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  • Petite histoire des campagnes de diabolisation (rediffusion)

    Christian Vanneste a déclaré, le 26 janvier 2005, dans des interviews à La Voix du Nord et à Nord Eclair : « L’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité […]. Je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité […]. Pour moi leur comportement est un comportement sectaire. Je critique les comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement […]. » Pour ces propos Christian Vanneste a été poursuivi pour « homophobie » au titre de la loi Perben. Il a été blanchi par la Cour de cassation, mais  ni par les médias ni par les communicants ( ?) de la Manif pour tous qui l’ont fait exclure de leur université d’été. En oubliant que les hommes qui sont diabolisés  le sont  non à cause de leur maladresse  supposée mais en raison de leur courage bien réel. Polémia rediffuse  ici sa petite histoire des campagnes de diabolisation. Polémia.
    Petit rappel historique en forme d’explications :
    1968 : Enoch Powell
    Helléniste, latiniste, poète anglais, ancien de Cambridge, le député conservateur Enoch Powell était promis aux plus hautes destinées britanniques. Mais, élu d’une banlieue de Birmingham, il jugea de son devoir de s’inquiéter de l’immigration massive qui affectait alors sa circonscription. Son discours du 20 avril 1968 reste prophétique. Mais une campagne de diabolisation s’abattit sur lui. Pour évoquer les risques des sociétés multiculturelles il avait cité un vers de Virgile : celui évoquant la vision de la sibylle décrivant le « Tibre tout écumant de sang ». Le peuple britannique apporta son soutien à Enoch Powell mais les médias ne retinrent de son discours qu’une expression, celle des « fleuves de sang ». Enoch Powell fut brisé par le Système qui lui préféra le pâle Edward Heath. Plus tard, la leçon fut retenue par Margaret Thatcher : pour conserver le pouvoir et imposer des réformes libérales, la « Dame de fer » sut mobiliser l’esprit national pour reconquérir les Malouines mais laissa des pans entiers du Royaume-Uni s’islamiser et s’africaniser.
    1979 : la campagne de presse contre la « Nouvelle Droite »
    Durant l’été 1979, les grands médias lancèrent une campagne de presse massive visant à disqualifier des clubs de réflexion (GRECE et Club de l’Horloge) et un journal en plein essor, le Figaro Magazine, tout en « compromettant » le RPR et l’UDF. Sans qu’il y ait eu une seule phrase à reprocher aux mis en cause, l’objectif était de frapper d’interdit certaines idées : celles qui valorisaient les origines européennes de la civilisation française, celles qui prenaient en compte la diversité et l’originalité des cultures, celles qui relativisaient le rôle de l’acquis par rapport à l’inné. Toutes idées jugées non « correctes » tant par les tenants d’un marxisme finissant que par les partisans de la nouvelle idéologie des droits de l’homme en train de se constituer autour de Bernard-Henri Lévy.
    1980 : l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic
    Le 3 octobre 1980, une bombe explosa devant la synagogue de la rue Copernic à Paris. Immédiatement « l’extrême droite » fut accusée. Et le président de la LICRA, Jean Pierre-Bloch affirma : « Les assassins, ce sont aussi ceux qui ont créé le climat » ; il visait là les journalistes du Figaro Magazine, ciblés aussi par BHL. Quant au pouvoir exécutif de Giscard, Barre et Bonnet (ministre de l’Intérieur), il fut accusé de complaisance avec l’ « extrême droite ». On sut très vite pourtant que l’attentat était d’origine proche-orientale mais l’effet politique des accusations mensongères fut redoutablement efficace : la direction du Figaro Magazine fut épurée et Valéry Giscard d’Estaing battu à l’élection présidentielle de mai 1981.
    1980 : le parti communiste et le bulldozer de Vitry
    Le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry, conduite par son maire, bloque au bulldozer la construction d’un foyer de travailleurs immigrés devant abriter 300 travailleurs maliens. Le maire Paul Mercieca est soutenu par Georges Marchais puis par une résolution du Comité central du parti. Georges Marchais affirme alors qu’ « il faut stopper l’immigration officielle et clandestine ».
    Une campagne médiatique se déclenche alors contre le parti communiste. Être allié de l’Union soviétique et défendre le goulag ne l’empêchait pas du tout de disposer d’un accueil favorable dans les médias ; en revanche, refuser l’immigration l’expose à la diabolisation. Pour y échapper, et malgré le soutien des populations locales, le parti communiste plie et se soumet aux dogmes de « l’antiracisme ». Il y perdra progressivement la totalité de son électorat populaire aujourd’hui partiellement remplacé par l’électorat immigré.
    1983 : Dreux et le Front national
    Aux élections municipales de 1983, le thème de l’immigration, abandonné par le parti communiste, revient sur le devant de la scène, notamment dans le XXe arrondissement de Paris où Jean-Marie Le Pen est candidat et à Dreux où Jean-Pierre Stirbois conduit la liste du Front national. La socialiste Françoise Gaspard ayant fraudé pour être réélue en mars 1983, les élections de Dreux sont annulées ; de nouvelles élections ont lieu en septembre : pour emporter la ville, la liste RPR/UDF fusionne au deuxième tour avec celle de Jean-Pierre Stirbois. La gauche lance alors une campagne de diabolisation du Front national et reçoit pour la circonstance le soutien de Simone Veil que ce choix isole au sein du RPR et de l’UDF.
    1986 : la mort de Malik Oussekine et le sida mental
    En 1986, le gouvernement Chirac cherche à réintroduire la sélection à l’université et à réformer le code de la nationalité. La gauche et les organisations antiracistes subventionnées organisent alors des manifestations violentes de protestation.
    Dans le Figaro Magazine du 6 décembre, Louis Pauwels dénonce « le monôme des zombies » : « Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats nourris de soupe infra-idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de “Touche pas à mon pote”. (…) L’ensemble des mesures que prend la société pour ne pas achever de se dissoudre : sélection, promotion de l’effort personnel et de la responsabilité individuelle, code de la nationalité, lutte contre la drogue, etc., les hérisse. (…) C’est une jeunesse atteinte d’un sida mental. »
    Le même 6 décembre, à l’issue de la destruction d’une barricade par la police, un immigré sous dialyse rénale, Malik Oussekine, trouve la mort. Une puissante campagne de sidération de l’opinion s’engage et débouche finalement sur le retrait des lois sur l’université et la nationalité. Formule choc qui illustre bien la baisse des capacités immunitaires et de défense de la société, le « sida mental » est au cœur du scandale médiatique. Mais l’enchaînement des événements montre sa réalité. Aujourd’hui encore c’est le « sida mental » qui rend impossible la répression des émeutes ethniques dans les banlieues de l’immigration.
    1987 : le « détail » de Jean-Marie Le Pen
    Le « détail » de Jean-Marie Le Pen est souvent considéré – par ses partisans comme par ses adversaires – comme l’explication majeure de la diabolisation du Front national (le mot « détail » a lui-même été diabolisé !). Ce point de vue mérite d’être fortement nuancé voire corrigé :
        - d’abord, parce que l’affaire du « détail » ne fut qu’une opération de diabolisation parmi beaucoup d’autres ; il est d’ailleurs intéressant de constater que la campagne de presse contre le « détail » de Jean-Marie Le Pen ne se déclencha pas immédiatement après l’émission « RTL/Le Monde » mais… 48 heures plus tard ; émotion et indignation ne furent pas instantanées mais programmées ;
        - ensuite, le « détail » survenu en septembre 1987 n’empêcha pas Jean-Marie Le Pen d’obtenir les 500 parrainages de maire nécessaires à sa candidature à l’élection présidentielle, ni de rassembler, au 1er tour, 14,5% des suffrages, doublant quasiment le nombre de ses voix par rapport aux élections législatives précédentes.
    1990 : la profanation de Carpentras
    Il y a chaque année – ce qui est déplorable – plusieurs centaines de profanations de cimetières. Dans plus de 90% des cas il s’agit de cimetières catholiques et cela n’émeut personne dans la classe politico-médiatique. Il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit de profanations de sites musulmans ou juifs.
    À l’origine, la profanation du cimetière de Carpentras ne fit l’objet que d’une simple dépêche de quelques lignes sur l’AFP ; puis elle fut mise en scène par le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, et devint un événement national de première ampleur. L’ensemble fut couronné par une grande manifestation PS/RPR/PC/UDF/LCR/SOS-Racisme/LICRA conduite par François Mitterrand.
    L’ancien directeur des RG, Yves Bertrand, a décrit l’affaire dans un livre de mémoires, n’hésitant pas à la qualifier de manipulation médiatique, sans se prononcer sur l’origine de l’acte lui-même si ce n’est sur la parfaite innocence du Front national. Parfaite innocence qui n’empêcha pas que soit brisée l’ascension du Front national qui venait pourtant d’obtenir l’élection d’un député au scrutin majoritaire (Marie-France Stirbois).
    L’affaire de Carpentras reste dans les mémoires car c’est la plus forte opération de sidération des esprits des quarante dernières années. Sidération qui s’opéra donc sur la base, sinon d’un mensonge, du moins d’un fait fantasmé et qui permit, quelques semaines plus tard, le vote de la loi mémorielle qui porte le nom du député communiste Jean-Claude Gayssot : loi liberticide qui crée le délit d’opinion historique.
    2004 : l’affaire Vanneste, la diabolisation au nom de l’homophobie
    Le député UMP Christian Vanneste a déclaré, le 26 janvier 2005, dans des interviews à La Voix du Nord et à Nord Eclair : « L’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité […]. Je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité […]. Pour moi leur comportement est un comportement sectaire. Je critique les comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement […]. »
    Propos normaux pour un député conservateur et un philosophe catholique mais qui valurent à Christian Vanneste une puissante campagne de diabolisation. Il fut d’ailleurs poursuivi devant les tribunaux pour « homophobie », un délit créé sur le modèle des précédentes lois liberticides à la suite d’un montage médiatique. Un homme agressé avait médiatisé les coups dont il avait été victime en prétendant que ses agresseurs l’avaient frappé en raison de son orientation sexuelle. En fait, son agression était le fait de son « compagnon ». Mais l’émotion suscitée par le montage médiatique permit la création par la loi du 31 décembre 2004 du délit d’ « homophobie ».
    2006/2009 : la diabolisation de Benoît XVI
    Il n’y a pas que les hommes politiques ou les intellectuels qui soient exposés à la diabolisation. Les hommes de Dieu aussi. Lorsque Jean-Paul II mourut, les médias mondiaux dressèrent le portrait robot du futur pape idéal : un Sud-Américain ou un Africain, progressiste, tourné vers les médias et attaché à une expression émotionnelle de la foi. Le Sacré Collège élut un cardinal allemand, intellectuel et philosophe, attaché à la raison et à la tradition. A partir de là toutes les occasions furent bonnes pour diaboliser le « pape allemand » :
        - son discours de Ratisbonne, où il s’interrogeait sur la religion et la raison (et soulignait les différences entre le catholicisme et l’islam) ;
        - ses propos africains sur le préservatif dont l’Eglise catholique peut pourtant difficilement… recommander l’usage.
    Dans ces deux cas la technique de diabolisation fut la même : la mise en exergue d’une phrase sortie de son contexte. La même technique que celle utilisée en 1968 contre Enoch Powell.
    Enfin la reductio ad Hitlerum fut aussi utilisée lors du rapprochement de Rome avec les évêques traditionalistes, l’un d’entre eux, Monseigneur Williamson, ayant tenu des propos révisionnistes, propos, certes, condamnables au regard du droit français (mais non du droit britannique) mais propos ne relevant en rien du droit canon (à moins de changer les dogmes de l’Église catholique).
    Bien entendu ces campagnes médiatiques ne sont que des prétextes utilisés par l’oligarchie médiatique dominante pour s’opposer à toute forme de retour vers la tradition catholique dont l’Église s’est éloignée à la suite de Vatican II.
    Les diabolisés : les nouveaux dissidents
    Les diabolisateurs sont les hommes d’influence qui tiennent le « manche ». Ce sont des hommes de pouvoir médiatique, politique ou financier, souvent défenseurs de groupes de pression communautaristes.
    Les diabolisés sont, eux, très divers : on y trouve des intellectuels, des hommes politiques, des hommes d’Église. Par-delà leurs différences, on trouve quelques points communs : souvent une grande culture, un attachement à des traditions, toujours du courage et de la lucidité et des convictions fermes qui les amènent à s’opposer au « politiquement correct », au « moralement correct », à « l’historiquement correct ».
    Le club des « diabolisés » fait penser aux clubs des dissidents des régimes totalitaires, ces régimes si bien décrits par George Orwell dans 1984. Des dissidents que le pouvoir soviétique qualifiait de « hooligans » !
    Ce qui prouve qu’être diabolisé, c’est plus qu’honorable, même si cela peut coûter cher : Louis Pauwels n’entra pas à l’Académie française, Enoch Powell se vit barrer la route de Downing street, Christian Vanneste ne deviendra jamais ministre et Benoît XVI aura toujours du mal à être aimé des grands médias !
    Comment combattre la diabolisation ?
    Une précision d’abord : la diabolisation ne s’évite pas, sauf par le silence, la repentance et le reniement de convictions non conformes. Il ne sert à rien, non plus, de « hurler avec les loups » et de tenter de dénoncer ceux qui seraient encore plus diabolisables que soi. Là aussi c’est aller contre l’honneur et contre ses propres intérêts car cela revient à s’inscrire dans la logique des diabolisateurs.
    Alors, quand on refuse de suivre la pente dominante – à quelque niveau que l’on se trouve – il faut s’apprêter à faire face à la diabolisation.
    Avec lucidité et courage. Il n’est pas toutefois interdit d’être habile : défendre des idées non conformistes c’est comme une course d’arêtes, cela implique de ne tomber ni d’un côté ni de l’autre ; il ne faut céder ni à la facilité ni à l’excès.
    Mais il faut aussi faire face aux diabolisateurs : dévoiler leurs arrière-pensées et les intérêts qu’ils servent ; effectuer les rappels historiques nécessaires ; et se poser une bonne question : Qui dans l’histoire a laissé sa marque sans avoir, à un moment ou à un autre, été diabolisé par les intérêts du moment ?
    Polémia , 20/12/2010 http://www.polemia.com/petite-histoire-des-campagnes-de-diabolisation/

