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Europe et Union européenne - Page 664

  • Mous Européens, pleurez et crevez !

    Bernard Plouvier

    Dans l’océan d’âneries dénommé Ancien Testament, il y avait au moins une phrase sensée : « Croissez et multipliez-vous ». Décérébrés par la propagande soixante-huitarde (venue des campus universitaires des USA et de leurs gourous marxistes), les Européennes ont décidé de ne plus affronter les risques de la maternité ni les aléas de l’éducation des enfants, ou le moins possible.

    De ce fait, les maîtres de la grande distribution décidèrent d’importer des millions de consommateurs, en provenance d’Afrique noire et maghrébine et d’Asie, préférentiellement du Sud-Ouest… bref, une majorité de non-valeurs, mais apportant avec eux une religion de haine et de domination violente : l’islam.

    Là-dessus, comme si cela ne suffisait pas au bonheur des Européens, l’été 2014, un calife autoproclamé lance de Mossoul, volée aux Kurdes, un appel au nouveau Djihâd : tous les bons sunnites, quels que soient leur âge et leur sexe doivent tuer en masse de l’infidèle… tant pis si quelques mahométans sont des victimes collatérales de ce Djihâd terroriste : il n’en iront que plus vite au paradis du sieur allah, censé reconnaître les siens.

    En France, les premiers attentats datent de la fin de 2014. Au cas où les lecteurs l’auraient oublié, en décembre de cette année-là un honnête mahométan a suriné trois policiers à Joué-lès-Tours (son enterrement au carré mahométan du cimetière municipal fut l’occasion de manifestations d’hystérie méditerranéenne), tandis que d’autres honorables sectateurs du même allah menaçaient d’égorger deux Blancs à Perpignan et que divers militaires d’Europe occidentale se faisaient assassiner dans les rues de leur pays.

    2015 et 2016 ont été de grands crus du terrorisme meurtrier mahométan, tandis qu’à la fin de 2016, notre bibendum élyséen faisait un premier ministre avec le titulaire de l’Intérieur et des Cultes qui avait proclamé antérieurement : « Ce n’est pas un délit de prôner le Djihâd »… une promotion plutôt qu’un séjour en milieu psychiatrique, décidément notre Ripoublique est bien bonne.

    Après les scores superbes de Paris (novembre 2015) et de Nice (juillet 2016), les mahométans de la Chancelière toquée d’Outre-Rhin remettent ça. Lors de la dernière Saint-Sylvestre, d’honorables sectateurs du sieur allah avaient violé une centaine d’Allemandes à Hambourg, Cologne et Düsseldorf ; un an plus tard, ils repassent le plat avec un camion bélier.

    Qu’ont fait les Français, en 2015-2016, à l’occasion des meurtres en série commis par des mahométans ? Ils ont gémi et pleuré. Certains ulémas et imams nous ont assuré que « l’islam, ce n’est pas ça » ! Que le Djihâd, c’est de « tenter de se perfectionner moralement » ! N’importe quel individu sachant lire peut ouvrir le coran et admirer la dizaine de sourates traitant du Djihâd : « Quand vous rencontrerez des infidèles, tuez-les, faites-en un grand carnage » ! Les sbires du fou de Mossoul, eux, savent lire. Ils n’en ont rien à faire des lénifiantes interprétations des soufis.

    Que vont faire les Teutons, administrés par la mollasse luthérienne ? Gémir et pleurer ! C’est indéniable : ce n’est plus la même qualité de Français que ceux de 1914, ni la qualité de la Wehrmacht de feu Adolf Hitler qui eut au moins le mérite de s’attaquer à la barbarie de l’époque : la citadelle de l’ignominie marxiste. Que monsieur Hitler ait ordonné d’abominables génocides, c’est indéniable et cela ternit l’héroïsme de ses soldats morts pour une certaine conception de l’Europe. Mais le contraste est saisissant entre les Européens des années 1914-1945 et leurs tristes descendants.

