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économie et finance - Page 582

  • Notre-Dame-des-Landes : un cas d’école oligarchique

    Il n’est pas interdit de se demander si, derrière des prospectives qui mériteraient une réflexion plus approfondie que des proclamations appuyées par des flash-balls et autres grenades lacrymogènes, des intérêts particuliers ne jouent pas un rôle notable dans toute l’affaire Notre-Dame-des-Landes. Car, après tout, il s’agit d’abord d’un grand chantier susceptible de générer une masse d’argent considérable. 

         Dans les années 1980, la France avait découvert avec surprise que son personnel politique entretenait des liens assidus avec divers affairistes afin de financer les campagnes électorales et, parfois, d’autres gâteries. C’est à Nantes que résidait l’un de ces aigrefins bien utiles pour transfuser l’argent, par d’habiles jeux d’écriture, des marchés publics dans les caisses des partis politiques. René Trager avait ainsi défrayé la chronique, révélant au juge Renaud Van Ruymbeke un certain nombre d’opérations que de providentielles lois d’amnistie allaient plonger dans les oubliettes. 

         Dans leur livre Un juge face au pouvoir, publié en 1994 et dont les assertions n’ont jamais été contredites, les journalistes Gilles Gaetner et Roland-Pierre Paringaux racontent ainsi : « Profitant des chantiers ambitieux lancés, à l’époque, par les élus socialistes de la région, Trager élargit son champ d’action. Un projet va se révéler particulièrement juteux : celui de la Zac Atlantis, un complexe commercial géant que lance le député-maire de Saint-Herblain, Jean-Marc Ayrault, futur maire de Nantes. Une vraie mine de pots-de-vin. On verra, dans le chapitre suivant, comment Trager y a récolté une commission de 600 000 francs pour le compte d’Ayrault. » 

         Dans le chapitre suivant, les auteurs rapportent la liste que l’intermédiaire avait communiqué au juge : « Les élus arrosés par Trager et les sommes remises. Ce qui donne, dans le haut du tableau : Jean-Marc Ayrault, 540 000 francs ; Joël-Guy Batteux, 600 000 ; Yves Le Lann, 500 000 ; Jacques Floch, 270 000 ; Yves Laurent, 300 000... » Une autre affaire est mentionnée, celle du bureau d’études Sagès, dont la mission, expliqua en justice son animateur, était de permettre aux entreprises « d’obtenir des rendez-vous avec les élus » dès que se présentait un marché public. Gaetner et Paringaux indiquent « que Jean-Marc Ayrault, député-maire de Nantes, Jean-Pierre Sueur, député-maire d’Orléans, et André Pinçon, maire de Laval, toucheront eux aussi de beaux chèques à la loterie électorale de la Sagès ». Ces faits concernent le financement politique et non l’enrichissement personnel. 

         Tout ceci appartient évidemment à l’histoire. C’est aussi le cas du passé de la société Vinci, spécialisée dans la construction et « le service aux collectivités ». Le journaliste Nicolas de La Casinière rappelle qu’elle est née en 2000 du regroupement de deux compagnies vendues par Vivendi, elle-même issue de la Générale des eaux qui, en 1998, avait changé son nom, « trop liée aux affaires de corruption et aux scandales de financement occulte des partis politiques ». 

         Vinci est une société brillante qui, comme Bouygues ou Eiffage, tire l’essentiel de ses revenus des contrats passés avec l’État et les collectivités locales, 70% selon le consultant Olivier Marteau. Les liens de ces grandes compagnies privées avec l’appareil d’État sont étroits. Celles-ci sont souvent dirigées par d’anciens hauts fonctionnaires, tel Xavier Huillard, président-directeur général de Vinci, polytechnicien passé par le ministère de l’Équipement, ou Nicolas Notebaert, président des filiales Vinci Airports et AGO, lui aussi polytechnicien passé par le ministère de l’Équipement. 

