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magouille et compagnie - Page 1757

  • L’élection présidentielle US pourrait-elle se dérouler en trois temps ?

    Bernard Plouvier

    En dehors des USA et à quelques jours du scrutin, toutes les opinions publiques semblent accorder du crédit aux sondages tirés des intentions de vote recueillies auprès de citoyens US interrogés de-ci de-là. Pourtant, le nombre total de suffrages apportés à un candidat par l’ensemble de la Nation US ne compte pas en pratique : c’est le vote à l’intérieur de chacun des 50 États de l’Union qui, seul, importe.

    Et ce jeu se joue en deux temps… avec la possibilité, cette fois-ci, d’un troisième, qui servirait d’illustration à un proverbe bien connu : « La vengeance est un plat qui se mange froid ».

    Le 8 novembre, dans chaque État de l’Union, devrait être désigné par une majorité de citoyens un ticket gagnant (présidentiable et vice-présidentiable). Toutefois, le système électoral US étant tout sauf simple, c’est le 3 janvier 2017 que les gouverneurs de chaque État présideront l’assemblée des grands électeurs qui feront connaître leur choix, conforme en théorie au vote majoritaire… sauf gros scandale avéré !

    Et c’est là que le bât blesse. Outre le fait que Dame Hillary est manifestement malade - ses malaises peuvent évoquer une maladie cardiaque ou neurologique responsable d’une hypotension artérielle orthostatique, ce qui, vu son âge, pourrait faire redouter un accident vasculaire cérébral à échéance indéterminée (scénario du 2e mandat de Thomas Woodrow Wilson ou du 4e de Franklin Delano Roosevelt) -, la candidate est très fortement suspectée de culpabilité dans deux affaires jugées monstrueuses aux States.

    La première (dans laquelle la légèreté d’Obama semble impliquée) correspond à de graves indiscrétions, et de façon répétée, à propos de secrets d’État. Il est possible que la quasi-Présidente se soit comportée comme une vulgaire femelle indiscrète, mais ce qui n’est que faiblement ou moyennement important en matière de secrets privés peut s’avérer d’une gravité capitale en ce qui concerne les affaires d’État en une période de très forte tension avec le monde mahométan, la Chine et la Russie… excusez du peu !

    La seconde, plus canaille encore, est l’abus de bien social – une banalité dans les mœurs de la Ve Ripoublique française, on le reconnait volontiers, mais l’opinion publique US adore se comporter en moralisatrice. En l’occurrence, l’accusation est celle de détournement à des fins privées (notamment pour le financement de campagnes électorales) de fonds provenant d’œuvres caritatives.

    Si le scandale passe de l’état de rumeur à celui de certitude, rien n’empêche les grands électeurs, le 3 janvier 2017, de déclasser Dame Hillary au profit de son colistier, le falot (il a été choisi à dessein) Timothy Kaine, catholique à la fois libéral et traditionnaliste selon les sujets, réputé honnête, adoré des Latinos et bon père de famille. Sauf imprévisible mutation en homme d’État d’un juriste intelligent (et délicieusement roublard), mais fort piètre communicateur, le Congrès se ferait une joie de transformer ce Président au rabais en inaugurateur des chrysanthèmes.

    Si d’aventure Dame Hillary était néanmoins élue Présidente, pourrait alors se jouer le 3e temps du match. Le Congrès pourrait déclencher une procédure d’Impeachment… ce qui est licite dès le premier jour d’exercice du Président et même entre sa proclamation et son entrée en fonction !

    Le Parti de l’éléphant compte nombre d’honorables parlementaires dotés d’une excellente mémoire. Après tout, Richard Nixon, qui fut objectivement un excellent Président, a été victime d’un Impeachment pour une pratique d’usage très courant en France depuis le Front Populaire : le brave Léon Blum avait placé sur table d’écoutes non seulement les lignes téléphoniques de ses adversaires politiques, mais aussi celles de certains de ses ministres… on a fait beaucoup mieux depuis.

    En résumé, l’élection US, capitale pour l’avenir européen immédiat, est beaucoup moins simple qu’il n’y paraît et semble pouvoir nous réserver quelques surprises.

    Pour amateurs : U.S. News – CNN.com et U.S. News – NBC News ; on y trouve le pire de la propagande globalo-mondialiste, mais aussi, de loin en loin, quelques réflexions intéressantes.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Corruption et impunité : le livre qui accuse l’ONU

    Livre-Corruption-ONU-220x350.jpgFRANCE (NOVOpress avec le Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie: Un récent livre, UNsilenced :UNmasking the United Nations’ Culture of Cover-ups, Corruption and Impunity (AuthorHouseUk) dénonce l’impunité dont bénéficie l’ONU face à la corruption qui règne à tous les étages de l’organisme international.

