les publicitaires!

    Parmi la longue liste des malfaisants, responsables de l’état d’esprit métissé régissant notre société, figurent les publicitaires. On y trouve de tout: trotskistes reconvertis, branchés cocaïnomanes, “speedés” maniant le franglais “marketingisé”, graphistes laborieux et honnêtes; ce sont les bataillons, très souvent conscients, de créatifs qui engorgent nos murs, nos écrans et nos journaux de photos, slogans et spots destinés à nous familiariser avec l’évidence : le monde multiculturel existe et consommé!

    Frédéric Beigbeder, publiciste parisien, sortait un ouvrage qui allait le propulser au firmament de l’audimat . Il y raconte l’histoire d’Octave, rédacteur publicitaire riche et branché qui “décide aujourd’hui de ce que vous allez vouloir demain”. L’éditeur situe le bouquin entre la fiction et le pamphlet; il le qualifie de dénonciation du mercantilisme culturel.

    Ce pavé, bien conventionnel, jeté dans la mare putride de la publicité parisienne mérite une attention soutenue; les sujets de réflexion y sont nombreux et les analyses au vitriol souvent pertinentes.

    Un but

    En introduction, l’auteur cite notamment Aldous Huxley (Le Meilleur des mondes): “Il n’y a aucune raison pour que les totalitarismes nouveaux ressemblent aux anciens. Le gouvernement au moyen de triques et de pelotons d’exécution, d’emprisonnement et de déportations en masse, est non seulement inhumain (cela, personne ne s’en soucie fort de nos jours); il est -on peut le démontrer- inefficace: et, dans une ère technologique avancée, l’inefficacité est le péché contre le Saint-Esprit. Un Etat totalitaire vraiment “efficient” serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude. La leur faire aimer – telle est la tâche assignée dans les Etats totalitaires d’aujourd’hui aux ministères de la propagande, aux rédacteurs en chef de journaux et aux maîtres d’école.” La deuxième citation est plus courte et est extraite de la chanson “Foule sentimentale” d’Alain Souchon : “On nous inflige des désirs qui nous affligent”.

    Ces deux phrases peuvent être considérées comme les lignes de force de la trame du livre de Beigbeder. Bien que le bouquin soit inégal, il est très représentatif d’une caste peu connue mais omnipuissante car, selon l’expression usuelle, elle continue à rendre les riches plus riches et donc…les pauvres plus pauvres.

    Morceaux choisis: “dans la profession de publicitaires, personne ne souhaite votre bonheur car les gens heureux ne consomment pas”; ou encore, “pour réduire l’humanité en esclavage, la publicité a choisi le profil bas, la souplesse, la persuasion. Nous vivons dans le premier système de domination de l’homme par l’homme contre lequel même la liberté est impuissante. Au contraire, il mise tout sur la liberté, c’est là sa plus grande trouvaille. Toute critique lui donne le beau rôle, tout pamphlet renforce l’illusion de sa tolérance doucereuse. (…). Le système a atteint son but: même la désobéissance est devenue une forme d’obéissance.”

    Une méthode

    Le système étant ce qu’il est, les publicitaires s’y adaptent très aisément et contribuent à le faire croître et embellir. Au nom de la sacro-sainte croissance (cette immense accumulation de marchandises, selon Karl Marx), il faut développer le “village global” et cela, à tout prix. Pas de limites; les publicitaires méprisent le public et veulent le maintenir dans l’acte d’achat stupide et conditionné. “Dans leur esprit, ils s’adressent à la “mongolienne” de moins de cinquante ans”. Autres passages révélateurs: “Idéalement, en démocratie, on devrait avoir envie d’utiliser le formidable pouvoir de la communication pour faire bouger les mentalités au lieu de les écrabouiller. Cela n’arrive jamais car les personnes qui disposent de ce pouvoir préfèrent ne prendre aucun risque. Les annonceurs veulent du prémâché, du prétesté, ils ne veulent pas faire fonctionner votre cerveau. Un jour, ils vous tatoueront un code-barre sur le poignet. Ils savent que votre seul pouvoir réside dans votre Carte bleue. Ils ont besoin de vous empêcher de choisir. Il faut qu’ils transforment vos actes gratuits en actes d’achat”.

    Pour être certain de maîtriser les comportements du consommateur, les spécialistes du Marketing influent sur les produits, sur la nature pour modifier nos goûts et les rendre dépendant de l’offre du marché. Exemples donnés: autrefois, il existait soixante variétés de pommes, il n’en subsiste que trois; un poulet met normalement trois mois à être adulte mais aujourd’hui, il ne s’écoule que 42 jours entre le l’œuf et le poulet vendu en hypermarché et élevé dans des conditions atroces (25 bêtes par mètre carré, nourries aux antibiotiques et anxiolytiques); Coca-Cola (1,49 milliards d’Euros de budget publicitaire) a remplacé la cocaïne du breuvage par de l’acide phosphorique et de l’acide citrique pour donner l’illusion de la désaltération et créer une accoutumance artificielle, etc., etc. Manipulations génétiques, affaiblissement immunitaire volontaire, rachat de brevets écologiques ou économiques, mensonges avérés constituent le lot commun de sociétés plus puissantes que les Etats (à titre d’exemple, la fortune personnelle de Bill Gates (Microsoft) équivaut au PIB du Portugal et le chiffre d’affaires de General Motors (168 milliards de dollars) équivaut au PIB du Danemark).

    L’aspect “consommateur global” est peu évoqué dans le livre, ce qui démontre que malgré les nombreuses dénonciations, le politiquement correct ne touche pas au sacro-saint tabou du racisme. Les publicitaires constituent évidemment la voix des firmes multinationales dont l’objectif est de créer le consommateur unique et donc de niveler les identités afin de pouvoir “penser globalement et vendre localement”.

    Un bénéfice

    Le dernier aspect de la démonstration est la réponse à la question “à qui profite le crime”. Autrement dit, qui se cache derrière ces gigantesques multinationales si souvent dénoncées. Beigbeder, avec son vocabulaire habituel, et un épisode particulier décrit dans son ouvrage donne la réponse: “pour le publicitaire, vous n’êtes que du bétail à gaver, tout ce qui l’intéresse c’est votre fric dans la poche de ses actionnaires (les fonds de pension américains, c’est-à-dire une bande de retraités liftés en train de crever au bord des piscines de Miami). Et que tourne le Meilleur des Mondes Matérialistes”.

    Les plus gros fonds d’investissement sont anglo-saxons et japonais (que l’on se souvienne du fonds de pension des pêcheurs japonais, créancier de la SABENA et qui ne suivait pas le plan Lippens-Davignon). Deux chiffres se doivent d’être cités: chaque jour 1000 milliards de dollars sont échangés sur les marchés internationaux et les trois plus gros fonds d’investissement sont américains et irriguent la planète de leurs 1000 milliards de dollars, soit 65% du PIB français.

    Ces sommes phénoménales sont versées par vous et moi: vos cotisations, primes, épargnes sont collectées par les banques, assurances, sociétés de placement…. Tout cet argent se retrouve, de par le jeu des reprises, fusions et absorptions, aux mains de quelques puissantes institutions qui gèrent cet argent au mieux de…leur intérêt (rendement maximal, maximum de sécurité, maximum de disponibilité). Ces sociétés disposent de fonds d’investissement représentant les intérêts de riches groupes d’actionnaires, dont les pensionnés américains constituent le meilleur exemple. La puissance de ces groupes est immense car les entreprises du monde entier et les Etats industriels, dont les budgets sont perpétuellement déficitaires, ont besoin de capitaux…et font des courbettes devant de si puissants investisseurs potentiels.

    Prenons quelques grands groupes français et examinons la partie des actions détenues par ces fonds d’investissement anglo-saxons: AXA (29%), CARREFOUR (20%), DANONE (-dénoncé sous le nom de MADONE par Beigbeder-) (35%), DEXIA (21%), PEUGEOT (25%), TF1 (12%), TOTALFINAELF (31%), VIVENDI UNIVERSAL (28%),…

    Ces mêmes groupes sont créanciers des Etats et financent la dette publique (pour la France, à concurrence de 20%); ils pèsent donc directement sur notre vie politique et sociale.

    Nous sommes bien loin de nos ennemis les publicitaires, pensez-vous? Pas du tout! Disposant de moyens phénoménaux, encouragés par un libéralisme économique débridé, débarrassé de tout contrôle étatique (puisque disposant d’une mainmise financière totale sur les Etats), spéculant à souhait sur l’économie mondiale et donc sur les économies nationales, le capitalisme anonyme et vagabond a deux objectifs vis-à-vis du consommateur final: d’une part, rentabiliser ses investissements en accroissant le chiffre d’affaires de ses sociétés et donc faire acheter tous les produits possibles et, d’autre part, chloroformer le peuple par un bourrage de crâne politiquement correct.

    P. Marly pour l’Association culturelle Zenit (source)

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • La Grèce, et après ? Michel Drac et Pierre Stadere sur Méridien Zéro (27 février 2015)

  • Aurelio Peccei, premier résistant à la croissance

    Il fallait un lieu de réunion solennel. Ce fut l’Accademia Nazionale dei Lincei, la plus ancienne académie d’Europe, fondée à Rome en 1603. En français, l’Académie des lynx. Un nom qui prête à ses membres la capacité de voir juste et loin. L’endroit idéal, en somme, pour réfléchir à l’avenir du monde, comme le souhaite, en cette année 1968, le maître de cérémonie, Aurelio Peccei. L’industriel italien, patron d’Olivetti et cadre dirigeant de Fiat, n’est ni un diseur de bonne aventure ni un futurologue. Juste un humaniste inquiet des tourments de son époque : « Un grand désordre règne sous les cieux. Il faut faire une pause et réfléchir. »

    L’heure est à la course aux armements et à la contestation du modèle capitaliste. Cet ancien résistant, torturé dans les geôles fascistes, fête alors ses 60 ans (il mourra d’un cancer seize ans plus tard). Samedi 6 avril 1968 au matin, ils sont une vingtaine à s’asseoir autour de la longue table installée dans la Loggia di Galatea, la pièce la plus somptueuse de la Villa Farnesina, une demeure de la Renaissance acquise en 1944 par l’Académie des lynx. L’une des fresques murales a été peinte par Raphaël. Le décor de la Loggia est un enchantement. Aucune femme parmi les participants. Economistes, banquiers, statisticiens, hauts fonctionnaires, responsables politiques, les hôtes viennent de nombreux pays : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Suisse, Belgique, Suède, Allemagne… Cinq Français ont fait le voyage, dont Bertrand de Jouvenel, fondateur de la revue Futuribles, et Jean Saint-Geours, inspecteur des finances et directeur général du Crédit lyonnais.