         L’État leur accorde une grande confiance. Une des marques les plus célèbres de cette confiance est la privatisation des sociétés d’autoroutes en 2005, réalisée à un prix si bas que le gouvernement de Dominique de Villepin dut l’imposer à l’Assemblée nationale sans vote. Vinci acquit ainsi la société ASF pour moins de 6 milliards d’euros – une excellente affaire, puisque cette filiale rapporte maintenant près d’un milliard d’euros par an et, bien que ne pesant que 12% du chiffre d’affaires du groupe, en représente 45% du résultat opérationnel. Incidemment, l’ex-Premier ministre Dominique de Villepin est devenu avocat d’affaires. Plusieurs fonds d’investissements qataris font partie de ses clients. Le fonds souverain du Qatar, QIA, est le premier actionnaire de Vinci, avec 5,3% du capital. 

         [...] 

         Une caractéristique intéressante du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est le contrat de concession accordé par un décret de décembre 2010 à la société AGO, la filiale de Vinci. Ce contrat constitue, comme le relève un observateur nantais, « la première concession aéroportuaire à capitaux privés en France », alors que les aéroports régionaux sont « exploités de longue date par les Chambres de commerce et d’industrie dans le cadre de concessions délivrées par l’État » et « restent de la compétence de l’État ». 

         La concession n’est pas accordée seulement pour le projet de Notre-Dame-des-Landes, mais inclut aussi la gestion des aérodromes de Saint-Nazaire et de Nantes Atlantique, qui génèrent un revenu copieux. Il s’agit donc, avant tout engagement de travaux, d’une bonne affaire pour Vinci, qui développe en outre ses compétences de gestionnaire aéroportuaire. La compagnie lorgne en fait sur un gros morceau : Aéroports de Paris, encore largement contrôlé par l’État, mais dans lequel elle a pu acquérir jusqu’à 8% des actions en juillet 2013 – grâce à la bienveillance du gouvernement de M. Ayrault – obtenant de ce fait un siège au conseil d’administration. 

         [...] 

         Le préfet de Loire-Atlantique, entre juin 2007 et juillet 2009, était Bernard Hagelsteen. Dans la foulée de l’enquête publique, il avait préparé « l’avis d’appel public à la concurrence » des firmes intéressées par la réalisation de l’aéroport, qui fut publié le 5 septembre 2008. Quatre groupements d’entreprises furent habilités à y répondre en mars 2009. Il s’agissait du canadien Lavalin, du groupement NGE SAS (spécialiste de travaux routiers et dont le chiffre d’affaires était à peine le double du montant du contrat) et des groupes Bouygues et Vinci. 

         L’appel d’offres fut annulé pendant l’été, officiellement « pour un problème de forme », et relancé en septembre. M. Hagelsteen quitta la préfecture en juillet 2009, pour rejoindre la Cour des comptes. Ce n’est qu’en juillet 2010 que Vinci a été désigné comme concessionnaire du projet aéroportuaire, après que NGE SAS eut été écarté, que Bouygues se fut retiré et que Lavalin eut émis « quelques doutes sur la régularité du processus ». 

         Le préfet ne semblait donc pour rien dans ce choix. Après deux ans à la Cour des comptes, il rejoignit, en avril 2011, la société Vinci Autoroutes comme conseiller du président. Je lui téléphonai. « Je voulais un travail plus actif, dit-il. Quand j’étais à la Cour, j’ai contacté diverses entreprises de transport, et Vinci a été intéressé par mon profil professionnel. Il n’y a aucun lien entre ce que j’ai fait comme préfet et ce que je fais ici. » Son transfert, visé par la commission de déontologie des fonctionnaires, créée par une loi de 1993 « relative à la prévention de la corruption », était légal. Tout comme, m’assura-t-il, il est légal de cumuler sa pension de retraite de haut fonctionnaire et les émoluments que lui verse Vinci. Il me dit que « les autoroutes ont beaucoup ont beaucoup de raisons d’avoir des contacts avec des décideurs publics ». 

