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élections - Page 548

  • Qui a financé la campagne de François Hollande ?

    Lu dans L'Express :

    "En examinant les comptes de François Hollande pour l'élection présidentielle, les membres de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) sont restés pantois devant la faiblesse des informations fournies. Après l'élection de mai 2012, ils ont donc écrit - ils l'ont également fait pour d'autres candidats - au trésorier de la campagne, Jean-Jacques Augier, pour lui réclamer pas moins de 450 justificatifs(contrats, devis, factures) supplémentaires, concernant des frais de déplacements, de restauration, de matériel de propagande, de conseil en image. C'est ce qu'il ressort d'un échange de courriers jusqu'alors confidentiel - une décision du Conseil d'Etat vient de rendre ces documents consultables."

    APour rappel, Jean-Jacques Augier, trésorier de campagne du candidat Hollande :

    • n'est pas un élu du PS
    • est un homme d'affaires qui a investi aux Caïmans
    • est propriétaire du magazine "Têtu"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • De quoi les partis politiques français sont-ils le nom ?

    Nous avons l'habitude de cartographier l'espace politique français en y positionnant nos principaux partis. Et la plupart du temps, nous nous référons pour cela, inconsciemment, à l'imaginaire associé à ces partis. Vues sous cet angle, les choses paraissent simples.

    Des noms comme "Nouveau Parti Anticapitaliste", "Lutte Ouvrière" ou "Parti Communiste Français" évoquent les grandes luttes de classes du passé, quand un prolétariat héroïque affrontait une bourgeoisie conservatrice. Ces noms sonnent comme le célébrissime premier couplet de l'Internationale: "Debout, les damnés de la terre! Debout, les forçats de la faim!".

    "Parti de Gauche" et "Parti Socialiste" réveillent plutôt la nostalgie des Trente Glorieuses. Ces noms résonnent comme l'hymne mitterrandien des années 70: "Ne croyons plus aux lendemains qui chantent, changeons la vie ici et maintenant!". En arrière-plan se profile le lointain souvenir de la Section Française de l'Internationale Ouvrière, de Léon Blum et d'une alliance de classe, bénie par l'instituteur, entre employés et petits fonctionnaires.

    La droite française n'arrête pas de changer de nom. Maintenant, elle s'appelle les "Républicains". Nous avons désormais un grand parti français dont l'imaginaire renvoie à des références états-uniennes. Un parti formé pendant un épisode de "Dallas" et calibré comme un blockbuster hollywoodien. "Saving President Sarko", tel est le nom du film. C'est assez ridicule.

    Depuis quatre décennies, les lettres "F" et "N" sont associées à un logo calqué sur celui du MSI, un parti fasciste italien. Tous les vaincus du XXe siècle français se sont ralliés à cet étendard: les épurés de 1945, les victimes des guerres de décolonisation, une partie des milieux catholiques traditionnalistes. Le FN en a retiré une image sulfureuse.

    Tous ces imaginaires partisans n'ont rien à voir avec la réalité. Notre gauche radicale n'est pas ouvrière. Le Parti Socialiste n'est plus vraiment le parti des enseignants et des employés. Les "Républicains" n'incarnent pas le rêve américain — à vrai dire, ils ne font rêver personne. Et le FN n'a plus grand-chose à voir avec ses origines fascisantes.

    Ramener nos partis politiques aux imaginaires qu'on leur associe, c'est fondamentalement se tromper d'époque. Ces imaginaires trouvent leur source dans des luttes de classes du passé, qui ne sont pas les luttes de classes contemporaines. Ils s'organisent autour de rêves que plus grand-monde ne partage, de souvenirs qui s'estompent et de rancunes presque oubliées. On voudrait maintenir l'illusion que nos principales forces politiques sont dans le monde actuel ce qu'elles furent dans un monde disparu. Cela n'a pas de sens. Nos partis ne sont pas ce qu'ils furent.

    Pour commencer, ce ne sont plus vraiment des organisations de masse. A peine 1 % des Français militent réellement. Du coup, ce que nous appelons un parti politique aujourd'hui n'est pas ce qui portait ce nom autrefois. Pendant les deux premiers tiers du XX° siècle, les partis politiques reposaient sur leurs militants. Désormais, ceux-ci en sont souvent réduits à faire de la figuration dans une mise en scène étudiée pour la télévision. En réalité, l'agora française est presque vide. C'est une tombe glaciale, que les médias réchauffent d'un simulacre de vie avec la complicité de partis politiques fantômes.

    Sauf aux marges, la politique n'est plus l'affaire que de ceux qui en vivent. Le PS est à la pointe de cette évolution. Un militant socialiste sur deux est un élu. L'autre est souvent un employé municipal. Le PS est une machine à prendre des places et à se les partager. Les autres partis politiques essayent manifestement de l'imiter.

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  • Juppé-Sarkozy: et si le match de la primaire pour 2017 était en train de basculer?

