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géopolitique - Page 682

  • Autrefois on les appelait des traîtres et des renégats

    Le cas horrible d'un citoyen français indigne vient d'être mis en avant par nos gros moyens de désinformation. Le ministre de l'Intérieur a révélé son identité présumée et le procureur de la République de Paris, François Molins a donné quelques informations supplémentaires sur le parcours de cet assassin d'inspiration idéologique. Il aurait suivi des formations en Mauritanie en 2012 et 2013 : "Il en est revenu à chaque fois déçu, l'enseignement n'était pas assez radical à son sens."

    Il ne s'agirait donc aucunement ici d'une de ces victimes de l'islam de naissance : on accepte de supposer ces "musulmans de naissance", de par un droit coranique, contraire à tous les principes européens, adhérer eux-mêmes à une doctrine à laquelle se sont ralliés, de gré, de force ou d'opportunisme leurs lointains ancêtres.

    Il s'agit ici, au contraire, de ce que l'on appelle un "Gaulois", plus nordique encore, d'un Normand. Converti à 17 ans à l'islam, âgé aujourd'hui de 22 ans il guerroie aujourd'hui en Syrie. Sa lutte armée, contre la civilisation qui l'a nourri, et devrait nous conduire à réfléchir plus sérieusement à la question de la déchéance de la nationalité.

    La question juridique se révèle plus complexe que les réactions spontanées et autres pétitions de principe. Cela ne veut pas dire que l'on n'y parviendra pas. Cela impliquerait cependant une volonté ferme de se débarrasser de toute attitude de bisounours face à ce phénomène criminel de plus en plus monstrueux.

    Nous nous trouvons en face d'une foule d'articles de lois qui devraient être très clairs. Hélas, ils ne le sont pas car ils se trouvent obscurcis par une quantité d'aveuglements plus ou moins volontaires. On se permettra de les juger typiques d'une certaine tendance nationale à l'autodestruction.

    En effet toutes les dispositions existent plus ou moins sur le papier pour permettre la déchéance de la citoyenneté françaises de gens qui soit s'en désintéressent, soit s'en montrent franchement indignes, soit se comportent comme des ressortissants de pays hostiles.

    Pour diverses raisons faciles à évoquer, clairement "mémorielles" on a cependant reculé devant l'idée de la déchéance systématique de la citoyenneté.

    Les dispositions actuelles remontent à 1998. Elles résultent d'un adoucissement, par le gouvernement Jospin, des "lois Pasqua" de 1993. Tout cela s'insère donc dans le Titre Ier bis du code civil (articles 17 et suivants) "de la nationalité française".

    La perte ou la déchéance de la citoyenneté, – que la doctrine Française confond avec la nationalité – en constitue le chapitre IV, article 23 (23-1 à 23-9).

    Ces dispositions datent, sous cette forme, de 1993-1998. Or, les articles 23-8 et 23-9 ouvrent la possibilité de déchéance pour "Le Français qui se comporte en fait comme le national d'un pays étranger" (article 23-8) ou "le Français qui, occupant un emploi dans une armée ou un service public étranger ou dans une organisation internationale dont la France ne fait pas partie ou plus généralement leur apportant son concours, n'a pas résigné son emploi ou cessé son concours nonobstant l'injonction qui lui en aura été faite par le Gouvernement." (article 23-9)

    Les réserves, cependant, consistent en la nécessité d'un décret et d'un avis conforme du Conseil d'État, et surtout on prétend s'interdire de créer des "apatrides".

    Précisément ce décret pourrait d'ores et déjà s'appliquer à plus de 1 000 "djihadistes" recensés. Et les intéressés se revendiquent d'une "nationalité" nouvelle, celle des ralliés à l'État islamique. Ceci découle des principes coraniques que les salafistes cherchent à retrouver : ils ne deviendraient donc pas des apatrides.

    Le principe existe. Il serait à peine nécessaire de légiférer. Il suffirait de signer un simple décret. La même volonté de lutter contre le terrorisme pourrait s'exprimer par l'application de la loi existante.

    N'est-ce pas là le rôle du pouvoir exécutif ? N'est-ce pas pour cela que nous entretenons, à grands frais, un président de la république, sa cour et son sérail ?

