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magouille et compagnie - Page 2281

  • Transparence... transparence... Vous avez dit transparence ?

    À grands ahans, nos députés ont fini par adopter les projets de loi sur la transparence de la vie publique et la lutte contre la fraude fiscale. 326 voix contre 193 pour le texte sur la transparence ; 366 voix contre 174 voix sur le texte contre la fraude fiscale. Un vote acquis, pour la majorité, dans le souvenir de l'affaire Cahuzac, dont le principal responsable devait être auditionné, quelques jours plus tard, par la commission d'enquête sur les éventuels dysfonctionnements du gouvernement en l'espèce. À commencer, bien sûr, par l'ignorance affichée et stupéfaite du chef de l’État.
    Le débat aura beaucoup tourné autour de la question de la publication à donner aux déclarations de patrimoine des élus. En définitive, et du fait de l'opposition manifeste d'une grande partie de sa majorité, à commencer par celle du président de l'Assemblée Claude Bartolone, ni les parlementaires, ni les autres élus ne verront publier leur déclaration de patrimoine. Elle sera seulement consultable en préfecture, avec interdiction de les divulguer sous peine de sanction pénale.
    Autant dire que la mesure perd beaucoup de sa force. On imagine mal des cohortes de citoyens se précipiter en préfecture pour connaître la valeur des biens de leur édile. L'éloignement, une certaine impossibilité technique et pratique, et peut-être la peur d'être fiché, l'emporteront rapidement, et la plupart du temps, sur l'envie et la suspicion. Tant pis, en définitive, pour les ministres qui, eux, n'ont pas eu le choix. Mais qui se sont partiellement tiré d'embarras en affectant de remplir leur déclaration de patrimoine comme s'il s'agissait de celle des impôts... Avec dissimulation donc d'un certain nombre d'éléments pouvant être considérés comme relevant de leur fonction, ou de domaines flous, comme celui, par exemple, des œuvres d'art.
    Seront publiques en revanche les déclarations d'intérêts, qui indiqueront toutes les activités (bien que, a priori, aucun métier ne leur soit interdit) et relations que les parlementaires, leurs proches ou leurs collaborateurs, peuvent avoir, et qui sont, un jour ou l'autre, susceptibles de créer des conflits d'intérêt.
    Dans l'opposition, majoritairement opposée à de telles dispositions, même quand la non-publication leur a retiré de leur réalité, on a crié au « voyeurisme », assurant que le Parlement, désormais, allait se trouver sous la tutelle de la (future) Haute autorité de la transparence, dont la fonction consistera essentiellement à contrôler lesdites déclarations.
    La peur du citoyen
    Qu'il soit nécessaire de voter une loi de moralisation politique donne déjà une triste idée de notre République. Mais la peur relève surtout ici du théâtre. À moins que certains parlementaires n'aient - déjà - des raisons de craindre les dispositions de la nouvelle loi sur la fraude fiscale, qui durcissent le dispositif pénal : création d'un délit de fraude fiscale en bande organisée, possibilité de recourir à tout type de preuve, y compris illicite, contre les fraudeurs supposés, allongement du délai de prescription de trois à six ans, etc.
    Évoquant les nouvelles lois, Jean-Marc Ayrault a assuré qu'il s'agissait de la « législation dans toute l'Europe la plus exigeante ». Peut-être.
    On peut aussi supposer que les élus, parlementaires en tête, soient tout à coup touchés par une espèce de grâce citoyenne, comme ces dix députés, de droite et de gauche, qui ont appelé à l'« abolition » de leurs privilèges. Et se sont dressés contre l'opacité.
    Il en faudra plus, cependant, pour convaincre nos concitoyens. Selon un sondage réalisé en pleine affaire Cahuzac (mais on pourrait évoquer les affaires Tapie, Guéant...), 77 % des Français envisageaient, sans état d'âme, la malhonnêteté de leurs élus. Il faudra plus qu'une petite loi taillée sur mesure pour leur rendre leur confiance en la politique.
    Olivier Figueras monde & vie 2 juillet 2013

  • Une réponse à Boulevard Voltaire (ou du moins à Christine Tasin)

    Sur Boulevard Voltaire, Christine Tasin nous dit le peu de considération qu'elle éprouve pour le Printemps français en général et pour Béatrice Bourges, nommément citée, en particulier. Riposte laïque, qu'elle représente, aurait le filon en matière d'action politique : il faut être anti-islam en France avant tout. Et le Printemps français, en se plaçant sur le plan de la morale, n'aurait rien compris et retomberait dans l'ornière de tous les réacs. Mais le mieux est de la citer : 
    "Non seulement l’aile catholique traditionnelle la plus véhémente – celle qui refuse l’avortement, voire la contraception et, forcément, demain, l’euthanasie -, était là, avec à la fois Civitas – dont le président, Alain Escada, affirme tranquillement que l’homosexualité est un péché (on ne rit pas) et que les homos doivent carrément se faire hara-kiri pour ses beaux yeux – mais, surtout, Fils de France, en la personne de Camel Bechikh, qui était invité aux préparations de manifs en compagnie de Béatrice Bourges et présent à la tribune avec ses femmes voilées… "
    Chère Christine Tasin, toutes les révolutions auxquelles vous avez pu participer intellectuellement (et peut-être plus si affinités, je n'en sais rien) sont des révolutions anti. Vous croyez qu'on fait la Révolution en étant contre. Mais ces révolutions là ont toujours échoué parce qu'elles étaient purement dialectiques. La Révolution contre ? Cela ne va nulle part, on le sait trop aujourd'hui.
     