    Ils ne doivent pas être mécontents que l'on tourne la page grecque. Car c'est peu dire que ni Alain Juppé ni Nicolas Sarkozy n'ont particulièrement brillé au cours de cette séquence ouverte par l'annonce du référendum à Athènes. Durant quinze jours, les deux rivaux potentiels pour la primaire de 2016 ont multiplié les changements de discours, ce qui a considérablement nui à la lisibilité de leur position.

    Au lendemain du "non" grec, Alain Juppé s'empresse de réagir. Sur son blog, le maire de Bordeaux estime qu'il faut aider la Grèce à sortir "sans drame" de la zone euro "si c'est son souhait", alors qu'il disait quelques jours plus tôt son espérance que "la Grèce reste avec nous". Et après la signature de l'accord à Bruxelles, il se félicite du dénouement de la crise, donnant l'impression de ne pas avoir de conviction forte.

    Si l'on attend toujours la réaction officielle de Nicolas Sarkozy à l'accord, lui non plus n'a pas été exempt de tout revirement. La semaine précédant le scrutin, il use d'un ton très dur au cours d'une interview au Monde pour dénoncer Alexis Tsipras et considérer que la Grèce s'est auto-suspendue de la zone euro. Puis après la victoire du non, il appelle à une nouvelle recherche de compromis, rejoignant ainsi la position de François Hollande et Manuel Valls. 

    Pour ne rien arranger à la situation de Nicolas Sarkozy, son parti s'est largement divisé lors du vote au Parlement français; plus de 70 députés se sont abstenus ou ont voté contre. Le sujet européen apportait une nouvelle confirmation que l'ancien chef de l'Etat ne parvenait pas à faire taire les divergences dans son propre camp; dans le même temps des critiques ont suivi son soutien à une pétition très conservatrice sur les églises de France. Résultat, il ne fait plus l'unanimité, y compris au coeur de son électorat de mai 2012.

    En duel, Juppé n'a jamais été aussi proche de Sarkozy

    Cette semaine, un nouveau sondage est venu confirmer une tendance à l'oeuvre depuis que Nicolas Sarkozy a replongé dans l'arène. Sa popularité s'érode au profit de son ancien ministre des Affaires étrangères. Dans le baromètre Ifop pour Paris Match et Sud Radio, Alain Juppé est, comme depuis longtemps, la personnalité politique préférée des Français. Il recueille 70% d'opinions positives quand l'ancien chef de l'Etat n'est qu'à 40%. "C'est le reflet de sa popularité supérieur au centre et dans une partie de l'électorat de gauche", précise au HuffPost Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop.

    Mais le principal enseignement est que l'ex-Premier ministre creuse particulièrement l'écart auprès des sympathisants Les Républicains avec 87% de bonnes opinions contre 81% à Nicolas Sarkozy. Résultat, en duel, l'écart n'a jamais été aussi maigre en faveur de l'ex-Président. Alors qu'il était largement le préféré en février (62% contre 38), le voilà désormais à 52/48. Ce résultat qui est dans la marge d'erreur démontre que Nicolas Sarkozy est désormais "challengé" dans le coeur de cible de la primaire. "Cela ne fait que confirmer que son retour est raté", raille un élu de l'opposition.

    Alexandre Boudet

    source : huffingtonpost.fr :lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFZFFkFEyUyCCsqMG.shtml

  • Marion Maréchal-Le Pen : «La France meurt d'une vie politique sclérosée»

    Candidate aux élections régionales en Paca, Marion Maréchal-Le Pen confie ses objectifs et ses axes de campagne au Figaro. Elle prévoit un scrutin de décembre «très serré» mais veut miser sur le renouvellement politique pour l'emporter. Entretien.

    Erreur

    LE FIGARO. - Vous proposez l'alternance dans une région Paca qui affiche dix-sept ans de gouvernance socialiste, comme en Ile-de-France...
    Si ça passe la majorité, cela risque de devenir désagréable!
    Mais croyez-vous à la possibilité d'une rupture?