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • L’Etat Islamique, un repaire d’apostats! Le parcours révélateur de Maxime, égorgeur en Syrie

    Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué aujourd’hui qu’il y avait une «très forte probabilité» qu’un Français apparaisse sur la vidéo de l’État islamique dévoilée hier matin et sur laquelle on voit des djihadistes égorger plusieurs prisonniers.

    Depuis hier, la vidéo propagandiste de l’Etat Islamique, qui montre l’égorgement monstrueux de 18 soldats syriens a rebondi vers une autre propagande plus insidieuse: un Français d’origine, converti à l’Islam, serait probablement l’un des égorgeurs. Tous les médias ne cessent de répéter que cet assassin serait issu d’une famille catholique. D’abord si c’est le cas qu’on cesse de le présenter comme converti, mais plutôt comme apostat, c’est le terme qui convient lorsqu’on voit la chose du point-de-vue catholique. Ensuite réfléchissons à l’enchainement des trahisons qui  conduisent des jeunes influençables à devenir les idiots utiles du mondialisme à travers l’Islam.

    Cette apostasie n’aurait jamais eu lieu sans la politique du Grand remplacement menée depuis la Présidence de Valéry Giscard d’Estaing en 1975 en France par les traîtres qui ont pris le pouvoir.  

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  • Wahhabite connection : comment l’Arabie saoudite a déstabilisé le monde en exportant son islam radical depuis 40 ans. (2/2)

    Propos de David Rigoulet-Roze, enseignant et chercheur, consultant en relations internationales, spécialisé sur la région du Moyen-Orient (*), recueillis par Atlantico.

    Cette étude, en deux parties, nous a été communiquée par un contributeur régulier et fidèle lecteur que nous remercions.

    ♦ Rôle de l’Arabie Saoudite dans la diffusion de l’islamisme salafiste et évolution de sa relation avec les Etats-Unis.

    L’Arabie saoudite a beau être l’allié traditionnel des puissances occidentales au Moyen-Orient, et notamment dans la lutte actuelle contre l’Etat islamique, le royaume est le principal soutien des mouvements fondamentalistes qui s’étendent dans le monde entier

    David Rigoulet-Roze (suite) :

    C’est ce qui aurait poussé Riyad à passer un deal avec Oussama Ben Laden, à la faveur d’une rencontre organisée en 1991 entre le chef d’Al-Qaïda et le prince Turki Al-Fayçal[17] lorsque ce dernier était encore l’omnipotent chef du GID (services secrets saoudiens) : en contrepartie d’une somme de quelque 200 millions de dollars destinée à financer le djihad, il aurait été demandé et obtenu de Ben Laden, alors autorisé à quitter l’Arabie saoudite, de ne pas importer ce même djihad au sein du royaume saoudien, laissant en revanche une entière liberté d’action au fils prodigue pour aller semer la tempête aux quatre coins du monde[18]. Ce deal a toujours fait l’objet des plus vifs démentis de la part du principal intéressé saoudien mais il poursuit encore la réputation sulfureuse du Prince Turki al-Fayçal. Si pacte il y eut il devint bel et bien caduque avec la vague d’attentats des années 2003-2004 imputés à Al-Qaïda.

