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géopolitique - Page 612

  • La fin de l’Europe

    Ex: http://www.lesobservateurs.ch

    Dans cet article initialement paru sur le site américain Jacobin, Cédric Durand montre que la crise en Grèce s’inscrit dans un mouvement de désintégration du projet européen.

    Cédric Durand est économiste à l’université Paris-13 et enseigne à l’EHESS. Membre des Economistes attérés et du comité de rédaction de Contretemps-web, il est l’auteur du livre Le capital fictif (Les Prairies ordinaires, 2014), et a coordonné l’ouvrage En finir avec l’Europe (La Fabrique, 2013).

    Du point de vue européen, l’effondrement financier de 2008 ne fut que le prologue d’une crise  continentale généralisée. La débâcle financière de fabrication états-unienne a déclenché une chaîne complexe d’événements inattendus à travers le Vieux Continent, contaminant toutes les sphères de la vie sociale et débouchant sur un paysage radicalement nouveau, en proie aux turbulences politiques et économiques.

    Comme le déclarait il y a quelques mois Ada Colau, la maire nouvellement élue de Barcelone à la tête d’une coalition inspirée des Indignés :

    « De cette crise, personne ne sortira comme avant. Ce qui nous attend, c’est, au choix, un horizon féodal, avec une augmentation brutale des inégalités, une concentration sans précédent des richesses, de nouvelles formes de précarité pour la majorité des citoyens. Ou alors, une révolution démocratique, où des milliers de personnes s’engagent, pour changer la fin du film ».

    Nous sommes très probablement arrivés à ce tournant historique. La très large victoire du Non au référendum grec du 5 juillet est une des plus claires indications de la volonté des classes populaires de mettre un terme à des décennies d’intégration européenne néolibérale. Cette réouverture de ce qu’Auguste Blanqui appelait le « chapitre des bifurcations » participe de mouvements tectoniques qui secouent un continent tombé dans une spirale de rancune et de ressentiments jamais vue depuis le milieu du siècle dernier.

    Une grande entreprise politique en faillite

    Il y a quinze ans, le succès du lancement de la monnaie unique a alimenté une vague d’europhorie à travers le continent. La Stratégie de Lisbonne de 2000 promettait de faire de l’Union européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité et d’une plus grande cohésion sociale. » Les enthousiastes dépeignaient l’Union comme « un phare de lumière dans un monde troublé ». Marcel Gauchet et Jürgen Habermasfaisaient valoir que la nouvelle formule européenne – en termes de gouvernance démocratique supranationale et d’Etat-providence – était destinée à servir de « modèle pour les nations du monde ».

    Les prévisions des jours européistes ne se sont jamais matérialisées. Au contraire : rétrospectivement, la séquence toute entière apparaît comme une histoire d’échecs ininterrompus. Les performances de la zone euro en termes de croissance économiques ont été largement en deçà de celles de toutes les autres régions, avant et après la crise, et le virage austéritaire de 2010 a produit une magnifique débâcle économique. Le PIB n’a toujours pas retrouvé son niveau de fin 2007, ce qui en fait l’une des pires crises économiques de l’histoire récente – surpassée seulement par la catastrophique restauration capitaliste russe des années 1990.

    L’OCDE a concédé un aveu sans détour de l’inadéquation de la gestion économique pendant cette période en illustrant le contraste entre les prévisions de croissance et la trajectoire effective de la zone euro. Le redémarrage, annoncé à de multiples reprises, ne s’est jamais matérialisé.

    Prévisions du  PIB de la zone euro et trajectoire effective (OCDE, 2014) :

    Le chômage atteint des sommets : en 2014, ce sont 44 millions de personnes qui sont privés d’emploi ou sous-employés au sein de l’Union européenne. Ce fléau est non seulement un douloureux drame personnel pour les travailleurs concernés et leurs familles, mais aussi une illustration spectaculaire de l’irrationalité de notre organisation sociale qui se solde par un gaspillage économique gigantesque, gâchis d’autant plus considérable que les travailleurs européens sont parmi les plus productifs au monde.

    Le mythe de la convergence intra-européenne s’est également écroulé. Au cours des cinq dernières années, le rapprochement en trompe l’œil des niveaux socioéconomiques s’est évanoui, réinstallant avec une ardeur redoublée la hiérarchie économique entre le noyau européen allemand et les périphéries. Le PIB par habitant de l’Italie est aujourd’hui plus faible qu’il n’était en 1999. D’autres pays comme la Grèce, l’Espagne et le Portugal sont submergés par la désespérance sociale, avec des segments entiers de la population dans l’impossibilité de satisfaire à leurs besoins essentiels.

    L’ironie de l’histoire est que toute cette souffrance fut vaine. Les ratios dette/PIB ont augmenté en dépit des sévères mesures d’austérité, enfermant les pays périphériques et leurs classes laborieuses dans un cycle sans fin de servitude pour dette vis-à-vis des marchés financiers et des institutions et des pays créanciers. Dans le même temps, les déséquilibres commerciaux persistent au sein de la zone euro, et la coordination plus étroite des prescriptions néolibérales au niveau de l’UE n’offre aucun mécanisme capable de s’attaquer aux problèmes sous-jacents de développement inégal.

    Un césarisme bureaucratique dysfonctionnel

    Les vents contraires de la dépression économique ont transformé la gouvernance européenne en une machine de guerre de classe. Le grand bond en avant de l’intégration au cours des dernières années a réduit quasiment à néant la capacité des parlements nationaux à exercer un rôle actif sur la politique économique. Durcissement des règles, supervision bureaucratique par la Commission et les gouvernements centraux, mise en place  d’organes technocratiques indépendants contrôlant la politique budgétaire et élargissement des compétences de la Banque centrale européenne (BCE) ont réduit l’action des gouvernements à la mise en œuvre du vieux « consensus de Washington » : rigueur budgétaire, privatisation et libéralisation.

    Les mesures d’austérité antipopulaires et les réformes du marché du travail ont suscité dans les pays du Sud des mobilisations sociales d’une ampleur sans précédent depuis des décennies, avec plusieurs grèves générales et des phases quasi-insurrectionnelles en Espagne et en Grèce. Lorsque la détermination des gouvernements nationaux s’est affaiblie, le centre européen a eu recours à une poussée d’autoritarisme : des coups de force bureaucratiques ont évincé plusieurs premiers ministres, tandis que la BCE, dirigée par l’ancien vice-président de Goldman Sachs, Mario Draghi, soumettait explicitement les dirigeants récalcitrants à un chantage à la liquidité.

    Dans aucun autre cas la confrontation n’est apparue avec autant de clarté qu’en Grèce. Dans une déclaration de mi-juin 2015, l’économiste en chef du Fonds monétaire international, Olivier Blanchard, écrivait avec une franchisedéconcertante : « Par le jeu de la démocratie, les citoyens grecs ont fait savoir qu’ils ne voulaient pas de certaines réformes. Nous estimons que ces réformes sont nécessaires » En opposant explicitement les choix démocratiques et les exigences bureaucratiques néolibérales, Blanchard répétait tout simplement le mantra des dirigeants européens selon lequel il n’y a pas d’alternative au statu quo.

    Les discussions avec la Grèce sont donc un processus formel visant à vaincre politiquement les forces de gauche au pouvoir dans ce pays afin d’enterrer toute perspective de changement politique significatif à travers le continent. On ne saurait expliquer autrement l’inflexibilité des créanciers malgré le franchissement par Tsipras de toutes les lignes rouges de Syriza en termes de réforme des retraites, de politique fiscale, de privatisations et de libéralisation du marché. Cette attitude punitive était claire comme de l’eau de roche à la fin juin, lorsque la BCE a activement poussé à une panique bancaire en mettant en garde contre une « crise incontrôlable », puis en  plafonnant ses prêts d’urgence au secteur bancaire, ce qui a entraîné la fermeture des banques, la limitation des retraits et l’établissement d’un contrôle des capitaux.

    Cependant, la rigidité vis-à-vis du gouvernement grec n’est pas seulement l’effet d’une volonté politique néolibérale éhontée. Elle révèle un problème de faiblemanœuvrabilité du navire politique européen due, pour l’essentiel, à la taille et à la complexité juridique de l’UE. Fondamentalement, la gouvernance de l’UE est la douloureuse sédimentation de difficiles compromis interétatiques à travers des règles dont le contournement est délicat et toujours acrobatique. Les capacités de décisions à l’échelon européen sont en conséquence extrêmement encadrées et attachées aux équilibres politiques antérieurs, ce qui rend presque impossible toute initiative radicale. En outre, la bureaucratie européenne est minuscule, avec environ trente mille fonctionnaires et un budget de moins de 1% du PIB de l’UE. Sa seule et unique force politique résulte d’une accumulation de règles et de procédures que l’élite européenne tient à préserver scrupuleusement, même si cela aboutit à une gestion systématiquement chaotique des péripéties qui se sont multipliées ces dernières années.