    Je le souhaite. Les habitants décideront. Cela dépendra grandement de la qualité de la campagne. Christian Estrosi a un avantage sur moi: il est capable de dire tout et son contraire. Il nous faudra dénoncer cette imposture, rappeler le bilan de la gauche et ne pas nous laisser enfermer dans un duel entre Estrosi et nous. Ce n'est pas le sujet. Nous ne tomberons pas dans le jeu de la surenchère à droite. Si je suis une femme de droite et si j'ai des convictions, je ne suis pas obligée d'en faire des tonnes en devenant une caricature. De l'autre côté, il y aura la gauche marketing et ses alliés écolo-communistes en position de chantage permanent. Je compte porter un discours économique et social en m'affichant comme un point d'équilibre. Mais nous sommes d'abord les adversaires de la gauche. Nous voulons sortir les sortants.
    Le dernier sondage Ifop-Fiducial vous a placée en tête au premier tour mais laisse envisager un second tour plus serré. Quelle est votre analyse?
    La campagne n'ayant même pas commencé, ce sondage est très bon. Surgir en tête au premier tour est un signal très fort. J'en suis d'autant plus heureuse, que cette mesure ne tient pas compte, au second tour, de la dynamique du premier tour, alors que cela est un élément extrêmement important, voire parfois décisif. Ce qui est sûr, sans être une surprise, c'est que ce scrutin va se jouer à très peu.
    Dans la bataille régionale en Paca, trente quatre années vous séparent de votre adversaire de droite, Christian Estrosi. Votre jeunesse est-elle un atout ou une faiblesse pour prendre la tête d'un exécutif régional?
    Pour être très claire, je ne fais pas de la jeunesse un argument de campagne. Quand je parle de génération, je ne parle pas tellement d'âge. Je pense surtout à des personnes libres. On reproche souvent au Front national son inexpérience politique mais je crois que la critique est infondée. D'abord parce que nos gestions municipales démontrent tout à fait l'inverse et, de surcroît, notre liberté est une force indéniable. Nous, nous ne sommes tenus par aucun arrangement passé. Nous ne devons rien à personne. Et si nous arrivons au pouvoir dans cette région, nous serons libres de pouvoir mener une gestion saine sans être tenus par des années de coopérations, parfois contre nature, entre socialistes et UMP. Nous avançons aussi avec des candidats de bon sens. Beaucoup, comme le sénateur-maire Stéphane Ravier, ont longtemps travaillé dans le secteur privé comme salariés. En ce sens, ils ne sont pas des professionnels de la politique et n'ont pas de leçons à recevoir. Incarner le renouvellement est un atout.
    Vos adversaires ne seront-ils pas tentés de présenter votre âge, 25 ans, comme une fragilité?

    C'est à double tranchant. Je pense que la France meurt de cette vie politique sclérosée et de l'incrustation d'élus inamovibles. Je ne doute pas que l'intégralité de la campagne de messieurs Estrosi (LR) et Castaner (PS) sera concentrée sur les attaques habituelles contre le prétendu extrémisme mais aussi, et surtout, sur l'inexpérience de la jeunesse. Je n'ai aucun complexe sur le sujet et je suis parfaitement consciente de mes limites mais je crois sincèrement qu'un homme politique n'est pas omniscient. Sa qualité se mesure surtout à sa capacité à s'entourer. Et sur ce point, de nombreuses compétences seront à mes côtés demain pour mener à bien une mission. Ensuite, je veux bien recevoir des leçons de M. Estrosi mais j'ai un peu envie de rigoler quand j'observe son bilan à la mairie de Nice, à la métropole et au Conseil général. Il est bien d'avoir vingt ans de vie politique derrière soi mais si c'est pour avoir vingt ans de bilans catastrophiques... J'avais d'ailleurs avoué que je craignais plus Eric Ciotti que Christian Estrosi.
    Quels seront vos axes de campagne?
    Nos cellules sont au travail et notre projet sera abouti en septembre. Il ne sert à rien de partir trop vite ou de s'agiter dans tous les sens. Ces dossiers sont assez techniques et nécessitent du temps pour proposer un projet crédible. Cela dit, le développement économique, compétence forte de la région, sera un axe principal. Il faut revoir entièrement les mécanismes d'aide existants. Ils sont autant de saupoudrages inefficaces qu'il faudra davantage cibler. Je ne vais pas mentir aux gens en promettant des emplois mais je veux faire de la région un véritable partenaire qui leur permettra de les créer. Même si l'expression est un peu désuète, j'ai également l'intention de proposer une gestion en «bon père de famille».
    Certains modèles de gestion des collectivités vous inspirent-ils?
    Le mérite que nous pouvons accorder aux municipalités frontistes est de ne pas avoir augmenté les impôts en faisant des choix. Ces choix n'étaient pas évidents mais cet impératif devra nous animer.
    Les élections régionales seront-elles une occasion de rééquilibrer la ligne économique du Front national?
    Oui, c'est l'occasion d'être audible dans un domaine où on l'est peut-être un peu moins. Nous pourrions aller un peu plus loin sur le plan local pour dénoncer les carences de la politique gouvernementale en la matière. Nous ferons des propositions pour les entreprises, le tourisme et l'industrie.
    Certains militants de gauche ont prévenu, comme ils l'ont dit récemment à Vergèze dans le Gard, qu'ils entreraient en résistance contre le FN. Qu'en pensez-vous?
    Ces gens ne représentent rien, ni personne. La plupart du temps, ils sont issus de syndicats financés par l'argent public. Ce sont des professionnels du syndicalisme en totale déconnexion avec la population. Pour des gens qui donnent des leçons de république à longueur de journée, je trouve leur attitude contre nos élus scandaleuse. Mais leur agitation est à la mesure de leur inquiétude. Ils sont inquiets parce qu'ils se rendent compte que les Français sont de plus en plus convaincus par nos propositions. Tout cela leur échappant, ils deviennent agressifs.
    La réaction des frontistes à leur égard est-elle en train de changer?
    Nous n'avons rien à gagner en étant aussi agressifs qu'eux. En général, leur comportement est assez mal perçu par la population. Nous avons intérêt à prendre de la hauteur en s'en amusant. Il ne s'agit pas de s'aplatir ou de tout accepter, mais prendre du recul et répondre avec humour me semble plus intéressant.

