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lobby - Page 2153

  • UNE DEMOCRATIE DE LA SURVEILLANCE.

    En juin 1967, lors du premier choc pétrolier dû à la troisième guerre israélo-arabe, d’éminents spécialistes prévoyaient la fin des ressources pétrolières à l’aube du XXIème siècle.

    D’autres analystes, chercheurs ou chroniqueurs ont passé leur temps à débattre de l’épuisement des ressources, du trou dans la couche d’ozone et de la protection des espèces en voie de disparition. Et l’on s’interroge pour trouver le meilleur moyen de gérer la diminution des réserves naturelles, alors que le mondialisme permet de tout vendre, de tout acheter et d’y affecter un code-barres.

    Mais ce qui est en voie de disparition, aujourd’hui, c’est le droit du citoyen à la vie privée !

    Les récents scandales dévoilés par Wikileaks, le sieur Snowden et autres affaires liées aux télécommunications, à Internet, aux téléphones mobiles et aux écoutes illégales des services secrets du monde entier, permettent d’affirmer que «la vie privée n’existe plus sur Internet ; il faut tirer un trait dessus.»

    Regardez autour de vous : qu’est-ce que vous voyez ? Des caméras de surveillance, des scanners, des banques de données d’une extrême précision. Mais sont-ils efficaces ?

    Les 100.000 caméras de toutes natures n’ont pas empêché les attentats de Londres le 7 juillet 2005 !

    Pour leur part, les sociétés d’études de marché peuvent connaître toutes les facettes de notre existence, de notre premier pipi matinal, de l’heure exacte à laquelle nous quittons notre domicile, via les puces de nos systèmes d’alarme ; elles nous suivent tout le temps et captent nos faits et gestes grâce aux caméras vidéo des péages d’autoroute, par les données de nos cartes bancaires qui leur donnent le détail de notre déjeuner et de l’apéritif du soir et peuvent nous localiser à chaque instant grâce à notre téléphone mobile.

    Connectez-vous sur n’importe quoi et alors la moindre transaction, la moindre communication est récoltée, enregistrée, archivée par les cookies. Des sociétés privées sont venues trouver le FBI aux USA, pour qu’ils leur donnent accès à leurs dossiers, à leurs informations, moyennant rétributions ! Comme si l’information était un secteur d’activité comme un autre pouvant être privatisée. Et là, on atteint l’émergence d’un nouvel Etat : une république mise à nu, une démocratie de la surveillance !

    Est-ce là un endroit où vous aimeriez vivre ? Méfiez-vous, taisez-vous, des oreilles ennemies vous écoutent !

    Et vous, de quel côté êtes-vous ?

    Ne nous faisons pas d’illusions ; dans un monde semblable, le sacro-saint droit de l’individu à la vie privée n’a pas la moindre chance de survie face aux forces en présence.

    On parle ici des forces de l’Ordre, nationales et internationales, toujours plus inquisitrices ; des cabinets de marketing et des compagnies d’assurance avides de chiffres et de données ; on parle encore ici des nouveaux géants économiques gérant notre santé, mais aussi des millions de tentacules insidieux fouillant notre intimité à chaque fois que les intérêts privés rencontrent ceux de l’Etat.

    En résumé, il s’agit de ceux qui maintiennent l’Ordre et ceux qui veulent prendre tout votre argent.

    Les forces de l’Ordre et les forces du Commerce : quelle sinistre alliance ! Et voilà contre quoi se dresse notre intimité. C’est la grande bataille du siècle qui s’annonce et où les forces en présence sont inégales.

    Alors la question que l’on vous pose aujourd’hui, quelle que soit votre tendance politique, est très simple :«de quel côté êtes-vous ? »

    Pieter KERSTENS. http://www.altermedia.info/france-belgique/atteinte-aux-libertes/democratie-surveillance_86884.html#more-86884

  • Après l’OGM voilà l’EGM « Enfant Génétiquement Modifié »

    De Anne Girault, Présidente de Femina Europa, Représentante de l’Union Mondiale des Organisations Féminines Catholiques (UMOFC) au Conseil de l’Europe et à l’UNESCO :

    "A Strasbourg, [hier], dans une course contre la montre, plus de vingt parlementaires du  Conseil de l’Europe ont signé  un projet de déclaration contre la création d’embryons avec trois parents génétiques (au moins). “Les membres de l’assemblée parlementaire affirment que la création d’enfants avec du matériel génétique de plus de deux personnes géniteurs, proposée par l’Autorité d’embryologie et de fertilité humaine du Royaume-Uni, est incompatible avec la dignité humaine et le droit international.”" [voir le projet plus bas]

    "Le Parlement britannique qui n’a pas ratifié la Convention d’Oviedo sur la protection du génome humain veut autoriser dans les prochaines semaines une technique appelée « remplacement mitochondrial » pour soigner une maladie rare. Cette manipulation fait appel à l’ADN de trois personnes et détruit un embryon sain pour en soigner un autre. Le droit à la vie de l’embryon sain n’est pas respecté et la technique utilisée permet le clonage.

    Les premiers enfants nés génétiquement modifiés ne seront pas garantis, car une telle procédure n’est pas maîtrisable, ce seront des cobayes à vie qui transmettront leur nouvel ADN à leur descendance. La fondatrice de CORE « Comment on Reproductive Ethics » Joséphine Quintavalle a exposé les arguments scientifiques, juridiques et éthiques contre cette pratique eugéniste au cours d’une audition publique au Parlement. Les textes qui protègent la vie et l’embryon existent mais ils sont toujours remis en cause et affaiblis par des interprétations relativistes ou réductrices. CORE a répertorié de nombreux cas de femmes « donneuses » d’ovules qui sont devenues stériles ou ont eu des difficultés à avoir des enfants après une hyperstimulation ovarienne. Un documentaire a été produit pour attirer l’attention sur leur sort et avertir les femmes vulnérables qui risquent leur santé et même quelquefois leur vie pour un peu d’argent. Le Parlement Britannique sera-t-il sensible à la pression des parlementaires ? En Californie le Gouverneur Jerry Brown a récemment refusé une loi qui autorisait les chercheurs à acheter des ovules. Il a précisé que les risques pour la santé des femmes étaient trop élevés et que « tout n’est pas à vendre dans la vie ». Et comme disait un chercheur « je fais de la génétique mais pas de l’eugénisme »."

    Projet de déclaration écrite de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) sur la création d’embryons avec du matériel génétique issu de plus de deux géniteurs

    Lire la suite "Après l’OGM voilà l’EGM « Enfant Génétiquement Modifié » "

    Michel Janva

  • Répression contre les nationalistes en Grèce : ça continue !

    553572-nikos-michaloliakos-entoure-de-policiers-masques-a-la-sortie-des-locaux-de-la-police-le-28-septembre.jpgArrêté le week-end dernier avec 17 autres députés de son parti, le chef du parti nationaliste grec Aube dorée, Nikos Mihaloliakos, a été placé en détention provisoire mercredi soir.
    Le Système l’accuse éhontément de « diriger une organisation criminelle » [sic].
    Mercredi, quatre autres députés d’Aube dorée ont été inculpés du même chef d’accusation. Trois d’entre eux ont bénéficié d’une liberté conditionnelle tandis que le quatrième, Yannis Lagos, a été placé en détention provisoire. Le numéro deux du parti, Christos Pappas, doit comparaître à son tour ce jeudi devant le juge d’instruction.

