géopolitique - Page 615
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Michel Onfray réagit à la sortie de BHL sur les migrants: "Il ferait mieux de rester caché"
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Les Chevaliers de Colomb soutiennent les chrétiens persécutés
Lors de sa 133ème Convention suprême qui s’est tenue à Philadelphie (Pennsylvanie) du 4 au 6 août, l’association catholique fraternelle et philanthropique des Knights of Columbus (Chevaliers de Colomb) des États-Unis, a adopté plusieurs résolutions dont l’une avait pour objet la « Solidarité avec les chrétiens persécutés ». Christianophobie Hebdo l'a traduite. Extrait :
"[...] Attendu que les Knights of Columbus ont constitué en 2014 le Christian Refugee Relief Fund [Fonds de secours pour le réfugié chrétien] qui a, depuis, fourni près de 3 millions de US$ en aide aux chrétiens déplacés d’Irak et de Syrie et à d’autres minorités religieuses persécutées,
Il est résolu que les Knights of Columbus sont solidaires de tous les chrétiens, dans le monde en tier, souffrant d’une persécution violence,
Il est encore résolu que nous félicitons le gouvernement régional du Kurdistan, la Jordanie et le Liban pour leur protection envers ceux qui cherchent à s’y protéger de la persécution en Irak et en Syrie,
Il est enfin résolu que les Knights of Columbus s’engagent à pour suivre leur aide à ceux qui ont été victimes de crimes contre l’humanité, et en particulier aux chrétiens qui ont été violemment persécutés à cause de leur foi."
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La Russie va soutenir militairement Bachar-el-Assad contre l'Etat islamique
Lu ici :
"Des pilotes russes d’avions de chasse vont arriver en Syrie dans les prochains jours et voleront sur des hélicoptères et avions russes pour combattre l’Etat islamique (EI) et les rebelles sur le territoire syrien. Selon des diplomates occidentaux, la délégation militaire russe est déjà arrivée en Syrie et a installé son camp dans une base aérienne contrôlé par le régime d’Assad dans la région de Damas. Cette base servira comme l’avant-poste des opérations russes.
Au cours des prochaines semaines, des milliers de militaires russes débarqueront sur le sol syrien. Parmi eux : des conseillers, des instructeurs, des responsables logistique, du personnel technique, des responsables de la défense aérienne et des pilotes. D’anciens rapports ont indiqué que la Russie était en négociation avec la Syrie pour la livraison d’avions Mig-29 et Yak-130. La composition actuelle de cette force reste encore inconnue, mais il ne fait aucun doute que les pilotes russes de combat dans le ciel syrien vont certainement changer les choses dans le Moyen-Orient (...)
Des sources diplomatiques occidentales rapportent que des réunions ont eu lieu entre la Russie et l’Iran à propos de l’EI et de la menace que cette organisation représente pour le régime d’Assad (...) Il a été décidé de faire tout le nécessaire pour maintenir Assad au pouvoir afin de permettre à la Syrie d’agir comme une zone tampon et empêcher Daech d’atteindre les républiques de l’ancienne URSS (...)
Les Russes ne sont toutefois pas les seuls à coordonner leur politique au Moyen-Orient avec les Iraniens. Les Etats-Unis ont fait de même. Le gouvernement de Washington a consulté des représentants du régime islamique d’Iran pour agir contre l’EI en Irak (...) Les sources ont souligné que l’administration américaine du président Obama est bien consciente de l’intention des Russes d’intervenir en Syrie mais n’a pas encore réagi. L’absence d’une opposition de la part du camp américain est aggravée par l’arrêt des appels des Etats-Unis à la dissolution du régime d’Assad (...) Même la Turquie, qui a jusqu'ici évité toute action qui renforcerait Assad, a dû se réconcilier avec le mouvement russo-iranien et avec le silence américaine, conduisant Ankara à mener ses propres frappes aériennes contre l’EI en Syrie.
En clair, il n'y a plus que l'Union européenne et la France en particulier qui réclament la chute de Bachar-el-Assad quitte à laisser l'Etat islamique continuer ses conquêtes. L'aveuglement de la diplomatie européenne face à la Syrie et sa naïveté suicidaire face aux vagues massives d'immigration illégale sont désespérantes...
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La lie de l'humanité
Empruntons sans remords à Jack Lang ce jugement qui mérite dissection : "Nous sommes face à la lie de l'humanité, si tant est que l'on puisse encore parler d'humanité !". Telle est son évaluation à propos des djihadistes assassins de Khaled Assaad, 82 ans l'un des plus grands spécialistes de l'Orient antique, mort en quelque sorte pour Palmyre. (1)⇓
Ce jugement on pourrait l'appliquer aussi à ce démon d'apparence humaine, âgé de 26 ans, lequel se proposait dans un train reliant Amsterdam à Paris de tuer probablement, en remontant les voitures, les 300 passagers si l'on en juge et par son parcours et par son armement. Cet Ayoub el Khazzani semble vouloir tirer parti de son passé de voyou, deux fois arrêté à Madrid en 2009 et encore une fois à Ceuta en 2012, pour esquiver son implication terroriste : il n'était dans ce système de défense qu'un honnête braqueur. (2)⇓
Depuis janvier nous croyons savoir, en fait, que nous sommes en guerre.
Mais peut-être n'avions-nous pas encore, en France, osé mesurer ni la nature de l'ennemi, ni ce dont il est capable, ni le mépris qu'il manifeste à l'endroit de la vie humaine. Tout lui est bon, à commencer par l'horreur, pour inspirer la terreur.