    La Révolution française (contre l'Eglise et contre les nobles - à la lanterne) a produit le grand déclassement français comme l'a expliqué naguère Pierre Chaunu (ou encore Jean Sédillot). La Commune et la résistance à outrance et sans espoir aux Boches, au nom du nationalisme le plus éruptif à produit le Traité de Versailles et... la guerre suivante - Merci Gambetta. La Révolution russe a engendré des dizaines de millions de morts et une glaciation historique sans exemple. Bref, on ne fait pas une Révolution contre... Aujourd'hui si vous faites une Révolution contre l'islam, cela donnera quoi ? De nouveaux pogroms ?
     
    La seule Révolution qui marche et qui impose sa marque à l'histoire est celle qui va en avant : c'est d'ailleurs pour cela que l'islamisme est tellement a craindre : il a une foi. Demandez aux nombreux Français de souche convertis à l'islam, demandez aux Françaises voilées... Mais vous ne ferez pas face à l'islamisme avec pour seule mot d'ordre la diabolisation et la dialectique.
     
    Vous n'avez pas le choix, Christine Tasin : votre révolution à vous, ça devrait être la Révolution chrétienne, celle pour laquelle marchent la nuit tous ces Veilleurs, celle au nom de laquelle s'insurgent les "Comités d'accueil" pratiquant le harcèlement démocratique un peu partout en France. Celle qui se révolte contre la Police politique. Celle que porte une foi et une espérance pour l'homme. Celle qui refuse que la vie soit un matériau qui se gère, celle qui considère toute vie comme un don. Je pense que c'est ce que vous avez pu ressentir lorsque, avec Pierre Cassen, vous êtes venus au Centre Saint Paul pour un débat animé il y a deux ans : votre place devrait être avec cette France-là..
     
    Le pire ennemi de la France, ce n'est pas l'islam, c'est elle-même. C'est le nihilisme dans lequel elle donne, comme une nouvelle religion, c'est l'à quoi-bonisme de notre société dépressive. Le Printemps français représente l'insurrection de la jeunesse contre la démoralisation obligatoire, contre le "tout vaut tout" qui est synonyme de "rien ne vaut rien". Lorsque la France - ou au moins une large élite de Français jeunes et ardents - aura repris conscience de la beauté de la vie, de la grandeur du destin humain, alors, à cette France là rien ne résistera et surtout pas l'islam. 
     
    Et là bien sûr vous m'arrêtez tout de suite, en me disant que je fais le jeu des réactionnaires que l'on vous a appris à haïr. Pour vous, l'aile catholique la plus véhémente est celle qui refuse l'avortement, la contraception et demain l'euthanasie... Mais c'est toute l'Eglise catholique que vous visez là. Et que proposez-vous en échange de cet idéal que Jean-Paul II a nommé "l'évangile de la Vie" ? La guerre à l'islam ? Ce n'est pas un idéal, c'est une dialectique.
     
    Ce dont la France a besoin, c'est d'un bien commun que chacun puisse nommer. Or les valeurs républicaines dont vous vous réclamez jusqu'à maintenant sont purement négatives : la liberté, mais pour quoi faire ? L'égalité, si c'est pour emm. le voisin qui réussit et justifier les revendications les plus déraisonnables... La fraternité ? Parlons-en : ça débouche sur ce que Mona Ozouf appelait la fête révolutionnaire. En 1792 et 1793 à Paris on a mangé de la chair humaine dans des transes collectives sans nom. La fête révolutionnaire ? Non merci. La Fraternité révolutionnaire ? Elle ne signifie rien puisqu'elle est un décret purement abstrait et sans idée de père et que l'on ne reconnaît comme frère que celui qui a les mêmes idées que soi.
     
    Ce sont les valeurs chrétiennes d'amour, de fécondité, de respect et de responsabilité (s'opposant à la "fraternité" à "l'égalité" et à la "liberté") qui ont fait notre pays. Ce que le printemps français - tout laïc qu'il soit - nous montre, c'est que ce sont ces valeurs, les seules vitales et vitalisantes, les seules qui ne mènent pas à l'apologie de la culture de mort, qui feront notre avenir. Ou nous les adopterons vraiment et nous vivrons. Ou nous les refuserons et nous crèverons dans notre refus compulsif de la vie, de tout ce qui la respecte et de ce qui lui donne sens. Le déclin démographique de notre Pays deviendra irrémédiable et tout ce que vous craignez arrivera, non pas comme vous l'imaginez, d'une attaque islamique, mais d'une immuno-déficience du corps social français, en autodestruction par dépression collective, autodénigrement et non-remplacement des générations. La France tout entière sera un vaste Massif central - vide.
     
    Vous ne voulez pas cela ? Réfléchissez : les valeurs du christianisme (je ne parle pas ici de foi chrétienne, mais dans l'ordre, de l'amour, du respect et de la responsabilité) sont les seules qui permettent à la France de se payer un avenir, loin du nihilisme ambiant. Au lieu de vous enferrer dans une dialectique anti-islam, censée tout conjurer, travaillez à votre manière pour redonner son âme à notre peuple. Je suis à votre disposition quand vous voulez et si vous le souhaitez pour évoquer ces questions fondamentales, qui sont forcément des questions d'âmes. Les problèmes politiques se sont tellement radicalisés aujourd'hui qu'ils sont devenus, vous le sentez en mettant en cause l'islam, des problèmes spirituels.