    Communiqué du Renouveau français à ce sujet, que nous relayons volontiers :

    « Scandale et grave répression politique en Grèce

    En Grèce, le Système mène actuellement une campagne d’intoxication médiatique et de répression policière et judiciaire contre le parti « Aube dorée », notamment en emprisonnant son président de façon totalement injustifiée.

    De façon similaire à ce que l’on a connu en France avec les manipulations autour de « l’affaire Méric », la tyrannie en place en Grèce instrumentalise la mort d’un activiste d’extrême-gauche belliqueux, décédé en attaquant des Grecs patriotes.

    Confirmé par de prometteurs sondages, l’essor du mouvement nationaliste – seul porteur des solutions aux graves problèmes que connaît le peuple grec -, effraie visiblement l’Oligarchie, qui craint un réveil populaire et le retour de « la Grèce aux Grecs ».

    Le Renouveau français salue de nouveau le travail et les progrès de l’Aube dorée, dénonce fermement les scandaleuses manœuvres liberticides du gouvernement grec, et assure les dirigeants et les militants de la résistance nationale grecque de sa sympathie et de son soutien.

    Il invite les patriotes français à faire part de leur indignation à l’ambassade grecque :
    17 rue Auguste Vacquerie 75116 Paris
    Téléphone : 01 47 23 72 28 Fax : 01 47 23 73 85
    gremb.par@mfa.gr »

    http://www.contre-info.com/

  • Le Manifeste des Sentinelles de l’agora pour la sauvegarde des armées

    Alors que le Gouvernement annonce aujourd’hui même de premières suppressions de régiment, il est nécessaire de lire le message ci-dessous, qui dénonce la politique délibérée de destruction de notre puissance militaire... une politique continue depuis plusieurs décennies mais aggravée par Sarkozy et accélérée par Hollande.

    Le général de corps d’armée (2S) Jean-Claude Thomann, fait circuler un petit texte depuis quelques jours.

    Il écrit :

    "Je vous adresse en pièce jointe le manifeste pour la sauvegarde des armées rédigé par le cercle de réflexion "les sentinelles", auquel j’appartiens, et qui regroupe de manière informelle des officiers généraux et supérieurs des trois armées. Destiné en priorité aux parlementaires et élus de toutes tendances, il a vocation à être largement diffusé et relayé par les associations de la communauté militaire, et, nous en formulons le vœu, les media."

    Le général dit être membre des sentinelles de l’agora. Il précise : "Ce club de réflexion regroupe des officiers supérieurs et généraux des trois armées, de sensibilités diverses, mais ayant de multiples expertises et membres de nombreuses associations et institutions de Défense."

    Et de conclure : "Ce manifeste se veut fondateur en ce qu’il marque le début d’une action citoyenne qui pourrait d’ailleurs à terme prendre d’autres formes plus concrètes si les responsables de notre République persistaient dans leurs errements dramatiques pour la sécurité à moyen et long terme de notre pays."

    MANIFESTE POUR LA SAUVEGARDE DE NOS ARMEES

    Le démantèlement de l’institution militaire arrive à son terme. Infiniment plus que l’actuelle disette budgétaire, la fin de la guerre froide, les impératifs de l’Etat-providence et la volonté des « post modernes » d’en finir avec le « fracas des armes » ont été les abrasifs les plus puissants pour réduire, en moins d’un demi-siècle, l’armée française à l’état d’échantillon. La force militaire est passée, dans le silence et la dénégation, du statut d’institution régalienne majeure à celui d’une société de services que l’on rétribue à la tâche.

    Le couronnement de cette efficace entreprise de démolition a été de placer la haute hiérarchie aux ordres d’une administration civile de défense qui prospère sans frein, au prétexte de recentrer les militaires sur leur cœur de métier. Le soldat, « ravalé à la fonction d’homme de peine de la République », est prié de verser son sang dans le silence et l’indifférence en se soumettant aux règles strictes d’un devoir d’Etat pourtant largement déserté par ceux censés le faire mettre en œuvre et le faire respecter.

    Ce désastre consommé ne peut plus être confiné sous l’éteignoir d’un « devoir de réserve de la grande muette », caution hypocrite et confortable à la disposition de tous les habiles pour esquiver dans le confort de la chose publique leurs responsabilités envers la Nation.

    Des fautes multiples :

    C’est en effet une grande faute que de sacrifier le bras armé de la France au gré des idéologies de rencontre et de quelques embarras financiers.

    C’est une faute en regard du monde tel qu’il s’organise et dont chacun sait qu’il réservera de fâcheuses surprises. L’absence actuelle de menace militaire majeure n’est qu’un simple moment de l’Histoire. Son calme apparent ne doit pas masquer les reconfigurations géopolitiques qui marginaliseront, pire élimineront sans pitié les nations au moral défaillant.

    C’est une faute vis-à-vis de la sécurité des Français de faire ainsi disparaître un pilier majeur de la capacité de résilience du pays face à une éventuelle situation de chaos, dont nul ne peut préjuger le lieu, l’heure et la nature. Pour y faire face, seule une force armée peut et doit offrir les moyens suffisants, servis par des hommes et des femmes structurés par les valeurs puissantes du devoir et de l’obligation morale.

    C’est une faute d’éliminer l’une des institutions « fabriques de liens » dont la France a un urgent besoin face à l’action déterminée de forces centrifuges, dont elle est coutumière, et mises généralement au service d’intérêts particuliers et communautaristes.

    Il est donc plus que temps de rétablir la puissance et l’efficacité d’une institution d’Etat « pour le dedans comme pour le dehors » et de permettre à la France de se remettre à penser en termes de risques et de puissance stratégique. Elle en a les moyens. Elle doit le faire sans l’attendre d’une Europe, puissance inexistante, ou d’une soumission transatlantique délétère voire de plus en plus illusoire.

    Que rétablir et comment ?

    Les voies et moyens pour rétablir une institution, désormais comateuse, sont nombreux et divers. Ils n’attendent qu’une impulsion réparatrice, après des décennies de mesures irresponsables. Ils ne pourront, cependant, faire l’économie d’un certain nombre de dispositions, dont l’abandon ou le travestissement ne sont plus acceptables.

    D’abord, un budget décent qui permette à nos soldats de disposer de l’entraînement et des équipements nécessaires, et au politique de s’engager sans le soutien déterminant des Etats-Unis, tout en évitant le stupide tout ou rien nucléaire.

    Ensuite, des hommes et des femmes en nombre suffisant. Rien d’efficace et de durable ne peut se faire sans des effectifs capables de marquer dans la durée, sur et hors du territoire national, la volonté et la détermination de la Nation.

    Avec, bien entendu, une organisation des forces parfaitement univoque, tout en faisant la répartition qui convient entre des professionnels en nombre suffisant et les citoyens en armes qui doivent impérativement revenir au centre de notre dispositif sécuritaire et identitaire.

    Enfin, une répartition équilibrée, entre l’exécutif et le Parlement, des responsabilités qu’autorise la Constitution, laissant au militaire le devoir d’exercer librement son conseil, tout en administrant et mettant en œuvre les forces autrement que par le canal malsain d’une administration de défense d’autant plus intrusive qu’elle se sait irresponsable.

    Autant de mesures indispensables qui seront déclinées, point par point, dans des documents à venir et dont les signataires du présent document demanderont, avec détermination et constance, la réalisation pour le bien public.

