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lobby - Page 1670

  • Faire du FN son ennemi politique héréditaire est suicidaire pour l'UMP

    De Denis Tillinac sur Atlantico à propos de la charte proposée par le FN pour le 3ème tour des départementales :

    Charte_departementale"Il y a un minimum de connivence entre les deux électorats. C'est un phénomène  que Sarkozy, en qualité de président de l'UMP, devrait prendre en considération. Je ne trouve pas que ce soit une bonne idée de définir le FN comme un ennemi  privilégié. C'est un adversaire, au même titre que le PS. Nous sommes dans un  faux ni-ni. On menace d'exclusion immédiate quelqu'un qui ferait le moindre  accord avec le FN. Or, lors des législatives partielles du Doubs, Juppé  et NKM ont appelé à voter socialiste contre le FN – rompant alors le ni-ni. Je  n'ai pas entendu dire qu'ils étaient exclus. Faire du FN son ennemi  politique héréditaire est suicidaire pour l'UMP (...)

    Des ententes locales sur des propositions claires n'ont rien  de scandaleuses. Je rappelle quand même que Jean-Pierre Soisson a gouverné la  région Bourgogne pendant trois mandats avec des voix du FN, cela n'a pas empêché  Mitterrand de le nommer. Jacques Blanc a gouverné le Languedoc-Roussillon  pendant trois ou quatre mandats avec les voix du FN de façon revendiquée, ça n'a  pas gêné grand monde.

    Evidemment Marine Le Pen joue un jeu tactique en les mettant  dos au mur. L'UMP doit avoir l'intelligence de ne pas se laisser piéger pour faire plaisir à trois journalistes de gauche indignés qui dénonceront une  alliance avec le fascisme. Son électorat est plus près du FN que du PS.D'un  autre côté, l'électorat FN préfère voter, à tout prendre, pour l'UMP plutôt que  pour le PS. C'est une réalité fondamentale (...)

    La diabolisation ne marche plus. On a l'impression que même  Hollande y renonce. Il a reçu deux fois Marine Le Pen. Il ne faudrait pas que l'UMP soit la dernière à tomber dans  ce panneau grossier. Le FN est un parti comme les autres, il participe aux  élections, il n'a jamais contesté le verdict des urnes même quand il lui était  défavorable. En cela, le FN est aussi républicain que le PS ou l'UMP.

    Il y une frontière politique et stratégique. Marine Le Pen  veut la peau de l'UMP et Sarkozy veut la peau du FN. Ce sont des questions de  pouvoir. La porosité que les observateurs remarquent entre les deux électorats  est une évidence.

    Oui, gouverner avec le PS serait une faute politique et morale. Lâcher tous les électeurs qui ne supportent pas l'idéologie socialiste serait très mal vu. Surtout qu'aucun élu cantonal FN n'est en mesure d'accéder à la présidence. S'il y a une négociation raisonnable sur un programme  départemental, ça ne me paraît pas attenter à l'ordre républicain (...)"

    Philippe Carhon

  • Ça fonctionne encore ?

    Il fallait si attendre, l’ubuesque enquête déclenchée par le président socialiste du parlement européen, Martin Schulz, visant le statut des assistants des députés du FN  a été instrumentalisée avec gourmandise en France.  Saisi le 11 mars à la suite d’une dénonciation émanant des rangs de l’oligarchie euromondialiste bruxelloise -certains murmurent même  que Manuel Valls ne serait pas étranger à cette manœuvre  opportunément déclenchée en pleine période électorale-, le parquet de Paris  a ordonné, le 24 mars  une enquête préliminaire visant le Front national, pour «  abus de confiance ». En toute impartialité bien sûr, qui se permettrait d’en douter avec un ministre  de la Justice comme Christiane Taubira… Qu’est-il en fait  reproché aux  assistants  FN ? Tout simplement  de ne pas travailler au profit  de  l’Union dite  «européenne » mais bel et bien pour les  idées patriotiques défendues par le FN c’est-à-dire pour la France…le crime des crimes! Cette enquête a été confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF). Bruno Gollnisch a fait justice de ces accusations infondées et stupides, des méthodes indignes utilisées pour mouiller le Front   en intervenant  dans l’hémicycle du parlement  le 11 mars –voir la vidéo en ligne sur ce blogue.

