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lobby - Page 2504

  • Soutien aux Identitaires

    Depuis quelque temps, je suis en panne d'inspiration.

    Un brin de recul repris dans les montagnes, doublé d'un vieux dégoût des paroles inutiles et d'un ras-le-bol de l'inaction forcée dans un système totalitaire soft qui nous tient par les couilles avec la peur, pour les dissidents, de se retrouver clochards après des poursuites pénales iniques qui leur feraient perdre leur boulot, leur toit, voire leur famille.

    Alors que les « divers » peuvent quasiment tout se permettre, ne risquant même pas de perdre leurs allocs quels que soient leurs crimes, nous sommes, nous, pieds et poings liés dans notre honnêteté native, obligés d'assister en fulminant, en bouillonnant de rage contenue, à la grande braderie, au massacre quotidien de notre peuple, de notre pays.

    La haine, oui la haine, ne peut que monter contre les ordures, le plus souvent des compatriotes, qui sont les auteurs et les responsables de cette situation ; une haine qui ne sert à rien mais qui permet de tenir, jusqu'à la délivrance tant espérée, en rêvant stérilement de régler leur compte à ces traîtres, de les éliminer comme ils veulent nous éliminer, car ce sont nos ennemis mortels et ils ne méritent rien de moins.

    Enfin... Les patriotes sont de braves gens, des gens de coeur. Ils ne sont pas cruels et jamais, j'en suis sûr, même quand nous parviendrons à renverser ces oligarchies stupides et autistes (qui se seront probablement écroulées d'elles-mêmes), il n'y aura d'épuration massive. Quelques pendus pour l'exemple suffiront à purger la vindicte populaire.

    Mais pour en revenir à ce blog, que dire que je n'ai pas déjà dit, qui n'ait pas été dit ailleurs ? Ecrire, parler, c'est bien joli, mais même si ça peut aider à ouvrir quelques yeux et déclencher quelques remises en question, ça ne satisfait pas une envie d'action, une envie de concret cadenassée par la dictature.

    A quoi bon parler si le « Système » reste désespérément le même ?

    C'est dans ces sombres ruminations de taulard frustré (les mêmes, à peu près, que celles de bien des camarades connus et inconnus) que j'ai eu vent, avec un frisson d'enthousiasme et d'admiration, de l'acte de résistance de l'année.

    Au vu des réactions crypto-soviétiques déchaînées - par une simple demande de référendum ! - parmi les crapules subventionnées du totalitarisme ambiant, n'importe qui de sensé peut constater que Génération Identitaire a visé juste.

    Aux yeux des commissaires du peuple de la LICRA, du MRAP, de SOS Racisme, de l'UEJF, du PS, de l'UMP, du Front de Gauche, d'EELV et autres représentants autoproclamés de la décence et de la démocratie, quand il s'agit de réclamer qu'on demande enfin son avis au peuple français sur l'immigration et l'islamisation de son pays, une dizaine de tapis de prière mouillés par la pluie deviennent des martyrs objets de viles déprédations ; l'entrée pacifique dans le chantier de construction d'une mosquée non encore consacrée tourne à l'effraction et au sacrilège ; la revendication identitaire est baptisée incitation à la haine raciale ; des peines exemplaires sont exigées contre les fanatiques auteurs de ces véritables crimes contre l'humanité ; auteurs, qui sont réputés vivre il y a treize siècles selon certains arriérés congénitaux alors que, n'est-ce pas, notre submersion ethnique ne peut être que le summum d'une volonté de coexistence pacifique marquant un progrès insurpassable...

    De qui se moque-t-on ?!

    Chaque jour, la violence exercée contre notre peuple se fait plus intense. Chaque jour, nos droits sont un peu plus réduits, un peu plus rognés par une technocratie brutale et aveugle qui va jusqu'à nier notre existence, sans parler de notre identité. Chaque jour, les kapos délinquants (immigrés, pour l'essentiel) de cette technocratie tuent, violent, violentent, volent, squattent et dégradent bâtiments publics et privés, insultent, diffament et que se passe-t-il ? Rien, ou si peu. Ce doivent être les inconvénients normaux d'une intégration à laquelle plus personne, en réalité, ne croit... En réalité, nos stupides et autistes dirigeants cautionnent et entretiennent un communautarisme croissant, dans le but manifeste (mais illusoire) de substituer à un peuple qui pense mal, des immigrés que les connivences de circonstance ne rendront pas plus malléables.

    Tout cela, pour conserver leurs gamelles et leur position dominante.

    Deux poids, deux mesures.

    Les Identitaires ont publiquement démasqué, de manière simple et efficace, un des aspects principaux de la dictature que nous subissons, et dont les bien-pensants, apparatchiks du régime, voudraient faire croire qu'il s'agit d'une démocratie.

    C'est pour cela, et uniquement pour cela, que les salopards associatifs subventionnés, les médias du capital et les politiciens véreux hurlent à la curée soi-disant légaliste contre la dissidence soi-disant d'extrême-drouâte. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté, air connu de tous les totalitarismes.

    Il faut donc poursuivre dans cette voie et continuer de démasquer, pour un peuple massivement convaincu du caractère excessif de l'immigration, la forfaiture de ses dirigeants. L'écho international de cette première action (Washington Post, El Mundo...) est par ailleurs encourageant, même s'il est bien sûr conformiste.

    Les Identitaires appellent à la résistance. C'est bien le mot.
    Boreas http://verslarevolution.hautetfort.com/

  • Cela porte un nom: ploutocratie

    L’interventionnisme sert à enrichir les riches et appauvrir les pauvres; le non-interventionnisme sert à enrichir les riches et appauvrir les pauvres.

    Face à l’interventionnisme sans précédent des Etats pour sauver un secteur financier en échec depuis 2008, d’aucuns ont cédé à la tentation facile d’une critique libérale qui a identifié son unique coupable: l’Etat. Ainsi, l’étatisme serait le responsable de tous les maux actuels. Mais ces penseurs, hors de la réalité, ne voient que la partie du problème qui les arrange. Car la critique libérale de l’interventionnisme échoue totalement à expliquer le non-interventionnisme obstiné par lequel, l’autre moitié du temps, ce même Etat faillit entièrement dans la régulation et l’imposition de sanctions un tant soi peu opérantes contre les abus du système financier.

    J’ai écrit ici en août dernier que le capitalisme de marché n’a jamais existé, car il n’existe qu’à temps partiel: uniquement quand ses promoteurs, l’élite de la finance, en retirent d’énormes profits. Et qu’il cesse d’exister quand ces derniers en retirent des pertes. Le capitalisme libéral s’avère donc aussi utopique que le communisme sous l’URSS.

