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Europe et Union européenne - Page 360

  • Pour mieux comprendre la Révolution Conservatrice allemande par Georges FELTIN-TRACOL

    En dépit de la parution en 1993 chez Pardès de l’ouvrage majeur d’Armin Mohler, La Révolution Conservatrice allemande 1918 – 1932, le public français persiste à méconnaître cet immense ensemble intellectuel qui ne se confine pas aux seules limites temporelles dressées par l’auteur. Conséquence immédiate de la Première Guerre mondiale et de la défaite allemande, cette mouvance complexe d’idées plonge ses racines dans l’avant-guerre, se retrouve sous des formes plus ou moins proches ailleurs dans l’espace germanophone et présente de nombreuses affinités avec le « non-conformisme français des années 30 ».

    Dans son étude remarquable, Armin Mohler dresse une typologie pertinente. À côté d’auteurs inclassables tels Oswald Spengler, Thomas Mann, Carl Schmitt, Hans Blüher, les frères Ernst et Friedrich Georg Jünger, il distingue six principales tendances :

    — le mouvement Völkisch (ou folciste) qui verse parfois dans le nordicisme et le paganisme,

    — le mouvement Bündisch avec des ligues de jeunesse favorables à la nature, aux randonnées et à la vie rurale,

    — le très attachant Mouvement paysan de Claus Heim qui souleva le Schleswig-Holstein de novembre 1928 à septembre 1929,

    — le mouvement national-révolutionnaire qui célébra le « soldat politique »,

    — il s’en dégage rapidement un fort courant national-bolchévik avec la figure exemplaire d’Ernst Niekisch,

    — le mouvement jeune-conservateur qui réactive, par-delà le catholicisme, le protestantisme ou l’agnosticisme de ses membres, les idées de Reich, d’État corporatif (Ständestaat) et de fédéralisme concret.

    Le riche ouvrage d’Armin Mohler étant épuisé, difficile à dénicher chez les bouquinistes et dans l’attente d’une éventuelle réédition, le lecteur français peut épancher sa soif avec La Révolution Conservatrice allemande, l’ouvrage de Robert Steuckers. Ancien responsable des revues OrientationsVouloir et Synergies européennes, animateur aujourd’hui de l’excellent site métapolitique Euro-Synergies, Robert Steuckers parle le néerlandais, le français, l’allemand et l’anglais. À la fin des années 1970 et à l’orée des années 1980, il fit découvrir aux  « Nouvelles Droites » francophones des penseurs germaniques méconnus dont Ernst Niekisch. Il faut par conséquent comprendre ce livre dense et riche comme une introduction aux origines de cette galaxie intellectuelle, complémentaire au maître-ouvrage de Mohler.

    Vingt-cinq articles constituent ce recueil qui éclaire ainsi de larges pans de la Révolution Conservatrice. Outre des études biographiques autour de Jakob Wilhelm Hauer, d’Arthur Mœller van den Bruck, d’Alfred Schuler, d’Edgar Julius Jung, d’Herman Wirth ou de Christoph Steding, le lecteur trouve aussi des monographies concernant un aspect, politologique ou historique, de cette constellation. Il examine par exemple l’œuvre posthume de Spengler à travers les matrices préhistoriques des civilisations antiques, le mouvement métapolitique viennois d’Engelbert Pernerstorfer, précurseur de la Révolution Conservatrice, ou bien « L’impact de Nietzsche dans les milieux politiques de gauche et de droite ».

    De tout cet intense bouillonnement, seuls les thèmes abordés par les auteurs révolutionnaires-conservateurs demeurent actuels. Les « jeunes-conservateurs » développent une « “ troisième voie ” (Dritte Weg) [qui] rejette le libéralisme en tant que réduction des activités politiques à la seule économie et en tant que force généralisant l’abstraction dans la société (en multipliant des facteurs nouveaux et inutiles, dissolvants et rigidifiants, comme les banques, les compagnies d’assurance, la bureaucratie, les artifices soi-disant “ rationnels ”, etc., dénoncés par la sociologie de Georges Simmel) (p. 223) ».