    Il est grand temps de rénover et de renouveler le contrat de confiance de la République avec ses soldats. S’il n’est pas trop tard, il devient urgent de lui redonner la vigueur indispensable sans qu’il soit besoin de recourir à des formes de représentation qui, bien qu’étrangères à notre culture militaire, pourraient s’avérer, un jour peut-être proche, le seul moyen pour nos soldats de se faire entendre.

    Le 30 septembre 2013 - Les sentinelles de l’agora

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Le-Manifeste-des-Sentinelles-de-l

  • Pas de pays libre sans défense nationale

    Sur l’antenne de RTL, le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’École de guerre, professeur associé à Sciences-Po, connu pour don franc parler –voir notre blog- a vivement critiqué les dernières orientations  budgétaires impactant très fortement notre Défense nationale. Une paupérisation de notre  outil militaire qui acte une volonté politique de faire de la France  une puissance de seconde zone. Une France  toujours plus inféodée à l’Otan et tributaire de l’Empire pour assurer sa sécurité, de moins en moins à même défendre nos intérêts, notamment dans sa capacité de projection en  dehors de nos frontières.

      Nous le rapportions en  2010, citant le site Secret défense,  le général Desportes « s’était vu barrer la route à la direction de l’IHEDN et à une quatrième étoile ». En effet, « il  avait déjà été soupçonné d’être l’un des membres du groupe Surcouf, qui avait, en 2008, publié une violente charge contre le Livre blanc de la Défense ». « Livre blanc » dont les orientations délétères entamées  largement  sous Sarkozy, avaient été dénoncées alors par Bruno Gollnisch, car finalisant la volonté   d’amoindrir dramatiquement   notre outil militaire, désormais simple force d’appoint aux opérations du Nouvel ordre mondial.

     Marine Le Pen était la seule candidate lors de la dernière présidentielle à vouloir enrayer cette évolution très inquiétante. Elle  propose  notamment  de porter à au moins 2% du PIB l’effort consenti à notre défense nationale, assurance-vie du peuple français plus que jamais indispensable en ces temps troublés. On sait ce qu’il advient des peuples qui confient à d’autres le soin  de leur protection…

    Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian  détaillera aujourd’hui   les restructurations des armées. Il évoquera certainement  les suppressions de régiments et d’unités pour 2014,  « prévues dans le cadre de la Loi de programmation militaire (LPM), » lesquelles «  provoquent déjà la colère d’élus des territoires concernés et d’officiers » rapporte Le Parisien.

     « Présentée début août, la LPM prévoit notamment 23 500 suppressions de postes supplémentaires à la défense durant la période 2014-2019.  Sur les 23.500, 9000 doivent l’être au sein des forces opérationnelles et 14 500 dans le soutien et l’environnement des armées. Une baisse des effectifs qui s’ajoute aux 54 000 postes déjà supprimés dans le cadre de la précédente LPM (2008-2013). »

     Cette grogne de la grande muette est-il encore écrit,  s’est « exprimé notamment dans un Manifeste pour la sauvegarde de nos armées diffusé par un cercle de réflexion baptisé les sentinelles, regroupant des officiers et d’anciens officiers, qui dénoncent anonymement une entreprise de démolition des armées.»

     La  défiance de l’Etat socialiste vis-à-vis des militaires est aussi au cœur des récriminations légitimes des personnels des armées.  Notamment avec «  le projet de réforme de l’organisation du ministère. Elle retire notamment à l’état-major la gestion des personnels, pour la confier à la direction des ressources humaines du ministère. »

     «En clair, les généraux ou amiraux seraient des techniciens du combat, peu aptes à gérer des hommes, des finances, des relations internationales, voire des services logistiques», écrivait mi-septembre dans Le Figaro le général Henri Bentégeat. L’ancien chef d’état-major des armées mettait notamment en garde contre un système  où les militaires sont tenus en suspicion».

     Dans un entretien accordé au quotidien La Croix le 1e mai dernier, le général Desportes relevait avec justesse que «  c’est déjà une défense minimale que le président de la République conduit à la relégation. Le Livre blanc de 2008 avait fait passer notre format à envoyer dans les opérations conventionnelles majeures de 50 000 à 30 000 hommes et de 100 à 70 avions de combat. Nous avions alors atteint véritablement un seuil. Et voilà que nous passons maintenant en dessous de ce seuil, avec un format de 15 000 hommes et 45 avions de combat. »

     Or, « il était nécessaire de rétablir une autonomie de transports stratégiques (avions gros porteurs, navires de projection) qui manque aujourd’hui cruellement à l’armée française. Cela n’est pas prévu. Nous ne pourrons conduire nos opérations que si les Américains les soutiennent. La France avait la première défense européenne, elle avait cet avantage de pouvoir intervenir dans les crises en son nom et au nom de l’Europe. Elle rentre dans le rang. »

     Le général Desportes concluait son propos en affirmant   que  la sécurité de la France et des Français ne saurait  se réduire à la seule  dissuasion nucléaire. Menace nucléaire, iranienne celle-là,  qui est au cœur des préoccupations du premier ministre israélien.  Mardi soir, à la tribune de l’ONU, Benjamin Netanyahu  a évoqué la possibilité d’une   action militaire unilatérale contre l’Iran.  Une déclaration qui  matérialiserait l’inquiétude de Tel-Aviv devant le  timide réchauffement des relations entre Washington et Téhéran –le dialogue direct renoué, une première depuis près d’un quart de siècle,  entre  Barack Obama  et Hassan Rohani .

      Pour autant , signe de la valse hésitation du  président américain, celui-ci,  après avoir  déclaré la semaine dernière être  prêt à donner une chance à la diplomatie pour sortir de l’impasse actuelle sur   dossier nucléaire iranien, a  rappelé lundi en recevant M.  Netanyahu à la Maison-Blanche que Washington « ne  (renonçait)  à aucune possibilité, dont l’option militaire ».

     Mardi, le Premier ministre de l’Etat hébreu a donc martelé que «Si Israël doit agir seul, alors Israël agira seul»,  que son pays «n’acceptera jamais de voir des armes nucléaires entre les mains d’un régime voyou qui, plusieurs fois, a promis de nous rayer de la carte».« Pourquoi un pays doté d’un programme nucléaire civil développe-t-il des missiles balistiques intercontinentaux, dont la seule fonction est de transporter des ogives nucléaires?». Aussi a-t-il exigé, relève Le Figaro, «  l’arrêt des centrifugeuses, l’évacuation vers l’étranger des stocks d’uranium enrichis et le démantèlement du programme iranien (…). »

     Mais Israël, qui faut il le rappeler est le seul pays de la région à posséder l’arme nucléaire,  a-t-il les moyens de mettre ses menaces à exécution ? « Le drame de Netanyahu, c’est qu’il menace l’Iran avec un revolver vide, décrypte Yossi Melman, spécialiste des questions de défense pour l’hebdomadaire Sof HaShavua. Le site d’enrichissement de Fordow, dont l’existence a longtemps été tenue secrète, est enterré à 70 mètres de profondeur, hors d’atteinte des armes israéliennes. »

     Dans les faits affirme-t-il,  « seuls les États-Unis disposent de bombes assez lourdes pour frapper ces installations, ainsi que de bombardiers capables de les transporter. Israël peut tout au plus retarder d’un an ou deux le programme iranien et ce, au prix d’un isolement diplomatique qui promet d’être durable».