  • Une gauche qui tourne le dos au peuple

    Une gauche qui tourne le dos au peuple Les grands partis ont perdu le sens du peuple. Mais plus encore la gauche qui s’en est longtemps réclamé. L’affaire Strauss-Kahn l’a montré. Les élites de gauche ont pu un temps soutenir un homme à mille lieux du peuple à tous points de vue. Les aléas électoraux n’y changent rien : entre le monde du travail et la gauche la méfiance reste de mise. Pourquoi et comment la gauche en est-elle arrivée là ? C’est à cette question qu’a voulu répondre Laurent Bouvet. En constatant que la gauche républicaine n’a jamais voulu voir le travailleur là où elle voulait seulement voir le citoyen. « Dans la doctrine républicaine, rousseauiste et jacobine à la fois, les individus ne peuvent être que des citoyens, la citoyenneté étant le seul vecteur possible non seulement de la liberté, mais encore, et surtout ici, de l’égalité. Et il en va ainsi de la loi Le Chapelier en 1791 jusqu’à la loi Waldeck-Rousseau de 1884. Pendant près d’un siècle, les ouvriers sont exclus de la définition de l’égalité autrement que comme citoyens. » En se plaçant sur le terrain de la république libérale, individualiste, héritière des Lumières, la gauche jouait perdant dès l’origine. Le divorce entre le peuple et la gauche s’est accentué quand la gauche est devenue libertaire au plan sociétal : défendant toutes les minorités bruyantes, tous les affichages symboliques insolites, et oubliant la transformation sociale dont elle avait longtemps fait son drapeau. Toutes les identités minoritaires, tels les sans-papiers (les illégaux en fait) ont été valorisées par la gauche. La gauche a abandonné la laïcité, trop incompatible avec sa défense forcenée de l’immigration, puis la patrie, laissée à « l’extrême droite », et a vidé la république de tout contenu. Si la France est un hôtel, la république, qui fut une mystique, n’est plus qu’un règlement intérieur. D’où un départ des classes populaires vers le populisme « de droite » des Le Pen, père et maintenant fille, d’ailleurs, quant à la fille, surfant sur le « ni droite ni gauche ». Évolution logique : un peuple à qui la gauche tournait le dos a fini par tourner le dos à la gauche. Que toutes les forces politiques du système se soient trouvées d’accord à partir de 2008 pour socialiser les pertes des banques alors que leurs profits avaient été privatisés a accru le divorce entre élites culturellement « de gauche » et peuple. Au nom du libéralisme des mœurs la gauche était évidemment mal placée pour critiquer l’arraisonnement marchand du monde, le goût de l’argent faisant somme toute partir des mœurs. « Comment justifier le contrôle des marchandises et des capitaux mais pas celui des personnes ? », s’interroge Laurent Bouvet.
    Pierre Le Vigan  http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZAZlVZFZRLAITByz.shtml

  • La Syrie n’est pas seule sur le champ de bataille

    Après l’abandon par les États-Unis de leur projet d’agression militaire contre la Syrie, de nombreuses interrogations ont été soulevées au sujet de l’initiative russe. Washington a tenté de mettre en avant uniquement l’un de ses aspects, celui qui concerne l’adhésion de la Syrie à la convention contre la prolifération des armes chimiques et son accord pour placer son arsenal sous contrôle international. Mais les déclarations des présidents Vladimir Poutine et Bachar al-Assad ont assuré que le plan russe comporte un calendrier d’engagements réciproques, syriens et états-uniens.

    Vladimir Poutine a en effet clairement déclaré que l’adhésion de la Syrie à la convention sur les armes chimiques exige des États-Unis, en contrepartie, trois mesures : l’annonce claire, nette et précise, par Washington, de l’abandon de son projet d’agression contre la Syrie ; le retrait de sa flotte et des moyens militaires qu’il a massés pour mener cette opération ; enfin, prendre des mesures immédiates pour cesser le soutien aux groupes terroristes, ce qui requiert un engagement US clair de contraindre les pays qui arment et financent les extrémistes et envoient des terroristes en Syrie, à mettre un terme à leurs agissements. C’est ce qui explique la petite phrase du ministre russe des Affaires étrangère, Serguei Lavrov, lors de ses entretiens avec son homologue US, sur « le lien organique entre l’initiative russe et la conférence de Genève 2 ». John Kerry devait adhérer à cette thèse ultérieurement, ajoutant que toute résolution des Nations unies sur les armes chimiques ne comportera pas de sanctions contre la Syrie, après le rejet par Lavrov du projet français.
    De con côté, dans l’interview qu’il a accordé à la chaine de télévision Russia 24, le président syrien, Bachar al-Assad, a indiqué que la Syrie considère que l’initiative russe est bâtie sur des engagements aussi bien de la part de son pays que des États-Unis. Il a estimé que la mise en œuvre par Damas de l’accord sur le chimique doit s’accompagner de mesures simultanées prises par les USA pour abandonner leurs menaces d’agression et la fin de leur soutien terrorisme.
    M. Poutine a développé les mêmes arguments dans la tribune qu’il a publié dans le New York Times. S’adressant directement à l’opinion publique états-unienne et au membres du Congrès, le président russe a déclaré que les rebelles armés soutenus par les États-Unis et l’Occident sont des organisations classées terroristes par Washington. Il s’agit de groupes de mercenaires terroristes multinationaux (venant de 83 pays, comme l’a dit le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem). M. Poutine a indiqué que parmi ces terroristes, figurent également des citoyens russes.