         On ne doute pas que le souci de l’intérêt général dicte la conduite des responsables publics et privés. Qui n’en ont pas moins des préoccupations plus terre à terre, que révèlent les documents enfouis sur internet et que de désagréables contraintes légales obligent à y placer. En dépouillant les inventaires du site internet de l’Autorité des marchés financiers, on peut ainsi découvrir à quoi Xavier Huillard passait quelques moments de l’année 2012. Entre les mille occupations d’un président-directeur général de grand groupe et sans doute pas mal de discussions autour de Notre-Dame-des-Landes, il trouva ainsi le temps de réaliser quatorze opérations d’achat et de cession de « stock-options », actions du groupe qu’il dirigeait, à des tarifs avantageux. Une occupation pas inutile, puisqu’il s’avère que M. Huillard a touché en 2012 plus de deux millions d’euros de stock-options, s’ajoutant à son traitement estimé à 1,8 million d’euros. 

    Hervé Kempf, Notre-Dame-des-Landes

    http://www.oragesdacier.info/

  • L'orage gronde dans l'Armée

    Antoine Martinez, Général (2S), Président de l’association des officiers de réserve, écrit dans Les 4 vérités :

    "[...] Nos forces armées n’en peuvent plus, depuis qu’avec la fin de la guerre froide, nos responsables politiques, manquant de vision à long terme, ont considéré qu’il était temps d’engranger les dividendes de la paix, démontrant ainsi qu’ils n’avaient rien compris à la conduite des affaires dans un monde régi par les rapports de force. « Si vis pacem, para bellum. » C’est parce que l’État consent un effort pour disposer d’une défense efficace que la nation peut vivre en paix avec tous les bienfaits qui en découlent. Car les menaces n’ont pas disparu, bien au contraire. Et, paradoxalement, nos forces armées n’ont, depuis 25 ans, jamais été aussi lourdement engagées à l’extérieur. Pourtant, elles sont confrontées à une baisse drastique et continue de leurs budgets. Et cette baisse affaiblit dangereusement notre outil militaire et met en péril la sécurité de la France. C’est ainsi que, depuis 25 ans, l’armée de terre a perdu plus des deux tiers de ses effectifs, l’armée de l’air plus de la moitié de ses avions et la marine opère avec un porte-avions indisponible au moins dix-huit mois tous les sept ans. Déjà, avec le Livre Blanc de 2008, un lourd tribut était imposé à nos armées avec, notamment, une réduction de 54 000 hommes à réaliser entre 2009 et 2014. On pouvait penser qu’un arrêt serait alors décidé dans le démantèlement de notre outil militaire après cette sérieuse saignée. C’était mal connaître l’inconséquence de nos responsables politiques qui considèrent les budgets de la Défense comme une variable d’ajustement. Finalement, sur le seul plan des effectifs, en dix ans, c’est 80 000 hommes que les armées auront perdus. Ce n’est plus une saignée, c’est une hémorragie insupportable qui pourrait conduire à une réaction dont nul ne peut prédire, à ce stade, la nature.

    Une chose est certaine : l’orage gronde. Selon nos autorités politiques, les nouvelles déflations d’effectifs n’entraîneraient pas une diminution de nos capacités. On croit rêver devant un tel déni de la réalité. Et ce déni révèle une méconnaissance totale du fonctionnement d’une force armée au combat. Nos camarades de l’armée de terre sont certainement les plus touchés car, manquant d’un minimum de culture militaire, nos élites politiques les considèrent comme des pions peu spécialisés et donc interchangeables sur le terrain en fonction des besoins, ce qui est complètement faux. Nos forces armées n’en peuvent plus de s’entendre dire que la Défense doit participer à l’effort budgétaire actuel. Faut-il rappeler que la part du PIB consacrée à la Défense est passée, en 30 ans, de 3 % à moins de 1,5 %? En revanche, des milliards sont gaspillés, chaque année, par exemple pour couvrir des dépenses de toutes sortes causées par une immigration extra-européenne incontrôlée ou par l’Éducation nationale incapable de remplir sa mission. Face à ces gaspillages irresponsables comparés au démantèlement suicidaire de notre outil militaire, les langues se délient aujourd’hui pour dénoncer le comportement des hommes politiques. Sous quelle forme se produira ce grand coup de gueule de la Grande Muette qui semble désormais inévitable? Démissions? Manifestations? Désobéissance? Jusqu’à ce jour, les gouvernements étaient sereins quant à la gouvernance des armées; il se pourrait, si les chefs militaires soucieux de l’intérêt général, refusent de nouvelles restrictions, que ce scénario idyllique ne soit plus d’actualité."