     C’est devant ce même Office anticorruption de la police judiciaire  à Nanterre (Hauts-de-Seine),  que trois proches de Nicolas Sarkozy responsables de la campagne présidentielle de ce dernier en 2012,  ont été placés en garde à vue ce matin dans le cadre de  l’enquête Bygmalion sur un système présumé de fausses factures. Soit l’ex directeur de campagne Guillaume Lambert, actuellement  préfet de Lozère, l’ex trésorier le député UMP Philippe Briand, et l’avocat de l’UMP Philippe Blanchetier. M. Sarkozy était lui, ce matin également,  interrogé par des juges au pôle financier du TGI de Paris. Il s’agissait cette fois pour le président de l’UMP de répondre aux questions dans  l’affaire des pénalités qui lui avaient été infligées après l’invalidation de ses comptes de campagne lors de cette même présidentielle  mais qui avaient été réglées par l’UMP.

     Autre sujet d’inquiétude à l’UMP, après l’ex ministre de l’Intérieur de  Sarkozy, Claude Guéant, mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, faux et usage de faux, c’est au tour de son fils, François  Guéant, d’être dans le collimateur, mis en garde à vue lundi dans l’affaire dite du   financement illégal (présumé)  de la campagne sarkozyste de 2007  par la Libye de Mouammar Kadhafi  qui fait planer sur le système Sarkozy les soupçons de corruption active et passive, trafic d’influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux, blanchiment, complicité et recel de ces délits

     Très proche ami de Jean-François Copé, l’homme d’affaires Ziad Takieddine aurait servi d’intermédiaire dans cette affaire. Ce dernier  estimant être lâché  par ses anciens copains de l’UMP, a affirmé qu’il « existe des preuves » d’un financement illégal.

     Autre figure de l’UMP,  le député-maire de Draveil (Essonne),  Georges Tron, ex ministre de Sarkozy,  tombeur du  PS dans le département présidé jusqu’alors  par Jérôme Guedj, a  fait parler de lui ces dernières heures par sa volonté de  succéder à  M. Guedj à la tête de  l’exécutif départemental. M. Tron conteste   ainsi le résultat du mini-primaire qu’il a mis en place, puisque la droite locale l’a finalement écarté lundi, par 15 voix contre 12, au profit de François Durovray, maire UMP de Montgeron.

     Une mise à l’index, du moins une volonté de ne pas  trop mettre dans la lumière M. Tron qui s’explique par  son possible renvoi aux assises suite aux accusations de  viol et d’agressions sexuelles formulées à son   encontre  par deux de ses ex employées municipales. Cela ne mange pas de pain,  le maire de Draveil se justifiait de cette affaire en arguant qu’il s’agissait d’un complot du FN. De manière toute aussi délirante il affirme aujourd’hui qu’il postule la présidence du Conseil départemental pour « lutter contre l’extrême droite »… au motif que François Durovray, est proche du député « souverainiste »   Nicolas Dupont-Aignan !

     Une  bête immonde qui a le dos large mais qui sert beaucoup aux pontes de  l’UMP pour se dédouaner de leurs échecs ou de leurs turpitudes. Après  la levée de son  immunité parlementaire le mois dernier, le député-maire UMP de Levallois (Hauts-de-Seine), Patrick Balkany, a fait très fort dans ce registre décidemment inépuisable. Dans une enquête visant également son épouse Isabelle, M. Balkany a ainsi été mis en examen en octobre pour corruption passive et blanchiment de fraude fiscale,  soupçonné d’avoir monté un système d’évasion fiscale.

     Comme moyen de défense, M. Balkany  avait évoqué  « le déferlement insensé de mensonges » et « la violence du déchaînement des médias », «  une sorte de justice en place publique qui rappelle les plus sombres heures de notre histoire ».Il fallait oser la  comparaison. A la décharge de M. Balkany,  ce type de dérive intellectuelle et sémantique a été  fortement banalisé,  encouragé depuis des décennies  par toutes celles et ceux  qui instrumentalisent les drames du passé au nom de leurs intérêts et leurs croisades actuels.

