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magouille et compagnie - Page 1958

  • Vers la fin du minimum d’achat pour régler par CB

    C’est en tout cas le projet de Michel Sapin, le ministre des Finances, qui a dévoilé, dans les colonnes du « Parisien », une série de mesures pour prétendument « faciliter la vie quotidienne des clients des banques françaises ».

    Souvent, dans les commerces, les vendeurs fixent une limite minimum pour pouvoir régler par carte bancaire.

    Le ministre des Finances veut mettre un terme définitif à cette liberté des commerçants.

    « Je souhaite qu’il n’y ait plus d’obstacles au paiement par carte bancaire », explique Michel Sapin.
    Il va parallèlement demander aux banques de revoir les tarifs applicables aux utilisateurs des terminaux de paiement, pour calmer les commerçants. Plus précisément, il s’agira de supprimer la partie fixe des frais (appelés commission interbancaire de paiement) qui pénalise davantage les petits achats. Si les banques ne jouent pas le jeu, Michel Sapin promet de prendre la mesure par la voie légale.

    Quoiqu’il en soit, le Système a toujours le même objectif : éliminer l’argent liquide du circuit…
    L’argent liquide a en effet le tort de ne pas laisser de traces, ni du côté de l’acheteur (on ne sait pas ce que les gens font), ni du côté du vendeur (il peut s’arranger pour qu’une part de ses rentrées échappe aux griffes du Trésor Public).

    Il faut défendre l’argent liquide, n’en déplaise à l’Etat qui veut nous fliquer et aux banques qui ne peuvent se sucrer sur sa circulation : préférez régler en liquide, c’est parfois plus contraignant mais c’est le prix de la liberté !

    Source T. de Chassey

  • Les écotartuffes de Nouvelle Écologie par Guillaume LE CARBONEL

    Le 10 décembre dernier avait lieu la conférence de lancement du collectif Nouvelle Écologie par le Front national. Troisième du genre (1), celui-ci est entièrement dédié, comme son nom l’indique, à l’écologie et à la fameuse « transition énergétique ». C’est Philippe Murer, proche de l’économiste Jacques Sapir et membre du groupe d’économistes franco-allemands signataires de l’appel de Düsseldorf, qui est chargé d’animer cette nouvelle organisation, en partenariat avec Éric Richermoz, jeune figure montante du F.N., étudiant en master de finance dans une école de commerce de Lille.

     

    Rappelons que Philippe Murer a rejoint officiellement le R.B.M. en mai 2014 en qualité de conseiller économique, notamment disait-il, « parce que la crise économique s’approfondit sans cesse (2) ». Rappelons également les termes du communiqué de presse du F.N. publié à cette occasion : « Ancien sympathisant du Parti socialiste, Philippe Murer relève l’incapacité des formations politiques traditionnelles, P.S. et U.M.P., à concevoir et proposer des solutions pour relancer la croissance, redresser les comptes du pays, faire baisser un chômage massif qui devient un cancer pour notre société (3). » Et plus loin : « En tant que conseiller économique de Marine Le Pen, il sera chargé de travailler sur le projet économique duFront national ainsi que sur les problématiques liées à l’écologie et au développement durable. À la demande de Marine Le Pen, ses premiers travaux seront d’ailleurs orientés vers les moyens de relancer la croissance en France, tout en réalisant la transition énergétique nécessaire au pays ».

     

    Rappelons également ce qu’écrivait Philippe Murer en 2013 sur le site d’information Atlantico : « Il faudrait pourtant un taux de croissance de plus de 1,5 % pour que le chômage n’augmente plus. […] Une croissance de 2,5 % sur un an permettrait en revanche de donner du travail à 300 000 chômeurs. Un taux de croissance inaccessible avec la politique économique en place en France et en Europe malheureusement (4). »

     

    Ainsi donc, avons-nous à la tête d’un organisme « dédié à l’écologie », un conseiller économique dont la tâche première est ouvertement de relancer la croissance. Il faut bien admettre que ce n’est guère banal.