Cette engeance se réclame, quoi que veuillent nous faire croire les sophistes, explicitement de l'islam. Et 14 ans après les attentats de 2001, les condamnations vraies, des condamnations bien claires et bien nettes, venant des "musulmans modérés" demeurent encore assez rares. La courageuse reine Rania de Jordanie l'a fort bien dit ce 26 août : "Les musulmans modérés, à travers le monde, ne font pas assez pour gagner la lutte idéologique qui est au cœur de cette bataille" et le théologien turc Fethullah Gûlen l'a confirmé dans le Wall Street Journal le 28, dénonçant l'idéologie totalitaire des islamistes. (3)⇓
La mort de Ieng Thirith, la "première dame du régime khmère rouge" dans le cadre l'impunité générale du régime communiste cambodgien nous en donne un parfait exemple. (4)⇓ Notons que la "lie de l'humanité" ne se recrutait pas chez les "damnés de la terre", mais chez les personnages que Dostoïevski donne vie dans "les Possédés".
Car converge avec le marxisme totalitaire et avec l'héritage que laissent les alliés des "nationalistes musulmans" que furent les bolcheviks à partir du congrès de Bakou de 1920. (5)⇓
"Ieng Thirith n’était pas un individu passif qui s’est lié aux Khmers rouges juste par son statut d’épouse de Ieng Sary et de belle-sœur de Pol Pot", souligne Youk Chhang, directeur du Centre de documentation du Cambodge, spécialisé dans les recherches sur cette période.
Ieng Thirith "était un membre important du parti qui exerçait un pouvoir au niveau national", ajoute-t-il.
Jusqu’au bout, et longtemps après la chute des Khmers rouges, elle défendra le bilan du régime, avant finalement de rejeter toute responsabilité dans les faits qui lui étaient reprochés et de refuser toute coopération avec l’institution judiciaire. "Avec la mort de Ieng Thirith, c’est aussi une partie de la justice qui est morte avec elle", déplorera un survivant du régime.
Après la création du tribunal international, elle est arrêtée en 2007 avec son mari dans leur luxueuse villa de Phnom-Penh.
En 2009, quoique déjà affaiblie, elle trouve suffisamment d’énergie pour une diatribe devant les juges à qui elle promet "les sept cercles de l’enfer" s’ils l’accusent d’être une meurtrière. "Je ne sais pas pourquoi une bonne personne est accusée de tels crimes et j’ai suffisamment souffert, je ne peux pas vraiment être patiente car je suis accusée à tort", déclare-t-elle alors.
Selon des documents du tribunal, elle assistait pourtant bien aux conseils des ministres du régime.
Elle a également supervisé le contrôle strict de la distribution des médicaments. "Ieng Thirith a été personnellement responsable et directement impliquée dans le refus d’accorder aux Cambodgiens les soins de santé même les plus basiques", insiste Youk Chhang. Elle a également ordonné des purges contre les traîtres présumés et était au courant des exécutions de ceux que le régime voyait comme ses ennemis, toujours selon les documents du tribunal. Elle aurait également participé à la réglementation des mariages, notamment les nombreux mariages forcés.
Cette "pauvre femme" est devenue folle à la veille du "procès N° 2" de Phnom-Penh et n'a pas pu être jugée.
Mais l'exemple de sa sauvagerie, bien proche de celle de l'État islamique, elle qui était issue de la haute société cambodgienne, eût certainement intéressé l'auteur des"Possédés".
JG Malliarakis
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Copiez-collez et diffusez-en auprès de vos relations le titre "La lie de l'humanité" et le lien :
http://www.insolent.fr/2015/08/la-lie-de-lhumanite.htmlApostilles
- cf. "Palmyre : ne pas oublier Khaled Assaad" chronique des événements courants du 21 août sur le site de l'Institut d'Histoire sociale⇑
- cf. El Pais du 23 août.⇑
- on lira à ce sujet dans le journal turc Zaman : "Gülen urges Muslims to denounce terrorism, promote human rights, education"⇑
- cf. Chronique des événements courants du 25 août Khmers rouges : la quasi-impunité des responsables.⇑
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cf. La Faucille et le croissant pp. 210-211
"La Faucille et le Croissant"
– Islamisme et Bolchevisme au congrès de Bakouprésenté par Jean-Gilles Malliarakis
qui vient de paraître: ••• ce livre de 225 pages au prix de 20 euros port gratuit est disponible aux Éditions du Trident
vente par correspondance 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris tel 06 72 87 31 59
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LE SYSTEME DE DOMINATION UNIPOLAIRE TOUCHE-T-IL À SA FIN?
Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a été fort explicite en annonçant tout récemment que la domination politique et économique de l’Occident sur le monde touche à sa fin.
Cette annonce a été faite lors du forum international Terra Scientia, sur les rives de la rivière russe Kliazma, le tout devant un grand nombre de jeunes participants. « Aujourd'hui, le centre d'intérêts de la politique extérieure, comme le centre d'intérêts de chacun de vous, est directement lié à la lutte des idées. Cette lutte consiste notamment à choisir ou à imposer son choix sur les modèles de développement et des valeurs. Nous observons la fin d'une très longue époque, celle de la domination économique, financière et politique de l'Occident historique », a déclaré le ministre Lavrov.
Analysons ces dires
Globalement et c'est le principal à noter dans cette déclaration, c'est qu'elle confirme une fois de plus l'avènement de l'ère multipolaire, tant attendue. Après l'éclatement de l'URSS et la fin de la guerre froide, les élites occidentales, principalement étasuniennes, s'étaient autoproclamées gendarmes du monde. Cette domination, une bonne part de l'humanité l'a ressenti et ce à différents endroits de la terre: Balkans, Moyen-Orient, Afrique, Amérique latine. A un moment il fallait bien dire stop. Le chaos créé en Libye suite à l'intervention de l'OTAN en alliance avec les salafistes locaux, a été l'une des gouttes de trop et il a bien fallu que certains pays prennent leurs responsabilités.
Depuis, la Russie et la Chine, soutenues par leurs alliés, ont décidé de bloquer à tout prix les tentatives occidentales, ne serait-ce qu'au niveau du Conseil de sécurité de l'ONU. Une partie de l'humanité a commencé alors à mieux respirer. D'autre part et il est également important de le noter dans la déclaration de Sergueï Lavrov, c'est lorsqu'il parle de "la fin d'une très longue époque". Il fait évidemment ici référence non pas seulement à toute cette époque assez récente qui a suivi la fin de l'URSS, mais bien toute celle datant de plusieurs siècles.
