Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

international - Page 1000

  • L’armée turque se prépare à entrer en Syrie…

    … Mais ce n’est pas pour aider les chrétiens syriens ou les alaouites face à la menace de l’Etat Islamique. Ce serait probablement plus pour se servir… Rappelons que plusieurs djihadistes « français » ont témoigné de la facilité (et des complicités) avec laquelle ils ont rejoint la Syrie. Dans ce reportage, on sait que la famille est arrêtée à la frontière puis relâchée !

    Lu sur Réseau Voltaire : Le chef d’état-major de l’armée de terre turque, le général Hulusi Akar, est venu inspecter les préparatifs de ses troupes à la frontière syrienne, indique le journal Hürriyet.

    Lors de son intervention à la 69ème assemblée générale des Nations unies, le président Recep Tayyip Erdoğan a dénoncé l’attentisme des grandes puissances à Gaza et en Syrie.

    En réalité, l’armée turque est secrètement présente dans le Nord de la Syrie depuis juillet 2012. En outre, et contrairement aux affirmations du président Erdoğan aux Nations unies, l’armée turque ne protège pas les chrétiens et ne lutte pas contre le terrorisme, mais est entrée en Syrie, le 21 mars 2014, pour prendre la ville syro-arménienne de Kassab avec le Front Al-Nosra (Al-Qaïda) et l’Armée de l’islam (pro-Saoudien) [1].

    Turkey’s top soldier inspects troops on Syrian border as gov’t signals joining anti-ISIL bid”, Hürriyet, 24 septembre 2014.

  • "L’Etat islamique est un serpent venimeux basé sur le Coran et sur la vie de Mahomet"

    Au Parlement néerlandais, Geert Wilders est intervenu le 2 octobre sans être interrompu dans le débat sur l’envoi de F16 en Irak contre l’Etat islamique. Le jour où vous entendrez un député français parler ainsi, sans réactions, vous me préviendrez. Extrait de la traduction d'Yves Daoudal :

    "L’Etat islamique est un cancer islamique ; c’est un serpent venimeux basé sur le Coran et sur la vie de Mahomet, un criminel qui, il y a 14 siècles, assassinait et décapitait, de Médine à La Mecque. Son successeur autoproclamé calife de Bagdad est maintenant aux portes de Bagdad et de Damas. Il a des fidèles partout dans le monde, y compris dans notre pays, nos villes et nos rues. [...]

    Madame le Président, tous les esprits naïfs qui disent que l’Etat islamique n’a rien à voir avec l’islam commettent un sérieuse erreur politiquement correcte, qu’il s’agisse d’Obama, de Cameron, de Rutte, de Samson.

    [...] C’est pourquoi mon parti soutient la décision du gouvernement d’envoyer des F16 néerlandais contre l’Etat islamique. Nous disons ; Bombardons-les ! [...]

    Encore plus important que de combattre l’Etat islamique en Irak et en Syrie est de combattre le terrorisme islamique ici, aux Pays-Bas, dans notre pays. La sécurité des Pays-Bas doit être notre priorité numéro un. Nos concitoyens doivent être en sécurité dans les trains, pouvoir marcher tranquillement dans la rue, doivent pouvoir conduire tranquillement leurs enfants à l’école, doivent pouvoir faire leurs courses en toute sécurité. Voilà l’enjeu. Et dans l’article 100 de sa lettre au Parlement, le gouvernement ne consacre que deux paragraphes à la sécurité nationale. Il y a même davantage d’attention aux questions d’égalité de genre et à la situation des femmes dans le monde arabe. C’est une parodie.

    [...] Dimanche dernier, le ministre de la Sécurité et de la Justice annonçait fièrement que les passeports de 41 jihadistes avaient été confisqués pour qu’ils ne puissent pas se rendre en Syrie ou en Irak. Que c’est stupide ! Maintenant ils se baladent, ici, dans nos rues. Ceux qui veulent faire le jihad ailleurs, qui veulent décapiter des gens, commettre des attaques, se baladent dans nos rues à cause de la décision du ministre, aux Pays-Bas. Je le dis depuis dix ans et je le répète une nouvelle fois : fermez la frontière aux immigrants des pays islamiques. Trop c’est trop. La culture islamique de la haine n’a rien à faire ici aux Pays-Bas, et 65% des Néerlandais sont d’accord avec cela. Laissez les jihadistes quitter le pays, et ne les laissez jamais revenir. Telle est la solution.Rétablissez les contrôles aux frontières, expulsez quiconque exprime la moindre sympathie envers l’Etat islamique, enlevez-leur leur passeport néerlandais, exigez que tous ceux qui ont un passeport d’un pays islamique signent une déclaration anti-charia. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/10/letat-islamique-est-un-serpent-venimeux-bas%C3%A9-sur-le-coran-et-sur-la-vie-de-mahomet.html

  • Daech : le double jeu des Turcs

    On verra dans les jours qui viennent où et comment Ankara interviendra « si nécessaire » en Syrie et en Irak contre « les groupes terroristes », comme le Parlement turc l’y a autorisée.   

    Depuis plusieurs jours, la ville kurde de Kobani, dans le nord de la Syrie près de la frontière turque, est assiégée par les djihadistes de Daech et, à l’heure où vous lirez ces lignes, elle sera peut-être tombée entre leurs mains… Si l’on en croit un récent reportage de BFM TV diffusé le 4 octobre, l’armée turque y aurait même fortement contribué, en fermant la frontière syrienne aux Kurdes de Turquie qui voulaient prêter main forte aux Peshmergas kurdes de Kobani. Des milliers de Kurdes ont défilé hier (samedi) à Marseille pour manifester leur soutien aux combattants kurdes de Kobani.