     

    Brainstorming de haut vol

    A l’ordre du jour, du brainstorming de haut vol. Le petit groupe est invité à réfléchir à « la création d’un système d’observation et de monitoring du monde ». Ambitieux. C’est un flop. Le dimanche midi, les protagonistes se séparent, incapables de parler le même langage. Quelques irréductibles, dont l’Ecossais Alexander King, directeur des affaires scientifiques à l’OCDE, acceptent néanmoins de poursuivre les discussions enflammées au domicile d’Aurelio Peccei. Le Club de Rome est né.

    Ni sponsor ni budget. Apolitique, transculturelle et indépendante, l’association se définit comme un centre de réflexion dont l’essence est de « lancer des idées, bonnes ou mauvaises, pour mieux appréhender les transitions profondes qui affectent l’humanité ». Quatre ans plus tard, en mars 1972, à l’initiative de ces penseurs distingués, paraît chez Universe Books, petit éditeur de New York, The Limits to Growth, littéralement « Les limites à la croissance », qui devient en français Halte à la croissance ?

    Le livre, une étude menée en dix-huit mois par une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dirigée par le physicien américain Dennis Meadows, fait l’effet d’une bombe. Il devient un best-seller traduit en 36 langues et diffusé à 10 millions d’exemplaires. Un succès qui perdure. « Le rapport Meadows fascine toujours, se félicite Thomas Bout, directeur des éditions Rue de l’échiquier, qui ont publié en 2012 une version réactualisée des travaux du MIT. Nous sommes à près de 10 000 exemplaires vendus, un très bon résultat. La demande est forte à chaque rentrée universitaire. »

    Manifeste écologique avant l’heure

    1972 ? C’est encore les « trente glorieuses », avec un taux de croissance insolent de 5 % à 6 % dans les pays riches. La société de consommation bat son plein. Et voilà que le Club de Rome joue les défaitistes. Il rappelle en cent pages à peine que nous n’avons qu’une seule planète et que son exploitation forcenée peut conduire sur le long terme, si rien ne change, à un « effondrement » de notre société. Un manifeste écologique avant l’heure.

    Le MIT confronte quatre variables, toutes en forte croissance – la population, la production industrielle, la demande alimentaire, la pollution –, aux ressources naturelles finies de la Terre. Les chercheurs avancent une série de scénarios qui nous projettent jusqu’en 2100. Le message est clair : si les limites physiques de notre système sont franchies, ce sera la rupture avant la fin du XXIe siècle. Comme l’indique l’édition du 3 mars 1972 du Financial Times, les scientifiques du MIT « ne disent pas que le monde doit aller jusqu’au dérapage final catastrophique. Ils mettent en avant une série d’options pour nous aider à aller délibérément de la croissance vers l’équilibre avant que les forces naturelles ne s’en chargent de manière inévitablement bien plus désastreuse. Selon l’ordinateur, il est encore temps ».

    Les critiques fusent

    Rien n’y fait. Aurelio Peccei est traité d’oiseau de mauvais augure. Des scientifiques remettent en cause les hypothèses retenues, soulignent l’absurdité à considérer l’humanité comme une entité globale, alors que les disparités Est-Ouest ou Nord-Sud sont si saillantes. A droite et à gauche, les critiques fusent.

    En juin 1972, Raymond Barre, vice-président de la Commission européenne, convaincu « que le diagnostic apocalyptique du MIT est au moins partiellement faux », rejette les conclusions du rapport. « Il serait malvenu, argumente celui qui deviendra, en 1976, le premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing, de vouloir substituer des priorités nouvelles comme la préservation des ressources naturelles aux priorités anciennes – le plein-emploi et l’accroissement des revenus – et de plaider pour une diminution de la croissance en Europe. » Dans L’Humanité, Georges Marchais, secrétaire général du Parti communiste français, estime que le rapport et son idée d’une nouvelle civilisation sont une « atteinte intolérable » à l’amélioration du sort des travailleurs.

    « Cela peut sembler incroyable aujourd’hui, mais, au début des années 1970, très peu de gens pensaient que nos modes de vie allaient conduire au réchauffement climatique, à la raréfaction des terres arables ou à la pénurie d’eau… », témoigne Jorgen Randers, 70 ans, professeur à l’Institut norvégien sur le climat et l’un des auteurs de l’étude du MIT. Gianfranco Bologna, 62 ans, directeur scientifique de WWF Italie, diplômé en ornithologie, était un proche d’Aurelio Peccei, un amoureux de la nature, membre de la Ligue pour la protection des oiseaux. « Beaucoup de personnes parlaient du rapport sans l’avoir lu, critiquant les notions de croissance zéro et de décroissance alors qu’elles n’y figuraient pas ! », s’énerve-t-il aujourd’hui.

    Des erreurs ? « Bien sûr il y en avait dans le modèle du MIT, mais est-ce si grave ? », s’interroge Jean-Luc Gaffard, professeur à Skema Business School, sixième école mondiale pour son programme en finance, selon le classement 2015 du Financial Times. « Le rapport soulevait une question déjà évoquée par Ricardo et Malthus – la limite finie de nos ressources –, mais derrière se posait la question de la définition du bien-être : est-ce bon d’avoir deux ou trois voitures ? De manger tous les jours de la viande ? »

    Professeur émérite de sciences économiques à l’université Lyon-II, Pierre Dockès est un spécialiste des grandes peurs. Au XVIIIe siècle, rappelle l’historien, les populations pensaient que le bois allait disparaître. Plus tard, elles se sont inquiétées du manque de charbon, puis du pétrole… « Tout cela a été démenti. Mais nous n’avons aucune preuve aujourd’hui que ce que prédit le Club de Rome le sera aussi. Quels miracles le progrès technologique pourra-t-il réaliser face au non-renouvellement des ressources ? Sans oublier la dimension climatique qui aggrave le tableau… »

    Tous ceux qui ont connu de près Aurelio Peccei ne supportent guère le malentendu né du rapport de 1972 qui fit du fondateur du Club de Rome un prophète du malheur. Ce 1er juillet 2015, rendez-vous est pris avec Anna Maria Pignocchi à l’Accademia dei Lincei, afin de raviver les souvenirs. Comme Aurelio Peccei, dont elle fut la fidèle secrétaire pendant plus de vingt ans, la vieille dame italienne, fille de diplomate, est polyglotte. Bientôt 80 ans, mais la jeunesse d’esprit d’une adolescente. « Aurelio Peccei, un pessimiste ? Un défaitiste ? Mais c’était l’inverse, il aimait la vie et les gens. Il avait foi en l’homme et en sa capacité de faire bouger les choses si cela était nécessaire », raconte-t-elle, la voix émue et toujours admirative.

    Le témoignage de Roberto Peccei, 73 ans, le fils cadet de la famille, astrophysicien à l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), ne dit rien d’autre : « Mon père était un homme libre, un grand voyageur qui n’avait qu’une idée en tête : mettre son expérience au service des autres. Il pensait qu’il existait des solutions à tout, y compris aux défis mondiaux. »

    « Gentleman de la Renaissance »

    Aujourd’hui, le Club de Rome, orphelin de son fondateur, agite moins les idées. Certes, il compte plus de femmes (14 sur 56 membres à part entière) qu’à ses débuts. La première, Elisabeth Mann-Borgese, n’y fait son entrée qu’en 1973. La benjamine de l’écrivain Thomas Mann était une spécialiste des océans. Elle fut rejointe deux ans plus tard par Eleonora Barbieri Masini, grand nom de la sociologie en Italie, qui se souvient aujourd’hui, à 86 ans, de ce « gentleman de la Renaissance qu’était Aurelio Peccei ».

    Mais même si l’association helvétique publie toujours des rapports, elle ne crée plus l’événement. L’industriel italien et l’équipe du MIT avaient en effet réussi le prodige, comme le rappelle Jorgen Randers, « de modéliser le monde sur ordinateur ». Cette première mondiale fut un déclic. Il n’existait alors aucune base de données, hormis les photos aériennes des forces armées, susceptibles de rendre compte de l’état réel de la Terre. En juillet 1972, la NASA lançait le premier satellite d’observation et de monitoring de la Terre. Aurelio Peccei s’en était réjoui.

    Le Monde

    http://fortune.fdesouche.com/387687-aurelio-peccei-premier-resistant-la-croissance#more-387687

  • Des paysans et de la terre de France

    Depuis le bon roi Henri IV le Vert Galant, « Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France » comme aimait à le dire son excellent ministre Maximilien de Béthune duc de Sully.