Mais tout change et continuera à changer. D'autant plus, et il faut le rappeler aussi, nous ne sommes non seulement plus à une époque unipolaire, révolue et ayant montré toute sa dangerosité pour l'avenir de l'humanité, mais nous ne sommes pas non plus dans une optique bipolaire, comme durant la période ayant suivi la fin de la Seconde guerre mondiale, avec deux superpuissances. Aujourd'hui, la multipolarité confirme la présence de plusieurs blocs, des blocs représentants des pays concrets ou des groupes de pays. On retrouve bien évidemment la Russie et la Chine, deux grandes puissances mondiales et membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU opposés à la nostalgie unipolaire du bloc occidental. Mais aux côtés de l'ours russe et du dragon chinois, on retrouve aussi de grandes puissances régionales, telles que l'Inde, l'Iran, le Brésil et d'autres, ou encore le bloc uni et à part entière de la majorité des nations latino-américaines ayant réussi à former ensemble une alliance fermement opposée au néocolonialisme US.
On ne peut se permettre de ne pas mentionner aussi d'autres grandes alliances multipolaires comme les BRICS, l'OCS ou encore l'Union eurasiatique, qui portent en eux un grand espoir pour une partie du monde. Ajoutés encore à cela plusieurs pays africains et asiatiques, et on arrive tout simplement à une forte majorité de l'humanité. Sans oublier de prendre en compte le fait que nombre de citoyens de pays occidentaux sont également des partisans assumés du monde multipolaire.
Mais il ne faut pas oublier pour autant que les partisans de l'unipolarité, bien qu'étant clairement minoritaires, feront en sorte de ne pas reconnaitre la nouvelle réalité à l'immédiat. Au contraire, il faudra encore du temps pour que les élites occidentales acceptent, d'une manière ou d'une autre, l'avènement du nouveau monde. Jusque-là, ils continueront à tenter de rassasier cet appétit hégémonique, et c'est ce qui a également été souligné par Sergueï Lavrov: « L'Occident tente de maintenir sa domination de manière artificielle en faisant pression sur les autres pays, au moyen de sanctions et de forces militaires, de violations du droit international et de la Charte des Nations unies, contribuant ainsi au chaos dans les relations internationales ».
Un chaos auquel on devra certainement faire face encore un certain temps et que l'on observe en ce moment même à différents endroits de notre planète. Mais du moment que la majorité de l'humanité soutiendra aussi activement que possible cette ère nouvelle, la multipolarité finira bien à anéantir une bonne fois pour toute l'unipolarité n'ayant plus aucune place dans nos vies à tous.
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Entrevue du C.N.C. #22 : Michel Drac et Maurice Gendre
Michel Drac et Maurice Gendre seront à Lille le 12 septembre 2015 pour une conférence sur le Traité transtlantique. Nous avons sollicité nos deux prochains intervenants pour une courte entrevue qui donnera quelques clefs à nos lecteurs en perspective de la conférence à venir.
1) Le Cercle Non Conforme : Merci d'avoir accepté de répondre à quelques questions et de venir le 12 septembre à Lille pour une conférence sur les enjeux et les menaces du Traité transatlantique. Pouvez-vous vous présenter rapidement pour nos lecteurs ?
Michel Drac : J’ai commis quelques textes dont certains m’ont valu l’intérêt de lecteurs partageant mes préoccupations. Mon message général est simple : il n’y a rien à espérer à l’intérieur du système, donc s’il reste un espoir, c’est en dehors. Je suggère aux dissidents de s’organiser entre eux, pour incuber la matrice d’une contre-société libératrice. Par ailleurs, ayant une formation en finance d’entreprise, je m’intéresse particulièrement aux questions économiques.
Maurice Gendre : Je suis chroniqueur sur Méridien Zéro, l'émission francophone de Radio Bandera Nera.
J'ai participé depuis une dizaine d'années à différents media de la sphère dite "alternative" : Ring, le Gri-gri international, Tant pis pour Vous, Scriptoblog,Agence info libre et MZ.
J'ai toujours tenu dans ces différents organes de presse la même ligne : anti-immigration, souverainiste mais favorable à une Europe boréale des peuples et des Nations libres et indépendantes, contre les interventions militaires "humanitaires" en Afrique ou au Moyen-Orient, anti-libérale et anti-libertaire.
J'ai pu tenir cette "ligne" (fruit de convictions profondes et très ancrées) y compris au sein de la rédaction de Ring, à l'époque où celle-ci était fortement marquée par un atlantisme et un sionisme forcenés (ce n'est plus vrai aujourd'hui), du fait de la présence tutélaire de l'écrivain Maurice G.Dantec.
En relisant très récemment des articles et des entretiens rédigés à l'époque, il m'a immédiatement sauté aux yeux que premièrement mon ami David Serra n'était définitivement pas un censeur et que tout ce à quoi nous assistons dramatiquement aujourd'hui était au minimum prévisible il y a dix ans déjà.
Je ne tire aucune gloire d'avoir eu cette lucidité (il suffisait d'ouvrir les yeux), en revanche je me désole que les traîtres, les couards et les salauds qui nous servent de dirigeants n'aient rien fait pour changer de cap.
2) Le C.N.C. : Quelle est votre actualité militante actuelle. Êtes-vous encore engagés dans l'édition ? Prévoyez-vous d'éditer ou de rédiger prochainement un ouvrage ?
M. D. : Depuis que j’ai quitté E&R en 2009, je ne milite plus nulle part. J’ai cofondé les éditions du Retour aux Sources en 2007, mais je n’y travaille pas. Un ouvrage regroupant les textes de trois conférences prononcées en 2014, complétés par environ 200 pages de notes, va sortir dans les semaines qui viennent. Il fait en quelque sorte un point de situation sur l’état de la France et propose quelques pistes de réflexion.
M. G. : En dehors de mon activité syndicale prenante, mon militantisme repose de plus en plus sur la réinformation : articles, conférences, émissions radio etc.