    Résistance de la Syrie, émergence de la Russie

    Le processus de contrôle des armes chimiques syriennes jouit de garanties russes, renforcées par un engagement ouvertement annoncé de soutenir la Syrie face à toute agression états-unienne. Un calendrier est actuellement en train d’être négocié pour mettre en œuvre l’équation suivante : la mise sous contrôle de l’arsenal chimique syrien en contrepartie de l’arrêt de l’agression contre la Syrie à tous les niveaux, à travers le mécanisme de l’arrêt de la violence qui s’inspire de l’accord de Genève 2. Cette situation permettra à l’armée arabe syrienne de renforcer son offensive pour anéantir les foyers terroristes et permettre à l’État d’étendre son autorité sur l’ensemble du territoire.
    Ce nouvel épisode de la crise syrienne s’est donc soldé par l’émergence de la Russie en tant qu’acteur international incontournable, face à l’hégémonie unilatérale états-unienne.
    C’est nouveaux rapports de force ont pu voir le jour grâce à la résistance de l’État syrien, de son armée et du peuple. Le fait que les États-Unis se sont vus obligés de participer directement aux opérations militaires est un signe de l’échec de leurs agents et sous-traitants locaux et régionaux de réaliser quoi que ce soit sur le terrain. De plus, l’abandon de l’option militaire par Washington est un signe de sa faillite en tant que puissance internationale hégémonique.
    Dans le dernier bras de fer, l’axe de la résistance a réussi à renforcer sa présence au cœur même de la Syrie. Cela a été rendu possible par le courage des positions iraniennes et la solidité de celles de la Russie, laquelle aurait placé la Syrie sous la protection de son parapluie nucléaire, selon certaines informations. C’est cette complémentarité entre les acteurs de cet axe qui a brisé l’unilatéralisme américain.
    Ce nouvel équilibre mondiale, marqué par le recul des États-Unis, ne fera qu’inquiéter Israël, qui voit ses efforts de détruire l’État syrien partir en fumée.

    Déclarations et prises de positions

    Bachar al-Assad, président de la République arabe syrienne
    « Quand nous verrons que les États-Unis veulent effectivement la stabilité dans la région, cesseront de menacer et de chercher à attaquer, et de livrer des armes aux terroristes, alors nous considérerons que nous pouvons mener les processus jusqu’au bout et qu’ils seront acceptables pour la Syrie. Dans quelques jours, la Syrie enverra un message à l’Onu et à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, dans lequel figureront les documents techniques nécessaires pour signer l’accord. Après cela, les travaux pour signer la Convention d’interdiction des armes chimiques seront lancés. Puis la Syrie commencera à transmettre ses informations sur ses stocks d’armes chimiques. La Syrie a accepté de placer ses armes chimiques sous contrôle international à cause de la Russie. Les menaces des États-Unis n’ont pas influé sur notre décision. »

    Michel Aoun, chef du Courant patriotique libre
    « John Kerry a écarté toute nécessité de protéger les chrétiens d’Orient et l’ancien président de la République française Nicolas Sarkozy a affirmé que les chrétiens n’ont pas leur place dans la région. Nous appelons non pas à la protection des chrétiens, mais à la mise en œuvre de la Charte des droits de l’homme. Nous savons comment nous protéger au sein de nos sociétés, mais nous avons besoin d’être protégés des fanatiques qui perpètrent des massacres, comme à Maaloula. D’aucuns disent qu’aucun monastère n’a été incendié à Maaloula, mais quelle est donc l’origine des images qu’on a pu voir ? Il n’est pas possible de se taire devant ces atteintes, commencées en Palestine, et qui se prolongent en Irak et en Égypte. L’alternative qui se présente à nous est la suivante : soit nous appuyons le Front al-Nosra, soit nous nous solidarisons avec Maaloula. La différence est claire entre le paradis et l’enfer, et ceux qui choisissent l’enfer sont invités à y rester. Des Libanais n’ont pas pris part aux prières pour la paix en Syrie samedi dernier et ont préféré les soirées dansantes, bien qu’elles ne sont pas capables de bâtir les nations. »

    Mohammad Raad, chef du bloc parlementaire du Hezbollah
    « Le Courant du Futur et le 14-Mars cherchent à tromper l’opinion publique concernant la pratique présumée de l’autosécurité dans la banlieue sud. Ces tentatives s’inscrivent dans le cadre d’une politique de provocation continue contre la résistance et ceux qui la soutiennent par des parties qui accueillent et aident des takfiristes terroristes qui menacent la sécurité des citoyens et leur vie en semant des voitures piégées dans les quartiers résidentiels et devant les mosquées ». Et le député de démentir toutes les informations relatives à l’auto-sécurité. Les habitants de la banlieue sud ont exhorté à plus d’une reprise les services de l’État à assumer leurs responsabilités et à assurer la protection des citoyens. Mais leur appel qui n’a pas été entendu jusqu’à présent. »

    Samir Geagea, chef des Forces libanaises
    « Tout ce qui se passe actuellement, tant en ce qui concerne la frappe militaire projetée que la proposition de livrer et détruire l’arsenal chimique syrien, reflète une conviction américano-russe dont il ressort que le temps est venu de clore la crise syrienne, sur base d’une équation élémentaire prévoyant le départ de Bachar el-Assad et de son clan. Parallèlement, une faction du régime et l’opposition véritable, à l’exclusion des intrus tels que le Front al-Nosra, participeraient à la conférence de Genève 2 afin de négocier, sous l’égide internationale, une feuille de route qui serait appliquée grâce à un parrainage international. »

    Événements

    • Trois roquettes tirées à partir du territoire syrien se sont abattues samedi dans plusieurs régions frontalières de la Békaa-nord, rapporte l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Les roquettes ont fait deux blessés et provoqué un incendie dans des forêts proches de la région de Laboué, selon l’Agence.

    • Le quotidien Al-Akhbar estime que la bataille autour de la présidence de la République a commencé pour le 14-Mars. Le coup d’envoi en a été donné par Samir Geagea, qui a établi le profil du nouveau président, taillé sur mesure pour convenir à un candidat qui appartient au même camp politique que le chef des Forces libanaises.

    • Le groupe d’opposition syrienne État islamique en Irak et au Levant, branche irako-syrienne d’Al-Qaïda, a annoncé le début des hostilités contre son ex-allié, l’Armée syrienne libre (ASL) C’est la première confrontation ouverte au sein de la rébellion syrienne. Selon une déclaration du groupe mise en ligne sur un site extrémiste, l’État islamique en Irak et au Levant projette une « opération punitive » contre l’Armée syrienne libre dans la banlieue est d’Alep rapporte le quotidien Al-Watan Al-Arabi. « Cette campagne baptisée Lutte contre le mal visera les agents du régime syrien ainsi que les membres de l’Armée syrienne libre qui perpètrent des attaques contre les militants de l’État islamique », lit-on dans la déclaration. De nombreuses actions de protestation ont par ailleurs été organisées par la population civile dans la région d’Alep, sur les territoires contrôlés par les rebelles.

    • La Russie, dont les navires de guerre ont maintenu une présence dans l’est de la Méditerranée depuis le début de la crise syrienne, a dépêché ces derniers jours plusieurs autres navires dans la zone. Trois navires de guerre russes — le navire de guerre électronique SSV-201 Priazovié et les grands navires de débarquement Minsk et Novotcherkassk — avaient déjà franchi le Bosphore le 5 septembre à destination de cette zone de la Méditerranée. Une source militaire russe avait souligné la semaine dernière que le renforcement de ce dispositif permettrait à la Russie d’être « capable de réagir » selon l’évolution de la situation en Syrie, alors que la perspective de frappes états-uniennes suscite la vive opposition de Moscou.

    • Un dignitaire musulman mauritanien, Abdallah Ben Baya, vice-président de l’Union mondiale des Oulémas, basée à Doha et dirigée par le très controversé prédicateur sunnite Youssef al-Qaradaoui, a annoncé samedi sa démission. « La voie des réformes et de la réconciliation nécessite un discours », qui est désormais « incompatible avec ma position au sein de l’Union », écrit cheikh Ben Baya dans sa lettre de démission. Cheikh Ben Baya, qui a adressé cette lettre au secrétaire général de l’Union, Ali Mohieddine Qarahdaghi, n’a pas été plus explicite sur les raisons de sa démission. Celle-ci est intervenue alors que cheikh Qaradaoui mène une âpre campagne en faveur du rétablissement en Égypte du président Mohamed Morsi, membre des Frères musulmans destitué le 3 juillet par l’armée. Cheikh Ben Baya, 77 ans, qui avait été ministre en Mauritanie, est installé actuellement en Arabie saoudite où il enseigne à l’Université roi Abdel Aziz à Jeddah (ouest). Cheikh Qaradaoui avait obtenu la nationalité qatarie après avoir été déchu de sa nationalité égyptienne par le président Gamal Abdel Nasser pour son appartenance aux Frères musulmans. Il s’est illustré, lors de ses apparitions répétées sur la chaîne satellitaire Al-Jazeera, par ses discours à très fortes connotations confessionnelles.

    Revue de presse

    As-Safir (Quotidien libanais proche du 8-Mars)
    Mohammad Ballout, Paris (13 septembre 2013)
    Selon des sources françaises, le président, français François Hollande, aurait fait savoir au président Michel Sleiman lors de leur entretien en marge des Jeux de la Francophonie à Nice que Paris œuvre à tenir le Liban à l’écart des développements qui pourraient survenir dans la région, et qui seraient, le cas échéant, liés à la crise syrienne et au dossier des armes chimiques. Selon les mêmes sources, Hollande aurait adressé à son homologue libanais un message d’assurance, en annonçant sans ambages que les frappes militaires contre le régime de Bachar al-Assad, dans l’hypothèse où elles se produiraient, n’atteindront pas le Liban et ne viseront pas le Hezbollah. À en croire les mêmes sources, Hollande qui avait condamné les actes terroristes au Liban dernièrement, a fait part au président libanais du souci de son pays quant à la préservation de la stabilité du Liban, en mettant l’accent sur la Déclaration de Baabda, et sur l’attachement à la politique de distanciation. Sleiman aurait à son tour salué le rôle de la France ainsi que les efforts fournis par Paris à cet égard. Le message français d’assurance cherchait à porter le Hezbollah à rassurer à son tour la France, laissant savoir que le parti ne sera pas concerné par la riposte à d’éventuelles frappes contre le régime syrien et que les intérêts de la France au Liban ainsi que le contingent français opérant au sein de la Finul au sud du Litani ne sont pas en danger. Cependant, à en croire les rapports parvenus aux sphères françaises à Paris, aucun message, que ce soit positif ou négatif, n’aurait été transmis par le Hezbollah à la France concernant ce sujet.