    Car si la Turquie a finalement rejoint la coalition internationale, elle continue apparemment de jouer un double jeu, selon le Parti des travailleurs kurdes, le PKK d’Abdullah Öcalan, qui accuse Ankara de duplicité depuis le début des opérations : « L’enlèvement des ressortissants turcs par Daech à Mossoul n’a été que du pur spectacle [...] Comment se fait-il que Daech exécute invariablement les ressortissants de tous les pays du monde mais que les otages turcs ont été, eux, libérés, sans la moindre égratignure. »

    Lire la suite

  • Le bilan africain de Nicolas Sarkozy – L’Afrique Réelle n°58, Octobre 2014

    George Bush désintégra l’Irak et Nicolas Sarkozy la Libye, deux pays qui étaient des remparts contre l’islamisme. La Libye du colonel Kadhafi était, de plus, devenue un partenaire essentiel dans la lutte contre la déferlante migratoire venue de la mer, phénomène si bien annoncé par Jean Raspail dans son prophétique Camp des Saints.

    Si George Bush n’a plus d’avenir politique, Nicolas Sarkozy ambitionne quant à lui de revenir aux Affaires. Le bilan africain de son premier mandat doit donc être fait. Il est catastrophique et tient en sept points :

    Le bilan africain de Nicolas Sarkozy – L’Afrique Réelle n°58, Octobre 20141) Le plus grave par ses conséquences régionales fut la guerre incompréhensible qu’il déclara au colonelKadhafi après qu’il l’eut pourtant reçu avec tous les honneurs (photo ci-contre). Nicolas Sarkozy devra répondre à trois questions :

    - Pourquoi outrepassa-t-il le mandat international prévoyant une zone d’exclusion aérienne dans le seul secteur de Benghazi pour le transformer en une guerre totale ?
    - Pourquoi refusa-t-il toutes les options de sortie de crise proposées par les chefs d’Etat africains, exigeant au contraire d’une manière obstinée la destruction pure et simple du régime libyen ?
    - Pourquoi, alors que le colonel Kadhafi venait de réussir à se sortir du piège de Syrte, fit-il tronçonner son convoi par l’aviation, le livrant ainsi aux islamo-gangsters de Misrata qui le mirent ignominieusement à mort ?

    2) Le plus irresponsable pour l’avenir de la France est d’avoir, par petit calcul électoral, et sans consultation préalable du peuple français, transformé Mayotte en département. Dans ce Lampedusa d’outre-mer qui vit des prestations versées par les impôts des métropolitains, la maternité de Mamoudzou met au monde chaque année 7000 jeunes compatriotes, dont 80% nés de mères immigrées originaires de toute l’Afrique orientale et jusqu’à la cuvette du Congo. Juridiquement, il n’existe plus aucun moyen de revenir au statut antérieur qui permettait de maintenir cette île de l’océan indien dans l’ensemble français sans avoir à subir les conséquences dramatiques de la départementalisation.

     

    3) Le plus indécent fut la façon dont, en Côte d’Ivoire, il intervint directement dans la guerre civile en hissant au pouvoir son ami et celui de la Banque mondiale, le très mal élu Alassane Ouattara, prolongeant ainsi toutes les conditions des futures crises.

    4) Le plus insolite fut son « discours de Dakar », dans lequel il osa déclarer que si l’Afrique n’est, selon lui, pas entrée dans l’histoire, c’est parce qu’elle ne s’est pas soumise au dogme démocratique…

    5) Le plus scandaleux fut sa gestion du dossier rwandais quand, influencé par son ministre Bernard Kouchner, il ne conditionna pas le rapprochement diplomatique entre Paris et Kigali au préalable de l’abandon des accusations fabriquées par Paul Kagamé contre l’armée française.

    6) Le plus symptomatique fut son alignement sur les Etats-Unis, politique illustrée par un vaste désengagement, de Djibouti à Dakar, avec pour résultat de laisser le Sahel à Washington. Il aura fallu un président socialiste pour que la France fasse son grand retour dans la région…

    7) Le plus incompréhensible, conséquence du point précédent, fut son refus d’intervention au Mali. Pourquoi laissa t-il les islamistes se renforcer puis coiffer les Touareg du MNLA alors que nos intérêts nationaux, notamment en ce qui concerne l’uranium du Niger, étaient directement engagés dans la région ?

    SOMMAIRE :

    Actualité 
    :

    - Algérie : la crise s’aggrave
    - Menaces sur le Cameroun
    - Afrique du Sud : l’Apartheid à rebours

    Economie
    L’Afrique ne décolle pas
     
    Défense
    L’Afrique, un continent qui s’arme
  • Le Qatar, champion du mensonge et de la dissimulation -Entretien avec Majed Nehmé

    AFRIQUE-ASIE : Sans sponsors et en toute indépendance, à contre-courant des livres de commande publiés récemment en France sur le Qatar, Nicolas Beau et Jacques-Marie Bourget ont enquêté sur ce minuscule État tribal, obscurantiste et richissime qui, à coup de millions de dollars et de fausses promesses de démocratie, veut jouer dans la cour des grands en imposant partout dans le monde sa lecture intégriste du Coran. Un travail rigoureux et passionnant sur cette dictature molle : Le Vilain Petit Qatar — Cet ami qui nous veut du mal, Fayard, 300 p., 19 €, dont nous parle Jacques-Marie Bourget. Écrivain et ancien grand reporter dans les plus grands titres de la presse française, Jacques-Marie Bourget a couvert de nombreuses guerres : le Vietnam, le Liban, le Salvador, la guerre du Golfe, la Serbie et le Kosovo, la Palestine… C’est à Ramallah qu’une balle israélienne le blessera grièvement. Grand connaisseur du monde arabe et des milieux occultes, il publiait en septembre dernier avec le photographe Marc Simon, Sabra et Chatila, au cœur du massacre (éd. Érick Bonnier, voir Afrique Asie d’octobre 2012)Nicolas Beau a longtemps été journaliste d’investigation à Libération, au Monde et au Canard Enchainé avant de fonder et diriger le site d’information satirique français, Bakchich. info. Il a notamment écrit des livres d’enquêtes sur le Maroc et la Tunisie et sur Bernard-Henri Lévy.