    Un «libre marché» subventionné

    Aux Etats-Unis, lorsque la période est à l’euphorie boursière, le système se fait ultra-libéral et dérégulateur pour permettre aux acteurs des marchés de maximiser leurs gains, libres de toute contrainte réglementaire. L’Etat et les autorités de surveillance démissionnent, les standards de l’éthique s’effondrent, comme ce fut le cas aux Etats-Unis avant 2000 (crise des valeurs technologiques), avant 2002 (scandales comptables) et avant 2008 (crise des subprimes). Aux Etats-Unis, quelque 250 lois et réglementations fédérales et étatiques favorisant la protection de l’épargne ont ainsi été démantelées depuis les années 1980 à la demande des banques, ouvrant l’ère du crédit prédateur qui a mené à la crise des subprimes.

    Mais lorsque la période est au krach boursier, la finance sollicite l’interventionnisme maximal de l’Etat et des banques centrales, sommés de subventionner les chantres du non-interventionnisme. Le système se fait étatiste au plus haut degré pour protéger les acteurs du «libre marché» de toute perte ou sanction, alors qu’ils ont échoué.

    Ainsi, quand l’Etat intervient, c’est pour enrichir les riches, et quand il s’abstient d’intervenir, c’est aussi pour enrichir les riches.

    Le système s’autorise à être ultra libéral à la hausse et hyper interventionniste à la baisse, opérant dans les deux cas une redistribution dans un seul sens: de la base vers le haut. Il ne s’agit donc pas d’être pour ou contre l’interventionnisme étatique, mais contre le mélange prédateur des deux, savamment organisé pour n’agir que dans l’intérêt du secteur financier. Un interventionnisme qui agirait pour sauver à la fois les banques et les plus démunis de la société serait plus défendable que le présent système. Un non-interventionnisme qui laisserait les banques faillir, et priverait aussi de protection les moins favorisés, serait plus défendable que le présent système.

    Mais le système actuel, où l’élite gagne à tous les coups, porte un nom. Et ce n’est pas l’étatisme. C’est la ploutocratie (gouvernement par la classe des riches). Les Etats-Unis, modèle dominant de notre ère, ne sont pas une démocratie, mais une ploutocratie.

    Nous vivons en ploutocratie. Francis Fukuyama, auteur de La fin de l’histoire, a récemment écrit plusieurs essais sur la ploutocratie américaine. D’après le magazine The American Interest, les Etats-Unis, qui étaient une ploutocratie industrielle en 1890-1920, sont devenus une ploutocratie financière dès les années 1990. L’élite de la finance, lobby désormais plus puissant que celui de la défense, sponsorise aujourd’hui l’Etat afin qu’il serve ses intérêts. C’est ainsi qu’aucun dirigeant financier n’a eu à répondre des abus sans précédent de la spéculation sur les subprimes, alors que 50 millions d’Américains sont à la soupe populaire. Les amendes payées par Wall Street représentent moins de 5% des profits engrangés durant la bulle. Et des scandales outranciers comme les manipulations du taux LIBOR resteront probablement impunis. A chaque euphorie, le non-interventionnisme de l’Etat aboutit à surenrichir les élites financières (25 gérants de hedge funds ont gagné, sur la seule année 2006, autant que le PIB de l’Islande), et à chaque crise l’interventionnisme appauvrit les pauvres: entre 1970 et 2008, le revenu de 0,1% des plus riches a progressé de 385%, tandis que le revenu de 90% de la population n’a pas bougé.

    L’impunité fait partie de la ploutocratie,  tout comme le non-interventionnisme, dans la mesure où c’est un non-interventionnisme acheté.

    BILAN  par Myret Zaki http://fortune.fdesouche.com

  • Le monopole du bitume – par Philippe Randa

    S’il y en a un qui a retenu la leçon, c’est bien Jean-François Copé, actuel secrétaire général de l’UMP et candidat à la présidence de ce parti. Quelle leçon ? Celle qu’a érigé en modèle de conquête élyséenne Nicolas Sarkozy, le premier président de ce parti, justement.
    À défaut d’avoir brillé durant son quinquennat à la tête de notre pays, celui-ci était passé maître dans l’art de la communication, soit, pour parler comme les « djeuns » –et comme les moins « djeuns » d’ailleurs – de la manière de « faire du buzz ». Et pas seulement sur Internet.
    La déclaration-menace de JFC de faire descendre dans la rue « les Françaises et les Français qui s’indignent et qui s’inquiètent pour l’avenir de notre pays et des enfants de France » a fait mouche : toute la gauche s’est immédiatement étranglée d’indignation… et son rival François Fillon en est resté muet de stupéfaction ! 
    La droite dans la rue ! En voilà une idée ! Une idée saugrenue pour certains, jugée peu convenable par les plus bourgeois dans les rangs UMP… et carrément odieuse par la gauche qui voit là un véritable hold-up sur ses traditions.
    Car pour la gauche et ses ténors, elle seule est habilitée à occuper les rues pour brailler… Voilà maintenant plus de six décennies qu’elle s’est approprié le monopole du bitume et c’est au moment où elle contrôle la totalité des institutions politiques, qu’elle a réalisé le Grand Chelem des victoires électorales, qu’un malappris lui dispute son terrain de revendications habituels.
    Ceux qui ont quelques connaissances historiques savent qu’avant la dernière guerre mondiale, la rue était loin d’appartenir à la gauche… De l’Action française aux Croix-de-Feu, puis au Parti social français du colonel de La Roque, en passant par de multiples autres formations plus ou moins importantes, mais plus nationales que socialistes, c’était à celui qui tiendrait le pavé le plus haut… Et le 6 février 1934, il s’en est fallu d’un pont que les députés faillis soient « pendus à la lanterne »… D’un pont et d’un chef !
    Mais ce n’est sans doute pas à cette époque-là que songe Jean-François Copé. Ses connaissances historiques de la France ne vont pas s’y loin. Lui se contente de songer au défilé de 1984 contre le projet de loi Savary, à Versailles, où un million de personnes avaient manifesté pour la  défense de l’école libre. Le projet de loi visant à la création d'un grand service public de l'éducation, projeté par Alain Savary, alors ministre de l'Éducation nationale, fut alors retiré par François Mitterrand. La rue avait fait reculer le Pouvoir. 30 ans après, la gauche en fait encore des cauchemars.
    On imagine donc la terreur des caciques à la rose sous le nez desquels le responsable de l’UMP agite le spectre de manifestations possibles pour contrecarrer les projets de lois accordant le droit de vote aux immigrés ou le mariage des couples homosexuels et leurs droits à l’adoption d’enfants.
    Il est facile de brandir des sondages affirmant qu’une majorité de plus en plus grande de Français est favorable à ces deux mesures… Mais sans doute serait-il plus difficile d’ignorer des centaines de milliers de Françaises et de Français qui battraient le pavé pour affirmer leur opposition à de tels obsessions spécifiques d’une France d’en haut sortie de l’ENA ou des rangs trotskystes…
    Imaginons une manifestation contre le droit de vote des immigrés au premier rang de laquelle défileraient les ex-salariés d’Hermès-Métal, de Carrefour, de Viveo, de PSA, de Cofinoga, de la sidérurgie lorraine, etc., etc.
    Et une autre contre le mariage et l’adoption accordés aux couples homosexuels dans laquelle se côtoieraient catholiques, musulmans et juifs, tous unis, pour un jour et une cause, tous choqués pareillement en leur âme et conscience face à une réforme qui bouleversera la structure familiale, fera disparaître les notions de père et mère du Code civil et engagera l’avenir de milliers d’enfants…
    En mai 68, c’était sous les pavés, la plage… et désormais, sur le bitume, si c’était le peuple ? Chiche ! http://www.francepresseinfos.com/