  • Laïcité sélective

    « Je suis toujours un peu surpris du double standard de nos élus laïcs. Voila des gens qui s'interdisent de souhaiter un 'Bon N oël' (remplacé par un très générique 'Bonnes Fêtes de Fin d'Année'), qui ignorent Pâques, et qui organisent ensuite une Nuit du Ramadan. À dire vrai je n'ai guère besoin d'eux pour fêter Noel, Pâques, et la Trinité (qui n'est pas qu'une station de métro), et je ne sais pas quel sens auraient leurs vœux.
    Et si j'étais musulman ? Si j'étais musulman je me méfierais de cette danse du ventre à laquelle on assiste depuis une demi-génération. On voit des politiques, des hauts fonctionnaires et des éditorialistes qui édictent que l'Islam est une religion de ceci ou de cela, qui fixent de leur propre autorité que « le véritable islam » ne demanderait pas telle ou telle chose. Ce discours constitue tout à la fois la carotte et le bâton : en échange du soutien parapublic à cet islam «véritable» (ou «républicain», ou « de France », ou «citoyen», ou comme on voudra), les musulmans sont priés de correspondre dans leurs pratiques à l'image attendue d'eux.
    Mais puisque je suis catholique, c'est autre chose qui me surprend : c'est la géométrie très variable de la notion même de laïcité chez ces élus. Voyez comme ils se fâchent quand les évêques et leurs prêtres, s'intéressent aux affaires de la Cité ; entendez leurs voix indignées (exemple récent) de ce que l'Eglise se prononce sur l'ouverture du mariage civil aux couples homos. Bien. En bonne logique ils devraient d'emblée rejeter par principe toute position papale sur l'immigration – par exemple quand il dit à Lampedusa : « nous regardons le frère à demi mort sur le bord de la route, peut-être pensons-nous 'le pauvre', et continuons notre route ». Mais... que nenni, que nenni! Ces élus laïcs applaudissent alors des deux mains.
    (...maintenant, évidemment, on peut réécrire mon texte « en miroir », aux dépens de certains catholiques conservateurs...)

     http://ab2t.blogspot.fr/

  • Le gaz de schiste, un mirage qui ne profite qu’aux compagnies gazières ?

    Et si le miracle du gaz de schiste n’était qu’une vaste opération de lobbying industriel ?

    Vous savez, l’exploitation du gaz de schiste, c’est ce qui permet aux États-Unis de bientôt devenir indépendant sur le plan énergétique et du même coup de diminuer par trois ou quatre le coût de l’énergie pour les entreprises américaines. C’est un tel miracle que beaucoup d’industriels en Europe demandent qu’on fasse la même chose, c’est-à-dire exploiter le gaz de schiste qui se trouve dans le sous-sol européen, et notamment en France.

    Pour le moment, la réponse à cette exploitation est « non », car les coûts environnementaux engendrés par l’exploitation du gaz de schiste sont énormes. Actuellement, le débat entre les pro et anti gaz de schiste se limite à comparer les gains économiques d’un côté et le coût environnemental de l’autre !

    Mais dans ce débat, il est intéressant d’entendre la voix de Thomas Porscher, un professeur d’économie à Paris, spécialiste des matières premières. Il est très écouté par le gouvernement français. Et que dit-il en substance ? Primo, que l’exploitation de gaz de schiste rapporte plus à la firme concernée qu’à la collectivité. Il précise qu’un million de dollars de production ne crée que 2,35 emplois ! Bref, le gaz de schiste n’est qu’un mirage qui ne profite qu’aux compagnies gazières.

    Oui, mais la presse a fait état de 600.000 emplois créés aux États-Unis ? Et certains disent que si la France s’y met, ce sont 100.000 emplois qui peuvent être créés, alors ? Thomas Porcher ne croit pas à ses chiffres. Pourquoi ? Parce que selon lui si les États-Unis créent autant d’emplois, c’est parce qu’ils forent en continu. Plus de 500.000 puits ont été forés entre 2005 et 2012, ce qui correspond à un nouveau puits toutes les 8 minutes ! Et tant qu’il y a des puits installés, il y a des jobs créés : un job par puits, selon l’interview donnée par cet économiste à Libération.Le jour où on s’arrête de forer, c’est fini !

    Donc, si la France voulait créer 100.000 emplois grâce au gaz de schiste, comme certains experts le disent, il faudrait forer environ 90.000 puits d’ici 2020 ! Soit donc 30 puits par jour. Et en plus, ajoute-t-il, ces forages défigureraient des départements comme le Gard, l’Ardèche, les Cévennes ou l’Ile-de-France ; là où se trouvent les réserves françaises, et n’oublions pas que la densité de population en France n’a rien à voir avec celle des États-Unis, sans oublier que ces zones sont touristiques…

    Pour corser le tout, ce qu’on oublie de dire, selon cet économiste, c’est que les habitants de ces régions risqueraient de s’appauvrir. Pourquoi ? parce qu’une étude a démontré qu’il y avait une dévalorisation de l’immobilier dans un rayon de 2000 mètres autour d’un forage ! Voilà à défaut d’être d’accord avec lui, ces arguments ont le mérite d’alimenter ce débat passionnant.

    LeVif.be  http://fortune.fdesouche.com

  • Comment les écoles de journalisme enseignent le conformisme

    Partis politiques, associations, entreprises, personnalités, tout le monde a besoin des médias et de ce fait personne n’ose les critiquer… C'est en partant de ce constat que Polémia, insoumis aux médias de l’oligarchie, propose aujourd'hui un point de vue critique sur ces garde-fous du système, en invitant un jeune étudiant en journalisme.

    La parole à l’étudiant.

    Si les journalistes ne critiquent jamais le système, c’est qu’ils vivent grâce à lui et partagent ses valeurs. Dès leur formation, c’est le conformisme et non l’esprit critique qui est enseigné. Deux facteurs prépondérants expliquent cet état d’esprit :

    • · La structure des écoles dont l’influence des directives publiques est très importante
    • · La pression du milieu et la déontologie journalistique

    Structure des écoles :

    Il existe 3 types d’écoles :

    • - CELSA (Centre d'Etudes Littéraires et Scientifiques Appliquées) : école publique détenue à 48% par l’Etat. Elle fonctionne comme les grandes écoles. Le concours d’entrée très difficile permet de recruter un profil particulier d’élite.
    • - Ecoles sous statut associatif, dont le diplôme est reconnu par la profession (les syndicats) et par l'Etat
    • - Ecoles privées, plutôt orientées vers l’information et la communication, que vers le journalisme à proprement parler.