    • Qu’est-ce qui vous a amenés à consacrer un livre au Qatar ?

    Le hasard puis la nécessité. J’ai plusieurs fois visité ce pays et en suis revenu frappé par la vacuité qui se dégage à Doha. L’on y a l’impression de séjourner dans un pays virtuel, une sorte de console vidéo planétaire. Il devenait intéressant de comprendre comment un État aussi minuscule et artificiel pouvait prendre, grâce aux dollars et à la religion, une telle place dans l’histoire que nous vivons. D’autre part, à l’autre bout de la chaîne, l’enquête dans les banlieues françaises faite par mon coauteur Nicolas Beau nous a immédiatement convaincus qu’il y avait une stratégie de la part du Qatar enfin de maîtriser l’islam aussi bien en France que dans tout le Moyen-Orient et en Afrique. D’imposer sa lecture du Coran qui est le wahhabisme, donc d’essence salafiste, une interprétation intégriste des écrits du Prophète. Cette sous-traitance de l’enseignement religieux des musulmans de France à des imams adoubés par le Qatar nous a semblé incompatible avec l’idée et les principes de la République. Imaginez que le Vatican, devenant soudain producteur de gaz, profite de ses milliards pour figer le monde catholique dans les idées intégristes de Monseigneur Lefebvre, celles des groupuscules intégristes qui manifestent violemment en France contre le « mariage pour tous ». Notre société deviendrait invivable, l’obscurantisme et l’intégrisme sont les meilleurs ennemis de la liberté.

    Sur ce petit pays, nous sommes d’abord partis pour publier un dossier dans un magazine. Mais nous avons vite changé de format pour passer à celui du livre. Le paradoxe du Qatar, qui prêche la démocratie sans en appliquer une seule once pour son propre compte, nous a crevé les yeux. Notre livre sera certainement qualifié de pamphlet animé par la mauvaise foi, de Qatar bashing… C’est faux. Dans cette entreprise nous n’avons, nous, ni commande, ni amis ou sponsors à satisfaire. Pour mener à bien ce travail, il suffisait de savoir lire et observer. Pour voir le Qatar tel qu’il est : un micro-empire tenu par un potentat, une dictature avec le sourire aux lèvres.

    • Depuis quelques années, ce petit émirat gazier et pétrolier insignifiant géopolitiquement est devenu, du moins médiatiquement, un acteur politique voulant jouer dans la cour des grands et influer sur le cours de l’Histoire dans le monde musulman. Est-ce la folie des grandeurs ? Où le Qatar sert-il un projet qui le dépasse ?

    Il existe une folie des grandeurs. Elle est encouragée par des conseillers et flagorneurs qui ont réussi à convaincre l’émir qu’il est à la fois un tsar et un commandeur des croyants. Mais c’est marginal. L’autre vérité est qu’il faut, par peur de son puissant voisin et ennemi saoudien, que la grenouille se gonfle. Faute d’occuper des centaines de milliers de kilomètres carrés dans le Golfe, le Qatar occupe ailleurs une surface politico-médiatique, un empire en papier. Doha estime que cette expansion est un moyen de protection et de survie.

    Enfin il y a la religion. Un profond rêve messianique pousse Doha vers la conquête des âmes et des territoires. Ici, on peut reprendre la comparaison avec le minuscule Vatican, celui du XIXe siècle qui envoyait ses missionnaires sur tous les continents. L’émir est convaincu qu’il peut nourrir et faire fructifier une renaissance de la oumma, la communauté des croyants. Cette stratégie a son revers, celui d’un possible crash, l’ambition emportant les rêves du Qatar bien trop loin de la réalité. N’oublions pas aussi que Doha occupe une place vide, celle libérée un temps par l’Arabie Saoudite impliquée dans les attentats du 11-Septembre et contrainte de se faire plus discrète en matière de djihad et de wahhabisme. Le scandaleux passe-droit dont a bénéficié le Qatar pour adhérer à la Francophonie participe à cet objectif de “wahhabisation” : en Afrique, sponsoriser les institutions qui enseignent la langue française permet de les transformer en écoles islamiques, Voltaire et Hugo étant remplacés par le Coran.

    • Cette mégalomanie peut-elle se retourner contre l’émir actuel ? Surtout si l’on regarde la brève histoire de cet émirat, créé en 1970 par les Britanniques, rythmée par des coups d’État et des révolutions de palais.

    La mégalomanie et l’ambition de l’émir Al-Thani sont, c’est vrai, discrètement critiquées par de “vieux amis” du Qatar. Certains, avançant que le souverain est un roi malade, poussent la montée vers le trône de son fils désigné comme héritier, le prince Tamim. Une fois au pouvoir, le nouveau maître réduirait la voilure, notamment dans le soutien accordé par Doha aux djihadistes, comme c’est le cas en Libye, au Mali et en Syrie. Cette option est même bien vue par des diplomates américains inquiets de cette nouvelle radicalité islamiste dans le monde. Alors, faut-il le rappeler, le Qatar est d’abord un instrument de la politique de Washington avec lequel il est lié par un pacte d’acier.