    A un niveau plus profond, le manque de manœuvrabilité de l’UE est le produit paradoxal des écrasantes victoires du capital transnational et financier au cours des décennies précédentes. Ces victoires ont abouti à l’établissement d’institutions proto-étatiques européennes focalisées principalement sur les intérêts fondamentaux du capital – concurrence, marché et monnaie – tandis que le travail et les problèmes sociaux sont réduits symétriquement à de simples variables d’ajustement. Par conséquent, si le proto-État européen est fort dans la promotion des intérêts immédiats d’un bloc de pouvoir conduit par la finance, il lui manque le versant consensuel de l’hégémonie, celui qui est indispensable pour faire tenir ensemble la diversité des sociétés et des couches sociales en période de turbulences.

    Des forces centrifuges

    Les échecs économiques et sociaux en cascade combinés à une manœuvrabilité politique limitée érodent l’attrait pour le projet européen et réactivent des forces centrifuges à travers le continent.

    L’Europe est l’un des paysages politiques les plus complexes au monde. Ce mélange idiosyncratique d’héritages forts et contradictoires des traditions libérales, fascistes et communistes, d’une gouvernance étatique à plusieurs niveaux, de légitimités démocratiques concurrentes, de mouvements sociaux dynamiques et de liens géopolitiques contradictoires, est une fois encore en ébullition.

    Dans un tel contexte, et quel qu’en soit le devenir, le bouleversement politique en Grèce est déjà un marqueur dans l’histoire du continent. Ce pays, qui au début des années 1980 témoignait de la capacité de l’Europe à offrir un solide point d’ancrage dans la démocratie libérale et la stabilité socio-économique à un régime post-autoritaire, est devenu le symbole de l’échec et de la désunion. La tentative de Syriza d’échapper à la cage d’acier néolibérale n’a eu d’autres réponses que des manœuvres de sabotage et des vitupérations de la part des autres gouvernements et des institutions européennes, ne lui laissant le choix qu’entre la capitulation et la rupture, deux issues négatives du point de vue de l’attractivité de l’UE.

    Le renforcement des forces centrifuges apparaît également comme la conséquence du déclin de l’attrait de Bruxelles. La Grande-Bretagne, qui a succombé de longue date aux sirènes atlantistes, réclame un revirement substantiel de l’intégration,menaçant de quitter le navire. A la frontière orientale de l’Union, la désillusion vis-à-vis de l’intégration européenne laisse un champ libre aux forces nationalistes, bien que celles-ci soient animées de sentiments contradictoires vis-à-vis de l’assurance géopolitique retrouvée de la Russie. Au sein même du cœur historique de l’Europe, un désarroi croissant se fait sentir. Il favorise bien sûr la montée de partis d’extrême droite comme le Front National en France, mais laisse aussi libre cours à des discours racistes dans les médias dominants. Le récent texte de Berthold Seewald dans le principal journal conservateur allemand, Die Welt, mobilisant des arguments ethniques pour écarter la Grèce de l’UE en est une illustration abjecte. Rappelant le contexte de la guerre d’indépendance grecque des années 1820, il affirme que, à cette période, « la représentation selon laquelle les Grecs modernes sont les descendants de Périclès ou Socrate et pas un mélange de Slaves, de Byzantins et d’Albanais, a été pour l’Europe érigée en credo. (…) C’est pour cela qu’on a accepté les Grecs fauchés dans le bateau européen en 1980. On peut en admirer chaque jour les conséquences ».

    Dans le même temps, des signes de découragement parmi les dirigeants traditionnels abondent. Réduits à des calculs compliqués et privés de toute source d’inspiration politique, l’Europe n’alimente rien d’autre que l’acrimonie. Le manque de solidarité a fait une nouvelle fois surface lorsque les chefs des gouvernements ont discuté de la crise des migrants. Alors que des milliers de personnes souhaitant rejoindre l’Europe meurent en Méditerranée, la réponse des dirigeants européens a été de manière tristement révélatrice focalisée sur des attaques militaires. Et lors des discussions sur la répartition des demandeurs d’asile entre les pays, c’est l’égoïsme qui s’est imposé, conduisant Matteo Renzi, la pâlissante jeune étoile italienne du centre-gauche européen, à lancer : « Si c’est votre idée de l’Europe, vous pouvez la garder. »

    Les récents scrutins en Espagne et au Royaume-Uni confirment que la déception envers l’Europe se réfracte dans l’espace national par une diminution des votes pour l’« extrême centre ». Que leurs convergences idéologiques se traduisent ou non par des alliances nationales, l’aile droite et l’aile gauche du centre sont étroitement unies dans une grande coalition européenne permanente. Ce sont les partis soi-disant sociaux-démocrates qui paient le prix fort dans cette érosion ; comme leurs positions traditionnelles sur les questions socio-économiques se sont fondues dans le dogme néolibéral, elles ont progressivement ôté à leur électorat toute raison de voter pour eux, celui-ci se réfugiant dans l’abstention ou se détournant vers de nouveaux types de mouvements politiques.

    A gauche, l’émergence de nouveaux mouvements politiques dans différents pays est liée à la fois à des facteurs structurels tels que l’intensité de l’austérité et aux cordonnées nationales du champ politique. Mais au-delà de leurs destinées politiques à court terme, aucun de ces mouvements ne pourra différer longtemps les discussions sur des points stratégiques essentiels.

    Deux ans avant de devenir ministre des Finances de la Grèce, dans ses « Confessions of an Erratic Marxist », Yanis Varoufakis endossait la mission de sauver le capitalisme européen de lui-même. La bataille de Grèce a montré que cela risquait d’être plus difficile qu’il ne l’avait prévu. La dynamique de développement combiné et inégal dans la périphérie européenne souligne la nécessité pour la gauche de passer d’une lutte défensive contre l’austérité à un ordre du jour positif délimitant des alternatives systémiques. L’expérience grecque démontre que, sur ce chemin, il n’y a pas d’autre choix que la rupture avec les institutions européennes néolibérales et la reconquête de la souveraineté démocratique sur les monnaies nationales.

    Il y a là cependant une difficulté de taille. Les populations exténuées par la crise sont réticentes à supporter les coûts transitoires de la rupture, même si elles peuvent être convaincues des avantages qu’elle procurerait à  plus long terme. Formuler des propositions politiques garantissant un filet de sécurité au cours de cette transition sera essentiel pour faciliter de nouvelles victoires électorales, à commencer par les élections en Espagne cet automne. Podemos et ses alliés des mouvements sociaux y ont une opportunité significative de l’emporter. Comme l’expérience de la Grèce l’a montré, on peut s’attendre à ce que l’élite européenne ne soit rien moins qu’impitoyable. Un membre de la direction de Podemos me le déclarait récemment : « vous feriez mieux d’être préparé ».

    Source : Cédric Durand, traduit par Ananda Cotentin, pour contretemps, le 4 Août 2015.

    Extrait deSource et auteur

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Huntington Phillips Samuel - Le choc des civilisations


    Auteur : Huntington Phillips Samuel
    Ouvrage : Le choc des civilisations
    Année : 1996

    Lien de téléchargement : Huntington_Phillips_Samuel_-_Le_choc_des_civilisations.zip

