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magouille et compagnie - Page 2497

  • Montebourg, héros raté de la gauche de la gauche

    Sous le feu des critiques après son désaveu sur Florange, Arnaud Montebourg a manqué l'opportunité de devenir un "héros" pour la gauche de la gauche au moment où le gouvernement "assume" son virage social-libéral, selon des politologues.
    Après une offensive tambour battant contre Lakshmi Mittal, le patron du groupe sidérurgique ArcelorMittal, dont il ne voulait plus en France, le héraut de l'anti-mondialisation lors de la primaire PS pour la présidentielle a finalement dû s'incliner.
    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a écarté son idée de nationaliser les hauts-fourneaux de Florange (Moselle) que veut fermer ArcelorMittal, pour un accord qualifié de "renoncement" par les syndicats. 
    Furieux, Arnaud Montebourg a menacé de démissionner (voir notre article) dans un premier temps avant de se raviser. "Je lui ai dit (au président de la République) que si rien n'était fait avant ce soir (samedi) pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement", a déclaré le ministre au quotidien Libération. De fait, samedi, M. Ayrault a dit, dans un communiqué, combien était importante l'action de M. Montebourg.
    "Arnaud Montebourg qui aurait dit +je démissionne+, c'eût été catastrophique pour le gouvernement et il aurait gagné dix points en termes d'image et de popularité. Il serait devenu une star, un héros pour la gauche de la gauche", souligne Gaël Sliman (BVA).
    "Il a perdu sa crédibilité gouvernementale et n'est plus qu'un ministre de la parole", estime pour sa part Gérard Grunberg (Cevipol). "Le volontarisme anti-mondialisation a prouvé ses limites", ajoute-t-il.
    La droite a tiré à boulets rouges sur le ministre du Redressement productif, à l'instar du président proclamé mais contesté de l'UMP, Jean-François Copé, estimant que M. Montebourg "nuit à l'image de la France".
    DEUX GAUCHES "SE TOURNENT LE DOS"
    Le Parti socialiste est monté en première ligne lundi pour défendre le ministre. Un des porte-parole du parti, David Assouline, a salué ainsi son "action déterminée et déterminante", évoquant son "rôle majeur dans cette bataille".
    François Hollande a assuré de son côté que "tout le gouvernement était solidaire" des décisions prises concernant Florange et prévenu Mittal que "tous les moyens de droit" seraient utilisés si l'accord présenté vendredi n'était pas "appliqué et respecté".
    C'est davantage pour avoir au gouvernement une caution de l'électorat populaire que représente, du moins dans l'opinion de gauche, M. Montebourg, que le chef de l'État l'a retenu, avancent les politologues.
    "François Hollande ne veut pas et ne peut pas se permettre de perdre quelqu'un qui représente l'aile gauche du PS au moment où son gouvernement assume un tournant social-libéral", fait valoir M. Grunberg, en référence au pacte de compétitivité.
    Pour la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, membre de l'aile gauche du PS, Florange a révélé l'affrontement de deux gauches: d'un côté le couple exécutif et de l'autre M. Montebourg, la première voulant "tourner le dos" à la seconde.
    "Je ne sais pas s'il (Arnaud Montebourg) doit se sentir à l'aise dans ses baskets en ce moment", s'est demandé Olivier Besancenot (NPA), faisant remarquer qu'entre "le programme qu'il avait défendu à la primaire PS et ce qu'il fait actuellement, il y a un décalage. À lui d'en tirer les conséquences".
    Arnaud Montebourg dispose encore d'un capital de sympathie du côté des syndicats, qui saluent son "courage de dire +stop+" face aux grands patrons. "Moi, je dis bravo (...) il a mouillé sa chemise", a dit Édouard Martin, délégué CFDT du site d'ArcelorMittal de Florange.

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Les stéréotypes de genre au Parlement européen

    C'est une élue néerlandaise de gauche dure, Kartika Tamara Liotard, qui vient de signer un projet de rapport sur l'élimination des stéréotypes liés au genre dans l'Union européenne, et cela n'a rien que de très logique : n'est-ce pas la forme la plus achevée de la lutte des classes que de dresser une moitié de l'humanité contre l'autre moitié ?

    On y lit des choses ahurissantes, comme nous allons le voir.

    Mais avant de donner quelques exemples, il importe de comprendre que l'origine gauchiste de l'initiative n'en fait pas une démarche marginale, forcément inopérante en raison du caractère extrême de ses partisans. Ce qu'exprime ce rapport, on le retrouve non seulement dans la bouche de bien des féministes, mais dans de nombreuses lois déjà adoptées dans les pays de l'Union européenne et dans les recommandations des officines qui ont un réel pouvoir d'influence et un vrai poids sur les lois et la jurisprudence.

    Donc : il faut que les femmes fassent le même genre d'études que les hommes, le même genre de travaux, qu'elles soient payées de la même manière, bref, qu'on cesse de leur faire incomber « la responsabilité des enfants » grâce à un matraquage médiatique, éducatif et public sans relâche. Digne de l'Union soviétique qui envoyait les femmes faire les travaux de force aux champs, des Etats-Unis qui envoient les femmes militaires au feu au nom de la non-discrimination, ou du Portugal où les balayeurs municipaux sont bien souvent des balayeuses !

     Mais c'est les enfants qu'il faut attraper d'abord, comme l'explique le rapport :

    « Afin d'accroître la participation des femmes sur le marché du travail et dans la prise de décision économique et politique, les points suivants doivent être abordés
    :  
    « • Les stéréotypes liés au genre dans les écoles primaires et secondaires influencent la perception qu'ont les jeunes enfants et les adolescents de la façon dont les hommes et les femmes doivent se comporter. Il convient dès lors d'introduire des programmes et des manuels d'enseignement spéciaux, dans lesquels les hommes et les femmes sortent de leurs “rôles traditionnels”, à savoir l'homme comme soutien de famille et la femme prenant soin des enfants ;

    « • En ce qui concerne les médias et la publicité, il faut aussi noter que, de plus en plus, les enfants et les jeunes ont accès à la télévision sans surveillance à un âge très précoce. Les stéréotypes négatifs liés au genre peuvent donc considérablement porter atteinte à la confiance et à l'estime de soi des jeunes femmes, en particulier des adolescentes, qui réfrènent dès lors leurs aspirations, leurs choix et leurs perspectives de carrière. Compte tenu de l'influence significative des médias sur la perception de l'égalité des sexes dans l'opinion publique, des formations spéciales sur les stéréotypes liés au genre sont nécessaires pour les commissions nationales chargées des normes de la publicité et les organismes d'autoréglementation afin de les sensibiliser à l'influence négative de la discrimination et des stéréotypes liés au genre dans les médias ; »  Ailleurs, on nous explique que « les enfants sont confrontés aux stéréotypes liés au genre dès leur plus  jeune âge par le biais des séries et des publicités télévisées, des manuels et des programmes scolaires, ce qui retentit sur leur perception du comportement que devraient adopter les figures masculines et féminines ».

    Bref, dès l'instant où l'on montre Maman qui coud et Papa qui fume la pipe, la fille qui cueille des fleurs pendant que le garçon fait fonctionner son pistolet à billes, la bonne qui pouponne et le boucher qui transporte sa demi-carcasse, on est déjà dans le message inacceptable qu'il fait à tout prix corriger. Dans les manuels comme dans les sitcoms.
    Trop absurde pour être significatif ? Détrompez-vous. Cela est à la base de l'idéologie du genre, et c'est elle qu'on enseigne dans les lycées français en 1e comme une science…
  • Syrie : la crainte de l’extension du conflit

    Lors de son passage au Journal télévisé de France 2, François Hollande a évoqué son souci –qui ne l’aurait pas ?- de tout mettre en œuvre pour enclencher une baisse du chômage qui poursuit son ascension a-t-on appris hier pour son douzième mois consécutif. Un fléau qui continuera à croître puisque l’actuel gouvernement à l’instar du précédent, n’entend pas remettre en cause les diktats ultra-libre échangistes de Bruxelles et son refus de mesures protectionnistes qui permettraient à notre économie de se battre à armes égales avec ses concurrents. Si la question de l’emploi est une angoisse majeure pour nos compatriotes, le chef de l’Etat a également mis ses pas dans ceux de l’équipe précédente en n’écartant pas l’hypothèse d’une intervention militaire étrangère en Syrie à la suite du massacre de Houla, vendredi dernier.