    Cela dit, promouvoir Tamim n’est pas simple puisque l’émir, qui a débarqué son propre père par un coup d’État en 1995, n’a pas annoncé sa retraite. Par ailleurs le premier ministre Jassim, cousin de l’émir, le tout-puissant et richissime “HBJ”, n’a pas l’intention de laisser un pouce de son pouvoir. Mieux : en cas de nécessité, les États-Unis sont prêts à sacrifier et l’émir et son fils pour mettre en place un “HBJ” dévoué corps et âme à Washington et à Israël. En dépit de l’opulence affichée, l’émirat n’est pas si stable qu’il y paraît. Sur le plan économique, le Qatar est endetté à des taux “européens” et l’exploitation de gaz de schiste est en rude concurrence, à commencer aux États-Unis.

    • La présence de la plus grande base américaine en dehors des États-Unis sur le sol qatari peut-elle être considérée comme un contrat d’assurance pour la survie du régime ou au contraire comme une épée de Damoclès fatale à plus ou moins brève échéance ?

    La présence de l’immense base Al-Udaï est, dans l’immédiat, une assurance vie pour Doha. L’Amérique a ici un lieu idéal pour surveiller, protéger ou attaquer à son gré dans la région. Protéger l’Arabie Saoudite et Israël, attaquer l’Iran. La Mecque a connu ses révoltes, la dernière réprimée par le capitaine Barril et la logistique française. Mais Doha pourrait connaître à son tour une révolte conduite par des fous d’Allah mécontents de la présence du “grand Satan” en terre wahhabite.

    • Ce régime, moderne d’apparence, est en réalité fondamentalement tribal et obscurantiste. Pourquoi si peu d’informations sur sa vraie nature ?

    Au risque de radoter, il faut que le public sache enfin que le Qatar est le champion du monde du double standard : celui du mensonge et de la dissimulation comme philosophie politique. Par exemple, des avions partent de Doha pour bombarder les taliban en Afghanistan alors que ces mêmes guerriers religieux ont un bureau de coordination installé à Doha, à quelques kilomètres de la base d’où décollent les chasseurs partis pour les tuer. Il en va ainsi dans tous les domaines, et c’est le cas de la politique intérieure de ce petit pays.

    Regardons ce qui se passe dans ce coin de désert. Les libertés y sont absentes, on y pratique les châtiments corporels, la lettre de cachet, c’est-à-dire l’incarcération sans motif, est une pratique courante. Le vote n’existe que pour nommer une partie des conseillers municipaux, à ceci près que les associations et partis politiques sont interdits, tout comme la presse indépendante… Une Constitution qui a été élaborée par l’émir et son clan n’est même pas appliquée dans tous ses articles. Le million et demi de travailleurs étrangers engagés au Qatar s’échinent sous le régime de ce que des associations des droits de l’homme qualifient « d’esclavage ». Ces malheureux, privés de leurs passeports et payés une misère, survivent dans les camps détestables sans avoir le droit de quitter le pays. Nombre d’entre eux, accrochés au béton des tours qu’ils construisent, meurent d’accidents cardiaques ou de chutes (plusieurs centaines de victimes par an).

    La “justice”, à Doha, est directement rendue au palais de l’émir, par l’intermédiaire de juges qui le plus souvent sont des magistrats mercenaires venus du Soudan. Ce sont eux qui ont condamné le poète Al-Ajami à la prison à perpétuité parce qu’il a publié sur Internet une plaisanterie sur Al-Thani ! Observons une indignation à deux vitesses : parce que cet homme de plume n’est pas Soljenitsyne, personne n’a songé à défiler dans Paris pour défendre ce martyr de la liberté. Une anecdote : cette année, parce que son enseignement n’était pas « islamique », un lycée français de Doha a tout simplement été retiré de la liste des institutions gérées par Paris.

    • Arrêtons là car la situation du droit au Qatar est un attentat permanent aux libertés.

    Pourtant, et l’on retombe sur le fameux paradoxe, Doha n’hésite pas, hors de son territoire, à prêcher la démocratie. Mieux, chaque année un forum se tient sur ce thème dans la capitale. Son titre, « New or restaured democracy » alors qu’au Qatar il n’existe de démocratie ni “new” ni “restaured”… Selon le classement de The Economist, justement en matière de démocratie, le Qatar est 136ème sur 157ème États, classé derrière le Bélarusse. Bizarrement, alors que toutes les bonnes âmes fuient le dictateur moustachu Loukachenko, personne n’éprouve honte ou colère à serrer la main d’Al-Thani. Et le Qatar, qui est aussi un enfer, n’empêche pas de grands défenseurs des droits de l’homme, notamment français, de venir bronzer, invités par Doha, de Ségolène Royal à Najat Vallaud-Belkacem, de Dominique de Villepin à Bertrand Delanoë.

    • Comment un pays qui est par essence antidémocratique se présente-t-il comme le promoteur des printemps arabes et de la liberté d’expression ?

    Au regard des “printemps arabes”, où le Qatar joue un rôle essentiel, il faut observer deux phases. Dans un premier temps, Doha hurle avec les peuples justement révoltés. On parle alors de “démocratie et de liberté”. Les dictateurs mis à terre, le relais est pris par les Frères musulmans, qui sont les vrais alliés de Doha. Et on oublie les slogans d’hier. Comme on le dit dans les grandes surfaces, “liberté et démocratie” n’étaient que des produits d’appel, rien que de la “com'”.