     

    La contestation de la croissance économique est un fondement de l’écologie politique. Sans doute n’a-t-on pas compris au Front national que l’écologie est incompatible avec le système productiviste et l’accumulation illimitée. Sans doute ses dirigeants n’ont-ils pas compris non plus qu’une croissance infinie est incompatible avec un monde fini. Sans doute ne savent-ils pas qu’aujourd’hui 86 % de la population mondiale vit dans des pays qui demandent plus à la nature que ce que leurs propres écosystèmes peuvent renouveler. Sans doute ne savent-ils pas que la déforestation en Amazonie s’est accrue de 30 % en 2013, que la terre a perdue la moitié de ses populations d’espèces sauvages en 40 ans, que l’empreinte écologique mondiale excède de 50 % la biocapacité de la planète, que l’année 2014 est jusqu’à présent la plus chaude jamais enregistrée et que les îles de déchets plastiques tuent 1,5 millions d’animaux par an. Bienvenu dans le monde merveilleux du capitalisme mortifère. Nous leur conseillons dans ce cas les excellentes lectures de Jacques Ellul, Bernard Charbonneau, Serge Latouche, Cornélius Castoriadis, Ivan Illitch et autre André Gorz.

     

    Dans le texte fondateur de Nouvelle Écologie, il est très souvent fait référence à la fameuse « transition énergétique », marotte de Philippe Murer : « Avec une monnaie nationale, une banque centrale au service du pays et pas uniquement des banques privées, nous aurons des possibilités de financement à long terme et à taux bas d’un grand programme de transition énergétique. […] La mainmise de la finance sur l’économie rend aussi impossible le financement sur le long terme et donc la faisabilité de grands projets utiles comme la transition énergétique (5). » Serge Latouche a montré depuis longtemps toute la fumisterie de ce capitalisme vert qu’est aussi le « développement durable », oxymores qui n’ont pour fonction que de maintenir les profits et d’éviter le changement des habitudes en modifiant à peine le cap (Hervé Kempf). « Ce n’est pas l’environnement qu’il s’agit de préserver pour les décideurs – certains entrepreneurs écologistes parlent même de “ capital soutenable ”, le comble de l’oxymore – mais avant tout le développement ! Là réside le piège. Le problème avec le développement soutenable n’est pas tant avec le mot soutenable qui est plutôt une belle expression qu’avec le concept de développement qui est carrément un mot toxique. […] La signification historique et pratique du développement, lié au programme de la modernité, est fondamentalement contraire à la durabilité ainsi conçue (6). »

     

    Comme l’écrit Alain Gras, « la transition énergétique est en réalité une transition à l’électricité (7) » qui ne remet nullement en cause les éléments structurants du développement. Pas plus qu’elle ne remet en cause le système technicien et l’idée d’envisager les technologies les plus récentes, coûteuses en énergies, pour aider à gérer les multiples problèmes générés par notre civilisation. C’est s’attaquer à la forme sans s’attaquer au fond. C’est changer de carburant sans abandonner la machine. La transition énergétique ne s’attaque pas au productivisme ni à la société de consommation. Elle ne s’attaque pas à cette accumulation illimitée du capital qui nous tue. D’ailleurs, Philippe Murer ne s’y trompe pas : « Le cœur du débat est bien le tarif de rachat de l’électricité solaire et l’organisation du marché (8) » écrit-il, avant d’ajouter que l’enjeu concerne « la possibilité réelle de créer des centaines de milliers d’emplois pour produire de l’énergie sur notre sol au lieu d’acheter et de régler une facture de 65 milliards d’euros de pétrole, de gaz et de charbon à l’étranger chaque année (9) ». Produisons, consommons, mais surtout produisons et consommons patriote !