    La Révolution Conservatrice couvre tous les champs de la connaissance, y compris la géopolitique. « Dans les normes internationales, imposées depuis Wilson et la S.D.N., Schmitt voit un “ instrumentarium ” mis au point par les juristes américains pour maintenir les puissances européennes et asiatiques dans un état de faiblesse permanent. Pour surmonter cet handicap imposé, l’Europe doit se constituer en un “ Grand Espace ” (Grossraum), en une “ Terre ” organisée autour de deux ou trois “hegemons ” européens ou asiatiques (Allemagne, Russie, Japon) qui s’opposera à la domination des puissances de la “ Mer ” soit les thalassocraties anglo-saxonnes. C’est l’opposition, également évoquée par Spengler et Sombart, entre les paysans (les géomètres romains) et les “ pirates ”. Plus tard, après 1945, Schmitt, devenu effroyablement pessimiste, dira que nous ne pourrons plus être des géomètres romains, vu la défaite de l’Allemagne et, partant, de toute l’Europe en tant que “ grand espace ” unifié autour de l’hegemon germanique. Nous ne pouvons plus faire qu’une chose : écrire le “ logbook ” d’un navire à la dérive sur un monde entièrement “ fluidifié ” par l’hégémonisme de la grande thalassocratie d’Outre-Atlantique (p. 35). »

    Robert Steuckers mentionne que la Révolution Conservatrice a été en partie influencée par la riche et éclectique pensée contre-révolutionnaire d’origine française. « Dans le kaléidoscope de la contre-révolution, note-t-il, il y a […] l’organicisme, propre du romantisme post-révolutionnaire, incarné notamment par Madame de Staël, et étudié à fond par le philosophe strasbourgeois Georges Gusdorf. Cet organicisme génère parfois un néo-médiévisme, comme celui chanté par le poète Novalis. Qui dit médiévisme, dit retour du religieux et de l’irrationnel de la foi, force liante, au contraire du “ laïcisme ”, vociféré par le “ révolutionnarisme institutionnalisé ”. Cette revalorisation de l’irrationnel n’est pas nécessairement absolue ou hystérique : cela veut parfois tout simplement dire qu’on ne considère pas le rationalisme comme une panacée capable de résoudre tous les problèmes. Ensuite, le vieux-conservatisme rejette l’idée d’un droit naturel mais non pas celle d’un ordre naturel, dit “ chrétien ” mais qui dérive en fait de l’aristotélisme antique, via l’interprétation médiévale de Thomas d’Aquin. Ce mélange de thomisme, de médiévisme et de romantisme connaîtra un certain succès dans les provinces catholiques d’Allemagne et dans la zone dite “ baroque ” de la Flandre à l’Italie du Nord et à la Croatie (p. 221). » Mais « la Révolution Conservatrice n’est pas seulement une continuation de la Deutsche Ideologie de romantique mémoire ou une réactualisation des prises de positions anti-chrétiennes et hellénisantes de Hegel (années 1790 – 99) ou une extension du prussianisme laïc et militaire, mais a également son volet catholique romain (p. 177) ». Elle présente plus de variétés axiologiques. De là la difficulté de la cerner réellement.

    La postérité révolutionnaire-conservatrice catholique prend ensuite une voie originale. « En effet, après 1945, l’Occident, vaste réceptacle territorial océano-centré où est sensé se recomposer l’Ordo romanus pour ces penseurs conservateurs et catholiques, devient l’Euramérique, l’Atlantis : paradoxe difficile à résoudre car comment fusionner les principes du “ terrisme ” (Schmitt) et ceux de la fluidité libérale, hyper-moderne et économiciste de la civilisation “ états-unienne ” ? Pour d’autres, entre l’Orient bolchevisé et post-orthodoxe, et l’Hyper-Occident fluide et ultra-matérialiste, doit s’ériger une puissance “ terriste ”, justement installée sur le territoire matriciel de l’impérialité virgilienne et carolingienne, et cette puissance est l’Europe en gestation. Mais avec l’Allemagne vaincue, empêchée d’exercer ses fonctions impériales post-romaines, une translatio imperii (une translation de l’empire) doit s’opérer au bénéficie de la France de De Gaulle, soit une translatio imperii ad Gallos, thématique en vogue au moment du rapprochement entre De Gaulle et Adenauer et plus pertinente encore au moment où Charles De Gaulle tente, au cours des années 60, de positionner la France “ contre les empires ”, c’est-à-dire contre les “ impérialismes ”, véhicules des fluidités morbides de la modernité anti-politique et antidotes à toute forme d’ancrage stabilisant (p. 181) ». Le gaullisme, agent inattendu de la Révolution Conservatrice ? Dominique de Roux le pressentait avec son essai, L’Écriture de Charles de Gaulle en 1967.