Désormais, je suis partenaire des éditions du Rubicon. Le dernier ouvrage paru :La jeunesse au pouvoir de Julien Langella est un manifeste salutaire à la gloire des Anciens et contre les vieux cons de la génération 68.
Cet ouvrage appelle au sursaut les jeunes Français et les jeunes Européens et les invite à tout faire pour sortir de l'apathie et à se lever contre l'effacement du Destin.
3) Le C.N.C. : Sans livrer la substantifique moelle de votre venue du 12 septembre, pourquoi lutter contre le Traité transatlantique ? En quelques lignes ?
M. D. : Il faut informer la population. Nous n’empêcherons pas l’adoption de ce traité, s’il doit être adopté. En l’occurrence, la décision sera prise au plus haut niveau, et n’aura évidemment rien de démocratique. Mais en informant la population, nous nous préparons à rebondir politiquement et culturellement sur les conséquences d’une éventuelle adoption, et cela peut d’ailleurs peser indirectement sur le contexte général au sein duquel notre classe dirigeante devra définir ses choix.
M. G. : Le TAFTA c'est la Bête sauvage. Si on considère que le mondialisme est le stade suprême de l'impérialisme, il faut envisager le TAFTA comme le stade suprême d'un des segments du mondialisme, en l’occurrence l'occidentalisme. > Dimension parfaitement illustrée par le projet de Fédération transatlantique et de Parlement transatlantique.
4) Le C.N.C. : Allez-vous au cours de votre intervention nous présenter des optiques concrètes de lutte contre le TAFTA ? Nous avons pu constater au M.A.S. que l'affichage public était très insuffisant par exemple.
M. D. : Ce n’est pas mon rôle a priori, mais si on me pose la question, je suggérerai sans doute de repérer les urticants et de leur donner la plus grande publicité possible. Les gens, en général, ne réagissent que quand leurs intérêts personnels sont engagés à court terme. Il faut donc construire une stratégie de communication segmentée, et pour cela mettre en lumière les points qui fâchent telle ou telle catégorie de la population. Incidemment, j’aimerais pouvoir vous dire qu’il faut parler d’indépendance nationale et de souveraineté populaire, mais soyons lucide : pour la majorité de nos contemporains, ces mots ne signifient plus rien. A la rigueur, une fois qu’on les aura réveillés en leur parlant de leurs petits sous, on pourra élargir le propos.
M. G. : La seule chose que nous puissions faire à notre modeste niveau est d'informer, informer, informer, informer et... informer. Faire circuler des vidéos sur la Toile, donner des conférences, ne pas négliger le tractage (pénible mais parfois payant). C'est peu ? Oui fort peu malheureusement au regard des enjeux qui sont absolument gigantesques. Mais je crains que nous ne puissions pour le moment faire plus. Nous ne devons jamais oublier que nous avons le Devoir de le faire. C'est un impératif catégorique. Ne serait-ce que pour pouvoir être en paix avec notre conscience et pouvoir dire : "Cette immense saloperie n'aura pas été faite en notre nom". Mon véritable espoir de voir ce projet funeste capoter vient d'une fronde - peu médiatisée bien évidemment - de certains congressistes US contre le TAFTA. Ils viennent essentiellement des rangs des Démocrates populistes et des Républicains isolationnistes qui eux non plus ne veulent pas voir les États-Unis disparaître dans un magma informe et dépourvu d'âme. A moins que cette opposition ne soit elle aussi parfaitement contrôlée. Un virus que la matrice aurait injecté pour mieux le maîtriser. Malheureusement, ce n'est pas du tout inconcevable. Des députés européens je n'attends en revanche rigoureusement rien. Si ce n'est un à-plat-ventrisme de tous les instants.
5) Le C.N.C. : Pour conclure, pouvez-vous nous dire quelques mots sur la situation économique à prévoir pour la rentrée de septembre ?
M. D. : La conjoncture est en train de dessiner la configuration de base d’une tempête parfaite. On ne s’en rend pas forcément compte, parce que la classe dirigeante truque désormais tous les compteurs avec la complicité active des médias, mais pour qui prend le temps d’étudier sereinement les données objectives, c’est clair et net : avis de gros temps. La crise de l’euro est maintenant entrée en phase critique. L’agonie promet d’être longue et douloureuse. J’espère qu’elle sera suffisamment spectaculaire pour anéantir les derniers reliquats de légitimité qui restent à nos dirigeants déconsidérés. Je fonde cet espoir sur la nullité des dirigeants français, la psychorigidité des Allemands, la perfidie des Britanniques, le cynisme des Américains et l’irresponsabilité des Grecs. Un casting de rêve, n’est-ce pas ? De toute façon, au-delà de l’euro, c’est tout le système monétaire international qui est en train de sombrer, dans la foulée d’un système financier complètement déséquilibré. Tôt ou tard, nous allons traverser une convulsion globale monstrueuse. Nos dirigeants s’y préparent. Les Grecs leur servent de cobayes, à mon avis. Dans ce contexte, l’économie française est à l’arrêt. Elle sous-performe pratiquement dans tous les domaines. Nous allons vers un climat social très détérioré, qui pourrait dessiner une toile de fond intéressante pour les échéances politiques 2017.
M. G. : Pour ne rien vous cacher, je crains infiniment l'automne qui arrive. La dégringolade des bourses chinoises constitue peut-être un des prolégomènes de la Grande Catastrophe à venir. La question semble être désormais : d'où le chaos va-t-il partir ? L'étranglement de la Grèce se poursuit et reposera inéluctablement la question de la viabilité de l'euro, l'Ukraine est dans une situation calamiteuse (et je ne parle que de la dimension économique), les banques régionales allemandes sont toujours truffées d'actifs toxiques, des bulles immobilières restent menaçantes (au Royaume-Uni notamment), la valeur notionnelle des produits dérivés a très largement dépassé son niveau d'avant la crise des subprimes, on assiste à des choix totalement délirants qui sombrent dans l’irrationnel le plus complet (récemment le Mexique a emprunté à 100 ans !), mais le plus grave reste évidemment la politique "accommodante" des banques centrales qui finira inéluctablement par nous exploser à la figure et entraînera un effondrement incontrôlable des monnaies. Il faut ajouter à cela, un déferlement migratoire cataclysmique dont les conséquences prochaines seront ravageuses.
