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international - Page 708

  • La Manif pour Tous intervient à l'ONU pour l'abolition de la GPA

    Le Salon Beige

  • Trump : derrière le chaos, la victoire ? (1re partie)

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    Faisons le bilan du coup d’État rampant qui le tenaille…

    Il est dit que Trump, chaotique, tombe en vrille. Avant de nous prononcer, faisons le bilan du coup d’État rampant qui le tenaille (avant de prévoir, en 2e partie, les prochains mouvements tactiques et stratégiques du président).

    Reprenons :

    1) Trump a gagné l’élection du 8 novembre avec un nombre écrasant de grands électeurs, et peut-être même la majorité du vote populaire (l’enquête menée par le vice-président Pence sur les fraudes électorales – dont le vote des illégaux – permettra de le savoir).

    2) Depuis la rencontre du 14 novembre (à l’hôtel Mandarin de Washington) entre la chef de file démocrate Nancy Pelosi, George Soros et un certain nombre de capitalistes, un coup d’État rampant a été mis en branle, visant à transformer Trump en Viktor Ianoukovytch. Il fallait trouver une histoire à vendre au public, tout en lançant une sédition à géométrie variable.

    3) On se souvient que tout avait démarré avec le piratage, en 2016, du serveur du Parti démocrate, et les publications de WikiLeaksdes courriels de Podesta (le directeur de la campagne Clinton). Ces deux actes ont été « imputés » à Poutine en personne, orchestrant un « acte de guerre » à l’encontre des États-Unis.

    4) Puis est survenu le fameux « dossier Trump » en janvier 2017, décrivant un Trump se livrant à la débauche dans un hôtel de Moscou. Ce dossier assemblé pour le compte du Parti démocrate par la firme américaine de salissage politique Fusion GPS a été, depuis, unanimement démoli.

    5) Depuis six mois, la relation entre Trump et le Congrès est à « qui manipule l’autre ». Le Congrès tentant d’imposer son programme à Trump (autrement dit celui des bailleurs de fonds électoraux), Trump cherchant à se rallier les élus républicains.

    6) La réalité est que la majorité des élus républicains veulent le vice-président Mike Pence comme président et, passivement ou activement, ont été complices de l’inquisition visant à faire tomber Trump pour collusion dans « l’ingérence russe dans nos processus démocratiques ».

    7) Cette inquisition se matérialise aujourd’hui par quatre enquêtes parlementaires (sans succès), une enquête du FBI (sans succès) et, enfin – in cauda venenum –, celle du procureur spécial Robert Mueller, républicain « bushiste » qui a recruté une équipe juridique… pro-Clinton afin de fouiller dans les affaires personnelles de Trump.

    8) Or, les lois américaines sont telles qu’on peut toujours trouver un crime. Le journaliste Tucker Carlson disant récemment : « Si je vais au restaurant à Moscou, il y a fort à parier que je serai inculpé par le FBI pour blanchiment d’argent ! »

    9) Début juillet, lorsque sa famille est passée à la moulinette des enquêtes, Trump a alors compris que sa mise à mort se profilait. Il a réagi…

    En 2e partie nous verrons comment Trump a ridiculisé les élus républicains « gestionnaires » tout en motivant les élus « idéologiques », comment il a débloqué un certain nombre d’obstacles, comment il a repeint le paysage à coups de tweets, de couteau (ou de massue !), et enfin comment il réorganise sa maison afin de tenter une échappée quand tous dormiront en août.

    http://www.bvoltaire.fr/trump-derriere-chaos-victoire-1re-partie/

  • La tyrannie des minorités

    Cette tribune [20.07] - d'une pertinence toujours égale - est l'une de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal. Il aura été depuis quelques temps déjà, non seulement un observateur lucide des évolutions politiques dans les pays dits encore occidentaux mais aussi de leur situation sociétale qui n'est pas de moindre importance.  L'esprit de ces chroniques, comme de celles qu'il donne au Figaro, est, au sens de la littérature et de l'histoire des idées, celui d'un antimoderne, même s'il n'est pas sûr qu'il accepterait cette qualification. Il s'est imposé, selon nous, comme un esprit de première importance.  LFAR 

    La scène se passe à Londres, mais elle pourrait se dérouler n’importe où ailleurs en Occident.

    Le métro de Londres a décidé de changer sa manière de s’adresser à ses usagers. Il remplacera le traditionnel « Mesdames et Messieurs » par quelque chose comme « Bonjour tout le monde ». Adieu Ladies and Gentlemen !

    Pourquoi ?