    Préface. En été 1993, la revue Foreign Affairs a publié un article que j'avais écrit et qui s'intitulait : « The Clash of Civilizations ?» Selon les éditeurs de cette revue, cet article a suscité en trois ans plus de débats que tous ceux qui ont été publiés depuis les années quarante; en tout cas, davantage que tout ce que j'ai jamais écrit. Les réactions et les commentaires qu'il a entraînés sont venus de tous les continents et d'une foule de pays. Le public a été diversement impressionné, intrigué, choqué, effrayé et déconcerté par ma thèse: les conflits entre groupes issus de différentes civilisations sont en passe de devenir la donnée de base de la politique globale. Quoi qu'il en soit, cet article a touché le nerf sensible chez des personnes appartenant à toutes les civilisations. Vu l'intérêt soulevé, les comptes rendus erronés qu'on en a donnés et les controverses qu'il a fait naître, il m'a semblé souhaitable d'explorer plus à fond les points abordés dans cet article. Une bonne façon de poser une question consiste à partir d'une hypothèse. C'était le sens de mon article, dont le titre comportait un point d'interrogation - ce qu'on n'a en général pas remarqué. Cet ouvrage, quant à lui, a pour but de donner une réponse plus complète, plus approfondie et plus documentée à la question posée par mon article. Je m'efforce ici d'expliciter, d'affiner, de compléter et, le cas échéant, de redéfinir les thèmes que j'avais abordés, de développer de nombreuses idées et de traiter de nombreux sujets laissés de côté ou bien seulement effleurés. Notamment: le concept de civilisation; la question de savoir s'il existe une civilisation universelle; la relation entre pouvoir et culture; l'évolution des rapports de force entre les civilisations; l'adaptation d'une culture autre dans les sociétés non occidentales; la structure politique des civilisations; les conflits engendrés par l'universalisme occidental, le militarisme musulman et l'affirmation de la Chine; les réactions à la montée en puissance de la Chine; les causes et la dynamique des guerres frontalières; enfin, l'avenir de l'Occident et d'un monde devenu civilisationnel. L'influence déterminante de la croissance démographique sur l'instabilité et l'équilibre de la puissance n'était pas traitée dans mon article. Tout comme un deuxième thème important, qui est résumé dans le titre et dans la chute de ce livre : «Les chocs entre civilisations représentent la principale menace pour la paix dans le monde, mais ils sont aussi, au sein d'un ordre international désormais fondé sur les civilisations, le garde-fou le plus sûr contre une guerre mondiale. » Ce livre n'a pas été conçu comme un ouvrage de sciences sociales. C'est plutôt une interprétation de l'évolution de la politique globale après la guerre froide. Il entend présenter une grille de lecture, un paradigme de la politique globale qui puisse être utile aux chercheurs et aux hommes politiques. Pour tester sa signification et son opérativité, on ne doit pas se demander s'il rend compte de tout ce qui se produit en politique internationale. Ce n'est certainement pas le cas. On doit plutôt se demander s'il fournit une lentille plus signifiante et plus utile que tout autre paradigme pour considérer les évolutions internationales. J'ajouterai qu'aucun paradigme n'est valide éternellement. L'approche civilisationnelle peut aider à comprendre la politique globale à la fin du XXe siècle et au début du XXIe. Pour autant, cela ne veut pas dire que cette grille de lecture est pertinente pour le milieu du XXe ni qu'elle le sera pour le milieu du XXIe. Les idées qui ont donné naissance à mon article et à ce livre ont été développées en public pour la première fois dans le cadre d'un cycle de conférences qui s'est tenu à l'American Enterprise Institute de Washington, en octobre 1992. Elles ont aussi été exprimées dans une contribution au projet mené, grâce à la Smith Richardson Foundation, par le John M. Olin Institute sur « The Changing Security Environment and American National Interest ». Après la publication de mon article par Foreign Affairs, j'ai été invité dans tous les États-Unis à nombre de séminaires et de colloques sur « le choc », auxquels participaient des universitaires, des hauts fonctionnaires, des dirigeants d'entreprise et d'autres groupes de personnes. En outre, j'ai eu la chance de pouvoir participer à des débats dans beaucoup d'autres pays, comme l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Arabie Saoudite, l'Argentine, la Belgique, la Corée, l'Espagne, la France, la Grande-Bretagne, le Japon, le Luxembourg, la Russie, Singapour, la Suède, la Suisse et Taiwan. J'ai ainsi pu me confronter à toutes les civilisations, à la seule exception de l'hindouisme. J'ai donc pu bénéficier du point de vue de ceux qui participaient à ces débats. En 1994 et en 1995, j'ai dirigé un séminaire à Harvard sur la nature du monde d'après la guerre froide; les commentaires enlevés et parfois même critiques de ceux qui y assistaient m'ont beaucoup stimulé. Mon travail pour ce livre doit aussi beaucoup à l'émulation et aux échanges qui règnent au John M. Olin Institute for Strategie Studies and Center for International Affairs de Harvard. Mon manuscrit a été lu entièrement par Miehael C. Desch, Robert o. Keohane, Fareed Zakaria et R. Scott Zimmerman. Leurs commentaires m'ont conduit à beaucoup l'améliorer dans son contenu comme dans sa structure. Pendant que j'écrivais, Scott Zimmerman m'a aidé dans mes recherches. Sans son énergie, sa compétence et son soutien, je n'aurais jamais pu finir ce livre aussi vite. Peter Jun et Christiana Briggs, nos assistants à l'université, ont aussi joué un rôle important. Grace de Magistris a tapé les premières ébauches du manuscrit et Carol Edwards l'a repris avec soin et efficacité tellement de fois qu'elle doit désormais en connaître par cœur de longs passages. Denise Shannon et Lynn Cox chez Georges Borschardt, Robert Asahina, Robert Bender et Johanna Li chez Simon & Schuster ont suivi avec professionnalisme et dévouement le parcours du manuscrit jusqu'à sa sortie. J'ai une dette immense vis-à-vis de toutes ces personnes qui ont aidé à faire exister ce livre. Elles l'ont rendu bien meilleur qu'il ne l'aurait été sans elles. Les défauts qui subsistent sont de ma responsabilité. J'ai pu travailler à ce livre grâce au soutien financier de la John M. Olin Foundation et de la Smith Richardson Foundation. Sans leur aide, finir ce livre aurait pris des années. J'apprécie beaucoup leur assistance généreuse. D'autres fondations se polarisent de plus en plus sur les questions exclusivement américaines; elles deux, au contraire, méritent la louange parce qu'elles continuent à s'intéresser aux travaux sur la guerre, la paix, les questions de sécurité nationale mais aussi internationale, et à les soutenir. Samuel P. Huntington. ...

    http://www.histoireebook.com/index.php?post/2012/05/31/Huntington-Phillips-Samuel-Le-choc-des-civilisations

  • Huntington et les guerres occidentales contre le reste du monde

    Il y a quinze ans, Samuel Huntington publiait son livre sur le choc des civilisations ; livre bien informé, souvent courageux. Huntington avait le mérite de conserver une vision qualitative et non quantitative de l’humanité, une humanité qui selon lui continuerait à se débattre face au marché capitaliste planétarisé en des termes religieux, culturels et moraux. C’est ainsi qu’Huntington voyait, à côté d’une « civilisation » occidentale (USA, Europe occidentale, ex-dominions britanniques), des cultures islamiques, une civilisation orthodoxe (Serbie, Russie et même Grèce) ainsi qu’une civilisation chinoise ou une civilisation indienne.

    En réalité, ce livre caricaturé par des journalistes ignares montrait le risque que faisait courir le monde occidental (américanisé) au reste de la planète. Car le problème occidental restait, pour Huntington, fondamental : « L’Occident est la seule parmi les civilisations à avoir eu un impact important et parfois dévastateur sur toutes les autres. »

    Huntington enfonçait le clou sur cette capacité méphitique et messianique des Occidentaux, ces ennemis par ailleurs de notre Europe continentale : « L’Occident, en particulier les États-Unis, qui ont toujours été une nation missionnaire, croit que les non-Occidentaux devraient adopter les valeurs occidentales, la démocratie, le libre-échange, la séparation des pouvoirs, les droits de l’homme, l’individualisme, l’État de droit, et conformer leurs institutions à ces valeurs. »

    Et Huntington savait que cet Occident – qui est postchrétien et même antichrétien – est surtout un preux défenseur de l’hydre multiculturelle : « Les élites américaines avaient aussi un préjugé favorable à l’égard des Bosniaques, car elles aiment le concept de pays multiculturel, image de lui-même que le gouvernement bosniaque réussit à promouvoir au début du conflit. »

    Le culot des Occidentaux n’a plus de limites. L’Occident se confond avec le monde, la « communauté internationale ». Trois ou quatre pays, leurs vassaux, se jugent dignes ainsi de juger et condamner Chine, Russie, Inde, Amérique du Sud, tout le reste du monde.

    Huntington : « L’Occident s’efforce et s’efforcera à l’avenir de maintenir sa position prééminente et de défendre ses intérêts en les présentant comme ceux de la “communauté mondiale”. Cette expression est un euphémisme collectif (qui remplace “le monde libre”) censé donner une légitimité globale aux actions qui reflètent en fait les intérêts des États-Unis et des autres puissances occidentales. »

    Comme au temps du colonialisme, les peuples menacés, sanctionnés ou sermonnés par tous les Guy Mollet de la télé savent à quoi s’en tenir. Huntington se permet d’ajouter les mots suivants : « En politique, un ennemi commun crée des intérêts communs. Les sociétés islamique et chinoise, qui regardent l’Occident comme leur adversaire, ont ainsi des raisons de coopérer entre elles contre lui, à l’instar des Alliés et de Staline contre Hitler. »

    Nicolas Bonnal

    source : Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuFAlZFVlAXZvaajrK.shtml

     

  • Roger Koeppel: «Hitler, Staline, la crise ukrainienne et la Suisse…»

    La crise ukrainienne envenimée par des perceptions historiques erronées.
    Une opportunité pour la Suisse.

    De Roger Köppel

    Ex: http://www.lesobservateurs.ch

    Le président russe Poutine reste le méchant en Occident. Bien qu'actuellement la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, François Hollande, tentent une initiative de paix, il reste toutefois clair, selon la vision occidentale, que l'homme de Moscou porte la responsabilité principale du désastre dans une Ukraine déchirée.