    La menace sur le royaume n’a pas disparu depuis et elle connaît un regain de vigueur inédit avec l’apparition de l’« Etat islamique » officiellement établi le 29 juin 2014[19], lequel a largement pris le relais d’une Al-Qaïda pour partie supplantée par sa redoutable concurrente djihadiste. On retrouve la même schizophrénie que précédemment si l’on considère que, dans un premier temps, l’EILL (« Etat islamique en Irak et au Levant ») devenu depuis l’« Etat islamique », a probablement bénéficié d’une certaine complaisance de la part des pétro-monarchies en général, voire de l’Arabie saoudite en particulier via la politique planifiée par le prince Bandar devenu chef d’Al Mukhabarat Al A’amah ou General Intelligence Directorate (GID) selon l’acronyme anglo-saxon, c’est-à-dire les services de renseignements du royaume, le 19 juillet 2012 jusqu’à son retrait sur décision royale le 15 avril 2014. L’EIIL, en effet, représentait un potentiel de déstabilisation avéré contre le régime alaouite – une secte dérivée du chiisme – du président Bachar al-Assad en Syrie et du gouvernement chiite pro-iranien de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki en Irak. C’est certainement ce qui fait que cette organisation djihado-terroriste ait pu faire l’objet de financements de la part de certains « généreux donateurs privés » du Golfe ainsi que l’on qualifie souvent les initiateurs de ces fonds, afin éviter d’avoir à mettre éventuellement en cause les Etats en tant que tels. Mais cette indulgence coupable risque d’avoir un prix, car aujourd’hui l’« Etat islamique » est devenu une sorte de créature de Frankenstein qui proclame ouvertement son ambition d’expansion territoriale sur une large échelle du Proche et du Moyen-Orient arabo-musulman et de renverser les régimes stigmatisés comme « corrompus » de ces pétro-monarchies. La pression se fait d’ores et déjà sentir sur les frontières régionales. La menace n’épargne plus le royaume d’Arabie saoudite, pourtant siège des « deux lieux saints » que sont La Mecque et Médine, puisque l’« Etat islamique » par la voix d’un responsable de l’organisation, un certain Abou Tourab Al Mugaddasi, est allé rien moins que jusqu’à prôner la destruction de la Kaaba (« la Pierre noire »)[20] de la Mecque et de « tuer ceux qui adorent la pierre ». Et ce au motif que la vénération de cette « Pierre noire » qui faisait l’objet d’un culte pré-islamique renverrait au péché du Shirk (« associationnisme »), c’est-à-dire à une séquelle du polythéisme : « Si Allah le veut, nous allons tuer ceux qui adorent des pierres à la Mecque et détruire la Kaaba. Les gens vont à la Mecque pour toucher les pierres, pas pour Allah »[21].

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  • Wahhabite connection : comment l’Arabie saoudite a déstabilisé le monde en exportant son islam radical depuis 40 ans. (1/2)

    Propos de David Rigoulet-Roze, enseignant et chercheur, consultant en relations internationales, spécialisé sur la région du Moyen-Orient (*), recueillis par Atlantico.

    Cette étude, en deux parties,  nous a été communiquée par un contributeur régulier et fidèle lecteur que nous remercions.

    ♦ Rôle de l’Arabie Saoudite dans la diffusion de l’islamisme salafiste et évolution de sa relation avec les Etats-Unis.

    L’Arabie saoudite a beau être l’allié traditionnel des puissances occidentales au Moyen-Orient, et notamment dans la lutte actuelle contre l’Etat islamique, le royaume est le principal soutien des mouvements fondamentalistes qui s’étendent dans le monde entier

    Atlantico :  L’Arabie saoudite est un allié de longue date des puissances occidentales, et joue en principe un rôle de “pivot” au Proche-Orient et au Moyen-Orient. Pourtant, le pays est aussi le berceau du wahhabisme, l’islam influençant la plupart des mouvements djihadistes. Quelle est la nature du lien que le Royaume des Saoud entretient avec ces différents mouvements ?

    David Rigoulet-Roze : L’Arabie saoudite apparaît en effet comme un allié de longue date des Occidentaux en général et des Etats-Unis en particulier. L’expression de cette alliance tient d’ailleurs dans ce qui est passé à la postérité comme le de « Pacte du Quincy »[1].