     En mars de l’année dernière,  Pierre Beylau dans Le Point,  soulignait  les graves conséquences d’une attaque militaire israélienne sur l’Iran pour l’empêcher de mener à bien son programme nucléaire.

      « Un bombardement de l’Iran déclencherait une onde de choc incontrôlable : probable blocage du détroit d’Ormuz (avec envolée des cours du brut), embrasement des fronts Hezbollah libanais et Hamas palestinien. Une telle initiative, de l’avis des experts, ne résoudrait rien. Elle ne ferait, au mieux, que retarder le programme iranien. Tout en confortant Téhéran dans l’idée que seule la détention de l’arme nucléaire permettrait de sanctuariser le territoire iranien. C’était déja l’idée du Shah. »

     La crainte de cette « sanctuarisation » de l’Iran est bien pour beaucoup d’observateurs  la vraie  raison  des propos belliqueux de (certains) dirigeants israéliens.

     Certes,  nous pouvons comprendre   les craintes du peuple israélien  au regard des déclarations (homériques) du prédécesseur de M. Rohani, Mahmoud Ahmadinejad. Si seuls  les Etats-Unis l’ont utilisé, par deux fois contre les civils japonais en 1945, l’arme nucléaire est pas définition une arme de dissuasion, c’est-à-dire de non emploi du fait de  la réponse militaire de même nature qu’elle déclencherait en retour du pays agressé qui la posséderait.

     Une  réalité, note Bruno Gollnisch,  qu’intègre bien évidemment le général Desportes cité plus, lorsqu’il réclame pour notre pays un outil militaire cohérent et efficient pour sa sécurité,  qui ne repose pas uniquement sur l’atome…Pas de pays libre sans défense nationale digne de ce nom.

    http://www.gollnisch.com/2013/10/03/pas-pays-libre-defense-nationale/

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    http://aucoeurdunationalisme.blogspot.fr/

  • Pressions sur les maires : Valls et Taubira bafouent la légalité républicaine

    Valls et Taubira s’inscrivent dans une démarche totalitaire.
    Cinq ans de prison, c’est ce que risquent, selon Valls et Taubira, les maires qui refuseraient de procéder au mariage de paires homosexuelles. Deux circulaires explicitent ce point de vue. Elles oublient l’une et l’autre un principe essentiel du droit : la loi pénale est d’application restrictive. En en proposant une interprétation extensive pour des raisons politiques, Valls et Taubira s’inscrivent clairement dans une démarche totalitaire. S’appuyant sur un texte de doctrine d’un rapporteur du Conseil d’État, Léopold Gautier, réinformateur et publiciste, montre avec une grande rigueur juridique que les maires peuvent légalement user de leur objection de conscience.
    Polémia.
    Après l’adoption tonitruante, le 17 mai 2013, de la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe, Christiane Taubira et Manuel Valls, respectivement garde des Sceaux et ministre de l’Intérieur, ont signé deux circulaires à destination des préfets et des parquets. Ces circulaires, du 29 mai et du 13 juin, évoquent le traitement à réserver aux élus municipaux qui refuseraient de célébrer un tel « mariage ».
    Il y est affirmé – mais non démontré – qu’un maire qui, pour des motifs personnels, refuserait de célébrer un mariage entre personnes du même sexe s’exposerait à des sanctions pénales. Sont visés deux délits incriminés par le Code pénal : d’une part, la discrimination (fondée sur l’orientation sexuelle) ; d’autre part, l’abus d’autorité. Il semble pourtant plus que douteux que les maires réfractaires puissent être poursuivis sur ces chefs de prévention.
    À titre liminaire, rappelons que le maire ne risque aucune poursuite dès lors qu’il délègue à un adjoint le soin de procéder à ce mariage – et en cela la proposition de loi du sénateur Masson pour la reconnaissance légale d’une objection de conscience en la matière n’apportait rien, car exigeant une telle délégation de la part du maire.
    Le « risque pénal » pèse donc sur le maire qui refuse de célébrer le mariage et ne délègue pas (pour la simple et bonne raison que ses adjoints partagent ses convictions et refusent également de célébrer).
    1/ Quelle discrimination ?
    L’article 225-1 du Code pénal réprime la discrimination comme « toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de », notamment depuis 2001, « l’orientation sexuelle » ; lorsque cette discrimination est commise par une « personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public, dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission », le Code fulmine à l’encontre de celle-ci une peine de 5 ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende (article 432-7).
    Or il n’est pas du tout certain qu’un maire réfractaire relève de cet article. Ce n’est pas Madame Michu mais Frédéric Dieu, rapporteur au Conseil d’État, qui le dit : « S’il y a discrimination à raison du sexe ou de l’identité sexuelle lorsque le maire refuse de regarder comme une épouse une personne qui n’est pas née femme mais l’est devenue, une telle discrimination n’est pas caractérisée lorsque le refus de célébrer le mariage s’appuie sur une distinction non pas entre personnes physiques mais entre situations associant chacune deux personnes physiques, à savoir la situation d’un homme et d’une femme d’une part, la situation de deux personnes de même sexe d’autre part (1). »
    De fait, l’interprétation stricte de la loi pénale plaide plutôt pour une non-applicabilité des articles 225-1 et 432-7 aux maires réfractaires. Partant, le premier chef de poursuites visé doctement par Taubira et Valls n’emporte pas vraiment la conviction.
    2/ Quel abus d’autorité ?
    L’article 432-1 du Code pénal incrimine « le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique, agissant dans l’exercice de ses fonctions, de prendre des mesures destinées à faire échec à l’exécution de la loi ». « Prendre des mesures » : clairement, c’est un acte positif qui est exigé par le législateur, de sorte qu’une simple abstention ne saurait caractériser l’élément matériel de l’infraction. C’est d’ailleurs ce qu’a rappelé la Cour de cassation en 2003 (2) : « L’inertie ne peut être assimilée aux mesures positives d’abus d’autorité » sanctionnées par l’article 432-1. Or qu’est un refus sinon une inertie, une abstention ? Quelles mesures le maire réfractaire prend-il, positivement, pour faire échec à l’exécution de la loi sur le mariage homosexuel ? Aucune, justement : il se contente de ne rien faire.
    Le principe d’interprétation stricte de la loi doit primer sur les velléités répressives exprimées par ces circulaires.
    Le plus inquiétant, au-delà de la mauvaise foi idéologique ambiante, c’est bien sûr que les ministres de la Justice et de l’Intérieur, c’est-à-dire les ministres les plus concernés par le droit pénal, semblent à ce point étrangers à des principes aussi fondamentaux que la légalité des délits et des peines ou l’interprétation stricte de la loi pénale : même les étudiants en deuxième année de droit connaissent ces principes fondateurs de la sécurité juridique…
    Léopold Gautier, 30/09/2013
    http://www.polemia.com/pressions-sur-les-maires-valls-et-taubira-bafouent-la-legalite-republicaine/
    Notes :
    1 Frédéric Dieu, « Les maires et l’objection de conscience : fragilisation de l’état civil, fragilisation de l’Etat », La Semaine juridique – Administrations et Collectivités territoriales, n° 19, 6 mai 2013, act.406.
    2 Crim. 19 février 2003, n° 02-84.058.

  • Répression contre l’Aube dorée : un militant témoigne en direct – Traduction Novopress

     

    Répression contre l’Aube dorée : un militant témoigne en direct – Traduction Novopress

     

    Ci-dessus. Sondage sur les intentions de votes : Aube dorée (à droite) troisième parti de Grèce et deuxième chez les moins de 45 ans.