    Transphobie

    Parce qu’il a cédé à la frange radicale de la mouvance LGBT qui considérait que le vocabulaire d’usage dans le métro était trop genré.

    La formule « Mesdames et Messieurs » consacrerait le règne du masculin et du féminin, ce qui exclurait ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ne s’identifient à aucun des deux sexes. La rectitude politique triomphe.

    Mais quelle est la signification de ce délire ?

    On notera d’abord que ce changement témoigne du progrès de l’idéologie trans.

    Comme je l’écrivais dans cette chronique récemment, l’idéologie trans consiste à prendre la condition des trans comme nouvelle norme et à l’imposer à l’ensemble de la société.

    Notre société a décidé de s’ouvrir aux gens qui ont un trouble de l’identité sexuelle. C’est très bien. Elle les soutient et les accompagne dans leur quête.

    Mais doit-on, au nom de cette ouverture, censurer la presque totalité des repères de l’immense majorité de la population ?

    Père, mère, monsieur, madame, garçon, fille, ces mots sont-ils vraiment de trop ? Faut-il vraiment construire une société aseptisée ?

    On nous demande avec raison de faire preuve de courtoisie envers l’infime partie de la société qui se sent étrangère à son sexe de naissance.

    Mais il faudrait aussi faire preuve de courtoisie à l’endroit du commun des mortels et ne pas confondre la norme et la marge.

    On notera aussi que le moindre caprice idéologique des minorités radicales s’impose rapidement à nos dirigeants.

    Les différentes minorités autoproclamées, qui aiment se faire passer pour des victimes, sont de plus en plus tyranniques. Elles avancent leurs revendications et accusent d’intolérance ceux qui ne se soumettent pas immédiatement.

    Par exemple, on peut être assurés que si le métro de Londres avait clairement dit non à ceux qui voulaient gommer la référence à Mesdames et Messieurs, ses dirigeants auraient été accusés de « transphobie ».

    Officiellement, ce terme désigne ceux qui seraient intolérants envers les trans. Dans les faits, il sert très souvent à stigmatiser médiatiquement ceux qui ne se plient pas devant les injonctions de l’idéologie trans.

    Majorité

    Osons une question un peu sensible : qui croit que ces lobbies représentent vraiment ceux dont ils se réclament ?

    Ce n’est pas parce qu’un groupuscule se déclare représentant d’une partie de la population qu’il la représente vraiment.

    Dans le cas présent, on peut être à peu près certain que l’immense majorité de la population n’avait aucun problème avec le vocabulaire traditionnel du métro de Londres.

    L’heure est peut-être venue de résister aux lobbies victimaires. Il y a des limites à toujours se coucher par peur d’avoir une mauvaise réputation.

    N’est-ce pas Mesdames ? N’est-ce pas Messieurs ?  

    MATHIEU BOCK-CÔTÉ

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Défense : Des Coupes claires qui ne passent pas [3]

    C’est peu de dire que le coup de rabot de 850 M€ imposé à la Défense, fait grincer des dents dans le milieu de la Défense. & ce jusque dans les rangs du pourtant très présidentiel LREM (La république en marche). Alors simple coup de vent ou début de fronde ? Quelques réactions pour nous éclairer. 3ème Partie.

    | Les armes cèdent à la toge.

    A rappelé à l’AFP, l’ancien patron de l’OTAN en Afghanistan et ancien chef d’état-major de la FINUL au Sud-Liban, le général Olivier de Bavinchove, qui déplore « un malentendu » entre deux « hommes de caractère » et juge normal que le dernier mot revienne au président. « Les armes cèdent à la toge. Cela me semble assez salutaire si on veut continuer à vivre en démocratie ».

    L’est-on toujours, se demandent quelques-uns ?

    | Mur budgétaire.

    A droite, Éric Woerth, nouveau Président (LR) de la Commission des finances del’Assemblée nationale, a avoué au Figaro « s’inquiéter en particulier pour le ministère de la Défense, qui est devant un mur budgétaire ». Woerth souhaitait  donc que la commission reçoive en audition le chef d’État-major des armées (CEMA), Pierre de Villiers.

    Trop tard…

    | Les régaliens à la tonte.

    « Sur les 4,5 milliards de coupes budgétaires qu’annonce le gouvernement, 1,5 sont faits dans les trois ministères dont dépend la sécurité des Français : l’Armée, l’Intérieur et la Justice ».
    Marine Le Pen.

    | Faute de l’exécutif.