    Le labourage était alors ce qui correspond aujourd’ hui à l’ agriculture : c’ est à dire la culture des plantes et des céréales ; le pâturage était donc ainsi ce qui correspond aujourd’ hui à l’ élevage des animaux et essentiellement et plus particulièrement les ovins tels les moutons et les caprins ainsi que et surtout les bovins et les équidés le plus souvent dans les prairies ou en alpages à proximié. Les lapins, les volailles et les cochons étaient élevés dans des espaces clos réduits et même ces derniers accédaient fort peu aux prairies réservées aux ovins, caprins, équidés et bovins… même s’ il arrivait que la nature permit aux volailles et, en particulier aux palmipèdes, de parcourir lesdites prairies, voire d’ accéder aux eaux courantes pour les derniers.
    Dans notre monde moderne post-industrialisé et tertiarisé, l’ agriculture est vouée à la disparition par la république préférant la mal-bouffe aussi artificielle qu’ importée et que dire de l’ élevage si ce n’ est qu’ il est déjà en cours d’ extinction par la volonté républicaine préférant les produits étrangers ? Autant dire que l’ agriculture française est dans une situation d’ impasse fort catastrophique et que l’ élevage se trouve d’ ores et déjà en situation désastreuse. Voilà la détresse républicaine.

    Aujourd’ hui, je vais traiter de ce dernier à l’ occasion des journées d’ actions multiples des éleveurs en cette fin juillet 2015, laissant à plus tard l’ agriculture à moins qu’ un autre contributeur à Euro-Reconquista s’ y attelle.
    In limine, à titre historique, il convient de rappeler qu’ il y a encore cinquante, soixante ans, la plupart des agriculteurs étaient aussi éleveurs et vice-versa. Au demeurant, la plupart des exploitations se livraient à une agriculture diversifiée allant des grandes cultures des céréales aux petites cultures des légumes et à l’ arboriculture en particulier des arbres fruitiers ainsi que la vigne jusqu’ à l’ élaboration du vin sans oublier l’ indispensable bois fournissant matériaux et combustible ; de même, la plupart des exploitations se livraient à un élevage diversifié allant des bovins et des équidés aux ovins et caprins mais aussi aux volailles de toutes sortes jusqu’ aux lapins, sans omettre plusieurs cochons au minimum par exploitation et même les simples particuliers en élevaient souvent un ou deux par an. En bref, les agriculteurs-éleveurs étaient généralistes et, non seulement étaient en autosuffisance permettant l’ autarcie au moins alimentaire voire plus mais, même en cas de contrariétés climatiques et/ou naturelles, de mauvaises saisons ou années, d’ épidémies et autres fléaux, ils étaient si diversifiés dans leurs activités que les pertes de certaines de ces dernières étaient largement compensées par les bénéfices des autres. La sagesse paysanne expliquait qu’ il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier.

    Certes, il existait déjà des exploitations plus spécialisées : dans certaines grandes cultures, les maraichages, le tabac, la vigne… les équidés, les bovins, les caprins, les ovins, les porcins… mais aussi les canards, les oies… mais elles demeuraient l’ exception et celles-ci étaient viables car il arrivait aussi que des exploitations généralistes fassent appel à des spécialistes… notamment dans l’ élevage… par exemple pour les saillies par des étalons des haras ou pour les poulinages par des juments dans les jumenteries… mais les exploitations demeuraient dans l’ ensemble très autonomes y compris malgré ces collaborations ponctuelles. Les exploitations étaient alors rentables et les paysans, ainsi qu’ étaient alors appelés les agriculteurs et les éleveurs, gagnaient bien leur vie sur le plan financier et constituaient un important patrimoine, malgré la tronçonneuse d’ abattage qu’ était déjà le code civil républicain, alors même que les paysans étaient très nombreux et employaient une main d’ œuvre très nombreuse créant le lien social qui nous fait si cruellement défaut aujourd’ hui et animant ainsi nos campagnes riantes assurant une excellente occupation du territoires jusque dans les endroits les plus reculés. Le nom même de paysan démontrait même à quel point ils étaient inséparables de leurs terres et de la France même : très attachés à leurs terres comme à la France royaume du Fils aîné de l’ Eglise, ils étaient l’ essentiel dans tous les sens du terme de la France et des Français et donc se situaient parmi les plus honorables et honorés et donc récompensés pour leur labeur.

    Certes, à cette époque bénie et que certains qualifieront, de fort mauvaise foi, d’ imaginaire, il n’ y avait ni crédit agricole ou patate, ni mutualité sociale agricole… ni même de groupama… et pourtant les exploitations et les paysans étaient prospères et se développaient sans cesse… se modernisant constamment pour rendre la France non seulement autosuffisante mais aussi exportatrice. Les paysans connaissaient alors une vieillesse digne et heureuse dans le respect qui leur était dû et au milieu de leurs familles ; ils ne finissaient pas leurs vieux jours dans la misère du fait d’ une retraite symbolique versée en échange de très lourdes cotisations durant 4 et 5 décennies voire plus. L’ agriculture et l’ élevage étaient le pétrole vert de la France. Ah, il n’ y avait pas non plus de politique agricole européenne… et les étrangers n’ envahissaient alors pas la France pour s’ y voir attribuer force allocations de toutes sortes sans jamais y travailler.

    De très nombreux paysans… plus de huit millions en 1950… soit plus de 20 % de la population française… alors de moins de 40 millions d’ habitants… et des troupeaux de une vache à quelques vaches… une vingtaine de vaches étaient déjà un très grand troupeau… les troupeaux de plus de cent têtes étaient rarissimes… un troupeau de cent moutons était déjà un très grand troupeau… laissons de côté les chevaux très nombreux mais essentiellement destinés à la traction… à chaque fois de très nombreux domestiques de ferme et ouvriers agricoles spécialisés… bergers, chevriers, pâtres… en moyenne, une douzaine pour un troupeau de cent moutons par exemple… une demie-douzaine pour une vingtaine de vaches et bien plus s’ il s’ agissait de vaches laitières… ceci sans compter que toute la famille était aussi très impliquée dans l’exploitation… tous les enfants du chef d’ exploitation mais aussi très souvent les frères et sœurs et leurs conjoints et tous en vivaient fort bien…

    Aujourd’ hui, un troupeau de 500 moutons est un petit troupeau et n’ emploie plus que deux personnes au maximum dans le meilleur des cas : les deux conjoints. Rares sont les troupeaux de moins de cinquante vaches… la moyenne est au dessus de 80 têtes et les troupeaux de plusieurs centaines de têtes sont très nombreux… il existe même des troupeaux de plus de mille têtes… mais un homme seul suffit jusqu’ à une centaine de têtes et le conjoint s’ y met s’ il s’ agit de laitières… deux à quatre pour plusieurs centaines de têtes… une demie-douzaine suffit pour plus de mille têtes… ne parlons pas des porcins dont l’ élevage est hyperindustrialisé avec un homme pour plusieurs centaines de têtes ! En résumé, l’ élevage est de plus en plus intensif, industriel et accéléré… et nécessite des investissements de plus en plus lourds afin de limiter la main d’ œuvre générant ainsi de plus en plus de chômage… parfois au détriment de la qualité… celle-ci alourdissant considérablement le coût de production quand elle est privilégiée… et, dans tous les cas, l’ endettement galopant conduit à d’ autant plus de faillites que la baisse des prix est accentuée par la concurrence étrangère souvent de moindre qualité. Et les faillites entraînent les suicides : le monde paysan aujourd’ hui réduit à moins de 100000 exploitations, pour environ 60 millions de Français de souche française et européenne et plus de 20 millions d’ afro-arabo-mahométans, est surreprésenté parmi les suicidés.

    Pour compromettre l’ élevage français, tout a été organisé depuis plusieurs décennies pour faire disparaître les éleveurs du circuit de distribution et de leur accès au réseau de bouchers indépendants lesquels sont aussi en cours d’ extinction au demeurant… des bouchers qui n’ ont plus le droit d’ abattre eux-mêmes les bêtes dont ils vendent la viande obtenue à leur clientèle comme il était de tradition. Cette exclusion du réseau de distribution est due à l’ apparition de nouvelles réglementations le plus souvent justifiées par de soit-disants impératifs d’ hygiène, de salubrité, de qualité et de protection des consommateurs… en voilà une belle logorrhée maçonnique satanique mondialiste ! Cela a commencé par les abattoirs au départ : point de rencontre et d’ équilibre entre éleveurs et bouchers… abattoirs municipalisés (le socialisme municipal !) puis privatisés et enfin passés entre les mains de groupes financiers… le nœud gordien serre alors les éleveurs à la gorge ! Je n’ évoque même pas les grands marchés nationaux aux bestiaux qui ne font plus que vivoter dans le meilleur des cas depuis la fin du XXe siècle… En effet, le suivi vétérinaire et l’ informatisation des troupeaux jusqu’ à l’ identification de chaque individu le composant ont abouti à la négation même de facto sinon formelle de ces marchés… et les prix sont fixés aux producteurs par les groupes détenant les abattoirs d’ abord et non pas par les producteurs eux-mêmes !!! D’ où des prix payés aux éleveurs bien inférieurs aux coûts réels de production… Au demeurant, les quelques abattoirs coopératifs paysans sont gérés comme des centres de profit autonomes, indépendants, et écrasent leurs membres producteurs pour ne se soucier que de leurs propres intérêts.

    Même si l’ essentiel de la chaîne des intermédiaires a disparu aujourd’ hui du fait des groupes détenant les abattoirs comme du fait des centrales d’ achat de la grande distribution constituant ensemble un circuit court, le réseau de bouchers indépendants étant aujourd’ hui dérisoire… les bouchers professionnels étant désormais salariés pour la plupart des enseignes de la distribution. Résultat : les enseignes de la distribution et leurs centrales d’ achat poussent aussi à la baisse des prix afin de préserver leurs marges et les conforter. La collusion est totale entre les abattoirs et la distribution. Et la qualité est la grande oubliée car la baisse des prix en est la plus grande ennemie tant pour produire à des prix toujours plus bas la qualité est toujours sacrifiée. Mais peut-on encore parler de qualité ?