    Bien que de structures différentes, ces écoles subissent toute l’influence de l’Etat. Notamment les écoles sous statut associatif, qui s’associent aux grandes universités pour délivrer des doubles-diplômes, mais l’Etat a donc un droit de regard plus important grâce à ce partenariat.

    De plus ces écoles sont soumises à différentes directives dont la « Charte de la diversité pour les médias ».

    A la suite d’une enquête du CSA concernant la « diversité » dans les médias en 2009, une commission de 30 experts s’est réunie pour penser la « diversité » dans les médias, c’est-à-dire permettre aux français d’origine étrangère d’être beaucoup plus présent dans les médias. Leur but est donc de trouver les moyens facilitant à ces populations l’accès à la profession de journaliste. Donc en premier lieu aux lieux de formation.

    Ces nouveaux journalistes seront les mieux à même d'entretenir et de promouvoir le système.

    Suite aux conclusions de cette commission, les épreuves de recrutement pour ces écoles ont donc été changées, notamment celle de culture générale, jugée trop discriminante. « On ne recrute pas des copies mais des personnalités », dixit Science-Po. Plusieurs partenariats ont également été créés, dans cette même optique. L’Institut Supérieur de journalisme de Lille, prestigieuse école s’est associée au Bondy blog : un groupe de jeunes des banlieues voulant changer la vision qu’a la France de ces jeunes.

    Toujours dans ce même objectif, on trouve des mouvements, comme la très puissante French American Foundation, qui a réfléchi sur la couverture médiatique de l’immigration. Pour l’améliorer, elle propose aux jeunes journalistes de plancher sur le thème « Médias et immigration : pour une couverture médiatique juste et équilibrée » via des concours et des bourses à gagner.

    La structure même de ces écoles fabrique également la connivence des élites. Prenons Science-Po pour exemple. Un journaliste qui sort diplômé de cette école aura passé cinq ans sur les mêmes bancs que le banquier, le commercial, le politique, l’homme d’affaires et le politique. S’il a des infos compromettantes sur l’un d’entre eux, voudra-t-il les divulguer ? Mettre dans une situation embarrassante un ami ? Perdre son réseau de grande école ? Le journaliste de cette formation est donc lié au reste de l’élite et n’est pas indépendant.

    Pression du milieu et « déontologie journalistique »

    Les journalistes ont une très haute estime d’eux même et de leur travail. Ils considèrent qu’ils ont une responsabilité, qu’ils sont garants des valeurs du système ; « valeurs du système » qu’ils ne contestent donc jamais (humanisme, démocratie représentative, féminisme et antiracisme).

    Les formateurs, les professeurs partagent cette vision du monde et ne font donc pas venir d’intervenants avec qui ils ne seraient pas d’accord idéologiquement. Les jeunes journalistes sont donc formés par des personnes qui croient aux valeurs du système et ne sont pas entrainés à ce qu’on leur expose un point de vue différent, encore moins à le prendre en compte dans leur compréhension du monde.

    La déontologie journalistique, savoir ce que l’on a le devoir de dire, permet de hiérarchiser les informations, et pose la question : doit-on traiter ou non un événement ? Dans le système de valeurs humanistes, une manifestation pro clandestins a beaucoup plus d’importance qu’un rassemblement nationaliste à qui il faut de toute façon éviter de faire de la pub. Cette discrimination de l’information est le fait des salles de rédaction des grands médias qui décident de ce qui doit faire l’actualité. Les cours de déontologie des écoles permettent aux étudiants de savoir comment traiter tel ou tel sujet sensible de société. Encore une fois, les personnes formatrices ne représentent pas la diversité des opinions, mais sont toujours main-stream.

    Aucun esprit critique n’est réellement demandé dans les écoles de journalisme. En effet, une remise en question d’une information n’est ni souhaitée, ni encouragée à partir du moment où elle émane d’une source officielle : AFP, Reuters ou AP, les trois principales agences de presse.

    Cependant avec l’arrivée d’internet, l’omerta des médias du système sur certains sujets a été court-circuitée, permettant aux personnes intéressées par un sujet, de trouver des informations non-officielles sur le web. Mais celles-ci n’étant pas reprises dans les médias de l’oligarchie, elles ont bien peu de valeurs face aux informations officielles.

    De plus, le flot continu des tweets, des infos via les réseaux sociaux et des sites d’infos alternatifs, n’est absolument pas assimilable par une seule personne et l’on se rend compte qu’il est difficile de se passer de la capacité de synthèse d’une salle de rédaction, toute orientée fût-elle.

    Discussions :

    Le doute ne se vend pas, il faut mieux avoir le « scoop ». Prendre du recul et des pincettes avec une information qui pourrait faire vendre dans le contexte économique actuel (perte des revenus liés à la publicité) n’est donc pas encouragé.

    Situation économique. Au fil des ans, la profession de journaliste s’est largement précarisée avec une nette augmentation des pigistes. Payer un journaliste des mois pour une enquête particulière coûte trop cher, on se contente souvent de recycler l’information des agences de presse car l’investigation coûte trop cher.

    Indépendance de la presse. Il faut relativiser, la presse n'a jamais été vraiment indépendante du pouvoir en place. Le problème est qu’aujourd'hui, elle fait croire qu'elle est libre et indépendante, alors qu’elle est le plus parfait serviteur du système

    Polémia
    26/12/2011

  • « L'Inquisition médiatique » de Francis Puyalte

    De minimis non curat praetor, dit l’adage latin, mais il n’est pas de sujet, si subalterne soit-il en apparence, qui échappe aux champions de la désinformation. On ne s’étonnera donc pas de voir ceux-ci à l’œuvre dans le traitement des faits divers, ce qui est logique dans la mesure où ces derniers passionnent un public trop souvent, hélas, indifférent à la politique.