     Le général norvégien Robert Mood, a indiqué au Conseil de sécurité qu’au moins108 personnes y avaient été tuées, atteintes par des éclats d’obus ou tuées à bout portant, dont 49 enfants.

     Pour autant cette intervention militaire ne pourrait se faire que « dans le respect du droit international, c’est-à-dire par une délibération du Conseil de sécurité » de l’Onu. Ce qui imposerait un accord de la Chine et de la Russie dont le président Vladimir Poutine rencontre aujourd’hui son homologue français

     « C’est lui (M. Poutine, NDLR) pour l’instant, avec la Chine, qui est le plus en retrait par rapport à ces questions de sanctions. Eh bien, nous devons le convaincre que ce n’est pas possible de laisser le régime de Bachar el-Assad massacrer son propre peuple », a ajouté M. Hollande.

     Comme cinq autres pays de l’UE, le Canada et l’Australie, le chef de l’Etat a annoncé annonçant l’expulsion de l’ambassadrice de Syrie à Paris, Mme Lamia Chakkour.

     Le Conseil de sécurité de l’Onu, Chine et Russie comprises, ont condamné ce massacre et Kofi Annan, pour son deuxième déplacement en trois mois en Syrie, a rencontré mardi Bachar el-Assad à Damas. Le président syrien a déclaré à cette occasion que le succès de son plan de paix était inconcevable sans la victoire sur le terrorisme et l’arrêt de la contrebande d’armes.

     Alors, il s’agit de nouveau de noter que la complexité de la situation en Syrie commande d’éviter les raccourcis manichéens dressant le tableau d’un pouvoir syrien sanguinaire massacrant à tour de bras de courageux combattants de la liberté. Un schéma simpliste adopté depuis le début par la gauche socialo-communiste, notre nouveau président de la République et son ministre des affaires étrangères Laurent Fabius.

     M Hollande le sait bien, il donne ici des gages à bon compte au clan des partisans de l’intervention militaire…tout en sachant pertinemment que Moscou et Pékin ne changeront pas de sitôt leur fusil d’épaule.

     Un diplomate du Conseil de sécurité de l’Onu, interrogé sous le sceau de l’anonymat rapporte une dépêche Reuters, a souligné que « Rien ne montre que la Russie et la Chine sont prêtes à soutenir des mesures plus sévères à l’Onu, malgré ce qui s’est produit à Houla. »

     David Bosco, professeur à l’Université américaine de Washington, a estimé de son côté que « la dynamique du Conseil ne changera probablement pas avant que la dynamique du conflit syrien lui-même ne change. Tant que le gouvernement garde une chance raisonnable de se maintenir au pouvoir, je pense que la Russie et la Chine continueront à s’opposer à des mesures violentes visant à affaiblir le pouvoir du régime le Conseil restera dans l’impasse tant qu’Assad sera en mesure de contrer les efforts déployés pour renverser son gouvernement.»

     La prudence affichée officiellement par les Etats-Unis dans ce dossier est aussi le signe des risques de propagation à toute la région du conflit en Syrie qui touche déjà le Liban. Avec le risque de menaces supplémentaires sur la situation des minorités chrétiennes d’orient au sort duquel Bruno Gollnisch est particulièrement attaché et qui jouissent en Syrie d’une sécurité enviable.

     Renversement du régime en place à Damas qui ne serait certainement pas sans conséquence sur la situation du principal allié de Washington dans cette zone, Israël, d’où la retenue et la prudence de Tel-Aviv dans cette affaire que beaucoup ont relevé…

     Mardi à Washington, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a déclaré que si l’option militaire n’est pas exclue -le chef du Pentagone Leon Panetta et le chef d’état-major des armées américaines Martin Dempsey l’ont répété à plusieurs reprises-, les Etats-Unis ne croyaient pas « que la militarisation de la situation constitue une décision appropriée». «Nous sommes persuadés qu’un tel scénario conduirait à davantage de chaos et de sang. A l’heure actuelle, nous restons en contact avec tous nos alliés et le Conseil de sécurité des Nations unies (…) et nous espérons que les pressions exercées sur Bachar el-Assad feront leur effet.»

     Enfin, la Russie a donné son sentiment, étayé par ses services de renseignements, que des « forces extérieures » sont également responsables du massacre de Houla attribué aux forces officielles syriennes. Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères du nouveau gouvernement Medvedev, a affirmé que « Nous avons là une situation où manifestement les deux parties ont participé (à cette tuerie). Nous savons que l’opposition armée, du moins sa partie la plus radicale, reçoit en permanence des signaux pour ne pas cesser (les attaques) ».

     Moscou a également décidé de ne pas cacher ses soupçons vis-à-vis du rôle trouble qu’entend jouer dans ce conflit le gouvernement  islamo-mafieux mis en place  au Kosovo par les bonnes grâces de l’Otan. Lors d’un débat au Conseil de sécurité sur ce pays le 14 mai, Vitaly Tchourkine, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, a fait état « d’informations de presse troublantes selon lesquelles les autorités du Kosovo établissent des contacts avec des représentants de l’opposition syrienne pour entraîner des insurgés » syriens sur son territoire…Accusations démenties mollement par le ministre des affaires étrangères du Kosovo, Enver Hoxhaj, qui s’est contenté d’avouer des « contacts diplomatiques entre son gouvernement et l’opposition syrienne ».

     Or, la mise en place d’un camp d’entraînement pour les terroristes islamistes opérant en Syrie « irait à l’encontre des efforts » de Kofi Annan, et « transformerait le Kosovo en un centre international d’entraînement pour différents insurgés et groupes armés, ce qui serait un grave facteur de déstabilisation, allant au-delà des Balkans », a affirmé M. Tchourkine.

     Est-il besoin de préciser que cette inquiétude n’a  été répercutée que très confidentiellement par les médias français…

    http://www.gollnisch.com

  • De la BCE à la FED, un pas de deux « illimité »...

    ... Eh oui, car, après l'annonce d'interventions « potentiellement illimitées » de la BCE, chez les Supermen de Wall Street c'est le QE3 (Quantitative Easing, 3e édition de l'Opération Planche à Billets™ - ben oui, eux, ils sont plus forts, ils les impriment carrément) dont la mise en oeuvre vient d'être annoncée.

    Le parallèle n'est pas à trouver que dans la proximité chronologique.

    Il s'exprime aussi par un troublant « jusqu'à ce que » [ça s'améliore] qui, connaissant l'état réel de l'économie américaine et donc le caractère hautement illusoire d'une amélioration, revêt par conséquent, en fait, une tonalité du genre « jusqu'à ce que mort s'ensuive » :

    « La Réserve fédérale a lancé jeudi un nouveau plan de soutien à l'économie en annonçant qu'elle achèterait désormais pour 40 milliards de dollars (31 milliards d'euros) de dette immobilière par mois et qu'elle poursuivrait ses achats de titres sur les marchés jusqu'à ce que le marché du travail s'améliore nettement.

    Le lien direct établi par la Fed entre ce troisième plan d'"assouplissement quantitatif" (QE3) et l'évolution de la situation économique marque une inflexion marquante de la politique monétaire américaine qui pourrait lui valoir des critiques de ses détracteurs. (...)

    "Si les perspectives du marché du travail ne s'améliorent pas de manière significative, le comité continuera ses achats de prêts immobiliers titrisés (MBS), entreprendra des achats d'actifs supplémentaires et emploiera tous les instruments de politique monétaire appropriés jusqu'à ce qu'une telle amélioration soit obtenue dans un contexte de stabilité des prix", dit le communiqué de la Fed.

    Autre évolution de la politique monétaire : la banque centrale précise qu'elle ne relèvera pas ses taux d'intérêt avant la mi-2015 au plus tôt, alors qu'elle évoquait jusqu'à présent l'échéance de la fin 2014. (...)