     

    Nul besoin de sortir de la logique de la société de croissance et du toujours plus. Nul remise en question de l’homme transformé en consommateur illimité. Le libéralisme comme phénomène anthropologique connaît pas ! L’anthropocène, c’est-à-dire l’influence des activités anthropiques sur le système terrestre, encore moins ! « Revenu, achat de prestige et surtravail forment un cercle vicieux et affolé, la ronde infernale de la consommation, fondée sur l’exaltation de besoins dits “ psychologiques ”, qui se différencient des besoins “ physiologiques ” en ce qu’ils se fondent apparemment sur le “ revenu discrétionnaire ” et la liberté de choix, et deviennent ainsi manipulables à merci » avertissait pourtant Jean Beaudrillard dans son essai majeur, avant d’ajouter « la comptabilisation de la croissance [est le] plus extraordinaire bluff collectif des sociétés modernes. Une opération de “ magie blanche ” sur les chiffres, qui cache en réalité une magie noire d’envoûtement collectif ».

     

    Dans cette optique, il est illusoire de vouloir « lutter contre l’obsolescence programmée », « garantir au peuple une meilleure diversité alimentaire » et « repenser l’intégration de l’architecture comme de l’urbanisme dans l’environnement naturel » comme le proclame le collectif dirigé par Murer. Il n’existe pas de « nouvelle économie ». Le développement n’est pas corrigible quoi qu’en pensent Nouvelle Écologie et ses économistes/financiers. La société de croissance est un système intrinsèquement fondé sur la démesure qui ne connaît plus aucune limite dans aucun domaine. La métaphysique du progrès, dont l’idée maîtresse était que le développement devait apporter le bonheur à l’humanité, a failli, ce que ne semble décidément pas avoir compris le collectif mal nommé. « Le taux de croissance de la frustration excède largement celui de la production » synthétisait Ivan Illitch.

     

    À l’heure où les multiples réunions du G20 affichent leur volonté d’obtenir une croissance forte, durable équilibrée et proposent des plan d’action qui passent par toujours plus de nouvelles réformes structurelles,Nouvelle Écologie estime qu’une « politique écologique est le pendant d’une politique économique structurée autour de la protection et le développement des richesses nationales ». Formule aussi creuse et vide de sens que lorsque Laurent Ozon veut croire que « la décroissance ne sera pas une anti-croissance (10) ».

     

    Nouvelle Écologie se présente ainsi comme ce qu’elle est fondamentalement : une énième étape dans la stratégie de crédibilisation mise en place par la présidente du F.N. en vue de l’élection présidentielle de 2017. Rien qui ne remette en cause le système. Un vulgaire attrape mouches.

     

    D’ailleurs, le programme politique du Front national annonce la couleur sans ambages : « L’écologie ne doit en aucun cas être synonyme de décroissance. Il convient au contraire de ne jamais négliger les implications des mesures écologiques sur la croissance économique, en visant systématiquement les décisions écologiques les plus favorables au développement de l’économie nationale. À cet égard, toute création d’impôt au nom de l’écologie doit être refusée (11). »

     

    À l’inverse, nous pensons que l’écologie radicale et le mouvement de la décroissance s’intègrent parfaitement aux enjeux identitaires. Par son soucis de relocaliser, de redistribuer et de retrouver le sens des limites, l’écologie politique est d’essence profondément ethno-culturelle. Notre société postmoderne est minée de l’intérieur par une économie de croissance qui ne tourne plus que sur elle même. Il y a longtemps déjà que la valeur d’usage a laissé place à la valeur d’échange, que le système génère l’accumulation de marchandises non utiles et seulement destinées à être vendues. Des paramètres que Nouvelle Écologie ne semble pas avoir intégré. Elle n’est somme toute, que le reflet d’un capitalisme qui s’accommode des contraintes écologiques alors que nous croyons au contraire, que l’écologie radicale est inséparable de la lutte anticapitaliste.

     

    « La transition énergétique rendra l’industrie française plus efficace par une réduction de la consommation d’énergie de 18 % à l’horizon de 2020 et de 42 % à l’horizon 2050 (avec des objectifs variables suivant les filières). Cela protégera notre industrie de l’augmentation des coûts de l’énergie et la rendra donc plus compétitive », dixit Europe – Écologie – Les Verts (12). Nouvelle Écologie dit-elle autre chose ?