     Le comble du grotesque, de la mauvaise farce a  été atteint ces dernières heures par le couple médiatique Beate et Serge Klarsfeld , actuellement en tournée de promotion de leurs  Mémoires. Occasion offerte d’attaquer de nouveau le  FN  car  a affirmé M Klarsfeld à l’Afp «  Marine Le Pen peut arriver au pouvoir à la faveur de la présidentielle ».  Or, «  on aimerait qu’il y ait un grand parti de centre-droit et un grand parti de centre-gauche et que les extrêmes soient les plus réduits possibles ».

     Le couple Klarsfeld était  invité  de Jean-Pierre Elkabbach  sur  Europe1 mardi. M Klarsfeld a  tenu des propos d’une violence aussi consternante qu’ahurissante : «  le parti nazi les a eu aussi (ses voix)  librement le FN est porteur d’un fascisme à la française, de changer la mémoire de ce qui s’est passé pendant la guerre: Marine Le Pen n’a pas rompu avec son père».

     Le combat d’un couple. « On va se battre pour que Marine Le Pen ne gagne pas et ne devienne pas présidente de la République française », a renchéri Beate Klarsfeld. « Si la catastrophe se produisait, on continuerait le combat de l’extérieur », a prévenu Serge Klarsfeld.

     Une saillie  abracadabrantesque note Bruno Gollnisch,  qui vise à conforter ce  système en place en diabolisant la seule force politique porteuse d’une  alternative crédible. . Prisonnier de  ses gimmicks et de ses formules usées jusqu’à la corde, en plein déni du réel, le couple Klarsfeld est à l’image d’une caste démonétisée, réduite à faire appel à leurs services  pour conserver leurs avantages pitoyables. Indigne et pitoyable. 

    http://gollnisch.com/2015/04/01/ca-fonctionne-encore/

  • Jean Roucas n’est pas Charlie

    Jean Avril prit pour pseudonyme le nom du quartier de Marseille où il avait grandi : le Roucas-Blanc. Il fit rire la France entière avec « Le Bébête Show » et avec ses « Roucasseries ». Depuis quelque temps, on le voit moins à la télé, et certains de ses spectacles ont été déprogrammés à Gardanne, Livry-Gargan, Coutances, Saint-Maximin et Saint-Pierre-des-Corps. Récemment, Jean Roucas jouait dans une pièce à Paris mais, hier, Jacques Mailhot, directeur du théâtre des Deux-Ânes, a décidé de « mettre fin à sa participation dans les plus brefs délais ».

    Jean Roucas a-t-il détourné de l’argent vers la Suisse ou le Maroc ? A-t-il eu des rapports sexuels avec des mineures ? A-t-il été complice de Coulibaly ? A-t-il précipité un Airbus sur une montagne ? Non, Jean a posté un tweet. À l’instar de Dieudonné ou de Richard Millet, Jean ne bénéficie pas du joker Charlie, Jean n’est pas de gauche : la liberté d’expression ne s’applique pas à lui. Depuis 2013, Jean Roucas soutient le Front national, le parti qu’il est légal, voire obligatoire, de stigmatiser selon monsieur Manuel Valls, Premier ministre.

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  • Comme la RATP, le Pakistan a banni les chrétiens. Les voici en enfer.

    Thai-jail-facebook

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    Lahire

  • Des « artistes et intellectuels français non-blancs » exigent des assises culturelles

    Toujours dans une même rhétorique empreinte d’ordres (il faut, l’État doit, nous exigeons, il y a urgence à), les desiderata dits antiracistes chantent leur ritournelle aux accents d’harcèlement d’un ton, de plus en plus, revendicatif.