    À force de manger du chapon à Noël, ils croient probablement qu’imiter les castrats est une bonne réponse aux conflits humains. Fatale erreur !  

    Pleurez, mols Européens, c’est tout ce que vous savez faire. Pleurez, avant de crever, dans la honte et le déshonneur. Car vos futurs assassins ne sont que des débiles mentaux, la lie de l’humanité.

  • Journal du Mardi 20 décembre 2016 - Terrorisme / Nuit tragique à Berlin

  • Soumission

    Pas de  trêve de Dieu en cette période de Noël, les soutiens de l’État islamique ne désarment pas. Hier, l’ambassadeur de la Russie en Turquie, Andreï Karlov, a été abattu de plusieurs balles dans le dos dans une exposition d’art à Ankara par un policier en civil, lequel a été ensuite été tué par les forces spéciales. L’assassin entendait protester contre la libération d’Alep grâce au soutien de l’armée russe. On l’entend déclarer en arabe des paroles d’un chant de combat islamique dans une vidéo juste après avoir commis son meurtre : «Nous sommes ceux qui ont voué allégeance à Mohamed pour le djihad jusqu’à notre dernière heure.» Avant de poursuivre en turc : «N’oubliez pas la Syrie n’oubliez pas Alep. Tant que les habitants n’y seront pas en sécurité, vous ne le serez pas non plus.»  Selon Vladimir Poutine, «le crime qui a été commis est sans aucun doute une provocation destinée à perturber les relations entre la Turquie et la Syrie ainsi que le processus de paix en Syrie auquel contribuent activement la Russie, la Turquie et l’Iran. Il ne peut y avoir qu’une seule réponse à cela : intensifier la lutte contre le terrorisme.» Hier toujours, et le mode opératoire, recommandé par l’EI, rappelle bien sûr celui utilisé par Mohamed Lahouaiej Bouhlel le 14 juillet à Nice, un réfugié, Naved B., en possession de papiers pakistanais,   a foncé à bord d’un camion dans un marché de Noël à Berlin, faisant au moins douze morts et plus de cinquante blessés. Un hangar de l’ex-aéroport de Tempelhof, abritant des «migrants», a été perquisitionné peu après par la police allemande.

    Dans ce climat, on ne s’étonnera pas des résultats du 12e baromètre annuel de l’institut Paul Delouvrier, qui indique que la question cruciale de la «sécurité» est considérée comme prioritaire pour 44 % des Français interrogés, se hissant juste derrière l’emploi et la lutte contre le chômage (52 %). Cette inquiétude est bien légitime, bien compréhensible, mais cette exigence sécuritaire ne doit pas être le prétexte utilisé par nos dirigeants pour limiter plus largement les libertés des Français et des Européens.

    Bruno Gollnisch rappelait plus largement il y a quinze jours, réagissant au rapport  sur la situation des droits fondamentaux dans l’UE, que la liberté d’expression, d’opinions, professée officiellement par le Système et l’Europe de Bruxelles, n’existe que pour ceux qui ne contestent pas le discours des grands prêtres de la religion progressiste, cosmopolite et mondialiste… Il le notait dans l’hémicycle du parlement européen : «la seule chose qui échappe à vos nomenclatures mondialistes c’est le sort de ceux qui subissent l’absence de liberté d’expression».

    Une exigence de liberté qui est parfois partagée par des personnalités qui ne gravitent pas (du tout) dans les mêmes eaux que l’opposition nationale. En septembre dernier une pétition a été adressée à Barack Obama pour qu’il accorde la grâce présidentielle au lanceur d’alerte Edward Snowden. Parmi les signataires on trouve le nom du milliardaire mondialiste George Soros, des pipoles  de gauche, mais aussi Steve Wozniak, cofondateur d’Apple, le linguiste et philosophe libertaire Noam Chomsky (tous deux signataires comme Bruno Gollnisch de la pétition de 2010 pour l’abrogation de la très liberticide Loi Gayssot).