     

    Quant Éric Richermoz annonce « la fin du monopole insolent d’E.E.L.V. et de la gauche sur l’écologie », nous voulons bien le croire ! Ces deux organisations montrent à elles seules que la lutte droite/gauche est une mise en scène et que l’alternance est une légende électorale.

     

    Un panneau dans lequel nous ne tomberons pas.

     

    Guillaume Le Carbonel

     

    Notes

     

    1 : Après le collectif Marianne dédié au monde universitaire et le collectif Racines destiné aux entrepreneurs.

     

    2 : dans Le Figaro, le 22 mai 2014.

     

    3 : cf. le communiqué du F.N. en date du 22 mai 2014, www.frontnational.com

     

    4 : cf. www.atlantico.fr, le 4 octobre 2013.

     

    5 : cf. www.collectifnouvelleécologie.fr

     

    6 : cf. la revue Silence, n° 280, février 2002.

     

    7 : cf. La Décroissance, n°113, octobre 2014.

     

    8 : cf.  La transition énergétique, Fayard, 2014.

     

    9 : cf. l’entretien sur Atlantico.fr, le 4 mai 2014.

     

    10 : cf. l’entretien sur le site www.lerougeetlenoir.org, le 5 décembre 2013.

     

    11 : cf. le programme politique du F.N., Avenir de la Nation, « Écologie ».

     

    12: cf.  le livret La transition énergétique.

     

    • D’abord mis en ligne sur Cercle non conforme, le 1er avril 2015.

    http://www.europemaxima.com/

  • Traité transatlantique : les eurodéputés s’allient pour soutenir les intérêts du business

    Ce jeudi 28 mai, la Commission Commerce international du Parlement européen (INTA) a adopté un texte désastreux pour les peuples et l’environnement. 

    Elle s’est prononcée sur le projet de résolution du député B. Lange concernant l’accord transatlantique UE-Etats-Unis (TAFTA). Au terme de débats complexes, les élus du groupe social-démocrate ont pour l’essentiel choisi de se ranger aux côtés des groupes conservateurs pour défendre un texte fort éloigné des attentes des citoyens. 

    C’est l’arbitrage d’investissement qui a surplombé les débats. Quatre versions possibles du passage sur l’arbitrage d’investissement étaient proposées au vote, dont deux, soumises respectivement par le président Lange lui-même et par les groupes conservateurs, soutenaient une réforme vague et insuffisante, sans remettre en cause le mécanisme ISDS. 

    Et c’est cette formulation qui a remporté la majorité, avec le soutien de nombreuses voix social-démocrates, en contradiction complète avec les précédentes prises de position du groupe S&D. Au cours des derniers jours, la position des sociaux-démocrates sur l’ISDS a été affaiblie de manière répétée, jusqu’à ne plus exprimer le moindre rejet des privilèges accordés aux investisseurs. 

    Les membres d’INTA, y compris presque tous les sociaux-démocrates, ont donc préféré l’adoption d’un texte désastreux qui ne tient presqu’aucun compte des demandes de l’opinion publique. Le texte voté marque de plus le choix social-démocrate de s’allier avec l’actuelle Commission européenne plutôt qu’emboîter le pas aux citoyens et défendre l’intérêt général contre les privilèges des investisseurs. 

    Sur d’autres sujets, des amendements très contestables ont été votés conjointement par les sociaux démocrates et la droite sur les services, l’énergie ou encore la propriété intellectuelle, entre autres. 

    La « grande coalition » entre la majorité des sociaux-démocrates et les conservateurs appelle ainsi à la totale libéralisation du commerce des énergies fossiles entre l’UE et les Etats-Unis et privilégie le mode de négociation le plus risqué sur les services. 

    C’est une déception majeure pour tous les observateurs de la société civile. Ce vote a d’ailleurs été salué comme une avancée par Business Europe, le lobby des plus grandes multinationales européennes. 

    Le vote de la résolution Lange en plénière aura lieu le 10 juin. D’ici là les groupes politiques pourront reformuler des amendements. 