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Crise de l’énergie en Ukraine à l’approche de l’hiver, les Français vont-ils encore payer ?
Xavier Moreau est un analyste installé en Russie depuis 14 ans. Il est l’auteur de la « Nouvelle Grande Russie » et l’un des intervenants principaux du site d’analyses politico-stratégiques stratpol.com.
Qui va payer la facture du chauffage des Ukrainiens ? Pour 2015 la question reste posée, mais en 2014, ce sont les Français et les Allemands qui ont payé le chauffage des Ukrainiens:Vidéo fort éloquente de ce qui nous a été soigneusement caché: de l’aveu même de Iatseniouk, le Premier ministre d’Ukraine, et du ministre des affaires étrangères de Russie: Sergeï Lavrov, le paiement de la facture énergétique de Kiev, en 2014, a été réglée par les Français et par les allemands. Explicite entrée en matière d’un journaliste allemand.
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Fuites : comment le milliardaire Georges Soros tire les ficelles US en Ukraine
Ex: http://www.arretsurinfo.ch
Une lettre de Georges Soros au président Porochenko et au premier ministre Iatseniouk, daté du 23 décembre 2014, créé par Douglas York, assistant personnel de Georges Soros
GEORGE SOROS 2323 décembre 2014Son Excellence Petro PoroshenkoPrésident de l’UkraineKiev -UKRAINE
Son Excellence Arseniy Yatsenyuk
Premier Ministre de l’Ukraine
Kiev – UKRAINE
M. le Président, M. le Premier ministre, Mes chers amis,
Je veux vous appeler à vous rassembler derrière les réformateurs au sein de votre gouvernement pour apporter votre soutien enthousiaste à une approche du type “big bang”. Ce qui signifie une approche où les contrôles administratifs seraient supprimés et où l’économie passerait au “prix de marché” rapidement plutôt que graduellement.
Comme vous le savez, je n’ai pas ménagé ma peine, lors du dîner du sommet européen du 18 décembre, pour susciter un soutien à une aide financière plus importante. Vous avez vu dans le communiqué final que je n’ai guère eu de succès, même si les présidents Tusk et Juncker ont été de bonne volonté. Le sentiment le plus répandu était que le gouvernement ukrainien manque de coordination et n’est pas vraiment décidé en faveur de réformes radicales. Hier matin, j’ai parlé à Christine Lagarde, qui a clairement soutenu mes arguments, et elle a exprimé une opinion similaire.
Voilà qui met en péril la “nouvelle” Ukraine qui s’oppose avec vigueur à la “vieille” Ukraine avec sa corruption endémique et son gouvernement impotent. Les gens sont prêts à s’accommoder d’un certain niveau de sacrifices pour une Ukraine nouvelle, mais il lui faut un soutien financier plus important que les 15 milliards de dollars actuellement envisagés pour contenir la baisse du niveau de vie à un niveau tolérable. Et pour justifier un soutien plus important, il faut que le gouvernement présente un budget convaincant avec des économies significatives. Le nombre de fonctionnaires doit être réduit de bien plus de 10% ; et Naftogaz doit être réorganisé avec un “big bang” qui remplace les subventions cachées fournies par Naftogaz par des aides directes pour les plus faibles. Comme Youri Vitrenko me l’a expliqué, cela pourrait fonctionner en assurant aux gens que leurs demandes d’aide seraient garanties la première année, qu’ils y aient droit ou pas (en utilisant la pression sociale pour décourager les demandes abusives) et en ne leur demandant pas de payer plus que l’année précédente. Cela donnerait une année aux autorités pour organiser une transition ordonnée des subventions cachées aux aides explicites. Voilà pourquoi je vous exhorte à adopter l’approche “big bang”.
Vous avez la chance d’avoir nommé trois “nouveaux Ukrainiens” ministres et plusieurs locaux qui s’investissent dans cette approche. Ils pourraient réorganiser leurs ministères, y réduire les effectifs à une fraction de leurs tailles actuelles tout en augmentant les salaires des fonctionnaires restants. Ce qui pourrait constituer un exemple à suivre pour les autres ministères. Les ministres qui ont entrepris des réformes radicales pourraient être tenus responsables en cas d’échec, mais on doit leur donner leur chance de réussite en les laissant choisir leurs adjoints.
Quand j’ai demandé au conseiller diplomatique du président Juncker ce qu’il avait en tête en évoquant le manque de progrès, étonnamment il a souligné les réformes constitutionnelles. De fait, l’Ukraine connaît un moment unique où le public s’intéresse passionnément aux problèmes constitutionnels et il ne faut pas laisser passer ce moment. La société civile doit être effectivement engagée dans ces discussions. Ce qui soulève la question du rôle du Conseil National de la Réforme que j’espère vous clarifierez entre vous deux.
Comme vous le savez, j’ai demandé à Andrès Velasco, un éminent économiste qui a très bien réussi comme ministre des finances du Chili de 2006 à 2010, de visiter Kiev où il a rencontré le Premier ministre ; le Président étant à Varsovie à ce moment-là. Velasco en est revenu avec une vision très sombre de la situation financière. La Banque Nationale d’Ukraine n’a pratiquement plus de réserves en devises. Ce qui signifie que la hryvnia n’a plus d’ancrage. En cas de panique et d’effondrement de la monnaie, comme il y en a eu en Russie, la Banque Nationale d’Ukraine ne pourrait pas stabiliser le taux de change, même temporairement comme l’a fait la Russie en injectant 90 milliards de dollars.