    Le plan annoncé jeudi diffère des précédents notamment car la Fed ne s'est fixé aucune limite de temps, optant au contraire pour un objectif en termes de niveau de chômage. »

    Source (et davantage de détails ici) http://verslarevolution.hautetfort.com

  • Le pacte tacite entre l’UMP et le PS…

    Dans un premier temps, les socialistes se sont évidemment amusés et réjouis du divertissement gratuit que leur offrait l’UMP. Réaction bien humaine. S’attendait-on qu’ils pleurassent ? Pour une fois que leur parti n’était pas en cause…

    Le

    spectacle, toujours plaisant, de la discorde chez l’ennemi, attestait que la gauche, pas plus que celui du cœur, n’avait le monopole de la triche, des divisions et des coups de pied en vache. De plus, il est vite apparu que le match de catch qui opposait l’aigleton de Meaux au champion sarthois de la formule 1 détournait l’attention du public, non seulement des turpitudes en tous genres du P.S., mais des sottises et des erreurs — et Dieu sait s’il y en a eu ! — qu’a pu accumuler la majorité depuis le 18 novembre. Dirigeants et élus de l’UMP étaient trop occupés à se tirer dans les pattes pour se soucier des affaires du pays et gêner en quoi que ce soit l’action du président de la République, du Premier ministre ou tirer parti des nombreux couacs de l’orchestre gouvernemental et de l’orphéon parlementaire de la gauche. Quinze jours de tranquillité, et surtout en temps de crise, c’est toujours bon à prendre.

    Dominique Jamet - La suite sur Boulevard Voltaire  http://www.actionfrancaise.net

  • Jean-Michel Vernochet : « Pourquoi l’axe Tel-Aviv-Washington veut détruire l’Iran »

    L'Iran doit être «détruit» : en tant que théocratie nationalitaire il est voué à être «normalisé». En tête des agendas politiques, l'inscription volontariste de l'Iran au rang des démocraties libérales est donc à l'ordre du jour. Car l'Iran est appelé, volens nolens, à se fondre dans le grand chaudron des sociétés éclatées dans lesquelles la segmentation du marché atteint son paroxysme (minorités ethniques, confessionnelles, sectaires et sexuelles, femmes, jeunes, enfants, la publicité s'adressant à ces derniers dès l'âge de deux ans, l'âge de leur scolarisation précoce) afin de pouvoir pleinement être intégré au marché unique, autrement dit le "système-monde".

    RIVAROL : L'armée israélienne vient de mettre fin précipitamment à ses bombardements de la bande de Gaza. Quant au ministre de la Défense, Ehoud Barak, celui-ci vient de faire valoir ses droits à la retraite. N'est-ce pas le signe d'un net reflux des ambitions expansionniste d'Israël et donc d'un renoncement implicite à toute agression contre l'Iran ?
    Jean-Michel VERNOCHET : Regardons les choses en face. Gaza a été pilonnée, l'aviation et les drones israéliens y ont semé la mort et la désolation. Certes, l'escalade s'est arrêtée assez vite, mais qui est nommément désigné comme le premier responsable de ces tragiques événements ? Téhéran ! Laurent Fabius,.ministre des Affaires étrangères, ne s'est pas gêné pour accuser l'Iran, « ce pelé, ce galeux d'où nous vient tout le mal » [Les Animaux malades de la peste] de « porter une lourde responsabilité dans l'affaire de la bande de Gaza », ceci en ayant notamment fourni des « armes à longue portée au Hamas ». Fabius étant particulièrement déconnecté, comme la plupart des énarques, ne connaît apparemment pas le sens du couple de mots « longue portée »... mais l'expression fait «riche ». Ainsi s'est-il répandu le 22 novembre sur Radio Monte-Carlo et BFMTV où il a désigné la cible ultime : « L'Iran est indirectement impliqué dans plusieurs conflits graves dans cette région... les missiles à longue portée de 950 kg qui peuvent atteindre le centre d'Israël et les villes du sud du pays sont fournis par l'Iran ». Des missiles qui n'ont causé au demeurant aucune victime dans le centre d'Eretz Israël malgré leur supposée formidable létalité ! À contrario nombreux ont été à Gaza les morts et les blessés dus à des bombes réputées "intelligentes" ! Bref, l'arrêt de l'offensive sur Gaza, la démission (ou l'éviction) d'Ehoud Barak ne changent rien sur le fond. Certains vont même jusqu'à se demander si les "rats" ne se mettraient pas à quitter le navire, surpris qu'ils sont par une annonce intervenant cinq jours après la fin de l'opération « Colonne de nuées » autrement nommée en français « Pilier de Défense ». Certes l'actuel ministre israélien de la Défense, ancien Premier ministre de 1999 à 2001, militaire le plus décoré du pays qui en janvier 2011 a tourné le dos au Parti travailliste pour rallier le cabinet de Benyamin Nétanyahou, était considéré jusqu'à ce lundi 26 novembre comme le numéro "2" du gouvernement... âgé de soixante-dix ans il ne quittera cependant pas ses fonctions d'ici les élections législatives du 22 janvier 2013. Mais il est encore trop tôt pour savoir ce que cache ou dissimule ce départ impromptu... de graves désaccords au sommet de l'État hébreu à n'en pas douter et des révisions politiques - forcément "déchirantes" imposées de l'extérieur ou par l'effet d'un simple « retour au réel » ? La question se pose : Israël a-t-il trop présumé de ses forces ? Ses méfaits et son hybris ne sont-ils pas en train de le rattraper ? Désormais la coupe est-elle pleine ? Reste que nous pouvons compter sur le Likoud, génétiquement parlant, et sur ses épigones néoconservateurs de Washington, pour ne pas savoir ni vouloir s'arrêter à temps.
    Au cours de cette dernière crise, MM. Obama et Fabius n'ont au demeurant ni lâché ni désavoué Israël et son gouvernement, le Likoud. J'en déduis que cet arrêt du pilonnage aérien de Gaza n'est en réalité qu'une sorte de "repli tactique" et que cela ne change en rien - au moins pour l'instant - quant à l'agenda occidentaliste visant à un remodelage en profondeur du Proche-Orient : Syrie, Liban, Iran... Même si nous nous plaçons dans la perspective encore lointaine d'une autosuffisance énergétique de l'Amérique du Nord grâce au gaz de schiste. Les enjeux énergétiques liés à la bataille de Syrie ou au littoral gazaoui - lequel jouxte la partie méridionale du "Léviathan", poche de gaz super géante dont Israël entend bien s'approprier la totalité - ne sont qu'une dimension du projet occidentaliste de reconfiguration de l'aire islamique. Un projet auquel l'Administration américaine n'est pas prête à renoncer, qu'elle soit "démocrate" ou "républicaine". Trop d'efforts et de moyens ont été déjà consentis en ce sens, la guerre de Syrie est coûteuse en termes diplomatiques, le mouvement est amorcé, la coalition euratlantistes ne reviendra plus en arrière. Même si M. Obama, en raison de restrictions budgétaires, réduit la voilure, le cap sera maintenu contre vents et marées.
    Syrie, Liban, Iran, ces trois pays constitutifs de l'arc chiite - l'Irak peinant durement à se reconstruire - doivent être et seront brisés sauf circonstances exceptionnelles. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'existe aucune dissension au sein des états-majors politiques et militaires à Washington et Tel-Aviv. Paris comptant pour du beurre, les états d'âme des exécutants n'entrant en effet pas en ligne de compte ! Désaccords, non pas sur les objectifs à atteindre - la nécessaire destruction d'un Iran souverain fait l'unanimité - mais sur les moyens d'y parvenir et le calendrier : la force brutale préconisée par le Likoud et les Néoconservateurs, ou encore l'usure et la ruse, les manœuvres indirectes, la guerre subversive ou les révolutions internes !
    Depuis des années, surtout ces derniers mois, nous voyons les nuées monter sur l'horizon. Les orages ont rarement pour habitude de faire demi-tour... de même les machines infernales, une fois le mécanisme enclenché. L'Iran est voué à la destruction... sauf capitulation en rase campagne de ses élites dirigeantes. À ce titre il est vrai que des élections présidentielles auront lieu en Iran en juin 2013. Rien n'indique cependant que les nouveaux dirigeants pourraient réorienter - du tout au tout - l'actuelle politique de la République islamique, ni, que de l'autre côté M. Obama veuille se déjuger en acceptant de négocier directement avec la théocratie parlementaire iranienne.