    Au lendemain du premier tour de la présidentielle, Valeurs actuelles révélait le résultat des votes internes organisés au Centre de formation des journalistes et à l’Ecole supérieure des journalistes de Lille : soit 100% des voix pour la gauche dans le premier, et 87% dans la seconde, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen n’obtenant pas un seul suffrage de la part des étudiants qui, demain, seront nos « dealers d’opinion » !

    On sait depuis longtemps à quoi s’en tenir sur la désinformation journalistique en matière politique. Dans L’Inquisition médiatique, Francis Puyalte, ancien de Paris-jour, de L’Aurore puis du Figaro, démontre que l’esprit partisan est également de règle, et donc le public est tout aussi fourvoyé en matière de faits divers. Et de citer en exemple le scandale d’Outreau, le « naufrage » des Kurdes (pseudo-irakiens et soi-disant persécutés) du cargo East Sea échoué près de Fréjus en 2001 et surtout l’affaire Kamal, dont l’opportune relecture par Puyalte occupe la moitié du livre. Rappelons pour ceux, sans doute nombreux, qui l’auraient oublié que, pour justifier l’enlèvement de sa petite fille Lauriane et sa fuite aux Etats-Unis, le Franco-Marocain Karim Kamal avait accusé son ex-femme Marie-Pierre Guyot, fille d’un haut magistrat, d’avoir violé et fait violer la gamine lors d’orgies titanesques auxquelles aurait participé le gratin de la justice et de la police niçoises, en particulier le doyen des juges d’instruction Jean Pierre Renard et le procureur général Paul-Louis Auméras (*).

    Pendant des lustres, ces accusations gravissimes, mais qui n’ont jamais reçu l’ombre d’un début de preuve malgré de nombreuses enquêtes, ont fait régner dans les tribunaux des Alpes-Maritimes un climat délétère, encore attisé par l’attitude équivoque du procureur Eric de Montgolfier, successeur d’Auméras et, semble-t-il, plus enclin à hurler avec les loups de presse qu’à établir la vérité et à protéger les institutions.

    A la remorque du Monde

    Or, qui avait lancé la rumeur ? Le journaliste Hervé Gattegno, alors protégé, au Monde, du fanatique Edwy Plenel – qui, aujourd’hui patron du site Mediapart, peut à bon droit se vanter d’avoir eu la peau de Nicolas Sarkozy en faisant état, peu avant le scrutin présidentiel, des allégations d’un ministre libyen affirmant que la campagne du vainqueur de 2007 avait été financée à hauteur de 50 millions d’euros par le colonel Kadhafi. En reprenant l’argumentation de Karim Kamal, il s’agissait pour le tandem Plenel-Gattegno de jeter l’opprobre sur Nice, ville restée trop « médeciniste » aux yeux de ces moralistes.

    Francis Puyalte montre d’ailleurs bien le rôle moteur joué par Le Monde dans le traitement des faits divers. Il faut se souvenir, d’ailleurs, de la place extravagante réservée en 1986 par ce quotidien dit « de référence » à la mort accidentelle de l’étudiant manifestant Malik Oussekine dont le décès, attribué à la « violence policière », obligea Jacques Chirac et Alain Devaquet à remiser leur réforme des Universités… et d’une manière générale à oublier toutes les promesses faites à l’électorat droitier. Or, loin de se livrer à des investigations personnelles pour tenter de démêler le vrai du faux, presse écrite et télévisions se mettent à la remorque du Monde et en adoptent toutes les thèses. Comme si ce quotidien était leur directeur de conscience.

    Et malheur aux dissidents – fussent-ils collaborateurs du Figaro – qui tentent de faire entendre leur vérité ! Ils sont à leur tour victimes de l’Inquisition médiatique, traités de racistes ou d’ « anticommunistes primaires », tel l’auteur qui, aujourd’hui retraité, se souvient : « J’ai couvert presque toutes les grandes manifs des années 1970-1980. Elles m’ont éclairé sur le rôle de la presse, son singulier suivisme, sa propension à aller dans le sens du vent, qui soufflait souvent de l’Est […] Certes, je fus témoin, bien sûr, de quelques excès et même de bavures [policières]. Mais, en général, je constatais et j’admirais la placidité et le sang-froid des CRS et gendarmes mobiles qui supportaient pendant des heures les injures les plus abjectes […], les cailloux et les pierres, les jets d’œufs pourris et les cocktails Molotov dans l’attente d’un ordre, qui ne venait pas. » Surtout face aux « bandes ethniques », « un phénomène que je m’honore de ne pas avoir occulté », écrit Francis Puyalte en insistant sur la discipline de ces bandes allogènes « dont le seul but était le pillage ». Un but ignoré par les lecteurs du Monde

    Ecrit sans prétention par un journaliste « à l’ancienne » formé non dans quelque « prestigieuse » école mais aux chiens écrasés – et à la lecture de son « cher Céline » ! – et enrichi d’une intéressante préface de Christian Millau, ce témoignage éclaire sur la nocivité et l’omnipotence des forces de désinformation, auxquelles aucun domaine n’est étranger dès lors qu’il s’agit de culpabiliser le lecteur lambda.

    Florent Dunois http://www.polemia.com/
    8/05/2012

    Francis Puyalte, L’Inquisition médiatique, préface de Christian Millau, Dualpha éditions, Collection Vérité pour l’Histoire, octobre 2011, 338 pages.

    (*) Aux mêmes éditions et dans la même collection, Paul-Louis Auméras livre son propre témoignage dans Parcours de proc, préfacé par François Missen. 380 pages.