    Son auteur, Rasna Warah, écrivain et journaliste kényane, a été attaché de rédaction à l’ONU de 1994 à 2009. Elle connaît donc la maison de l’intérieur. Dans le cadre de sa mission, elle a pu constater que des services de l’ONU « fabriquent des données » afin de justifier leur travail au sein de l’organisme international. Preuves à l’appui, la journaliste affirme par exemple que des rapports sur les « famines » en Somalie ont été créés de toutes pièces par l’organisme international qui s’est ensuite servi de ce qu’elle appelle « l’effet CNN » pour orienter judicieusement l’action des politiques et créer ainsi un financement de masse, avec de substantiels détournements afférents.

    Les agences de l’ONU profitent du malheur des populations, quand elles ne le créent pas. Ces agences ont ainsi l’habitude d’inonder les marchés africains de denrées gratuites au moment de la récolte, ce qui fait chuter les prix et incite les producteurs locaux à aller faire autre chose. Avec, au bout du compte, une dépendance accrue des populations, non seulement par rapport à ces agences, financées par le contribuable occidental, mais aussi, et c’est sans doute le but final, par rapport aux grands groupes internationaux de distribution.

    Rasna Warah raconte dans son livre, comment on a tenté de la faire taire.Attaques, menaces, intimidations, humiliations publiques, tous les moyens ont été bons pour la dissuader de dénoncer publiquement les malversations dont elle a été témoin. L’ONU agit de la même manière à l’encontre de tous les lanceurs d’alerte qui la mettent en cause, affirme Mme Warah. Ainsi, d’Anders Kompass, après qu’il avait révélé de nombreux cas de viols d’enfants par des « soldats de la paix » en Afrique. Mme Warah, qui se qualifie elle‑même « de gauche » note que bien des médias refusent de critiquer l’ONU, de peur d’être assimilés à l’« extrême droite ».

    http://fr.novopress.info/

  • Prise de parole d'un policier pendant la manifestation du 1er novembre 2016

  • Alain Juppé, ce sera donc Jacques Chirac en pire !

    Alain Juppé revendique l'héritage de Jacques Chirac. Qui mieux que celui qui a été condamné dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris pouvait s'en prévaloir ?

    6a00d83451619c69e201b8d2367e82970c-320wi.jpg"Quarante ans après le discours fondateur de Jacques Chirac à Égletons en octobre 1976, acte fondateur du RPR, Alain Juppé est venu en Corrèze samedi, et dans cette même ville tenir un meeting. «C'est un moment particulier pour moi d'être ici car c'est Jacques Chirac qui a fait ce que je suis», entame-t-il devant plusieurs centaines de personnes (...)

    Et sur les terres électorales de celui qu'il désigne comme son «mentor», «presque un père», ajoute-t-il encore en insistant sur «la relation quasi filiale» qu'il a avec l'ancien président, Alain Juppé reçoit le soutien appuyé de Claude Chirac, accompagné de son époux, Frédéric Salat-Baroux, ex-secrétaire général de l'Elysée (...)

    Juppé, héritier de Chirac, voilà le fil rouge de la visite. Toute la journée, Alain Juppé a multiplié les pensées pour l'ancien président et les références à l'homme politique. «Chirac, c'est la capacité d'écoute et c'est un peu l'exemple que je cherche à suivre», a-t-il résumé" 

    L'excuse donnée par Alain Juppé comme quoi il n'y aurait pas eu d'enrichissement personnel dans l'affaire des emplois fictifs de Paris est un argument hypocrite, mensonger et dévastateur car les Français l'acceptent et offrent naïvement leur pardon électoral. Pas d'enrichissement personnel direct certes, mais comment oser prétendre cela lorsque l'on sait que ce système a permis à Jacques Chirac d'accéder au poste de premier ministre en 1986 puis à la présidence de la république pendant 12 ans (1995-2007). Douze années pendant lesquelles ses amis, ont accédé aux fonctions ministérielles, postes à responsabilité et cumuls de mandats avec tout ce que cela implique de revenus mirobolants et avantages à vie... 

    Philippe Carhon

  • I MEDIA S03E38 France Télévisions : De plus en plus chère et de moins en moins d’audiences

  • Violation du secret défense : ce que risque François Hollande

    Depuis les révélations du livre Un président ne devrait pas dire ça dans lequel François Hollande divulgue des informations classifiées (notamment au sujet d’assassinats ciblés visant des membres de l’État islamique), des responsables politiques estiment qu’il devra rendre des comptes devant la justice.