    Mais à moins d’être profondément remanié, le texte proposé à la plénière par le comité INTA devra selon nous être totalement rejeté, sans quoi le Parlement européen aura trahi la confiance des centaines de millions de citoyens qui l’ont élu. 

    D’ici au 10 juin, mobilisons nous ! 

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • Le califat voulu par les Etats-Unis

     url de l’article en français:

    http://www.mondialisation.ca/le-califat-voulu-par-les-etats-unis/5451858

    Pendant que le groupe armé État Islamique (Daesh) occupe Ramadi, la deuxième ville d’Irak, et le jour suivant Palmyre dans le centre de la Syrie, en tuant des milliers de civils et en en contraignant des dizaines de milliers d’autres à la fuite, la Maison Blanche déclare « Nous ne pouvons pas nous arracher les cheveux à chaque fois qu’il y a un obstacle dans la campagne contre l’EI *» (The New York Times, 20 mai). La campagne militaire, « Inherent Resolve », a été lancée en Irak et Syrie il y a plus de neuf mois, le 8 août 2014, par les USA et leurs alliés : France, Grande-Bretagne, Canada, Australie, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Bahreïn et autres. S’ils avaient utilisé leurs chasseurs-bombardiers comme ils l’avaient fait en Libye en 2011, les forces de Daesh, opérant dans des espaces ouverts, auraient été une cible facile. Celles-ci ont au contraire pu attaquer Ramadi avec des colonnes de véhicules blindés chargés d’hommes et d’explosifs. Les USA sont-ils devenus impuissants ? Non : si Daesh avance en Irak et en Syrie, c’est parce qu’à Washington on veut justement cela.

    C’est ce que confirme un document officiel de l’Agence d’intelligence du Pentagone (DIA), daté du 12 août 2012, déclassifié le 18 mai 2015 par initiative du groupe conservateur « Judicial Watch » dans la compétition pour les présidentielles. Il rapporte que « les pays occidentaux, les Etats du Golfe et la Turquie soutiennent en Syrie les forces d’opposition qui tentent de contrôler les zones orientales, adjacentes aux provinces iraniennes  occidentales », en les aidant à « créer des refuges sûrs sous protection internationale ». Il existe « la possibilité d’établir une principauté salafiste en Syrie orientale, et cela est exactement ce que veulent les puissances qui soutiennent l’opposition, pour isoler le régime syrien, arrières stratégiques de l’expansion chiite (Irak et Iran) ». Le document de 2012 confirme que l’EI (Daesh), dont les premiers noyaux viennent de la guerre en Libye, s’est formé en Syrie, en recrutant surtout des militants salafistes sunnites qui, financés par l’Arabie Saoudite et d’autres monarchies, ont été approvisionnés en armes à travers un réseau de la C.I.A.(documenté, en plus du New York Times, par un rapport de « Conflict Armament Research »).

    Cela explique la rencontre en mai 2013 (documentée photographiquement) entre le sénateur étasunien John McCain, en mission en  Syrie pour le compte de la Maison Blanche, et Ibrahim Al-Badri, le « calife » à la tête de Daesh. Cela explique aussi pourquoi Daesh a déclenché l’offensive en Irak au moment où le gouvernement du chiite al-Maliki prenait ses distances de Washington, en se rapprochant de Pékin et Moscou.

    Washington, en déchargeant la responsabilité de la chute de Ramadi sur l’armée irakienne, annonce maintenant vouloir accélérer en Irak l’entraînement et l’armement des « tribus sunnites ». L’Irak est en train d’aller dans la même direction que la Yougoslavie, vers la désagrégation, commente l’ex-secrétaire à la défense étasunien Robert Gates. Pareil en Syrie, où USA et alliés continuent à entraîner et armer des miliciens pour renverser le gouvernement de Damas. Avec la politique du « diviser pour régner », Washington continue ainsi à alimenter la guerre qui, en 25 années, a provoqué massacres, exodes, pauvreté, au point que de nombreux jeunes ont fait des armes leur métier. Un terrain social sur lequel font prise les puissances occidentales, les monarchies qui sont leurs alliés, les « califes » qui instrumentalisent l’islam et la division entre sunnites et chiites. Un front de la guerre, à l’intérieur duquel il y a des divergences sur la tactique (par exemple sur quand et comment attaquer l’Iran), pas sur la stratégie. Front armé par les USA, qui annoncent la vente (pour 4 milliards de dollars) à l’Arabie Saoudite de 19 autres hélicoptères, pour la guerre au Yémen, et à Israël de 7400 autres missiles et bombes, parmi lesquelles celles anti-bunker pour l’attaque de l’Iran.