    Philippe Randa est écrivain, chroniqueur politique et éditeur (www.francephi.com).

  • « L'Europe ne sera sauvée que par une remise en cause du dogme libre-échangiste »

    Jean-Luc Gréau n'est pas vraiment un agité altermondialiste. Cadre au CNPF, puis au MEDEF pendant trente-cinq ans, c'est un économiste iconoclaste qui nourrit sa réflexion aux meilleures sources : Smith, Schumpeter et Keynes. À la différence de bon nombre de ses pairs, il a vu venir la crise, comme il la voit aujourd'hui se poursuivre. Un économiste avisé. L'espèce est rare.

    Le Choc du mois : Quelles sont selon vous les nouveautés radicales qui caractérisent la globalisation économique mise en place dans les années 1980-1990, et dont vous dites qu'elles ont changé la nature même du libéralisme économique ?
    Jean-Luc   Gréau : Nous percevons maintenant avec netteté les deux orientations cruciales qui ont ouvert la voie à la transformation économique et financière de ces trente dernières années. Une première orientation est donnée par la subordination de l'entreprise aux volontés expresses de ces actionnaires puissants que sont les fonds de placement. La personne morale « entreprise » a été instrumentalisée et abaissée au rang de machine à faire du profit (money maker). Le phénomène est manifeste pour les sociétés cotées qui ne sont pas protégées par un capital familial ou par des actionnaires de référence, mais il affecte aussi beaucoup de sociétés non cotées, contrôlées par des fonds dits de « private equity » qui ont les mêmes exigences que les actionnaires boursiers.
    Une deuxième orientation est représentée par le libre-échange mondial qui concerne surtout l'Europe, espace le plus ouvert au monde, et à un moindre degré, les Etats-Unis. Cette ouverture des marchés des pays riches revêt une importance cruciale du fait que, contrairement au double postulat de suprématie technique et managériale des Occidentaux d'une part, et de spécialisation internationale du travail d'autre part, les pays émergents ont démontré leur capacité à rattraper nos économies et à s'emparer de parts de marché croissantes, y compris dans les secteurs à fort contenu technologique. Sait-on que les États-Unis subissent, depuis 2003, un déficit croissant de leurs échanges dans ces secteurs ?
    La grande transformation s'est produite quand ces deux orientations ont conjugué leurs effets pour entraîner les économies développées dans une spirale de déflation rampante des salaires qui a été longtemps masquée par l'endettement des particuliers. C'est cela que signifie au premier chef la crise des marchés du crédit déclenchée en 2007 : l'incapacité pour de nombreux ménages occidentaux de rembourser une dette disproportionnée.

    Estimez-vous que nous allons vers une sortie de crise comme le prétendent les chefs d’État du G20 ?
    Non, la crise du crédit privé n'est pas résorbée, en dépit de ce qu'affirme la communication tendancieuse de la corporation bancaire: elle couve discrètement dans les comptes de nombreux organismes. Aujourd'hui, nous devons faire face de surcroît à une montée des périls sur la dette publique de la plupart des pays occidentaux, pour ne pas dire tous. L'affaissement des recettes fiscales, le subventionne-ment des banques en faillite et les mesures de relance ont sapé les fondements de l'équilibre des comptes publics. Pour conjurer les nouveaux périls, il faudrait que se manifeste une providentielle reprise économique forte et durable redonnant aux Etats les moyens de faire face à leurs obligations financières. Mais les orientations qui ont conduit au séisme sont toujours à l'œuvre et l'on peut craindre au contraire leur renforcement.

    Comment interprétez-vous la crise suscitée par l'explosion de la dette publique grecque ?
    La faillite virtuelle de la Grèce, qui devrait précéder de peu celle d'autres pays européens, nous enseigne deux choses. La première est que le choix d'une monnaie unique impliquait le choix corrélatif d'une union douanière. Or, nous avons fait, immédiatement après Maastricht, le choix inverse de l'expérience, en forme d'aventure, du libre-échange mondial et de la localisation opportuniste d'activités et d'emplois dans les sites les moins chers. Ce choix a fragilisé par étapes les économies les moins compétitives, de la périphérie européenne, mais aussi des économies dignes de considération comme la française et l'italienne. Il a en outre conduit l'Allemagne, puissance centrale, à réduire ses coûts du travail, pour se maintenir à flot grâce à un courant d'exportation croissant, mais au prix d'une consommation chronique-ment en berne, qui pèse sur les exportations des partenaires européens vers le marché allemand. L'Europe, s'il n'est pas trop tard, ne sera sauvée que par une remise en cause du dogme libre-échangiste.
    La deuxième est probablement que la monnaie unique a joué, à l'inverse de ce qu'imaginaient ses concepteurs, un rôle d'inhibiteur des faiblesses et des déséquilibres. Avant la crise, tous les pays de la zone euro bénéficiaient de conditions d'emprunt favorables. Les écarts de taux entre l'Allemagne et les pays aujourd'hui directement menacés étaient tout à fait négligeables. C'était là la grande réussite apparente de l'euro. Mais ce faisant, et avec l'apport complémentaire des fonds dits de cohésion structurels, les pays membres de la zone euro n'ont, en dehors de l'Allemagne et des Pays-Bas, pas pensé leur modèle économique. Des déficits extérieurs structurels sont apparus partout où l'on n'avait pas les moyens de relever le double défi du libre-échange et de la monnaie forte. Ces déficits structurels n'ont aucune chance de se résorber, sauf dans deux hypothèses : la sortie de l'euro par les pays concernés ou l'entrée en violente dépression de la demande interne. On conviendra que chacune de ces hypothèses renferme la probabilité de la fin de l'Europe, telle que nous l'avons vu vivre depuis les commencements du projet.