    « On ne peut pas demander à nos soldats d’exposer leur vie pour nous défendre et ne pas, ensuite, leur donner les moyens de leur action (…) Il y a sur le plan matériel, comme sur le plan moral, la nécessité de soutenir nos forces armées. Le pire, c’est de leur donner beaucoup d’ambitions et peu de moyens. Si on réduit les moyens, réduisons les ambitions » notamment « les opérations extérieures ».
    Jean-Pierre Raffarin, ex-président de la Commission sénatoriale des Affaires étrangères & de la Défense.

    | Un effort ! Mais en… 2018.

    Dans son entretien accordée aux Échos, le Premier ministre Édouard Philippe de confirmer que l’ « objectif est de consacrer 2% du PIB en 2025, à travers plusieurs étapes, et nous allons le tenir ».

    « L’effort de Défense doit être encore plus intense pour défendre nos intérêts dans un monde plus instable, et poursuivre le processus de modernisation de nos équipements. Cela exige de tracer un chemin crédible d’ici à 2025 : il sera progressif »

    Quant aux coupes budgétaires, elles s’inscrivent « dans le cadre de l’effort interministériel, mais préservent les capacités d’action de la défense ». Et « Au final, le budget des Armées pour 2017 sera conforme à ce qui était prévu en loi de finances initiale pour 2017 ». Quant au ministère des Armées « Il y aura à son profit un effort supplémentaire, et ce dès l’an prochain »1.

    | Vraie & fausse confiance…

    Celles qu’évoque, le chef d’État-major des armées (CEMA) sortant, Pierre de Villiers, « la vraie confiance en soi » qui « réconcilie en soi et en l’autre ».

    « La confiance dans le subordonné, est, particulièrement, féconde (…) Comme chef d’état-major des armées, je mesure chaque jour davantage à quel point je suis dépendant de l’action de chacune et de chacun d’entre vous. Seul, je ne peux rien. Ensemble, rien n’est impossible ! » .

    « Méfiez-vous de la confiance aveugle. Parce que tout le monde a ses insuffisances, personne ne mérite d’être aveuglément suivi (…) Elle doit être nourrie jour après jour, pour faire naître l’obéissance active, là où l’adhésion l’emporte sur la contraire ».

    | Début de partie, en fait…

    « C’est l’un des charmes de ce beau pays de France, que les ministres de la défense successifs ne tardent jamais à découvrir débarquant à Brienne : pour Bercy, les décisions prises lors des conseils de défense ne sont nullement des arbitrages de la plus haute instance de défense du pays, présidée par le chef des armées, mais bien des bases de négociation de marchands de tapis. La nouvelle ministre des armées Florence Parly, ancienne du Budget, n’a donc pas dû être étonnée de voir les premiers coups de canif dans le budget de défense, avec le gel de 2,7 milliards d’euros de crédits officialisé il y a quelques semaines, et la proposition de réduire ce budget de 850 millions d’euros en 2017, dévoilée par le blog Secret Défense »2.
    Vincent Lamigeon, Supersonique.

    | Objectif 2%, rêve Parly ! Y a du boulot !…

    « Si la ministre veut vraiment tenir cet objectif, le combat contre Bercy s’annonce homérique. Car le chemin le plus direct pour monter aux fameux 2%, selon les calculs d’un récent rapport du Sénat sur le sujet, consiste en une augmentation de 2 milliards d’euros par an du budget de défense, et ceci dès le budget 2018. De quoi donner des boutons aux grands argentiers du ministère du Budget, en pleine recherche de 4 à 5 milliards d’euros pour renter dans l’épure des 3% de déficit maastrichtien. En gros, dans l’idéal, il faudrait que Florence Parly obtienne le dégel immédiat des 2,7 milliards, tue dans l’œuf le projet de coupe claire de 850 millions du budget 2017, et obtienne dans la foulée les deux précieux milliards »3.
    Vincent Lamigeon, Supersonique.

    | Coûts…

    « Au-delà de faire porter 20% de l’effort d’économies du gouvernement sur un ministère des armées pourtant défini comme prioritaire, la manière interroge également. Pour beaucoup de militaires, la sortie présidentielle a sonné comme une sorte d’engueulade paternaliste adressée à un enfant jugé trop turbulent. Or le budget de la défense n’est pas un cadeau fait aux militaires: c’est le prix à payer pour le modèle d’armée défini par le dernier Livre Blanc sur la défense. De même, l’objectif de 2% du PIB en 2025, ou 50 milliards d’euros pour les armées, n’est pas un mantra sorti de nulle part. C’est l’estimation, qui vaut ce qu’elle vaut, du coût d’une armée qui conserve ce modèle complet: une force de dissuasion crédible, une capacité à entrer en premier sur un théâtre d’opérations, des équipements au niveau, des effectifs bien entraînés en nombre suffisant »4.
    Vincent Lamigeon, Challenges.

    | De Villiers doit rester !