    As-Safir (13 septembre 2013)
    Le Palais de Baabda, qui s’est muré dans un silence face à la lettre ouverte adressée par l’ancien Premier ministre, M Fouad Siniora au président Barack Obama plaidant pour une intervention militaire en Syrie, a décidé de répondre indirectement aux déclarations faites par le chef des Marada, le député Sleiman Frangié, lors d’un entretien télévisé voici deux jours, en annonçant que la Déclaration de Baabda, qui met l’accent sur la mise du Liban à l’écart des conflits régionaux et internationaux, ne comporte aucun article relatif à la Résistance et à ses armes. Frangié avait considéré que le principal point figurant dans la Déclaration de Baabda consistait à placer les armes de la Résistance sous l’autorité de l’État.
    Des sources informées constatent que ce communiqué serait également une riposte avec effet rétroactif aux propos tenus par le chef du Bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, qui avait déclaré voici un mois la Déclaration de Baabda mort-née. Les sources estiment que ce communiqué présidentiel vise surtout à rappeler à toutes les parties concernées par le dialogue national la valeur politique et diplomatique de cette déclaration, à la veille notamment de la participation du président Sleiman à la session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York le 23 courant ainsi qu’à la réunion du Groupe international pour le Liban qui se tiendra à l’initiative de la France, durant laquelle un point politique sera discuté concernant surtout le soutien de la stabilité du Liban, rapportent les sources. Par ailleurs, une source politique considère que la confusion suscitée par la Déclaration de Baabda, au vu des différentes interprétations dont elle fait l’objet, fait qu’il est nécessaire que cette question soit discutée autour de la table du dialogue.

    As-Safir (12 septembre 2013)
    Daoud Rammal
    Des sources diplomatiques affirment que la guerre US contre la Syrie a commencé et s’est achevée à la seconde du lancement des deux missiles balistiques, qui ont fait l’objet d’informations contradictoires : démenti israélien, assurance russe puis publication d’un communiqué israélien précisant que les missiles ont été tirés dans le cadre d’une manœuvre israélo-américaine commune, sont tombés dans la mer, et n’ont aucun rapport avec la crise syrienne. Les mêmes sources indiquent que les deux missiles ont été tirés d’une base états-unienne relevant de l’Otan, située en Espagne, et ont été immédiatement détectés par les radars russes. Les défenses russes ont été activées face aux missiles, alors l’un d’eux a été autodétruit et la trajectoire du second a été déviée afin qu’il tombe dans la mer. La source poursuit que le communiqué publié par le ministère russe de la Défense s’est contenté d’indiquer que les radars ont détecté deux missiles tirés vers l’est de la Méditerranée, évitant sciemment de préciser l’endroit d’où ils sont partis et le fait qu’ils avaient été détruits. Car dès le lancement des projectiles, le commandement des services de renseignement russes est entré en contact avec le renseignement US pour les prévenir que le bombardement de Damas signifierait le bombardement de Moscou.
    Pour éviter aux États-uniens un plus grand embarras, les Israéliens ont accepté d’endosser la responsabilité du tir après avoir dit qu’ils n’y étaient pour rien. En fait, c’est Washington qui a demandé à Tel-Aviv d’assumer la paternité de cette affaire pour préserver la face devant la communauté internationale, surtout que les deux missiles balistiques devaient donner le coup d’envoi de la frappe contre la Syrie.

    As-Safir (12 septembre 2013)
    Des source au sein du Courant du futur affirment qu’il existe des divergences au sein du bloc parlementaire du Futur sur l’approche à privilégier vis-à-vis de l’initiative du président du Parlement, Nabih Berry, qui consiste à relancer le dialogue pour une période de cinq jours pour débattre de la nature et de la forme du prochain gouvernement. Certains députés du bloc y voient une base acceptable de dialogue, d’autres y sont opposés en estimant qu’elle porte atteinte aux prérogatives de l’exécutif.

    As-Safir (9 septembre 2013)
    Le projet de nouveau gouvernement a volé en éclats. Seul le chef des services de renseignement saoudien, le prince Bandar Ben Sultan, en est responsable. Selon des sources bien informées, Tammam Salam aurait mis la dernière main à la mouture gouvernementale et aurait sollicité une rencontre avec le président de la République Sleiman afin de lui soumettre sa formule gouvernementale jeudi. Cependant, un développement serait survenu en l’espace de 72 heures, faisant tomber à l’eau le projet d’annoncer la formation d’un gouvernement de 24 ministres. Selon ces sources, Bandar aurait demandé de geler le processus de formation, considérant que dans l’éventualité d’une frappe contre la Syrie il serait possible de recourir à d’autres options, parmi lesquelles figurerait la désignation de Saad Hariri, et ce sans aucun engagement en faveur de la participation du Hezbollah au futur Cabinet. Toujours selon les mêmes sources, le président de la République aurait été informé par cette décision saoudienne via des canaux indirects. Et la visite de Tammam Salam au Palais de Baabda aurait été l’occasion de tourner la page du dossier gouvernemental.

    An-Nahar (Quotidien libanais proche du 14-Mars)
    (13 septembre 2013)
    Il n’existe aucun lien entre la publication du communiqué du Palais présidentiel au sujet de la Déclaration de Baabda et les efforts visant à former un gouvernement. La Présidence de la République a attribué cette mesure à une tentative de dissiper la confusion suscitée dernièrement autour de la séance de dialogue national qui a débouché sur l’adoption de ladite déclaration. Des milieux politiques informés considèrent, de leur côté, que le communiqué présidentiel aurait voulu faire entendre aux forces du 8-Mars qu’il y aurait possibilité de parvenir à un compromis qui consisterait à maintenir le respect de l’engagement à la Déclaration de Baabda et à relancer parallèlement le dialogue sur la stratégie de défense.

    Al-Akhbar (Quotidien libanais proche de la Résistance)
    Nader Heter, Jordanie (13 septembre 2013)
    La bataille visant à libérer Maaloula des mercenaires barbares soulève la question de savoir où se situent les chrétiens d’Orient aujourd’hui par rapport à ce combat existentiel ? Au Liban, la destruction du bloc chrétien a commencé pendant le mandat de la France, « notre tendre mère ». En encourageant une économie de type comprador, commerciale et financière, agissant comme un intermédiaire régional pour le capitalisme mondial et se montrant hostile à l’édification d’un État national qui œuvre pour le développement, l’économie agricole et artisanale au Mont-Liban a volé en éclats, et les zones rurales ont commencé à se vider de leurs habitants (...) Le général Michel Aoun fut un moment d’espoir pour la chrétienté au Liban et en Orient, mais ce moment s’est dissipé et il continuera à se dissiper davantage tant que les aounistes n’auront pas compris que le salut des chrétiens libanais ne se fera pas dans le cadre du Liban mais uniquement dans un cadre à l’échelle du Levant (…) La Syrie subit aujourd’hui une attaque ottomane, wahhabite et barbare, menaçant la chrétienté syrienne. Cette attaque peut anéantir l’ensemble de la chrétienté levantine. Pour l’ensemble de ces raisons, tout chrétien qui ne combat pas pour défendre Damas serait en train de trahir la patrie, l’arabité et Jésus-Christ.

    Al-Akhbar (13 septembre 2013)
    Ibrahim Al-Amine
    La Russie et l’Iran compensent le démantèlement des armes chimiques syriennes en fournissant à Damas des armes stratégiques, et affirment aux États-Unis que « la Syrie est pour nous ce qu’est Israël et le pétrole pour vous ». Un message a été transmis par le Guide suprême de la révolution iranienne, l’ayatollah Ali Khameneï, au Sultan d’Oman Kabous Ben Saïd dont la teneur est la suivante : « Celui qui veut détruire la Syrie devrait s’attendre à perdre le pétrole et le gaz dans cette région ». Un deuxième message aurait été remis par le président russe Vladimir Poutine à son homologue Barack Obama : « Pour nous, aujourd’hui, la Syrie est exactement ce que représente Israël pour vous ». Selon certaines informations, la Russie « ne laissera pas la Syrie sans armes stratégiques face à ses ennemis ». Les mêmes informations font état d’une « décision russo-iranienne » de renforcer les moyens militaires du régime syrien. Sur un autre plan, le secrétaire général des Nations unies surveille l’équipe d’inspecteurs internationaux qui se sont rendus en Syrie pour mener l’enquête sur le massacre à la Ghouta. Il redouterait en effet « des pressions exercées sur certains membres de cette équipe par les va-t-en-guerre à l’exemple de la France, d’Israël, de l’Arabie saoudite et de la Turquie ». Dans ce contexte, des informations font état d’« efforts franco-saoudo-israéliens » déployés pour faire en sorte que le rapport des inspecteurs renferme des indications sur le type d’armes utilisées, afin de pouvoir en conclure que seul un État est en mesure de détenir de telles armes, l’objectif étant de donner l’impression que ce rapport rend le régime syrien responsable de l’utilisation des armes chimiques.

    Al-Riyadh (Quotidien saoudien, 11 septembre 2013)
    Des sources responsables de la coalition du 8-Mars ont indiqué que les derniers développements relatifs à la crise syrienne ont montré la solidité de l’axe de la Résistance, et désormais, personne ne peut plus réclamer que le Hezbollah soit exclu du nouveau gouvernement libanais. « La formule armée-peuple-résistance sort consolidée après ce qui s’est passé en Syrie », ont ajouté ces sources.
    Des milieux proches du 14-Mars estiment pour leur part que les derniers développements concernant la Syrie « constituent un véritable revers pour le camp soutenant l’opposition syrienne. » « Il s’agit d’un accord russo-américain conclu derrière le dos de tout le monde en marge du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg et ses répercussions seront inévitables sur le Liban », poursuivent les mêmes avant de conclure : « Il n’y aura pas de retour en arrière dans l’attitude vis-à-vis du régime syrien, même s’il ne disposera plus d’armes chimiques. Il est responsable de tout ce qui se passe en Syrie depuis deux ans et demi. Le 14-Mars continuera à adopter la même stratégie sur le dossier syrien et insistera de plus en plus sur la nécessité de faire preuve de distanciation à l’égard de la crise syrienne. Il tentera aussi de promouvoir un gouvernement disposant d’un minimum d’entente. La composition du cabinet apparaitra dans les jours à venir ».