    Même le candidat de la gauche de la gauche, partage aujourd’hui la colère de Bruno Gollnisch qui dénonce de longue date la frilosité, la lâcheté, la soumission des bruxellois dans les affaires Snowden et Assange. Jean-Luc Mélenchon réclame ainsi que  Edward Snowden et Julian Assange, qui «ont rendu service à la France, ont permis de révéler et de faire la démonstration que les États-Unis nous espionnaient», puissent être accueillis en France. Il souhaite même leur donner la  «nationalité française» pour services rendus…

    Les États-Unis, via leurs services d’espionnage, poursuivent, et c’est bien  normal, la défense de leurs propres intérêts qui ne recoupent pas  toujours, très loin s’en faut,  les nôtres,  du moins ceux d’une France  réellement indépendante. C’est pourquoi il n’est pas anodin, Paris-Match notamment l’indiquait à ses lecteurs le 7 décembre, que faute de moyens suffisants accordés à  notre Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), celle-ci a signé un contrat (au montant non révélé) avec une  firme californienne liée à la CIA,  Palantir Technologies. Une société spécialisée, avec une grande efficacité, semble-t-il, dans le traitement des énormes flux informatiques qui a permis le démantèlement de   réseaux terroristes, l’élimination de djihadistes… Un «agent de la lutte antiterroriste “” confie au magazine : “Il est habituel et normal que la DGSI, comme les services secrets, la DGSE, partagent certaines informations avec des services de renseignement de pays alliés, au premier rang les États-Unis. Mais l’accord avec les Américains n’a pas été choisi, ils sont les seuls à disposer de cette technologie qui nous est nécessaire. Surtout, avec Palantir, les services US vont disposer d’une fenêtre grande ouverte sur des informations sensibles et notre lutte antiterroriste. C’est un moindre mal, mais il ne faut pas être dupe”.

    Notons encore que Patrick Calvar, patron de la DGSI, l’homme qui expliquait devant les députés de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats du 13 novembre que “Nous sommes au bord d’une guerre civile”, mettant en accusation l’ultra-droite française comme un des facteurs “des affrontements intercommunautaires” à venir, connait bien Alex Karp fondateur de Palantir Technologies.

    Paris-Match, le soulignait en juin 2015, au détour d’un article consacré au très mondialiste Club Bilderbeg dont le but officiel est  de “favoriser le dialogue entre les États-Unis et l’Europe”. On y apprenait que MM.  Calvar et Karp sont tous deux des invités de Bilderberg. Or “Alex Karp et Regina Dugan (vice-présidente de Google, NDLR) était-il écrit, illustrent par leur carrière louvoyante entre des sociétés high-tech et des agences gouvernementales US de la défense et du renseignement, la très grande proximité entre (…) l’intelligence artificielle, le cybersécurité et le terrorisme. La nouvelle loi sur le renseignement s’inscrit au cœur de ce triptyque. Le directeur général de la Sécurité intérieure, Patrick Calvar, est donc en bonne compagnie”…

    Une nouvelle illustration de la mise sous contrôle, encore plus poussée, de nos services de renseignements. Était-elle réellement nécessaire, indispensable et inéluctable? Non bien sûr, pas plus que ne l’est pour un patriote l’inféodation de nos élites à ses   cercles un peu occultes, loin des regards des peuples, décrit par Bruno Gollnisch ou se jouent trop souvent l’avenir de notre pays.

    https://gollnisch.com/2016/12/20/soumission/

  • Génération identitaires Paris : Paris, Nice, Bruxelles, Berlin... La liste s'allonge !

  • Le terrorisme islamique a frappé à Berlin : Refugees welcome ?

    Lundi soir, un camion a foncé dans une foule dans un marché de noël à Berlin. Au moins 50 personnes ont été blessées, dont plusieurs grièvement, douze personnes – au moins – ont perdu la vie, selon un porte-parole de la police.