    Bertrand Warusfel, spécialiste du droit de la guerre, apporte quelques éclaircissements dans Le Figaro :

    On peut discuter de l’opportunité, du bien-fondé politique ou moral de telles révélations et de savoir si ces dernières étaient appropriées. Mais juridiquement, il sera compliqué de poursuivre le chef de l’État. Tout d’abord parce qu’en tant que chef de l’exécutif et chef des armées, il détient la prérogative de décider de ce qui est classé secret défense ou pas. Ensuite parce que l’information qu’il donne reste extrêmement succincte puisqu’il ne divulgue ni l’identité des personnes ciblées ni les éléments de contexte, qu’il s’agisse de la temporalité, des lieux ou encore de la méthode employée. Il avoue seulement avoir décidé de quatre assassinats ciblés, ce qui par ailleurs est une information qui renseigne les citoyens sur l’action de l’État. Il serait donc difficile et paradoxal de l’accuser de compromission du secret alors que l’on reproche plutôt à l’État son opacité en matière de défense.


  • Marion Maréchal-Le Pen attaque Estrosi sur sa responsabilité dans l'attentat de Nice

  • L’État détourne un legs pour en faire un « centre de déradicalisation »

    Texte de François Teutsch sur Bd Voltaire à propos du « centre de déradicalisation » [sic] de Beaumont-en-Véron, qui a déjà donné lieu à de nombreux articles dans la presse :

    « L’implantation scandaleuse de ce nid d’islamisme en plein cœur de la Touraine, quand il existe tant de lieux en Île-de-France – certes plus près des lieux de vie de nos dirigeants -, se double désormais d’une question juridique qui, en d’autres circonstances, aurait semblé secondaire.

    C’est, en effet, au domaine de Pontourny que cette estimable institution doit s’installer. Dans un château bâti au XVIIIe siècle appartenant à l’Assistance publique, jusque-là occupé par un centre de formation professionnelle pour jeunes filles en difficulté. Un domaine appartenant autrefois à la famille Gréban de Pontourny, que son dernier représentant, Alphonse Marie, décédé en 1896, a légué à Jean-Baptiste Turquet, en précisant que « le domaine doit avoir pour mission une œuvre charitable chrétienne avec obligation du culte catholique, un office par semaine ». En 1902, Jean-Baptiste Turquet en fait don, à son tour, à l’Assistance publique, aux mêmes conditions. Des conditions peu respectées en ce qui concerne le caractère chrétien de l’œuvre. Mais le dernier donateur pouvait-il prévoir ce qu’il adviendrait de son domaine au début du XXIesiècle ?

    Le bénéficiaire d’un legs à titre particulier doit en respecter les conditions posées par le testateur. Quel que soit le temps écoulé, il appartient à l’actuel propriétaire de se conformer aux volontés de Marie-Alphonse Gréban de Pontourny. Qui n’a sans aucun doute pas donné son accord pour que, d’institution charitable chrétienne, son domaine devienne un centre d’hébergement d’islamistes en djellaba.

    Une association de contribuables de Touraine et Bretagne, qui revendique 1.500 adhérents, a saisi un avocat pour faire respecter les volontés du dernier maître de Pontourny.

    Mais seuls les descendants de Jean-Baptiste Turquet pourraient agir judiciairement pour faire respecter la volonté de leur aïeul. Et aucun d’entre eux ne s’est manifesté à ce jour. À défaut, l’action judiciaire est irrecevable.

    Il existe de multiples manières de lutter contre l’islamisation de la France. À défaut de convertir les musulmans à l’amour des paysages ligériens – moyen certainement efficace pour en faire d’authentiques Français de désir et de futurs chrétiens –, s’opposer à l’installation de tels nids de frelons en est un. Pour cela, il est indispensable qu’un descendant de Jean-Baptiste Turquet se manifeste et décide d’agir. Votre serviteur n’est malheureusement pas de ceux-là… Mais qui sait, parmi les lecteurs de Boulevard Voltaire, si l’un se trouvait, soudain, concerné par la question… Quant au financement du procès, l’association a mis en place un compte en ligne. Et là, nul besoin d’être un héritier Turquet.