    J'ai eu l'occasion, voilà quelques mois, de parler de Poutine avec de hauts représentants du gouvernement allemand lors d'un dîner à Berlin. J'ai été effaré par le ton guerrier intransigeant et l'aversion extrêmement dure vis-à-vis du Kremlin. Bien entendu, ces attaques verbales étaient quelque peu en décalage avec la réalité parce que les Allemands n'auraient ni les moyens militaires ni la volonté militaire de mettre leur hostilité à l'épreuve. Tout cela n’est donc pas allé au-delà d’une exaspération sonnant étrangement exagérée, à la limite de l'hystérie.

    J'ai essayé de détendre l'atmosphère par une objection apparemment raisonnable, déclarant que les Allemands n'ont, à vrai dire, aucun intérêt à s'aliéner les Russes. Les Russes, quant à eux, sont tributaires du savoir-faire industriel allemand et, qui plus est, les Allemands ont également très bien collaboré pendant des siècles avec les Russes, des personnalités allemandes de premier plan ayant même régulièrement aidé les Russes au cours de leur histoire à civiliser leur pays.

    J'avais visiblement commis un impair. Tout à coup, les visages de mes amis allemands se sont assombris, les fentes des yeux se sont transformées en meurtrières. Un ministre m'a lancé que les Allemands ne pourraient jamais parvenir actuellement à un accord avec Poutine. C'était exclu, impossible, absolument impensable. Ce serait une répétition du pacte diabolique qui avait été conclu avant le début de la Seconde Guerre mondiale par Hitler et Staline, l'infâme pacte de non-agression, qui a eu pour conséquence la destruction de la Pologne. Rien que ce poids de l'histoire empêcherait la chancelière de faire un pas vers les Russes. Poutine souhaite revenir à l'Union soviétique, l'Allemagne doit s'y opposer.

    Brusquement, j'ai réalisé que la Seconde Guerre mondiale n'était toujours pas terminée dans l'esprit de ces hommes politiques. Le traumatisme persiste. L'Allemagne reste prise au piège de ses expériences historiques qu'elle revit sans cesse mentalement pour absolument éviter de les répéter.

    Tout cela est noble, compréhensible. Reste que les analogies historiques peuvent induire en erreur. Le «pacte de non-agression germano-soviétique» du 24 août 1939 entre Hitler et Staline a signifié une trêve temporaire conclue entre deux grands criminels, qui se sont mis d'accord pour reporter de quelques années leur massacre réciproque afin de leur permettre auparavant d'amasser encore un lourd butin. Ce n'était pas une entente pacifique entre des hommes d'État rationnels, mais une sorte d'opération à terme de destruction entre des ennemis mortels qui permettait à chacun de parier secrètement sur le fait qu'il serait bientôt assez fort pour rayer l'autre de la carte. Rien à voir avec ce qui se passe aujourd'hui en Ukraine.

    Poutine n'est pas Staline et encore moins Hitler, bien que certains analystes imprudents aient déjà mis cette absurdité sur le tapis. Poutine dirige une ancienne superpuissance qui a dû supporter, durant les vingt dernières années, de voir ses frontières repoussées d'ouest en est d'environ deux mille kilomètres. Les Russes ont laissé l'Allemagne se réunifier pacifiquement et leurs anciennes républiques soviétiques passer aujourd'hui en grande partie dans l'alliance de défense occidentale, l'OTAN.

    Mais, comme si cela ne suffisait pas, l'Occident, enivré par l'élargissement à l'Est de l'UE et de l'OTAN, a commencé imprudemment à attirer l'Ukraine dans ses filets, en lui faisant miroiter des alliances et de l'aide économique. Lorsque l'ancien président élu, Victor Ianoukovitch, a été inconstitutionnellement chassé de ses fonctions en février 2014, sans la majorité requise, les politiciens occidentaux formaient une haie sur la place Maïdan. Imaginons ce qui se passerait à Washington si les Russes venaient présenter leurs hommages à un soulèvement populaire au Mexique. Le conflit ukrainien s'est au moins autant imposé à Poutine que l'inverse.

    L'histoire peut rendre sage, mais aussi aveugle. Les schémas de la guerre froide et de la Seconde Guerre mondiale ne sont pas adaptés pour évaluer la situation en Ukraine. Ces modèles ne font qu'accentuer les divisions et menacent de détruire complètement la confiance. Malheureusement, toutes les parties sont actuellement un peu aveuglées par l'histoire et elles semblent toutes même avoir de bonnes raisons à cela.

    Les Allemands restent comme pétrifiés par Hitler et estiment voir une répétition de la situation avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Les Américains croient voir en Poutine une réincarnation de l'expansionnisme soviétique. Les Russes, pour leur part, qui ont payé par des millions de victimes les agressions de Napoléon et des nazis, se défendent contre des peurs ancestrales d'étranglement. La paranoïa des uns attise le délire de persécution des autres. L'histoire mondiale est une chronique des malentendus.

    C'est peut-être en cela que réside, précisément aujourd'hui, une valeur particulière de la Suisse qui n'est pas hantée par les démons de l'histoire et très appréciée comme interlocuteur neutre et raisonnable. Notre pays peut-il contribuer à la dédiabolisation et à un rapprochement? Nous ne devrions en aucun cas nous laisser entraîner sous le feu croisé et dans une querelle sous-tendue par des analogies historiques erronées. La Suisse entretient une relation amicale, équidistante, aussi bien avec la Russie qu’avec l'Europe.

    Auteur et source : Roger Koeppel, Editorial, Die Weltwoche, 13 août 2015

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • « Otan, Fout le camp ! »

    Le Protocole de l’Atlantique Nord, ou Organisation du Traité de l’Atlantique Nord a été signé à Washington le 4 avril 1949 entre les Etats-Unis, le Canada et 9 autres pays européens, rejoints en 1952 par la Grèce et la Turquie, puis en 1955 par l’Allemagne, dans le but de « sauvegarder la paix et la sécurité et afin de développer la stabilité et le bien-être de la région de l’Atlantique Nord. » Et pour contrer la menace soviétique essentiellement. Quand l’URSS s’est effondrée et que les forces du Pacte de Varsovie se sont dissoutes, l’OTAN n’avait plus de raison d’être. Aucun ennemi conventionnel ne menaçait plus l’Europe et l’extension de l’Organisation vers l’est violait ses engagements. 

    Cette Alliance politique et militaire comprend un organe exécutif - le Conseil de l’Atlantique Nord - dirigé par un Secrétaire Général et dont le siège est à Bruxelles, à Evere non loin de l’aéroport de Zaventem, dans des locaux futuristes gigantesques…et un comité militaire qui dirige les grands commandements intégrés :

    *le S.H.A.P.E qui coiffe les forces alliées en Europe basé à Casteau (près de Mons) en Belgique 

    *le S.A.C.L.A.N.T installé à Norfolk (aux USA) qui couvre tout l’Atlantique

    *le commandement de la Manche à Portsmouth

    *le groupe stratégique Canada-Etats-Unis, chargé de la défense du continent nord-américain.

    La France s’était retirée de l’OTAN en 1966, pour des raisons de souveraineté mais aussi parce qu’elle estimait perfectible la couverture de protection assurée par les forces alliées, et l’a réintégrée en 2007, sur ordre du président Nicolas Sarközy.

    En 1974, suite à l’invasion de l’île de Chypre par l’armée turque, la Grèce retire ses forces de l’OTAN, mais en reste membre.

    De 1982 à 2009, ce sont l’Espagne, la Tchéquie, la Pologne, la Hongrie, les trois états baltes, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie, la Croatie et l’Albanie qui adhèrent à l’Organisation qui compte 28 membres aujourd’hui.

    Examinons quelques incohérences de cette Alliance.

    A) Créée surtout pour contrebalancer les forces du Pacte de Varsovie et destinée à « sauvegarder la paix et la sécurité », elle n’est pas intervenue lorsque les militaires turcs ont envahi Chypre en 1974. En effet, la Grèce et la Turquie, membres de l’ONU, participaient toutes deux à l’OTAN mais s’opposaient sur le futur de l’île. Une forte majorité de chypriotes (de religion orthodoxe) souhaitait le rattachement de Chypre à la Grèce, alors que la Turquie voulait tout simplement annexer l’île, soutenue par une minorité musulmane.

    B) Par contre, mais avec une résolution de l’ONU, les avions de l’OTAN sont allés bombarder Belgrade en mars 1999, lors du conflit en ex-Yougoslavie, prenant ainsi fait et cause pour les terroristes islamistes qui ont proclamé unilatéralement l’indépendance du Kosovo le 17 février 2008, après que la Bosnie-Herzégovine avait obtenu la sienne dès 1992.