    SourceLe Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFZkppyFpGErqiZtH.shtml

  • Marion Maréchal-Le Pen prête à s’allier à l’ancien leader du bloc identitaire Philippe Vardon

    Voilà qui risque de ne pas plaire à la présidente du Front National, Marine Le Pen, si soucieuse de respectabilité : sa nièce et tête de liste en PACA pour les régionales, Marion Maréchal-Le Pen, envisage de s’allier avec Philippe Vardon, ancien leader niçois du bloc identitaire.

    Vardon campe sur une ligne dure, aux antipodes de celle de Florian Philippot ou de Gilbert Collard. Farouchement hostile à l’Islam et au Gaullisme, il est d’une école politique et historique que certains honnissent et parfois accusé d’apprécier Maurras. Le président de Nissa Rebela est surtout d’une génération qui échappe à ces stéréotypes.

    Si Marion Maréchal-Le Pen fait alliance avec Philippe Vardon elle se montrera réellement capable de passer outre les injonctions partisanes et gauchisantes de Marine Le Pen pour construire une équipe en mesure de gagner sans renier une base militante qui a construite le FN.

    http://www.medias-presse.info/marion-marechal-le-pen-prete-a-sallier-a-lancien-leader-du-bloc-identitaire-philippe-vardon/35130

  • Hervé Juvin : «Le malheur identitaire est plus grave que le malheur économique»