    ATHÈNES (NOVOpress) – À moins de savoir assez bien le grec moderne pour pouvoir consulter le site officiel d’Aube dorée, il est extrêmement difficile d’avoir sur les événements en cours une autre version que celle des grands médias. Le site Golden Dawn International tenu par des militants américains de l’Aube dorée, n’a pas été mis à jour depuis plus d’une semaine.

    Radio Bandiera Nera, la webradio du mouvement italien Casapound, a donc réalisé un entretien par Skype avec Costantino (Kostas), militant historique de l’Aube dorée et animateur de l’émission hebdomadaire hellénophone, RBN Hellas. Costantino a fait ses études en Italie et est parfaitement bilingue. Diffusé en direct mardi à 18 heures, l’entretien est désormais disponible à la réécoute (*). Pour tous ceux qui, sans nécessairement partager toute l’idéologie ou approuver toutes les manières de faire du parti le plus honni d’Europe, veulent entendre une autre voix voici le texte de cet entretien traduit en français pour Novopress.
    Flavien Blanchon

     

     

     

    « Que s’est-il réellement passé ?

     

    Après l’assassinat d’un jeune antifasciste, il y a deux semaines, à la suite d’un affrontement entre supporters de football dans la banlieue d’Athènes, la gauche, le centre, les socialistes et aussi la droite grecque ont commencé à attaquer Aube dorée. Les sondages nous attribuaient désormais plus de 15% au niveau national. Le numéro 3 de notre mouvement était donné par les sondages comme probable prochain maire d’Athènes, avec plus de 60% des intentions de vote. Vous pouvez imaginer ce que pouvait signifier conquérir la ville la plus importante de Grèce.

     

    Et il a été arrêté lui aussi ?

     

    Tout à fait. Il a été arrêté en même temps que notre premier secrétaire, que le secrétaire adjoint du parti, et que quatre autres députés qui faisaient partie du noyau historique d’Aube dorée – ce n’étaient pas des nouveaux venus. Ils savaient parfaitement qui arrêter. S’est alors ouverte une chasse au “fasciste” avec plus de 30 arrestations. Et ils n’ont pas encore terminé.

     

    Les accusations sont terribles : la principale est l’association de malfaiteurs. Désormais tous les militants, et les électeurs, qui sont plus de cinq cent mille, sont traités de délinquants par les journaux télévisés et les radios. Et puis extorsion de fonds, détention d’armes. Ils découvriront sûrement des avions, des porte-avions, des chars d’assaut. Nous les avions pourtant bien cachés, tous les chars d’assaut que nous possédions.

     

    Je dois ajouter que, la semaine dernière, ils ont fait arrêter quatre haut-gradés de la police pour liens présumés avec notre mouvement, ainsi que des agents des forces spéciales grecques. Vous pouvez voir qu’il s’est agi d’une attaque bien étudiée.

     

    Ils ont en outre arrêté les nôtres un samedi, quand le parlement grec ne siégeait pas, et donc sans attendre un vote pour lever l’immunité de nos députés. C’est la première fois, non seulement en Grèce mais, je crois, dans toute l’Europe, que le premier secrétaire d’un parti, et qui est député, est arrêté sans vote du parlement.

     

    Peux-tu nous expliquer comment fonctionnent exactement en Grèce les dispositions sur l’immunité parlementaire? Existe-t-il une loi du même genre qu’en Italie [et qu’en France, NdT] ?

     

    Oui, il y a une loi du même genre. Si l’on veut arrêter un parlementaire, il faut aller au parlement et les députés doivent voter la levée de l’immunité. C’est ce que prévoiraient les normes démocratiques. Mais elles ne nous ont pas été appliquées à nous.

     

    Voilà donc la situation judiciaire. Peux-tu nous parler à présent de la situation politique ? Est-ce que le mouvement est en train de réagir ? Dis-nous bien sûr seulement ce qu’il est opportun de dire en public.

     

    Oui, même si notre leader est en prison, sa femme, qui est elle aussi députée, lui sert de porte-parole et est en contact avec lui. D’ici 3 ou 4 jours, nous verrons les développements, y compris judiciaires, mais nous sommes là.

     

    Mais savez-vous comment ils font? Ils entrent dans les maisons des militants, ils trouvent des tee-shirts d’Aube dorée et des drapeaux grecs. À ce propos, le ministre de la justice a déclaré officiellement que la police avait le droit d’arrêter et de fouiller toute personne qui porte un drapeau grec dans la rue. Aujourd’hui donc, le drapeau grec est quelque chose de criminel. Pour le reste, ils ont tout au plus trouvé des armes-jouets à air comprimé.

     

    Et puis cette semaine, le parlement votera une nouvelle loi “antiraciste” et vous pouvez imaginer quelles seront les règles.

     

    Quelles sont les dispositions actuelles en Grèce ? Existe-t-il une loi analogue à la loi Mancino [loi italienne de 1993, qui est l’équivalent, en beaucoup moins rigoureux, des lois Pleven et Gayssot en France, NdT] ?

     

    Il existe une loi mais plutôt “douce”. Par exemple, il est permis d’utiliser le symbole du faisceau ou de faire le salut romain. La nouvelle loi que le parlement est sur le point d’approuver, en revanche, sera peut-être encore plus dure que la loi allemande.

     

    Quelle a été la réaction des gens ordinaires ?

     

    Dans toute cette affaire, c’est là que je peux dire quelque chose de positif: les gens ordinaires n’ont pas gobé ces mensonges. Je parle avec les gens et ils sont tous avec nous. Même des gens qui n’ont pas voté Aube dorée jusqu’ici, mais qui disent “à présent, je voterai pour elle!” La Grèce est un État qui traverse en ce moment une crise terrible, elle est probablement déjà en faillite, les banques nous ont tout pris, il y a le nouveau mémorandum [le nouveau plan d’austérité] qu’ils ont déjà voté et personne ne le sait, et pendant ce temps la presse parle d’Aube dorée.

     

    Vous autres Italiens, du reste, vous avez vécu les années 1970, et vous savez ce qu’est le mensonge d’Etat. Mais cette fois, probablement, ils ont exagéré.

     

    […] Nous avons bon moral et ceux qui le peuvent vont tous les jours protester devant le Palais de Justice, même au risque d’être arrêté. »

     

    * Sur RBN pour écouter l’entretien sans être gêné par la musique, cocher la case sous “Diretta – Stoppala quando ascolti un Podcast”.