    C) En Asie Centrale, l’Afghanistan est un pion du « Grand Jeu » où se sont affrontés l’Inde et l’Iran aux 16ème et 17ème siècles ; l’Angleterre y a mis son grain de sel au 19ème siècle (relire les ouvrages de Rudyard Kipling), suivie de l’URSS de 1921 à 1989. On se souviendra que c’est Ben Laden, envoyé sur le terrain par le prince saoudien Turki Al Fayçal (chef des services secrets de l’Arabie Saoudite entre 1977 et 2001), qui a été recruté, entraîné, armé et financé par la CIA pour combattre les communistes, au nom de la guerre sainte, qui eux étaient intervenus dès la fin 1979, pour soutenir le gouvernement marxiste de Kaboul en lutte contre les moudjahidin. Après une cinglante défaite sur le terrain, les derniers bataillons russes rentrent dans leurs casernes moscovites en février 1989 et les musulmans du commandant tadjik Ahmad Chah Massoud renversent Mohammad Nadjibullah pour instaurer un régime islamiste.

    Tout baigne pour l’Islam ? PAS DU TOUT !

    Les factions rivales vont s’affronter pour le contrôle du territoire et dès 1996 les talibans vont s’allier aux katibas de Bin Laden, avec comme objectif l’instauration d’un Islam« radical » qui devra alors se battre contre une coalition d’armées de l’OTAN qui intervient en février 2002, en réaction aux destructions des WTC 1, 2 & 7 le 11/09/2001.

    Comme pour les armées anglaises et russes, la défaite des coalisés occidentaux en 2011 fut amère et peu commentée…car nous sommes fort loin de l’Atlantique Nord.

    D) Et que penser alors de l’engagement des armées de l’Otan contre l’état libyen de Mouammar Kadhafi qui a vu le pays basculer dans l’anarchie la plus totale, dès le lynchage de son dirigeant le 20 octobre 2011 ?

    E) Que dire aussi des multiples interventions de l’OTAN, sous divers prétextes, en Irak ou en Syrie, aujourd’hui zones d’opérations militaires pour de nombreux pays européens, sans lien aucun avec « la stabilité et le bien-être de la région de l’Atlantique Nord » ?

    A vrai dire, cette coalition hétéroclite de machiavels et d’apprentis-sorciers tente maintenant de réparer les dégâts qui sont le résultat de leur stratégie aberrante menée depuis 70 ans au Proche et au Moyen-Orient, pour étouffer toute velléité de nationalisme arabe, en favorisant l’expansion d’un Islam conquérant, financé dès l’origine, par les wahhabites de l’Arabie Saoudite et amplifié depuis 30 ans par l’appui des pétro-monarques. Bien entendu, l’ensemble de cette politique impérialiste baigne dans les odeurs de pétrole et de gaz, tel que confirmé par le pacte du Quincy signé le 14 février 1945 (le même jour que le bombardement de Dresde par les avions anglo-américains) entre Th. Roosevelt et Ibn Séoud, traité reconduit par G.W.Bush en 2005, pour 60 ans.

    L’Oncle Sam et ses laquais de l’OTAN, encouragés par les innombrables organisations internationales à leur dévotion (parce que dirigées par des dizaines de milliers de fonctionnaires grassement payés) accumulent les échecs, subissent de nombreux revers et multiplient les erreurs et les fautes.

    Pour combattre le communisme, ils ont partout favorisé l’implantation de l’Islam.

    Nous en sommes les victimes. Nous sommes aussi soumis à la désinformation et à la propagande des mondialistes qui voudraient nous faire avaler des balivernes et des contes à dormir debout, issus des cerveaux malades de docteurs Folamour, prescrivant des doses massives de « Padamalgam » et de « vivre ensemble », afin de soigner le mal identitaire, les poussées de fièvre nationaliste ou les éruptions de racisme. L’OTAN est le bras armé de ces drogués du Nouvel Ordre Mondial qui rêvent de nous contraindre par tous les moyens à devenir des homos-consuméris, parlant un sabir anglo-arabo-moldave, sans racines, sans traditions, sans aucun repère moral, ni spirituel, tous ensemble issus d’un métissage à tous les étages et dénués de la moindre envie de rébellion, car pris en charge par l’Etat-Providence, de la naissance à la mort.

    C’est pourquoi les droits-de l’homme sont leur Nouvelle Religion et la « démocratie » leur credo : ils sont l’Empire du Bien. Pour les récalcitrants et les opposants, on utilisera des missiles, parce que ce sont les « Forces du Mal ».

    Ce n’est dès lors plus avec un bulletin de vote que l’on se débarrassera des nuisibles et des saboteurs qui depuis 40 ans ont livré nos villes et nos campagnes à la barbarie, ces incapables et ces félons qui ont vidé les églises pour remplir les mosquées. Il est l’heure d’envisager une autre forme de combat, car TOUS les politicards ont baissé les bras et condamnent les Européens blancs et chrétiens sous une submersion d’étrangers inassimilables et ennemis de notre civilisation ; civilisation que nous devons défendre car elle constitue un héritage de 40 siècles d’Histoire. On ne renonce pas !

    Le Secrétaire Général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord assiste benoîtement à l’arrivée quotidienne de centaines de hors-la-loi qui débarquent sur nos côtes, alors même que leur présence, elle, affecte dangereusement la mission de son Alliance c’est-à-dire :

    « Sauvegarder la paix et la sécurité et afin de développer la stabilité et le bien-être de la région de l’Atlantique Nord »… Dehors les traitres !

    Pieter Kerstens

    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EuFAZuuZkEBDSZOzaR.shtml

  • Subtiles tractations de la Russie autour de son projet de coalition élargie, pour la paix en Syrie…

    La « Coalition nationale syrienne » veut la tête de Bachar

    La prétendue « opposition syrienne » dite « modérée », montre son vrai visage à Moscou. A peine ses négociations avec la diplomatie russe achevée, le représentant en exil de la « Coalition nationale syrienne », Khaled Khoja, était heureux d’annoncer, lors d’une conférence de presse, que « Les autorités russes ne sont pas attachées à la personne de Bachar el-Assad », « la préservation de l’Etat syrien » et son intégrité territoriale « préoccupent la Russie plus que la personne du président ». affirmait-il comme s’il venait de décrocher de Moscou le feu vert pour la curée: la liquidation de Bachar-el-Assad.

    Une affirmation qui a été reprise en choeur par les vautours de la presse. Un façon  pour l’homme Khoja, de se donner une petite importance tout en satisfaisant ses soutiens étrangers; en effet, Ankara exerce une influence significative sur la « Coalition nationale syrienne », à travers les Frères musulmans. M. Khoja, s’est fait fort d’avoir rappelé à  Sergeï Lavrov, le Ministre russe des Affaires étrangères, qu’il désirait que Le président syrien quitte la présidence, précisant qu’« il n’a aucun rôle à jouer dans l’avenir de la Syrie. »

    La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a aussitôt rectifié: « Nous avons toujours dit que nous ne soutenions pas Assad personnellement, mais que nous soutenons le président légitimement élu de Syrie ».

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  • Ouvert à tous les vents migratoires l’Occident refuse les réfugiés d’Afrique du sud… Blancs

    L’Europe accueille des dizaines de milliers de "migrants" dont les peuples ont spolié et martyrisé tous les Blancs qui leur tombaient sous la main. Mais il n'existe aucun programme d'aide aux centaines de milliers d Afrikaners victimes d'épuration ethnique dans un pays qui devint celui de leurs ancêtres avant que le premier Bantou y ait mis le pied.

    C'est justement ce que tente de combler un Brésilien, Rodrigo Erhaus de Campos, qui n'avait d'autre raison de se lancer dans cette entreprise que son écœurement devant l’indifférence du monde face au martyre du petit peuple Afrikaner. Face à la haine qui de toutes parts se coalise contre lui. Face à la stupéfiante connivence des autorités politiques, morales et intellectuelles mondiales avec leurs bourreaux. Il avait pour but de rassembler 35 000 signatures afin de contraindre les satrapes de Bruxelles de mettre en route un processus législatif de rapatriement des Européens d'origine pris au piège de cette Afrique du Sud fallacieusement qualifiée de « nation arc-en-ciel » et qui désireraient revenir en Europe.

    Certes le projet a peu de chances d'aboutir. Mais il peut enfin contraindre la presse poubelle à s'intéresser à cette tragédie et à inciter les centaines de correspondants muets qu'ils entretiennent au sud du Limpopo à traiter des crimes racistes commis depuis vingt ans dans ce qui était l'odieux pays de l'apartheid.

    Le but des organisateurs de la pétition est « une initiative citoyenne européenne ». Soumise, il est vrai, à des conditions draconiennes. Elle doit être en effet signée par 1 million de citoyens d'au moins 7 pays de l'Union Européenne sur les 28. Faudrait-il encore que les média en parient Bien que lorsque ces lignes sont écrites le chiffre de 35 000 signatures soit pratiquement atteint, sans doute surtout apposes par des Sud-Africains (On peut voter sur Changejorg.). L'initiative doit porter sur « n'importe quel domaine dans lequel la Commission est habilitée à présenter une proportion législative, par exemple l'environnement, l'agriculture, les transports ou la santé publique ». Deux paragraphes seulement pourraient faire l'objet d'attention de la part de la Commission.