    Ainsi le philosophe et poète allemand Rudolf Pannwitz soutient-il l’Imperium Europæum qui « ne pourra pas être un empire monolithique où habiterait l’union monstrueuse du vagabondage de l’argent (héritage anglais) et de la rigidité conceptuelle (héritage prussien). Cet Imperium Europæum sera pluri-perspectiviste : c’est là une voie que Pannwitz sait difficile, mais que l’Europe pourra suivre parce qu’elle est chargée d’histoire, parce qu’elle a accumulé un patrimoine culturel inégalé et incomparable. Cet Imperium Europæum sera écologique car il sera “ le lieu d’accomplissement parfait du culte de la Terre, le champ où s’épanouit le pouvoir créateur de l’Homme et où se totalisent les plus hautes réalisations, dans la mesure et l’équilibre, au service de l’Homme. Cette Europe-là n’est pas essentiellement une puissance temporelle; elle est la “ balance de l’Olympe ” (p. 184) ». On comprend dès lors que « chez Pannwitz, comme chez le Schmitt d’après-guerre, la Terre est substance, gravité, intensité et cristallisation. L’Eau (et la mer) sont mobilités dissolvantes. Continent, dans cette géopolitique substantielle, signifie substance et l’Europe espérée par Pannwitz est la forme politique du culte de la Terre, elles est dépositaire des cultures, issues de la glèbe, comme par définition et par force des choses toute culture est issue d’une glèbe (p. 185) ».

    On le voit, cette belle somme de Robert Steuckers ne se réduit pas à une simple histoire des idées politiques. Elle instruit utilement le jeune lecteur avide d’actions politiques. « La politique est un espace de perpétuelles transitions, prévient-il : les vrais hommes politiques sont donc ceux qui parviennent à demeurer eux-mêmes, fidèles à des traditions – à une Leitkultur dirait-on aujourd’hui -, mais sans figer ces traditions, en les maintenant en état de dynamisme constant, bref, répétons-le une fois de plus, l’état de dynamisme d’une anti-modernité moderniste (p. 222). » Une lecture indispensable !

    Georges Feltin-Tracol

    • Robert Steuckers, La Révolution Conservatrice allemande. Biographies de ses principaux acteurs et textes choisis, Les Éditions du Lore (La Fosse, F – 35 250 Chevaigné), 2014, 347 p., 28 € + 6 € de port.

    http://www.europemaxima.com/pour-mieux-comprendre-la-revolution-conservatrice-allemande-par-georges-feltin-tracol/

  • Zemmour - Comment la mafia mediatico politique prépare les esprits

  • L'étrange victoire de la gauche travailliste

    6a00d8341c715453ef0240a487ef7c200c-320wi.jpgComparée à celle de la Grande Bretagne, la vie politique de Florence des XVe ou XVIe siècle peut paraître aujourd'hui d'une simplicité exemplaire. Essayons quand même d'y voir plus clair.

    Pour les rares médias qui s'entrouvrent à ce qui se passe en dehors des frontières de l'Hexagone, la faillite de Thomas Cook et l'exclamation grotesque de Greta Thunberg à l'ONU ont sans doute éclipsé les méandres du Brexit. Reconnaissons à vrai dire que le brouillard de ce débat inextricable a, par ailleurs, de quoi lasser l'opinion, tel un assommant feuilleton télévisé.