    Le deal sous-tendant cette alliance pouvait se résumer de la manière suivante : le monopole américain sur le pétrole saoudien en contrepartie de la sécurité militaire assurée par les Etats-Unis. Il faut comprendre que se profile alors la Guerre froide et qu’il n’est pas question de permettre à l’Union soviétique de prendre pied dans la région qui contient les plus grandes réserves pétrolières avérées de la planète. A cet égard, les déclarations des responsables américains sont instructives dans la constante qu’elles révèlent par-delà les Administrations américaines. Comme le déclara en juin 1948, le secrétaire américain à la Défense de l’époque, John Forrestall : « L’Arabie doit désormais être considérée comme incluse dans la zone de défense de l’hémisphère occidental ». Avec le début de la Guerre froide, le nouveau président démocrate Harry Truman (1945-1952) se voulut plus explicite encore dans une lettre adressée à Ibn Saoud en date du 31 octobre 1950 : « Aucune menace contre votre royaume ne pourra survenir sans constituer un sujet de préoccupation immédiate pour les Etats-Unis ». Le changement d’Administration américaine avec le président républicain Dwight David Eishenhower (1952-1961) ne fit que confirmer ce grand deal. La « doctrine Ike » reposait plus que jamais sur l’idée cardinale selon laquelle on ne met pas en difficulté les alliés pétroliers du « Monde libre », ce qui revenait à leur assurer une sorte de garantie d’immunité, sinon d’impunité. C’est selon. Ces assurances américaines seront par la suite renouvelées par le président démocrate John Fitzgerald Kennedy (1961-1963) dans une lettre adressée à son successeur le roi Faysal, en date du 25 octobre 1963 : « Les Etats-Unis apportent leur soutien inconditionnel au maintien de l’intégrité territoriale de l’Arabie saoudite ». La base de cette alliance stratégique était encore résumée en ces termes à la fin des années 70 par Marshall Wylie, un diplomate américain : « Nous avons besoin de leur pétrole et eux de notre protection ». Cette alliance stratégique fut formalisée en ces termes par le président démocrate Jimmy Carter (1977-1981) dans son discours sur l’Etat de l’Union du 23 janvier 1980 : «Toute tentative, de la part de n’importe quelle puissance étrangère, de prendre le contrôle de la région du golfe Persique sera considérée comme une attaque contre les intérêts vitaux des Etats-Unis d’Amérique. Et cette attaque sera repoussée par tous les moyens nécessaires, y compris la force militaire ». On ne pouvait être plus clair. Le fait est qu’à l’époque, les Américains ne se préoccupaient pas véritablement du fait que le royaume saoudien n’était pas précisément un modèle de régime démocratique. Et ce, d’autant moins que les Etats-Unis allaient largement utiliser à leur profit les deux qualités essentielles faisant de ce royaume un partenaire stratégique indispensable, deux qualités qui se combinaient alors opportunément : la première résidait dans le fait que ce régime ultra-conservateur sur le plan politique et religieux était apparu en mesure de faire obstacle à la vague montante, dans les années 50-60, du « nationalisme arabe » à caractère républicain. Lequel s’exprima sous une forme résolument anti-colonialiste d’abord – notamment avec le panarabisme « socialisant » de Gamal Abdel Nasser en Egypte -, puis anti-impérialiste ensuite, ce qui ouvrait une « fenêtre d’opportunité » inespérée au développement de l’influence soviétique dans la région[2] ; la seconde résidait dans le fait que le royaume d’Arabie saoudite – ce « royaume des sables » transformé par les grâces de la géologie en caricature de « Pays de l’Or noir », faisant de lui la « banque du pétrole », puisqu’il était, et est toujours quoiqu’on en dise parfois, doté des plus grandes « réserves prouvées » aisément accessibles de la planète[3] ce qui lui confère le statu de swing-producer (« producteur-pivot ») de l’OPEP -, disposait des moyens financiers idoines pour ce faire, les fameux « pétro-dollars ». Ces derniers allaient lui permettre de financer sa politique « réactionnaire » au premier sens du terme, en favorisant hors du royaume – lequel se trouve être historiquement le « berceau » du wahhabisme[4] – le développement d’une idéologie islamiste rétrograde dont le salafisme[5] constitue en quelque sorte le produit d’exportation.

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  • Les indices d’un jeu d’échecs monétaire planétaire: Jacques Sapir décortique

    Un peu technique cet article, mais très intéressant pour ceux qui s’intéressent à la guerre économique qui est déclarée entre le monde occidental soumis sans partage au règne du dollar et le monde des BRICS qui sont en train de mettre sur pied une alternative à cette domination, avec peut-être un retour à l’étalon or.

    Cette étude démontrerait, (avec les réserves de l’auteur), que la Russie aurait anticipé les attaques des USA sur son économie. De telle sorte que les USA, dans cette analyse des fluctuations boursières, semblent davantage être sur la défensive qu’à l’offensive, ainsi qu’on peut l’observer par ailleurs.