    Le premier concerne « l'Aide humanitaire et la protection Civile ». (Article 214). Il traite surtout de catastrophes naturelles - au premier rang desquelles le bobard du Réchauffement Oimatique.il est certes fait mention des « victimes de conflits » mais l'Afrique du Sud dont le régime communiste de l’ANC a exclusivement bénéficié depuis 20 ans des largesses de l’UE, ne s'est jamais vu octroyer la moindre aide destinée aux Blancs victimes du racisme d'Etat et du nettoyage ethnique anti-Afrikaner.

    Le second paragraphe concerne « les politiques relatives aux contrôles aux frontières, à l’immigration ». (Articles 77 à 80). Hélas il faut bien se rendre à l'évidence : alors que depuis un demi-siècle et la création du premier organe d'unification européenne, des centaines de milliers d'Européens ont été chassés de territoires anciennement dits coloniaux, il n'existe à ce jour pas un seul alinéa de la constitution européenne qui s'intéresse à leur sort. Montrant à quel point les concepteurs de ce bout de papier étaient d'abord guidés par un souci de discrimination anti-Blanche, laquelle est au cœur de la monstruosité qu'est l'Union Européenne. Il faudra bien cependant que dans les 50 ans à venir l'Europe envahie par des centaines de millions de non-Européens trouve de la place pour accueillir les centaines de millions de Blancs qui vont devoir fuir le continent américain et l'Océanie.

    « L'idée, commence le texte de la pétition, que les Sud-Africains blancs aient le droit de retourner en Europe est basée sur le concept des droits des indigènes à l'autodétermination. 

    La population blanche d'Afrique au Sud est actuellement confrontée à un processus d'épuration ethnique et de persécutions qui lui sont infligées par le gouvernement de l'ANC, l'Economic Freedom Fighters (EFF, le parti de Julius Materna un extrémiste raciste qui réclame l'expulsion des Blancs) et divers individus agresseurs de Blancs. Plus de 4 000 fermiers blancs ont été sauvagement assassinés, souvent après avoir été torturés, violés et mutilés. Beaucoup de Sud-Africains blancs vivent aujourd’hui dans la misère et la déchéance comme conséquence de la politique de Discrimination Economique en faveur des Noirs qui exclut les Blancs du marché de l'emploi.

    Aligné sur la politique au gouvernement israélien qui autorise les Juifs à retourner en Israël, nous pensons que non seulement il est souhaitable mais moralement obligatoire que l'Europe donne à tous les Blancs d'Afrique du Sud un droit de retour ».

    La pétition fait ici remarquer que de nombreux Sud-Africains en mesure de tracer leur origine en Grande-Bretagne et aux Pays Bas, ont eu leur demande de naturalisation rejetée. D'autres, en très grand nombre, se sont vus refuser le statut de réfugiés au Canada et aux Etats-Unis, alors que dans le premier pays des dizaines de milliers de ressortissants des Antilles ont obtenu sans difficulté ce statut. Ce fut notamment le cas d'un ancien Gouverneur Général, Michaëlle Jean, Haïtienne. En revanche le rejet systématique des demandes de statut de réfugié à des Sud-Africains blancs a mis en évidence la féroce volonté des autorités canadiennes de n'accepter aucune demande d'asile venant d'un Sud-Africain blanc, même anglophone. Ce fut le cas notamment de Brandon Huntley auquel un premier jugement avait donné gain de cause suscitant la colère des autorités sud-africaines dans les termes que décrivit ainsi une avocate canadienne, Stefanie Gude : « Immédiatement après cette décision positive, la réaction du gouvernement sud-africain fut rapide et hostile. Il avertit que les relations  diplomatiques pourraient en être affectées si la décision n'était pas rectifiée. » Décision d'ailleurs qualifiée de "raciste" et « inspirée par l’apartheid ». Le 14 juin Huntley était définitivement débouté du droit d'asile après 12 ans passés dans le pays et renvoyé vers le gouvernement d’Afrique du Sud « à même d'assurer sa sécurité », selon les propos surréalistes de la juge de la Cour d'Appel au joli patronyme de Catherine Kane. Il avait trente jours pour déguerpir avec sa famille.

    Aux Etats-Unis les mêmes faits provoquent les mêmes effets. Aucun statut de réfugié n'est accordé à des Blancs sud-africains alors que chaque année plusieurs milliers de Noirs l’obtiennent. Entre le 1er et le 31 octobre 2014 sur les 6 352 réfugiés du Tiers Monde reçus par les Etats-Unis d’Obama, 322, exclusivement Noirs, arrivaient d'Afrique du Sud. Il y a quelques mois Change.org a lancé une consultation sous l'égide d'un illustre inconnu de Courbevoie dont le patronyme est un sésame par les temps qui courent : Arash Derambash. Que soutenait un autre humaniste d'ultra-gauche, Mathieu Kassovitz, omniprésent sur la planète pipeul dès qu'il s'agit d'ajouter un peu plus de clinquant à sa coruscante célébrité. Il s'agissait, par un amendement à la Loi Macron, de contraindre les Grandes Surfaces à faire profiter chaque jour de leurs invendus à des associations de bienfaisance. Elles le faisaient depuis des années pour la partie qui n'est pas interdite par la loi au nom de la sécurité alimentaire et du principe de précaution. En fait pour un certain nombre de députés - Frédéric Lefebvre, Alexis Bachelay, Pouria Arnirshahi, Guillaume Garot, Jean-Pierre Decool, Thierry Solere, Xavier Bertrand, Jean-Christophe Lagarde, Maurice Leroy, Christophe Premat - qui participèrent à cette opération, il importait de faire parler d'eux. Dans une video pleurnicharde qui circula sur Internet pendant des semaines une brochette de gens du spectacle omirent leur concours - Djorkaeff, Damidot, DeCaunes père et fille, Rost, Bel, Kelly, Keim, Gcio, Folin -. Ça ne leur coûte pas cher et ça peut leur rapporter gros.

    Avec 210 000 signatures en 4 mois,cette mini-consultation, qui conduisit ses organisateurs à l’Elysee,a abouti à une légalisation définitive. Elle bénéficia d'un énorme appui médiatique et sur tous les supports de communication les auditeurs, spectateurs ou téléspectateurs furent soumis à un feu roulant d'agit'prop en faveur de cette initiative. Les Sud-Africains qui osent à peine espérer qu'on cessera un jour de les traiter comme un gibier de potence ont peu d'espoir au fond que l'Union Européenne ou l'Amérique du Nord leur accorde un jour un statut en rapport avec la tragédie qui est la leur.

     

    J.R. Rivarol du 25 juin 2015

  • De l’Afrique du Sud à la Caroline du Sud, les Blancs, cernés, se battent pour leur survie

    Ces pages consacrées aux tentatives désespérées des plus lucides parmi les Blancs d'Afrique du Sud d'échapper à l'insondable chaos dans lequel leur pays a sombré, n'étaient pas achevées quand ont résonné à travers le monde les coups de feu de Charleston. Or le geste de Dylann Roof est loin d'être étranger à l'Afrique Australe. D'abord parce que le blouson qu'il arbore sur de nombreuses photos porte en réduction un drapeau afrikaner et celui de la Rhodésie. Egalement parce qu'il est rapidement apparu que depuis plusieurs mois le jeune homme avait créé un site Internet sur lequel il diffusait des photos de lui-même et les textes de ce qui est devenu son "Manifeste" Ce site portait une dénomination sans ambiguïté : < lastrhodesian.com >. Pour beaucoup l'expérience rhodésienne, qui ne dura que 14 ans, de 1965 à 1979,aura été la dernière étincelle d'une civilisation européenne en pleine déroute. 80 000 Blancs, cernés de toutes parts, confrontés à une guérilla menée par des dizaines de milliers d'adversaires soutenus par le monde entier, l'Afrique du Sud exceptée, montrèrent ce que le courage, la détermination et l'esprit d'entreprise étaient capables de faire face à la lâcheté, la pusillanimité et l'abdication. Il ne fait pas de doute qu'en plaçant son action criminelle sous les auspices d'une virgule de l'Histoire dont plus personne ne se souvient, il se lançait à lui-même un défi inaccessible. Sans doute importait-il que dans ce dossier sur l'incertitude plus que jamais dramatique à laquelle sont confrontés les Afrikaners de souligner que dans le parcours sanglant qui a mené Dylann Roof au-delà de son destin il y a ces dizaines de milliers de Blancs Sud-Africains massacrés. Pour lesquels des millions de Blancs dans le monde saignent. Et portent en eux une colère inextinguible envers les peuples qui participent à ces pogromes. Notre ami sud-africain Mike Smith (Mike Smith's political Commentary) pose quelques questions intéressantes sur Dylann Roof et sur la fusillade de l'Eglise Evangélique de Charleston. Il trouve en tout cas étrange la diffusion dans le monde entier de son blouson adomé de drapeaux rhodésiens et afrikaners. Lesquels, pour le commun des mortels, dont le cerveau est bourré de bobards médiatiques, sont des représentations lucifériennes du racisme et de la barbarie blanche, à un moment précisément où l'Afrique du Sud plongée dans un chaos inextricable, est le théâtre de réactions identitaires blanches inattendues. Or celles-ci avaient-elles besoin d'un supplément de haine médiatique reprise à tira vers la planète à vitesse électronique ?