    R. : Mais pourquoi au final l'Occident est-il si acharné contre l'Iran ? Le nucléaire est-il la seule ou la vraie raison ?
    J.-M. V. : Le nucléaire n'est de tout évidence qu'un prétexte. Une grosse ficelle du même genre que les "armes de destruction massive" qui ont servi à tétaniser les opinions publiques occidentales et à lancer la croisade pour la démocratie en et contre l'Irak. Le 14 novembre dernier Le Parisien nous expliquait doctement que « selon les experts internationaux, le programme iranien se poursuit lentement mais sûrement malgré les sanctions économiques qui étranglent le pays. "C'est une question de mois pour que Téhéran parvienne à ses fins", analyse un diplomate français. Chaque jour qui passe nous rapproche peut-être d'une issue dramatique ». Observons que nul ne sait précisément qui sont « les experts internationaux » ni qui est le « diplomate français » ici mentionné. Tout cela n'est pas sérieux, mais c'est à l'image de ce que nous serinent quotidiennement grands et petits média : une menace croît à l'Est qui est en passe de se muer en danger imminent. Conclusion : l'intervention est inéluctable. Répété mois après mois, semaines après semaines, années après années, ce type de discours apparaît comme une fatalité et plus encore, comme une nécessité. La raison désarme devant tant de constance et d'énergie dans le prêche du malheur... et parce que dans nos magnifiques démocraties le peuple - de toute façon désinformé à mort - n'est jamais consulté pour ce qui engage son avenir, l'opinion subit et accepte, toujours et encore. Et que pourrait-elle faire d'autre puisqu'elle ne dispose d'aucun choix alternatif possible ? Chacun sait pourtant que la possession d'une ou plusieurs têtes nucléaires ne feraient pas de l'Iran un adversaire redoutable face aux deux ou trois cents vecteurs de mort atomique que déploie Israël. Au fond, tout cela serait risible si ce n'était atrocement tragique.
    N'est-ce pas M. Rocard, l'ancien Premier ministre, qui, transverbéré par un trait de lucidité - mais à moitié goguenard et satisfait de lui-même comme seuls savent l'être les "égrotants" - s'exprimait ce dernier printemps en ces termes [Libération 2 mars 2012] : « Nous avons une stratégie américano-anglaise... de torpiller toute possibilité de discuter sérieusement avec les Iraniens. Et même défaire un peu deprovoc de temps en temps. Comme s'il s'agissait de préparer une situation de tolérance rendant acceptable une frappe israélienne. Dans cette hypothèse, la guerre devient une guerre irano-syrienne soutenue par la Chine et la Russie, comme on le voit à l'Onu, contre en gros l'Occident et ses clients. Et l'Europe se tait. C'est une affaire à millions de morts, l'hypothèse étant que ça commence nucléaire. Je connais bien ces dossiers et je n'ai jamais eu aussi peur. Nos diplomates ont perdu l'habitude de traiter des situations de cette ampleur et tous nos politiques jouent à se faire plaisir avec des satisfactions de campagne électorale. Ce qui est nouveau, c'est l'intensité des dangers par rapport à un état d'esprit futile. Autre nouveauté, ces dangers sont extérieurs, résolument mondiaux. Il n'y a que l'Amérique latine et l'Australie pour avoir une chance d'y échapper. Aucun grand pays, même la Chine ou les États-Unis, n'y peut quelque chose à lui tout seul. Il n'y a de réponse que dans une consultation mondiale attentive dont tout le monde se moque ... Ça me rend malade ». L'agneau de la fable - innocent ou pas, là n'est pas la question - face au loup dominateur et sûr de lui, est forcément perdant : le premier démuni pollue l'eau du maître des lieux, l'autre manie la rhétorique sans appel du dominant. Iran/États-Unis, toutes proportions gardées, le schéma est à l'identique avec à l'arrivée, sans doute, le même résultat.

    R. : Mais quels intérêts l'Iran menace-t-il concrètement ?
    J.-M. V. : L'Iran ne menace personne mais barre le passage à une foultitude d'intérêts. Comme déjà dit, il ne faut pas réduire comme cela a été fait pour l'Irak, la question à sa seule dimension géoénergétique. Pour faire court disons qu'un processus d'Unification global du Marché est en cours et que l'Iran y fait obstacle. Après tout, il s'agit d'un pays où les prêts financiers à taux usuraires sont interdits, cela seul constitue un casus belli pour les potentats de la Finance et pour tout le système. Où l'Iran se soumet, accepte sa conversion aux dogmes du Monothéisme du Marché, ou bien doit se résoudre à se voir effacé de la Carte du Temps. À prendre ou à laisser. Sauf miracle, révolutions, effondrement des nations occidentales sous l'effet de la crise systémique...

    R. : Quelles sont, à votre avis, les issues possibles ? La guerre est-elle inéluctable ou encore évitable ?
    J.-M. V. : Obama veut ou voudrait temporiser. Sa préférence va aux stratégies indirectes, entre autres la subversion, l'étranglement par les sanctions, les révoltes populaires encouragées et soutenues de l'extérieur. Et cela marche. Les sanctions commencent à mettre l'Iran à genoux. Le peuple souffre. Les gens du Département d'État et les adeptes du « smart power » - le gros bâton subtil - comptent à ce titre sur un soulèvement de la population. De ce point de vue, pour le Département d'État, le président Ahmadinejad est devenu un personnage contingent. Il n'est plus le paramètre central. Les prochaines élections présidentielles pourraient en effet conduire à la tête des personnalités plus dures voire plus intransigeantes que l'actuel président. En tout cas, les stratèges de la terreur veulent d'abord priver l'Iran de ses bases avancées : celles du Liban, c'est-à-dire le Hezbollah ; de Syrie contre laquelle les coups de boutoirs se multiplient. En un mot, il s'agirait de ne pas aller trop vite en besogne, d'assurer les arrières, de déblayer le terrain et de faire le ménage avant de s'attaquer au sanctuaire iranien. Les autres, les faucons, veulent fondre sur la proie sûrs qu'ils sont de l'écraser sous leurs bombes en raison de leur infernale supériorité ; à savoir une maîtrise absolu de mers, de l'air et de l'espace... des espaces devrait-on dire puisqu'outre l'espace extra-atmosphérique il est désormais question de guerre à outrance dans le cyberespace. Or les Occidentalistes sont déjà allés trop loin. Ils n'ont d'ailleurs pas pour habitude de reculer. La Syrie mise à feu et à sang est un bon exemple de la détermination du camp israélo-américain, de leurs alliés, commensaux et satellites. Ils iront donc jusqu'au bout. Sauf que nul n'est vraiment assuré du résultat.
    Une victoire militaire coûtera de toutes façons cher, même si ce n'est pas à court terme. Car nul ne peut impunément et indéfiniment défier voire mépriser une communauté internationale en pleine mutation... Communauté des nations à présent traversée par les courants invisibles d'une information non filtrée véhiculée par la Toile. Dans l'actuel contexte de crise systémique, personne ne peut exclure non plus des révoltes en Europe et aux États-Unis. Une hypothèse qui devient chaque jour de moins en moins absurde pour ne pas dire de moins en moins "improbable". L’hybris des maîtres du monde est telle qu'ils croient encore pouvoir contenir ou canaliser des mouvements populaires de grande ampleur. L'histoire certes se répète souvent, mais c'est refuser de tenir un compte exact des transformations sociétales en cours ou déjà accomplies. L'intelligence et la culture des dirigeants occidentaux promus par le cirque médiatique et le bastingue démocratique, ne sont plus à la hauteur des défis actuels. Sur ce point nous sommes entièrement d'accord avec Michel Rocard. Mais pas pour les mêmes raisons. En vérité, sauf miracle, nous irons à l'abîme parce que ces gens veulent y aller et ont décidé de nous y emmener avec eux, assurés qu'ils sont de n'avoir pas à payer le prix du sang versé. Le sang des autres, bien entendu.
    Propos recueillis par Jérôme BOURBON. Rivarol du 30 novembre 2012
    Iran, la destruction nécessaire Persia delenda est... Jean-Michel Vernochet 128 p. 15 €.