     

  • « Pour en finir avec l'idéologie antiraciste » de Paul François Paoli

    Le 10 septembre 2012 à Aix-en-Provence, lors de l'inauguration du Mémorial du camp des Milles, seul grand camp d'internement et de déportation sous commandement français encore intact (et ayant abrité ensuite des collaborateurs ou supposés tels à la Libération), le premier ministre annonçait que « la lutte contre le racisme et l'antisémitisme étant une priorité de [s]on gouvernement » et qu’il convoquerait en urgence un « comité interministériel sur ce sujet », sujet d’une actualité brûlante, on en conviendra, en ces temps de crise. Le 12 septembre, Harlem Désir, cofondateur et ancien président de SOS-Racisme, était désigné à la tête du Parti socialiste et, le lendemain, on apprenait le départ – en fait, la démission forcée – de Richard Millet, pourfendeur d’un multiculturalisme fossoyeur, selon lui, de notre civilisation comme de notre nation, du comité de lecture des éditions Gallimard, dont plusieurs vedettes exigeaient depuis un mois l'éviction (1). Comment illustrer plus clairement la dictature de l’antiracisme ?
    CL

    C’est dire si tombe à pic le dernier livre de Paul-François Paoli, Pour en finir avec l’idéologie antiraciste, « idéologie totalitaire […], manichéenne et dualiste, je dirai même simpliste » puisqu’elle « divise le monde en bons et méchants, en amis et ennemis » et « ignore la complexité du réel, ses ambivalences, car cette complexité la détruirait ».

    Du communisme à l’antiracisme via le tiers-mondisme

    Au milieu des années 1980, alors que les partis communistes français et italien, naguère si puissants, connaissaient leur crépuscule, l’auteur de ces lignes avait démontré comment, après le rapport Khrouchtchev sur les crimes de Staline et la sauvage intervention de l’Armée rouge en Hongrie, les militants marxistes-léninistes et trotskistes s’étaient recyclés dans le tiers-mondisme. Puis, la décolonisation s’étant soldée par de sanglants échecs, des guerres tribales, la ruine économique et l’exode vers l’Europe des populations enfin libérées, les anciens hérauts des Mao, Nkrumah, Sékou Touré, Ché Guevara et autres Boumedienne se trouvèrent un nouveau cheval de bataille, une nouvelle raison d’être : l’antiracisme, qui, issu du marxisme le plus extrémiste et le plus dogmatique, ne pouvait être que totalitaire, même si, comme le souligne P.-F. Paoli, cet antiracisme se drape dans les oripeaux de l’humanisme, excipe des « principes de la République » et s’appuie sur le messianisme des « valeurs universelles » dont la France serait le dépositaire de droit divin, valeurs d’autant plus commodes qu’elles sont floues – et, d’ailleurs, fort peu universelles, plusieurs grandes nations continuant à les ignorer.

    Refus du réel et nouvelle religion d’Etat

    Mais peu importe à l’idéologue, espèce qui se caractérise par sa « capacité de déréalisation de l’expérience vécue » et sa « volonté de cécité fondée sur une certaine ignorance » de tout ce qui n’entre pas dans le schéma fixé. D’où la détermination de l’idéologue (et de ses valets de presse) à se refuser ne serait-ce qu’à accepter de regarder en face certains aspects gênants de l’immigration telles la montée de l’islamisme et la dilution concomitante du sentiment national, la délinquance, la baisse continue du niveau de l’instruction publique, la crise du logement, etc., tous inconvénients que seuls peuvent mettre en exergue des racistes invétérés. Et inutile d’opposer à l’irénisme de cette religion d’Etat qu’est devenu l’antiracisme les constatations désenchantées de l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, les protestations de la démographe Michèle Tribalat contre les toujours optimistes statistiques officielles, l’avertissement de l’Américain Christopher Caldwell, auteur du terrifiant Une révolution sous nos yeux/ Comment l’islam va transformer la France et l’Europe (2), ou les cris d’alarme de certains édiles comme Xavier Lemoine, maire de Montfermeil dans la Seine-Saint-Denis. Ce département comptant « un million d’habitants dont le premier tiers est constitué d’étrangers (ayant une carte de séjour), le second de Français sans aucune ascendance française (naturalisations et droit du sol), le dernier tiers ayant des ascendances françaises mais qui vieillissent et qui déménagent » quand « les deux premiers tiers ont une natalité deux fois supérieure au dernier », M. Lemoine se dit avec angoisse « aux avant-postes de l’Histoire de France, témoin d’une bascule géographique sans précédent dans l’histoire du pays ».

    Lynchage et persécution judiciaire

    C’est cette même bascule qui est enclenchée dans certains départements du nord et du sud de la France mais le nouvel ordre moral antiraciste nie et surtout interdit de la faire connaître sous peine de lynchage médiatique, de persécutions policières et judiciaires dignes de la haute époque soviétique (chassez le naturel, il revient au galop…). « Ce ne sont plus les mauvaises mœurs qui sont traquées, écrit P.-F. Paoli, c’est tout un chacun, à tout moment, qui peut être incriminé pour ses mauvais propos, ses vilaines pensées, ses attitudes suspectes. Chaque mois qui passe apporte une nouvelle illustration de ce phénomène étrange : le brandissement glorieux du raciste que l’on a traqué, figure du mal absolu qui a pourtant presque disparu de notre monde. » Ce qui n’empêche pas les dirigeants des innombrables « organisations représentatives » dûment homologuées de mener la grande vie grâce aux extravagantes (et combien scandaleuses en ces temps de rigueur) subventions versées par l’Etat à ces lobbies pour mener leur chasse à un ennemi phantasmatique.