    « Je n’envisage pas le départ du général Pierre de Villiers. Son départ n’est pas d’actualité. Il y a plein de choses à faire, il y a la revue stratégique, la loi de programmation militaire avec un effort assez important qu’a reconfirmé le président de la République »,
    Jean-Jacques Bridey, président de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale.

    | De Villiers dans son rôle !

    « Je voudrais porter le débat sur l’aspect institutionnel (…) On a le chef d’état-major des Armées qui se rend où ? A la commission de Défense de l’Assemblée nationale, qui est une des commissions permanentes. Dans un huis-clos avec qui ? Les représentants de la nation. Encore heureux : le Parlement est censé contrôler l’exécutif. C’est notre rôle. J’ai bien compris que le président de la République souhaiterait être aujourd’hui seul sur tous les leviers de commandement mais en France il y a une Ve République, des institutions (…). ça envoie quoi comme message pour tous les autres futurs auditionnés à huis-clos de la commission Défense ? Que si le ton de l’échange avec les parlementaires censés contrôler l’exécutif ne convient pas au président, c’est peut-être, on va le savoir dans quelques jours, une sorte de limogeage habillé ? Ça en dit long sur la verticalité, et ça en dit long aussi sur le fonctionnement des institutions vécu par celui qui est censé en être le garant. Et on n’est qu’au début du mandat ».
    Luc Carvounas, député PS du Val-de-Marne sur Public Sénat.

    | Cherche LPM désespérément !

    « Vivement la loi de programmation militaire 2019-2025… Le Chef de l’Etat a laissé les militaires sur leur faim sur le plan budgétaire. Et c’est peu de le dire. Car, en dépit de la hausse du budget de la défense promise en 2018, les décisions du chef de l’Etat en matière budgétaire (2017 et 2018) posent des questions sur la crédibilité de la trajectoire vers un effort de défense à hauteur de 2% du PIB en 2025. Une ambition à nouveau confirmée jeudi par Emmanuel Macron. Soit plus de 50 milliards d’euros. Si on trace une ligne droite entre 2018 et 2025, la France doit faire croître son budget de la défense de plus de 2 milliards d’euros par an. Ce qui est ambitieux, très ambitieux. Trop peut-être ? Puisque le compte n’y est déjà pas en 2018 (1,3 milliard d’euros de hausse nette) »5.
    Michel Cabirol, La Tribune.

    | Un exécutif gêné aux entournures…

    « S’agissant du président Macron, exiger la démission du général de Villiers ne serait pas la meilleure des solutions. Comme il vient de le prolonger à son poste jusqu’en juillet 2018, il donnerait l’impression de se déjuger, d’autant plus qu’il n’a rien à lui reprocher, si ce n’est son verbe un peu haut lors de son audition devant les députés. Ensuite, ce serait perçu comme un geste d’autoritarisme et non d’autorité. Enfin, les militaires prendraient mal la chose, eux qui ont pu avoir l’impression d’avoir servi sa communication visant à asseoir sa stature présidentielle (…). Quant à la ministre des Armées, Florence Parly, qui se fait très discrète (hormis son entretien donné à RTL le 14 juillet), son agenda sera dominé par les question budgétaires cette semaine. Ainsi, elle rencontrera Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics, le 20 juillet, dès 7h30 du matin. Auparavant, elle aura probablement à répondre aux question des députés lors de la séance des questions au gouvernement. Enfin, elle aura un entretien avec la Premier ministre, Édouard Philippe, le même jour où le président Macron aura un tête-à-tête avec le général de Villiers »6.
    Laurent Lagneau.

    Notes

    1 Les Échos (12 juillet 2017).
    2 Supersonique.
    3  Supersonique.
    4 Challenges.
    5 La Tribune .
    6 Opex360.com.

    http://www.voxnr.com/11980/defense-des-coupes-claires-qui-ne-passent-pas-3

  • Sur une nouvelle traîtrise d'Erdogan

    Le 17 juillet l'agence de presse gouvernementale turque Anadolu révélait à proximité de Raqqa en Syrie, que les coalisés s'apprêtent à délivrer, les positions de 200 soldats des forces spéciales américaines et de 75 soldats des forces spéciales françaises.

    La publication d'une telle information, s'agissant d'un allié, s'appelle tout simplement une trahison. C'est ce que vient de commettre le régime d'Erdogan : trahison vis-à-vis de l'occident en général auquel la Turquie est liée par le pacte atlantique qu'elle a rejoint en 1952 ; mais aussi trahison vis-à-vis de l'Europe à laquelle elle prétend aspirer et à laquelle elle est associée depuis 1963, étant candidate depuis plus de 30 ans à ce qui s'appelle désormais l'Union européenne.