    Une fois encore, le régime en place montre qu’il ne respecte rien. Qui s’en soucie ? Aimer la France, manifester son patriotisme, c’est aussi faire respecter son Histoire, son passé, son patrimoine, ses paysages. C’est considérer qu’un lieu, échu à l’État par nécessité et volonté charitable, doit conserver à la fois son âme et la destination qu’en a décidée son donateur. Mais lorsqu’on ose transformer les jardins de Versailles en écrin pour le « Vagin de la Reine », à quoi bon s’ennuyer avec les dernières volontés d’un aristocrate catholique –sans doute royaliste- de la fin du XIXe siècle ? »

    http://www.contre-info.com/letat-detourne-un-legs-pour-en-faire-un-centre-de-deradicalisation#more-42808

  • Cette Union européenne des élites privilégiées qui ruine les peuples

    Hallucinant mais tellement prévisible :

    "Seize anciens commissaires européens de la Commission José Manuel Barroso, qui ont quitté leur poste en 2014, perçoivent toujours des versements mensuels de plus de 8000 euros, rapporte l’hebdomadaire allemand Die Zeit.

    Cela s’appelle l’allocation transitoire. Elle permet d’éviter des conflits d’intérêts et d’empêcher les commissaires d’accepter des postes clés dans les secteurs de l’industrie immédiatement après avoir quitté leur poste à la Commission européenne. Le problème ? Ces allocations sont l’équivalent de leur salaire d’antan qui était alors faramineux (...).

    On y apprend que la plupart de ces commissaires concernés ont depuis belle lurette retrouvé de hauts postes extrêmement bien rémunérés« en tant que lobbyistes, gestionnaires ou membres d’autres bureaux politiques » (...)"

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • De Nicolas Sarkozy à François Hollande, la Ve République sur la sellette

    L'autorité de François Hollande est remise en cause. C'est une litote. Cependant, Frédéric Rouvillois entend démontrer ici [Figarovox - 31.10]qu'au-delà des personnes, ce sont les fondements de la « république gaullienne » qui vacillent (autre litote ?) ce que le livre de Patrick Buisson décrit minutieusement. Frédéric Rouvillois dégage de cette lente évolution une analyse critique originale et profonde. Mais pourquoi cette érosion s'est-elle produite, conduit-elle à l'inexorable déclin de ce régime bâti pour rendre à l'Etat puissance et légitimité ? Etait-il réellement possible de concilier les institutions républicaines à la française, leur esprit profond, et l'intention d'une rupture « avec cette volonté d'abstraction qui remonte à la révolution de 1789 », et de renouer « avec une tradition plus longue, plus ancienne et plus profondément enracinée, selon laquelle en France, pays latin de culture chrétienne, le pouvoir suprême s'exerce non par délégation, mais par incarnation » ?  Pouvait-on marier l'eau et le feu, accorder deux traditions aussi historiquement et idéologiquement opposées, marier durablement ces contraires ? N'était-ce pas tout bêtement mission impossible ? L'expérience des trente ou quarante dernières années répond par l'affirmative. Les monarchistes que nous sommes, aussi.  Lafautearousseau  

    Comparaison n'est pas raison, nous dit la sagesse des peuples. Ce qui n'empêche pas certains rapprochements troublants. Au printemps 1958, l'agonie piteuse de la IVe République avait été marquée par des manifestations de policiers ulcérés par l'impuissance de l'État, par des dissensions amères au sein du gouvernement et de la classe politique, par la perte de légitimité du système et par son incapacité visible à trouver des réponses aux questions les plus urgentes. Et même, par l'électrochoc suscité par la parution d'un livre événement, Les princes qui nous gouvernent, dans lequel un « homme de l'ombre », Michel Debré, consignait lucidement les indices de la phase terminale du régime. Soixante ans plus tard, c'est la Ve République, ou plutôt, ce qu'en ont fait les gouvernants depuis une trentaine d'années, qui se trouve sur la sellette. Et c'est un autre grand livre, La cause du peuple, de Patrick Buisson, qui se charge de dresser le constat, en confrontant le régime tel qu'il avait été conçu à l'origine, à l'ombre caricaturale et falote de ce qu'il est devenu.

    Au début de De l'Esprit des lois, Montesquieu expliquait que chaque gouvernement a son principe, qui est « ce qui le fait agir ». En historien et en politiste avisé, Patrick Buisson rappelle quel était celui de la République singulière établie par De Gaulle en 1958, et parachevée en 1962 avec l'élection du président au suffrage universel direct.