    Le dollar pourra-t-il rester selon vous l'étalon monétaire universel dans les années qui viennent ?
    Il existe un malentendu ancien et majeur au sujet du rôle international du dollar. La devise américaine a cessé de constituer, une fois pour toutes, un étalon pour les autres monnaies, à partir de son flottement décidé au printemps 1973. Depuis lors, il fluctue, comme la plupart des autres monnaies importantes, en suivant de fortes variations dans le temps. Or, une monnaie étalon joue par définition le rôle d'un môle d'amarrage pour les autres monnaies. Au surplus, le rôle du dollar en tant que monnaie étalon ne figure plus dans aucun texte en vigueur. Il demeure prédominant en tant que moyen international de facturation et de règlement des transactions commerciales et financières. Cette prédominance découle de la puissance intrinsèque de l'économie américaine, mais aussi de la facilité d'acheter des biens internationaux comme les matières premières avec une seule monnaie. De surcroît, les partenaires asiatiques des États-Unis s'en sont toujours accommodés dans la mesure où ils étaient d'un côté importateurs de matières premières, et, d'un autre côté, exportateurs vers les États-Unis. L’entrée en scène de l'euro n'a pas modifié cet état de choses, sinon à la marge. Les Airbus sont toujours facturés en dollars, comme les Boeing.
    On peut penser cependant que la situation pourrait évoluer du fait du déclin relatif de l'emprise économique et financière des États-Unis. La puissance américaine a trouvé un interlocuteur en la personne de la nouvelle puissance chinoise. C'est entre ces deux pays qu'a commencé, semble-t-il, le régime de partage de la domination, ce qui crée une situation dangereuse pour les autres parties du commerce mondial, mais aussi à terme, pour les États-Unis eux-mêmes, qui ne peuvent escompter autre chose qu'une poursuite de leur déclin relatif. La Chine deviendra maîtresse du jeu, sauf si les Occidentaux font obstacle à son impérialisme économique ou si ce pays devait connaître à son tour une crise due à la surchauffe qui se manifeste depuis quelques mois.

    D'après vous, la crise économique que doit affronter le monde depuis trois ans a-t-elle ébranlé la solidité des dogmes libre-échangistes ?
    Hélas, à l'instant présent, les dogmes, les tabous et les interdits qui définissent l'expérience néo-libérale restent en place. On se réjouit officiellement de ce que le libre-échange ait survécu malgré la gravité de la crise dont il constitue pourtant une cause majeure. On exhorte maintenant les pays sinistrés ou en difficulté à de nouveaux sacrifices sans prendre en considération le risque de retour en force de la crise de la demande et de rechute consécutive de l'ensemble des marchés financiers. L'aveuglement persiste et s'aggrave, en dehors de petits cercles de personnes placées en prise directe avec les entreprises ou les territoires sinistrés. Une chape de plomb s'est à nouveau refermée sur les consciences sincèrement ouvertes au débat. Mais le déni de réalité ne pourra se prolonger longtemps. Patience !
    Propos recueillis par Pierre-Paul Bartoli LECHOCDUMOIS mai 2010
    À lire : Jean-Luc Gréau, La Trahison des économistes, « Le Débat », Gallimard, 250 p., 15,50 €

  • Drôle de fin d’année

    La publication des derniers chiffres du chômage doivent être une source d’inquiétude tandis que le nombre de Français qui s’expatrient augmente à une cadence impressionnante. Pour le chômage en France, c’est le dix-huitième mois consécutif de progression !

    Hasard du calendrier, c’est ce même jour que le syndicaliste François Chérèque doit quitter la direction de la CFDT, qu’il dirige depuis dix ans.

    Sale ambiance… Même l’OCDE est de la partie avec de sombres prévisions économiques pour la France et l’assurance que la courbe du chômage va poursuivre sa progression pour se stabiliser à 11,25 % à la fin de 2013. C’est loin… mais il faut bien donner de l’espoir. Nous sommes encore dans une projection optimiste ! L’OCDE met en cause non seulement la très faible croissance, mais surtout la faible marge bénéficiaire des entreprises et le niveau élevé de leur endettement. L’OCDE vise une expansion de + 0,3 % en 2013 avant une reprise à + 1,3 % en 2014, alors que le gouvernement n’en démord pas et vise une croissance de + 0,8 % l’an prochain.

    Dépassant le cadre de la France dans ses projections, l’OCDE prévient que l’économie pourrait replonger dans la récession si les projections concernant la zone euro ne sont pas au rendez-vous. Malheureusement, l’OCDE n’a pas de solution : il est conseillé à la BCE de baisser encore ses taux, de donner un message fort au Marché comme quoi les banquiers centraux poursuivront une politique très accommodante pour de nombreux mois. L’institution assure que l’inflation va décliner encore. Pour les Etats-Unis, ce sont là aussi les même « solutions » recommandées: une politique encore plus agressive d’assouplissement quantitatif de la Fed.

    Bref, ils n’ont AUCUNE SOLUTION autre que celle souhaitée par des intérêts financiers supérieurs cherchant à réaliser la perestroïka de notre modèle de société..

    Dans le même temps, les sectes de l’Apocalypse font de plus en plus d’adeptes. On sait à ce jour que l’affaire Nibiru est un montage. Reste à savoir qui se trouve derrière et qui a intérêt à rendre crédible une grande catastrophe fin décembre 2012. Est-ce simplement, comme le dit Eric Taladoire, professeur d’archéologie précolombienne à la Sorbonne, une instrumentalisation à des fins mercantiles ? On le saura bientôt.

    Plus généralement en Europe, les reportages mettent en avant le problème de la crise qui touche l’Allemagne et où le fossé entre riches et pauvres s’accentue. En attendant, si le gouvernement français estime nécessaire de serrer la ceinture de ses contribuables, on va encore trouver quelques centaines de millions, on parle même de 1 milliard d’euros pour la banque DEXIA