    Manlio Dinucci

    Edition de mardi 26 mai 2015 de il manifesto

    http://ilmanifesto.info/il-califfato-voluto-dagli-usa/

    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

    * En anglais : “Are we going to light our hair on fire every time that there is a setback in the campaign against ISIL?” M. Earnest utilise ISIL plutôt que l’acronyme ISIS (Islamic State in Iraq and Syria), EI ou EIL en français.

    Manlio Dinucci est géographe et journaliste. Il a une chronique hebdomadaire “L’art de la guerre” au quotidien italien il manifesto. Parmi ses derniers livres:  Geocommunity (en trois tomes) Ed. Zanichelli 2013; Geolaboratorio, Ed. Zanichelli 2014;Se dici guerra…, Ed. Kappa Vu 2014.

    https://resistance71.wordpress.com/

  • Jean-Christophe Cambadélis, premier des socialistes ou premier des arrivistes ?

    Il n’est pas certain que tous les socialistes se retrouvent dans ce personnage, notamment les plus idéalistes.

    Jean-Christophe Cambadélis a été élu, jeudi 28 mai, premier secrétaire du Parti socialiste. En 2014, il avait été désigné par le seul Conseil national du PS après l’éviction d’Harlem Désir, récompensé de ses mauvais services par un secrétariat d’État. Le voilà donc enfin légitimé par les militants et il peut promener sa fière stature en bombant le torse. Dans sa profession de foi, il déclarait s’être présenté pour « renouveler le Parti socialiste » et « empêcher les interrogations voire les dissensions de se réinstaller ». Intronisé, il a aussitôt annoncé vouloir rassembler la gauche dans une « grande alliance populaire ». Il a déjà proposé aux signataires des motions minoritaires (1,5 % et 9,5 % des voix) d’intégrer le secrétariat national. Seuls les frondeurs, qui ont réuni près de 30 % des voix, sont laissés à l’écart : pas encore assez « mûrs » !

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  • -Media S2e13 - Comment gagner des millions en baratinant sur la diversité

  • Les fossoyeurs au pouvoir

    Hollande est entré en campagne, en vue de sa réélection en 2017. La chose est de plus en plus évidente depuis plusieurs semaines. Elle était devenue éclatante depuis le discours qu'il a prononcé à Carcassonne le 20 mai. Toutes ses gesticulations de politique internationale, tous ses déplacements auprès de son électorat outre-mer, toutes ses récupérations mémorielles abusives, un jour sur l'esclavage, un autre sur la résistance et toutes les initiatives de sa garde ministérielle rapprochée le confirment de jour en jour.

    Candidat de la division des Français, ce chef de l'État, nullissime et sans autre projet que de retourner à la cantine des palais nationaux ne peut imaginer gagner sans les voix que contrôle le parti communiste qu'on appelle pudiquement la gauche de la gauche : il aura fort à faire.

    Il accomplira, dans cette direction, tous les salamalecs nécessaires, sans recevoir la certitude qu'ils se révéleront suffisants. "L'Humanité" chaque matin demandera sans doute plus. Attendons-nous de ce point de vue au pire : nous allons en entendre des vieilleries !

    Mais ne soyons pas dupes non plus.

    La direction du PCF s'apprête à jouer, bien gentiment, sur ce parcours de 24 mois, le jeu de la réélection tout en affectant de grogner. Le temps n'est plus où l'appareil communiste et l'ambassade soviétique jouaient la carte du général De Gaulle contre celle de la gauche apparemment unie, et plus encore contre l'extrême gauche d'alors.