    Michel Janva

  • Les Verts veulent créer un centre d’archives LGBT aux frais du contribuable

    Le groupe écologiste du Conseil de Paris a déposé un vœu qui «appelle à la création d’un centre d’archives national LGBT». EELV souhaite que le Conseil de Paris propose :

     » – dès 2015 un local d’accueil pour stocker et rassembler toutes les archives LGBT collectées auprès d’associations et de particuliers volontaires.

    - à moyen terme un lieu parisien où pourra s’établir un véritable centre d’archives et de documentation LGBT de dimension nationale, co-élaboré avec toutes les associations intéressées. »

    L’auteur de ce vœu est David Belliard, conseiller de Paris et co-président du groupe des élus écologistes de Paris, mais aussi journaliste et par ailleurs lui-même militant homosexuel et membre de l’Association des Journalistes LGBT (AJL).

    Un tel projet avait déjà été évoqué par Bertrand Delanoë lors de son premier mandat comme maire de Paris. La mission avait alors été confiée à  Jean Le Bitoux,  militant homosexuel et défenseur de la pédophilie, individu aujourd’hui honoré par un square portant son nom !

    http://www.medias-presse.info/les-verts-veulent-creer-un-centre-darchives-lgbt-aux-frais-du-contribuable/20527

  • Vers une nouvelle crise économique et financière ?

    La crise du rouble dépasse les seules frontières de la Russie. Quel est le rôle des Etats-Unis et quelles conséquences pour la France ? Eléments de réponse :

    " Le risque est désormais bien réel : la Russie est au bord du krach financier. Mardi 16 décembre, le rouble a encore perdu 20% de sa valeur et la bourse de Moscou a chuté de 17% (...)  

    La banque centrale a relevé son principal taux d’intérêt à 17% avec pour objectif de freiner la chute de la devise. Face à la baisse des prix du pétrole et de la situation tendue en Ukraine, les investisseurs vendent leurs roubles pour acheter du dollar. Relever les taux était censé relancer l’intérêt pour la devise russe en la rendant plus rémunératrice. Mais qui dit hausse de taux, dit aussi ralentissement économique à terme : les investissements deviennent plus chers et la consommation s'en ressent.

    La banque centrale croyait bien faire mais les investisseurs l’ont vu autrement… à moins que d’autres raisons n’expliquent leur attitude. Sans tomber dans la théorie du complot, certains observateurs n’hésitent plus à avancer l’idée d’une possible action concertée et directement pilotée par Washington pour mettre Vladimir Poutine à genoux. Les sanctions internationales décidées contre Moscou après l'annexion de la Crimée n’ont pas eu d’effets ? Qu’à cela ne tienne, passons à l’étape suivante : utilisons le rouble - déjà fragilisé par la baisse des cours du pétrole - comme arme de destruction massive pour faire entendre raison au Maître du Kremlin. Complice des Etats-Unis dans cette aventure : les acteurs financiers anglo-saxons basés, non pas à Moscou, mais à Londres et New-York.

    Quel intérêt auraient-ils à agir de la sorte ? Il y a les raisons géopolitiques et, surtout, commerciales. Le club des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine) sont aux abonnés absents vis à vis des Etats-Unis. Ces pays essaient de trouver la parade pour remplacer le dollar comme monnaie d’échange. Moscou essaie de mettre au point avec la Chine des compensations directes en yuan et en rouble pour contourner le billet vert.Cela ne plait pas à Washington... Barack Obama voit rouge. Le rouble – et par extension la Russie tout entière dont les entreprises et la population sont pénalisés par la crise – subirait-il l’hypertrophie de l’égo américain ? La question est posée. N'oublions pas que les Etats-Unis viennent de se voir dépasser par la Chine en tant que première puissance économique mondiale. La vengeance est un plat qui se mange froid (...)

    Cette crise sans précédent surgit à Moscou alors que la situation de l'Europe, en croissance zéro, est elle-même source de vives inquiétudes sur les marchés. Quelles conséquences immédiates ? L'Allemagne, premier partenaire européen des Russes, sera directement impactée. La France exporte de l'ordre de 7 à 8 milliards d'euros vers la Russie et importe près de 10 milliards de produits, principalement pétroliers et gaziers. Notre industrie agroalimentaire a toutes les chances de souffrir. Quant à nos établissements bancaires, leurs engagements se chiffrent en dizaines de milliards."