    http://liesidotorg.wordpress.com/

  • L’UMP, l’huître et les plaideurs – par Yves-Marie Laulan

    Le bon Lafontaine l’avait déjà écrit bien avant nous.
    Un jour deux Pèlerins sur le sable rencontrent 
    Une Huître que le flot y venait d'apporter : 
    Ils l'avalent des yeux, du doigt ils se la montrent ; 
    À l'égard de la dent il fallut contester.
    L’huître, objet d’une convoitise acharnée, c’est évidemment  la présidence de l’UMP où les deux protagonistes voient, peut-être à tort d’ailleurs, l’antichambre de l’élection présidentielle. 
     Les plaideurs, chacun a reconnu les deux François, François Copé et François Fillon. On pourrait d’ailleurs appeler cet épisode charmant « la  guerre des deux François ».
    Quand à Georges Dandin, mon Dieu,  comment ne pas le distinguer  sous les traits  d’Alain Juppé, né malin, rusé, madré. Il espère  bien, en fin de compte, empocher, tout ou tard la mise, grâce à une affaire qui le place enfin, le destin est miséricordieux, après tant d’avanies, en position d’arbitre, de vieux Sage, de Gourou même au sein de l’UMP. 
    Pendant tout ce bel incident, 
    Perrin Dandin arrive : ils le prennent pour juge. 
    Perrin fort gravement ouvre l'Huître, et la gruge.
    Il est loin le personnage d’il y a 15 ans, Monsieur « droit dans ses bottes », maigre et sec portant beau. Nourri  au bon vin de Bordeaux, sa taille s’est épaissie, son visage empâté. Il ressemble enfin, et pour notre  plus grand bonheur, à un radical socialiste  bien rassurant, natif de notre bonne vieille région d’Aquitaine (foie gras, magret de canard, et armagnac).
    À ceci  près qu’il a courageusement refusé de se présenter aux élections législatives, pour mieux préserver ses chances aux municipales, sans doute parce que les sondages ne le donnaient pas gagnant. Ce courage politique le désigne tout naturellement pour conduire l’UMP, enfin rassemblée sous sa houlette,  à la victoire en 2017. 
    Reste nos deux gaillards qui risquent fort de faire les frais de cette aventure et de rester piteusement sur le carreau.
    Ce repas fait, il dit d'un ton de Président : 
    Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille 
    Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille. 
    Vous voyez: tout y est.
    Entre les deux plaideurs, mon cœur balance.  Entre Copé, teigneux, accrocheur et parfois arrogant et Fillon, doux, gentil, avenant, comment choisir ?
    En fait, il n’y a pas la moindre  divergence politique entre ces deux personnages. Simplement un conflit entre deux ambitions et deux tempéraments. Mais voilà. Faut-il, pour mener un jour l’UMP à la bataille,  un guerrier, un combattant,  parfois insupportable, mais n’hésitant jamais à prendre des coups, et à en donner ? 
    Ou faut-il préférer une personnalité  bien sympathique, mais un peu molle,  une sorte d’édredon politique en  quelque sorte, bien décidée en tous cas  à ne prendre aucun risque politique. On dit même qu’il aurait décidé de ne pas se présenter à la Mairie de Paris » de peur de se faire battre. Du Juppé tout cru ! Après tout, il a été pendant  5 ans le Sancho Pansa de Nicolas Sarkozy et avalé un nombre incalculable de couleuvres. Il  aurait quand même pu en avaler une de plus de bonne grâce.
    Ce qui surprend un peu est sa réaction un peu rageuse, capricieuse, quasi féminine  pourrait-on dire, à son échec aux primaires. Une fois il veut rafler la présidence ; le coup d’après, il n’en veut plus, mais à condition que son rival ne s’en empare pas. Un comportement de   « mauvais  perdant » qui augure mal de ce de ce qu’il  pourrait faire à la tête  d’un grand parti.
    Quand un grand quotidien du  soir s’attriste, la larme à l’œil, de voir l’UMP se déchirer à belle dents, il faut y voir, bien au contraire, une manifestation de la belle santé rageuse d’un grand parti qui ne veut pas mourir encore. Après tout, à quoi nous a conduit l’unanimité servile bien rangée derrière Nicolas Sarkozy ? À l’échec. De cette furieuse empoignade sortiront, peut-être, les germes d’une belle victoire de la droite dans 5 ans.

    Quant aux « cicatrices » dont on parle tant, dans quelque mois, une année au plus, on n’y pensera plus. « Une nuit de Paris aura effacé tout cela ». C’est ça la politique.

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Les conséquences de la loi Taubira, par Bernard Lugan

     L’on croyait avoir tout vu à propos de la repentance ! Or, au moment où, à Gorée, François Hollande se couvrait la tête de cendres (voir mon communiqué du 12 octobre), le cabinet du Premier ministre français reconnaissait qu’il avait été demandé à un « collectif » d’associations de « faire des propositions sur ce qui peut être fait en termes de réparations ». Rien de moins ! Français, à vos portefeuilles…

    Peut-être pourrait-on suggérer à Monsieur le Premier ministre de mettre particulièrement à contribution les habitants de sa bonne ville de Nantes, elle qui fut une capitale de la Traite et dont les électeurs apportent régulièrement leurs suffrages au parti socialiste…

    La question des réparations est régulièrement posée depuis que, sous un Président de « droite » et un Premier ministre de gauche, les députés votèrent à l’unanimité et en première lecture, la loi dite « Taubira », loi qui fut définitivement adoptée le 10 mai 2001.

    Jacques Chirac décida ensuite que ce même 10 mai, serait désormais célébrée la « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions ». Cette décision plus qu’insolite rompait avec une sage pratique voulant, sauf exception, que des dates du passé soient toujours choisies pour célébrer les évènements historiques. Or, avec le 10 mai, ce fut une date du présent qui allait permettre de commémorer des évènements du passé.

    Pourquoi ne pas avoir choisi le 27 avril, date anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France (27 avril 1848) pour célébrer cette « Journée des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » ? L’air du temps y fut naturellement pour quelque chose…

    Il est d’ailleurs proprement stupéfiant de devoir constater que, littéralement couchés devant le politiquement correct, tous les députés de « droite », je dis bien TOUS, votèrent cette loi qui ne dénonce pourtant qu’une seule Traite esclavagiste, celle qui fut pratiquée par les seuls Européens, loi qui passe sous silence le rôle des royaumes esclavagistes africains et la traite arabo-musulmane. L’ethno-masochisme de nos « élites » semble sans limites !

    Quelques années plus tard, Christiane Taubira a osé déclarer qu’il ne fallait pas évoquer la traite négrière arabo-musulmane afin que les « jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express du 4 mai 2006) !

    L’énormité de la demande concernant les réparations est telle que le gouvernement va nécessairement devoir clarifier sa position. Il est même condamné à le faire devant l’impopularité et l’incongruité d’une telle démarche. Mais, harcelé par les groupes de pression qui constituent son noyau électoral, il va devoir donner des compensations « morales » aux « associations » concernées. Nous pouvons donc nous attendre à une nouvelle rafale de mesures de repentance.

    Voilà comment l’histoire est violée et comment le totalitarisme liberticide se met en place. Lentement, insidieusement, mais sûrement.