    En effet, quels que soient les efforts consentis par les producteurs pour élever des animaux de très grande qualité alors même qu’ ils n’ y sont guère incités par le prix qu’ ils obtiennent en retour, la qualité la meilleure possible est mise à mal, annihilée, anéantie par l’ abattage halal généralisé et imposé pour complaire aux disciples de la religion d’ amour, de tolérance et de paix issue de ce manuel du parfait sale môme qu’ est le coran de ce chamelier pseudo-prophète pédocriminel et antisémite connu sous le sobriquet mahomet ! En effet, l’ abattage rituel mahométan par égorgement sans étourdissement et sans mort immédiate conduit à une très longue et atroce agonie provoquant une évacuation des viscères et de l’ œsophage par la gorge entaillée provoquant ainsi la prolifération bactériologique dans toute la carcasse avec d’ énormes risques sanitaires subséquents ainsi que l’ explique fort justement le docteur Alain de PERETTI, vétérinaire à Bordeaux. Or il y a là dans l’ abattage rituel mahométan d’ énormes et très nombreux enjeux politiques et financiers.
    Politiques d’ abord car il s’ agit de satisfaire les malsaines exigences de plus de 15 millions de mahométans occupant la France qui sont sensés être d’ excellents électeurs républicains et même socialistes… il s’ agit aussi de maintenir un semblant de tranquillité à défaut de paix dans les quartiers. Plus encore, il s’ agit de lécher les babouches du fellagha bouteflicka, de l’ émir du Qatar et du roi d’ Arabie qui privatise la plage publique de Vallauris et en interdit l’ accès au public y compris aux Français !

    Financiers ensuite car l’ estampillage hallal est le privilège des mosquées de Paris, Evry et Lyon qui en ont le monopole national et emploient une armée de sacrificateurs aussi certifiés que sanguinaires et sauvages… au demeurant, certainement s’ agit-il pour eux d’ une activité temporaire mise à profit à titre d’ entraînement à l’ égorgement et à la décapitation des kouffars blancs et judéo-chrétiens dans le Pré Carré ! Mais l’ enjeu financier est bien plus lourd car l’ animal abattu en mode hallal est alors directement et immédiatement frappé d’ une taxe imanesque de 0,15 euro au kilo… certes, pour un agneau de 10 kilos, cela ne fait que 1,50 euro… et pour un taureau d’ une tonne 150 euros… mais ces chiffres sont à multiplier par des dizaines de milliers de têtes ! D’ où une immense manne financière pour le financement des mosquées et de l’ armement des disciples de la prétendue ratp, l’ imanerie déversant la manne financière dans les mosquées. Certes, cette taxe ne frappe pas les porcins pour l’ instant. Pour l’ instant car cela ne saurait tarder au vu des colossaux montants en jeu.

    Certains penseront que ce pronostic, hélas à très court terme, est une pure exagération, une fantasmatique vue de l’ esprit de votre serviteur car les mahométans ne consomment pas de porc qui est stipulé haram, c’ est à dire interdit contrairement au hallal c’ est à dire autorisé en bédouin des déserts d’ Arabie. Qu’ ils se détrompent donc car les mahométans ne consomment que certains morceaux des animaux abattus hallal : donc ils ne payent que ce qu’ ils consomment… or tout le reste devrait être passé en pertes et grèverait lourdement les bénéfices des opérateurs d’ abattage qui seraient alors amplement déficitaires… les morceaux qui ne sont donc pas consommés par les mahométans sont donc fourgués aux Blancs judéo-chrétiens… y compris aux agnostiques et aux athées au demeurant ! Ce qui les conduit tous à financer personnellement à leur insu -même de leur plein gré ce bon gré mal gré- et les mosquées et l’ armement des mahométans !
    Certains -les mêmes !- objecteront qu’ il s’ agit là d’ une vénielle égratignure à la laïcité républicaine sur laquelle il convient de fermer les yeux en raison de prétendus nécessaires accommodements raisonnables… qu’ ils se détrompent aussi car la laïcité républicaine est en fait l’ allahicité bien comprise ! En effet, les abattoirs pratiquant le hallal, en fait l’ immense majorité car ceux restant à la pratique de l’ étourdissement et de la mort immédiate se font de plus en plus rares chaque jour dans le royaume du Fils aîné de l’ Eglise mis en coupe réglée par la république véritable parti de l’ étranger, n’ abattent pas en hallal que les bêtes destinées aux mahométans mais abattent en hallal toutes les bêtes y transitant, y compris celles destinées aux non-mahométans : en effet, pour respecter les normes sanitaires de l’ abattage traditionnel avec étourdissement et mort immédiate, il faudrait désinfecter toute la chaîne d’ abattage après l’ abattage hallal ce qui serait d’ un coût financier faramineux… de plus, les sacrificateurs certifiés par les mosquées s’ y opposeraient au nom de la pureté de l’ abattage hallalisé et pour augmenter la collecte de l’ impôt hallal dont bénéficient les mosquées et le jihad dont l’ inénarrable cazevide affirme, toute honte bue, que le prôner n’ est pas un délit même au prix de la décapitation d’ un chef d’ entreprise, d’ un vol massif d’ explosifs dans un arsenal militaire de Miramas et de l’ utilisation d’ une faible partie de ces explosifs dans l’ explosion de plusieurs cuves d’ une usine Seveso LyondellBasel à quelques dizaines de kms sur l’ étang de Berre ! Afin donc d’ éviter ces coûts financiers de mise aux normes de l’ abattage traditionnel ainsi que les foudres des services vétérinaires sommés de passer sous les fourches caudines en regardant ailleurs par le détournement de la tête et en fermant les yeux voire les narines, toutes les bêtes sont alors abattues en mode hallalique y compris celles entièrement destinées aux non-mahométans ainsi rançonnés au profit des mahométans et de leurs mosquées comme de leurs arsenaux clandestins. Tout ceci explique pourquoi il n’ existe aucun traçage relatif au mode d’ abattage qu’ il soit traditionnel ou hallal car il faut à tout prix fourguer le hallal aux non-mahométans tout en donnant entièrement satisfaction aux mahométans !

    Comme le démontre fort bien le docteur vétérinaire Alain de PERETTI, l’ abatage hallal fait énormément baisser la qualité des viandes ainsi débitées en sus d’ escroquer les consommateurs non-mahométans. Ainsi donc, aux enjeux politiques et financiers, il s’ ajoute aussi des enjeux sanitaires conditionnant la santé publique à laquelle l’ abattage hallal porte gravement atteinte. Il est donc logique que les prix de la viande soient orientés à la baisse en raison de cette perte de qualité or, dans l’ actuel ciircuit de la viande, la baisse des prix ne peut être pratiquée qu’ à l’ encontre des producteurs qui n’ ont aucune prise après la production car abattoirs et enseignes de la distribution préservent leurs marges et les confortent malgré tout. La baisse de prix est d’ autant plus forte que les consommateurs non-mahométans n’ accordent plus de confiance dès qu’ ils constatent la réalité de la baisse de qualité en raison de l’ abattage hallal dont on se rend très facilement compte par la rareté du sang restant dans les viandes en cause et leur texture d’ autant plus sèche et désagréable alors même que les risques sanitaires encourus augmentent d’ autant plus que, si le mode de préparation de la viande dans la cuisine arabe impose des cuissons très longues par mijotage, le mode de préparation de la viande dans la cuisine occidentale et d’ autant plus moderne réduit la saisie à un très court instant du fait notre goût pour la viande saignante bleue piu juste à point : toutes les bactéries demeurent donc actives au lieu d’ être brûlées. Actuellement, nous allons droit à une crise sanitaire majeure et frappant prioritairement nos personnes âgées et les jeunes enfants sans défenses immunitaires sans que les autres adultes soient à l’ abri de nombreuses maladies contagieuses pour autant. La baisse de qualité entraîne la mévente d’ autant plus que le pouvoir d’ achat des Français est aussi orienté à la baisse. Ceci sans omettre la très forte augmentation de l’ IMC (Indice de Masse Corporelle) due aux difficultés de digestion, voire aux contaminations bactériologiques… en clair l’ obésité et les maladies gastriques… or le seul coût annuel de l’ obésité s’ élève à plus de 54 milliards d’ euros en France. Et cette obésité n’ est qu’ un simple dommage collatéral auquel il faut ajouter des pertes de productivité engendrées par la consommation hallal du fait d’ endormissements fréquents après ingestion générant donc d’ innombrables heures de non-travail en sus de celles consacrées à la coranerie et ceci sans compter les très nombreuses et nauséabondes flatulences que le hallal impose à ses adeptes évacuant ainsi force Co2 et autres gaz à effets de serre et dont les verts écologistes proimmigrationnistes et proclandestins ne se soucient guère fort curieusement… mais il y a là des visées clientélistes électoralistes très républicaines… générant l’ herpès !

    Alors, confrontés aux réalités et soucieux des terroirs français longuement façonnés selon le dessein de Dieu, les éleveurs français veulent obtenir une forte hausse des prix à la production car, à juste titre, ils veulent vivre décemment de leur travail et non pas être des assistés à coups d’ aides sur impôts payés par les cons tribuables français ainsi exclus de la consommation de la viande de qualité du fait des multiples réductions de leur pouvoir d’ achat dues aux marges considérables des abattoirs et des enseignes de la distribution comme au scélérat impôt hallal. Au demeurant, les éleveurs français participent énormément et bénévolement à l’ entretien des espaces naturels qui font la richesse intrinsèque et indépassable de la France : à ce titre, ils devraient être rémunérés en compensation de cette lourde charge qui profite à tous les Français et la moindre des choses est qu’ ils soient exemptés de tous impôts directs et indirects et de toutes taxes. Par ailleurs, outre qu’ ils n’ auraient jamais dû accepter de baisser leurs prix et donc leurs marges jusqu’ à les faire disparaître et ce au prix du chômage et de l’ esclavage moderne, ils doivent refuser de livrer leurs bêtes aux abattoirs hallal et ils doivent exiger à la fois le traçage de l’ abattage traditionnel de leurs bêtes dans tous leurs morceaux ainsi que le traçage de l’ abattage hallal des bêtes dans tous leurs morceaux afin d’ assurer une parfaite et sincère information des consommateurs qui retrouveraient ainsi confiance tant dans les producteurs et leurs produits qu’ à l’ égard des intermédiaires. Les éleveurs français doivent cesser toute coallahboration et participer au combat contre la mahométisation de la France et des Français. Au demeurant, les Français judéo-chrétiens constituent toujours l’ essentiel des consommateurs de viande et ce malgré les plus de 15 millions de mahométans occupant le Pré Carré. Enfin, l’ Etat et les collectivités publiques doivent être contraintes à n’ acheter que des produits 100 % français directement aux seuls producteurs français sous peine de lourdes condamnations pour coallahboration et participation à la mahométisation.