  • La Serbie, dernière proie des proxénètes du nouvel ordre mondial !... (arch 2009)

    Lundi dernier, le 5 octobre, la Serbie célébra le 9ème anniversaire de la « révolution » ayant mis un terme au « régime » de Slobodan Milosevic. En cette même soirée d’automne de l’an 2000, après avoir été lâché par la police et l’armée, ce dernier finit par reconnaître la victoire de son rival Vojislav Kostunica à l’élection à la présidence de la République fédérale de Yougoslavie tenue le 24 septembre, qu’il avait d’abord tenté de nier en voulant imposer la tenue d’un deuxième tour. Ceci déclencha un mouvement de protestation de l’opposition qui culmina dans la journée du 5 octobre par une manifestation monstre à Belgrade au cours de laquelle la foule prit d’assaut le parlement fédéral et la télévision nationale qu’elle pilla et incendia.

    Vingt jours plus tard, un gouvernement serbe provisoire mêlant les 18 partis constituant la DOS (Opposition démocratique de Serbie), le SPO (Mouvement serbe du renouveau, également d’opposition) et le SPS (Parti socialiste serbe) de Milosevic, fut constitué et mené par Milomir Minic, lui-même membre du SPS. Ceci en prélude au gouvernement de Zoran Djindjic, le président du DS (Parti démocrate, l’un des principaux partis de la DOS) composé le 25 janvier 2001, suite à la tenue d’élections parlementaires extraordinaires le 23 décembre 2000. Djindjic sera assassiné le 12 mars 2003 et remplacé par Zoran Zivkovic, également du DS. Vinrent ensuite deux cabinets dirigés par Vojislav Kostunica, le chef du DSS (Parti démocratique de Serbie, lui-même une émanation du DS), et enfin celui actuellement mené par Mirko Cvetkovic. Ce dernier n’appartient officiellement à aucun parti mais est proche du DS, qui constitue l’ossature de son cabinet, dont fait désormais également partie le SPS dirigé par l’actuel vice Premier ministre et Ministre de l’intérieur Ivica Dacic.

    Cet anniversaire ne fut cependant le prétexte d’aucune réjouissance ostentatoire, ce que l’on ne saurait attribuer au seul souci des gouvernants serbes d’épargner les deniers du peuple en cette période de crise économique mondiale ou par égard envers leurs collègues issus des rangs du SPS qu’ils combattirent tant d’années avant de parvenir au pouvoir. La raison de cet absence de triomphalisme trompetant est peut-être à chercher aussi dans l’atmosphère lourde et pesante régnant actuellement en Serbie et rappelant étrangement celle de cet automne 2000…

    La situation économique et sociale n’est certes pas des plus brillantes. Après des années de croissance dynamique affichant des taux supérieurs à 5 % l’an jusqu’à l’amorce de la crise financière mondiale à l’automne dernier, l’année en cours se caractérise par une décélération brutale qui, selon les dernières données communiquées par le gouvernement, n’a toujours pas été enrayée mais ne saurait tarder à l’être. La crise, qui se traduit essentiellement en Serbie par un tarissement des investissements étrangers et du crédit, s’accompagne comme partout de l’inévitable lot de sociétés faisant faillite ou dont les comptes sont bloqués et poussant des milliers de salariés à la rue.

    Ceci affecte particulièrement une population vieillissante et en constante réduction pour la 18ème année consécutive. La Serbie compte désormais quelques 7.3 millions d’habitants, hors Kosovo, 1.6 millions d’entre eux étant retraités, quelques 700.000 autres officiellement au chômage et au moins encore autant vivant sous le seuil de pauvreté. Ce ne sont naturellement pas les quelque 1.8 millions de salariés, dont beaucoup travaillent pour une administration pléthorique et à l’efficacité souvent discutable ou des entreprises publiques déficitaires, qui suffisent à faire vivre tout ce beau monde et les emprunts visant à combler un déficit budgétaire chronique se multiplient. L’endettement extérieur du pays s’envole et la poursuite des réformes se fait désormais à nouveau sous la tutelle du FMI.

    Outre les effets prévisibles de la récession mondiale sur la Serbie, la crise met brutalement en exergue tous les excès et dérives qui, bien qu’ayant débuté sous Milosevic pour certains, furent démultipliés après sa chute et que l’on tend généralement à présenter comme le mal nécessaire accompagnant les sociétés dans leur phase de transition d’une économie planifiée vers le libéralisme et l’économie de marché, désormais érigées en véritables tables de la loi. Au delà des difficultés inhérentes à tout processus de transformation d’un système régissant une société en un autre, celles-ci se trouvent d’autant plus amplifiées quand menées par des individus peu scrupuleux qui, en s’engageant dans la carrière politique, semblent, pour la majorité d’entre eux, n’avoir que leur enrichissement personnel dans les plus brefs délais pour unique ambition.

    Cette attitude s’inscrit d’ailleurs parfaitement dans le processus d’imposition de ce nouvel ordre mondial d’après lequel l’argent et les moyens de l’acquérir sont devenus l’alpha et l’oméga du système de valeurs, le mérite de tels personnages ne se mesurant plus à l’aune de leur intelligence ou dévotion pour la cause commune mais bien à celle de leur cupidité et appât d’un gain facile et rapide. Pour cela point ne faut un excédent de neurones dont l’activité est mise au profit de la communauté mais une certaine aptitude à tendre la main pour recevoir des prébendes et les instructions qui vont généralement avec.

    La Serbie regorge désormais de générations spontanées de ces croupiers d’un capitalisme débridé et conquérant dont l’apparition se trouva grandement facilitée par la constitution du gouvernement actuel, lui-même concocté dans la cuisine des ambassadeurs des USA et de Grande-Bretagne en poste à Belgrade en étroite collaboration avec une poignée des fameux tycoons, ces incontournables « hommes d’affaires » locaux ayant entamé leur essor sous Milosevic et ayant désormais un doigt dans tous les engrenages économiques du pays. Mêlant tout et son contraire, à savoir ennemis politiques héréditaires et idéologies aux antipodes les unes des autres, ce regroupement disparate de onze partis politiques faisant office de gouvernement s’est officiellement constitué dans le but d’ancrer la Serbie dans la zone d’influence occidentale via son intégration dans l’Union européenne et accessoirement l’Otan. Tirant à hue et à dia bien que ne disposant que d’une majorité toute relative au parlement, ce qui l’oblige parfois à soudoyer un parti de l’opposition pour y faire passer des lois non consensuelles, le véritable liant de la clique au pouvoir réside dans la corruption débridée et les abus en tous genres que ses tuteurs occidentaux feignent d’ignorer ou critiquent du bout des lèvres, comme quand ils réclament que l’agence de lutte contre la corruption nouvellement créée soit dotée de véritables moyens d’agir.

    Parallèlement aux mesures d’ordre économique visant à aligner la Serbie sur le modèle occidental et lui faire prendre la place qui lui a été assignée dans la répartition internationale du travail par les oligarques tirant les ficelles dans les coulisses de nos démocraties, ces derniers attendent d’elle qu’elle n’entrave pas l’émancipation de sa province méridionale du Kosovo dont ils l’amputèrent en février 2008. Contrairement à Vojislav Kostunica, qui s’efforça de mener les réformes tout en défendant la souveraineté et l’intégralité du pays coûte que coûte, le gouvernement du Premier ministre Mirko Cvetkovic, qui n’est de fait que l’homme de paille du Président serbe Boris Tadic, lui-même devenu la force motrice du pays en violation flagrante du rôle attribué à sa fonction par la Constitution, s’est empressé de botter la question du Kosovo en touche.