    Si l’implication du Qatar dans les “printemps” est apparue comme une surprise, c’est que la stratégie de Doha a été discrète. Depuis des années l’émirat entretient des relations très étroites avec des militants islamistes pourchassés par les potentats arabes, mais aussi avec des groupes de jeunes blogueurs et internautes auxquels il a offert des stages de “révolte par le Net”. La politique de l’émir était un fusil à deux coups. D’abord on a envoyé au “front” la jeunesse avec son Facebook et ses blogueurs, mains nues face aux fusils des policiers et militaires. Ceux-ci défaits, le terrain déblayé, l’heure est venue de mettre en poste ces islamistes tenus bien au chaud en réserve, héros sacralisés, magnifiés en sagas par Al-Jazeera.

    • Comment expliquez-vous l’implication directe du Qatar d’abord en Tunisie et en Libye, et actuellement en Égypte, dans le Sahel et en Syrie ?

    En Libye, nous le montrons dans notre livre, l’objectif était à la fois de restaurer le royaume islamiste d’Idriss tout essayant de prendre le contrôle de 165 milliards, le montant des économies dissimulées par Kadhafi. Dans le cas de la Tunisie et de l’Égypte, il s’agit de l’application d’une stratégie froide du type “redessinons le Moyen-Orient”, digne des “néocons” américains. Mais, une fois encore, ce n’est pas le seul Qatar qui a fait tomber Ben Ali et Moubarak ; leur chute a d’abord été le résultat de leur corruption et de leur politique tyrannique et aveugle.

    Au Sahel, les missionnaires qataris sont en place depuis cinq ans. Réseaux de mosquées, application habile de la zaqat, la charité selon l’islam, le Qatar s’est taillé, du Niger au Sénégal, un territoire d’obligés suspendus aux mamelles dorées de Doha. Plus que cela, dans ce Niger comme dans d’autres pays pauvres de la planète le Qatar a acheté des centaines de milliers d’hectares transformant ainsi des malheureux affamés en “paysans sans terre”. À la fin de 2012, quand les djihadistes ont pris le contrôle du Nord-Mali, on a noté que des membres du Croissant-Rouge qatari sont alors venus à Gao prêter une main charitable aux terribles assassins du Mujao…

    La Syrie n’est qu’une extension du domaine de la lutte avec, en plus, une surenchère : se montrer à la hauteur de la concurrence de l’ennemi saoudien dans son aide au djihad. Ici, on a du mal à lire clairement le dessein politique des deux meilleurs amis du Qatar, les États-Unis et Israël, puisque Doha semble jouer avec le feu de l’islamisme radical…

    • Le Fatah accuse le Qatar de semer la zizanie et la division entre les Palestiniens en soutenant à fond le Hamas, qui appartient à la nébuleuse des Frères musulmans. Pour beaucoup d’observateurs, cette stratégie ne profite qu’à Israël. Partagez-vous cette analyse ?

    Quand on veut évoquer la politique du Qatar face aux Palestiniens, il faut s’en tenir à des images. Tzipi Livni, qui fut avec Ehud Barak la cheville ouvrière, en 2009, de l’opération Plomb durci sur Gaza — 1 500 morts — fait régulièrement ses courses dans les malls [centres commerciaux] de Doha. Elle profite du voyage pour dire un petit bonjour à l’émir. Un souverain qui, lors d’une visite discrète, s’est rendu à Jérusalem pour y visiter la dame Livni… Souvenons-nous du pacte signé d’un côté par HBJ et le souverain Al-Thani et de l’autre les États-Unis : la priorité est d’assister la politique d’Israël. Quand le “roi” de Doha débarque à Gaza en promettant des millions, c’est un moyen d’enferrer le Hamas dans le clan des Frères musulmans pour mieux casser l’unité palestinienne. C’est une politique pitoyable. Désormais, Mechaal, réélu patron du Hamas, vit à Doha dans le creux de la main de l’émir. Le rêve de ce dernier — le Hamas ayant abandonné toute idée de lutte — est de placer Mechaal à la tête d’une Palestine qui se situerait en Jordanie, le roi Abdallah étant déboulonné. Israël pourrait alors s’étendre en Cisjordanie. Intéressante politique-fiction.

    • Le Qatar a-t-il “acheté” l’organisation de la Coupe du monde football en 2022 ?

    Un grand et très vieil ami du Qatar m’a dit : « Le drame avec eux, c’est qu’ils s’arrangent toujours pour que l’on dise “cette fois encore, ils ont payé !” ». Bien sûr, il y a des soupçons. Remarquons que les fédérations sportives sont si sensibles à la corruption que, avec de l’argent, acheter une compétition est possible. On a connu cela avec des jeux Olympiques étrangement attribués à des outsiders…

    Dans le conflit frontalier entre le Qatar et le Bahreïn, vous révélez que l’un des juges de la Cour internationale de justice de La Haye aurait été acheté par le Qatar. L’affaire peut-elle être rejugée à la lumière de ces révélations ?

    Un livre — sérieux celui-là — récemment publié sur le Qatar évoque une manipulation possible lors du jugement arbitral qui a tranché le conflit frontalier entre le Qatar et Bahreïn. Les enjeux sont énormes puisque, sous la mer et les îlots, se trouve du gaz. Un expert m’a déclaré que cette révélation pouvait être utilisée pour rouvrir le dossier devant la Cour de La Haye…

    • Les liaisons dangereuses et troubles entre la France de Sarkozy et le Qatar se poursuivent avec la France de Hollande. Comment expliquez-vous cette continuité ?