    AFP (Agence de presse française, 10 septembre 2013)
    Le Belge Pierre Piccinin, enlevé en Syrie et libéré dimanche avec le journaliste italien Domenico Quirico, a affirmé lundi que le gaz sarin n’avait pas été utilisé par le régime de Bachar Al-Assad, une déclaration accueillie avec prudence par le chef de la diplomatie belge Didier Reynders. « C’est un devoir moral de le dire. Ce n’est pas le gouvernement de Bachar Al-Assad qui a utilisé le gaz sarin ou autre gaz de combat dans la banlieue de Damas. Nous en sommes certains suite à une conversation que nous avons surprise », a dit sur la télévision belge RTL-TVI M. Piccinin, un enseignant enlevé en Syrie en avril.
    Également interrogé sur la chaîne publique RTBF, M. Piccinin a réitéré cette affirmation mais sans donner de détails sur les circonstances ou les auteurs de cette conversation qu’il dit avoir surprise.
    Il a affirmé qu’il était « trop tard » pour une intervention en Syrie. « Qui soutenir maintenant ? J’ai longtemps plaidé pour qu’on soutienne l’Armée syrienne libre, c’étaient des officiers sérieux qui désertaient l’armée du régime pour encadrer la révolution, et lui donner un élan démocratique et laïque. On n’a pas soutenu ces gens ; on a laissé des myriades de mouvements islamistes soutenus par des monarchies du Golfe prendre le dessus. On a laissé cette armée libre à l’abandon et, dans la déliquescence, elle a formé une série de groupes de bandits. Qui va-t-on soutenir maintenant ? C’est trop tard », a-t-il dit sur la RTBF.

    Al-Hayat (Quotidien à capitaux saoudiens, 11 septembre 2013)
    Randa Takieddine, Paris
    Bachar al-Assad a bien de la chance d’avoir des alliés —la Russie et l’Iran— et des ennemis —l’opinion publique dans les pays démocratiques et le président états-unien— comme les siens. La proposition russe de placer sous contrôle international les armes chimiques syriennes a sauvé le président Obama de ses hésitations. Il ne fait aucun doute que dès le début, Obama ne souhaitait pas se laisser entraîner vers une intervention militaire en Syrie. Quant aux rebelles syriens sur le terrain, ils sont délaissés par une opinion publique occidentale qui n’a d’yeux que pour le danger des jihadistes et des fondamentalistes islamistes, et qui s’accommode d’un régime répressif qui tue son peuple à coups de missiles Scud et d’avions de guerre. Cette opinion publique ne se sent pas concernée, contrairement à ses dirigeants comme François Hollande et Laurent Fabius. Hollande et Fabius ont fait preuve de sentiments humains, remarquables et courageux, face à une opinion publique hostile à la frappe militaire. Malheureusement, l’opinion publique française fait l’amalgame entre la politique intérieure et les prises de position de Hollande en matière de politique étrangère. Elle ne s’est donc pas ralliée au choix de son président pour des raisons purement internes. Toutefois, le faible score du Président dans les sondages d’opinion ne l’a pas empêché de prendre une décision courageuse face aux agissements du régime en Syrie. Il s’est comporté avec lucidité, responsabilité et détermination. Quant à la droite française, elle a affiché des prises de position décevantes, à l’exception d’Alain Juppé.

    Kommersant (Quotidien russe, 12 septembre 2013)
    Une source russe a indiqué que la Russie allait proposer à l’Iran de lui fournir de nouveaux systèmes de missiles perfectionnés S-300 modifiés, à condition que Téhéran retire sa plainte contre l’entreprise publique chargée des exportations d’armements, Rosoboronexport, pour la rupture du précédent contrat russo-iranien. Conclu en 2007, ce contrat de livraison à l’Iran de missiles S-300, des systèmes capables d’intercepter en vol des avions ou des missiles, d’un montant de 800 millions de dollars, a été annulé en 2010 par la Russie en application d’une résolution de l’Onu sur de nouvelles sanctions infligées à Téhéran en raison de son programme nucléaire controversé. D’autre part, Moscou est prêt à signer avec Téhéran un accord pour construire un second réacteur dans la centrale de Bouchehr, selon la source proche du Kremlin.

    Washington Post (Quotidien états-unien, 12 septembre 2013)
    Les États-Unis ont commencé à fournir des armes et des équipements techniques aux rebelles syriens. Selon des sources US et syriennes, la CIA a commencé à livrer des cargaisons d’aide matérielle létale ces quinze derniers jours.
    Le département d’État a envoyé des véhicules et autres matériels y compris des équipements de communication sophistiqués et des kits médicaux de combat.
    Les cargaisons d’armes qui se limitent à des armes légères et des munitions, arrivent à un moment crucial dans la confrontation sanglante entre les rebelles et le gouvernement de Damas. Des responsables états-unienne expliquent que le but de l’assistance matérielle est notamment d’aider à renforcer la cohésion entre les groupes armés de l’opposition.

    Foreign Policy (Magazine états-unien, 11 septembre 2013)
    Fouad Siniora, ancien Premier ministre du Liban
    Alors que les États-Unis se demandent s’ils doivent intervenir en Syrie, l’on ne peut s’empêcher de regarder en arrière et de constater comment un despote brutal a réussi à faire d’une révolution pacifique une des guerres civiles les plus atroces de cette génération. Les atrocités commises par le régime et ses milices ont poussé le peuple syrien à prendre les armes. Si les États-Unis et la communauté internationale échouent à trouver une solution au conflit, particulièrement à la dernière attaque chimique, ils enverront un message aux tyrans à travers le monde. La stratégie actuelle a mené à des résultats contraires aux intérêts de l’Occident. Le régime syrien est toujours en place, l’opposition s’est radicalisée et a permis une plus importante intervention iranienne dans la région. La Russie, l’Iran et le Hezbollah n’ont pas hésité à renforcer la machine de mort d’Assad. Ils lui ont fourni une aide financière, des armes lourdes et des combattants afin de lui permettre de mieux tuer son peuple. Pour toutes ces raisons, Monsieur le président, intervenez en Syrie !

    Foreign Policy (9 septembre 2013)
    Mathiew M. Aid
    Un document de la CIA récemment découvert révèle qu’Israël a mis aussi en place son propre arsenal d’armes chimiques.
    Des responsables du renseignement à Washington estiment que l’État hébreu a secrètement fabriqué et stocké des armes chimiques et biologiques depuis des décennies pour compléter son arsenal nucléaire présumé.
    Peu d’informations ou de preuves tangibles circulent toutefois sur un éventuel programme chimique israélien. Les informations les plus fiables sur un tel programme apparaissent dans un rapport secret de la CIA en 1983. Des satellites espions américains ont repéré en 1982 « une usine de production de gaz chimique et une unité de stockage dans le désert du Néguev », selon le document de la CIA. « D’autres unités de production d’armes chimiques auraient aussi été mises en place dans le cadre d’une industrie chimique bien développée ». Il n’est pas sûr si Israël dispose encore à ce jour d’armes chimiques.
    En 1992, le gouvernement israélien a signé mais n’a jamais ratifié la Convention sur les armes chimiques, qui interdit de telles armes. Le rapport de la CIA, déclassé en 2009, traite d’informations sur l’utilisation par l’Union soviétique d’armes chimiques et biologiques en Afghanistan et dans le sud-est asiatique. Des sections entières sur le Proche-Orient ont été censurées par des responsables gouvernementaux.

    Source : New Orient News (Liban)

  • La loi Taubira développe le sentiment d'impunité

    Le Collectif de parents et d’associations de familles de victimes, présidé par Philippe Schmitt (le père d’Anne-Lorraine), a refusé de se rendre à la réunion de présentation de la réforme pénale, organisée par le garde des Sceaux. Il répond à Valeurs actuelles :

    [...] Nous avons décidé de pratiquer la « politique de la chaise vide ». Nous ne voulions pas donner l’impression que nous donnions notre accord à cette réforme. Nous avons refusé d’être manipulés.

    Que reprochez-vous à la réforme pénale envisagée par Mme Taubira ?

    Sans doute, la prison est-elle excessive pour certains délits, quand la personne n’est pas dangereuse. Mais le dispositif prévu va laisser en liberté des délinquants particulièrement dangereux. Ce projet de réforme  met donc en danger la vie d’autrui. Désormais, si un mari est violent, qui va oser témoigner ? Qui va oser porter plainte ? Le proxénète n’ira plus en prison ? Quelle prostituée osera porter plainte ? Cette loi sert les forts au détriment des victimes.

    De plus, c’est une réforme qui risque d’inciter les gens à assurer eux-mêmes leur propre défense puisque la justice ne le fait plus.

    Les dispositifs prévus pour encadrer les délinquants ne sont-ils pas suffisants ?

    C’est une plaisanterie. Ce n’est pas avec 400 agents de probation que l’on va suivre tous ces délinquants à la trace. Et par principe, la mesure est un signal catastrophique envoyé aux délinquants. Elle ne fait que développer le sentiment d’impunité. Surtout dans un contexte où les chiffres de la délinquance explosent.

    Où en est la plainte contre X que vous avez déposée suite à l’affaire du Mur des cons ?

    Je viens d’apprendre qu’enfin un juge d’instruction avait été désigné. J’ai déposé plainte le 14 mai. Il aura fallu quatre mois."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/09/la-loi-taubira-d%C3%A9veloppe-le-sentiment-dimpunit%C3%A9.html

  • Tribune : Manifestation cosmopolite contre les voyous

    Ah ! qu’elle était belle cette manifestation à Nice en faveur du bijoutier que certains voulaient emprisonner directement sans bracelet électronique. Tout le peuple était là, en soutien à un des leurs, conscient que n’importe quel commerçant aurait pu être attaqué de la même manière.