    C’est, cette fois, des « artistes et intellectuels descendants de colonisés et d’esclaves » qui disent au gouvernement par journal interposé : « Il faut convoquer des assises culturelles pour encourager les diversités en France. »

    Ils se qualifient également comme artistes et intellectuels français non-blancs. La saugrenuité de la situation est que parmi les signataires se trouve Rokhaya Diallo. Cette dernière s’était montrée indignée parce qu’Éric Zemmour lui avait dit : vous appartenez à la race noire, j’appartiens à la race blanche.

    « L’uniformité ethnique du paysage culturel français est au cœur des préoccupations de la ministre de la culture, nous révèlent-ils. Sur 15 centres chorégraphiques nationaux, quatre sont dirigés ou codirigés par des non-blancs. Mais sur les 35 centres dramatiques nationaux, aucun(e) directeur(trice) n’est noir(e), arabe ou asiatique. Les deux scènes nationales de Guadeloupe et de la Martinique, habités majoritairement par des Noirs, sont dirigées par des artistes africains, démontrant comiquement le racisme du pays. A ceci les directeurs de théâtres et centre dramatiques nationaux (blancs) répondent par des préparations aux grandes écoles de théâtre en direction des diversités ».

    Voici donc des statistiques ethniques qui sont pratiquées en toute illégalité et qui provoqueraient un tollé déchirant s’ils étaient pratiqués par des « artistes et intellectuels français non-noirs ».

    C’est aussi l’occasion d’en demander plus, toujours plus au nom de son origine étrangère :

    Qui mieux que nous qui travaillons depuis des années sur notre histoire peut contribuer à aider le pays à renouer avec des histoires dont elle s’est mutilée ? Nous qui connaissons le récit du chasseur et celui du lion ? Nous qui sommes conscients que la richesse de notre pays – et par là nos acquis sociaux – est le bénéfice des douleurs infligées à nos ascendants. C’est nous que les institutions doivent envoyer sur le terrain. Nous devons être nommés à la direction des structures situées sur les territoires où vivent les classes populaires. Nous devons être artistes associés des scènes, théâtres, centres chorégraphiques nationaux. Nous refusons de continuer à être le public impuissant d’événements censés nous célébrer dans lesquels nous ne sommes pas conviés à nous exprimer. Il faut des assises culturelles où nous puissions proposer.

    http://fr.novopress.info/184951/des-artistes-et-intellectuels-francais-non-blancs-exigent-des-assises-culturelles/

  • Le gouvernement lutte contre le terrorisme... identitaire

    Pour lutter contre le terrorisme, Christiane Taubira avait déjà annoncé un renforcement de l'arsenal contre... le racisme, l'antisémitisme et l'homophobie.

    Dans la même veine, Bernard Cazeneuve a refusé aujourd'hui d'exclure les réseaux sociaux de la surveillance massive, sans contrôle judiciaire, que permettra le projet de loi sur le renseignement... et le ministre de préciser sa cible : les mouvements identitaires.


    Cazeneuve refuse d'exclure les mouvements... par LCP 

    Sait-on jamais, les frères Kouachi pourraient faire des émules parmi des identitaires racistes, antisémites et homophobes. Et qui sait, peut-être un jour chez d'autres mouvements utilisant les réseaux sociaux, qui menaceraient les "valeurs de la République". Des personnes qui envisageraient une manifestation susceptible, d'après le gouvernement, de menacer la paix sociale par exemple. Mieux vaut être prévoyant. Surtout quand on est Charlie.

    Louise Tudy

  • Loi Santé : la suppression regrettable du délai de réflexion sur l’avortement

    Alliance VITA s’inquiète de la posture idéologique avec laquelle la majorité parlementaire aborde à nouveau la question délicate de l’avortement.