    Parler du Qatar, c’est parler de Sarkozy, et inversement. De 2007 à 2012, les diplomates et espions français en sont témoins, c’est l’émir qui a réglé la “politique arabe” de la France. Il est amusant de savoir aujourd’hui que Bachar al-Assad a été l’homme qui a introduit la “sarkozie” auprès de celui qui était alors son meilleur ami, l’émir du Qatar. Il n’y a pas de bonne comédie sans traîtres. Kadhafi était, lui aussi, un grand ami d’Al-Thani et c’est l’émir qui a facilité l’amusant séjour du colonel et de sa tente à Paris. Sans évoquer les affaires incidentes, comme l’épopée de la libération des infirmières bulgares. La relation entre le Qatar et Sarkozy a toujours été sous-tendue par des perspectives financières. Aujourd’hui Doha promet d’investir 500 millions de dollars dans le fonds d’investissement que doit lancer l’ancien président français à Londres. Échange de bons procédés, ce dernier fait de la propagande ou de la médiation dans les aventures, notamment sportives, du Qatar.

    François Hollande, par rapport au Qatar, s’est transformé en balancier. Un jour le Qatar est « un partenaire indispensable », qui a sauvé dans son fief de Tulle la fabrique de maroquinerie le Tanneur, le lendemain, il faut prendre garde de ses amis du djihad. Aucune politique n’est fermement dessinée et les diplomates du Quai-d’Orsay, nommés sous Sarkozy, continuent de jouer le jeu d’un Doha qui doit rester l’ami numéro 1. En période de crise, les milliards miroitants d’Al-Thani impliquent aussi une forme d’amitié au nom d’un slogan faux et ridicule qui veut que le Qatar « peut sauver l’économie française »… La réalité est plus plate : tous les investissements industriels de Doha en France sont des échecs… Reste le placement dans la pierre, vieux bas de laine de toutes les richesses. Notons là encore un pathétique grand écart : François Hollande a envoyé son ministre de la Défense faire la quête à Doha afin de compenser le coût de l’opération militaire française au Mali, conduite contre des djihadistes très bien vus par l’émir.

    ► Majed Nehmé, Afrique-Asie, avril 2013.

  • France : il existe deux catégories de djihadistes

    Selon certaines sources, les autorités françaises redoutent le risque de tuer des « Français » lors des bombardements.   

    Un dilemme cornélien agite les méninges des conducteurs d’opérations aériennes contre « Daech ». Qu’on me pardonne le jeu de mot guerrier (ou plutôt terroriste) : le sujet serait explosif ! Selon certaines sources, les autorités françaises redoutent le risque de tuer des « Français » lors des bombardements. La non-intervention en Syrie serait motivée par cette crainte, car la plupart des quelques centaines de volontaires venus de notre pays se trouveraient dans ce seul pays.

    En fond de décor, les attaques directes contre les djihadistes tricolores pourraient enflammer les sympathisants résidant sur notre territoire et provoquer des réactions terroristes. Horreur supplémentaire, 20 % de femmes sont présentes parmi eux et c’est peut-être aussi le réflexe paternaliste et machiste, en dépit des lois égalitaristes, qui émeut de surcroît les décideurs de frappes. Notre Président, chef des armées, est un sentimental et l’on sait son attention à la gent féminine.

    Lire la suite

  • Depardieu déclare qu’il a quitté la France car on allait le tondre comme en 45

    Dans une interview à l’hebdomadaire Le Point paru jeudi,  l’acteur a balancé ses 4 vérités à l’occasion de la sortie d’un récit autobiographique, « Ca s’est fait comme ça » (XO Editions) :

    Depardieu

    Il est tout d’abord revenu sur son exil en Belgique : « Je suis à l’extérieur de tout ce merdier. Je ne vis pas là-bas (en France). Je plains les  quand j’entends ce qu’ils me racontent. [...] Ils ont perdu leur bonheur, ils n’y croient plus. [...] Je suis parti parce que j’avais l’impression qu’on allait me tondre. Comme après 45, comme un collaborateur. , je suis un homme libre. Je ne veux pas, à 65 ans, payer 87% d’impôts. Je trouve ça normal de payer, mais pas à des cons qui pensent qu’ils font le bien. Il y a ici une haine de l’. »

    Après qu’il eut opté pour un exil fiscal en Belgique, il déclare  « On est quand même allé jusqu’à vouloir m’ôter la nationalité française. Et sur ce, un colin froid me traite de minable. Ça, c’est trop. J’ai même appelé . Je l’ai eu et je lui ai dit : ‘T’es content de toi ?’. Il m’a dit : ‘Je ne suis pas tout à fait d’accord avec mon .’ Je lui ai dit qu’il avait de la chance d’être là, parce que ç’aurait dû être Strauss-Kahn s’il ne s’était pas fait pincer la quéquette. ‘Vive  ! j’ai dit, je me barre’.  »

    « Je suis parti parce que j’avais l’impression qu’on allait me tondre. Comme après 45, comme un collaborateur », déclare l’acteur français qui a obtenu la citoyenneté  en 2013.

    Quant aux Français, ils « ont perdu leur bonheur, ils n’y croient plus. Ils ont même perdu leur ouïe, leur odorat, leur vitalité », ajoute le monstre sacré du cinéma français, qui se dit « pas mécontent que les Bretons aient foutu le feu, l’autre jour ».

    « Depuis qu’ils ont fait sauter les péages, il y a une vraie âme qui revient », déclare l’acteur en référence aux incendies provoqués fin septembre dans l’ouest de la France par des producteurs de légumes mécontents.