     

    Crédit image : Sondage de la société Pulse pour le journal 6Μέρες. en Novembre 2012. DR.

    http://fr.novopress.info/141886/repression-contre-laube-doree-un-militant-temoigne-en-direct-traduction-novopress/#more-141886

     

  • Immigration : la collusion des grands partis (arch 1998)

    L'aveu de Patrick Weil
    Incohérentes en apparence mais fruit de la collusion des quatre grands partis, les politiques d'immigration qui jouent la valse hésitation depuis trente ans répondent en fait à un objectif précis : permettre à la classe politique de durer.
    Pour la troisième fois en cinq ans et la vingt-sixième fois depuis 1945, le Parlement a voté cet automne une nouvelle loi régissant l'entrée et le séjour des étrangers en France. Cette loi, dite loi Chevènement, censée corriger les "abus" des récentes lois Pasqua et Debré, a été initiée par le politologue Patrick Weil, auquel le Premier ministre avait confié la tâche de « définir une politique d'immigration ferme et digne » dans laquelle la France pourrait s'engager « sans renier ses valeurs, et sans compromis pour son équilibre social ». Plus franc quant aux motifs, Chevènement parlait d'« en finir avec ce débat pourri qui fait le lit de l'extrême droite ».
    Jospin a donc présenté Patrick Weil comme un libéral modéré. Son portrait brossé dans nos pages (NH N°682) par Gabriel Lindon nous a appris que, bien au contraire, il était de longue date un dangereux immigrationniste. Rappelons pour mémoire qu'il atterrit dans le premier gouvernement de la gauche comme chef de Cabinet du secrétaire d’État à la Solidarité nationale, puis aux immigrés (il avait alors 25 ans). À ce titre, il fut donc - notamment - directement impliqué dans la régularisation des 130 000 clandestins et la multiplication, pour les immigrés, d'avantages réservés jusque là aux seuls Français. Aussi bien est-on fondé à se demander ce qui fait marcher ce monsieur. Patrick Weil est-il un humaniste ? Est-ce un idéologue ? Ou bien est-ce seulement un politique ?
    Un article signé de sa main et paru dans le mensuel de la Documentation Française. Regards sur l'actualité, en février 1990, permet de mieux comprendre les mobiles du conseiller de Lionel Jospin, mobiles identiques - si on l'en croit - à ceux des politiques et politologues qui, avant lui, se sont penchés sur la question de l'immigration, Ces mobiles sont : d'abord, le maintien envers et contre tout (au besoin contre la nation) de la cohésion de l"'établissement" politique : deuxièmement, et conséquence du premier point, le motif énoncé par Jean-Pierre Chevènement, à savoir le positionnement des « quatre grands partis » en fonction de la percée du Front national dans l'électorat.
    Paru en février 1990 sous le titre « La politique française d'immigration : au-delà du désordre ». l'article de Patrick Weil se présente comme une analyse historique de la politique d'immigration menée en France depuis 1930, En simple politologue et ne faisant jamais état des fonctions qui furent les siennes, donc de son implication voire sa responsabilité dans les mesures qui furent prises entre 1981 et 1985, Patrick Weil dénonce les errements, les tâtonnements et les virages à 180° qui, depuis près de 70 ans, ont tenu lieu de politique et « la régularité des crises » que celle-ci a provoquée, « la récession et la montée du chômage transformant en "problème" la solution que constituait jusqu'alors l'immigration », dans les années 1930 comme à partir de 1974. Mieux, il explique que les décisions furent bien moins le fruit, comme on l'a toujours prétendu, d'enjeux économiques, que d'enjeux purement politiciens, « parce que cette politique (d'immigration) peut être perçue comme symbolique d'un danger pour l'ordre, l'unité, voire l'existence de cette communauté politique ». La phrase mérite qu'on s'y arrête : ce qui motive la politique n'est pas le danger que l'immigration fait peser sur l'ordre, l'unité, voire l'existence  de la nation mais bien de la classe politique. Naïfs que nous sommes !
    Ainsi, nous explique M, Weil, c'est parce que le courant national était alors porteur que sont décidés :
    • en 1931, la fermeture des frontières à l'entrée de nouveaux travailleurs étrangers.
    • par la loi du 10 août 1932 : priorité du travail à l'ouvrier français avec instaurations de quotas d'ouvriers étrangers dans les entreprises.
    • avril 1933 : la loi Armburuster limite l'exercice de la médecine aux titulaires français d'un doctorat de médecine.
    • en juin 1934, les avocats font voter une loi interdisant aux Français naturalisés l'inscription au barreau pendant une durée de dix ans.
    • 1934, encore : création d'une aide au rapatriement des ouvriers volontaires.
    • 1935 : organisation de retours forcés.
    Les années fécondes
    Ce sont les années 1974-1988 qui ont été les plus fécondes, dit Patrick Weil. Elles nous ont en effet valu sept politiques en quatorze ans, « toutes sensibles dans leur variation à la dimension idéologique, partisane, voire électorale du problème », lesdites variations n'intervenant pas pour des questions touchant à la survie de la nation, mais « quand changent les majorités présidentielles ou parlementaires (en 1981 et 1986) ou après des élections municipales perdues par les majorités politiques en place (1977 et 1983) », De toute évidence, la dernière loi Chevènement, concoctée par M. Weil, n'échappe pas à la règle, ce nouveau prurit législatif trouvant sa source dans l'émotion orchestrée, en août 1996, autour de l'expulsion des clandestins - devenus "sans-papiers" - de l'église Saint-Bernard, puis le projet de loi Debré sur l'immigration qui s'ensuivit. La gauche en fit son fonds de commerce et le tremplin de sa campagne des législatives 1997.
    Tout cela n'est pas surprenant, ce qui l'est plus, c'est de voir dénoncée, par l'instigateur de cette nouvelle loi, et cela avec un naturel qui confine au cynisme, l'hypocrisie du débat et la collusion des grands partis sur la question. Car l'incohérence des décisions, perpétuel ballet d'avancées et de reculs, ne vise en fait qu'à une chose, dit Patrick Weil à préserver la classe politique en l’État. Cela se traduit par le "consensus" de 1984, lorsqu'« un vote unanime du Parlement rassemble les partis traditionnels de la « droite et de la gauche », formalisant ainsi l'existence d'« une règle du jeu ». Après dix ans d'hésitations, explique P. Weil, « une communauté d'intérêts est apparue entre entrepreneurs politiques de droite et de gauche ». Les adversaires d'hier, que Patrick Weil nomme « acteurs rivaux »,« ont alors décidé d'exclure de l'arène politique certains aspects de la politique d'immigration qu'ils avaient auparavant utilisés les uns contre les autres parce que leur utilisation avait été trop coûteuse ». Plus clair encore quant à l'idéal qui préside à tout cela, Weil poursuit : « Sans doute l'ont-ils fait parce qu'ils pensaient risquer de "chavirer" ensemble, ce risque pouvant les toucher directement, en tant qu'équipe, ou concerner le système politique ou la communauté politique dans son ensemble. Sans doute ont-ils agi dans l'intérêt de cette communauté politique parce qu'ils étaient probablement attachés à la fois aux valeurs qui la structurent, à sa cohésion, mais aussi à la place qu'ils occupent en son sein ». Néanmoins, ce contrat demeurant indicible pour les naïfs que nous sommes et n'étant évidemment « pas exprimable pour des raisons politiques », il oblige les partis politiques « à mettre en scène des batailles politiques sur des aspects mineurs (modalité de reconduite à la frontière, par exemple) et à taire le consensus qui existe entre eux ».
    Mais la mascarade n'est pas sans danger, et Weil le souligne : « le sentiment d'affrontement et de désordre qu'ils (les grands partis) sont contraints de faire perdurer à l'avant-scène peut faire exploser cette situation ». Dès lors, on l'a compris, tout est possible, Ce qui s'est passé et se passe aujourd'hui l'illustre parfaitement, et Patrick Weil est mieux placé que quiconque pour en parler. D'où sa conclusion : « que la stabilité de la communauté politique vienne à être perçue comme plus menacée qu'elle ne l'est déjà par la partie du public qui, par exemple, vote pour le Front national, et le coût interne ou international du changement de règle du jeu sur les flux diminuerait. Alors, des politiques, illégales ou illégitimes aujourd'hui, pourraient devenir demain légitimes, puis, plus tard, légales ».
    La seule conclusion que, nous, en puissions tirer est que, face à cette clique politique dont la seule vision d'avenir consiste à durer pour elle-même, il nous faut peser de tout notre poids.
    Marie-Claire ROY  National Hebdo du 12 au 18 février 1998

  • Faute de "shutdown" en France, une grève de l'impôt ?