    Après avoir supprimé en 2014 le critère de détresse, l’Assemblée nationale s’apprête à effacer la semaine de réflexion entre les deux rendez-vous médicaux pour recourir à l’avortement, à la suite de l’amendement de Catherine Coutelle voté en commission des Affaires sociales. Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, ne s’y opposait que pour lui préférer un délai de 48 heures. Pour Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA :

    « Comment peut-on légitimer la suppression du délai de réflexion concernant un geste qui scelle le destin d’une existence humaine, alors que la loi impose deux semaines de réflexion pour la chirurgie esthétique et même une semaine de rétractation pour l’achat de certains biens et services ? Donner du temps aux femmes les protège de la panique, mais aussi des pressions qui peuvent les pousser à avorter à contrecœur. Depuis la suppression, en 2001, du dossier-guide qui informait les femmes sur les alternatives à l’IVG, l’avortement s’impose souvent comme une fatalité.  »

    Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute, confirme :

    « Quand une grossesse imprévue survient, les questions se bousculent dans la panique, et souvent la solitude. Bien des femmes, jeunes ou moins jeunes, se sentent jugées et rejetées quand elles révèlent être enceintes sans l’avoir planifié. La violence des pressions dont certaines font l’objet, spécialement de la part de l’homme, doit être prise en compte. Sur un sujet si intime, les femmes ont besoin d’écoute et de temps pour y voir clair. Elles ont droit également à recevoir une information complète, y compris sur les aides aux femmes enceintes et aux jeunes mères. C’est tellement violent de découvrir a posteriori qu’on n’a pas été suffisamment soutenu et que tout s’est passé de manière précipitée … »

    Alliance VITA a par ailleurs noté la tentative, jusqu’à maintenant reportée, desupprimer la clause de conscience des soignants. Tout est fait pour imposer une banalisation de l’avortement, au prix du déni de ce que vivent les femmes.

    Michel Janva

  • 40 Days for Life : plus de 400 bébés sauvés de l'avortement

    De Daniel Hamiche :

    "La campagne de Carême des 40 Days for Life, commencée le mercredi des Cendres 18 février, vient de s’achever hier, dimanche des Rameaux 29 mars. La coordination des 40 Days for Life nous annonce aujourd’hui même, lundi 30 mars, que pendant ces quarante jours au moins 402 enfants à naître ont été sauvés de l’avortement. Et ce nombre devrait croître dans les jours à venir au fur et à mesure que les informations remonteront à la coordination. Cela montre, encore une fois, que la prière a de magnifiques effets."

    Michel Janva

  • En France, seuls les humoristes de gauche ont le droit de s'exprimer

    Esprit Charlie, es-tu là ?

    Quand l’humoriste Guy Bedos compare Marine Le Pen à Hitler (en 2013), le milieu bobo s'esclaffe.

    Quand Jean Roucas fait de même avec Hollande, il est viré.


    Michel Janva

  • « La dette ? Une machine devenue folle et proche de ruiner tous les États »

    Entretien avec Alain de Benoist

    La dette… La dette… La dette ! Elle obsède tout le monde, et c’est sans doute à juste titre. Mais comment en est-on arrivé là ?
    La possibilité offerte aux ménages d’emprunter pour couvrir leurs dépenses courantes ou acquérir un logement a été l’innovation financière majeure du capitalisme d’après-guerre. À partir de 1975, c’est ce qui a permis de compenser la baisse de la demande solvable résultant de la compression des salaires et de la précarité du travail. Le crédit a ainsi représenté pendant des décennies le véritable moteur de l’économie. Aux États-Unis, cette tendance a encore été encouragée dans les années 1990 par l’octroi de conditions de crédit de plus en plus favorables, sans aucune considération de la solvabilité des emprunteurs. Quand la crise financière de 2008 a éclaté, les États se sont encore endettés pour empêcher les banques de sombrer. La machine s’est alors emballée de façon telle que les États surendettés sont devenus prisonniers de leurs créanciers, ce qui a limité d’autant leur marge de manœuvre en matière sociale et politique. Aujourd’hui, ils se retrouvent pris dans un système usuraire, puisqu’ils n’ont d’autre alternative que de continuer à emprunter pour payer les intérêts de leur dette (la France emprunte, à cet effet, 50 milliards d’euros par an), ce qui augmente encore le montant de cette dette.
    Résultat : le volume total de la dette mondiale atteint aujourd’hui le chiffre faramineux de 200.000 milliards de dollars, soit 286 % du PIB mondial, contre 142.000 milliards de dollars en 2007. Et encore ne tient-on pas compte des dettes contingentes comme la dette bancaire ou celle des retraites à servir !
    La dette cumulée de tous les États atteint des niveaux stratosphériques. Les particuliers et les ménages savent bien pourtant que personne ne peut vivre perpétuellement à crédit…
    Il semble, en effet, préférable de ne pas dépenser plus que ce que l’on gagne. Mais le problème est qu’on ne peut assimiler le budget d’un État à celui d’un ménage. Un État est tenu de faire des investissements à long terme qui, ne pouvant être financés sur la base des seules recettes courantes, doivent obligatoirement l’être par l’emprunt. Les nations, en outre, ne sont pas des êtres mortels : un pays ne fait pas faillite à la façon d’une entreprise ou d’un particulier. Enfin, quand il emprunte, un État n’engage pas sa propre fortune, mais celle de ses citoyens (il gage une partie de l’épargne des plus aisés plutôt que de la prélever par le moyen de l’impôt). Ce faisant, il se soumet, en revanche, aux marchés financiers. Le montant de la dette indique le degré d’aliénation de l’État.
    Tout le monde fait les gros yeux à la Grèce, en affirmant qu’elle « doit payer sa dette ». Michel Sapin dit même que, si elle ne la payait pas, cela coûterait 600 ou 700 euros à chaque Français. Mais que faire quand on ne peut pas payer ?