    Il appartient aussi aux consommateurs d’ être responsables et de devenir même des consommacteurs vérifiant les étiquettes et les décryptant, exigeant une information claire, complète, objective, précise et sincère et surtout n’ hésitant pas à boycotter tout ce qui est hallal combattant énergiquement et sans relâche contre la coallahboration et la mahométisation de la France avec tous les authentiques Français. Y compris à boycotter tous les produits de l’ entreprise traître labeyrie par exemple qui se targue de fabriquer du foie gras hallal ce qui est une énorme aberration, voire une hérésie et un outrage incommensurable et impardonnable à la gastronomie française justifiant le peloton d’ exécution pour tous ses dirigeants et commerciaux.

    Au demeurant, il existe déjà de très nombreux éleveurs français, de bovins et d’ ovins principalement, qui intègrent l’ abattage, la découpe, la composition de lots de différents morceaux de viande de poids variables en fonction des familles clientes et la distribution directe par points sectoriels aux familles clientes inscrites et ce à intervalles réguliers et libres : la traçabilité est ainsi parfaite du producteur au consommateur grâce à ce circuit ultracourt direct avec la garantie d’ une très haute qualité aux prix les plus justes tant pour les producteurs que pour les consommateurs, les producteurs bénéficiant ainsi de prix bien plus élevés rémunérant correctement leur travail et la plus value apportée et les consommateurs bénéficiant malgré tout de prix bien plus bas leur permettant de bien mieux s’ alimenter à moindre coût. Nombreux sont les producteurs et les consommateurs à entrer en contact sur le réseau d’ entraide catholique traditionaliste MISSA accessible sur http://www.missa.fr dans toutes les provinces de France et de Navarre.

    Chacun aura remarqué que les dommages subis par les éleveurs du fait des loups et des ours n’ a pas été évoqué ici et ce pour trois raisons. D’ abord, parce que ces dommages créés par une centaine d’ ours et un millier de loups pour impressionnants qu’ ils apparaissent sur l’ instant sont en fait très limités tant eu égard au nombre de prédateurs qu’ en regard de l’ importance des troupeaux concernés. Ensuite, il est très aisé pour les éleveurs de renforcer le nombre de chiens, notamment patous, en protection des troupeaux et en affectant les bergers et les pâtres nécessaires à ces troupeaux, ce qui réduira considérablement le chômage structurel ce qui augmentera le pouvoir d’ achat et donc de consommer des viandes de qualité. Enfin, même si les éleveurs n’ ont pas vocation à nourrir exclusivement et intégralement les lupidés et les ursidés, les bêtes qu’ ils perdent du fait des attaques de leurs troupeaux par ces derniers leur sont entièrement payées à un prix intéressant et anticipé avant croissance et vente aux abattoirs par les associations environnementales subventionnées par les directions départementales de l’ Agriculture devenues directions départementales des territoires et cette vente vente anticipée génère une utile trésorerie rapidement acquise. Ainsi, les éleveurs ne visent nullement en réalité loups et ours dans leurs réclamations mais les loups et les ours sont les catalyseurs de leur vif mécontentement amplement justifié et de leur réel désespoir face aux énormes charges qui leur sont imposées par l’ état rps, véritable herpès nuisant à la France et à tous les Français, et aux abus d’ entente et de position dominante des groupes d’ abattoirs et des enseignes de la distribution par leurs centrales d’ achat ravageant toute la filière productive de l’ élevage. Les loups et les ours ont l’ énorme mérite de révéler au grand jour tous ces problèmes et de faire jaillir la nécessaire riposte des éleveurs tout en demeurant, loups comme ours, les témoins vivants de l’ immense et incomparable travail d’ entretien des espaces naturels, ruraux et montagnards, par les paysans de France. A titre subsidiaire, loups et ours imposent paradoxalement les droits naturels de chasser et de posséder toutes sortes d’ armes pour tous les Français en général et pour les paysans en particulier, et ce sans aucune obligation de déclaration préalable ni de droit au contrôle par la gueuse. Cela augmenterait considérablement la sécurité de tous les Français et contribuerait à la diminution de la délinquance et de la criminalité comme c’ est le cas aux USA grâce au second amendement à la constitution américaine garantissant le droit de détenir armes et munitions des citoyens américains.

    Que ces informations puissent être utiles au plus grand nombre de Français soucieux de leur santé, de leur pouvoir d’ achat et du respect dû à la France royaume du Fils aîné de l’ Eglise et non pas chasse gardée de la république authentique parti de l’ étranger. Tous les Français doivent respecter et soutenir les paysans de France en les privilégiant dans leurs achats, de préférence dans leurs exploitations ou dans leurs propres points de distribution ou encore dans les réseaux auxquels ils participent hors de l’ emprise des enseignes de la distribution et des groupes d’ abattoirs. Tout Français qui se respecte est un paysan soit parce qu’ il travaille au plus près de la terre et qu’ il en vit, soit par un de ses très proches aïeux, tel un grand-père ou une arrière grand-mère, et le respect dû à ses ancêtres étant sacré n’ a pas de limite. Quatre métiers sont nobles par-dessus tous les autres : celui de l’ enseignement (educatores), celui de la terre (labores), celui des armes qui défend la terre des ancêtres (bellitores), et celui du Service de Dieu, la prêtrise (oratores) à qui incombe aussi l’ enseignement et les soins aux malades. La France sans ses paysans perdrait toute son indépendance et serait à la merci de l’ étranger en tout et pour tout comme le souhaitent les républicains, socialistes en particulier, or l’ herpès nous gangrène déjà et détruit davantage la France jour après jour et réduit les Français en esclavage. La croisade de reconquête passe par l’ arrêt de la coallahboration et de la mahométisation de la France et des Français. S’ il est un combat que la Cercle Légitimiste de France entend mener victorieusement, c’ est bien celui de la défense des intérêts des paysans et des Français de France.

    Rejoignez le Cercle Légitimiste de France auprès de fcdc@bbox.fr ou par téléphone au 06 04 08 46 36.

    Louis Ferdinand Marie Athanase CORTES de CONQUILLA
    Cercle Légitimiste de France

    https://euro-reconquista.com/site/spip.php?article759

  • Michel Drac : « La crise commencée en 2007 avec les subprimes n’est qu’un détonateur, la véritable charge n’a pas encore explosée »

    En février 2013, nos concurrents et amis des éditions Alexipharmaque publiaient « Entretiens avec des hommes remarquables », un recueil d'entretiens réalisés par le Cercle Curiosa, avec Luc-Olivier d'Algange, Christian Bouchet, Klaus Charnier, Francis Cousin, Alexandre Douguine, Michel Drac, Arnaud Guyot-Jeannin, Thibaut Isabel et Laurent James. L'ouvrage est préfacé par Alain de Benoist.
    Avec leur aimable autorisation, nous publions aujourd'hui l'entretien de Michel Drac tout en vous proposant de vous procurer l'ouvrage en ebook pour découvrir les riches écrits des autres contributeurs...

    Le Cercle Curiosa : Dans la profession de foi de Scriptoblog, le site dont vous êtes un des fondateurs, nous pouvons lire la chose suivante : « L’esprit Internet, mis au service de la création littéraire. […] Ce site est destiné à tous ceux qui veulent, en écrivant, en lisant, en échangeant, refaire un sens, retrouver le goût du combat, refuser la passivité. […] Rejoignez-nous, restez vivant. » Au milieu des ruines du spectacle mondial, Internet peut donc nous aider à rester vivant et autonome ?
    Michel Drac : D’abord c’est mieux que rien. Ensuite, l’important, c’est d’en sortir si on y rentre. Il faut se méfier du tout Internet, parce que le pouvoir peut couper l’Internet ou le mettre sous contrôle, à la Chinoise, n’importe quand. Mais pour l’instant, c’est un bon moyen de faire circuler l’information et de construire du sens collectivement.
    La décroissance, en invitant chacun à la frugalité matérielle, peut-elle générer une ascèse spirituelle, un Retour aux Sources, et nous relié ainsi, tel un chaînon invisible, aux « principes immuables et éternels » (Guénon) ?
    L’actuel culte de la croissance n’est rien d’autre qu’une paraphrénie cherchant à se cautionner elle-même. Vous avez vu le film Shutter Island ? Eh bien DiCaprio dans ce film, c’est l’Occident contemporain. Ce que nous appelons la « croissance », c’est le mécanisme qui consiste à recycler le réel dans le cadre paraphrénique. La seule chose que mesure désormais la « croissance », c’est le territoire codé par le signe monétaire. Si demain on établissait la taxe carbone, « l’activité économique » des entreprises chargées de répercuter à leurs clients le poids de cette taxe entrerait dans le calcul du PIB ! Soyons clair, c’est un délire paraphrénique, et bientôt une paranoïa pure et simple. Donc, évidemment, il faut sortir de la « croissance » telle qu’on la mesure aujourd’hui. Faut-il pour autant sortir de la croissance réelle, c’est-à-dire l’expansion de la production ? Sur ce point-là, j’aurais tendance à donner une réponse plus nuancée. Il est clair que nous produisons beaucoup de choses inutiles voire nuisibles. Objectivement, si on fabriquait moins de téléviseurs, on ne se porterait pas plus mal. Par contre, nous manquons de biens de première nécessité, ou en tout d’une utilité manifeste.