    Cela dit, en une sorte de contrepoint aux média haineux qui tentaient d'ajouter F abjection à l'horreur en montrant toute l'obscénité des racistes blancs n'hésitant pas à s'attaquer à une assemblée de prêcheurs réunis dans la maison de Dieu, Mike rappela un autre massacre perpétré le 25 juillet 1993, en Afrique du Sud. Ce jour-là quatre héros de la libération africaine appartenant à l'Azanian People's Liberation Army (APLA) mitraillaient une assistance de fidèles Blancs, dans une Eglise blanche d'un quartier Blanc du Cap, Kenilworth. Arrosant la foule au fusil d'assaut R4 et avec des grenades garnies de clous. La tuerie eût été décuplée si l'un des participants, Charl Van Wyk, armé d'un pistolet, n'avait fait feu sur les assaillants en blessant un et mettant les autres en fuite. Leur projet en effet était de faire sauter l'église dans laquelle se pressait un millier de fidèles. Il y eut 11 morts et 58 blesses. Les terroristes n'en étaient d'ailleurs pas à leur coup d'essai ayant déjà à leur tableau de chasse au moins trois autres attaques de civils Blancs et 13 morts. En tout l'APLA est créditée de 22 morts et de 120 blessés graves. Une majorité des terroristes de cette organisation furent intégrés dans l'armée sud-africaine. Les criminels furent tous amnistiés par la Commission Vérité et Réconciliation du curé Toutou, la même mafia qui maintient toujours derrière les barreaux depuis 22 ans Clive Derby-Lewis et Janusz Walus. Lesquels n'avaient fait qu'abattre le secrétaire du Parti Communiste, Chris Hani, action ponctuelle qui visait un ancien chef de l'organisation terroriste Umkhonto We Sizwe, créée par Mandela. On peut douter que Dylann Roof soit libéré dans les 5 ans, lui ! On rappellera à cette occasion les commentaires dont les membres de la Commission osèrent accompagner leur décision d'accorder l'amnistie aux terroristes : « l'acte lui-même consistant sur les ordres de l'APLA/PAC à attaquer spécifiquement des cibles civiles fut une grave violation des droits humains et de la loi humanitaire interne ». Etaler ainsi son racisme en ne donnant pas plus d'importance à des victimes sous prétexte qu'elles sont Blanches est d'un cynisme d'autant plus intolérable que cette Commission Vérité et Réconciliation est considérée comme un modèle de Justice Internationale par la tyrannie mondiale orwelienne qui domine notre temps.

     

    Jim REEVES. Rivarol du 25juin 2015

  • Martin Pelletiers : « l’Amérique est une création judo-maçonne »

    RIVAROL : Vous venez de publier 20 bonnes raisons d'être anti-américain chez l'éditeur DIE, pourquoi ? N'est-il pas plus urgent de dénoncer l'invasion de l'Europe, Daesh, les guerres d'Ukraine et du Proche-Orient ?

    Martin PELTIER : Et tant d'autres menaces actuelles, le traité transatlantique, l’inféodation croissante de la France à l'OTAN, la crise par (et non de) l'euro, le bouleversement juridique et moral qui menace notre civilisation, etc. Mais est-il utile de protester contre des faits ? Tout le monde est contre le chômage et l’insécurité. Ce sont les causes qu'il faut découvrir, les responsables qu'il faut démasquer. Dans cet ordre d'idées il faut dénoncer les "républicains", les mondialistes - et  les Américains. L'apologue de la mer, de la digue et du saboteur me semble toujours éclairant : quand une brèche dans une levée menace d'inonder un pays, une fois la brèche aveuglée, que faut-il faire, quelle menace urgente faut-il combattre ? Réponse, le saboteur, qui est beaucoup plus dangereux que la mer, laquelle, elle, a toujours existé, et est dans son rôle de mer. C'est le saboteur le danger. Il en va de même pour l'invasion de l'Europe et de la France. Des peuples étrangers attirés par la richesse et la facilité, il y en a toujours eu : mais c'est la politique migratoire lancée par les "républicains" au début des années 1970 qui a lancé le mouvement de l'invasion, et c'est la politique étrangère des Etats-Unis d'Amérique qui l’a accentué.

    La guerre qu'ils sèment aux quatre coins du monde a pour effet entre autres de provoquer à la fois la fuite de centaines de milliers d'autochtones, leur demande d'asile, et la compassion des populations occidentales travaillées par le sentimentalisme des media. En d'autres termes l'Amérique a repris la fonction de policeman de l'univers occupée jadis par la Grande-Bretagne, et elle en profite, comme celle-ci avant elle, pour tenir les peuples dans le chaos afin de mieux les soumettre. En d'autres termes les désordres militaires, financiers, économiques, sociaux, l'invasion, sont les moyens d'une domination. J'observe en passant que du temps des empires coloniaux, les populations colonisées d'Afrique et d'Asie, quoique croissantes grâce à la santé et à la prospérité apportées par les Européens, demeuraient dans leurs régions d'origine. C'est le chaos postcolonial régi d'abord par l'URSS et les Etats-Unis, aujourd'hui par l'Amérique et la Chine qui a jeté des millions de migrants sur des routes qui toutes mènent à l'Europe. Et cela sans aucune justification démographique : l'invasion d'origine africaine vient d'une zone peu peuplée et vise une zone densément peuplée.

    R : Sans doute, mais à force de vouloir montrer que tout est lié, ne risquez-vous pas de tout mélanger ?

    M. P. : Non. Il faut simplement garder à l'esprit que les Etats-Unis sont nuisibles à plusieurs titres : au titre d'ennemis de l'Europe et de la France, au titre de superpuissance avide d'imposer son hégémonie, au titre d'inventeurs et de diffuseurs d'une révolution mentale affligeante, le rêve américain, ou l’american way of life, en somme au titre de professeur de sottise ou de décivilisation, et enfin à celui de patrie du mondialisme, comme l'URSS fut naguère celle du communisme. De sorte qu'un navet d'Hollywood peut-être à la fois une sottise avilissante, une façon de formater les citoyens américains et un moyen d'asservir le reste du monde.

    R. : Concrètement, de quoi parlez-vous ? J'ai vu très peu de choses sur deux sujets qui sont pourtant fortement d'actualité, la guerre d'Ukraine et le traité transatlantique, dont, vous soulignez vous même l’importance" et qui me semblent deux bonnes raisons d'être anti-américain !

    M. P. : C'est peut-être une erreur de ma part, j'ai fait confiance au lecteur cultivé, j'ai pensé que ces deux sujets, justement parce qu'ils sont dans l'actualité immédiate, peuvent être tenus pour acquis...

    R. : C'est dangereux. Toute la propagande européenne et américaine, que nos média ont parfaitement intériorisée, a consisté précisément à ne faire état que des griefs de l'Occident contre la Russie et les pro-russes, et à ne pas faire état des innombrables indications de l'action déterminante et constante des services américains dans l'affaire de Maïdan et ses suites. Quant à la négociation du traité transatlantique, qui va décider de l'avenir de l'Europe et soumettre celle-ci à la fois au projet mondialiste et à l'intérêt des Etats-Unis, il est en cours de négociation depuis plusieurs années, et pendant de très longs mois les gouvernements concernés ont omis d'en avertir les peuples. Aujourd'hui encore, à part quelques détails médiatisés, qui sait avec précision sur quoi il porte, à quels domaines exactement s'étend notre renonciation à la puissance et à la liberté ?

    M. P. : Je ne parle pas non plus du traité OMC, en cours de ratification rampante et tout aussi dangereux, mais quand on écrit il faut faire des choix : le secret d'ennuyer est celui de tout dire. J'ai pensé qu'il était plus utile de remonter jusqu'à la source et à l'essence des choses plutôt que de trop insister sur l'analyse de l'actualité. Par exemple, concernant la guerre yankee, qui est une façon à la fois d'être pour l'Amérique et de dominer, ou mieux, de former le monde, plutôt que de répéter ce que chacun peut observer depuis vingt-cinq ans notamment à travers les conflits du Proche-Orient, j'ai préféré rappeler au lecteur que, dès l'origine, dès la fin du dix-huitième siècle, les Etats-Unis furent des ennemis de l'Europe, de la France, de l'Eglise catholique, que cela ne s'est pas seulement traduit par des affrontements économiques mais par une guerre politique et même des affrontements militaires nombreux et graves. C'est cette constance historique et ses causes qu'il m'a paru utile de dégager, derrière le double verbiage de « l'amitié américaine » et des « Américains grands enfants ».