    Ivan Rioufol regrette, dans cette chronique, que la France ne puisse connaître un "shutdown" à l'américaine :

    "Ainsi donc, le "shutdown" américain (la fermeture brutale de certains services administratifs), décidé mardi après le refus des Républicains de voter le budget 2014 et la réforme de l’assurance maladie de Barack Obama, serait une catastrophe pour les Etats-Unis. C’est du moins ce qu’assure le discours dominant, à l’exception du quotidien L’Opinion (qui titre ce mercredi : "Vivement un "shutdown" en France !"). Les mêmes perroquets y vont de leur condamnation du Tea Party, bête noire du bien-pensisme, qui aurait poussé la droite à se radicaliser. J’avoue, au contraire, trouver réjouissant que des parlementaires fassent leur travail, qui consiste à donner ou non leur aval au prélèvement de l’impôt. Et je ne vois pas ce qu’il y a de choquant qu’une partie de la société, à travers le Tea Party en l’occurrence, puisse donner son avis puisque ce sont aussi ces contribuables qui paieront la note. Je ne mésestime pas les problèmes d’organisation que pose cette interruption partielle, qui ne concerne néanmoins que des services marginaux. 800.000 fonctionnaires sont au chômage technique. Mais est-ce à l’Etat fédéral de prendre en charges ces missions annexes, qui pourraient peut-être être confiées à des services privés ?"

    Et de se demander s'il faut espérer une grève de l'impôt en France :

    "Cela pour dire qu’il est malheureusement inconcevable qu’un tel scénario se produise un jour en France, tant l’Etat est le pivot de notre civilisation. Malheureusement,  car faute de vigilance extérieure, de pression de la société civile, d’efficaces contre-pouvoirs parlementaires, nous assistons à la pénible fuite en avant d’un gouvernement incapable, lui comme d'autres, de cesser d'engraisser l’Etat ventripotent et surendetté, qui s’achemine vers la possible banqueroute. Inutile de croire en la "détermination" de nos prétendus réformateurs ; ils n’ont jamais rien fait. Seul un électrochoc viendra à bout de l’endettement public. Or, faute de "shutdown", nous devons endurer l’assommoir fiscal et l’exode des talents. A moins que ne se décide une de ces rébellions des contribuables dont l’histoire à le secret. C’est ainsi que fut lancée, par exemple, la révolution de 1789. Actuellement, des appels à la grève de l’impôt s'élaborent sur le Net. Ils ont pour eux de répondre, légitimement, à des situations effectivement insupportables. J’en viens à espérer parfois une telle rupture, devant l’entêtement du pouvoir. Et vous, qu’en pensez-vous ?"

    La référence à 1789 étant connue, voici deux autres précédents historiques (choisis parmi de nombreux autres) :

    • Le cercle vicieux du recouvrement de l'impôt sous l'Empire romain : plus l'Empire s'affaiblissait, plus il devait augmenter les impôts et la répression pour les recouvrir, moins il était légitime, plus il courait à sa perte :

    "Il ne resta alors aux contribuables que le choix de devenir des évadés fiscaux. Dès le IIIème siècle - et cela marqua le début de la chute de l’Empire romain - des agriculteurs révoltés par la dîme, et les autres impôts, quittèrent petit à petit leurs champs pour tenter leur chance ailleurs, le plus loin possible du pouvoir qu’ils fuyaient, c’est-à-dire à l’époque au bord du "limes", de la frontière séparant l’Empire romain des barbares. La furie fiscale de l’Empire romain transforma ainsi d’honnêtes agriculteurs en des "bagaudes", bandes de brigands, qui contrôlèrent jusqu’aux deux cinquièmes de la Gaule, et celle-ci fut d’autant plus aisément envahie par les Barbares… Ces bagaudes se rendirent d’ailleurs rapidement compte que la barbarie ne présentait pas que des inconvénients, puisque la fiscalité y était plus douce…

    L’appétit fiscal du plus grand empire du monde, l’augmentation systématique des sanctions et des pouvoirs du fisc causèrent finalement l’effondrement d’un pouvoir qui fit disparaître les richesses en voulant les accaparer."

    Article complet ici.

    • Un exemple de grève de l'impôt réussie, quand, deux ans après la crise des inventaires, la région de Narbonne décide de se soustraire à l'impôt, par des pétitions ou "l'accueil" des précepteurs dans les villages :

    "La grève de l'impôt pratiquée dans l'Aude en 1907, utilisée pour faire pression sur le gouvernement, se révèle plutôt réussie eu égard aux objectifs initiaux des protestataires. Du point de vue de son efficacité politique, ce mouvement de désobéissance fiscale a permis aux vignerons d'obtenir des dégrèvements d'impôts substantiels et le vote d'une loi censée les protéger contre les fraudeurs."

    Extrait de "Les Batailles de l’impôt. Consentement et résistances de 1789 à nos jours", de Nicolas Delalande, dont vous trouverez des extraits plus longs ici et le résumé ici.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • « Populistes » contre « Progressistes » : une majorité minoritaire

    Tribune libre de Paysan Savoyard

    La société française est profondément divisée, en deux camps qui s’opposent sur les points les plus essentiels et partagent un état d’esprit de « guerre civile froide » : le camp des « populistes-réactionnaires » d’un côté ; celui  des « progressistes-humanistes-républicains » de l’autre (On utilisera ici à dessein le vocabulaire des progressistes. Ceux-ci comme chacun sait incarnent le Bien, le Bon et le Beau : il est donc normal que leur grille de lecture et leur façon de présenter les choses soient mises à l’honneur).

    Les populistes, donc, veulent un arrêt de l’immigration, souhaitent un durcissement sécuritaire et sont hostiles à la mondialisation. Les positions du camp progressiste sont inverses.

    Il est intéressant de mettre en évidence ce phénomène étrange, et c’est à cela qu’on s’attachera ici. On voit chacun des deux camps accuser l’autre de représenter les idées dominantes, de constituer « la pensée unique », d’être « politiquement correct », d’incarner la « bien pensance ».

    Curieusement ces accusations croisées, en principe antinomiques, sont pourtant toutes deux avérées. Les deux camps ont raison : chacun d’entre eux incarne effectivement la pensée dominante.

    Si une pareille bizarrerie est possible, c’est, bien sûr, que la domination exercée par l’un et l’autre camp idéologique n’est pas de même nature et ne s’exerce pas dans les mêmes secteurs de la société. La situation est en effet la suivante. Les idées « réactionnaires et populistes » sont très probablement largement majoritaires dans l’opinion (même si cela ne se traduit pas par un débouché politique en raison de la duplicité de la droite : celle-ci abuse les électeurs en adoptant avant les élections un discours de fermeté proche de celui du FN, pour mieux appliquer une fois élue une politique presque identique à celle de la gauche). Les idées « progressistes et humanistes » sont, elles, en situation de monopole chez ceux qui détiennent le pouvoir, pouvoir politique, médiatique, intellectuel et économique.