    Le sort de la province ne faisant désormais plus la une de l’actualité, cela permit d’ouvrir la porte à toutes sortes de concessions requises par Bruxelles dans le processus de rapprochement de la Serbie vers l’Union européenne, les dernières en date étant liées à l’inscription prochaine du pays sur la liste blanche Schengen, grâce à laquelle ses citoyens devraient pouvoir voyager dans cette zone sans visas à partir du 1er janvier prochain. En l’occurrence Belgrade fut contrainte d’accepter que les habitants résidant au Kosovo continuent d’être soumis au régime de visas et de signer un accord de coopération entre le Ministère de l’intérieur et EULEX, la Mission (dite) de droit et de justice de l’UE au Kosovo, en vue d’un contrôle commun de la « frontière » entre le Kosovo et la Serbie proprement dite, ce qui revient à impliquer Belgrade dans la mise au pas des Serbes vivant au nord de la province et persistant à en nier l’indépendance autoproclamée. La capitale serbe ayant avalé ces deux couleuvres sans broncher, les fonctionnaires de Bruxelles ne manqueront pas de continuer à en assaisonner la soupe à la grimace du rapprochement de la Serbie vers l’UE qu’ils ont conditionné à l’établissement des relations de bon voisinage avec leur petit protégé « kosovar ».

    En Serbie même l’Occident continue de jouer sur les trois autres points de pression sur Belgrade que sont la province de Vojvodine, comportant une multitude de minorités dont de nombreux Hongrois, au nord, le Sandzak (ou Racka), riche en slaves musulmans, et les trois bourgades que les Albanais appellent la vallée de Presevo au sud, où il s’arroge le droit d’intervenir sous le prétexte de la défense des droits de ces minorités. La question du Statut de la Vojvodine, adopté à l’automne dernier par les autorités provinciales mais toujours pas entériné par le parlement serbe, malgré le dépassement des délais prescrits par la Constitution, car conférant des éléments de souveraineté à la province, est d’ailleurs en phase de réactivation dans le débat politique serbe et le Président Tadic vient de mettre en garde les alliés provinciaux du gouvernement contre toute tentative de l’internationaliser. Belgrade doit également sans cesse veiller à contrer les velléités d’autonomie aux relents sécessionnistes régulièrement exprimées au Sandzak et à Presevo.

    Dans un autre registre, mais toujours dans le domaine des pressions exercées sur la Serbie, cette dernière se voit encore et toujours soumise au chantage du progrès vers l’UE au prix de l’appréhension et de la remise du général Ratko Mladic, l’ancien commandant des forces serbes en Bosnie pendant la guerre, et de Goran Hadzic, un temps le leader des Serbes de Krajina en Croatie, tous deux inculpés de crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Rappelons que les Serbes, ayant été délibérément et systématiquement désignés comme les grands responsables des conflits ayant ensanglanté ce pays à la fin du siècle passé, alors qu’il apparaît chaque jour plus clairement qu’ils échouèrent à s’opposer à un plan de démembrement de la Yougoslavie concocté à l’avance, constituèrent en toute logique le gros du bataillon d’inculpés par le Tribunal qui les harcèle depuis plus de quinze ans déjà et dont la fermeture, maintes fois repoussée, ne semblera manifestement acquise qu’une fois la Serbie définitivement mise au pas.

    Poursuivant cette logique de culpabilisation de la Serbie jusqu’au bout, cette dernière est également soumise à des pressions occidentales croissantes visant à la forcer, en tant que co-signataire des accords de paix de Dayton ayant mis un terme à la guerre en Bosnie fin 1995, de « rappeler à la raison » le Premier ministre de l’entité serbe Milorad Dodik, lui-même un temps chouchou de l’Ouest quand il l’aida à démanteler l’appareil politique hérité de l’ancien leader politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, et qui refuse désormais farouchement de cautionner les mesures visant à parachever l’élimination de la Republika Srpska qu’il dirige en la vidant de toute substance. Ajoutez à cela la relance insidieuse du prétendu débat sur la nécessité pour la Serbie d’intégrer l’Otan comme condition préalable à son acceptation dans l’UE, la simple évocation de cette idée provoquant instantanément une crise d’urticaire chez tout Serbe normalement constitué se souvenant alors de la frustration de n’avoir pu dire deux mots à ces pilotes de l’Alliance semant la terreur en appuyant sur des boutons à partir de confortables distances de sécurité de leurs cibles. Dans le registre des précédents historiques, dont les Serbes sont friands et férus, toute évocation d’intégration dans l’Otan leur rappelle aussi immanquablement le triste souvenir des Janissaires, ces unités d’élite de l’armée de l’Empire ottoman constitués à partir d’enfants, serbes pour beaucoup, arrachés à leur parents pour être formés à l’art de la guerre, y compris contre leur propre peuple. Cette crainte de voir l’histoire se répéter n’est certes pas sans fondement face aux besoins croissants en chair à canon de l’Alliance atlantique.

    Cette marche forcée vers le modèle libéral prôné par l’Ouest s’accompagne d’un vaste travail de ramollissement et d’endoctrinement des cerveaux opéré par les médias, rares étant ceux pouvant encore se targuer d’adopter une ligne éditoriale « indépendante », et ce particulièrement depuis la toute récente adoption d’une nouvelle loi sur l’information liberticide calquée sur celle introduite en 1998 par Milosevic devant alors faire face à la montée de la propagande de l’Occident menée en prélude aux bombardements de la Yougoslavie par l’Otan. Les jeunes générations sont la cible privilégiée de cette véritable œuvre de sape des valeurs morales et intellectuelles et les télévisions déversent à profusion la bouillie pour chats faisant désormais office de culture en Occident. Ce ne sont plus qu’éloge de la vulgarité, de l’artificiel et du fric avec moult programmes de voyeurisme à la sauce « big brother », talk-shows de « matuvus » insipides, chanteuses pétasses aux seins siliconés, ou encore émissions vous proposant de gagner une bagnole en envoyant un texto, sans oublier l’incontournable et désormais omniprésente violence sous toutes ses formes avec l’inculcation insidieuse de l’état policier en sous-main.

    Quoique n’ayant pas choisi un ancien Ministre de l’intérieur pour Président, la Serbie n’échappe pas à la dérive autoritaire caractérisant aujourd’hui nos bonnes vieilles démocraties occidentales. A l’image de ce qui se passe en France, le Président Tadic, qui prit la tête du DS à la mort de Zoran Djindjic, est de tous les combats et sur tous les fronts, mais il se distingue de son homologue français dans la mesure ou le système politique en Serbie n’est pas celui d’un régime présidentiel fort et c’est le Premier ministre qui est censé mener la politique de l’état. Cette pratique avait également été le fait de Slobodan Milosevic et l’arrivée de Djindjic au poste de Premier ministre y avait mis un terme. Elu Président lors du premier mandat de Vojislav Kostunica, Tadic parvint cependant à la rétablir et à s’imposer comme acteur politique principal après avoir réussi à évincer ce dernier avec l’aide de Londres et Washington.

    S’étant débarrassé de l’encombrant Kostunica car trop insoumis, ce même trio informel forma le cabinet du docile Mirko Cvetkovic et s’attaqua ensuite au Parlement, où la majorité ténue dont dispose le gouvernement était sans cesse battue en brèche par l’opposition, et tout particulièrement par le Parti radical serbe (SRS) de Vojislav Seselj, alors la principale formation politique du pays menée par son vice-président Tomislav Nikolic du fait de la détention de Seselj à La Haye par le TPIY. Le Parlement fut muselé par l’introduction de nouvelles règles de procédure limitant drastiquement le droit de parole des partis politiques et fonctionne désormais comme simple chambre d’entérinement des lois adoptées par le gouvernement. Ceci permit alors à Tadic et ses acolytes anglo-saxons de procéder au démantèlement du parti de Seselj en poussant Nikolic, que Tadic parvint tout juste à battre au deuxième tour de la présidentielle qui vit sa réélection le 3 février 2008, à former son propre parti, le Parti serbe du progrès (SNS), dans lequel il entraîna bon nombre de cadres du SRS, dont l’ancien secrétaire général et numéro 3 du parti Aleksandar Vucic, désormais son bras droit.