    Certains s'en étonnent, d'autres, moins nombreux sont ceux qui expriment leur indignation.

    Cette traîtrise qui met en danger nos forces spéciales engagées contre Daech s'explique sans doute d'abord, mais pas seulement, par une complaisance islamiste turque envers l'État islamique en recul territorial. La connivence dépasse le niveau du simple soupçon, ou de la lutte des sunnites contre les chiites, etc.

    Dès l'été 2014, lors de la prise de Mossoul et de la proclamation du Califat par Abou Bakr al Baghdadi, le chef du parti kémaliste, Kemal Kiliçdaroglu  (1)⇓ produisit au parlement d'Ankara des documents prouvant le soutien logistique des services secrets turcs. Les journalistes qui évoquent cette affaire sont poursuivis pour divulgation de secret d'État, ce qui semble un aveu.

    Mais la conjonction correspond beaucoup plus encore, sur le terrain syrien, à une convergence avec la politique de Moscou, dont s'est considérablement rapproché Erdogan.

    Cette nouvelle orientation devrait préoccuper nos stratèges en commençant par celui qui se prévaut de son titre constitutionnel de chef des armées.

    Elle a pris son essor, ou plutôt son retour, à partir de 2009. Cette année charnière vit Erdogan dévoiler son visage faussement démocratique en janvier lors de son coup de colère, probablement médité, à la conférence de Davos. En mai de la même année, devient premier ministre le professeur de géopolitique Ahmet Davutoglu, théoricien de ce qu'il appelle la diplomatie à 360°.

    La boucle était bouclée en 2012 avec les premières purges de l'armée, qui voient la liquidation de tous les éléments laïcs, jugés occidentalistes militants. L'affaire mythologique du complot Balyoz préfigure la paranoïa massive consécutive à la tentative de coup d'État de juillet 2016.

    Or en 2012, la Turquie est devenue partenaire de l'organisation de Shanghai dans le sillage de la Chine et de la Russie. Sans formellement avoir quitté l'Otan, ni renoncé aux avantages qu’elle en a toujours retirés, elle peut difficilement, dès lors qu'elle collabore avec l'organisation rivale, passer pour une alliée de confiance.

    En février 2013, Guillaume Perrier correspondant du Monde à Istanbul peut ainsi poser la question : "Turquie : cap à l'est ?" sans que personne ne semble s'en inquiéter vraiment en dehors des Israéliens conscients d'avoir perdu un de leurs rares alliés dans la région.

    Mes amis et attentifs lecteurs sont, quant eux, beaucoup moins surpris. Certains observeront même avec une certaine ironie l'ingénuité de ceux, experts reconnus, qui pendant des décennies nous ont vendu la fable d'une Turquie occidentale, et découvrent aujourd'hui qu'ils nous ont trompés.

    Ainsi faut-il accueillir telle savante étude publiée à Washington, bigrement intéressante qui expose le retournement eurasiatique du régime d'Ankara en 2017, à la faveur de l'affaire du coup d'État et de la purge d'une dimension sans précédent qui, chronologiquement, l'a suivi. (2)⇓

    Dans mon petit livre consacré à la Question turque (3)⇓

    je développai aussi, avec quelques années d'avance, la contradiction entre le processus d'islamisation de la société et la soi-disant candidature du pays à l'Union européenne. 

    Ce dernier point devrait être aujourd'hui considéré comme complètement dépassé dans les faits. Or, cette perspective n'a pas été gommée en théorie, car la Turquie officielle continue à s'exprimer occasionnellement comme si elle envisageait, comme si elle revendiquait de rejoindre l'Europe.

    On retrouve dès lors le débat affligeant du parlement français en 2004, il y a bientôt 15 ans. Or, cet échange d'idées, avait tout juste permis à celui parlait, alors, au nom du centre droit de rappeler, pratiquement seul, quelques vérités, quelques évidences, que ses collègues persistaient à nier. Une Europe élargie à la Turquie allait découvrir des frontières communes avec la Syrie, avec l'Irak, le Caucase, l'Iran, etc.

    Soulignons d'ailleurs que ce porte-parole du centre droit via le groupe UDF, ne s'était pas encore marginalisé, et démonétisé, par ses ralliements ultérieurs inappropriés. (4)⇓

    À la même époque, nos dirigeants se posaient encore la question de la candidature européenne de la Turquie en relation avec le pacte atlantique.