    P.-F. Paoli est d’ailleurs conscient des représailles auxquelles il s’expose avec la publication de son essai, d’où de fâcheuses concessions à la police de la pensée (« l’insupportable police juive de la pensée », avait même écrit la très regrettée Annie Kriegel dans Le Figaro du 3 avril 1990 à propos de la future loi Gayssot). Ainsi soutient-il en préambule que « l’antiracisme tel qu’il s’est conçu après la Seconde Guerre mondiale et notamment après les procès de Nuremberg doit être porté au titre des acquis de l’humanité » ! De même rend-il des hommages répétés aux musulmans et réfute-t-il « toute volonté de minimiser la richesse de l’islam et de diminuer son attrait ». Le journaliste espère-t-il s’éviter ainsi la marginalisation imposée à Eric Zemmour, à Robert Ménard et maintenant à Richard Millet ?

    Reste que la récente multiplication de livres critiques sur l’immigration et surtout sur ceux qui défendent et encouragent le déferlement perinde ac cadaver – voir aussi le pamphlet de Luc Gaffié contre les fanatiques du « sanspapiérisme » (3) – prouve que ce tsunami préoccupe de plus en plus nos compatriotes, surtout en ces temps de naufrage économique et de paupérisation galopante de tant d’entre eux. Le réel aura-t-il finalement raison du délire idéologique ?

    Claude Lorne http://www.polemia.com
    15/09/2012

    Notes :

    (1) Richard Millet sera le mercredi 19 septembre entre 18 et 21 heures l’invité d’Emmanuel Ratier sur Radio Courtoisie. Sur l’auteur lui-même et ses déboires éditoriaux, nous renvoyons nos adhérents aux tout récents articles de :
    – Françoise Monestier, «
    Richard Millet nouvelle victime des bien-pensants»
    – et de Bruno Chaouat : «
    L'Amérique, véritable ennemi de Richard Millet ».
    (2) Christopher Caldwell,
    Une révolution sous nos yeux, préface de Michèle Tribalat, édition du Toucan, collection Adultes, 600 pages. Voir l’article de René Schleiter mis en ligne en décembre dernier.
    (3) Luc Gaffié,
    Le Sanspapiérisme : où sont les papiers des sans-papiers ? Anatomie d’une manipulation, Editions Xenia, collection Franchises, mars 2012.

    Paul François Paoli, Pour en finir avec l’idéologie antiraciste, Bourin Editeur, Collection Politique, janvier 2012, 175 pages.

  • « Médias : la grande illusion » de Jean-Jacques Cros

    « Manipulation et mimétisme érigés en système ».
    Relayée par l’Observatoire du journalisme, la vigilance de la Fondation Polémia quant aux dérives médiatiques commence à porter ses fruits, au sein même de la profession. En témoigne, après plusieurs autres, le livre de Jean-Jacques Cros, pourtant un homme du sérail : grand reporter (à France 3 notamment), il a en effet enseigné à Sciences Po et dans de nombreuses écoles de journalisme. C.L.

    Fin juin 2013, cinq jeunes gens étaient poignardés à mort, du Val-d’Oise aux Alpes-Maritimes, lors de rixes entre bandes rivales. Qui s’en est ému parmi les journalistes qui avaient précédemment consacré force reportages lacrymatoires (1) à l’ « assassinat » du militant antifasciste Clément Méric par le skinhead Esteban lors d’une bagarre que le défunt et ses potes avaient pourtant eux-mêmes provoquée ainsi que l’ont montré les bandes vidéo et le témoignage du vigile de l’établissement où les « antifas » avaient commencé leurs provocations ?

    Manipulation et mimétisme érigés en système

    S’il fallait une preuve que l’information matraquée par les médias est une « grande illusion », cet exemple, entre mille, atteste que cette information relève trop souvent de la manipulation.

    Certes, cet « effet manipulatoire » a toujours été dans la nature du journalisme, estime Jean-Jacques Cros mais, ajoute-t-il, il s’est considérablement aggravé au cours des dernières décennies, surtout du fait de contraintes économiques. Se livrant une concurrence insensée alors que leur situation financière est fragilisée par la raréfaction de la manne publicitaire due à la crise, confrontés à l’irruption d’Internet qui les prive non seulement de public mais aussi de ressources publicitaires, la grande presse et les grands médias audiovisuels – où la concentration fait rage – n’auraient plus le temps ni les moyens de procéder à des recherches approfondies, en commençant par celles de sources fiables, ni à des approches originales de tel ou tel sujet. Le « mimétisme » règne en maître… aux dépens du plus élémentaire pluralisme.

    L’exaltation des marginaux : la preuve par les Femen

    Toutefois, « une recette marche à tous les coups pour obtenir ou conserver l’audience à son plus fort niveau : jouer sur les émotions et même les pulsions des gens qui les regardent ». Aussi, « pour séduire les “consommateurs de médias”, les rédactions utilisent (certaines consciemment, d’autres spontanément) des méthodes qui ont fait leurs preuves, même si elles sont déontologiquement contestables et provoquent un malaise perceptible dans le public ».

    « Cette attirance pour le sensationnel, déplore notre confrère, va favoriser le marginal ou le minoritaire. Pour passer dans les médias, plus besoin d’être nombreux, d’être représentatifs ou d’être légitimes. Il suffira qu’un petit groupe donne en pâture aux journalistes quelques images fortes, quelques opérations spectaculaires pour avoir une place dans les médias sans commune mesure avec sa représentativité. Avec l’effet de loupe des médias, les minorités agissantes […] acquerront une légitimité qui leur permettra de parler d’égal à égal avec les institutions. »

    Difficile de récuser ce constat désabusé à l’heure où le chef de l’Etat profite du 14-Juillet pour présenter officiellement un nouveau timbre dont la Marianne est inspirée du visage de… la Femen en chef, Inna Shevchenko, de surcroît ukrainienne !  Laquelle, dès le lendemain, remerciait le président Hollande (et les Français dont elle ignore superbement la langue bien qu’elle ait sollicité et obtenu chez nous le statut de réfugiée politique) en ces termes élégants : « Femen is on French stamp. Now all homophobes, extremists, fascists will have to lick my ass when they want to send a letter » (Femen est sur un timbre français. Maintenant, tous les homophobes, extrémistes, fascistes, devront lécher mon c… quand ils voudront envoyer une lettre – cf. le compte twitter.com/Femen_France).