    Avec la création du SNS, dont la côte de popularité s’envole dans les sondages et flirte désormais avec celle du DS, qu’il bâtit même récemment dans l’un de ses fiefs belgradois à l’occasion d’élections municipales anticipées, l’Ouest a tenté de faire d’une pierre deux coups, à savoir canaliser les sentiments patriotiques de la population, étiquetés comme nationalistes donc néfastes, au travers d’un parti à la rhétorique aseptisée et acceptant de collaborer, comme ce fut le cas du HDZ en Croatie avec l’arrivée d’Ivo Sanader à sa tête, et se doter d’une bride sur laquelle pouvoir tirer chaque fois que le sentiment d’omnipotence monte à la tête du Président Tadic. Il semble avoir ainsi établi tous les pare fous nécessaires pour contenir tout débordement d’une Serbie soumise à une véritable thérapie de choc n’étant pas sans rappeler l’ignoble sort réservé à ces pauvres jeunes filles qui, rêvant d’un avenir meilleur et attirées par les miroirs aux alouettes contemporains promus par les médias, tombent dans le premier piège tendu par des proxénètes sans vergogne. En l’occurrence ceux-ci travaillent pour le compte des maîtres du nouvel ordre mondial et font actuellement passer la Serbie par les fourches Caudines de leur « dressage » en vue de la lâcher sur le boulevard de la globalisation.

    La petite s’avère pourtant coriace et, telle certains détenus de Guantanamo que la CIA désespère de rééduquer par noyades simulées et autres mauvais traitements interposés, le sentiment de « serbitude », que les Turcs ne parvinrent jamais à vaincre en cinq siècles d’occupation malgré l’imposition de toutes sortes de turpitudes qu’illustrent les pyramides de crânes vues par Lamartine à l’entrée de la ville de Nis, perdure envers et contre toutes les humiliations subies dans lesquelles l’obstination caractéristique des Serbes, le fameux « inat », puisa d’ailleurs régulièrement les forces nécessaires à l’affranchissement du joug que diverses puissances tentèrent de lui imposer de par le passé. Pour beaucoup d’entre eux la coupe de la lie que l’on s’efforce de les faire boire est pleine depuis trop longtemps déjà et la récente campagne menée en faveur de la tenue d’une « gay pride » à Belgrade, ou « parade de la honte » selon le haut dignitaire de l’Eglise serbe orthodoxe Amfilohije, qui traduisit en cela le sentiment généralement partagé par la population, a bien failli être la goutte faisant déborder le vase. Celle-ci fut annulée in extremis à l’aune du risque bien réel de la voir subir un sort digne de celui de la nuit de la Saint Barthélemy.

    Le paroxysme des tensions traversant actuellement la société serbe fut cependant atteint quelques jours à peine après la date prévue pour la tenue de la gay pride quand une bande de hooligans attaqua sauvagement et sans raison apparente l’infortuné supporter de l’équipe de football de Toulouse Brice Taton, qu’elle laissa pour mort sur le pavé. Le choc provoqué par cet incident, qui prend la proverbiale tradition serbe d’accueil de l’étranger totalement à contre-pied et stupéfia la population, dressée comme un seul homme pour le condamner, semble vouloir être exploité par les autorités à la façon dont Georges Bush junior et sa bande mirent à profit les retombées des évènements du 11 septembre 2001 pour imposer leur folle politique meurtrière ayant précipité la planète au bord du gouffre.

    Ceci se traduit par une véritable campagne visant à faire endosser les tensions actuelles à des organisations regroupant des jeunes patriotes se voulant les défenseurs des valeurs traditionnelles d’une société pliant sous les coups de boutoir de la décadence occidentale galopante, et à les discréditer aux yeux de l’opinion en les assimilant à certains groupuscules informels de supporters de foot casseurs et autres skinheads à l’idéologie plus ou moins fascisante afin de l’amener à supporter leur dissolution. Ce besoin soudainement impérieux de faire place nette et éliminer des éléments contestataires ayant fait la preuve de leur capacité d’organisation pour manifester leur opposition au port de tutu rose en public, semble préfigurer l’annonce d’un évènement d’importance tel que l’arrestation du général Mladic ou la remise en liberté du chef du SRS Vojislav Seselj, que le TPIY ne saurait garder éternellement dans son cul-de-basse-fosse, à moins qu’ils n’en ressorte les pieds devant comme Milosevic…

    Alors, face à l’approche de nouveaux défis de taille attendant la Serbie dans un avenir proche, la question est désormais de savoir si les maquereaux du nouvel ordre mondial sont parvenus à en faire la pute soumise de leurs rêves !…

    Mader  http://www.agoravox.fr

     

  • Quand le Système se donne en spectacle

    En matière de tristes bouffonneries, de bouffées d’orgueil délirantes, de bêtise crasse et de mensonges débités avec aplomb, les politiciens du Système ont placé la barre très haut ces dernières semaines. Un spectacle lamentable qui intervient à un moment ou nos compatriotes sont inquiets comme jamais pour leur avenir, chaque jour davantage fragilisés, paupérisés, matraqués par une crise qui est aussi (surtout) le résultat des choix politiques opérés par les partis dits de « gouvernement » depuis des décennies.

    Dans ce contexte, le peuple de droite constate que si le délicat Dominique Strauss-Kahn semble parvenu à un accord à l’amiable (contre un très très gros chèque) avec la femme de chambre Nafissatou Diallo pour régler l‘affaire du Sofitel –accord qui devrait être conclu devant le tribunal du Bronx le 10 décembre- le couple mal assorti Jean-François Copé-François Fillon se vautre toujours dans le ridicule.

    Les deux hommes qui se sont rencontrés hier ne sont pas parvenus à trouver un accord, notamment sur la date d’un nouveau vote des militants, que M. Copé voudrait reporter après les municipales de 2014 ( !). Nicolas Sarkozy leur a donné jusqu’à ce mardi soir pour trouver une solution de sortie de crise, faute de quoi il dira « publiquement » qu’ils sont « disqualifiés » pour diriger l’UMP. Les Français pensaient pourtant que c’était déjà le cas…

    Sur Le Plus, blog rattaché a site du Nouvel Obs, Jean Martais juge sévèrement Copé, « l’ incroyable posture de ce roi réfugié en haut de son donjon, qui foule aux pieds l’avis de ses propres soutiens dont le vice-président Luc Chatel, et s’accroche à son trône comme une bernique à son rocher. Par sentiment de toute puissance évidemment. Mais également par intime conviction que cette élection, il l’a gagnée à la sueur de son front et à la lueur de son intelligence tactique, d’où cette croyance presque biblique que, décidément, il est bien le meilleur »

    A cette « croyance biblique » de M. Copé en son élection (dans tous les sens du terme) , fait miroir la haute opinion de son auguste personne qui anime aussi l’inénarrable Arnaud Montebourg. Un homme qui se définissait durant les primaires socialistes comme un adversaire résolu du FN, un « internationaliste » en lutte  contre les excès de… l’internationalisme libéral au nom du concept de démondialisation.

    Marine Le Pen a donné l’opinion de beaucoup de Français en estimant hier sur France 3 que le ministre du Redressement productif aurait dû démissionner après le rejet par le Premier ministre de sa proposition visant à nationaliser le site de Florange appartenant au groupe Arcelor-Mittal. S’il ne l’a pas fait c’est qu’«il défend son intérêt personnel » a-t-elle relevé.

    Mais il est vrai que M. Montebourg sait pertinemment que les idées qui sont les siennes en matière d’économie, sont à l’opposé de celles de Jean-Marc Ayrault et de François Hollande. Il n’ait entré au gouvernement que pour assurer cyniquement son autopromotion sur le dos des salariés français victimes de l’euromondialisme. Et pour accuser ensuite ses petits camarades de l’avoir empêché de travailler correctement. Bref si M. Montebourg démissionne il le fera quand il le jugera utile en fonction de son plan de carrière.

    Certes, mais est-ce une consolation, le reste du gouvernement donne aussi une piètre image de la France. Laurent Fabius, « caniche » de l’Otan comme il le disait lui-même de M. Sarkozy quand il était dans l’opposition, va s’employer à relayer les accusations de ce « responsable américain » qui, « sous le couvert de l’anonymat » affirme que « le régime syrien est en train d’assembler » des armes chimiques. « La Maison-Blanche et la secrétaire d’État Hillary Clinton » affirment être inquiètes a relevé l’AFP.