    Bernard Lugan 14/10/12 via http://www.reseau-identites.org/

  • Grandes manœuvres autour de Gaza

    L’art de la guerre

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    Après le « cessez le feu » annoncé au Caire par Hillary Clinton, un jeune homme d’une vingtaine d’années, de Gaza, Anwar Qudaidh, était allé faire la fête dans la « zone tampon », la bande large de 300 mètres en territoire palestinien, où autrefois sa famille cultivait la terre. Mais quand il s’est approché de la barrière de barbelés, un soldat israélien lui a tiré dessus en le visant à la bouche. Première victime du « cessez le feu », qui s’ajoute aux 170 tués, dont un tiers de femmes et enfants, et aux plus de mille blessés par les bombardements, qui ont provoqué 300 millions de dollars de dommages. Pour que le « cessez le feu » puisse durer « les attaques de roquettes contre Israël doivent cesser », souligne la Clinton, attribuant aux Palestiniens la responsabilité de la crise.

    Le plan de Washington était clair dès le départ : permettre qu’Israël donnât « une leçon » aux Palestiniens et se servît de l’opération guerrière comme test pour une guerre régionale, en évitant cependant que l’opération ne s’élargît et ne se prolongeât. Ceci aurait interféré avec la stratégie Usa/Otan qui concentre ses forces sur deux objectifs : Syrie et Iran. C’est dans ce cadre qu’entre le nouveau partenariat avec l’Egypte, qui selon la Clinton est en train de réassumer « le rôle de pierre angulaire de stabilité et de paix régionale qu’elle a longtemps joué », donc même pendant les trente années du régime de Moubarak. Le président Morsi, loué par Clinton pour son « leadership personnel » dans l’établissement de l’accord, en a tiré avantage pour concentrer le pouvoir dans ses propres mains. En compensation Washington lui demande un contrôle plus serré de la frontière avec Gaza, de manière à renforcer l’embargo. Mais l’objectif du partenariat va bien au-delà : il vise à intégrer l’Egypte, dépendante des aides militaires étasuniennes et des prêts du FMI et des monarchies du Golfe, dans l’arc d’alliances construit par Washington en fonction de sa stratégie au Moyen-Orient et Afrique du Nord. Significatif, dans ce cadre, est le rôle du Qatar : après une visite secrète en Israël (documentée cependant par une vidéo), l’émir Cheick Hamad bin Khalifa Al-Thani est allé à Gaza promettre de l’aide puis a rencontré le président Morsi au Caire, en lui remettant 10 millions de dollars pour soigner les Palestiniens blessés par les bombes israéliennes. Il se présente ainsi comme soutien de la cause palestinienne et arabe, alors que ce qu’il soutient est en réalité la stratégie USA/Otan, comme il l’a fait en envoyant des forces spéciales et des armes en Libye en 2011 et aujourd’hui en Syrie.

    Une autre politique à deux faces est celle du premier ministre turc Erdogan qui, tandis qu’il condamne Israël et annonce une prochaine visite de solidarité à Gaza, collabore de fait avec Israël dans l’encerclement et la désagrégation de la Syrie et, en demandant l’installation de missiles Patriot dans la zone de frontière, permet à l’Otan d’imposer une no-fly zone sur la Syrie. Même teneur pour la politique du gouvernement italien qui, tout en renforçant les liens militaires avec Israël en permettant à ses chasseurs bombardiers de s’entraîner en Sardaigne, promet des aides aux entreprises palestiniennes d’artisanat.

    Ainsi, tandis que les navires de guerre israéliens, appuyés par ceux de l’OTAN (italiens compris), bloquent les riches gisements palestiniens de gaz naturel dans les eaux territoriales de Gaza, les Palestiniens pourront vivre en taillant des objets en bois. Comme, aux Etats-Unis, les habitants des « réserves indiennes ».

    Manlio Dinucci http://www.mondialisation.ca

    Edition de mardi 27 novembre 2012 de il manifesto

    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio 

    Pour ceux qui peuvent regarder (photo très dure)

    http://twitter.com/IsmaeilFadel/status/271946830353420289/photo/1,

    Anwar Qudaih, 20 ans, assassiné à la frontière de la Bande de Gaza le 23 novembre 2012, par un soldat israélien qui appliquait le « cessez le feu » du 21 novembre à 19h. Grande discrétion de nos media sur cet assassinat de sang froid. NdT. 

    Manlio Dinucci est géographe et journaliste.

  • Bienvenue dans la « zone libérée » d’Alep par Thierry Meyssan

    Grâce au soutien logistique de la France, les nouvelles autorités de la « zone libérée » d’Alep sont en train d’installer une dictature religieuse inspirée du modèle saoudien. La réalité est bien éloignée des discours lénifiants des présidents Sarkozy et Hollande sur la défense de la liberté et la promotion de la démocratie.

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    Bureaux du « Comité pour ordonner le Bien et  prohiber les actes impies » à Alep.

    Le gouvernement français assure être en contact permanent avec les représentants des « zones libérées » en Syrie et leur fournir une aide logistique. Il déclare également œuvrer à ce que la révolution ne soit pas détournée par des islamistes.

    Cependant, la Coalition nationale, qui avait été saluée comme représentant à la fois l’opposition de l’extérieur et celle de l’intérieur, a été récusée par le Comité révolutionnaire d’Alep qui a instauré un gouvernement islamique dans la « zone libérée » [1].

    Le gouvernement français n’a pas clarifié sa position. Il n’a pas indiqué avoir suspendu son aide logistique (à la fois humanitaire et militaire « non létale ») à la « zone libérée » d’Alep, bien que celle-ci soit clairement aux mains des islamistes et qu’ils aient dénoncé la démocratie comme « un complot de l’Occident ». On se souvient que la France avait soutenu l’Émirat islamique de Baba Amr et que François Hollande a reçu en grande pompe plusieurs de ses dirigeants en fuite, le 6 juillet 2012 à Paris.

    Il est difficile de se faire une idée précise de ce qui se passe à Alep, où trois quartiers de la banlieue (pas de la ville elle-même) sont désormais sous contrôle de groupes armés. Contrairement à Baba Amr (Homs), dont la population s’était enfuie lorsque un Émirat islamique y avait été proclamé, une partie des habitants serait restée sur place et soutiendrait les nouvelles autorités. Le tri semble d’abord s’être opéré selon des critères ethniques, la population choisissant de rester étant principalement turkmène. Puis, les hérétiques (sunnites soufis, chiites, y compris les druzes, alaouites et ismaélites) et les infidèles (chrétiens) ont été expulsés et leurs biens confisqués.

    Les troupes gouvernementales n’osent pas donner l’assaut de peur de provoquer un bain de sang et de nouvelles destructions. En une semaine, une nouvelle vie a commencé à s’organiser.