    Il regrette que la France soit « devenue une petite chose dont on ne parle plus »

    http://leschroniquesderorschach.blogspot.fr/2014/10/coup-de-gueule-depardieu-declare-quil.html

     

    Source Article from http://reseauinternational.net/coup-gueule-depardieu-declare-quil-quitte-france-car-on-allait-tondre-en-45/

    http://www.altermedia.info/france-belgique/reseauinternational/depardieu-declare-quil-a-quitte-la-france-car-on-allait-le-tondre-comme-en-45_118086.html

  • Une nouvelle éthique vers un nouvel ordre mondial

    Traduction de cet article.

    Généralement nous prenons pour acquis le passage d’avions dans le ciel au-dessus de nos têtes ; mais quand on y pense bien, si un avion vole c’est parce qu’il est parti d’un endroit, parce qu’il a de l’essence, que quelqu’un le pilote par une route définie et vers une destination précise.

    Il arrive quelque chose de similaire lorsque nous faisons face à des titres de presse qui parlent de l’égalité entre les gorilles et les hommes, des droits de la nature, des aspects opportuns de l’euthanasie, du droit à l’avortement, de la tolérance vers toutes les manifestations culturelles et religieuses, du relativisme de la vérité, etc.

    Les congrès, conférences, programmes télé et publications qui promulguent des idées analogues sont à l’ordre du jour. De plus en plus nous trouvons des personnes qui soutiennent tout ceci sans en connaître les implications. Oui, nous voyons passer des avions mais nous ne nous arrêtons pas pour considérer d’où ils viennent et où ils vont.

    A la fin des grands conflits mondiaux du XXe siècle (guerres mondiales 1 et 2, guerre froide), le monde aspirait à un changement : passer de l’état de chaos et de haine, de mort et de guerre, à un état de fraternité, de vie et de paix.

    Dans ce contexte, les bénéfices économiques de la globalisation permirent à des groupes d’instaurer un nouvel ordre mondial servant leurs intérêts personnels, sous bonnes apparences de bénéfices pour l’humanité. Il fallait bien commencer par un point de départ, qui fut la construction d’une nouvelle éthique mondiale. Pour promulguer les normes et valeurs de la nouvelle idéologie, ils infiltrèrent des organismes internationaux et organisèrent des conférences à caractère planétaire où ils abordèrent des thèmes névralgiques pour capter l’attention de tous: l’éducation (Jomtien, 1990), l’enfance (New York, 1990), le milieu ambiant (Río de Janeiro, 1992), les droits de l’homme (Vienne, 1993), la population (Le Caire, 1994), le développement social(Copenhague, 1995), la femme (Beijing, 1995), le logement (Istanbul, 1996) y la sécurité alimentaire (Rome, 1996).

    Ces conférences n’ont certes pas changé les esprits en une seule fois, mais elles semèrent la semence nécessaire pour faire surgir d’adeptes crédules et de nouvelles organisations luttant pour l’implantation de la nouvelle idéologie.

    Ils savaient d’où ils partaient (imposer une nouvelle éthique mondiale) et où ils voulaient en venir (à un nouvel ordre mondial), mais le moyen, les conférences etc., leur parut insuffisant. Ils se basèrent sur la Carte de la Terre, abordant trois points névralgiques : nouveaux droits humains, développement durable et conservation du milieu ambiant. Ils parvinrent à semer une confusion générale et une acceptation passive de la plus grande partie des gens : où est le mal à promouvoir de nouveaux droits pour l’homme? Cela pourrait même nous favoriser… Quel inconvénient y a-t-il à respecter les autres cultures et religions ? Les rejeter et leur imposer notre vérité seraient de l’intolérance. Quel problème peut-on trouver à la protection de la nature, à la comparaison de nos droits et de ceux des singes ? En définitive, pensent certains, même si tout cela était mal, si cela n’affecte pas ma vie, ça m’est égal.

    Utilisant un langage ambigu et substituant des termes à d’autres éclata la confusion. La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme approuvée en 1948 partait d’une base naturelle : la liberté de l’homme et sa dignité inaliénable. Cette déclaration n’était pas le fruit d’un consensus mais d’une reconnaissance (les droits naturels ne se créent pas, ils se reconnaissent). Mais lorsqu’on parle de « nouveaux droits », en réalité on voit apparaître des concessions sans fondements, dissimulées derrière des présupposés subjectifs et des opportunités arbitraires. Parmi ces « nouveaux droits » on trouve par exemple les droits à la reproduction, qui sont la porte ouverte au crime de l’avortement.

    Mais pourtant ne disaient-ils pas que tous les hommes sont égaux ? Ne cherchions-nous pas à vivre dans un monde de paix où le plus faible est protégé ? Le petit être humain, diminué et sans défense dans le sein de sa mère, n’a-t-il pas les mêmes droits humains que les autres ? Y a-t-il un droit à tuer ?

    Quant à la culture, elle présente indéniablement des valeurs portant une semence de vérité (l’amitié, l’honnêteté, le respect de l’autorité, la constance, etc). Néanmoins rien ne dit que toutes les manifestations soient dignes de la culture mise en avant, et que tout dans la culture doit être toléré. Seriez-vous disposé à ce que l’on mange votre mère, vu que dans la culture des cannibales c’est vu comme un acte bon ? Permettriez-vous qu’ils lapident votre fille si elle avait des relations hors mariage, juste parce que c’est une manifestation de culture islamique ? Laisseriez-vous exploser votre épouse seulement parce que dans la culture « X », le fait de s’immoler est la preuve suprême de la foi ? Est-il bien de tuer les petites filles seulement parce que dans telle culture le patriarcat prépondérant ne permet qu’un nombre limité d’enfants ? Les cultures ne sont pas égales. Certaines sont plus abouties et d’autres sont en développement; certaines sont riches et d’autres sont invitées à s’enrichir. Proposer la vérité à ceux qui ne la connaissent pas en plénitude n’a rien d’écrasant, au contraire, c’est un acte de solidarité et d’intérêt pour l’homme.