    Philippe Carhon

  • Pour la première fois depuis 1996, les salaires des Français ont baissé en 2012

    Les salaires des Français ont baissé en 2012 de 0,40 % en prenant en compte l’inflation. Un tel résultat n’est que la conséquence des choix économiques catastrophiques de l’actuel gouvernement, choix eux-mêmes complétement subordonnés à l’union européenne et autres officines mondialistes. Autrement dit, s’il y avait l’UMP au pouvoir, on aurait à peu près les mêmes résultats, et cela durera aussi longtemps (et s’aggravera) tant que nos élus feront allégeance au mondialisme…

    Il faut du reste être bien conscient que l’on parle ici de salaires versés par les entreprises, et non du revenu disponible des ménages, c’est à dire sans prendre en compte les fortes hausses d’impôts de ces dernières années. A titre d’exemple, en 2013 ceux-ci ont augmenté de 22 milliards, et que déjà une hausse de plus de 6 milliards est prévue pour 2015. Autrement dit, le pouvoir d’achat des Français est en chute libre, sans pour autant qu’un seul des problèmes réels que connaît la France ne soit réglé. A titre d’exemple, hier encore, les media expliquaient que le système de retraite n’était pas viable et qu’il fallait retarder l’âge de départ… Ici encore, nous subissons les choix mondialistes, et ses mensonges éhontés : Ainsi, nous expliquait-on, l’immigration devait sauver les régimes de retraite… L’immigration a explosé, mais pas les cotisations. Quand donc, tous ces menteurs qui ruinent la France, rendront-ils des comptes ?

    http://www.contre-info.com/

  • Dany-Robert Dufour : “Le délire occidental”, un essai philosophique qui dynamite le libéralisme et ses avatars

    “La mise en coupe réglée du monde par l’hyperclasse autrement dit par l’hyperbourgeoisie financière, transfrontière et postmoderne, hédoniste et déculturée, axée sur la prédation rapide et systématique.” “La Terre, exploitée à outrance par les activités humaines de plus en plus puissantes et aveugles, réagit comme un corps global atteint en ses équilibres fondamentaux…”

    Le résistible désenchantement…

    Le monde contemporain a besoin de dynamiteurs. Obstiné, Dany-Robert Dufour est de ceux-là, qui lancent depuis longtemps des alertes. Ses essais ont toujours eu la sonorité du tocsin et la vertu de l’aiguillon.

    Pourtant, tout est parti d’une bonne intention, repérée au XVIIème siècle par le philosophe-démolisseur, chez René Descartes et Francis Bacon: “l’exploitation totale et méthodique” de la nature afin de nous en rendre “maîtres et possesseurs”.

    L’origine du délire.

    Mais ce “programme commun” a abouti à une folie qui nous laisse aliénés au travail mais sans œuvre ou chômeur, distraits mais sans loisir, sexuels mais sans amour, à l’extrémité d’une chaîne de prothèses numériques qui autorise toutes les solitudes onanistes.

    Ceci pour faire court et en passant par Marx, Freud, Arendt, Gramsci et la “subordination résignée”, Weil et la “docilité de bête de somme” ressentie quand elle était à l’usine. Taylor le “maniaque du chronomètre”, Ford et Monsieur Toyota viennent eux incarner la phénoménale capacité du capitalisme à l’adaptation et à la régénération dans l’ultralibéralisme. La démonstration du dévoiement, commencé tôt dans le monde grec, des valeurs qui inspirent ces trois domaines (travail-loisir-amour) est imparable. Quand Dany-Robert Dufour expose l’ambivalence, dont nous ne sommes jamais sortis, de la philosophie à l’égard du travail, ce “refoulé du logos”. Elle le dégrade ou le valorise. Il est “l’affaire d’une classe d’hommes… assujettis, accaparés par des tâches servant à la production de biens et de services pour que d’autres, les philosophes, soient libres d’occuper tout leur temps à produire des œuvres de pensée.” Aux uns la grammaire, la musique, l’œuvre de civilisation.