Votre première priorité doit être de reprendre le contrôle sur les marchés financiers – dépôts bancaires et taux de change. Sinon vous n’aurez aucun moyen de vous lancer dans des réformes plus profondes. Je crois que la situation pourrait être stabilisée en obtenant du Conseil Européen qu’il s’engage sur le principe d’accorder ce nouveau paquet de 15 milliards de dollars que le FMI exige pour libérer la prochaine tranche du paquet d’origine à la fin de janvier 2015. Sur la base de cet engagement, on pourrait demander à la Réserve Fédérale de prolonger pour trois mois son accord de swap de 15 milliards de dollars avec la Banque Nationale d’Ukraine. Ce qui rassurerait les marchés et éviterait la panique.
Je crois que le communiqué de Bruxelles et les commentaires des présidents Tusk et Juncker ont un effet apaisant pour les marchés. C’est à vous de décider si vous considérez le danger de panique financière suffisamment réel pour prendre des mesures préventives. Si c’est le cas, vous devriez appeler la Chancelière Merkel pour lui demander un engagement sur le principe du paquet de 15 milliards de dollars. Je suis prêt à appeler le secrétaire d’état au Trésor US, Jack Lew, pour essayer de connaître ses intentions sur cet accord de swap.
Je dois partir en Asie le 27 décembre et j’aimerais discuter avec vous de cette question par téléphone, ou mieux par Skype, avant de partir. Je vais devoir réduire l’intensité de mon implication en Ukraine pour les trois prochaines semaines. Je prévois de passer à Kiev après Davos. Mon adjoint Chris Canavan est prêt à venir plus tôt si nécessaire.
En vous renouvelant nos vœux de succès
Un document d’assistance militaire à Kiev, non daté, rédigé par Yasin Yaqubie de l’International Crisis Group
Nous partageons la vision du Président Obama sur ce qui se joue en Ukraine, mais nous pensons que la situation nécessite que les États-Unis en fassent davantage. Le Président a dit la chose suivante à Tallinn :
Malgré cela, aujourd’hui même où nous nous retrouvons, nous savons que cette vision est menacée par l’agression russe contre l’Ukraine. C’est une attaque éhontée contre l’intégrité territoriale de l’Ukraine – une nation européenne souveraine et indépendante. Cette attaque remet en cause le plus fondamental des principes de notre système international : que l’on ne redessine pas les frontières aux canons des fusils ; que les nations ont le droit de décider de leur propre avenir. Elle ébranle un ordre international dans lequel les droits des peuples et nations sont respectés et dont ils ne peuvent tout simplement pas être privés par la force brute. Voilà ce qui se joue en Ukraine. Voilà pourquoi nous nous tenons aux côtés du peuple ukrainien aujourd’hui.
A la lumière de ces faits, il faut empêcher la Russie d’user de force militaire et de menaces militaires pour imposer davantage de changements en Ukraine. Nous apprécions qu’un cessez-le-feu soit en place. Malgré tout, nous demeurons sceptiques sur le maintien du cessez-le-feu sur le long terme par les Russes et leur marionnettes séparatistes, ou sur leur consentement à un règlement politique qui préserverait l’intégrité territoriale et politique de l’Ukraine.
Pour dissuader les Russes de reprendre le combat ou d’exiger que Kiev ne donne son accord à des conditions inacceptables, il faut plus que des sanctions et autres actions directes des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN. Il faut également former et équiper en matériel les forces militaires ukrainiennes, afin qu’elles puissent neutraliser les séparatistes soutenus et renforcés par des forces russes clandestines. Le Président Obama devrait maintenant faire clairement comprendre à Poutine la détermination des États-Unis à engager des actions dans ce sens. Cela encouragerait Poutine à prolonger le cessez-le-feu et à ne pas reprendre l’escalade car la Russie sait qu’elle ne peut surenchérir sur les États-Unis en matière de sophistication des armements.
Ainsi donc :
- L’Ukraine devrait bénéficier d’une dotation militaire en armes létales, ce qui lui permettrait de résister à la puissance militaire écrasante de la Russie. Sinon Poutine atteindra ses objectifs par l’usage de la force armée.
- Les États-Unis devraient doter l’Ukraine d’armes défensives aussi sophistiquées que les forces adverses. En termes de poker, les États-Unis doivent “suivre, non pas surenchérir”.
- Les forces ukrainiennes devraient être entraînées hors de l’Ukraine, par exemple en Roumanie, ainsi les militaires américains ne seraient pas visibles et il n’y aurait pas de force de l’OTAN en Ukraine.
Un projet de “stratégie globale à court et moyen terme pour la nouvelle Ukraine”, daté du 12 mars 2015, créé par Tamiko Bolton, troisième épouse de Georges Soros
Draft Non-Paper / v14
Stratégie globale à court et moyen terme pour la nouvelle Ukraine
Court terme : les trois à cinq prochains mois
Moyen terme : les trois à cinq prochaines années
Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, géopolitique, international, lobby 0 commentaire -
Puissance bancaire, crise financière et guerre: les liens entre Goldman Sachs et l’Otan
Puissance bancaire, crise financière et guerre: les liens entre Goldman Sachs et l’Otan
Après avoir été de 2009 à 2014 secrétaire général de l’Otan (sous commandement USA), Anders Fogh Rasmussen a été embauché comme consultant international par Goldman Sachs, la plus puissante banque d’affaires étasunienne.
Le curriculum de Rasmussen est prestigieux. En tant que Premier ministre danois (2001-2009), il s’est employé à « l’élargissement de l’Ue et de l’Otan en contribuant à la paix et à la prospérité en Europe ». En tant que secrétaire général, il a représenté l’Otan dans son « pic opératif avec six opérations dans trois continents », parmi lesquelles les guerres en Afghanistan et Libye et, « en riposte à l’agression russe contre l’Ukraine, il a renforcé la défense collective à un niveau sans précédents depuis la fin de la guerre froide ».
Il a en outre soutenu le « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissements (Ttip) » (ou Tafta, ndt) entre Etats-Unis et Ue, base économique d’ « une communauté transatlantique intégrée ».