    La Russie ayant monté une alliance pour faire concurrence à la suprématie du dollar, il était normal qu’elle ait anticipé la réaction américaine. Mais cette volonté de secouer le joug du dollar n’est-il pas la conséquence du non respect de l’engagement de l’OTAN, en compensation de la réunification de l’Allemagne, de ne pas s’étendre vers l’Est ? Et notamment une réponse aux manœuvres de déstabilisation  qui ont commencé en 2004 en Ukraine ? 

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  • La Victoire de 1918, les Kurdes et le pétrole

     

    On continue en France de célébrer chaque année comme une fête nationale l'anniversaire de l'armistice de 1918.

    Or, le respect que nous devons et, pour certains d'entre nous, la fidélité que nous avons porté, aux anciens de la Grande Guerre devraient nous imposer, aujourd’hui encore, une certaine réserve du fait du gaspillage de cette si coûteuse victoire.

    Les erreurs monstrueuses du traité de Versailles ont été largement analysées : à la fois trop fragile, du point de vue des puissances supposées bénéficiaires, et trop dur pour être accepté de façon durable par l'Allemagne vaincue, qui, d'ailleurs se sentait trahie et n'eut aucune latitude pour le négocier.

    En relisant les examens critiques de cette "sortie de guerre", aussi bien celui d'un Bainville, que celui d'un Keynes, et leurs thèses supposées contradictoires, il me semble en fait, renforcés par le recul du temps, que leurs travaux se complètent.

    Aussi bien les conséquences économiques, vues par Keynes, que les conséquences politiques de cette paix, vues par Bainville, ne pouvaient se révéler que catastrophiques. Et les prévisions de l'historien nationaliste français comme celles de l'économiste britannique, – si souvent dans l'erreur pourtant par ailleurs, – se sont vérifiées. Ceci prouve qu'il était aberrant de ne pas écouter leurs arguments. Ils nous paraissent aujourd'hui évidents. À l’époque malheureusement on les considérait comme des esprits polémiques, purement marginaux. Des insolents, en quelque sorte.

    Or, l'architecte de cette mauvaise paix porte un nom : il s'appelait Clemenceau. Et, il a été glorifié, plus que jamais cette année par Hollande, et sans doute par Valls qui se croit la réincarnation du "Tigre". On continue à l'encenser malgré la somme invraisemblable de fautes qu'il aura commises pendant toute sa carrière. On s'efforce d'oublier son rôle belliciste tout particulièrement à la fin de la guerre. On veut effacer des mémoires son incompétence lors de la négociation des traités de Versailles, imposé à l'Allemagne, de Saint-Germain-en-Laye infligé à l'Autriche, de Trianon à la Hongrie, de Neuilly à la Bulgarie, et celui de Sèvres enfin supposé soumettre, de façon définitive, la Sublime Porte.

    Or, signé en 1920, cet instrument diplomatique ne fut pratiquement pas exécuté. Le gouvernement d'Athènes commit la folie de croire, pratiquement seul, les promesses de ce qu'on n'appelait pas encore la communauté internationale. Le peuple grec paya cette naïve confiance du prix de la catastrophe d'Asie mineure de 1922. Celle-ci se solda par l'élimination des autochtones chrétiens, de Smyrne à Trébizonde, et la fin d'une présence plusieurs fois millénaire. Cette cruelle leçon de l'histoire n'a pas été retenue.

    En janvier 1918 avait été affirmée la doctrine du président Wilson. Sans son intervention, et sans ses financements, les Alliés n'auraient pu ni continuer, ni encore moins gagner la guerre.

    Ses 14 points allaient donc s'imposer, du moins en tant que théorie.

    Ainsi la carte du démantèlement de l'empire Ottoman fut d'abord dessinée sur une base plus ou moins ethnographique au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

    Ainsi imaginait-on, notamment, de faire une petite place pour les chrétiens sur les terres où le christianisme est apparu.

    Ainsi fut-il prévu à Sèvres en 1920 que le peuple kurde se verrait reconnaître le droit à l'existence d'un Kurdistan indépendant.