    Voici 3 ans, déjà, que les partisans du Brexit l'ont emporté par référendum. On éprouve depuis le sentiment d'un piétinement d'opéra. On entendrait "marchons, marchons" mais on ne verrait rien : impression fausse car beaucoup de travail a été effectué à Bruxelles et le sablier nous rapproche de l'échéance.

    Dans le même temps, c'est toute la vie politique européenne dont on peut déplorer qu'elle demeure, sourdement mais largement, déterminée par l'incertitude britannique. On nous parle, presque tous les jours depuis 2016 de cette catastrophe annoncée, et aucune décision sérieuse ne semble pouvoir être prise, même urgente, en matière de défense ou même d'immigration, tant que l'abcès n'a pas été crevé.

    C'est dans ce contexte que l'on doit apprécier la conférence annuelle du parti travailliste qui vient de se conclure à Brighton, ce 23 septembre, par un vote – en partie trafiqué - en faveur du duo gauchiste Corbyn-Mc Donnell ce que nous pressentions dans notre chronique du 22 septembre[1] et dont nous dénoncions le danger.

    À la surprise des observateurs "rationnels", en effet, les deux compères, dont les analyses sur le Brexit ne diffèrent qu'en apparence, ont réussi à surmonter la fronde des survivants du New Labour. Ils s'appuient sur le vote des petits groupes de militants gauchistes qui ont pris en otage le parti en 2015. Les notables travaillistes, à commencer par le maire de Londres, Sadiq Khan, mais aussi probablement la masse des parlementaires, devront se plier à la règle de l'unité, à des votes en grande partie frelatés et à des décisions prises en tout petit comité.

    La résilience du régime bi partisan britannique reste pourtant assez fascinante, comme incompréhensible pour un regard parisien gaullo-bonapartiste. Le recul d'audience des deux forces institutionnelles dominantes, aussi bien à droite qu'à gauche, a beau se mesurer dans les sondages mais aussi dans les pourcentages effectifs des suffrages. Le suffrage uninominal à un tour n'empêche pas non plus un certain émiettement au sein de la Chambre des communes avec l'élection de nationalistes écossais et gallois, ou d'unionistes nord-irlandais, ou de libéraux-démocrates.

    Mais la logique qui l'emporte reste ce dualisme entre conservateurs et travaillistes, lequel s'est emparé du débat, au fil des années, sur l'appartenance à l'Union européenne.

    Dans le camp conservateur, en 2015, le premier ministre conservateur était hostile au Brexit. Le camp du "Leave" était mené par un parti rival, le UKIP, que David Cameron voulait maintenir en dehors du parlement : pour cela il avait accepté une procédure référendaire… tout en se prononçant "personnellement" en faveur du "Remain", position qui, rappelons-le aussi, avait été assumée par sa ministre Theresa May. La victoire largement imprévue du "Leave" en juin 2016 allait certes chasser Cameron du pouvoir. Elle propulsa Theresa May, qui lui succéda, en gestionnaire d'un Brexit qu'elle n'avait pas voulu. Puis, à partir de 2017, elle se retrouva alliée des unionistes d'Irlande du nord. Et, enfin, la loi de la pesanteur imposa, à la tête du parti, plébiscité par ses troupes, Boris Johnson la figure de proue du Brexit.

    En face, dans le camp travailliste, Corbyn, affreux crabe marxiste, ne commet pas les mêmes erreurs. Il semble godiller entre des positions contradictoires. Défenseur très mou de l'appartenance à l'Europe, il est tenu pour un complice sournois du Brexit par les partisans du "Remain". Mais sa préoccupation fondamentale est de s'annexer toutes les voix d'opposition en vue d'une alternance, si Boris Johnson échoue.

    La perspective promise se révèle alors de plus en plus marxiste. On la mesure plombée d'idéologie étatiste et de noyautages d'extrême gauche. Si j'étais Anglais je n'en voudrais pas et je n'aurais d'autre choix sérieux que de soutenir les conservateurs. Il est vrai que je ne suis pas Anglais et que, peut-être je n'y comprends rien.