    Et la défense de la nature ? N’est-elle pas bonne en soi ? Assurément, nous devons respecter l’intégrité de la création car la maîtrise de l’homme sur les êtres inanimés et êtres vivants n’est pas absolue ; elle est régulée par le souci de la qualité de vie que l’on laisse au prochain, y compris les générations à venir. Cependant, les animaux, les plantes et les êtres inanimés sont naturellement destinés au bien commun de l’humanité passée, présente et future, et de ce fait il est légitime de s’en servir pour l’alimentation et la confection de vêtements.

    On peut aimer les animaux mais on ne peut pas détourner en leur faveur l’affection uniquement réservée aux êtres humains. Faire souffrir inutilement les animaux et gâcher leurs vies sans nécessité est contraire à la dignité humaine. Mais il est tout aussi indigne de verser en leur faveur des sommes faramineuses qui devraient bien plus remédier à la misère humaine. Il est permis de les domestiquer afin qu’ils aident l’homme dans son travail et dans ses loisirs. Les expériences médicales et scientifiques pratiquées sur eux sont moralement acceptables si elles se maintiennent dans les limites du raisonnable et contribuent à guérir et sauver des vies humaines. L’usage des ressources minérales, végétales et animales de l’univers ne peut pas être séparé du respect dû aux exigences morales.

    Quand dans le contexte du nouvel ordre mondial, on parle de respect à la nature, il s’agit de quelque chose de très différent de ce que nous avons exposé dans le paragraphe du dessus. Avec la Carte de la Terre ils prétendent éliminer toute différence et valeur ontologique entre la personne humaine et la vie animale, végétale et minérale. De cette manière l’existence d’un être humain vaudrait autant que celle de n’importe quelle bête ; en rendant « égaux » plantes et hommes, on pourrait bien exproprier les indigènes de leurs maisons au nom de la conservation de tel spécimen végétal.

    Dans le fond, il s’agit de préserver le monde pour que seulement certaines personnes puissent l’exploiter à loisir ; ce n’est pas un développement durable mais le soutien durable des développés et des arrogants : réellement, un être rationnel, capable d’exprimer des faits, des sentiments et des émotions, a autant de valeur qu’un animal ou une plante sans intelligence ? est-il juste de laisser des millions d’êtres humains mourir de faim chaque année, et de prodiguer biens et attentions à des animaux que l’on pourrait soigner correctement avec moins de ressources et selon leur statut animal ? Evoquons la réalité que tandis que beaucoup défendent becs et ongles la préservation des orang-outans et ours pandas, peu se préoccupent d’alléger les misères de ceux qui meurent de faim. Il ne s’agit pas non plus d’aider les uns et de laisser tomber les autres, non, mais de hiérarchiser en priorités l’aide que l’on donne et s’occuper des deux.

    Nous pourrions nous étaler davantage, mais tout ceci nous permet déjà de nous former un aperçu des conséquences négatives déjà constatées (sachant que ce nouvel ordre n’est pas encore établi). Ces conséquences sont spécialement visibles dans des domaines importants pour la moralité des personnes et des sociétés comme l’éducation et la santé.

    Concrètement ? des changements dans les contenus des programmes éducatifs, dans les livres de programmes (endoctrinant en faveur des nouvelles structures « familiales », parlant de genre ou rôle à la place de personnes sexuées, fomentant la promiscuité) ; des nouvelles méthodes dans les prises de décisions politiques aux parlements et chambres de députés et sénateurs, où la vérité n’importe plus, sinon ce que vote la majorité ; de nouvelles échelles de valeur où chacun est la mesure de ce qui est bien pour soi (relativisme moral), des programmes de santé promouvant l’euthanasie, l’avortement et l’usage de contraceptifs (qui sont même prescrits), campagnes de stérilisation sans connaissance et consentement des personnes ; inversions linguistiques (pro géniteurs au lieu de père, de « la Vérité » à ma vérité, du mariage à couples..) etc.

    Face à tout cela, que devons-nous faire ? La clé est l’éducation et la participation active à la prise de décisions. Il n’y a pas de place ici pour l’indifférence, parce que d’une manière ou d’une autre l’homme est lésé. Nous devons savoir qui nous élisons au gouvernement, connaître son programme, son idéologie, ce qu’il défendra et promouvra ; étudier sa trajectoire, son réseau relationnel, ses motivations pour servir et si servir est réellement son intention.

    Il faut bien choisir les écoles parce que ce qui est enseigné aujourd’hui sera ce que nos enfants vivront demain. Il faut savoir parler aux enfants et nous former pour le faire avec recul et compétence. Leur donner de connaître la vérité, un point de référence qui oriente le reste. Les aider à discerner entre le bien et le mal, à être critique sur l’information reçue et l’être avant tout nous-mêmes.

    Grandir dans l’appréciation des valeurs traditionnelles que nous avons héritées de nos ancêtres et être ouvert au dialogue avec nos aînés. Apprendre, en définitive, que tout avion en vol est parti d’un endroit, suit une direction et se dirige vers sa destinée… sans le perdre de vue ni nous accoutumer à en voir passer.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/10/une-nouvelle-%C3%A9thique-vers-un-nouvel-ordre-mondial.html