    Ankara faisait figure d'allié solide de l'occident, pays musulman et cependant réputé laïc, sans que l'on prenne garde à la signification très particulière de ce concept en Asie mineure.

    Mais déjà la propagande turque jouait sur deux tableaux parfaitement contradictoires en bonne logique qui s'apparentaient au jeu traditionnel de la chauve-souris : "je suis oiseau voyez mes ailes, je suis souris vivent les rats".

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1. A noter que Kemal Kiliçdaroglu est l'élu de la région autrefois connue sous son nom kurde de Dersim. Aujourd'hui, renommée en turc Tunceli, cette province, révoltée et durement massacrée en 1937, est majoritairement encore peuplée de Kurdes de religion alevie. Lui-même alevi, et d'origine kurde par sa mère, il est issu par son père de la tribu des qoraïch (on se reportera sur ces divers sujet aux livres de Henri Lammens).
    2. (2) cf. "Turkey’s Post-Coup Purge and Erdogan’s Private Army" par Leela Jacinto in Foreign Policyle 13 juillet 2017.
    3. cf. "La Question turque et l'Europe" que l'on peut commander directement au prix de 20 euros port compris soit sur la page catalogue des Éditions du Trident soit en adressant en chèque de 20 euros aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris. 
    4. Ayant écrit en annexe de La Question turque et l'Europe que les interventions, dans le même sens, de MM. François Bayrou et Jérôme Rivière, "sauvent l'honneur du parlement" lors de ce débat, non seulement je maintiens cette considération mais il me semble que leurs propos d'alors rehaussent leur carrière politique..

    http://www.insolent.fr/

  • Le bateau anti-immigration arrêté en Egypte

    Le bateau affrété par les Identitaires européens afin de stopper en Méditerranée le trafic de migrants soutenu par les ONG humanitaristes est, d’après le quotidien britannique The Independent, arrêté au Canal de Suez en Égypte depuis dimanche. Les autorités égyptiennes estiment qu’il manque des documents pour traverser le canal.

    Surnommé le C-Star, ce navire a pu être appareillé dans le cadre de la campagne identitaire Defend Europe grâce à une collecte de fond organisée sur le web.

    Le but des identitaires européens à l’origine du projet est d’arriver en Sicile dans le port de Catane où sont basés de nombreux navires des ONG qui s’emploient à organiser le débarquement en Italie de milliers de migrants par jour. L’objectif à plus long terme est d’aider les gardes-côtes libyennes à repousser les bateaux de migrants afin de les empêcher de traverser la Méditerranée. Et de faire cesser les manœuvres des ONG qui, sous couvert de charité humanitariste, favorisent le transfert de migrants en Europe.

    Francesca de Villasmundo

  • Hervé Ryssen. La théorie du complot pour les nuls. Antisémitisme et conspirationnisme

  • « La partitocratie est à bout de souffle »

    Entretien avec François Bousquet

    François Bousquet est le biographe et, en quelque sorte comme tel, l'un des porte-parole de Patrick Buisson. Il explique ici, avec la fougue et le talent d'un grand journaliste, ce qu'est aujourd'hui la ligne socio-conservatrice de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.

    Premier enseignement de ce scrutin l'effondrement de l'hégémonie des deux vieilles maisons.

    Quel bilan tirer de la campagne présidentielle et du processus de recomposition qu'elle a engagé ?

    Il est encore trop tôt pour s'aventurer à pronostiquer la forme que prendra ce processus de décomposition-recomposition, à moins de lire dans les entrailles du corps électoral. Néanmoins, on peut déjà tirer le bilan d'une présidentielle qui aura contribué comme jamais à décanter le paysage politique.

    Premier constat l'échec redondant des sortants, des primaires et des structures partisanes classiques. De fait, la partitocratie est à bout de souffle. Les apparatchiks qu'elle produit à la chaîne, à l'aise dans les jeux d'appareil et le démarchage électoral, pourraient tout aussi bien vendre des piscines ou des robots mixeurs, en y mettant la même absence de conviction. Résultat le monopole des partis sur l'offre politique semble avoir atteint ses limites, comme naguère les syndicats. Les deux partis centraux qui dominaient la vie politique depuis presque un demi-siècle ont été pour la première fois évincés du second tour. L'un est pour ainsi dire en état de mort cérébrale, l'autre, moribond. Mais ils ne sont morts que pour autant qu'ils ont fusionné. Désormais, l'UMPS n'est plus une figure de style, c'est une réalité politique le macronisme. Cela faisait longtemps que les convergences idéologiques poussaient le PS dans les bras des LR, et réciproquement. Mais il n'y avait pas de passage à l'acte, principalement pour des raisons de clientélisme électoral, dont Macron n'avait que faire lui devait bâtir une force nouvelle. Il a donc fait ce que les élites post-nationales rêvaient d'accomplir depuis Delors accoucher d'une grande coalition, sur le modèle des coalitions à l'allemande. C'est la réponse à la montée des populismes, enfermés dans un isolement sans issue, faute d'alliances.