    Contre l'uniformisation progressive du monde par le droit et le marché, Hervé Juvin défend une «écologie des civilisations». Pour lui, la diversité des identités est seule garante de la paix. 
    Hervé Juvin est un écrivain et essayiste français. Il poursuit un travail de réflexion sur la transformation violente de notre condition humaine qui, selon lui, caractérise ce début de XXIè siècle. Il est par ailleurs associé d'Eurogroup Consulting. Son dernier livre La grande séparation, pour une écologie des civilisations a été publié aux éditions Gallimard (Le Débat, 2014).
    Figarovox : Vous défendez une «écologie des civilisations». Il faudrait donc protéger la diversité des peuples comme on assure la protection des espèces menacées ? N'est-ce pas artificiel ? 
    De plus en plus de voix s'élèvent pour défendre la biodiversité végétale et animale au nom d'un principe essentiel: quand on supprime des espèces, pour ne plus cultiver que la variété qui vous semble la plus performante, on s'expose au risque de la voire disparaitre. C'est la diversité qui fait la survie. Si on réduit cette diversité, on s'expose au risque de la disparition de l'espèce. Je ne vois pas pourquoi on n'aurait pas la même réflexion au sujet de la diversité des espèces humaines.
    Peut-être parce que les humains ne sont pas des plantes, et que distinguer entre différentes espèces humaines conduit au biologisme le plus douteux… 
    Je ne suis pas essentialiste ni racialiste. Je crois que les tribus, les sociétés, les civilisations, peuvent évoluer. Et elles évoluent, même celles que l'on disait «primitives» ; mais elles mettent le temps. Elles ont aussi parfaitement le droit de conserver leurs modes de vies. Mais ce qui est propre à notre époque, c'est qu'on oblige l'évolution de force, par le haut, au nom de l'irréductible marche en avant du «Progrès», et non pas par une évolution spontanée. J'ai eu la chance de pouvoir fréquenter des sociétés qui, tout en restant en marge de l'économie monétaire telle que nous la connaissons, vivent dans un parfait équilibre et une harmonie avec leur environnement. Au nom de quoi les ferait-on basculer brutalement dans un modèle qui ruine leurs structures sociales, leur insuffler des rêves de 4x4, d'air conditionné et de grands écrans ? 
    La culture met du temps. Est-ce un drame si tous les Français parlent anglais dans un siècle ? Je ne sais pas. Ce qui est un drame en revanche, c'est d'obliger des salariés français à Paris aujourd'hui dans les grandes entreprises à parler anglais. C'est accepter la colonisation anglo-américaine. Ce qui est grave, c'est le rapport du conseiller d'Etat Tuot qui demande aux Français de s'adapter aux nouveaux venus. Partout dans le monde c'est à celui qui rentre dans une maison de s'adapter aux mœurs de cette maison! Je suis personnellement opposé au port du voile dans l'espace public français, mais pas une minute je n'imaginerais exiger d'une femme qu'elle circule non voilée en Iran ! De la même manière je dénie tout droit à l'Arabie saoudite et à l'Iran de se mêler de la manière dont on s'habille en France ! 
    Le multiculturalisme est-il forcément une illusion dangereuse qui conduit à la violence ? 
    Pierre-André Taguieff a montré récemment que le multiculturalisme, présenté comme le modèle obligatoire de toute société - de manière assez agressive par les Américains - peut aussi engendrer la violence. Regardez les taux de criminalité au Brésil, société multiculturelle par excellence. Idem pour l'Afrique, première zone au monde pour l'immigration intérieure : 100 à 180 millions d'Africains vivent hors de leur pays natal, expulsés par la guerre, la misère, la nécessité de trouver un travail. Résultat : l'Afrique est un des continents les plus violents au monde. Regardez ce qui se passe au Liban ! Les sociétés multiculturelles sont les plus violentes au monde.
    A l'occasion du Mondial de foot, on a pu assister en France à des manifestations d'appartenance de la part d'Algériens français, ce qui a été très mal vécu par les «indigènes»…Que vous inspire cette situation française ? 
    Que des gens défilent avec le drapeau algérien par fierté de la victoire, c'est parfaitement compréhensible, mais la casse et la délinquance sont inexcusables.Il y a eu des bâtiments publics où des drapeaux français ont été remplacés par des drapeaux algériens.
    La solution n'est pas de supprimer la double nationalité, question complexe dont toute solution brutale créerait des drames familiaux et des déchirements personnels terribles - et serait inapplicable. N'oublions pas que l'Algérie, c'était quatre départements français ! Le problème est ailleurs ; comment rendre plus attractive «l'identité de la France», sinon en reparlant de puissance et d'indépendance ? Depuis des décennies, aucun parti de gouvernement n'ose parler de l'identité de la France, des frontières de l'Europe, du fait que s'il y a des gens qui peuvent légitimement aspirer à devenir français ou européens, il y a aussi des gens qui n'ont pas leur place en Europe. Pour le général de Gaulle, Léon Blum et Jaurès, le mot «français» avait un sens. Aussi bien la gauche que la droite ont fait l'impasse sur ce sujet.
    Très clairement je comprends des affirmations identitaires choquantes comme celles des algériens français ou de l'islam : si on a un islam conquérant en France, que des jeunes français et de jeunes françaises se convertissent à l'islam radical, que des jeunes des cités sortent dans la rue avec des drapeaux algériens,c'est parce que ce sont les seuls vecteurs d'affirmation collective face à la faiblesse identitaire des affirmations chrétiennes et françaises. Je rapporte dans mon livre cette anecdote : une jeune fille de 12 ans, interpellée par les conversions de ses camarades d'école qui choisissent le voile, demande à sa mère «Et nous, nous sommes quoi ?» La mère, cadre supérieure d'une entreprise bancaire lui répond, spontanément : «Nous, nous ne sommes rien», voulant dire par là qu'elles étaient laïques, ne dépendant d'aucune religion, libres. Mais ce rien est significatif. La nature a horreur du vide. Et l'Islam est une réponse forte à cette souffrance identitaire qui nous hante.
    Un nombre significatif de français se sentent «exilés de l'intérieur», ont le sentiment que leur identité même est en jeu. Or le malheur identitaire est plus grave que le malheur économique. Beaucoup de peuples vivent dans une relative pauvreté, mais à partir du moment où il existe une forte fierté nationale et une forte identité collective, ces peuples vivent bien.
    Par exemple ? 
    La Russie. On peut dire ce qu'on veut du président Poutine, reste qu'il a des taux de popularité à faire pâlir d'envie la plupart des dirigeants occidentaux : si il y avait une élection aujourd'hui il serait élu par 80 % des Russes! Il a su restaurer la fierté patriotique et les Russes lui en sont très reconnaissants ! L'homme le plus détesté de Russie, c'est Gorbatchev, qui a bradé l'empire, et la personne la plus respectée, c'est Staline… De quoi réfléchir sur la permanence de l'aspiration à la puissance et la liberté des peuples !
    Certes, mais Poutine a surtout sorti la Russie de 10 années de désastre économique et su renouer avec la croissance… Ne sous-estimez-vous pas le facteur économique, et notamment l'impact de la crise économique en Europe ? 
    Je ne sous-estime pas le facteur économique, je crois au contraire que l'ultra-libéralisme économique est un facteur décisif de destruction des structures sociales. Depuis les années 90, on va vers une paupérisation de la classe moyenne, et le marché du travail internationalisé est en train de casser les situations protégées, la concurrence internationale se traduisant par une baisse des rémunérations. Nous ne sommes qu'au début de ce nivellement par le bas. Jusqu'où ira-t-il ? Pas jusqu'à l'alignement des salaires de l'ouvrier français sur l'ouvrier indien: les peuples ne se laisseront pas faire. Nous sommes en train de vivre un retour de l'esclavage pensé et organisé par le grand capital (expression qui peut paraitre désuète mais qui est toujours appropriée). Le capitalisme financier aspire à faire des hommes des marchandises comme les autres, sans revenu minimum ni protection sociale.
    L'immigration de masse servirait donc les intérêts du capitalisme… 
    L'ultra-libéralisme a besoin de l'immigration. Le capitalisme mondialisé est favorable à la libre circulation des capitaux, des biens et services et aussi des hommes, qui sont une marchandise comme une autre. L'Europe est la région du monde la plus ouverte, aux mouvements des capitaux, des biens et aussi des hommes: il est plus dur d'avoir un visa pour les Etats-Unis que de pénétrer l'espace Schengen ! Parce qu'elle est incapable de définir son identité, l'Europe a renoncé à définir ses frontières.
    Outre le marché, vous dénoncez l'emprise hégémonique du droit dans nos sociétés, devenu l'unique moyen de la reconnaissance. En quoi le droit accompagne-t-il ce projet de grande séparation ? 
    Aujourd'hui l'individu se définit d'abord comme un détenteur de droits. C'est une évolution assez récente. C'est dans les années 70-80 qu'on a commencé à vouloir traduire en droit positif les droits de l'homme. Jusque-là, la déclaration des droits de l'homme et du citoyen était de nature purement symbolique, personne ne se souciait de leur donner une application concrète. La rupture, en France date de la décision du conseil constitutionnel du 16 juillet 1971, qui fait du juge constitutionnel le garant des libertés fondamentales qui acquiert ainsi la capacité de se poser en censeur de loi votée par le parlement français. La représentation populaire peut vouloir une loi, la décider, que le Conseil constitutionnel peut censurer au nom des «droits de l'homme». C'est un recul de souveraineté et de démocratie considérable. 
    Mais n'a-t-on pas besoin des droits de l'homme pour se garantir de la«tyrannie de la majorité» ? 
    Je suis tout à fait d'accord pour ne pas donner à une majorité le droit de persécuter les minorités. Il faut qu'il y ait des garde-fous. Mais de garde-fous en garde-fous, on est allé trop loin, jusqu'à accorder des droits à l'individu contre la société et contre toute communauté. On a déifié l'individu et affaibli l'Etat. Or, les droits de l'individu ne peuvent être respectés que si il existe une société politique pour les protéger. Il n'y a pas d'individus s'il n'y a pas de Léviathan pour garantir leurs droits. Si on détruit la société, l'Etat, il n'y aura plus de droits de l'homme parce qu'il n'y aura plus d'autorité pour les honorer. C'est le retour à la jungle, qui est le lot d'une partie du monde économique actuel. On a vu des ouvriers envoyer des messages d'appel à l'aide sur des étiquettes de jeans qu'ils fabriquent à des prix scandaleux. Le trafic d'organes, les mères porteuses, les millions de réfugiés prêts à travailler pour des salaires de misère: tout cela traduit un retour effectif de l'esclavage dans nos sociétés, où au nom des droits illimités de l'individu, l'Etat disparait au profit de la loi du plus fort. L'individualisme absolu aboutit à son contraire : un recul en arrière des libertés concrètes et un retour de l'esclavage. Je n'en doute pas, refaire la Nation, refaire le régalien, fait partie des tâches politiques les plus urgentes pour éviter la détresse identitaire et sociale, qui conduit toujours à la violence.