    Médias en servitude

    Catastrophique en soi pour l’image de notre pays à l’étranger, l’affaire a du moins le mérite de démontrer la collusion entre les médias, sans lesquels les Femen n’existeraient pas, et le pouvoir politique, auquel ils sont financièrement soumis. M. Cros rappelle utilement qu’aujourd’hui, au nom de la fameuse « exception culturelle » française, « l’Etat verse à l’ensemble de la presse écrite plus d’un milliard d’euros par an, ce qui représente environ 20% du chiffre d’affaires de ce secteur » ; peut-être pas pour l’éternité, d’ailleurs : le jour où Bruxelles « considérera que la presse est un secteur marchand comme un autre, la presse française sera obligée de quitter son cocon protecteur et beaucoup de journaux en mourront ».

    Mais l’audiovisuel est tout aussi dépendant, qu’il soit public ou privé. Dans ce dernier cas, les groupes capitalistiques qui possèdent les grandes antennes (Bouygues, Bolloré, etc.) doivent, en effet, se concilier les bonnes grâces de l’exécutif pour obtenir les « contrats du siècle », l’augmentation de leurs fréquences… ou simplement éviter le harcèlement fiscal. Ils ont donc tout intérêt à marcher droit sur le sentier très balisé du Polit’Correkt, fût-ce au mépris de la vérité ou de l’objectivité. Et il en va d’ailleurs de même d’Internet où les sites d’information (Slate, Rue89, Mediapart…) qui se targuent d’une indépendance totale, sont eux aussi subventionnés, comme le soulignait il y a deux ans la brochure Les médias en servitude, éditée par Polémia (2).

    On aimerait parfois que Jean-Jacques Cros soit plus incisif, qu’il livre le nom des responsables quand il relate des scandales particulièrement patents, qu’il se montre plus sévère envers les nouvelles générations de journalistes auxquels une inculture crasse et le conformisme (merci l’Education nationale pour ce formatage si réussi !)  tiennent trop souvent lieu de déontologie. Il n’empêche que son essai, qui ne se veut pas un  pamphlet, aurait fait l’effet d’un pavé dans la mare dans les milieux concernés.

    Quant à savoir si ceux-ci vont tenir compte de l’avertissement et respecter davantage le public (et la simple réalité), on se gardera de toute… grande illusion. Déjà, à la suite du courageux Robert Ménard, plusieurs journalistes ont mis les pieds dans le plat. Parmi eux, Paul-François Paoli, auteur de Pour en finir avec l’idéologie antiraciste (3), Francis Puyalte, auteur de L’Inquisition médiatique (4) ou encore Jean Stern à qui l’on doit Les patrons de presse, tous mauvais (5). Mais, jusqu’à présent, ces réquisitoires n’ont guère été  couronnés de succès.

     Claude Lorne http://www.polemia.com
    19/07/2013

     Jean-Jacques Cros, Médias, la grande illusion, Jean Claude Gawsewitch Editeur, Paris 2013, 247 pages (sans index).

    Notes :

    1. L’affaire Méric II : les remous d’une imposture
    2. « Les médias en servitude »
    3.« Pour en finir avec l’idéologie antiraciste » de Paul François Paoli

    4. « L’inquisition médiatique » de Francis Puyalte
    5. « Les patrons de la presse nationale / Tous mauvais » de Jean Stern

  • Unité SGP Police FO amalgame LMPT et les émeutiers de Trappes

    On croit rêver :

    "Faisant le lien entre les violences de la nuit à Trappes et les opposants au mariage homosexuel, la police "ne doit pas être le bouc-émissaire d'extrémistes religieux", a estimé samedi 20 juillet le principal syndicat des gardiens de la paix. "La police nationale doit appliquer la loi en tout temps et en tous lieux", a ainsi expliqué dans un communiqué Henri Martini, secrétaire général d'Unité SGP Police FO, en qualifiant d'"intolérable et inquiétant" les affrontements de la veille à Trappes (Yvelines).

    Environ 250 manifestants ont jeté des pierres vendredi soir contre le commissariat de cette banlieue populaire, pour protester contre la garde à vue d'un homme interpellé lors du contrôle de son épouse intégralement voilée. "Contestation de la loi sur le voile, contestation de la loi sur le mariage pour tous. Autant d'actions plus ou moins violentes auxquelles nos collègues doivent faire face depuis plusieurs mois, avec à chaque fois des volontés de s'opposer à la loi au nom de convictions religieuses", regrette le syndicat.

    "Notre organisation syndicale ne peut tolérer que les policiers soient les boucs-émissaires et les victimes d'activistes religieux de tous bords", ajoute-t-il. Les manifestations contre la loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe avaient été émaillées de violences et avaient conduit à des dizaines d'interpellations.

    De son côté, le syndicat Synergie-Officiers a également rappelé que "la Loi de la République s'appliquait partout, pour tous et en tous temps" et dénoncé "la stigmatisation des policiers et les procès d'intention à leur encontre orchestrés par des fondamentalistes".

    Avec un communiqué de ce genre, il n'y a pas besoin de procès d'intention : la répression à l'égard des défenseurs de la famille a abaissé les forces de l'ordre au rang de police politique.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/