    Je ne verrais pas d’inconvénients, par exemple, à ce qu’on fasse croître la production de nourriture saine, de logements décents, de vêtements solides et esthétiques à la fois. Et, n’en déplaise aux rêveurs, avec les densités de population contemporaines, ce ne sera possible que dans le cadre industriel. Je crois que nous avons besoin d’une autre croissance, pas forcément d’une décroissance. Il s’agit de sortir de la paraphrénie pseudo-productiviste induite par l’économie capitaliste contemporaine, qui se cherche constamment des débouchés, même insolvables à moyen terme, pour employer un énorme capital sur-accumulé. Qu’une autre mesure de la production intègre, dans ses paramètres, la nécessité de préserver, entre autres choses, le lien entre l’homme et la nature, entre l’homme et sa lignée, entre l’homme et le règne animal, n’est en rien incompatible avec la poursuite de la croissance, la vraie, celle de ce qui nous sert, celle de ce qui nous rend plus humains. Concernant maintenant la nécessité de l’ascèse, je pense, comme pas mal de monde avant moi, qu’il y a plusieurs types d’hommes dans l’humanité. Il est évident que les méditatifs se portent d’autant mieux qu’ils possèdent moins : ils recherchent les avantages spirituels de la non possession, condition sine qua non du non attachement. C’est une chose. Mais vous ne pouvez pas demander la même chose aux gens ordinaires. Eux, ils veulent « prendre du bon temps », « ne pas s’en faire ». Il n’y a aucun mal à ça, cette diversité humaine est une bonne chose. Il faut en tenir compte si on veut formuler un projet crédible et qui puisse être accepté par les masses – surtout après le conditionnement consumériste qu’elles ont subi.
    Donc, en résumé : pour une autre croissance, qualitative plus que quantitative, réelle et non virtuelle – avec, pour des minorités qui en feraient le choix, la possibilité d’une décroissance soutenable. Mais seulement pour ces minorités. Si tout le monde pouvait atteindre au non attachement, depuis le temps, ça se serait vu.
    Notre monde ne commence-t-il pas à ressembler à celui du film Resident Evil avec ses zombies, ses derniers humains et un virus qui aurait échappé au contrôle d’une hyperclasse refugiée sous terre, en Enfer ?
    Ce qui est sûr, c’est que notre monde commence à ressembler à l’Enfer tel que Bernanos le définissait : « L’Enfer, c’est de ne plus aimer. » C’est un enfer comique, d’ailleurs, parce que les damnés affectent souvent de s’y réjouir, n’ayant majoritairement pas conscience de leur condition. Cela étant, où est l’hyperclasse ? Je crois qu’ici, il faut, avant de répondre, définir le terme. Si par hyperclasse on entend, comme Jacques Attali, disons le 0,01 % le plus riche de l’humanité, les « hypernomades » titulaires d’un droit de résidence dans toutes les grandes capitales, je ne suis pas vraiment sûr que ces gens-là soient réfugiés sous terre, ni qu’ils aient perdu le contrôle de leur virus. On dirait plutôt qu’ils entendent se réfugier en altitude ; ils font du ski à Gstaad ou à Megève, et se moquent bien de ce qui peut se passer dans les plaines, là où l’air est pollué. Au fond, ils sont, à ce stade, plutôt contents de ce qui se passe, je suppose. Leur refuge, ils ne le vivent pas comme un enfer. Après tout, pour les démons, l’Enfer fait figure de paradis. Ensuite, si on s’intéresse au 0,000001 % de la population qui forme la vraie hyperclasse, c’est-à-dire ceux qui décident, et voient à long terme, là, il est possible que ces gens-là commencent à s’inquiéter pour de bon. Parce que, voyez-vous, la perte de contrôle, elle n’est pas là, mais on la sent venir. On n’est pas dans Resident Evil, on en plante juste le décor, pour l’instant. Ça viendra. Notre monde, à ce stade, me fait plutôt penser à La compagnie des glaces, pour prendre une autre référence grand public. Il y a les privilégiés, les actionnaires de la « Compagnie », qui ont des bulles chauffées où ils boivent des martinis à côté de plages artificielles paradisiaques ; il y a le populo, qui grelotte sur une terre frigorifiée, et se fait déplacer de force, le long de voies ferrées plus ou moins sûres ; et puis, tout en haut, chez les vrais patrons, il y a une angoisse diffuse, tandis que la « Sécurité » prend le contrôle de la « Compagnie ». Lisez ce vieux bouquin des 70’s. C’est terriblement daté sur certains plans, mais l’allégorie est bien vue, quand même.
    Pour parer à tout conflit pouvant faire surgir la Vérité à son sujet, le capitalisme procède à un renouvellement incessant de l’ordre. Ce renouvellement semble relever d’un recyclage, d’une recombinaison incessante des éléments de son système. Les possibilités de codage sont-elles infinies ?
    Non, rien n’est infini qui a été créé. Le capitalisme contemporain butera tôt ou tard sur ses limites. Il est d’ailleurs en train de le faire, je crois. Il va forcément falloir qu’il se réinvente en profondeur, cette fois. Il ne s’agira pas simplement de recombiner, la substance devra être modifiée. Nous sommes arrivés à un tournant majeur, le genre de ruptures qui ne se produisent qu’une fois par siècle, ou à peu près. La crise commencée en 2007 avec les subprimes n’est qu’un détonateur. La véritable charge n’a pas encore explosée, et elle est tout à la fois géopolitique, culturelle et écologique. Je crois qu’on ne peut plus poser les problèmes à l’intérieur du paradigme restreint défini par la critique intelligente des années 60-70 ; on change d’époque, de dimension. De braquet historique, si j’ose dire. C’est autre chose. 
    Les critiques dites « extrêmes », que ce soit celles de gauche ou de droite, semblent justement rivées à ces paradigmes obsolètes et de ce fait elles ne font que donner des coups d’épées dans l’eau, quand elles ne servent pas ce à quoi elles s’opposent. Quelles pourraient être les bases d’une critique radicale dont la lame serait de nouveau tranchante ?
    Ce qui me frappe, dans la plupart des discours dissidents contemporains, c’est qu’au fond, les gens qui les tiennent donnent l’impression de vouloir corriger le système. Pas d’accord. Nous ne sommes pas là pour corriger le système, ni même pour l’aider à s’auto-corriger. Rien ne peut nous faire plus plaisir de que de le voir incapable de s’amender. Certes, le spectacle est consternant, mais hauts les cœurs : pire ça sera, mieux ça sera ! Parce que pire ça sera, plus vite toute la boutique sera par terre ! C’est ici que nous devons introduire un nouveau concept. Quand je tiens ce genre de discours, en effet, « on » me fait remarquer que si le système implose, nous en subirons nous aussi les conséquences. À quoi je réponds : précisément, il s’agit de nous organiser pour ne pas en subir les conséquences. Ce n’est que quand nous n’aurons plus besoin du système que nous pourrons vraiment le combattre. La critique radicale redeviendra donc possible avec la réaffirmation d’une capacité à opérer une fracture dans le continuum sociétal. Nous devons être capables de produire progressivement une contre-société, que j’appelle « fractionnaire » pour indiquer que c’est plus qu’une dissidence, quasiment une sécession a-territoriale. C’est la voie de l’avenir, celle qui rendra possible la construction d’un rapport de force. Quand je vois des résistants qui écrivent des choses intelligentes, mais continuent à rechercher leur subsistance dans le système, sans s’organiser collectivement pour en sortir, j’ai envie de leur demander : et où vous croyez aller, comme ça ? Bien sûr, il m’est plus facile qu’à la majorité des gens d’entrer dans une telle logique. Ici, mon très ancien protestantisme joue un rôle, c’est certain. Quand vous admettez la double prédestination sur le plan spirituel, il est beaucoup plus facile de penser politiquement dans les catégories de la différence, de la hiérarchie, de la priorité. J’admets volontiers que les catholiques, qui se sont semble-t-il persuadés que l’Enfer était vide, auront quelques difficultés à le voir se remplir ici-bas, dans une assez respectable préfiguration. Eh bien, il va falloir qu’ils s’y résignent, parce que de toute façon, c’est ce qui va se passer si on continue comme ça. La question est de savoir si tout le monde y finira, dans cet Enfer simulé, ou si une fraction, se définissant en rupture d’avec le continuum sociétal, saura choisir une autre voie, construire un avenir alternatif. Votre lame tranchante, elle est là. Ce qu’elle tranche, c’est l’unicité de l’expérience humaine. Il faut arrêter de poursuivre cet objectif absurde : le salut de tous par tous. Certains peuvent se sauver eux-mêmes, d’autres pas, voilà la vérité. Dès qu’on pense ainsi, un nouveau champ de critique s’ouvre, mais surtout, plus important, un immense champ d’action, avec, pour commencer, la fabrication méthodique d’une nouvelle élite. Une élite qui tranchera à l’intérieur d’elle-même, en même temps qu’elle tranchera entre ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas. Et une élite qui pourra peut-être, si Dieu veut, le jour venu, sauver dans son sillage ceux qui n’avaient pas vocation à la rejoindre au départ, mais portent en eux, malgré tout, comme un feu endormi. Quant aux autres… Quelqu’un a dit, je crois, quelque chose comme : « ce qui penche, il faut le faire tomber ». Ce quelqu’un avait raison. Je crois bien que c’était Nietzsche, d’ailleurs.
    On évoque dans certains milieux le financement de la révolution bolchévique par les banques américaines et anglaises, faisant advenir rapidement et brutalement un « Capitalisme d’état » dans une société féodale et traditionnelle. Le communisme a-t-il été l’idiot utile du Capital comme l’est aujourd’hui notre social-démocratie vacillante ?
    Le Capital, avec un grand « C », est un principe. Or, les principes n’ont pas d’idiot utile, ils se déploient dans le réel, c’est tout. Le bolchevisme a consisté, concrètement, à fabriquer un capitalisme d’État qui préparait l’étatisme du capital, d’où la remarquable convergence des oligarchies stato-maffieuses russes avec les oligarchies mafio-étatiques occidentales, dans les années 1990. Je ne suis pas sûr qu’il faille y voir l’indice d’une planification, ça s’est peut-être fait tout seul, hasard et nécessité, si vous voulez. C’est la technique qui est le véritable moteur de l’histoire, ça devient de plus en plus évident – elle surdétermine tout le réel social, à commencer par l’évolution de la structure de classes. Le bolchevisme a prouvé que l’État n’était pas l’instrument qu’il fallait pour sortir du capitalisme, c’est tout. Il a été avalé par la technique, exactement comme le capitalisme occidental, et ça l’a conduit au même type de structure sociale, pour finir. Cela dit, évidemment, si on enlève le grand « C » et qu’on le remplace par un petit « c », alors là, on peut effectivement poser la question comme vous le faites – parce que dans ce cas-là, le capital, c’est des gens. Et les gens peuvent avoir leurs idiots utiles, évidemment. Le fait est que Lénine a été financé par le capital allemand – je ne dirais pas qu’il était un idiot utile, mais le fait est qu’on a voulu l’utiliser. Même chose pour Trotski, avec le capital américain. Enfin, américain… Pour aller plus loin dans le raisonnement, il conviendrait que je consulte préalablement un avocat bien versé dans la loi Pleven. Joker. 
    Si une révolution doit advenir, ressemblera-t-elle selon vous à une Seconde Révolution Française providentielle (Joseph de Maistre) ou bien à un djihad islamique, soit la « grande guerre sainte » contre l’ennemi intérieur introduisant la « petite guerre sainte » contre l’ennemi extérieur ?
    Pour faire la révolution, il faut une conscience politique. Cette conscience ne sera jamais produite par les masses, elle ne peut être secrétée que par une élite. La nature de cette élite indique la nature probable de la révolution future. Donc, où se trouvent, aujourd’hui, les élites révolutionnaires capables de secréter une conscience politique en rupture avec le système ? Il y a bien les milieux musulmans, mais ça pèse quoi ? En fait, pas grand-chose. Il ne faut pas être dupe des prêches enflammés : les musulmans ont vocation à rester minoritaires en France – que reste-t-il de « l’islam de toujours » chez la beurette consommatrice contemporaine ? Allons, comme Todd l’a très bien montré, nous allons vers ce qu’il appelle un « rendez-vous des civilisations ». Moi, j’appellerais volontiers ça un rendez-vous des suicides – mais sur l’existence du rendez-vous, je le rejoins. À part ça, quoi ? Eh bien à part ça, rien. La gauche est en miette, et à 80 %, elle est passée avec armes et bagages dans le camp de son adversaire historique. « L’extrême droite », n’en parlons pas : à part quelques boutonneux antifas qui veulent jouer les résistants avec sept décennies de retard (c’est moins dangereux), tout le monde sait très bien que ça se décompose entre : un tiers de braves gars complètement déphasés, un tiers d’opportunistes qui rêvent de se vendre à la droite d’affaires, un tiers de gens de passage, qui sont là surtout parce qu’ils ne savaient plus où aller. Quant à l’Église catholique, c’est une institution immense, admirable sans doute par sa longévité, et qui, je n’en doute pas, incarnera encore longtemps un pôle de résistance dans certains pays. Mais en France, on n’en parlera pas. Par moment, je me demande si ce n’est pas, en grande partie, une fausse Église catholique – une façade catholique, avec quelque chose de tout à fait différent derrière. Je suis sérieux, je me pose la question. Je ne parlerai pas non plus des églises protestantes – d’abord, elles se veulent modernes, ça dit tout ; ensuite, en France, de toute façon, c’est quantité négligeable. Le plus probable est que nous allons assister à la généralisation d’une révolte diffuse, produite spontanément par les masses dans un réflexe collectif. Sans élite pour la canaliser, cette révolte ne débouchera sur rien de probant, même si elle peut momentanément fragiliser le système. Conclusion : le boulot, c’est de produire une élite capable, le jour venu, de chevaucher cette révolte pour lui donner un sens. La providence s’occupera de nous donner une révolte à canaliser. Mais le canal, il faudra le creuser nous-mêmes.