  • Florian Philippot n’est que le lierre invasif qui s’accroche au FN et à sa Présidente

    Lydia Schénardi, membre du FN depuis 1984 et cadre historique du parti aux multiples mandats électoraux, s'associe à la démarche des élus FN de PACA, en particulier de Jean-Louis Bouguereau, premier vice-président du groupe FN suspendu du parti depuis, en demandant la démission de Florian Philippot :

    Lydia_schenardi"Je suis interloquée par cette sanction qui se veut, sans la moindre équivoque, être un avertissement d’intimidation à tous ceux qui oseraient s’unir à la démarche de Maître Bouguereau… Voire, manifester leur désapprobation sur telle ou telle décision émanant de notre hiérarchie. Je sais ce que je risque et ne le crains pas car le FN que nous impose Monsieur Philippot n’est absolument plus le Mouvement pour lequel j’ai milité pendant 34 ans. Il me semble qu’un parti qui prône la démocratie devrait écouter ses militants et tenter de les entendre. C’est d’ailleurs le sens du courrier que nous recevions en juin dernier de notre Présidente, promettant plus de démocratie et nous invitant à adopter de nouveaux statuts… Consultation par correspondance s’étant pourtant avérée elle-même un déni de démocratie… (...)

    Que reste-t-il alors pour s’exprimer ? Les médias. C’est d’ailleurs l’exemple que nous offrent au quotidien aussi bien notre Présidente Marine Le Pen que Jean-Marie Le Pen qui communiquent par médias interposés.

    Oui, j’ose l’affirmer, Monsieur Philippot aussi brillant soit-il, n’est que le lierre invasif qui s’accroche au FN et à sa Présidentepour monter toujours plus haut avec une influence néfaste pour notre Mouvement, néfaste pour les valeurs que nous défendons, avec de surcroît l’abandon de fondamentaux qui ont justifié pendant des années notre combat et des promesses électorales populistes gauchisantes totalement irréalistes.

    Or l’on sait que le lierre finit par étouffer l’arbre…"

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Pour Marine Le Pen, le risque en terme d'image est important

    A quelques jours d'une nouvelle décision de justice suite à l'appel formé par le FN, Lorrain de Sainte-Affrique livre son analyse sur cette crise familiale et politique :

    (...) Un arrangement liant Marine Le Pen à son père serait l’issue la moins dommageable pour celle des deux qui a le plus à perdre, la présidente  du Front National. Son père, lui aussi, se trouve pénalisé à plusieurs titres  par ce duel spectaculaire, passé de la guérilla larvée à l’affrontement en terrain découvert ; bref, ni l’un ni l’autre, à terme, ne pourra se  prévaloir d’une victoire totale.