    Au sommet de ce que le Général n'hésitait pas à qualifier de « monarchie populaire », le président incarne « de façon indivisible » l'autorité de l'État, et en dispose seul lorsque la nation est confrontée à un péril grave et immédiat. C'est d'ailleurs, souligne Buisson, la grandeur de la république gaullienne, que d'avoir osé rompre « avec cette volonté d'abstraction qui remonte à la révolution de 1789 », et renouer « avec une tradition plus longue, plus ancienne et plus profondément enracinée, selon laquelle en France, pays latin de culture chrétienne, le pouvoir suprême s'exerce non par délégation, et par incarnation ». À la base, le peuple en majesté : un peuple qui n'est plus le « souverain captif » dénoncé sous la IIIe République par André Tardieu, le mentor du Colonel de Gaulle, mais le souverain tout court, qui choisit au suffrage universel celui qu'il entend faire chef de l'État. Entre les deux, enfin, entre la base et le sommet, le « principe » de cette république singulière : un « courant de confiance » sur lequel se fonde l'autorité du président, mais qui implique en retour sa responsabilité politique devant le peuple. La légitimité du président résulte à la fois de cette confiance, et de la poursuite du bien commun - ce qui suppose qu'il se comporte comme le président de tous les Français, et non comme représentant, à l'Élysée, de son parti ou des soi-disant élites qui l'environnent.

    Or, démontre impitoyablement Buisson, ce « principe » s'est évaporé depuis une trentaine d'années.

    Au lieu d'un pouvoir incarné combinant «présence et distance, proximité et verticalité», on « oscille entre ces deux pôles de la désacralisation que sont l'exhibition de la personne et la vulgarisation de la fonction». Dérive dont « le narcissisme de Nicolas Sarkozy (…) et le bonhommisme de François Hollande (…) auront été l'aboutissement », l'un comme l'autre n'hésitant pas à se réclamer d'une même « logique de l'abaissement ». Voilà pourquoi, entre l'homme à la Rolex et l'homme au scooter, entre le président du Fouquet's et le président normal, ce sont surtout les similitudes qui frappent. Le Chef de l'État renonce à sa singularité, à sa hauteur, à cette distance qui fonde l'autorité, pour se présenter comme un « hypoprésident », un citoyen ordinaire, très ordinaire même, jetant ostensiblement aux orties le frac présidentiel pour endosser son survêtement et ses charentaises. Sauf que ce président « normalisé » oublie à quel point il en devient anormal au regard du principe d'un régime où l'autorité présidentielle est conditionnée par la responsabilité et la légitimité de son titulaire. Le président ne dispose en effet des pouvoirs qui lui sont attribués, qu'aussi longtemps qu'il bénéficie de la confiance du peuple. Lorsqu'il l'a perdue, il n'y a plus aucun titre, et son pouvoir n'est plus qu'une forme de despotisme. Un despotisme mou et inefficace, certes, mais un despotisme tout de même, et dont on comprend, jusqu'au cœur de l'État, qu'il n'a plus droit au respect ni à l'obéissance.

    Mais la conséquence de cette désincarnation, c'est également l'érosion du caractère démocratique du système, la responsabilité, qui en théorie fonde l'autorité du président, étant aussi le moyen, pour le peuple, de faire entendre sa voix. De là, pointe Patrick Buisson, « un Kratos sans Démos »: un pouvoir retiré au peuple au nom de la démocratie elle-même, sans que le subterfuge suscite autre chose qu'un sentiment de malaise - et une abstention de plus en plus massive chez les jeunes et dans les catégories les moins favorisées.

    Et c'est ainsi que la Ve République, Monarchie populaire, voit ses deux piliers vaciller en même temps. Alors que le monarque l'est de moins en moins, hésitant entre le lampiste et le despote mais refusant d'un même mouvement incarnation et responsabilité, le peuple voit s'évanouir sa souveraineté, réduite en miettes puis répartie entre d'innombrables intervenants, représentants qui ne représentent pas même la moitié des électeurs, juges, experts européens, technocrates bruxellois, instances partisanes sélectionnant les candidats à la présidentielle, etc. Le tout fabriquant une manière de « postdémocratie » qui n'est jamais qu'une antidémocratie. Une démocratie dépassée, remplacée par un Kratos désincarné, lointain, inaccessible, situé dans quelque introuvable cloud politique. 

    Frédéric Rouvillois      

    Frédéric Rouvillois est écrivain et professeur agrégé de Droit public à l'Université Paris-Descartes, spécialiste du droit de l'État et d'histoire politique. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié Crime et Utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme(éd. Flammarion, 2014) ; Être (ou ne pas être) républicain (éd. Cerf, 2015) et dernièrement La Clameur de la Terre. Les leçons politiques du Pape François (éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2016).  

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/