    Si le Capital est la forme économique qui apparaît quand Dieu commence à mourir, peut-on en déduire qu’il est une forme de nihilisme actif ? Pourrait-on comparer le Capital à un trou noir, soit à un puits d’antimatière ?
    Votre question est intéressante. Qu’est-ce que Dieu ? La cause première, celle qui, par conséquent, porte en elle toutes les autres causes, y compris les causes finales. Dire que Dieu meurt, c’est dire qu’on admet qu’il n’existe pas de cause première, et que, donc, les causes finales ne sont pas prédéterminées. Il ne s’agit pas ici de « croire » ou de « ne pas croire » en Dieu, formulations totalement vides de sens et d’enjeu. Il s’agit d’une posture de l’être humain par rapport à l’être tout court. Dire que les causes finales ne sont pas prédéterminées, c’est dire qu’elles sont déterminables. Par qui ? Par l’homme. Ça, c’est le point de départ de la modernité, l’instant où nous sommes sortis de l’univers religieux. Une fois sorti de cet univers, toutes les anciennes morales explosent. On essaye bien de se raccrocher à la philosophie, mais c’est un pis-aller. Maïmonide ne peut survivre qu’à travers Spinoza, Luther à travers Leibniz. Ça ne marche pas : allez donc philosopher avec les foules – c’est une religion qu’il leur faut, pas une philosophie. Et puis, il y a Thomas d’Aquin, qui ne doit pas escompter la pitié de Descartes. 
    Bref, une fois sortis de l’univers religieux, puisque tout explose, nous voilà obligés de déterminer les causes finales, et sans l’équipement qui permettrait au moins de le faire proprement, avec des outils éprouvés. Alors, on bricole. Ça s’appelle l’idéologie, et ça commence en France, avec Montesquieu je crois, au fond, pour s’accomplir en Allemagne, avec Hegel. Chez Montesquieu, il s’agit de mettre le Droit à la place de Dieu. Chez Hegel, il faut déifier l’Histoire pour que l’État devienne le Messie. Rien de tout cela ne marche, bien sûr ; pas longtemps, en tout cas. Et pendant ce temps-là, dans une île perdue au nord du continent, un petit peuple trouve une solution idéologique qui fonctionne – temporairement du moins. Hobbes, Locke, Bentham et compagnie : le tour est joué. Puisque les causes finales ne sont pas prédéterminées, c’est qu’il n’y en a pas. C’est à ce moment-là que le capitalisme, en tant qu’idéologie, est né. Le Capital existait évidemment avant, et le capitalisme comme système économique date au moins du Moyen Empire Égyptien. Mais quant au capitalisme comme idéologie, c’est bel et bien en Angleterre, au XVII° siècle, qu’il prend son envol. Le capitalisme, en tant qu’idéologie, énonce qu’il n’y a pas de causes finales. Le Capital, comme principe, n’a donc pas d’autres justifications que lui-même, puisqu’il est la seule finalité du Travail. CQFD, en avant pour la conquête du monde, dégageons du profit, pillons la nature. La finalité, c’est d’y aller. Où ça ? On verra. En attendant, ça nous plaît, d’y aller. Utilitarisme, voilà le mot-clef. S’il n’y a pas de cause finale, alors, c’est que le Bien, c’est ce qui nous sert, nous, ici, maintenant. Si l’on scrute la pénombre pour discerner la « main invisible », si l’on dépouille la « société ouverte » de ses oripeaux, donc si l’on fout Adam Smith et Popper à poils, passez-moi l’expression, voilà le fond de l’affaire. Tout le reste en découle, à commencer par le désastre contemporain, dont nous parlions tout à l’heure. Et justement, c’est là que votre question devient intéressante. Parce que, voyez-vous, ce qui est très curieux, c’est que la négation du religieux nous ramène en plein dedans. Le capitalisme, au fond, ressemble de plus en plus à un culte idolâtrique sacrificiel. Le Capital comme principe, c’est Baal. Il y a des passages dans l’Écriture qu’on dirait écrits tout exprès pour dénoncer le capitalisme contemporain. Comme si, une fois sortis de l’univers religieux, nous étions obligés d’y retourner par le bas, par l’idolâtrie pure. René Girard a très bien montré, par exemple, comment les idéologies modernes étaient finalement construites sur un schéma assez proche de celui des cultes sacrificiels primitifs. Votre « puits d’antimatière » ressemble beaucoup à cette fente dans un mur, en haut des pyramides aztèques, où l’on jetait les cœurs des suppliciés pour nourrir je ne sais plus quelle divinité ethnique absurde. Donc, vous n’avez pas tout à fait tort, on dirait. 
    Justement, si l’idolâtrie pure est un substitut à la foi, soit une vision religieuse par le bas, est-il de notre devoir, pour renverser la tendance et réintégrer par le haut la Lumière Primordiale, de sacrifier les tenants du Capital, comme le héros du roman de Jef Carnac, Vendetta ?
    Vous noterez que Carnac a fait précéder son roman d’un avertissement : « c’est du second degré ». Il est donc clair que ce qu’il décrit n’est pas ce qu’il souhaite voir advenir. À mon avis, Vendetta, c’est ce qui se passera si nous ne parvenons pas à fonder cette logique « fractionnaire », dont je parlais plus haut. Si nous ne créons pas un espace en rupture, à l’intérieur duquel incuber le sens, l’absurdité débouchera sur les logiques criminogènes qui ont ensanglanté le XX° siècle. C’est tout l’enjeu, justement, de notre démarche : faire en sorte que la révolte soit canalisée vers la construction, au lieu d’être captée par les destructeurs.
    Auteur d’un livre intitulé La question raciale, comment aborder sereinement et sans complexe cet épineux sujet ? Quid de la race au sens antique et de la race au sens moderne ?
    Dans cet essai, j’oppose la race au sens antique à la race au sens moderne. La nuance est subtile, mais bien réelle : chez les Anciens, la race est une réalité biologique. Une « race » est une lignée. Alors que chez les modernes, la race est un agrégat statistique défini par un critère. À partir de là, je développe un argumentaire auquel on pourra adhérer ou pas, mais qui, dans mon esprit, a, disons, le mérite de soulever un certain nombre de questions d’ordinaires passées sous silence, et généralement non identifiées. En particulier, le caractère étonnamment réversible du racisme et de l’antiracisme dans la modernité : finalement, dans les deux cas, il y a réduction de l’humain à la donnée statistique, ultra-segmentée dans le cas du racisme, unifiée dans le cas de l’antiracisme, mais toujours statistique, mathématique, quantifiable. Bref, j’arrive à la conclusion qu’un antiraciste contemporain est souvent un raciste au nom de l’humanité métisse à venir, ou quelque chose de cet ordre. Comment aborder cet épineux problème ? En parlant clair, net, simple. Je vais vous dire quelque chose qui va peut-être vous étonner : j’ai parlé de cet essai avec des dizaines de lecteurs, dont beaucoup n’étaient pas de « race blanche ». Eh bien personne n’a été choqué, personne, parmi les lecteurs, ne m’a accusé de m’être montré insultant, ou quoi que ce soit de cet ordre. À part quelques forumistes crétins sur des sites pour idiots du web, qui ont parlé de mon livre sans l’avoir lu, personne ne m’a « nazifié » à cause de ce que j’ai dit. Ce qui prouve bien que quand on parle sereinement et sans se cacher derrière son petit doigt, avec respect pour tous nos frères humains, on peut parfaitement dire, comme je le fais, que la question raciale se pose. Ça ne choque que les petits gauchistes déréalisés, et autres guerriers du web à la con. Ça ne pose en revanche aucun problème aux personnes qui ne sont pas de la même origine que nous.
    Quel regard posez-vous sur l’eugénisme, ou plutôt sur les eugénismes ? Ce rejeton du scientisme et du positivisme, d’essence calviniste selon G. K. Chesterton, peut-il aider à la constitution d’une aristocratie biologique héréditaire, et ainsi contrebalancer l’élite oligarchique ?
    L’eugénisme me paraît effectivement en partie d’essence calviniste, sur ce point je rejoins Chesterton. Cela étant, il m’apparaît plus comme une pathologie induite par l’esprit puritain que comme l’essence même du calvinisme. C’est ce qui arrive quand on prolonge une pensée hors du paradigme au sein de laquelle elle a été formulée : on la retourne contre sa pure expression. Pour avoir lu Calvin, je peux vous garantir qu’il serait bien étonné si, revenu parmi nous, il constatait ce que ses héritiers ont fait de sa pensée ! Ce qui est inquiétant dans l’eugénisme, c’est qu’il pose l’homme comme un objet. Le sous-entendu, c’est que l’on peut, par la matière, réparer le Verbe. C’est le retournement de notre authentique héritage chrétien. Ce qui fonde l’aristocratie n’est pas la performance, mais l’esprit. L’aristocrate est digne de gouverner non parce qu’il est le plus fort, sélectionné racialement selon des méthodes pseudo-scientifiques, mais parce qu’il est le meilleur. Or, ici, que veut dire meilleur ? Courir plus vite, comme un lévrier ? Avoir un super-score aux tests de QI, comme un singe savant ? Non, cela veut dire : être digne de l’Amitié qui unit les âmes bonnes. Cela n’a rien, mais rigoureusement rien à voir avec l’eugénisme. En fait, la simple idée de recourir à l’eugénisme pour secréter une aristocratie prouve qu’on ne comprend plus ce qu’est une aristocratie. Il y a plus de noblesse chez un paralytique qui se dépasse aux jeux paralympiques que chez un sprinteur surentraîné qui triche avec des anabolisants, parce qu’un paralytique qui se dépasse réussit l’unité de son être et la réconciliation de son corps avec son âme. C’est tout.
    Si le Capital est une « brèche qui anéantit », n’y a-t-il que la Religion pour anéantir le néant ? Le Capital, miné par le poids de ses contradictions, finira-t-il, tel un Chronos s’auto-dévorant, par s’annihiler lui-même ?
    Le Capital, miné par le poids de ses contradictions, va s’écrouler, avec le poids de quelque chose comme 80.000.000.000.000 de dollars de créance irrécouvrable sur les épaules. Cela, c’est la rupture majeure, celle qui ne se produit qu’une fois par siècle. Mais, en s’écroulant, le Capital pulvérisera tout sur son passage, de sorte que ce n’est pas forcément lui qui mourra de sa chute. En fait, une fois qu’il aura détruit l’État, il se pourrait qu’il soit renforcé comme principe. C’est manifestement tout le projet de notre classe dirigeante. Là, pour l’instant, la dette fabriquée par le système capitaliste a été transférée aux États. Quand ils feront faillite, après avoir sauvé les banques, on érigera sur leurs ruines un État corporatif d’un nouveau genre – sans doute un État « eurocorporatif », s’agissant de notre continent. Un État « eurocorporatif » qui sera lui-même inclus dans un réseau plus vaste, une sorte de pouvoir corporatif mondial en gestation – un « globalitarisme », pour parler comme Virilio. Un « totalitarisme des totalitarismes », dont le seul objet sera de maintenir à l’échelle globale un fonctionnement totalitaire homogène dans son principe, bien que ses dispositifs idéologiques fonctionnels puissent varier localement. À ce moment-là, une fois de plus, le Capital aura gagné dans le monde. Il faut bien comprendre que la faillite fait partie intégrante de son être, ce n’est qu’une phase dans le processus de concentration des richesses, un moment dans une respiration. Et on se retrouvera, au final, avec un pouvoir capitaliste « globalitaire », structuré par une vision du monde infantile et perverse, et si profondément intégrée par les hommes qu’à de rares exceptions près, ils la percevront comme une simple description du réel. Ce sera une étape de plus dans le triomphe de l’Antéchrist, si vous voulez bien poser cela en termes mystiques. Après, évidemment, il y a la suite. C’est cela qu’il faut préparer, ce qui vient après ce moment où l’Antéchrist aura épuisé une de ses formes possibles. Nous verrons sans doute des convulsions annonciatrices, mais quant à l’évènement lui-même, nous ne le verrons pas avec nos yeux d’homme. Cela arrivera bien après notre mort. Nous aurons quelques victoires, ici ou là, sans doute, mais rien qui permette de faire imploser le Capital. Nous survivrons, c’est tout, pour transmettre ce que nous savons, pour que d’autres ensuite reprennent le combat, quand l’adversaire reviendra, sous une autre forme. Nous ne verrons jamais notre propre victoire. Entre nous, c’est une sacrée chance. Vous savez ce que nous faisons ici ? Je veux dire : nous, qui ne sommes pas dupes. Nous cherchons l’être. Et le fait de savoir que nous luttons pour après notre mort nous place en permanence dans la situation exacte de celui qui va mourir. Or, cette situation est la seule d’où l’on puisse contempler l’être. Vous vous rendez compte de notre chance ? Si nous gardons en tête que nous préparons la survie des hommes futurs qui traverseront le règne du Mal, nous vivons chaque instant de notre vie, là, exactement, présents totalement à nous-mêmes. L’anéantissement du Capital comme principe, nous pouvons le vivre à chaque seconde – à l’intérieur de nous. Ça a commencé depuis longtemps, et ça durera encore longtemps.