    R : Que vouiez-vous dire par là ?

    M. P. : Depuis leur indépendance les Etats-Unis se comportent en ennemis de l'Europe et de la France, et en remplaçants, dans le dessein de faire advenir une humanité meilleure, dont ils se pensent les instituteurs et les bergers. Ce qui se passe aujourd'hui au grand jour est la suite de ce qui s'est tramé depuis le début du dix-neuvième siècle. Sans doute, par exemple, au début de la Première Guerre mondiale, y eut-il une campagne d'opinion forte qui remplit d'enthousiasme une partie des soldats américains qui partaient pour le front, des gens aussi divers que Giraudoux, Morand ou Wilson en témoignent. Mais ce ne fut qu'un moment très court dans une dialectique plus vaste qui devait amener à la mise à mort de l'Europe. Un moment de convergence entre les intérêts judéo-maçons de Wilson et du « colonel House » et les intérêts judéomaçons de la Troisième République, dans la célébration commune du maçon Lafayette. Le peuple américain, comme tous les peuples, est capable d'emballements, et donne volontiers un tour sentimental et moral à ses engouements, mais ses élites n'ont rien d'enfantines, elles savent ce qu'elles veulent et où elles vont. Depuis la fin du dix-neuvième siècle, elles ont fait là guerre à la France (guerre du Mexique, plans financiers de rentre-deux-guerres, guerres de décolonisation avec notamment l'aide au Viêt-minh), guerre à l'Espagne, et enfin, à travers les deux guerres mondiales, abaissement de toute l'Europe.

    R. : Vous parlez d'intérêts judéo-maçons, or les Etats-Unis sont considérés par beaucoup comme une grande puissance chrétienne, les islamistes appellent même les forces de la coalition du Proche-Orient « les croisés ».

    M. P. : Tel est en effet le vocabulaire d'islamistes qui sont eux-même un golem de la politique anglo-saxonne. En réalité, comme la Troisième République dont elle a pris la suite dans l'élaboration du mondialisme, l'Amérique est une création judéo-maçonne, et c'est sur ce point que 20 bonnes raisons d'être anti-américain offre le travail le plus poussé. Il montre comment dès l'origine des colonies d'Amérique, le judaïsme, sous sa forme ritualiste comme sous sa forme irreligieuse, ratiocinante, marrane, a puissamment influencé la mentalité américaine, l’a jeté contre l'Europe catholique, et comment cette parenté mentale, morale, religieuse, fait des Etats-Unis tout naturellement les leaders de la république universelle, dont l'inspiration est elle aussi profondément marrane.

    Ce n'est pas un hasard si l'Amérique est aujourd'hui sioniste, et la mère de la religion de la shoah. Il y a convergence dès l'origine entre les sectes biblistes du dissent britannique qui émigrent et les juifs qui les rejoignent, entre Wasp et marranes contre Rome, dont ce brave Dan Brown est un reflet. Et la haine de Rome se double d'une haine de l'Europe qui se comprend dès que l'on regarde comment se sont formés les Etats-Unis : avec les rebuts de l'Europe, qui en avaient été rejetés et qui l'ont rejetée à leur tour, pèlerins du Mayflowers ou juifs russes fuyant les pogroms. Le recours à l'histoire rend transparents des faits que l'actualité tend à brouiller et que la propagande s'efforce d'enfumer.

    R : A cet égard, vous parlez beaucoup d'Obama...

    M. P. : Dans deux grands chapitres. L'un est une conférence que j'ai donnée trois semaines après son élection de 2008, que j'ai un peu raccourcie pour les besoins de la mise en page, mais à laquelle je n'ai rien rajouté, pour la bonne raison qu'elle n'a pas pris une ride, elle décrit le personnage, le danger qu'il fait courir à l'Europe et au monde en tant qu'incarnation du nouveau dominant, et du nouveau nouveau monde. Le nouveau dominant, celui qui préside à la modification de la planète et à sa soumission progressive à la gouvernance globale, est certes américain, mais, à la différence de l'ancien, il n'est plus ni blanc ni chrétien, c'est un métis, un colored people qui se définit par opposition aux blancs, qui leur demande une repentance indéfinie, et qui se sert, en bon disciple du trotskiste Alinski, des minorités dites défavorisées pour faire la révolution.

    Les statistiques le prouvent, alors que son concurrent Mac Cain était nettement élu par la majorité encore blanche des Américains, Obama a été élu grâce à une mobilisation démagogique des minorités, noire et chicano. Et sa politique, aussi bien l’Obamacare que l’executive order qui a imposé la régularisation de cinq millions de clandestins, se sert elle aussi des minorités pour bouleverser l'Amérique et donner l'Amérique nouvelle en modèle au monde. Il est à noter qu'en France les penseurs du parti socialiste, sur le modèle Obama, ont renoncé à récupérer un prolétariat petit blanc qui les a définitivement quittés pour chercher leurs militants et leurs électeurs chez les LGBT, les féministes et surtout les immigrés.

    R. : Mais les Etats-Unis ne risquent-ils pas d’imploser à force ?

    M. P. : Si, c'est même obligé. La renverse démographique est pour bientôt, et la politique d'Obama freine l'économie en même temps qu'elle attise le chaos : mais il préfigure ainsi le visage qu'aura demain l’Euramérique. Le modèle, c'est l'empiré éclaté, l'empire bancal, dont le seul liant est la démocratie, c'est-à-dire une certaine façon de vivre conforme à la nouvelle morale, je dirai un néopythagorisme maçon noachique, dont l'idéal humain est un "gris" battant pavillon arc-en-ciel, un homme sans frontières, ni de nation, ni de race, ni de religion, ni de sexe, ni d'orientation sexuelle. Et c'est cette démocratie là que l'Amérique mondialiste entend imposer partout, dans les pays musulmans comme dans les pays chrétiens. Elle l'impose parfois par les ONG, qui sont son bras armé, on l’a vu notamment en Ukraine, où d'innombrables ONG américaines redoublent ou couvrent l'action des services, aidées aussi par celles qui sont financées par des "indépendants" tel Georges Soros. D'autre fois elle l'impose par des pressions financières, comme en Ouganda par exemple. Il faut savoir que ce pays a réussi à combattre le sida de façon beaucoup plus efficace que ses voisins qui ont pourtant bénéficié d'aides occidentales énormes, par une campagne qui visait la fin du vagabondage sexuel. Parmi la panoplie de décisions efficaces figurait une loi réprimant les actes homosexuels, ce que ne pouvait supporter la démocratie occidentale : que périssent des centaines de milliers d'Africains, plutôt que le principe du triomphe LGBT. Aussi les Etats-Unis et les Pays-Bas ont-ils supprimé leurs subventions à l'Ouganda, en même temps qu'ils lançaient une campagne, par le biais d'une ONG et de juristes, pour faire condamner l'arsenal législatif ougandais par la cour suprême ougandaise : le gouvernement des juges, sur le modèle américain, est aussi l'un des moyens de l'instauration de la gouvernance globale.

    Enfin, dans les cas graves il reste la guerre, la guerre qui présente en outre l'avantage de monter en épingle un golem épouvantail, un repoussoir unificateur, hier Oussama, aujourd'hui Daesh. Et la guerre qui sert aujourd'hui à justifier l'invasion de l'Europe. Réveillés par le populisme, les peuples d'Europe se sont rendu compte que l'invasion menace, que le grand remplacement est en cours. Ils attendent donc de leurs dirigeants qu'ils stoppent l'afflux aux frontières. Or le modèle de l'invasion de l'Europe, décidé voilà trente ans par l'ONU, et illustré par les documents de l'ONU recommandant d'accueillir un nombre précis d'immigrés, reste valide et doit être imposé aux peuples. Comment y parvenir ? En changeant d'immigrés et en modifiant la terminologie. Déjà, l'on parle de migrants, comme le veulent les documents des institutions internationales, ensuite, il ne s'agit plus comme hier de migrants alimentaires, mais de migrants humanitaires : aux pompes aspirantes que sont nos lois sociales, s'ajoute une immense pompe foulante qui est la guerre, la guerre qui jette sur les routes des migrations des millions de personnes : il n'est pas moral de les rejeter, la compassion ordonne à nos marines de les recueillir, à nos pays de les accueillir. Nous payons, très cher, pour installer chez nous des envahisseurs que la guerre américaine, à laquelle nous prêtons la main, produit. Tel est le cycle infernal d'assassinat de l'Europe par les Etats-Unis avec la complicité des prétendues élites européennes.

     

    Propos recueillis par Jérôme Bourbon. Rivarol du25 juin 2015