    Mais Macron est loin d'avoir achevé ce processus de décomposition-recomposition...

    Macron a été quasi divinisé comme les empereurs romains, le « président jupitérien ». On conviendra que c'est exagéré. Il n'empêche : il est déjà un grand stratège, maître dans l'art du Blitzkrieg, la guerre éclair. Son calcul est en passe de réussir scinder en deux les LR, pour annexer le centre et les juppéistes, et renvoyer le solde à la bordure du FN. Après avoir annihilé la gauche, il est donc en train de piéger la droite en l'asséchant H pourrait reprendre à son compte le mot du conseiller diplomatique de Gorbatchev aux Américains « Nous allons vous faire lapin des choses, nous allons vous priver d'ennemi. » Macron n'a pas fait autre chose en vampirisant la droite ex-gouvernementale. Elle n'a plus rien à lui opposer, sinon des slogans creux et des chicanes picrocholines - mieux vaut-il augmenter la CSG (Macron) ou la TVA (Fillon) ? En se positionnant essentiellement sur le terrain de l'économisme, les LR ont nourri l'idée d'une convergence économique possible avec le PS. C'est cette convergence qui a permis à Macron de débaucher aussi facilement Edouard Philippe, Le Maire et Darmanin, privant les LR d'angles d'attaque.

    Dans ces conditions, quel avenir pour les LR ?

    Si, à travers Macron, les deux libéralismes, économique et culturel, confluent, il en va tout différemment des LR. Zemmour a souvent fait remarquer que Chirac et Juppé avaient créé l'UMP avec les cadres du RPR, mais pour épouser les idées de l'UDF. Tout le problème, c'est qu'une bonne partie des électeurs, du moins ceux de l'ex-RPR, ont épousé les idées du FN. Dans tous les cas, ces deux familles de la droite parlementaire, orléanistes et bonapartistes, sont en instance de divorce. Les LR sont face au dilemme suivant la tentation Macron ou la tentation Marion. Aux premiers, le progressisme, aux seconds, le conservatisme.

    Quand la droite ignore sa propre nature

    Quelle forme politique pourrait prendre ce conservatisme ?

    « Le malheur, c 'est que la gauche ne croit pas au péché originel et que la droite ne croit pas à la rédemption », disait jadis André Frossard. Ce n'est plus vrai aujourd'hui. La droite orléaniste ne croit plus au péché originel, si tant est qu'elle n'y ait jamais cru. Elle en ignore les ressources théologiques et anthropologiques, une anthropologie sans angélisme ni vaines illusions sur la condition humaine, trop humaine, étrangère à une droite ralliée au progressisme, pour qui le conservatisme ne se confond plus qu'avec des archaïsmes catégoriels et des blocages corporatistes. Cette droite est mouvementiste, en marche, croissanciste, et ne s'assume plus qu'au prix d'un reniement et d'un ralliement. L'ignorance dans laquelle elle se trouve de sa propre nature l'a poussée à tourner le dos aux philosophies communautaires pour épouser un libéralisme échevelé dont elle ne veut pas voir les conséquences ultimes. Elle n'a plus de pensée sur le lien social, ni sur la façon dont les sociétés s'instituent et se perpétuent. Il faudrait un Flaubert ou un Léon Daudet pour dépeindre la vacuité de ce monde-là. La médiocrité d'un François Baroin, institué chef de file des LR pour les législatives, en dit long sur le sujet.

    Il faut prendre cet état de fait pour ce qu'il est une véritable bénédiction en vue de la recomposition des droites. Le probable échec aux législatives sera peut-être le coup de grâce des LR. Accueillons-en l'augure. Macron a vidé les rangs de la droite, Baroin est en train de parachever son travail. Son empressement à reconduire le front républicain, alors que personne ne lui demandait rien, en fournit une démonstration supplémentaire. Les LR devront boire le calice jusqu'à la lie afin de faire place nette. C'est une chance historique pour une droite authentiquement de droite, au sens où Pierre Bourdieu appelait de ses vœux une gauche de gauche.

    Et le FN ? Est-il susceptible de fédérer cette grande force de droite ?