    Ainsi, ô surprise, L'Huma de ce 29 mai donne la parole à Nicolas Hulot et à son mot d'ordre de "prendre en charge à l’échelle mondiale la gestion des biens communs". Ceci semble curieusement converger avec la grande fiesta climato-hollandienne prévue pour la fin de l'année.

    Car ce sont bien quelques cartes biseautées, comme celle de l'écologie, assortie de grands impératifs mondiaux bidonnés, que l'ex de Valérie Trierweiler compte nous sortir. Il les agitera en désespoir de cause, pour faire sérieux dans sa campagne, lui qui n'a traité sérieusement aucun dossier dans les 3 années de sa grande bouffe élyséenne.

    Hulot dispose depuis janvier d'un bureau à proximité de la présidence de la république, dans l'annexe Marigny. Envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète prépare officiellement le sommet mondial sur le climat de décembre.

    Mais il ne constitue pas la pièce unique du dispositif. À côté de ce matériau notoirement friable "on" a décidé de soutenir de la même manière la fondation créée par Jean-Louis Borloo "pour l’électrification de l’Afrique". Un pur hasard, bien entendu. Un miracle du bénévolat subventionnaire. On n'a pas oublié non plus de faire d'un ancien collaborateur de Borloo un préfet de la région Ile-de-France en la personne de Jean-François Carenco.

    Toutes ces phrases creuses, prononcées à la gloire de la "communauté internationale" dans laquelle sont supposées se fondre toute préoccupation nationale ou européenne, tous les effets d'annonce sur l'inversion des courbes du déclin français, ne redresseront cependant pas celle de l'impopularité, du discrédit, et pire encore : du mépris, de leur président dans l'opinion des Français.

    Or le relais d'opinion par excellence d'un candidat s'appelle un parti. Même De Gaulle qui n'aimait pas ce concept s'est cependant toujours appuyé sur ce qu'il appela, entre 1947 et 1953 un "rassemblement" du "peuple français" puis à partir de 1958 "l'union" pour la "nouvelle république".

    Hollande, lui, tire sa substance du parti refondé par Mitterrand comme héritier du vieux parti socialiste de 1905, noyau recraché par le congrès de Tours de 1920.

    De celui-ci est sorti, à la même époque, le parti communiste, la majorité des délégués ayant choisi d'adhérer à ce qui n'était, dès le départ, qu'un leurre : la prétendue "Internationale" communiste. Celle-ci n'était au départ en 1919 qu'une extension du parti bolchevik russe. Elle allait devenir entre 1925 et 1935 une simple subdivision des services spéciaux soviétiques.

    Mais le parti de ceux qui ont suivi le discours, dénonçant la dictature de Lénine, et sur ce point fort lucide, de Léon Blum en décembre 1920 a survécu pendant un demi-siècle. Elle a connu des hauts et des bas sous le nom de SFIO jusqu'à sa transformation en 1971 par un homme qui n'avait jamais été socialiste lui-même. François Mitterrand était assisté, dans cette opération, par un appareil qui n'avait jamais été anticommuniste, et encore moins antisoviétique, le CERES de Jean-Pierre Chevénement pour qui l'idée même d'un étiquetage social-démocrate relevait de l'outrage.

    L'organisation dont est issu Cambadélis, s'est emparé du parti socialiste, comme un troupeau d'affamés se rue sur une mangeoire bien garnie, le jour, en 1985, où Mitterrand, à la faveur d'une migration collective de 300 adhérents "ex-lambertistes" appelés à la rescousse par Jospin, entreprit de lever l'hypothèque chevénementiste. Ces trotskistes-lambertistes, recyclés pour la plupart au Grand Orient de France ont, 30 ans plus tard, ce 27 mai 2015 saisi complètement les rênes du PS. Imitateur en tout point de son mentor Mitterrand l'actuel chef de l'État désirait leur livrer le parti.