    Comme à la « belle époque » des bobards pour justifier l’agression américaine contre l’Irak, voilà un beau prétexte d’intervention ou d’ingérence accrue dans les affaires syriennes que l’éradication d’ « armes de destruction massive » …

    Et pendant que M. Fabius souhaite l’anéantissement de l’Etat laïc syrien protecteur des Chrétiens et arme le djihadisme, Manuel Valls promet de le combattre en France tout en poursuivant une politique criminellement laxiste en matière d’immigration, de régularisation et de distribution de « papiers pour tous ».

    Christine Taubira, elle, a toujours les yeux de Chimène pour les délinquants ; sa collègue Marisol Touraine se félicite de ce que les ados de 14 ans pourront avorter gratuitement ; Jean-Marc Ayrault se bat contre son électorat à Notre Dame des Landes ; Michel Sapin s’apprête a devenir le ministre qui comptabilisera un nombre record de chômeurs et Cécile Duflot a montré de nouveau toute l’étendue de son intelligence et de sa connaissance des dossiers.

    Cerise sur le gâteau, le ministre du Logement a en effet sommé l’Eglise, dans Le Parisien, de mettre ses locaux à la disposition des « mal logés » puisqu’« Il semble que l’archevêché de Paris possède des bâtiments quasi vides. » « Je ne comprendrais pas que l’Eglise ne partage pas nos objectifs de solidarité », a-t-elle ajouté.

    Bref comme l’a noté Guillaume Tabard dans Les Echos, ce ministre « induit l’idée d’un rapport de force, voire d’une résistance de la part d’une institution qui est, et de loin, la plus engagée au service des sans-logis, y compris par la mise à disposition de locaux et de logements. »

    Les propos « menaçants et imprécis » de Mme Duflot semblent s’appuyer que sur « les allégations du Canard enchaîné » et elle semble ignorer « que les congrégations propriétaires d’immeubles ne dépendent en rien des diocèses. La confusion des entités juridiques est de trop pour un ministre censé maîtriser son sujet. »

    La « maîtrise » n’est apparemment pas un mot qui entre dans le vocabulaire de ce gouvernement, tous sujets et dossiers confondus. Cette pitoyable saillie de Mme Duflot n’en est qu’une nouvelle illustration, alors que l’Eglise est invitée dans le même temps à accepter sans broncher ce formidable recul de civilisation que serait la mascarade du mariage pour tous, cache-sexe sémantique affligeant du mariage et de l’adoption pour tous…les couples « gays ».

    Enfin, Bruno Gollnisch rappelle à ce gouvernement mais aussi à MM. Fillon et Copé, si tant est que ces derniers soient encore en état de s’intéresser à l’actualité, qu’il y a un moyen bien simple d’engager le règlement de la crise du logement. Il suffirait déjà de couper le robinet de l’immigration massive, des 200 000 immigrés non-européens entrant chaque année sur notre territoire. Le Front National lui, le fera.

    http://www.gollnisch.com

  • « L’Église n’a pas attendu Cécile Duflot pour agir »

    Pour la ministre du Logement, l’Église doit mettre ses locaux inutilisés à la disposition des plus démunis.

    L’appel de Cécile Duflot à la solidarité de l’Église pour loger les sans-abri dans ses bâtiments inoccupés provoque l’étonnement dans la communauté chrétienne.

    « À Paris et partout en France, nous ouvrons les portes de nos instituts pour loger, nourrir et aider les plus démunis. » Richard VIALERON / Le Figaro

    Dans une interview au Parisien , la ministre du Logement n’hésite pas à parler de réquisitions.

    « Je le ferai sans mollesse, comme l’avaient fait de Gaulle ou Jacques Chirac », dit-elle. J’ai bon espoir qu’il n’y ait pas besoin de faire preuve d’autorité. Je ne comprendrais pas que l’Église ne partage pas nos objectifs de solidarité. »

    « L’Église n’a pas attendu la menace de réquisition brandie par la ministre Mme Duflot pour prendre des initiatives », répond un communiqué commun du Secours catholique, de l’archevêché de Paris et de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref).

    L’archevêché met notamment en avant son opération « Hiver solidaire » qui met ses paroisses à la disposition des SDF pour une nuit et un petit déjeuner en compagnie de paroissiens bénévoles. « Cette année, ce sont vingt-six paroisses parisiennes qui se mobilisent - contre vingt l’an dernier - pour accueillir chacune 3 à 10 personnes dans leurs locaux. Ces sans-abri sont ainsi reçus pour le dîner, la nuit et le petit-déjeuner pendant deux à trois mois en continu et suivis par des bénévoles spécialement formés », souligne Charles Gazeau, délégué épiscopal pour la solidarité du diocèse de Paris.

    Chacun agit dans l’ombre

    Du côté des associations chrétiennes, on aime rappeler à la ministre que « c’est un homme d’Église, l’abbé Pierre, qui avait lancé l’appel de l’hiver 1954 », que « chacun agit depuis des années dans l’ombre mais dans l’efficacité, sans effet d’annonce ».

    Si l’archevêché de Paris est propriétaire d’un patrimoine immobilier conséquent, il renvoie la balle aux congrégations religieuses pour ce qui est des « grandes surfaces ». La Corref répond qu’elle aussi pilote de nombreuses actions de solidarité pour loger les sans-abri, « durant l’hiver comme le reste de l’année », dit une religieuse de la Conférence.

    « À Paris et partout en France, nous ouvrons les portes de nos instituts pour loger, nourrir et aider les plus démunis », souligne la Conférence des religieux et religieuses de France. Bâtiments, salles paroissiales et appartements de prêtres inoccupés sont ainsi dédiés aux plus nécessiteux. Les exemples sont nombreux.

    L’Association des cités du Secours catholique vient d’ouvrir un centre d’hébergement d’urgence (25 places) en région parisienne, avec le soutien des filles de la Charité. Les bénédictines du monastère de Notre-Dame de Jouarre (Seine-et-Marne) viennent de céder, après cinq ans de procédures, une aile de 1000 m² au sein de leur monastère : 26 logements de réinsertion sociale (maison-relais) seront bientôt ouverts par le Secours catholique.

    Dans le XXe arrondissement de Paris, les sœurs du Très Saint Sauveur abritent des SDF dans leur communauté, dans le VIe, les dominicaines ont vendu leur maison à l’Immobilière 3F, une société HLM, pour accueillir SDF et jeunes professionnels. À Paris et Marseille, les religieuses Missionnaires de la Charité assurent des services de repas et de soins médicaux pour les SDF ou les très précaires. Les monastères masculins, quant à eux, accueillent traditionnellement des « routards » qui viennent poser leur sac 24 heures ou plus à l’abbaye.

    Il faut des bénévoles pour accueillir « Mais la difficulté n’est pas dans la recherche des locaux, quoiqu’ils soient déjà largement occupés, mais dans l’appel des bénévoles. Il ne s’agit en effet pas seulement d’ouvrir des portes, mais aussi d’accueillir des personnes et d’être là avec elles », explique l’archevêché de Paris.

    L’Église rappelle aussi que de nombreuses initiatives sont en attente, « freinées par des lourdeurs administratives peu compatibles avec le caractère d’urgence auquel nous faisons face ». Bernard Thibaud, secrétaire général du Secours catholique, rappelle également que « la responsabilité de l’hébergement repose sur l’État, non sur les associations ». « Avant d’en appeler à l’Église, Mme Duflot s’est-elle penchée sur les surfaces disponibles dans les administrations, les banques, les compagnies d’assurance, l’État ?, interroge-t-il. Enfin, pourquoi ne pas avoir mis en place le moratoire sur les expulsions dès le mois de mai ? Nous aurions évité des centaines de situations qui sont aujourd’hui des urgences. »

    Cécile Duflot ne vise pas seulement le patrimoine de l’Église mais aussi tous les bâtiments publics inoccupés, comme les casernes de gendarmerie ou les bureaux administratifs, ou encore les biens privés appartenant aux entreprises ou aux grandes sociétés civiles immobilières.

    Le Figaro  http://www.actionfrancaise.net