    Il faisait plaisir ce cosmopolitisme d’honnêtes gens, ces vendeurs de kebab, ces pizzaiolo, des femmes voilées (eh oui !), un vrai melting-pot spontané que SOS-Racisme ou le Mrap n’atteindra jamais. Ce peuple venait soutenir l’honnête homme contre le braqueur, vous savez « cet homme au visage d’enfant » « qui avait besoin d’argent » (je n’invente rien, hélas, ces phrases ont bien été prononcées).

    Peu importait au peuple que le principal protagoniste ne fût pas de leur ethnie (eh oui, un bijoutier turc ça peut exister) et le braqueur de la leur, c’était un homme qui, bien qu’il fût assuré (on se demande parfois où les défenseurs des malfaiteurs vont chercher leurs arguments), avait essayé d’appréhender les malfaiteurs au lieu de les laisser partir avec le fruit de leur larcin. Il avait empêché des truands de triompher et il allait être emprisonné ? Le peuple a réagi immédiatement et si cela n’a pas empêché la mise en examen, la détention provisoire a été évitée.

    Bien évidemment la bien-pensance toujours prête à défendre un voyou, a vu dans le soutien Facebook et dans cette manifestation, un visage de la haine (dixit Libé) alors que ce n’est qu’un ras-de-bol contre l’impunité dont bénéficient souvent les délinquants.

    On pouvait se demander en voyant cette manifestation si la France n’avait pas raté l’intégration simplement en étant laxiste. Est-ce que la simple application des lois en vigueur aurait permis la continuité d’une France propre ? Par "France propre", je veux dire une France où le délinquant, le braqueur sait qu’il joue avec le feu, que le soir du braquage il sera peut-être en prison ou mort et que sa famille n’aura que ses yeux pour pleurer et s’abstiendra de traiter la victime d’assassin.

    Espérons que ce fait divers mettra un peu de plomb dans la cervelle des voyous.

    Cadichon http://www.actionfrancaise.net/craf/?Tribune-Manif

  • Monsanto: les 10 abominations qui n’ont jamais empêché l’entreprise de continuer à nuire

     

     

    1. Saccharine

     

    En 1901, John Francis Queeny a fondé la société Monsanto Chemical Works, à St. Louis, Missouri, pour produire des substituts de sucre pour le Coca Cola . Au début des années 70, des études , dont une étude de l’Institut national du cancer Etats-Unis, a révélé que la saccharine provoque le cancer chez les rats et les autres mammifères.

     

    2. BPC (biphényles polychlorés)

     

    Dans les années 20 du siècle dernier, Monsanto a commencé à produire des biphényles polychlorés, un refroidissement des éléments pour les transformateurs électriques, les condensateurs et les moteurs électriques. Un demi-siècle plus tard, « l’Environmental Protection Agency US Environmental » a présenté des preuves que les PCB provoquent le cancer chez les animaux et chez les humains. En 1979, le Congrès américain interdit sa production. La Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants  interdit les PCB dans le monde entier en 2001. En 2003, Monsanto a payé plus de 600 millions d’habitants de Anniston (Alabama) où se trouvait la production de ces produits chimiques, qui ont souffert de graves problèmes de santé comme le cancer, les maladies du foie et des maladies neurologiques. Selon la recherche menée aux États-Unis en 2011, ce produit chimique continue à apparaître dans le sang des femmes enceintes, alors que d’autres études démontreraient un lien entre les PCB et l’autisme.

     

    3. Polystyrène

     

    1941 Monsanto s’intéresse aux emballages en plastique et en synthétique pour la nourriture.

     

     Dans les années 80, l’Environmental Protection Agency américaine l’a placé comme le cinquième produit chimiques dont la production génère des déchets les plus dangereux.

     

    4. Les armes nucléaires et la bombe nucléaire

     

     

     

    En 1936, Monsanto a acquis Thomas & Hochwalt laboratoires dans l’Ohio et est devenu son département central de recherche. Entre 1943 et 1945, le Ministère a coordonné ses efforts avec le Comité de recherche de l’US National Defense et l’a dédié à la purification et la production de plutonium, mais également pour affiner les produits chimiques qui sont utilisés comme déclencheurs pour les armes nucléaires.

     

    5. DDT (dichloro diphényl trichloroéthane)

     

    En 1944, Monsanto a été l’un des premiers fabricants de l’insecticide DDT pour lutter contre les moustiques qui propagent le paludisme. Le produit a été utilisé comme insecticide dans l’agriculture. Malgré des décennies de publicité par Monsanto pour convaincre que le DDT était sûr, les effets cancérogènes ont été confirmés en 1972 . DDT a été interdit partout aux États-Unis. Aujourd’hui, il est connu pour causer l’infertilité et les échecs dans le développement des embryons.

     

    6. Doixina

     

    En 1945, Monsanto a commencé à promouvoir l’utilisation de pesticides chimiques dans l’agriculture et la fabrication de l’herbicide 2,4,5-T, l’un des précurseurs de l’agent orange contenant des dioxines. Les dioxines s’accumulent dans la chaîne alimentaire, principalement dans le tissu adipeux des animaux. Ils sont hautement toxiques et peuvent provoquer des problèmes de reproduction et de développement, affecter le système immunitaire, interférer avec les hormones et ainsi causer le cancer.

     

    7. Agent Orange

     

    Dans les années 60, Monsanto était l’un des fabricants de l’Agent Orange, utilisé comme arme chimique dans la guerre du Vietnam . À la suite de l’utilisation de l’agent Orange, environ 400.000 personnes ont été tuées ou mutilées, 500.000 enfants sont nés avec des malformations congénitales et 1 million de personnes ont souffert de problèmes de santé, y compris les troupes américaines qui ont également été exposées à la substance au cours d’attaques qu’elles ont mené. Des rapports internes de Monsanto montrent que l’entreprise était au courant des effets toxiques de l’agent orange quand il l’a vendu au gouvernement américain

     

    8. « Engrais » de pétrole

     

    En 1955, Monsanto s’est lancé dans cette pratique après l’achat d’une raffinerie de pétrole. Le problème étant que les engrais de pétrole ont stérilisé la terre, et qu’ils tuent également les micro-organismes bénéfiques du sol.

     

    9. Aspartame

     

    L’aspartame est un édulcorant non-calorique qui est 150 à 200 fois plus sucré que le sucre. Il a été découvert en 1965 par la multinationale pharmaceutique GD Searl. En 1985, Monsanto a acheté GD Searl et a commencé à commercialiser l’édulcorant sous la marque NutraSweet. En 2000 ils ont vendu la marque. NutraSweet est connue comme l’élément qui est présent dans 5.000 types de produits et est consommé par 250 millions de personnes à travers le monde. Il est déclaré sans danger pour la consommation humaine de plus de 90 pays. En Février 1994, le ministère de la Santé et des Services sociaux a publié la liste des 94 effets possibles que la substance peut avoir sur la santé humaine. En 2012, selon les données de l’Institut Ramazzini (Italie) qui a réussi à tester les effets cancérogènes de NutraSweet chez les rats, la Commission européenne a lancer un nouveau processus de réévaluation de ce composé.

     

    10. Hormone de croissance bovine

     

    La somatotropine bovine recombinante (BGH), également hormone de croissance bovine est une hormone génétiquement modifiée par Monsanto qui est injectée dans les vaches laitières pour augmenter la production de lait. Selon plusieurs enquêtes, notamment en Europe, il y a un lien entre le lait rBGH et le cancer du sein, le cancer du côlon et le cancer de la prostate chez l’homme. Il est à noter que le produit provoque des effets les plus graves chez les enfants pour deux raisons simples: ils boivent plus de lait que les adultes et ont moins de masse corporelle pour traiter des contaminants du lait. L’hormone est interdite au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon, en Israël, dans l’UE et en Argentine.

     

    Traduction et source : les moutons enragés

  • Notre médiacratie une fois de plus hystérique : Marine la toxique et Assad le chimique

    Une fois de plus, la perspective d’une percée électorale du FN rend fou les partis de gouvernement. Les journées d’été de la formation de Marine Le Pen ont provoqué parallèlement, comme toujours, un nouveau prurit médiatique. Il faut dire que voilà maintenant que le “jusqu’à présent impeccable” monsieur Fillon envisage de voter pour un candidat FN si ce dernier est moins sectaire que le candidat de gauche. Cela à de quoi affoler car au niveau du sectarisme, il est indiscutable que certains candidats de la gauche d’idéologie passéiste ont du souci à se faire.

     

    François Fillon présenté comme un modéré par rapport au droitiste prétendument décomplexé que serait François Copé se retrouve diabolisé par l’orchestre médiatique, et Jean-Pierre Raffarin de parler de ligne rouge franchie par non respect du pacte fondateur. Ainsi le pacte fondateur de l’UMP serait de faire barrage à la participation au pouvoir du FN ? Certains l’ont toujours affirmé se référant à une sorte d’accord secret du temps de Chirac avec une organisation maçonnique internationale et communautaire. Ils ont, le plus souvent, été ridiculisés et jetés dans les poubelles des maniaques du complot.

    Mais ce bon monsieur Raffarin relance l’hypothèse face à un péril bien sûr extrême : quelques mairies de France pourraient être administrées par des amis de Marine. Vont-ils pour se faire utiliser des armes chimiques et multiplier les crimes contre la démocratie ? Les commentateurs n’osent le dire mais le pensent très forts. Et la question qui se pose est : comment bombarder le FN pour sauver les municipalités menacées comme des quartiers de Homs ? On voit bien que ce parti est le méchant de l’intérieur comme la Syrie est pour le moment le méchant de l’extérieur. Les médias dont la mission informative semble être un point de détail du combat anti lepéniste, font sur la Syrie une propagande assez honteuse.

    Ainsi, on nous explique que c’est grâce aux menaces de frappes que la Russie a fait pression sur Assad qui fait semblant de céder et qui finalement sera bombardé avec l’accord de tous, une victoire de notre diplomatie aussi pertinente que machiavélique. Ainsi on nous fait croire également que la France absente à Genève est cependant au cœur de la solution russo-américaine pour la Syrie. Comment de vrais journalistes peuvent-ils tordre la réalité pour argumenter dans ce sens sans se sentir trahir leur profession ?