    Rappelons d’abord que, contrairement à ce que prétend la vulgate médiatique, l’envolée de la dette grecque est due pour l’essentiel à des taux d’intérêt extravagants et à une baisse des recettes publiques provoquée par des amnisties fiscales qui ont surtout profité à l’oligarchie. Quant à Michel Sapin, il dit n’importe quoi. Les prêts que la France a consentis à la Grèce sont, en effet, déjà comptabilisés dans la dette publique française, que la France n’a pas plus que la Grèce l’intention (ni les moyens) de payer. Il n’y a, en fait, aucun avenir pour la Grèce à l’intérieur d’une Union européenne qui cherche à constitutionnaliser les politiques d’austérité afin de museler la souveraineté populaire : comme l’a dit sans fard Jean-Claude Juncker, porte-parole des étrangleurs libéraux et subsidiairement président de la Commission européenne, « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » (sic). La Grèce n’a d’autre choix que de passer sous la table ou de la renverser, c’est-à-dire de faire défaut sur sa dette et de sortir de l’euro.
    Ceux qui font les gros yeux à la Grèce devraient essayer de comprendre que, si la morale est de mise en matière de dette privée (cf. l’allemand Schuld, « dette », et schuldig, « coupable »), elle ne l’est pas en matière de dette publique. Quand un État emprunte, il ne s’engage pas moralement, mais conclut un simple accord financier. La valeur de cet accord est subordonnée à des exigences politiques, en ce sens qu’aucun État ne peut saigner à mort son peuple au seul motif que les accords signés doivent toujours être respectés (pacta sunt servanda). L’économie de la servitude n’est, en effet, pas supportable : on ne saurait exiger d’un peuple qu’il rembourse une dette contractée dans le passé à ses dépens. Au demeurant, les exemples ne manquent pas qui montrent que l’obligation de rembourser une dette publique n’a jamais été considérée comme absolue. La dette de l’Équateur a été supprimée en 2008, celle de l’Islande en 2011. En Pologne, dès l’arrivée au pouvoir de Lech Wałęsa, en 1990, les créanciers de ce pays ont réduit sa dette de 50 %. Quand ils ont envahi l’Irak en 2003, les États-Unis ont épongé la dette irakienne pour assurer la solvabilité du pouvoir qu’ils venaient de mettre en place à Bagdad. Quant à l’Allemagne, elle ferait bien de ne pas oublier qu’après la guerre, le « miracle économique » allemand n’a été rendu possible que grâce à l’accord de Londres du 27 février 1953, qui a d’un trait de plume supprimé plus de la moitié de sa dette extérieure. C’est la meilleure preuve que, lorsqu’une dette devient insupportable, il n’y a pas d’autre solution que de l’annuler ou de la restructurer.

    Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EukZVFklVEGYzgebAu.shtml