Compétences précieuses pour Goldman Sachs, dont la stratégie est simultanément financière, politique et militaire. Ses dirigeants et consultants, après des années de travail dans la grande banque, ont été placés dans des postes clé dans le gouvernement étasunien et dans d’autres : parmi ceux-là Mario Draghi (gouverneur de la Banque d’Italie, puis président de la BCE) et Mario Monti (nommé chef du gouvernement par le président Napolitano en 2011).
On ne s’étonne donc pas que Goldman Sachs mette la main à la pâte dans les guerres conduites par l’Otan. Par exemple, dans celle contre la Libye : elle s’est d’abord appropriée (en causant des pertes de 98%) de fonds d’Etat pour 1,3 milliard de dollars, que Tripoli lui avait confiés en 2008 ; elle a ainsi participé en 2011 à la grande rapine des fonds souverains libyens (estimés à environ 150 milliards de dollars) que les USA et l’Ue ont « congelés » au moment de la guerre. Et, pour gérer à travers le contrôle de la « Central Bank of Libye » les nouveaux fonds retirés de l’export pétrolier, Goldman Sachs s’apprête à débarquer en Libye avec l’opération projetée par USA/Otan sous bannière Ue et « conduite italienne ».
Sur la base d’une lucide « théorie du chaos », on exploite la situation chaotique provoquée par les guerres contre la Libye et la Syrie, en instrumentant et en canalisant vers l’Italie et la Grèce (pays parmi les plus faibles de l’Ue) le tragique exode des migrants conséquent à ces guerres. Cet exode sert d’arme de guerre psychologique et de pression économique pour démontrer la nécessité d’une « opération humanitaire de paix », visant en réalité l’occupation militaire des zones stratégiquement et économiquement les plus importantes de la Libye. Tout comme l’Otan, Goldman Sachs est fonctionnelle à la stratégie de Washington qui veut une Europe assujettie aux Etats-Unis.
Après avoir contribué avec l’escroquerie des prêts subprimes à provoquer la crise financière, qui depuis les Etats-Unis a investi l’Europe, Goldman Sachs a spéculé sur la crise européenne, en conseillant « aux investisseurs de tirer avantage de la crise financière en Europe » (cf. rapport réservé rendu public par le Wall Street Journal en 2011). Et, selon des enquêtes documentées effectuées en 2010-2012 par Der Spiegel, New York Times, BBC, Bloomberg News, Goldman Sachs a camouflé, par des opérations financières complexes (« prêts cachés » à des conditions assassines et vente de « titres toxiques » étasuniens), le vrai montant de la dette grecque. Dans cette affaire, Goldman Sachs a manœuvré plus habilement que l’Allemagne, la BCE et le FMI, dont le joug mis au cou de la Grèce est évident.
En recrutant Rasmussen, avec le réseau international de rapports politiques et militaires qu’il a tissé dans ses cinq années à l’Otan, Goldman Sachs renforce sa capacité d’influence et de pénétration.
Notes:
Traduction Marie-Ange Patrizio
Apostille de la traductrice pour la version française
On trouvera dans Le groupe Bilderberg, l’ « élite » du pouvoir mondial, de Domenico Moro (Delga, juin 2015, 19 euros, voir pièce jointe), des éléments présentant et analysant ce « réseau international de rapports politiques et militaires » dont parle M. Dinucci pour A. F. Rasmussen et financiers et économiques pour M. Monti et M. Draghi : tous trois bons exemples du phénomène des « revolving doors » (pantouflage) fonctionnant dans le réseau : « une “personnalité multiple”, professionnellement parlant, c’est-à-dire changeant de rôle et de secteur d’une rencontre à l’autre. (…) véritables “transformistes” de l’élite mondiale, capables de changer d’habit professionnel plusieurs fois en l’espace d’un petit nombre d’années.(…) dans un passage tourbillonnant de la politique nationale à la bureaucratie européenne aux grandes entreprises, à la finance, aux think tanks et à l’université» (p. 203).
Extraits :
« Les deux derniers secrétaires généraux de l’OTAN ont participé aux rencontres du Bilderberg. Anders Fogh Rasmussen en 2000, l’année précédant son accession au poste de premier ministre du Danemark, et le social-démocrate Jens Stoltenberg en 2002 » (p. 93).
[…] « Goldman Sachs, la banque qui a le plus grand nombre de représentants au Bilderberg et à la Trilatérale et dont le président, Peter Sutherland, siège au directoire des deux organisations […] [a] été définie par Matt Taibbi comme une « gigantesque pieuvre vampire ». Du reste, Goldman Sachs fait partie des premiers responsables non seulement de la crise des subprimes mais aussi de la crise de l’euro, ayant incité les autorités grecques à falsifier les budgets au moment de l’entrée dans l’euro et ayant bénéficié de l’instabilité de la monnaie unique et de l’augmentation des taux d’intérêt sur les dettes souveraines, au moment où la vérité a surgi » (p. 174).
[…] Dans la campagne présidentielle de 2008, Goldman Sachs fut le principal bailleur de fonds d’Obama, qui, une fois élu, plaça deux hommes de la banque d’affaires, Mark Patterson et Gary Gensler, respectivement à la tête du secrétariat au Trésor et à la direction de la commission qui régule le marché à termes. Ce ne fut donc pas un hasard si 700 milliards de dollars du programme Tarp furent alloués en 2008 pour sauver Citibank et d’autres banques sans oeuvrer à une réglementation efficace ; tout cela malgré les nombreuses promesses électorales, en continuant la politique de la précédente administration Bush, dont le secrétaire au Trésor, Paulson, était un ancien PDG de Goldman Sachs » (p. 175).
Le lecteur trouvera aussi dans l’ouvrage publié aux Editions Delga une Présentation au lecteur français par Bernard Genet (comaguer, comité comprendre et agir contre la guerre) fournissant quelques éléments de l’aspect français (direction, membres et invités) de ces réseaux (Bilderberg et Trilatérale).