    Quoi qu’il en soit, les autorités « révolutionnaires » viennent de créer un Comité pour ordonner le Bien et prohiber les actes impies et, le 22 novembre, de publier leur premier acte législatif, dont nous donnons ici la traduction exhaustive :

    « Au nom de Dieu clément et miséricordieux,
    Les troubles qui secouent notre nation islamique ne doivent pas surprendre. Elle fait face aux dilemmes et aux épreuves qui l’entourent. Chaque nuit est plus sombre que la précédente. Les temps sont critiques. Le moment est difficile.
    Nous voyons certains de nos frères se dirigeant aveuglément dans les ténèbres. On dirait qu’ils se pressent vers leur malheur, tombant aux genoux de l’Occident sans réfléchir, courant vers le vide, pensant que le mode de vie des infidèles est le sommet de la culture, leurs mœurs la base du développement, et leurs idées la source de lumière, sans la moindre étude, ni quête.
    La charia et les faits montrent que ce point de vue est illégitime et impur. Des Fatwas ont été délivrées en ce sens par les plus grands cheikhs de notre nation : leurs saintetés Abd al-Aziz ibn Abd Allah ibn Baaz [2], Abdul-Azeez ibn Abdullaah Aal ash-Shaikh [3], Muhammad ibn al Uthaymeen [4], Abdullah Ibn Jibreen, [5], Saleh al Fawzan [6], Bakr abu Zayd [7], Abdullah bin Ghailan et bien d’autres.
    Par exemple, combien de femmes vertueuses ont été déshonnorées ? Et combien de jeunes filles libérées [par l’islam] ont été offensées dans leur dignité lors d’accidents de la route ? L’un marchandant pour son honneur, l’autre prenant avantage de sa faiblesse, le troisième jouant avec ses émotions… surtout lorsqu’il sait que la pauvre fille est embarrassée par la situation et ne veut pas que son mari ou son tuteur en soit informé.
    C’est pourquoi le Conseil militaire et le Conseil civil provisoire d’Alep ont donné ces explications aux habitants d’Alep et ont décidé qu’il est interdit aux femmes de conduire. Toute personne contrevenant sera punie jusqu’à ce qu’elle renonce, au besoin par l’usage de la force. Le
    Comité pour ordonner le Bien et prohiber les actes impies est chargé de l’application de la présente. »

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    On constate que la décision est exclusivement motivée par des références aux interprètes saoudiens du Coran.

    Bien que le 24 novembre soit en France la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, la ministre française des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, n’a pas commenté cette grande avancée « révolutionnaire ».

    Par ailleurs, le Comité pour ordonner le Bien et prohiber les actes impies a mis en place une police chargée d’appeler les habitants d’Alep à la prière et de punir ceux qui ne s’y rendent pas.

    Dans la vidéo ci-dessous, on voit un de ces policiers rappelant aux habitants leurs devoirs de bons musulmans.

    Thierry Meyssan  http://www.voltairenet.org

    [1] « Les groupes armés d’Alep s’engagent pour un État islamique », Réseau Voltaire, 20 novembre 2012.

    [2] Abd al-Aziz ibn Abd Allah ibn Baaz (1910-1999), ancien grand mufti d’Arabie saoudite. C’est lui qui édicta la fatwa interdisant aux femmes de conduire en Arabie saoudite. C’est également lui qui autorisa le déploiement de troupes infidèles dans la péninsule arabique lors de Tempête du désert. Il est par ailleurs célèbre pour avoir professé que le soleil tourne autour de la terre et non l’inverse. Cependant, il changea d’avis lorsque le prince Sultan ben Salman acheta une place dans le vol de la navette spatiale Discovery (au passage, je ne résiste pas au plaisir de vous rappeler que le prince Sultan s’est plaint qu’il n’était pas possible en vol de se positionner durablement en direction de La Mecque).

    [3] Abdul-Azeez ibn Abdullaah Aal ash-Shaikh est l’actuel grand mufti d’Arabie saoudite. C’est lui qui ordonna la destruction du Dôme vert (la sépulture du prophète Mahommet) ainsi que de toutes les anciennes églises d’Arabie, au motif que ces monuments sont l’objet de cultes idolâtriques.

    [4] Muhammad ibn al Uthaymeen (1925-2001) fut l’un des principaux maîtres salafistes d’Arabie saoudite.

    [5] Abdullah Ibn Jibreen (1933-2009), maître saoudien. Il considérait les chiites comme des hérétiques et appelait à leur expulsion hors de la terre d’islam.

    [6] Saleh al Fawzan est l’ancien président de la Cour suprême de Justice d’Arabie saoudite.

    [7] Bakr abu Zayd est l’ancien Procureur général d’Arabie saoudite. Il est mort en 2008.

    Documents joints

     
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  • Non, le «bio» ne peut nourrir le monde !

    Alors que le Salon de l'Agriculture ouvrait ses portes à Paris dans un climat rendu morose par le renchérissement des prix agricoles et ses répercussions sur le fameux « panier de la ménagère », l'Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), appendice de l'ONU, découvrait l'état catastrophique de la planète après un demi-siècle de pillages ... auxquels elle n'est pas étrangère. N'est-ce pas le système mondialement planifié, appuyé sur le productivisme et la prolifération alimentaire génératrice de stocks gigantesques, qui a conçu des procédés de redistribution assurant la survie contre-nature de milliards d'individus, esquivant ainsi la régulation naturelle des flux démographiques ? Ce processus a conduit à l'impasse actuelle. Bientôt sept milliards d'habitants et 9 à l'horizon 2050.

    Jusque-là on nous assurait qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter : la technologie garantirait une croissance des productions alimentaires en rapport avec l'essor démographique. On pourrait même, clamait-on, nourrir 13 milliards de personnes. Tout ne serait qu'affaire de redistribution ! Las, de toutes parts montent d'alarmistes prévisions.

    La raréfaction des énergies fossiles, dans une économie mondiale où la croissance industrielle débridée, est le moteur de la survie du système, pose soudain de gigantesques interrogations. Nourrir neuf milliards de terriens requiert l'utilisation d'eau, de biotechnologies, de machinisme, de dérivés pétroliers et de carburants en nombre, en puissance et en quantité accrus. Or au-delà des pénuries il apparaît que les dégradations à l'environnement commises par ces technologies au cours des dernières décennies sont irrévocables tandis que la stérilisation des sols s'étend sur des millions d'hectares. Non seulement les productions ont cessé de croître mais elles diminuent. Les « clubs des 100 (quintaux de blé hectare) » ont des difficultés à recruter. Loin de pouvoir nourrir les populations émergentes, de plus en plus nombreuses à vouloir leur part du gâteau, il devient évident que les terres, arables en général, irrémédiablement détruites au cours du XXe siècle, sauf à être rapidement «régénérées», seront incapables de réaliser l'effort de production que la ruche humaine entend leur imposer.

