Je n'aurai pas d'autre solution : je devrai accepter les résolutions du Traité de Maastricht comme un fait accompli. La loi électorale belge ne prévoit pas le référendum. C'est donc le parlement qui décidera. Qui a déjà décidé. J'accepte Maastricht, non parce que j'ai souhaité l'Europe qu'esquisse ce Traité, mais parce que je suis contraint d'accepter le cadre politique dans lequel je vais vivre et inscrire mes futurs combats.
Dans cette optique, j'ai lu avec beaucoup d'attention certains propos émis par les Verts français, notamment Philippe Frémeaux (« Maastricht, une étape de l'Europe », in : Alternatives économiques, juin 92) et Alain Lipietz (« Une révolution de comportement », in : Alternatives économiques, juin 92). Frémeaux écrit : « … la ratification du traité de Maastricht ne va pas déterminer notre avenir à tout jamais. Le débat politique tend toujours à dramatiser les enjeux. Mais la construction européenne concrète des prochaines années n'est écrite nulle part. Le cadre prévu dans le traité est effectivement contraignant, mais la politique est l'art de s'adapter aux circonstances. Parmi les chefs de gouvernement signataires du traité, peu seront encore au pouvoir lorsque le moment sera venu de le mettre en œuvre… Résumons : ce n'est plus l'heure de discuter si on est pour ou contre la construction européenne. Il est par contre permis de chercher à en modifier le sens ».