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Signes d’une résolution pacifique de la guerre civile en Syrie
Après une série de confrontations, menées sur le font invisible des services secrets, par le biais de menaces, diffusion de fausses informations, mais aussi de mouvements concrets sur le terrain, les Etats-Unis et la Russie ont enfin trouvé un point de vue commun en ce qui concerne la Syrie. C’est à dire que les deux pays craignent que le groupe de l’État islamique et les rebelles radicaux affiliés à Al-Qaïda, qui contrôlent une partie de la Syrie, pourraient arriver au pouvoir si l’armée de Bachar al-Assad subissait une défaite.
Il s’avère que Washington et le Kremlin sont parvenus à un accord de principe et ont convenu de prendre toutes les dispositions pour trouver un règlement pacifique à la guerre civile en Syrie, d’ici à la fin de cette année. C’est la seule façon de désarmer les militants radicaux islamistes et de les expulser de Syrie. En marge de cet accord en vue d’une solution, il semble que les États-Unis comptent sur la Russie pour sa réalisation pratique.
La preuve de cet accord est devenue de plus en plus claire en août 2015, avec la décision des Etats-Unis d’utiliser pour la première fois ses drones MQ-9 Reaper lourdement armés dans les missions dans le nord de la Syrie, pour le compte des troupes syriennes de Bachar al-Assad, qui se battaient contre l’État islamique. Les drones opéraient à partir de la base d’Incirlik en Turquie, malgré l’opposition du Président Erdogan. Donc, sans avoir à le reconnaître, les Etats-Unis sont devenus l’allié circonstanciel de Bachar al-Assad.
La Russie a mis en place la Commission militaire russo-syrienne, à travers laquelle elle fournit à la Syrie les armes, les informations (en particulier celles obtenues par satellite) et les conseillers militaires. Toutes ces activités exercées par les russes ont été portées à la connaissance de Washington dans un délai raisonnable.
Ce changement d’attitude est dû au fait que, dans cet été chaud, derrière des portes closes du Kremlin, s’est tenu un véritable tour de force de la diplomatie russe, aidé dans les moments critiques par un excellent négociateur avec de solides relations dans le monde arabe : Mohammad Javad Zarif, le ministre des affaires étrangères de l’Iran. Le soutien de l’Iran pour trouver une solution pacifique à la guerre civile en Syrie et sa détermination à combattre ISIS, ont été les principales raisons de la levée des sanctions par le groupe 5 + 1 (Chine, France, Russie, Angleterre, USA, plus l’Allemagne). Soutien récompensé par la Russie à travers le lancement d’un programme de reconstruction de l’Iran.
Initialement, la Russie avait négocié une alliance régionale contre l’État islamique, qui comprenait l’Arabie Saoudite, la Syrie et la Turquie. Mais l’Arabie Saoudite et la Turquie ont changé d’avis. Ankara a annulé le contrat pour le gazoduc Turkish Stream et créé avec l’Ukraine la « Brigade internationale islamique » pour se battre en Crimée. La Turquie a apporté son aide à l’État islamique de façon inattendue en bombardant les Kurdes du PKK et YGP qui luttent contre ISIS. Pour ces raisons, la Russie a changé sa stratégie.
Ensuite la Russie a négocié intensément avec Damas et des forces insurgées modérées de la Syrie, par le biais de deux États influents du Golfe qui ont recruté, armé les rebelles islamistes, et les ont infiltrés en Syrie. Outre l’Iran, il semble que la Russie ait lancé un appel à Oman en tant qu’intermédiaire dans les négociations, en parvenant à imposer sa propre feuille de route : une période de transition, avec un gouvernement d’union nationale, avec Bachar al-Assad à la tête du pays.
Le point culminant a été la réception à Moscou de la délégation conduite par Khaled Khoja, Président du Conseil National Syrien, c’est-à-dire le premier responsable politique des rebelles. Par les canaux de ses services d’information, l’Arabie Saoudite a suivi étroitement tous les mouvements du jeu d’échecs à Moscou, liés à la Syrie, et a proposé au Kremlin des offres qu’il ne pouvait refuser, pour être admis à la table des négociations.
La dernière déclaration de Sergei Lavrov sur la question est transparente : « il n’y a dans nos plans aucun accord avec l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar, pour qu’ils puissent participer aux décisions concernant l’avenir de la Syrie ».
Des sources proches de ces négociations, ont déclaré que le compromis principal était lié à la nomination du nouveau chef des services de renseignements syriens, fonction clé dont dépend la survie de n’importe quel régime. L’Arabie Saoudite a choisi son homme, et il semble que John Kerry et Sergueï Lavrov aient convenu que le poste fût occupé par un homme neutre, le général sunnite Mustafa Tlass.
Mustafa Tlass a connu le pilote militaire Hafez al-Assad, père de Bachar al-Assad, à l’Académie militaire de Homs. Les deux officiers ont été affectés au Caire dans la période de 1958-1961, lorsque la Syrie et l’Egypte étaient unies en un seul Etat, la République Arabe Unie (RAU).
Hafez al-Assad a rejoint un groupe de nationalistes qui pensaient que la Syrie était à la remorque de l’Egypte. Le Président Nasser le fait donc arrêter, mais Tlass réussit à s’enfuir, sauvant la femme et le fils d’Al-Assad en Syrie. Après le coup d’État en 1963, Hafez al-Assad devient le président de la Syrie, soutenu par le parti Ba’ath, d’orientation socialiste. Le lieutenant-colonel Mustafa Tlass devient le plus proche collaborateur militaire de Hafez al-Assad. Il a été entre autres, chef d’état-major de l’armée Syrienne (à partir de 1967) et ministre de la défense (1972-2004).
Après la mort de Hafez al-Assad, son fils, Bachar al-Assad prolonge sa mise à la retraite de deux ans au bout desquelles il quitte le ministère de la défense, et en 2005, il prend définitivement sa retraite. En 2011, avec le début de la guerre civile en Syrie, Mustafa Tlass qui avait des divergences avec Bachar al Assad mais n’adoptait aucune des idéologies des rebelles islamistes, a préféré aller vivre en France.
Valentin Vasilescu
source Al manar :: lien