    Mais ce parti lui-même a été déserté de ses adhérents : si la motion A de Cambadélis représente les 2/3 du PS, cela veut dire qu'elle représente 40 000 cotisants. La soupe reste bonne pour le premier secrétaire et ses commensaux, d'autant plus nourrissante que les convives se comptent de moins en moins nombreux.

    À ceux qui jugeraient encore trop élevé cet effectif 40 000 survivants du naufrage socialiste, rappelons qu'à ce jour le parti communiste, leur principal allié, représente, lui, 70 000 membres. Ces derniers se révèlent eux-mêmes militants, actifs et contagieux. On les retrouve dans un nombre considérable d'associations, syndicats, mouvements divers, salles de rédaction, mécaniquement propagandistes d'une idéologie en tant qu'enseignants, etc.

    Fossoyeurs du PS, Hollande et Cambadélis vendent en viager la gauche française à l'extrême gauche.

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Déficit de l’État : la Cour des comptes pointe un dérapage de 10 milliards en 2014

     (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)
    Le gouvernement se félicitait récemment d’avoir maîtrisé sa gestion budgétaire en 2014. C’était avant que la Cour des comptes ne publie son rapport annuel du budget de l’État, venant contredire les prévisions optimistes de l’Exécutif.

    Selon ce rapport, avec 85 milliards d’euros de déficit, le budget de l’État est « deux fois supérieur à celui d’avant la crise » (38 milliards en 2007). Un déficit qui a augmenté de 10 milliards par rapport à 2013, alors qu’il diminuait depuis 2010. Ce n’est pas tout, les recettes fiscales sont inférieures de 9 milliards aux prévisions initiales
    Cela s’explique en partie par une croissance plus faible que prévu. Mais aussi par les hausses de fiscalité que les contribuables ont notamment dû subir : 2 milliards pour la baisse du plafonnement du quotient familial ou la hausse de TVA, par exemple.

    Avec 1528 milliards d’euros, la dette atteint un record 
    Elle a continué de croître de 71 milliards entre 2013 et 2014. Grâce aux faibles taux d’intérêt, la charge de la dette a toutefois baissé par rapport à celle de 2013. La Cour estime que pour stabiliser le poids de la dette dans le PIB, le déficit budgétaire aurait dû être limité à 11 milliards, soit 7 fois moins que celui constaté.

    Stabilisation des dépenses
    Les dépenses ont continué à être stabilisées, comme en 2013. Ce qui constitue un progrès selon Didier Migaud, président de la Cour des comptes. Cependant, ces dépenses ont été contenues par des annulations de crédits en cours des années (des coups de rabot) davantage que par des économies pérennes et structurelles, a déploré l’institution.

    Quelques dérapages non contrôlés 
    Les opérations extérieures de l’armée ont coûté plus cher que prévu : 1,2 milliard, alors que le budget initial tablait sur 450 millions. Certains dispositifs ont par ailleurs été sous évalués, principalement en matière d’aides sociales, comme l’hébergement d’urgence, les aides personnelles au logement, l’allocation aux adultes handicapés, l’allocation temporaire d’attente, l’aide médicale d’État et le RSA.

    http://fr.novopress.info/

  • La purge continue au FN : Bruno Gollnisch viré de la Commission des conflits

    Lu sur Marianne :

    « Marie-Christine Arnautu a été débarquée de la Commission d’investiture du parti et Bruno Gollnisch, ancien rival de la présidente du FN, de celle des conflits. Des sanctions qui font suite au limogeage de plusieurs secrétairesdépartementaux. Quant à Jean-Marie Le Pen, on vient de lui retirer l’usage personnel d’une carte bancaire du parti…

     

    Puuuurge
    Bruno Gollnisch a été viré à la veille d’une réunion de l’instance destinée à faire le ménage parmi les candidats aux élections départementales qui s’étaient distingués par leurs proposantisémites ou homophobes.

    Michel Janva  dans Le Salon Beige

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/la-purge-continue-au-fn-bruno-gollnisch-vire-de-la-commission-des-conflits_135607.html#more-135607

  • Pierre BEDIER : malaise sur les Yvelines. Sylvain GRISON interpelle Michel LAUGIER