    http://www.scriptoblog.com/index.php/archives/actu-videos-auteurs/140-entretiens/1759-michel-drac-la-crise-commencee-en-2007-avec-les-subprimes-n-est-qu-un-detonateur-la-veritable-charge-n-a-pas-encore-explosee-entretien-pour-le-cercle-curiosa

  • Non, le passage à l'euro ne rend pas plus riche!

    Le journal polonais Rzeczpospolita se penche sur le dernier rapport de la Banque centrale européenne (BCE) selon lequel le passage à la monnaie unique européenne n'a ni amélioré le niveau de vie dans la zone euro, ni réduit les écarts entre les pays riches et les pays pauvres.

    En instaurant en 1999 la monnaie unique européenne dans 11 pays de l'UE, les initiateurs de ce projet espéraient que cela aiderait à égaliser les niveaux de vie entre les pays de la zone euro, écrit Rzeczpospolita, citant le rapport de la BCE.

    En effet, le niveau de vie a augmenté dans les pays ayant adhéré à la zone euro en 2004 et en 2007, notamment en Estonie, en Lettonie, en Lituanie et en Slovaquie. Cependant, estiment les auteurs du rapport, ce n'était pas le passage de ces pays à l'euro qui a donné cet effet positif, mais leur adhésion à l'Union européenne.

    La situation dans les pays sud-européens ayant adopté la monnaie unique ne s'est pas améliorée. Les plus pauvres de ces pays sont soit restés au même niveau qu'il y a 17 ans (l'Espagne et le Portugal), soit retombés à un niveau encore plus bas (la Grèce). En 1999, l'Italie, par exemple, figurait parmi les Etats les plus riches de l'Union européenne, alors que maintenant, le niveau de vie y est inférieur à la moyenne.

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