    La situation pourrait être considérée dès lors comme peu démocratique. La classe dirigeante la juge pourtant pleinement légitime. Elle la justifie avec une parfaite bonne conscience. Mieux, elle en retire une forme de jouissance.

    • Le sophisme du contre-pouvoir

    L’oligarchie n’accorde pas de place à l’opposition « populiste » dans la politique (grâce en particulier au mode de scrutin). Elle lui laisse peu d’espace dans les médias (les médias étant la propriété des oligarques, seuls peuvent être recrutés les journalistes qui partagent les idées et les objectifs du Système). Elle n’organise pas de référendum sur des sujets susceptibles de donner libre cours aux pulsions malsaines du « populisme » et de la « démagogie » (qu’il s’agisse de l’immigration ou du mariage homo).

    Lorsqu’elle commet l’erreur d’organiser un référendum dont le résultat s’avère négatif, l’oligarchie le fait revoter (comme en Irlande en 2009) ou bien choisit de ne pas appliquer la décision populaire (c’est ainsi que le contenu du TCE rejeté en France par référendum en 2005 a été pourtant mis en œuvre par le biais du traité de Lisbonne).

    Pour justifier la persistance de cette situation peu conforme à l’idée démocratique, l’oligarchie emploie un premier argument qui a les allures d’une provocation.

    Elle s’adresse en effet aux représentants des idées populistes en leur tenant en substance le discours suivant. « Vous êtes déjà majoritaires dans l’opinion. Le plus grand nombre des électeurs partagent peu ou prou vos idées. Une partie même de ceux qui votent pour les partis de gouvernement se sentent des affinités avec plusieurs de vos analyses. Que voulez-vous de plus ? Il faut bien que votre place dans les médias et la politique soit limitée, sinon vous exerceriez un complet monopole sur la société, et se mettrait en place une forme de totalitarisme. En occupant les postes de direction de la société française, nous ne faisons jamais, nous progressistes, que jouer les contrepoids et exercer un contre pouvoir… ».

    Ce raisonnement est un sophisme. Il a les apparences d’une certaine rationalité et peut abuser certains. Il est en réalité évidemment mensonger et malhonnête puisque la démocratie, dont se réclament les progressistes, consiste précisément à donner le pouvoir aux représentants des idées dominantes.

    La situation ainsi constituée est particulièrement crispante pour les populistes. Non seulement leur position dans les institutions et les cadres de la société est anormalement minorée mais ils sont en outre accusés d’occuper trop de place dans les esprits.

    • « La démocratie s’arrête là où commencent les menaces contre la république »

    L’oligarchie sait bien qu’elle fait subir plusieurs entorses à la démocratie : elle assume tout à fait ce comportement. Pour elle en effet, la démocratie ne consiste pas seulement à faire s’appliquer la loi de la majorité : elle doit être accompagnée du respect de certaines valeurs. Ces valeurs sont celles de la république : liberté individuelle, égalité, laïcité, universalisme (l’universalisme étant la traduction républicaine du mot fraternité). C’est pourquoi dans l’esprit des républicains, il est légitime d’empêcher par tout moyen l’accession au pouvoir des populistes par la voie des urnes, puisqu’ils sont accusés de ne pas partager les valeurs républicaines.

    Notons que, sur ce point, les progressistes-humanistes-républicains sont sans aucun doute dans le vrai : les populistes-réactionnaires sont généralement assez peu républicains. Non qu’ils soient hostiles aux idéaux de liberté individuelle, d’égalité ou de laïcité. Mais le contenu qu’ils donnent à ces concepts diffère sensiblement de ce qu’il en est dans les conceptions progressistes. En outre les populistes sont nettement opposés à l’universalisme, tandis que cette utopie constitue un élément essentiel des valeurs républicaines.

    C’est donc en toute conscience que les progressistes-humanistes dénient aux populistes tout droit d’occuper une position de pouvoir quelconque, quelle que soit l’étendue de leur faveur dans l’opinion. On retrouve là l’esprit de la célèbre proclamation révolutionnaire : « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ».

    • Les oligarques jouissent d’être détestés 

    Les oligarques progressistes-humanistes savent que les idées qu’ils défendent sont minoritaires et que la majorité des Français souhaiteraient sur les points les plus essentiels – immigration, sécurité, mondialisation – un changement radical de politique. Ils n’envisagent pas pour autant le moins du monde de tenir compte du vœu du peuple et de renoncer à leur pouvoir. Mieux, ils tirent une certaine jouissance de se trouver ainsi en butte à l’opinion majoritaire.

    La première source de jouissance découle de ce qui vient d’être d’évoqué. Les progressistes croient à la supériorité de leur système de valeurs : dès lors ils aiment à se trouver dans le rôle d’une avant-garde à son service. Cette position est par nature celle des révolutionnaires. Ceux de 89 ne représentaient qu’une petite fraction de la société du temps. Mais ils bénéficiaient des Lumières : leur revenait donc naturellement la mission de guider le peuple pour lui permettre d’échapper à l’obscurantisme. C’est avec le même sentiment de constituer une avant-garde que les communistes ont conduit la révolution russe.

    Quant au peuple, l’oligarchie éclairée considère que sa condition socio-économique et son asservissement aux patrons qui le font vivre l’empêchent de raisonner par lui-même de façon autonome : il est dès lors légitime que l’avant-garde progressiste se donne pour mission de faire en quelque sorte son bonheur malgré lui.

    Il est une autre source de jouissance pour les oligarques républicains, secrète, indicible, inavouable, bien réelle pourtant : les progressistes jouissent d’exciter la colère de ceux qu’ils méprisent.

    Ils savent que leurs idées et leurs objectifs ne correspondent pas aux vœux de la majorité. Ils n’hésitent pas à reconnaître que leurs adversaires populistes sont majoritaires dans l’opinion. Ils font pourtant ressortir le fait que tout sera fait pour qu’un « cordon sanitaire républicain » soit dressé devant eux afin de leur interdire l’accès au pouvoir. Les progressistes ajoutent également diverses injures à leurs proclamations républicaines et dénoncent « les idées nauséabondes » de leurs adversaires, incarnations toujours renouvelées de « la bête immonde ». Ils agitent également les menaces judiciaires contre ceux qu’ils accusent d’être « des porteurs de haine ». Les oligarques attisent ainsi la colère de leurs adversaires. Et cette colère les fait jouir.

    Les oligarques sont détestés par le peuple : ils jouissent de cette détestation. Car de leur côté ils nourrissent pour le peuple, ses idées, ses conceptions, ses aspirations, sa culture, ses loisirs, son comportement, un insondable mépris.

    **

    On peut se demander d’ailleurs si l’immigrationnisme n’est pas finalement motivé pour une bonne part par le dédain pour le peuple et la volonté de s’en distinguer. On sait que les chefs et les inspirateurs de l’immigrationnisme ont souvent des liens étroits avec le monde des clubs, des cercles, des réseaux d’influence, lesquels ont pour principe et pour finalité la sélection d’une élite.

    Quel meilleur moyen que l’immigrationnisme pour permettre à l’oligarchie bourgeoise, au pouvoir depuis deux cents ans, de se distinguer radicalement de la foule et de marquer sa distance d’avec ce peuple spontanément xénophobe et vulgaire pour lequel elle n’éprouve que mépris !

    http://www.fdesouche.com/411255-proposition-de-tribune-libre-populistes-contre-progressistes-une-majorite-minoritaire