    Afin d'inciter les plus gros consommateurs - majoritairement les Blancs - à se restreindre, au risque de faire capoter l'économie mondiale actionnée par l'endettement et le gaspillage, on les terrorise avec les gaz à effet de serre supposés responsables d'un réchauffement induisant une sécheresse qui ajouterait aux pénuries alimentaires. Attisé par le typhon médiatique, le bobard marche. Mais il ne résoudra rien, s'il peut faire gagner du temps à ceux qui redoutent avant tout la prise de conscience des peuples !

    ENTRE STÉRILISATION CHIMIQUE ET FAMINE

    C'est ainsi que la FAO vient de publier une étude intitulée « Agriculture biologique et sécurité alimentaire ». selon laquelle l'agriculture bio qui, prétend-elle, couvrirait 31 millions d'hectares dans 120 pays pour un marché global de 40 milliards de US$, devrait voir « intégrer ses objectifs et ses actions dans les stratégies nationales de développement agricole et de réduction de la pauvreté » des gouvernements. Outre l'évidente fausseté des chiffres - quels contrôles sont exercés sur la plus grande partie de ces 31 millions d'hectares ? -, on peut s'interroger sur l'utilisation immédiatement faite de cette annonce par les écologistes qui assurent péremptoirement que « l'agriculture biologique pourrait nourrir le monde ».

    On voit bien quelle manœuvre se dessine. L'agriculture productiviste et industrielle, ni durable ni supportable, étant condamnée avec raison, comment nourrir les milliards d'être humains qu'annoncent les statistiques ? A l'évidence, si on ne le dit pas ainsi, il n'y a plus de choix qu'entre l'apocalypse chimique et la famine. Les baudruches du genre « agriculture raisonnée » ont eu tôt fait de se dégonfler, ne ralliant que quelques milliers d'opportunistes. Aussi essaie-t-on de faire croire que cette agriculture "bio", dénoncée il n'y a guère encore par les mêmes progressistes, serait la panacée de nature à sauver le monde. Limitation des carburants fossiles, proclame la FAO, retour à la biodiversité avec rotation de cultures, proximité de la main-d'œuvre et des services, réduction des endettements dus aux achats très coûteux d'engrais et pesticides. C'est beau comme l'antique.

    De surcroît plusieurs études, émanant d'organismes technologiques et scientifiques hautement respectables, arrivent, providentiellement, pour montrer que, contrairement aux affirmations des pessimistes qui soulignent la moindre productivité du "bio", celui-ci aurait fait la preuve, dans les pays en développement, d'une bien meilleure efficacité que l'agriculture productiviste mécanisée et chimique. L'égalant dans les pays industrialisés.

    Au phytogénéticien suédois Norman Borlaug, couronné hier d'un Prix Nobel pour avoir imposé en Inde l'imbécile «révolution Verte», qui proteste que « nous n'allons pas nourrir 6 milliards d'êtres humains avec des engrais biologiques » (lesquels d'ailleurs ont pratiquement disparu), au chimiste anglais John Emsley, sommité mondiale en matière de toxicité chimique, qui assure qu'une conversion planétaire à l'agriculture biologique provoquerait environ 2 milliards de morts, s'oppose un déferlement de néo-écolos pour lesquels la "bio" banalisée et industrialisée sauvera le monde.

    DES MILLIONS D'HECTARES DÉVASTÉS

    Ainsi, Bill Liebhardt, chercheur de l'Université de Californie, affirme avoir fait produire à du maïs biologique 94 % d'une récolte conventionnelle, 97 % à du blé biologique, 94 % à du soja. Et 100 % à une tomate biologique. De telles mesures, réalisées en laboratoire, n'ont toutefois aucune valeur réelle. N'est-ce pas ce même type de manipulations qui en un siècle ont conduit au gigantesque fiasco de l'agriculture chimique ? Dans la meilleure des hypothèses - et c'est le cas d'une étude menée par l'Institut de Recherche Suisse pour l'Agriculture Biologique ou d'une compilation, réalisée à partir de 200 études faites en Europe et aux Etats-Unis, par Per Endersen de l'Université Cornell-, l'agriculture biologique atteindrait 80 % de la production chimique. Et on ne discutera pas ici du processus inéluctable de dégradation causé par cette dernière. Non plus que de la certitude qu'un jour l'agriculture bio produira en effet plus que l'autre en train de s'autodétruire. On ne s'étendra pas non plus sur les terribles mises en garde de Lydie et Claude Bourguignon (1) : il faut un hectare de culture par habitant pour nourrir les économies développées quand chaque terrien ne dispose plus que de 2 600 m² de terre cultivée.

    Alors que chaque année l'érosion dévaste dans le monde la superficie d'une France, trente mètres de limon s'entassent sous le béton et le bitume de Roissy. Combien de générations faudra-t-il pour réanimer une terre épuisée par la chimie et le machinisme ?

    VERS LA GRANDE FAMINE ?

    On rappellera en revanche - ce qui échappe aux têtes d' œuf mondialistes - que l'agriculture biologique, véritable sacerdoce, capable en effet de rendements voisins de ceux réalisés par la chimique, exige un savoir-faire exceptionnel, de grandes connaissances techniques et un déchiffrage intuitif de la nature. Ce que ne possèdent plus les agriculteurs modernes couverts de diplômes artificiels, et que n'ont jamais su les paysans du Tiers-Monde sur lesquels on se repose pour la vulgarisation de cette pointilleuse technologie. Après avoir depuis un demi-siècle convaincu l'esprit public citadin de la crasse stupidité du bouseux, il est difficile aujourd'hui de faire admettre au plus grand nombre qu'il n'est pas à la portée du premier venu de produire une alimentation saine, sans chimie et sans gigantisme technologique, et d'élever avec doigté des troupeaux sans antibiotiques, hormones ni compléments de synthèse.

    On peut douter qu'avec une telle surpopulation globale, quelque mécanisme puisse empêcher la Grande Famine. En tout cas, pour que l'agriculture biologique puisse nourrir la planète, faudra-t-il encore trouver les millions de magiciens indispensables à cette contre-révolution. Ainsi que les sages capables de les instruire. Et ça c'est la quadrature du cercle.

    (1) Claude Bourguignon Le Sol, la Terre et les Champs, éd. Le Sang de la Terre. Epuisé. Réédité en février 2008. Voir aussi toute l'œuvre du Japonais Masanobu Fukuoa.

    Petrus AGRICOLA. RIVAROL du 29 février 2008