    Il se trouve qu'entre 1920 et 1926 les frontières prévues ont été redécoupées, au gré des insouciances parisiennes et des intérêts pétroliers : l'hypothèse chrétienne fut rayée de la carte. Quant aux Kurdes, ils furent alors artificiellement divisés entre quatre États (principaux) : Turquie, Irak, Iran et Syrie. Ils constituent de ce fait, aujourd'hui encore, la plus importante population dans le monde dont l'existence nationale n'est pas reconnue.

    Or, le vent a repris ses tours.

    Le partage du pétrole de l'État irakien, accorde aux Kurdes une réserve constitutionnelle de 17 %. Jusqu'ici elle était soumise au monopole d'exportation de l'État central. Mais cet archaïsme est en train d'exploser. Certes un contentieux opposer bien entendu les autorités locales kurdes au gouvernement de Bagdad. Mais, si le Premier ministre est un chiite du sud, Haïder al-Abadi, la présidence de la république est attribuée à un kurde, en l'occurrence Fouad Massoum. Le contrôle complet sur les ressources du sous-sol ne pourra plus longtemps demeurer sous le contrôle des chiites. Et cela va servira à l'embryon d'un nouvel État qui se développe à Erbil, a déjà repris Kirkouk et pourrait bien viser la reconquête de l'ancien vilayet de Mossoul.

    Le 7 novembre, Ashti Hawrami, ministre des Ressources naturelles annonçait que les exportations de pétrole brut par oléoduc avaient atteint dès cette année le niveau de 34,5 millions de barils pour une valeur de quelque 3 milliards de dollars. Cette quantité dépasse de quelque 60 % les estimations précédentes. Et les perspectives des cinq prochaines années semblent dès maintenant très favorable, avec l'appui des Occidentaux. Les réserves de la région autonome kurde sont estimées à 45 milliards de barils. Les plus grosses compagnies mondiales, Exxon, Total, Chevron et Gazprom viennent donc de signer des accords d'exploration. Ici, d'ailleurs, pétrole et droits de l'Homme paraissent faire bon ménage.

    Le quotidien catholique "Présent" rappelle à ce sujet : "Naguère le ' sultan rouge' Abd-ül Hamid II se servit des chefs de certaines tribus kurdes, qu'il incorpora dans sa sinistre milice 'Hamidiyé' pour massacrer les Arméniens et prendre leurs terres dans l'est anatolien, autour de 1895, prélude au génocide organisé par les jeunes-turcs en 1915. Aujourd'hui les Kurdes apparaissent comme le dernier rempart de la survie des chrétiens." (1)⇓

    Ce retournement dialectique de l'Histoire ne doit être considéré ni comme le premier, ni comme le dernier. Face aux crimes de l'islamo-terrorisme en général, et ceux commis au nom du Néo Califat en particulier, on ne pourra que s'en féliciter.

    JG Malliarakis       

    Apostilles

    cf. sur Présent N° 8228 du 11 novembre 2014.

    http://www.insolent.fr/page/2/

  • Israël sanctionne le médecin norvégien qui soignait à Gaza lors du massacre de cet été

    Mads Gilbert, l’urgentiste norvégien de 67 ans, considéré comme un héros dans son pays et par un grand nombre de Palestiniens, ne pourra plus jamais se rendre à Gaza pour sauver des vies, comme il l’a fait cet été durant plus de 50 jours à l’hôpital d’Al-Shifa.

    Le médecin Gilbert a été empêché de s’y rendre le 1er octobre dernier, alors qu’il rejoignait l’équipe médicale de l’hôpital pour apporter de nouveau son aide, comme il le rapporte sur le site norvégien The Local :

    « Quand nous sommes arrivés à la gare frontière d’Erez, des soldats israéliens m’ont dit que je ne pouvais pas rejoindre la bande de Gaza »

    L’urgentiste possédait pourtant des permis d’entrées et de sorties multiples, invité par le Ministre palestinien de la santé, et sur recommandation de son hôpital norvégien.

    Pour justifier cette interdiction d’entrer dans la bande de Gaza, les autorités israéliennes invoquent des « raisons de sécurité ».

    Source : Itélé

    http://www.contre-info.com/