    Voila comment nous sommes informés sur le FN et la Syrie, les deux bêtes noires de l’idéologie médiatique qui menacent la démocratie en France et la paix du monde. Il faut sauver les populations civiles de Marine la toxique et de Assad le chimique. Les journalistes ont remis les masques à gaz. Cela permettra peut-être à certains d’échapper aux mauvaises odeurs qu’ils dégagent, celles du sectarisme, de la mauvaise foi et de la haine.

    Raoul Fougax  http://fr.novopress.info

    Source : Metamag.

  • La scandaleuse malhonnêteté de la presse française

    La tribune de Vladimir Poutine dans le New York Times et son traitement par la presse française.

    1. La tribune

    Ce mercredi 11 septembre 2013, le président russe Vladimir Poutine s'est adressé directement à l'opinion publique américaine dans une tribune publiée dans le célèbre New York Times. En voici tout d'abord le contenu traduit en français dans son intégralité :

    Les récents événements en Syrie m’ont poussé à m’adresser directement au peuple américain et à ses dirigeants politiques. Il est important de le faire à un moment où la communication est insuffisante entre nos deux sociétés.

    Les relations entre nous sont passées par différentes étapes. Nous étions adversaires pendant la Guerre froide. Mais nous avons aussi êtes alliés une fois : nous avons vaincu les nazis ensemble. L’organisation internationale universelle – l’Organisation des nations unies – a ensuite été mise en place pour empêcher qu’une telle dévastation ne se reproduise plus jamais.

    Les fondateurs de l’Organisation des nations unies ont compris que les décisions concernant la guerre et la paix devraient être prises par consensus, avec le consentement de l’Amérique et aussi des membres permanents du Conseil de sécurité, cela a été inscrit dans la Charte des Nations unies. C’est cette profonde sagesse qui a permis la stabilité des relations internationales depuis des décennies.

    Personne ne souhaite que l’Organisation des nations unies ne subisse le même sort que la Société des nations, qui s’est effondrée parce qu’il lui manquait une véritable force. Cela pourrait se produire si des pays influents contournent les Nations unies et entreprennent une action militaire sans l’autorisation du Conseil de sécurité.

    L’éventuelle attaque des États-Unis contre la Syrie, malgré la forte opposition de nombreux pays et des principaux responsables politiques et religieux, y compris le pape, se traduira par plus de victimes innocentes et par la propagation du conflit au-delà des frontières de la Syrie. Une attaque augmentera la violence et déclenchera une nouvelle vague de terrorisme. Il pourrait saper les efforts multilatéraux visant à résoudre le problème nucléaire iranien et le conflit israélo-palestinien et déstabiliser davantage le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Il pourrait ébranler l’ensemble du système qui régit le droit international.

    La Syrie n’est pas l’objet d’une bataille pour la démocratie, mais d’un conflit armé entre le gouvernement et l’opposition, dans un pays multiconfessionnel. Il y a quelques défenseurs de la démocratie en Syrie. Mais il y a bien plus de combattants d’Al-Qaïda et d’extrémistes de tous bords qui luttent contre le gouvernement. Le département d’État des États-Unis a désigné les rebelles du Front al-Nosra, membre de l’organisation de « l’État islamique en Irak et au Levant », comme des organisations terroristes. Ce conflit interne, alimenté par des armes étrangères fournies à l’opposition, est l’un des plus sanglants du monde.

    Des mercenaires venus de pays arabes luttent là-bas, et des centaines d’autres proviennent des pays occidentaux et même de la Russie. Ne pourraient-ils pas retourner dans nos pays avec l’expérience acquise en Syrie ? Après s’être battus en Libye, les extrémistes sont allés au Mali. Cela constitue une menace pour nous tous.

    Depuis toujours, la Russie a prôné un dialogue qui permettrait aux Syriens d’instaurer un compromis menant à un avenir pacifique. Nous ne protégeons pas le gouvernement syrien, mais le droit international. Nous devons utiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et croire en la sauvegarde de l’ordre dans un monde complexe et turbulent car aujourd’hui cela reste l’une des rares façons de préserver les relations internationales et d’éviter de sombrer dans le chaos. La loi est toujours la loi, et nous devons la suivre que nous le voulions ou non.

    Selon le droit international actuel, la force n’est autorisée qu’en cas de légitime défense ou par la décision du Conseil de sécurité. Tout le reste est inacceptable en vertu de la Charte des Nations unies et constituerait un acte d’agression.

    Personne ne doute que du gaz toxique a été utilisé en Syrie. Mais il y a tout lieu de croire qu’il a été utilisé non pas par l’armée arabe syrienne, mais par les forces de l’opposition, afin de provoquer, en leur faveur, l’intervention de leurs puissants protecteurs étrangers. Les rapports que des fondamentalistes se préparent à une nouvelle attaque – cette fois contre Israël – ne peuvent pas être ignorés.

    Il est alarmant de constater que l’intervention militaire des États-Unis dans les conflits internes de pays étrangers est devenue monnaie courante. Est-ce dans l’intérêt à long terme de l’Amérique ? J’en doute. Des millions de personnes de part le monde voient de plus en plus l’Amérique non pas comme un modèle de démocratie, mais plutôt comme ceux qui s’appuient uniquement sur la force brute, échafaudent des coalitions réunies sous le slogan « vous êtes avec nous ou contre nous ».

    Mais la force s’est révélée inefficace et inutile. L’Afghanistan est déstabilisé, et personne ne peut dire ce qui se passera une fois que les forces internationales se seront retirées. La Libye est divisée en tribus et clans. En Irak, la guerre civile se poursuit, avec des dizaines de morts chaque jour. Aux États-Unis, nombreux sont ceux qui établissent une analogie entre l’Irak et la Syrie, et se demandent pourquoi leur gouvernement répète les erreurs du passé.

    Que ce soit avec des frappes chirurgicales ou en utilisant des armes sophistiquées, les victimes civiles sont inévitables, y compris les personnes âgées et les enfants, que les frappes sont censées protéger.

    Le monde réagit en demandant : si vous ne pouvez pas vous appuyer sur le droit international, alors vous devez trouver d’autres façons d’assurer votre sécurité. Ainsi, un nombre croissant de pays cherchent à acquérir des armes de destruction massive. Ce qui est logique : si vous avez la bombe, personne ne va vous toucher. Alors que nous devrions renforcer la non-prolifération, elle s’érode.

    Nous devons cesser d’utiliser le langage de la force et nous devons reprendre le chemin vers un règlement diplomatique et politique civilisé.

    Une nouvelle possibilité d’éviter une action militaire a émergé ces derniers jours. Les États-Unis, la Russie et tous les membres de la communauté internationale doivent tirer parti de la volonté du gouvernement syrien de mettre son arsenal chimique sous contrôle international en vue d’une destruction ultérieure. À en juger par les déclarations du président Obama, les États-Unis voient cela comme une alternative à l’action militaire.

    Je me réjouis de l’intérêt du président à poursuivre le dialogue avec la Russie sur la Syrie. Nous devons travailler ensemble pour maintenir cet espoir vivant, comme convenu en juin dernier à la réunion du G8 à Lough Erne en Irlande du Nord, et orienter le débat vers la négociation.

    Si nous pouvons éviter la force contre la Syrie, cela permettra d’améliorer les relations internationales et de renforcer la confiance mutuelle. Ce sera une réussite commune qui ouvrira la porte à une coopération sur d’autres questions cruciales.

    Ma relation professionnelle et personnelle avec le président Obama est marquée par une confiance croissante. J’apprécie cela. J’ai étudié attentivement son discours à la nation mardi. Mais je serais plutôt en désaccord avec l’affirmation qu’il a faite sur « l’exception américaine », affirmant que la politique des États-Unis est « ce qui rend l’Amérique différente. C’est ce qui nous rend exceptionnel. » Il est extrêmement dangereux d’encourager les gens à se considérer comme exceptionnels, quelle que soit la motivation.

    Il y a des grands pays et des petits pays, riches ou pauvres, ceux qui ont de longues traditions démocratiques et ceux qui ont encore à trouver leur chemin vers la démocratie. Leurs politiques sont différentes aussi. Nous sommes tous différents, mais quand nous demandons la bénédiction du Seigneur, nous ne devons pas oublier que Dieu nous a créés égaux.

    Vladimir Vladimirovitch Poutine,

    Président de la fédération de Russie.

    Il s'agit d'un texte plutôt bien senti dans lequel Poutine appelle à la paix, à la recherche d'une solution diplomatique, et au respect du droit international.

     

    2. Son traitement par la presse française

    Ce n'est pas là l'article d'un journaliste lambda. Alors que s'annonce ce qui nous est présenté comme un conflit majeur, il s'agit de la voix du président de la russie, la deuxième puissance militaire au monde. Et pourtant, AUCUN grand titre de la presse française n'a jugé bon de la publier. Voici un rapide tour d'horizon :

    - Le Monde titre : "Poutine met en garde Obama avant la rencontre américano-russe à Genève" sans toutefois publier le contenu de cette mise en garde.

    - 20 Minutes titre : "Syrie : Une tribune de Poutine dans le « New York Times » met les lecteurs en colère" sans non plus diffuser l'objet de la colère.

    - Les échos titre : "Syrie : Poutine charge Obama dans le «  New York Times  »" mais n'en diffuse toujours pas le texte.

    - Metronews va plus loin et titre : "Syrie : Poutine menace dans le New York Times". Menace, rien que ça. Mais il faut les croire sur parole, on ne pourra pas en lire le contenu.

    - Euronews titre plus sobrement : "Syrie : tribune de Vladimir Poutine dans le New York Times". Malheureusement la tribune en question n'y est pas plus publiée.

    - L'Express titre : "Syrie : comment le New York Times a publié la tribune de Poutine". Et évidemment, ne publie pas le texte.

    - Le Point titre : "États-Unis : une tribune de Poutine dans le "New York Times" fait des vagues". Toujours pas de tribune.

    - Le Figaro titre : "Syrie : Poutine met en garde Washington". Pas de tribune non plus.

    Je vais arrêter là, bien sur vous aurez deviné que des sites comme ceux de TF1 et ou France Télévisions n'ont pas échappé à la règle.