    À 40 % et plus, Marine Le Pen avait l'opportunité de s'imposer comme la seule alternative à droite. À 34 % et après un débat désastreux qui laissera des traces, il est permis d'en douter. Le FN est traversé par les mêmes divisions, même si la structure pyramidale du parti offre plus de garanties de survie. Sous l'emprise des frères Philippot, Marine Le Pen a mené une campagne chevènementiste récitée avec l'accent d'Arlette Laguiller. Au nom de la « triangulation » chère aux illusionnistes, le FN a parié sur l'effacement du clivage droite-gauche en croyant pouvoir agréger les « non » de gauche et de droite au référendum sur la Constitution européenne. Rappelons que la « triangulation » a été inventée par les clintoniens pour accoucher de la synthèse libérale-libertaire. Trianguler, c'est en apparence et en apparence seulement s'adresser à la gauche quand on est de droite, et inversement, dans l'esprit de la dialectique hégélienne thèse (droite), antithèse (gauche), synthèse (droiche). Car cette synthèse ne peut s'opérer qu'au centre. La triangulation a été conçue pour cela. Elle obéit aux forces centripètes du Système, qui, toutes, convergent, vers le parti unique de la pensée unique. Au fond, le FN a commis la même erreur que Sarkozy en 2007, l'ouverture à gauche, mais du moins ce dernier a-t-il attendu d'être élu. Logiquement, le parti de Marine Le Pen devrait subir une hémorragie de même nature que celle qui a affecté le FN canal historique après le 21 avril 2002, et ce n'est pas le toilettage cosmétique envisagé, le changement de nom, qui devrait changer les choses.

    L'heure de la droite hors-les-murs aurait-elle enfin sonné ?

    Cette droite hors-les-murs ne constitue pas un programme, mais un constat dressé très tôt par Buisson. Elle est à la jonction du conservatisme et du populisme. Or, le conservatisme a été le grand oublié de la campagne, exception faite de l'instrumentalisation de Sens commun. Il est pourtant en train de se renouveler et de se doter d'outils conceptuels à travers une nouvelle génération d'intellectuels. La Manif pour tous lui. garantit un réservoir militant et une grande capacité de mobilisation. Quant à la droite bonapartiste, si elle est en plein désarroi, la faute à sa générale en chef et à son principal conseiller qui ont enseveli le populisme sous une rhétorique tapageusement souverainiste et ouvriériste, elle n'en dispose pas moins d'un immense réservoir de voix.

    Il n'a échappé à personne que c'est la stratégie que recommande Marion Maréchal-Le Pen, à rebours de celle adoptée par sa tante. Elle en appelle à la ligne Buisson - l'alliance du populaire et du régalien - qui a abondamment prouvé son efficacité électorale et à qui il ne manque qu'une personnalité d'envergure, ce qui n'est pas rien, pour réintégrer les murs, faute de quoi c'est toute la droite qui se retrouvera durablement hors-les-murs. De deux choses l'une soit le populisme et le conservatisme parviennent à trouver un modus vivendi, soit ils s'y refusent. Dans un cas, les perspectives de pouvoir s'ouvrent, dans l'autre, elles se referment.

    C'est tout le sens de la « ligne Buisson », majoritaire dans le pays, mais étonnamment absente de la présidentielle. Rarement l'offre politique aura aussi peu coïncidé avec la demande du corps électoral. À lire les enquêtes d'opinion, dont le baromètre annuel Kantar TNS-Sofres sur l'image du FN, près de deux tiers des Français plébiscitent le FN sur les questions identitaires et sécuritaires, mais sans l'étiquette FN pour presque deux tiers d'entre eux. Autrement dit, les Français veulent bien du message, pas du médium. C'est dans ce hiatus que s'est glissée la droite hors-les-murs. C'est pour l'heure seulement une sorte de « shadow cabinet » dominé par les figures de Villiers, Zemmour et Buisson, qui, à eux trois, dessinent le portrait en creux d'une droite orpheline, pour l'essentiel conservatrice, qui empruntent des traits à la chouannerie, au bonapartisme et au catholicisme social. Un mélange de social-conservatisme. En Angleterre, on parlerait de « torysme rouge », un conservatisme rouge, dont Theresa May est la figure de proue, un torysme post-thatchérien, qui a pris la mesure des dégâts occasionnés par la mondialisation et fait sienne l'opposition chère au journaliste et essayiste britannique David Goodhart entre les « Anywheres » et les « Somewheres », les « gens de n'importe où » et les « gens de quelque part », les deux grands blocs historiques qui s'affrontent les diversitaires contre les identitaires.

    Propos recueillis par l'abbé Guillaume de Tanoüarn monde&vie 8 juin 2017