    Aujourd’hui, la mondialisation et la configuration ou la reconfiguration du monde pour toujours plus de rente ou de retraites-chapeau. Aux autres, la mécanique répétitive des corps chez l’esclave ou, malgré l’acquis social, chez l’ouvrier de la chaîne; le réflexe pulsionnel chez le consommateur.

    Dans ce récit foisonnant,  l’auteur insiste sur la “clairvoyance tragique” de Günther Anders (élève de Heidegger et mari de Arendt) qui décrypte les révolutions industrielles et la place des machines qui “ont en quelque sorte pris le pouvoir –ce qui entraîne une obsolescence de l’homme… sa transformation radicale selon les normes de la technique.“

    Dany-Robert Dufour note qu’à “l’extorsion classique de la plus-value s’est donc ajoutée l’extorsion du consentement… dans un modèle cybernétique dont le seul objectif est de soumettre le plus grand nombre d’humains à des algorithmes qui promettent le bonheur à tous.” Le politique ne fait plus qu’”accompagner” les changements dictés par le capitalisme et ce tropisme a gagné toutes les sphères de l’activité humaine.

    Une histoire de cerveau limbique.           

    Ainsi, “la transformation du temps de loisir en temps de consommation est au cœur de la reconfiguration du capitalisme après la crise de 29” qui a rétrocédé une part de la jouissance mais a transformé ce temps pris à la production en logique de supermarché.

    Quant au sexe, on concèdera à l’auteur que la pornographie est plus marchande et archaïque que l’érotisme et prétexte une libération du schéma judéo-chrétien. Dany-Robert Dufour s’appuie alors sur les travaux de Françoise Héritier sur la différence sexuée qui permet au tréfonds de l’esprit humain de fonder l’identique et le différent. Il estime qu’il y a “une limite du fantasme à signifier” quand “la technique qui n’est pas inoffensive” -la PMA en est une- “laisse penser aux individus qu’ils peuvent ignorer la nature… Si nous voulons préserver l’amour, il faut échapper aux deux mensonges contemporains inverses: “il n’y a que le sexe”, comme le soutiennent en général les adeptes des religions classiques et “Il n’y a que le genre”, comme le disent les apôtres post-modernes. La seule solution est de nouer les deux dimensions, celle du sexe et celle du genre, celle du réel du corps à celles de l’imaginaire et du symbolique  inhérents à notre parole… ” Le discours ne peut donc déterminer le sexe réel, ajoute Dufour, qui pose que la “sexion” précède et permet la parole. D’où la nécessité de distinguer la filiation et la procréation pour pallier “le tourment de l’origine”.

    Cet éreintement pluriel de tous les discours dominants se lit comme un polar et la résolution de l’énigme passe chez Dufour par un bon sens philosophique qui cesserait de cantonner le rapport de l’homme à la Terre à “une relation purement technologique” en y réintroduisant “les dimensions sensible, sociale, esthétique, imaginaire et symbolique car l’homme, ce néotène, fait partie de son milieu, et, s’il le détruit, il se détruit avec.”

    Le délire occidental et ses effets actuels dans la vie quotidienne : travail, loisir, amour.

    Dany-Robert Dufour

    Les Liens qui Libèrent

    Culturebox

    http://fortune.fdesouche.com/363893-dany-robert-dufour-le-delire-occidental-un-essai-philosophique-qui-dynamite-le-liberalisme-et-ses-avatars#more-363893

  • Grande-Bretagne : 95 millions de livres pour indemniser des naissances « non prévues »

    Un exemple de l’extrême pression qui pèse sur les médecins et les services médicaux pour proposer des tests eugénistes et des moyens de contraceptions sans erreur possible vient de faire surface en Grande-Bretagne. Le Service de santé publique vient de révéler qu’il avait déboursé plus de 95 millions de livres dans 104 cas de grossesses « non prévues » ces dix dernières années et que 60 cas restent pour l’instant en suspens.