    3. Finalement ?

    Après une recherche rapide sur google, c'est finalement sur un site dont j'ignorais jusqu'alors l'existence que j'ai trouvé l'intégralité traduite de la tribune de Vladimir Poutine. Ce site s'appelle Ragemag. Il est intéressant de voir toutes les précautions que ce journali en ligne a pensé bonnes de prendre avant de publier un tel texte :

    Nous avons pris la liberté de traduire intégralement cette adresse du président russe au peuple américain tout comme nous avions décidé de traduire la lettre de Manning à Obama, car nous pensons qu’il est nécessaire que les citoyens français aient le plus d’informations possibles au sujet du conflit syrien, si complexe. Bien que nous considérons que cette traduction relève de notre devoir d’informer, nous sommes bien évidemment disposés à la retirer sur demande des ayants droit.

    Que le New York Times ait accueilli une tribune de Vladimir Poutine ne signifie en aucun cas que le quotidien de référence américain soutient la politique intérieure et les positions internationales du gouvernement russe. Il en est évidemment de même concernant RAGEMAG, la publication de cette traduction intégrale ne visant qu’à informer le lectorat français, notre pays étant hautement concerné par cette question. Il n’en demeure pas moins que nous ne pouvons à aucun moment omettre ou oublier les nombreuses ombres qui planent actuellement sur la Russie, à commencer par les violations des droits de l’Homme, le climat et les lois homophobes, l’oppression de certaines minorités et le bâillonnement de la presse.

    En effet, chers lecteurs, vous allez lire un texte mais ne devez surtout pas en croire un traitre mot.

    Je dois également souligner que le site d'Alain Soral, Egalité&Réconciliation a publié le texte dans son intégralité et sans préambule.

    Enfin, la presse belge a également diffusé un article intéressant sur les réponses de la diplomatie américaine à cette fameuse tribune. Je vous invite vivement à lire ce dernier article.

    Je n'ai pas voulu donner un ton trop polémique à cet article, hormis le titre, mais je suis profondément scandalisé par la flagrante malhonnêteté de la presse française. J'espère que mon papier trouvera un écho et que la parole de Poutine sera connue du plus grand nombre.

    Robin des villes

      http://www.agoravox.fr/

  • Sarkozy-Hollande : un lamentable atlantisme, fondé sur une solidarité de classe

    Que ce soit à propos de la Syrie ou d’autres pays « posant problème », il est fréquemment fait état de la « communauté internationale ». Combien de divisions cette « communauté » peut-elle aligner, hormis les États-Unis, Israël et l’Angleterre ?
    Alain de Benoist  : Les mots ne sont pas les choses, et la « communauté internationale » n’existe tout simplement pas. Comme le pluriel de majesté qu’emploient parfois les écrivains, c’est une pompeuse fiction. En général, ce sont les puissances occidentales qui emploient cette expression pour dissimuler leur ethnocentrisme et donner l’impression qu’elles représentent l’univers. Aujourd’hui, dans le cadre de l’affaire syrienne, elle ne désigne plus que l’alliance de la France et des États-Unis, façon pâté de cheval et d’alouette. C’est la communauté réduite aux laquais. Mais cette pompeuse fiction est également une notion nocive. Pour qu’existe vraiment une communauté internationale, il faudrait qu’existe aussi un gouvernement mondial. Comme la politique ne se conçoit que s’il y a au moins deux entités en présence, cela signifierait que le monde serait totalement dépolitisé. Ce serait un monde unipolaire – un univers et non pas un « plurivers », c’est-à-dire un monde multipolaire, riche de sa diversité.

    La Russie en première ligne et la Chine, un peu, tentent manifestement de faire entendre à nouveau leur voix dans le concert des nations. Pensez-vous qu’à long terme elles puissent persister ?
    A de B : Je le souhaite en tout cas. L’une et l’autre ont au moins le mérite de penser le monde à long terme, alors qu’un François Hollande ne doit même pas savoir ce que peut bien être le « Nomos de la Terre ». C’est pourquoi ces deux pays sont appelés à jouer un rôle de pôles de régulation dans la mondialisation. Aujourd’hui, la Chine et surtout la Russie ont compris le sens réel du projet d’agression de la Syrie, dont l’objectif est de généraliser le chaos au Proche-Orient, en attendant de s’attaquer au plus gros morceau : l’Iran. Elles ont compris aussi que la discussion sur la question de savoir qui a fait usage d’armes chimiques en Syrie n’est que poudre aux yeux, le seul fait important étant de savoir si l’on doit ou non respecter le droit international.
    Le droit international interdit la guerre d’agression, définie comme une guerre entreprise contre un pays souverain qui n’a ni attaqué ni menacé les puissances qui l’attaquent. L’idée qu’il y a des pays qu’il faudrait « punir » parce que l’on réprouve tel ou tel de leurs actes de politique intérieure est totalement étrangère au droit international. C’est à cette conception du droit que s’oppose frontalement le « droit d’ingérence », qui transforme la guerre en intervention « humanitaire » ou en « opération de police » internationale, opérant ainsi un retour au stade pré-westphalien de la « guerre juste » médiévale. Comme l’a dit Régis Debray dans sa superbe lettre ouverte à Hubert Védrine (« La France doit quitter l’OTAN », Le Monde diplomatique, mars 2013), le remplacement du militaire par l’humanitaire, c’est le droit des plus forts à s’ingérer dans les affaires des plus faibles. Une spécialité dont sont familiers les Américains, dont le désir constant est de s’instaurer en shérif planétaire en utilisant pour ce faire tous les moyens de terreur qu’ils font reproche aux autres de vouloir employer. Dans un tel contexte, c’est le courage et la fermeté de Vladimir Poutine qui méritent d’être salués.

    Et l’Europe, dans tout ça ? Les médias ne la confondent-ils pas, à dessein ou non, avec l’Occident ?
    A de B : « L’Occident » est un mot qui a constamment changé de sens au cours de l’histoire. Aujourd’hui, il désigne l’ensemble des pays développés, et plus spécialement le « partenariat » transatlantique. D’un point de vue géopolitique et géostratégique, c’est un pur non-sens. On l’utilise pour faire croire qu’il existe une convergence d’intérêts entre la puissance continentale européenne et la puissance maritime des États-Unis d’Amérique. C’est le contraire qui est vrai. Depuis l’époque des « Pères fondateurs », rien n’est plus étranger aux valeurs fondatrices de la culture européenne que les valeurs américaines. L’histoire du monde, disait Carl Schmitt, est avant tout l’histoire d’une lutte éternelle entre les puissances de la Mer et les puissances de la Terre. L’Europe est une puissance de la Terre. Elle n’appartient pas à l’« Occident », mais au grand ensemble continental eurasiatique. À une époque où la « guerre froide » a été remplacée par la « paix chaude », défendre l’Europe implique de s’opposer par tous les moyens à l’Occident, c’est-à-dire à l’américanisation et à la marchandisation du monde. Chaque jour qui passe le montre de façon plus évidente : l’avenir de l’Europe est à l’Est.

    Et la France, pour finir ? Grande est l’impression que sa voix est devenue inaudible. Ce ne fut pourtant pas toujours le cas, au Moyen-Orient principalement. Comment expliquer cette déshérence de notre politique internationale ?
    A de B : C’est dans le domaine de la politique étrangère que les hommes d’État se distinguent le mieux des politiciens. Une décision dans ce domaine exige une capacité d’analyse physiognomique des situations qui n’a rien à voir avec les petites manœuvres électorales et les bons mots. En arrimant son pédalo aux destroyers de l’US Navy, François Hollande ridiculise et humilie son pays en même temps qu’il démontre qu’il n’est pas un homme d’État. L’acte le plus infâme de la présidence Sarkoy, avec l’agression contre la Libye, qui a déstabilisé toute la région du Sahel, a été la honteuse réintégration de la France dans l’OTAN. L’acte le plus infâme de la présidence Hollande a été, jusqu’à présent, sa grotesque posture antisyrienne. La France, depuis le général de Gaulle, avait su donner l’exemple d’un pays soucieux de son indépendance. Elle se retrouve aujourd’hui le seul allié d’une Amérique affaiblie, qui n’a plus de stratégie et ne se détermine plus que sous l’influence des lobbies. Sarkozy-Hollande : un commun atlantisme, fondé sur une solidarité de classe. C’est lamentable.
    En apportant son appui aux salafistes wahhabites pour complaire à Obama, Hollande joue en outre avec le feu. Damas, comme en 1914 Sarajevo, peut parfaitement être le point de départ d’une guerre mondiale. La prétention des Américains à une frappe « limitée » fait de ce point de vue bon marché des capacités de riposte du pays attaqué, comme des possibilités d’escalade et d’extension du conflit. On sait quand commencent les guerres, plus rarement où elles finissent. Comme le dit un proverbe : « Ne pointe jamais une arme sur quelqu’un, sauf si c’est pour le tuer. » Nous sommes aujourd’hui à la veille d’un embrasement généralisé. Les médias, eux, préfèrent parler de la rentrée scolaire, de la prochaine Coupe du monde et des faits divers marseillais. Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre.

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFZApVVlyELlRFReih.shtml

  • Carla del Ponte estime que près de la moitié des rebelles syriens sont des djihadistes

    DAMAS (NOVOpress via Le Bulletin de réinformation) - Dans une interview donnée mardi au Point, Carla del Ponte, auteur d’un rapport pour l’ONU sur les exactions en Syrie, a bouleversé un certain nombre d’idées reçues. Estimant qu’aussi bien le régime de Bachar al‑Assad que les rebelles qui le combattent étaient coupables de crimes de guerre, elle a indiqué que les djihadistes représentaient « la moitié, peut‑être davantage, des combattants de l’opposition ».

     

    Elle a également rappelé que rien n’indique la responsabilité de Bachar al‑Assad dans l’attaque chimique du 21 aout, mais qu’elle disposait en revanche « d’indices concrets qu’une attaque, le 19 mars, est du fait de l’opposition ».

    Enfin, elle s’est positionnée contre l’ingérence militaire, « car elle fait encore plus de victimes collatérales ».

    http://fr.novopress.info/141510/carla-del-ponte-estime-que-pres-de-la-moitie-des-rebelles-syriens-sont-des-djihadistes/#more-141510