    Pour Jean-Marie Le Pen (...) il y a cette tentative  d’élimination de la scène publique venue de son propre camp. Pour Marine Le Pen, à ses dépends, on notera l’exposition aux yeux de tous de traits de caractère pouvant générer plus de défiance que de confiance dans l’opinion. Poussée au parricide symbolique, elle apparaît prête à tout pour atteindre ses  buts, soutenue par un clan d’ambitieux, sans que l’on sache au fond qui manipule  qui, qui est dominé par qui.

    Jean-Marie Le Pen vient de gagner deux  manches judiciaires ; je ne crois pas que sa fille puisse prendre une autre  voie que celle de la négociation. Maintenant que le coup est manqué, reste "la  paix des braves". Sinon, elle s’enfoncera… Je crois. Et elle y laissera des  plumes en terme d’image : dans quelle famille regrettera-t-on l’absence de  semblable progéniture ? (...)

    Si l’objectif était de faire passer Jean-Marie Le Pen pour un "vieil emmerdeur  frustré" ne supportant pas que ses successeurs réussissent mieux que lui, un  saboteur induisant une opération de terre brulée, le message en aura atteint beaucoup chez ceux qui, sensibles aux sondages, se voient arrivés à des postes  flatteurs, sans trop de mérite. D’un autre côté, Le Pen le vieux actionne ses  réseaux à lui, dont les contours sont flous, sauf qu’on est certain qu’ils  existent, dans le Front national, et aussi à l’extérieur. Contrairement à  l’opinion encore majoritaire, je pense moi qu’il y a un authentique suspense (...)

    Les Français avaient, jusqu’à présent, une connaissance très partielle du  caractère de Marine Le Pen. Le côté "comme son père moins les outrages de son  père", lui avait ouvert un espace médiatique dans un climat quasi  institutionnel. On investit sur elle, dans des domaines multiples. Si le  parricide rate, le retour de bâton sera douloureux."

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Etats-Unis – Donald Trump fait campagne contre l’immigration

    Donald Trump, richissime candidat à la primaire républicaine, affole les médias en tenant des discours contre l’immigration. A Phoenix,  en Arizona, Donald Trump a déclaré à la foule venue l’écouter : «On va reprendre notre pays».

    Devant près de 5 000 partisans enthousiastes, Donald Trump a fait une étonnante promesse de campagne : faire payer 100 000$ d’amende au gouvernement mexicain pour chaque immigré qui rejoint illégalement les États-Unis.

    Ses discours consacrés à la lutte contre l’immigration et à la défense des frontières embarrassent la classe politique. Le parti républicain ne semble pas apprécier l’apparition de ce trublion capable de mener une campagne électorale sur ses fonds personnels.

    Donald Trump a également vilipendé la désinformation entretenue par les médias et le potentiel nuisible d’Hillary Clinton et de Jeb Bush.

    http://www.medias-presse.info/etats-unis-donald-trump-fait-campagne-contre-limmigration/35113

  • Pourquoi le FN peut (vraiment) conquérir des régions

    "L'Obs" a fait le calcul à l'échelle des régions redécoupées : au vu des rapports de force et du mode de scrutin, oui, des régions peuvent basculer.

    Le Front national peut-il remporter une ou plusieurs région(s) lors des prochaines élections du mois de décembre ? C'est ce que veut croire Marine Le Pen, qui, lors de l'officialisation de sa candidature dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie le 30 juin, a clamé haut et fort son ambition d'"empocher la région" nouvellement redécoupée. Objectif réaliste, à en croire un sondage OpinionWay pour "Le Figaro" et LCI : la présidente du FN serait en tête du second tour avec 37% des intentions de vote.

    Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, tête de liste dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, est bien placée elle aussi. Elle est créditée de 33% au second tour, selon une enquête Ifop-Fiducial pour "Paris Match", deux petits points derrière la liste de droite conduite par Christian Estrosi (35%).

    Un gros tiers des voix peut suffire

    Ce n'est pas la première fois que les sondages sont flatteurs pour le Front national. Et pourtant, ses espoirs de conquête se sont toujours brisés sur la réalité électorale. Lors du scrutin départemental du printemps dernier, le parti d'extrême droite n'a finalement décroché qu'une poignée de cantons, alors qu'on le disait sur le point de s'emparer du Vaucluse ou de l'Aisne. Malgré des scores élevés, le FN a perdu la plupart de ses duels de second tour. 

    La raison ? "On a constaté lors des élections départementales un front républicain qui a plutôt bien fonctionné", explique Jérôme Fourquet, directeur opinion de l'Ifop. "Et ceci, particulièrement à gauche, dont l'électorat s'est fortement mobilisé pour faire barrage au candidat du FN."

    Mais cette mécanique ne fonctionnera pas aux élections régionales. Et pour cause : le mode de scrutin est totalement différent.