    JG Malliarakis  

    Un livre à redécouvrir :
    L'Histoire du communisme avant Marx

    Apostilles :

    [1] cf. L'Insolent du 22 septembre "Si la gauche marxiste revient"

    https://www.insolent.fr/

  • De Nicolas Baverez dans Le Point : L’Allemagne, meilleure ennemie de l’Europe ?

    De Nicolas Baverez dans Le Point : L’Allemagne, meilleure ennemie de l’Europe ?

    Nicolas Baverez, éditorialiste au Point entre autres talents, dresse dans le numéro du 19 septembre 2019 un état à la fois structuré et instructif des orientations de la politique allemande.

    Rappelant que l’Allemagne s’est reconstruite après la Seconde Guerre mondiale autour de la démocratie, de l’économie sociale de marché, de la garantie de sécurité américaine et de la construction européenne, N.Baverez fait ensuite la liste de ses oppositions systématiques à ses partenaires européens dans un monde qui change :

    • « Non au rééquilibrage de la politique économique de la zone euro», par refus d’une relance budgétaire. Et ses réserves accumulées grâce à ses excédents commerciaux sont investies en bons du Trésor américains et pas en Europe. Rappelons que, grosso modo, la France a un déficit annuel de sa balance commerciale de 50 milliards d’euros pendant que l’Allemagne a un excédent de 250 milliards d’euros ; cinq fois en valeur le déficit français ! Question annexe : comment dans ces conditions avoir une politique économique équilibrée entre les pays de la zone euro ?
    • « Non à l’assainissement des banques» : les banques allemandes seraient moins capitalisées que leurs concurrentes des pays de l’Ouest de l’Union européenne, représentant ainsi un risque systémique en cas de choc financier.
    • « Non à la révision des règles du grand marché et de la stratégie énergétique européenne», en refusant de changer les règles de la concurrence, avec sa stratégie nucléaire ayant abouti à un recours massif au charbon et sa volonté de protéger l’industrie automobile allemande. Sans parler d’une politique d’approvisionnement énergétique en lien (trop étroit ?) avec la Russie depuis la nomination de l’ancien chancelier allemand G.Schröder à la présidence d’un consortium germano-russe (Gazprom) en 2005, et qui est toujours à la fois à la tête d’une société d’actionnaires contrôlée par Gazprom et président du conseil d’administration de l’entreprise russe de pétrole Rosneft.
    • « Non à une politique européenne de l’immigration», avec les décisions unilatérales d’Angela Merkel (la même qui disait en octobre 2010 : « le multiculturalisme a échoué, absolument échoué. Nous nous sentons liés aux valeurs chrétiennes. Celui qui n’accepte pas cela n’a pas sa place ici ») dans un espace Schengen sans frontières et sa négociation avec la Turquie qui met les pays européens à la merci d’un chantage.
    • « Non au réinvestissement dans la défense et la sécurité» avec un budget militaire à peu près égal à celui de la France en valeur (35 à 40 milliards d’euros) et donc très inférieur en pourcentage du PIB (1,3% contre 1,8% ; les 28 membres de l’OTAN s’étant par ailleurs engagés en 2014 à y affecter 2% du PIB d’ici 2024). Mais le point peut-être le plus important encore dans le cadre d’une union européenne est la soumission des exportations de matériel militaire embarquant quelque équipement produit en Allemagne que ce soit à un veto toujours possible de la part du Bundestag. Ce qui refroidit légèrement les projets de développements communs.

    Voilà quelques défis à la hauteur d’une Europe qui voudrait enfin protéger et d’un Président de la République française. Pour ce dernier, il y faudra quelque talent au-delà de savoir faire des papouilles prolongées et parler de ce qu’il croit.

    https://www.lesalonbeige.fr/de-nicolas-baverez-dans-le-point-lallemagne-meilleure-ennemie-de-leurope/

  • « Face à la dérive de nos sociétés, revenons à Aristote et Saint Thomas d’Aquin »

    Pour faire face aux problèmes de notre temps et pour éviter les apories de la confrontation entre « conservateurs » et « libéraux », l’essayiste et ancien haut fonctionnaire Pierre de Lauzun entend revenir à la pensée classique.

    Le Figaro : Vous vous proposez, dans votre dernier livre, d’effectuer un «grand retournement politique» qui consisterait à réhabiliter la «pensée classique». Pouvez-vous préciser ce que vous entendez par là ? Qu’est-ce que la pensée classique, et à quoi l’opposez-vous ?

    Pierre DE LAUZUN.– Je pars d’un constat, celui d’une profonde dérive dans nos sociétés. La perte d’éléments essentiels de notre culture et de nos raisons de vivre ensemble. J’en vois la cause dans le relativisme qui domine l’esprit public, relativisme issu d’un paradigme à l’œuvre de façon croissante depuis trois siècles. C’est cette idée que le seul bien que doit reconnaître la société est le droit de chacun à définir comme il l’entend ce qu’il appelle vrai ou bien, sous réserve du droit équivalent du voisin. D’où un individualisme ravageur, qui mine potentiellement les biens communs bâtis patiemment au cours des siècles, qui en outre se contredit en condamnant aujourd’hui ceux qui s’y opposent, au nom du politiquement correct.

    L’alternative, c’est la pensée classique, née avec Aristote, Cicéron et Thomas d’Aquin et toujours vivante. Contrairement à l’image qu’on en donne, elle est avant tout pragmatique: elle sait que les sociétés humaines résultent de l’interaction complexe et émotionnelle de personnes libres au cours du temps, et qu’on ne peut les manipuler à volonté à partir de théories abstraites, contradictoires et changeantes. La pensée classique est une immense réflexion sur notre expérience de siècles de vie en commun. Elle est attachée à des principes essentiels comme la recherche du bien et du vrai objectifs, le rôle central de la personne, le besoin pour elle de communautés solidaires et d’une éducation humaniste. C’est cela qui en fait une pensée incarnée, proche de la réalité vécue des gens.

    Lire l’interview complète dans le Figaro

    http://www.fdesouche.com/1264945-face-a-la-derive-de-nos-societes-revenons-a-aristote-et-saint-thomas-d-aquin

  • LES ESPAGNOLS CONDAMNES A LA REPETITION ELECTORALE

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    Robert Nebois

    Lassés de l’alternance régulièrement décevante entre le Parti Populaire et le Parti Socialiste, écœurés de ne se voir proposer que blanc bonnet et bonnet blanc, les Espagnols en étaient venus à introduire dans le jeu politique national trois nouveaux partis : Podemos en 2014, Ciudadanos en 2015 et Vox en 2018. Le premier mettait en cause l’hégémonie du Parti socialiste, et les deux autres celle du Parti Populaire. Les grands partis ne pouvaient accepter cette remise en cause de leur prépondérance et leur objectifs premier devint la reprise du terrain perdu.

    Le parti socialiste vient de commencer la manœuvre en provoquant la répétition des élections législatives après n’avoir pas vraiment cherché à obtenir l’investiture du parlement. Les Espagnols sont donc condamnés à de nouvelles législatives le 10 novembre prochain par leur politicien en chef et chef du gouvernement, Pedro Sanchez. Ce dernier, apprenti profanateur de tombe, faussaire de thèse doctorale, menteur, et parfait opportuniste, s’il ne se soucie guère de résoudre les problèmes de l’Espagne, se révèle par contre combattif et plein d’imagination lorsqu’il s’agit de rester au pouvoir.

    Devenu chef du gouvernement le 1erjuin 2018 au travers une motion de censure avec l’appui des gauchistes de Podemos, et des nationalistes catalans et basques, il n’a pas tardé a remercié ces derniers en leur faisant un maximum de concessions. Par exemple en faisant pression sur les juges du procès des indépendantistes catalans pour changer la qualification du délit, en niant, contre toute évidence, qu’il y ait eu des violences contre la police nationale lors du ‘référundum’ qu’il organisèrent le 1eroctobre 2018. Les nationalistes catalans ne faisant aucune concession, et Sanchez ne pouvait aller jusqu’à admettre un droit à l’indépendance par la voix d’un referendum qui ne concernerait que les Catalans, exclu par la constitution, le divorce est finalement intervenu. Ils votèrent alors contre son projet de budget de l’État et il fut contraint de convoquer les élections générales du 28 avril 2018 par ceux-là même qui l’avaient mis au pouvoir lors de la motion de censure.