    Des images des lieux du drame diffusées par le site internet du quotidien local Berliner Morgenpost ont montré plusieurs stands du marché de Noël détruits par le passage du camion. L’agence DPA citant la police a évoqué un attentat. Dans la matinée du 20 décembre, les forces de sécurité allemandes ont confirmé que l’attaquant a «délibérément» foncé sur la foule.

    Le terroriste islamiste serait un migrant pakistanais arrivé en Allemagne au mois de février dernier. Refugees welcome ? Vraiment ?

    http://fr.novopress.info/202422/le-terrorisme-islamique-a-frappe-a-berlin-refugees-welcome/

  • Angela Merkel enfin mise à nu

    Angela Merkel sème le vent en Europe et récolte la tempête. La lubie migratoire de la chancelière en fer blanc s’est transformée an dictature multiculturelle obligatoire (les allemands doivent s’adapter, pas l’inverse) dans la logique Soros-Obama, même si cette hydre à deux têtes est maintenant à l’agonie.

    Angela Merkel est une énigme. Voyez la vie de son père, venu de l’ouest pour jouer au pasteur à l’est, qui disposait de deux voitures de fonction et d’une totale liberté de mouvement. Pion communiste, Merkel ensuite joue à la chrétienne démocrate, avant de trahir Helmut Kohl et de s’imposer comme candidat néocon aux ordres de Washington, alors que son second mari bosse pour une boîte (Accelrys) liée au Pentagone et cotée au Nasdaq. Tout cela se vérifie sur Wikipédia, pas besoin de faire jouer la théorie de la transpiration qu’on laissera à la presse-système.

    Qui veut comprendre Merkel doit lire sa lettre au Washington Post, publiée le 20 février 2003. Je cite la future qui écrit en anglais. Merkel, télécommandée par le méphitique agent d’influence Jeffrey Gedmin, y étale son adoration pour Bush et menace la France trop rebelle de Jacques Chirac et Dominique de Villepin.

    “The United States is the only remaining superpower, but even so it will have to rely on dependable partners over the long term. Germany needs its friendship with France, but the benefits of that friendship can be realized only in close association with our old and new European partners, and within the transatlantic alliance with the United States.”

    La caporale reprend le lemme du vétuste modèle thatchérien (There is no alternative) :

    « There is no acceptable alternative to this way forward at the beginning of this new epoch.”

    La Merkel devait saboter le lien entre Paris, Berlin et Moscou, et c’est pourquoi elle fut mise au pouvoir, alors qu’impopulaire elle n’avait pas gagné les élections. Depuis elle fut réélue grâce aux résultats économiques des réformes adoptées en leur temps par le chancelier Schroeder, ami de la Russie d’ailleurs !

    Autoritaire et humanitaire (ça va ensemble), Merkel incarne le péril féministe ; voyez L’Express qui évoque dans une manchette débile ces femmes qui sauvent le monde. En réalité si nous avions eu Hillary Clinton au pouvoir, nous aurions déjà la guerre mondiale. Merkel incarne l’esprit de la nursery décrit en 1921 par Chesterton lors de son voyage en Amérique (What I saw in America, voyez sur Gutenberg.org). Pour Chesterton la féministe (la fasciste ou la bolchéviste au féminin) considère le citoyen comme un enfant, plus comme un citoyen.

    Je cite le maître qui s’exprime dans un anglais de gazette :

    “And as there can be no laws or liberties in a nursery, the extension of feminism means that there shall be no more laws or liberties in a state than there are in a nursery. The woman does not really regard men as citizens but as children. She may, if she is a humanitarian, love all mankind; but she does not respect it.

    La trique dans une main, les rares sucreries dans l’autre. Les peuples en Europe sont en effet toujours traités comme des enfants, et menacés s’ils se montrent récalcitrants. Les arguments de nos élites reproduisent en continu cet insupportable schéma matriarcal (matriarcal et non maternel comme on va voir).