    Naissance non prévue et handicap

    La plupart des indemnisations concernent des parents qui ont donné naissance à des enfants handicapés à cause de l’incapacité du médecin à déceler l’anomalie…

    Mais 40 cas concernent des enfants en parfaite santé : 6 après un « avortement raté », 24 après une « stérilisation défectueuse », 8 après « un implant contraceptif défectueux », 1 après un « mauvais diagnostique de grossesse » et un autre à cause de « conseils sur la fertilité imprécis »…

    La presse a révélé l’un de ces exemples, celui de Katie Kelly-Ince, qui a reçu 11.000 livres depuis la naissance de sa petite fille de 4 ans, en parfaite santé.

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  • L’Allemagne et les USA unis pour la conquête du monde; jusqu’à la guerre totale ?

    Le point de vue d’un sociologue universitaire américain sur la stratégie conquérante de l’alliance « Allemagne / USA », depuis la chute de l’empire soviétique en 1991, jusqu’au blocus économique et armé d’aujourd’hui contre la Russie. 

    La plupart des dirigeants des États de l’Union Européenne, ont perdu toute conscience nationale,  toute notion de bien commun national et ne travaillent plus qu’à l’édification du nouvel ordre mondial atlantiste, à la remorque des banques et des multinationales, pour un monde unipolaire sans Dieu. C’est ce qui explique que les dirigeants de l’UE se soient placés sans regimber sous la tutelle des USA pour le monde, et de l’Allemagne pour l’Europe, aux détriments des peuples dont ils ont la responsabilité.

    L’intérêt de l’article ci-dessous est de faire un survol très éclairant des événements, (même s’il un  peu trop orienté à gauche), qui de la chute de l’Empire soviétique à l’investissement par l’OTAN de l’Ukraine, mettent en exergue les volontés conjointes impérialistes (ou expansionnistes) de l’Allemagne alliée  aux USA dés l’unification (consentie par l’URSS), des deux Allemagnes.

    La séparation en deux de l’Allemagne, intervenue suite à la Seconde guerre mondiale, était destinée à prévenir toute nouvelle volonté hégémonique de l’Allemagne. Pourtant l’Allemagne est présentée comme victime de cette division– L’Allemagne n’étant plus le pays vaincu de la Seconde guerre mondiale mais le pays victime du pays vainqueur: l’URSS. Rappelons que 60 soldats soviétiques sont morts pour un soldat américain au cours de la Seconde guerre mondiale. Ce qui ramène la victoire de l’un et de l’autre à sa plus juste dimension. Ceci même si le régime communiste était tout aussi détestable que le régime nazi, leur victoire (aux Russes), leur a coûté cher et sans eux les Américains n’auraient jamais gagné.

    Cet article démontre aussi l’argument constant de l’Allemagne et des USA: « une menace russe », pour justifier leur impérialisme.

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  • Les chiens de Nicolas Sarközy ont dévoré le mobilier national

    Le dicton « Tel maître, tel chien » se vérifie-t-il encore ?

    À l’Élysée, les chiens de Nicolas Sarközy n’ont pas laissé que de bons souvenirs. C’est ce que révèle Mediapart dans un article qui s’appuie sur les révélations d’employés du Mobilier national, l’institution héritière du Garde-meubles royal.
    Les canidés de l’ancien chef de l’État se sont particulièrement attaqués aux meubles du salon d’argent, révèle le site. Cette pièce inestimable est connue pour ses meubles dorés à l’or blanc et couverts d’étoffes. C’est par exemple là que Napoléon a dicté son abdication en 1815.

    Les chiens ont ainsi aiguisé leurs crocs sur les accoudoirs des fauteuils, connus pour leurs fameux becs de cygne. Résultat : plusieurs corps de métier sont intervenus pour restaurer le mobilier. « D’après un devis, la réfection des dorures a été sous-traitée à un artisan parisien pour plus de 6 600 euros. L’achat de galons, à lui seul, a coûté plusieurs milliers d’euros. Sans compter les soieries et les heures de travail des ouvriers du Mobilier », poursuit l’article.

    Ce n’est pas la première fois que du mobilier d’État est laissé détérioré après le passage de Sarközy.
    Lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, un canapé avait été retrouvé dans un piteux état : imbibé de poils et d’urine attribués aux chiens du président…

    http://www.contre-info.com/