    Ce fut la troisième élection législative, après celle de 2015 et 2016, où le bipartisme traditionnel PP – PS ayant disparu, les seules alternatives étaient soit des gouvernements de coalition (majoritaire), soit des gouvernements minoritaires, soit un mixte des deux.

    Il y a déjà eu des gouvernements minoritaires où le PP ou bien le PS étaient obligés de s’appuyer sur les petits partis régionalistes catalans et basques, mais l’on restait dans le cadre du bipartisme. L’apparition de trois nouveaux partis nationaux a complexifié le jeu politique avec une concurrence plus forte entre les partis.

    II n’est pas sûr de Pedro Sanchez ait bien fait de provoquer ces nouvelles élections.

    Certes il est probable qu’il progressera grâce au recul des gauchistes de Podemos et des girouettes de Ciudadanos dont le dirigeant est une sorte de Bayrou en plus jeune. Il a attaqué sur sa gauche en humiliant Podemos par son refus obstiné de ses exigences, et en particulier en excluant la présence de son chef dans le gouvernement. Il espère que ce parti continuera un recul déjà commencé lors du scandale de l’achat d’une luxueuse villa par son dirigeant Pablo Iglesias dans une banlieue huppée de Madrid, et confirmé lors des dernières élections.  Pour compléter cette offensive il soutient en sous-main une scission de Podemos mené par l’ex numero deux du partie Inigo Errejon. Il attaque aussi sur la droite en prétendant, au mépris de l’évidence, qu’il défendrait l’unité de l’Espagne. Le parti socialiste devrait gagner quelques sièges mais le risque d’une démobilisation de l’électorat de gauche ne peut être exclus. Avec cette réserve que cette prévision pourrait être démenti si jamais il y avait des désordres en Catalogne lors de la décision de justice dans le procès des sécessionnistes catalans qui devrait être prononcée durant la deuxième quinzaine de mois d’octobre. Dans ce cas Sanchez n’hésiterait pas à appliquer à nouveau un article 155 (suspendant les Communautés Autonomes tombées dans l’illégalité) purement électoraliste, et alors il pourrait bien berner la majorité de la population et obtenir alors une majorité confortable.

    Pour ce qu’il est convenu d’appeler la droite ou le centre droite, le schéma se complique avec la présence de trois partis. Ciudadanos a pu faire illusion au début, il était né au centre gauche pour s’opposer aux nationalismes régionaux en proposant le choix d’un fade constitutionalisme et de la dilution à terme dans l’Europe. Son dirigeant l’opportuniste Albert Ribera, qui avait il y a peu flirté avec les socialistes, s’est brouillé avec Sanchez et poursuit le rêve illusoire de devenir le principal parti d’opposition. Le Parti Populaire qui avait atteint le fond lors des dernière législatives a évité la disparition et est remonté lors des régionales grâce à la politique du Karcher à la Sarkozy que mène son nouveau chef Pedro Casado : feindre un virage à droite pour mieux récupérer les électeurs de droite qui l’avaient quitté.

    Vox est apparu lors des législatives d’avril a10 % des voix, 24 députés, un groupe parlementaire, et cela alors qu’il avait été exclu des débats télévisés. Lors des élections régionales qui suivirent il est devenu un parti charnière, et si la mairie de Madrid et d’autres ont pu être enlevé à la gauche c’est grâce à ses voix. Le Parti Populaire n’a pas toujours respecté les accords programmatiques conclus. Mais il est vrai qui Vox, comme tous les partis minoritaires, se trouvait dans une situation très délicate : soit il ne faisait aucune concession, refusant toute alliance et alors il était accusé de faire passer la gauche, soit il faisait trop de concessions, et alors il n’avait plus de raison d’être et était peu à peu phagocyté par la fausse droite du Parti Populaire. Ses dirigeants semblent avoir compris la menace et ils ont refusés de tomber dans le piège d’un mouvement unitaire pour les élections dont le maitre d’œuvre était le Parti Populaire. Il parait exclu que Pedro Casado puisse venir à bout de Vox car il a du mal à tenir son parti où les partisans de la ligne de centre gauche voudraient le mener à une opposition frontale avec Vox. Il leur a déjà cédé à plusieurs reprises et s’est ainsi démasqué. Le redressement national espagnole a commencé mais la lutte sera longue car la domination de la gauche dans les media est écrasante, cela fait plus de quarante ans qu’elle conditionne quotidiennement la population sur presque toutes les chaines de télévision et dans la majorité de la presse.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2019/09/23/les-espagnols-condamnes-a-la-repetition-electorale-6177922.html

  • Malte : sommet entre ministres de l’UE sur la la récupération des clandestins en mer

    Les ministres de l’Intérieur de cinq pays de l’UE se réunissent lundi à Malte pour s’entendre sur une répartition automatique des migrants, un mécanisme réclamé par l’Italie pour mettre fin aux négociations au cas par cas, à chaque sauvetage opéré en Méditerranée.

    Réunis pour une journée, les ministres de l’Intérieur allemand, français, italien, finlandais – en tant que président tournant de l’UE – et maltais doivent élaborer un dispositif qui permettra aux pays européens volontaires de se répartir de façon systématique les personnes secourues en mer.

    RTS

    https://www.tvlibertes.com/actus/malte-sommet-entre-ministres-de-lue-sur-la-la-recuperation-des-clandestins-en-mer

  • Migrants accusés de viols, tortures et meurtres en Libye désormais en France

    Chronique de l’immigration-invasion :

    Damoclès@Damocles_Fr

    Un navire italien « porte secours » à des « migrants » en Méditerranée. Trois d'entre eux sont accusés de tortures, de viols et de meurtres en Libye.
    Désormais, ils séjournent en Europe.https://www.welt.de/politik/ausland/article200367042/Libysche-Lager-Migranten-wegen-Foltervorwuerfen-in-Italien-festgenommen.html 

    Libysche Lager: Migranten wegen Foltervorwürfen in Italien festgenommen  - WELT

    In einem libyschen Lager sollen drei Männer Migranten aus Nordafrika vergewaltigt und umgebracht haben. „Wer nicht bezahlt hat, wurde mit Elektroschocks gefoltert“, zitiert die Polizei ein Opfer....

    welt.de
    236 personnes parlent à ce sujet

    Francesca de Villasmundo

    https://www.medias-presse.info/migrants-accuses-de-viols-tortures-et-meurtres-en-libye-desormais-en-france/112473/

  • Hongrie – Peter Szijjarto sur les quotas de redistribution des migrants: « Nous rejetons! »

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    Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré que la Hongrie continuerait à défendre ses frontières au milieu de nouvelles tentatives de l’Union européenne d’imposer des quotas de redistribution de migrants obligatoires, sur ses Etats membres.

    « Nous ne céderons pas au chantage des ONG, que ce soit Soros, les gouvernements occidentaux (européens) ou à Bruxelles, » Szíjjártó a déclaré lors d’ une interview accordée à Die Welt .

    « Nous ne mettre en pas œuvre le quota de règlement obligatoire et nous continuerons à nous y opposer comme nous l’avons fait jusqu’à présent. »

    Dans la même interview, le ministre Szíjjártó a dit qu’il serait inutile de parler d’une position européenne commune, tant que les frontières extérieures de l’Union européenne ne sont pas correctement surveillées, rapporte le média About Hungary.

    Szíjjártó a également dit que le problème de la migration ne peut être résolu que par les Etats membres individuels, et non par le renforcement de l’agence de protection des frontières de l’Union européenne, Frontex, qui  « fonctionne comme une agence de Voyage ».

    https://www.alterinfo.ch/2019/09/20/hongrie-peter-szijjarto-sur-les-quotas-de-redistribution-des-migrants-nous-rejetons/