    Lagarde est là pour financer l’Ukraine, Clinton la guerre, Merkel incarne la soumission et le TTIP ; Theresa May est mise là pour liquider le Brexit. Le fascisme à la sauce mondiale prend un visage féministe. Car le féminisme est une métastase du totalitarisme postmoderne. On retrouve comme toujours Tocqueville et son pouvoir prévoyant, tutélaire et doux, qui cherche à nous fixer dans l’enfance. Ces froides fonctionnaires sans enfant remplissent nûment leur tâche ingrate, oubliant au passage que l’homme a été créé égal à la femme !

    On espère se débarrasser de Merkel en 2017 avec M. Seehofer. L’analyste américain Wayne Madsen écrivait à ce propos :

    « Avec les rêves euro-atlantistes des mondialistes quotidiennement brisés, Seehofer voit évidemment sa chance de prendre la barre de l’Allemagne des mains d’une Merkel de plus en plus impopulaire et de diriger le pays vers un «atterrissage en douceur» à la suite de la dissolution de l’UE.»

    Et ce n’est pas encore fait hélas. Le système étatique allemand accable les contribuables, poursuit les internautes, persécute les familles, relâche les violeurs (voyez l’intervention de Poutine à ce sujet). Il devient tyrannique pour appuyer la dérive de la chancelière muée en femme la plus impuissante du monde, car les gros animaux blessés sont les plus dangereux.

    Le système Juncker-Merkel-Schultz (Schultz est le « kapo » de Silvio Berlusconi, dernier PM élu en Italie) repose sur l’anéantissement de la citoyenneté. Il n’est pas encore aplati. Espérons que les Allemands se réveillent pour la liberté européenne, celle qui repose sur la solidarité des peuples et l’amitié avec la Russie, pas sur la guerre avec Moscou et une bureaucratie de bunker.

    http://www.voxnr.com/7176/angela-merkel-enfin-mise-a-nu

  • Vive l'Europe - Christopher Lannes & Daniel Conversano - Le bréviaire des patriotes

  • Noël, la plus européenne des fêtes

    Si les recueils de contes de Noël sont nombreux et variés, il n’existait pas jusqu’à présent de véritable anthologie rassemblant les récits, poèmes et contes de Noël de toutes époques et de tous pays. Ce vide est aujourd’hui comblé avec la parution aux éditions Robert Laffont du Bouquin de Noël, magistrale somme rassemblée par Jérémie Benoit, conservateur des châteaux de Trianon à Versailles, historien d’art de la Révolution et de l’Empire, mais aussi auteur de plusieurs essais sur les cultures indo-européennes.

    bouquin-noel-200x300.jpgLe Bouquin de Noël, par Jérémie Benoit

    Davantage qu’une simple compilation de textes, ce gros pavé de mille pages revient aux sources de la tradition. Jérémie Benoit, dans sa préface joliment intitulée « Le Noël des écrivains », constate que si le sens de cette fête s’est aujourd’hui perdu, réduit à une unique soirée « festive », prétexte à agapes familiales et à débauche mercantiliste, c’est auprès des écrivains que l’on peut retrouver sa signification perdue, chrétienne ou non, « tous ayant sauvegardé l’esprit de Jul, le Noël scandinave qui, bien que depuis longtemps enfouis sous des dehors chrétiens, avait perduré ».

    Les écrivains, passeurs de mémoire

    Ce livre s’adresse tout autant à ceux qui s’intéressent à l’anthropologie qu’à la littérature. À travers les textes présentés, le lecteur pourra constater comment la perception de cette période sacrée entre toutes évolue selon les contrées et à travers les âges. C’est ainsi dans les récits de l’Europe septentrionale que l’esprit archaïque de Noël est le mieux conservé tandis qu’en Europe du Sud, France comprise, c’est la Nativité qui donne sens. De même, alors que chez les écrivains français, les récits de Noël sont essentiellement consacrés à la nuit du 24 décembre, en Belgique, Allemagne, Russie, Suède, c’est tout le temps de l’Avent jusqu’à la saint Sylvestre qui est mis en valeur. Reprenant cette vision, Jérémie Benoit fait commencer le cycle depuis la Samain/Toussaint, puis à travers le mois de l’Avent jusqu’au jour de l’an et à l’Epiphanie. L’ordre des textes présentés suit cette chronologie. Ils sont classés non pas en fonction des auteurs mais selon les fêtes qui rythment la période symbolisant l’entrée dans l’âge sombre de l’année.

    L’enchaînement des récits et contes nous fait ainsi voyager dans le temps et l’espace. Du plus profond des âges, les mythes antérieurs à la christianisation sont encore bien visibles dans les textes médiévaux comme à travers la légende flamande d’Halewyn, le récit de la Chasse sauvage par le Normand Orderic Vital ou bien encore dans Gauvain et le chevalier vert, énigmatique récit du cycle arthurien. L’esprit de Noël, c’est aussi bien sûr la Nativité du Christ, substitut chrétien du retour de la lumière. C’est encore et surtout la présence enfantine lorsque sont évoqués le sapin, les jouets, les lumières comme dans Le grillon du foyer de Charles Dickens, Le Noël de Trott de Lichtenberger, Le casse-noisette d’Hoffmann, Le livre de Noël de Lagerlöf. Nombre d’écrivains de Noël cités dans cet ouvrage entrent également dans la catégorie des auteurs régionalistes, comme Le Braz pour la Bretagne, Daudet pour la Provence, La Varende pour la Normandie ou Erckmann-Chatrian pour l’Alsace.

    Le lecteur averti constatera qu’entre la Renaissance et la Révolution les textes consacrés à Noël disparaissent. Jérémie Benoit attribue cette parenthèse au triomphe du christianisme de la Contre-réforme, particulièrement méfiant vis-à-vis des cultures paysannes traditionnelles.

    La plus européenne des fêtes

    C’est avec l’éveil du romantisme au XIXe siècle que la littérature retrouve le chemin de Noël, notamment en terres germaniques, restituant l’esprit ancien des étranges nuits de Noël. Certains récits sont aujourd’hui devenus célèbres, comme Le Chant de Noël de Dickens ou Les Trois Messes basses de Daudet. D’autres, oubliés, méritaient d’être redécouverts. Souvent émouvants, ils évoquent des Noëls enneigés, des mondes silencieux, l’âtre rougeoyant, les joies simples et enfantines. La mélancolie et la tristesse sont aussi présentes car la mort est là qui rôde toujours en ces nuits sombres, comme dans La Petite Fille aux allumettes d’Andersen ou le méconnu Fleur de Blé de Camille Lemonnier.

    À travers cette anthologie, les textes rassemblés nous démontrent que, par-delà la portée universelle du message de la Nativité, Noël représente la plus européenne des fêtes. En ces nuits étranges ouvrant le passage vers la nouvelle année et célébrant le cycle éternel de la vie, un véritable syncrétisme s’est instauré autour de Noël, puisant aux sources latines, nordiques, germaniques, slaves puis chrétiennes. Derrière ces figures et ces festivités se dissimulent des croyances qui révèlent parfaitement la religion originelle de l’Europe, nous rappelant qui nous sommes. C’est pourquoi il est important de lire, de s’imprégner et de transmettre ces récits à l’heure où certains, au nom d’un laïcisme dévoyé, voudrait désacraliser Noël en interdisant crèches et sapins afin de ne pas déplaire aux adeptes d’une religion profondément étrangère à notre monde.

    Pierre Domnaiche

    Le Bouquin de Noël, par Jérémie Benoit, éditions Robert Laffont, collection « Bouquins », novembre 2016, 1024 pages, 30 euros.

    http://institut-iliade.com/noel-la-plus-europeenne-des-fetes/

  • Octobre 2016 - Main basse sur l'agriculture et sa crise