    Au premier tour, une liste doit recueillir au moins 10% des suffrages exprimés pour pouvoir se maintenir au second tour. Le Front national y parviendra facilement dans l'ensemble des 13 nouvelles régions de métropole (en Corse, le seuil est à 5%).

    Au second tour, la liste arrivée en tête reçoit une prime d'un quart des sièges, ce qui lui assure la majorité absolue dans la nouvelle assemblée régionale (sauf en Corse, où le mode de scrutin est particulier).

    Ce mode de scrutin a deux conséquences :

    Il faut s'attendre à un grand nombre de triangulaires au second tour, avec des listes de gauche, de droite et d'extrême droite.

    S'il y a trois listes, il suffit d'arriver en tête avec un gros tiers des voix pour s'assurer la majorité absolue des sièges. Si les trois listes sont à des niveaux comparables, 35% peuvent suffire. "C'est mathématique, la triangulaire rend le seuil de victoire plus bas", souligne Jérôme Fourquet.

    Un seuil que le FN a déjà atteint

    Ce seuil d'un tiers des voix, le Front national l'a déjà atteint à plusieurs reprises par le passé. Nous avons fait le calcul en collectant les résultats électoraux à l'échelle des nouvelles régions. La comparaison avec les régionales de 2010 n'est par pertinente, car le FN était en convalescence et Marine Le Pen n'en avait pas encore pris la présidence. En revanche, les scrutins de 2012 (présidentielle), 2014 (européennes) et 2015 (départementales) permettent de situer le niveau atteint par le Front national. "C'est un indice qu'il ne faut pas prendre pour argent comptant, car chaque élection a sa logique propre, mais qui permet une évaluation du rapport de force", précise Jérôme Fourquet.

    Lors de ces scrutins, le FN a dépassé le tiers des voix dans deux régions : 

    Nord-Pas-de-Calais-Picardie (36,2% aux européennes, 34,2% aux départementales).

    Provence-Alpes-Côte d'Azur (33,2% aux européennes, 33,6% aux départementales).

    Le FN est particulièrement haut dans deux autres régions :

    Alsace-Champagne-Ardennes-Lorraine (29,6% des voix aux européennes, 30,7% aux départementales)

    Bourgogne-Franche-Comté (27,8% aux européennes, 27,6% aux départementales)

    Gare aux divisions...

    La route est encore longue jusqu'au scrutin de décembre, et la campagne qui commence ne manquera pas de faire bouger les rapports de force. Plusieurs facteurs vont peser. Notamment l'implantation des élus sortants, l'attractivité des têtes de liste et l'offre politique – c'est-à-dire la capacité de chaque camp à se diviser ou au contraire à se rassembler.

    Les sortants sont pour la plupart socialistes et se trouvent pénalisés par l'impopularité du gouvernement. Des figures comme Valérie Pécresse (LR), Emmanuelle Cosse (EELV) et Claude Bartolone en Ile-de-France ; Marine Le Pen (FN) et Xavier Bertrand (LR) dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ; Christian Estrosi (LR) et Marion Maréchal-Le-Pen en Paca ; Laurent Wauquiez (LR) en Auvergne-Rhône-Alpes ; Hervé Morin en Normandie, apportent une dimension personnelle forte au scrutin.

    Mais ce sont surtout les divisions au sein de la gauche qui peuvent peser. "La grande question", selon Jérôme Fourquet, "est de savoir quel sera le comportement des électeurs de la liste arrivée en troisième position. Si Marine Le Pen risque de l'emporter et que le PS est très loin derrière, est-ce que l'on verra une partie de l'électorat de gauche se détourner du PS pour se reporter sur Xavier Bertrand ? Cela peut se produire, mais dans quelle ampleur ?"

    Des électeurs de gauche pourraient vouloir voter au second tour contre le candidat FN, surtout s'il s'appelle Le Pen. Et il n'est pas certain que la fusion dans l'entre deux tours de listes PS, EELV et Front de gauche, parties désunies au premier tour, les convaincra que la gauche est la mieux placée pour cela. 

    Le politologue résume d'une formule :

    Dans une triangulaire, il ne faut pas être le troisième. D'où l'importance pour chaque camp de partir uni dès le premier tour."

    Pour ce qui concerne l'Ile-de-France et les régions de l'arc atlantique, c'est le FN qui devrait logiquement figurer en troisième position. Mais pour tout l'Est de la France, les précédents résultats électoraux du FN montrent que c'est le PS qui devrait arriver troisième.

    Les socialistes ont bien compris le risque. Ils tentent d'obtenir une union dès le premier tour avec les écologistes dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca. Sans succès jusqu'à présent.

    Plus que jamais, le Front national peut donc espérer une victoire, et ce n'est pas pour rien que Marine Le Pen a pris le risque politique de monter elle-même en première ligne, un peu plus d'un an avant la présidentielle de 2017. "Pour une victoire du Front national, il faut un alignement des planètes : FN en tête, PS très nettement distancé", indique Jérôme Fourquet. On y est ?

    Baptiste Legrand

    source : Le Nouvel Observateur :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuFyZVulypzimFyTCQ.shtml