Le 30 juin 2013, les Égyptiens sont descendus en masse dans la rue pour réclamer le départ du Président Morsi. Le 3 juillet, l’armée le destitue et confie le pouvoir à Adly Mansour, présenté comme un inconnu. Les récents événement survenus en Égypte et ayant amenés au départ de Mohammad Morsi démontrent que la révolution égyptienne n’est pas terminée et que le peuple égyptien est déterminé à voir ses revendications aboutir. Pour bien comprendre la portée des événements et leur place dans la révolution égyptienne, ainsi que la nature des principales forces politiques (ici les Frères Musulmans et l’institution militaire), il est nécessaire de revenir, même brièvement, sur l’Égypte et sur les début de la révolution égyptienne de 2011. Explications.
L’Égypte, bon élève du FMI et de l’impérialisme américain
La fin des années 70 voit l’émergence d’un nouveau paradigme dans la vision américaine du monde. La lutte contre l’islamisme succède à la lutte contre le communisme comme argument justifiant toutes les agressions de l’impérialisme américain contre les peuples. Après avoir utilisé les Frères Musulmans pour affaiblir les organisations syndicales et les militants de gauche, le régime égyptien, largement dominé par l’institution militaire depuis le coup d’État de Nasser, fait sien cet argument pour entreprendre une féroce répression du peuple égyptien cherchant à s’organiser pour obtenir de meilleures conditions de vie et plus de démocratie. Les accords entre l’armée égyptienne et l’État fédéral américain aboutissent en 1978 à la signature des accords de Camp David (accord de paix avec l’État d’Israël), sous l’égide de l’administration américaine. Depuis, l’état major égyptien à reçu 27 milliards de dollars d’aide militaire américaine et continue à recevoir un milliard de dollars par an. En 1991, l’Égypte s’engage auprès de la coalition américaine dans la première guerre du Golfe. Suite à cela, une importante partie de sa dette militaire vis à vis des États-Unis est annulée. En contre partie, le FMI exige l’application en Égypte de Plans d’Ajustement Structurel (PAS), véritables entreprises de pillage et de vassalisation des pays du Sud. Un premier plan aboutit à la privatisation de plus de 150 entreprises publiques. Ce qu’il restait de socialisant dans le régime égyptien vole en éclat: répartition équitable des revenus, subventions et embauche systématique des diplômés de l’Université par l’État. Le FMI dicte, l’État égyptien applique, le peuple paie et les proches du pouvoir se remplissent les poches. Le plan quinquennal 1992-1997 poursuit sur la même voie et accentue les privatisations des secteurs rentables. Le taux de population vivant sous le seuil de pauvreté atteint 40%. Un rapport de l’OCDE de 1997 consacré à l’Égypte rapporte :
au cours des années 1990, ce pays a adopté avec succès des politiques de stabilisation macro-économique et engagé les programmes de réforme structurelle nécessaires pour entrer sur le chemin d’une croissance forte, tirée par les exportations. La principale contrainte reste d’introduire les changements à un rythme qui ne mette pas en danger la stabilité politique (1)
Le lien entre le tournant néo-libéral de la politique économique égyptienne et le mécontentement populaire est donné par l’OCDE elle même. En effet, les années 1990 et 2000 verront se multiplier les mouvements de grèves qui rassembleront, entre 2004 et 2008, plus de 1,7 million d’ouvriers dans plus de 1900 grèves. Ces mouvement de contestation contre les dirigeants égyptiens expriment l’opposition radicale du peuple à l’ordre voulu par l’impérialisme américain, au « Grand Moyen-Orient« . Cet ordre, c’est celui de la remise en cause des barrières douanières, de la déréglementation, de la privatisation et de l’instauration d’un dispositif militaire sous contrôle américain. Cet ordre, c’est celui dans lequel s’est engagé, entre autres, le régime égyptien depuis la fin des années 1970, sommé par le FMI d’aller plus loin dans les réformes. La Tunisie et Égypte, dont les partis dirigeants étaient membres de l’Internationale socialiste, sont les pays qui ont le plus avancé dans ce sens, provoquant la réaction des populations.
De la contestation à la révolution : le peuple face à Moubarak, à Tantaoui et à Shafiq, le peuple face à la subordination à l’impérialisme américain.
Les vagues de grèves et les soulèvements populaires contre les politiques anti-ouvrières et anti-démocratiques du régime égyptien ont eu raison du dirigeant de celui là, Hosni Moubarak. Pour autant, le régime à survécut, en premier lieu grâce à l’intervention de l’armée. Il est évident, depuis la publication de télégrammes par Wikileaks, que l’administration américaine à financé la formation de cyber-dissidents dans le monde arabe. Néanmoins, le déroulement des événements en Egypte comme en Tunisie, ont montrés que les peuples étaient déterminé à s’affranchir de la domination américaine et que la principale intervention américaine ne se situait pas dans la formation de blogueurs, mais à travers l’institution militaire égyptienne. Mansouria Mokhefi, responsable du programme Maghreb/Moyen-Orient de l’Ifri, rappelle :
S’il est vrai que lors des soulèvement tunisien et égyptien, on n’a guère vu ou entendu de slogans antiaméricains, le ressentiment s’est exprimé dès mars 2011 à la fois en Tunisie et en Égypte lors de la visite d’Hillary Clinton. Celle-ci a été accueillie à Tunis par des manifestants aux slogans hostiles tels que: « Tunisia is free – America get out » et les Jeunes Égyptiens de la coalition du 25 janvier ont tout simplement refusé de s’entretenir avec elle. (2)
Toujours Mansouria Mokhefi, à propos de l’attitude américaine face aux révoltes arabes :
Après quelques hésitations , il était apparu nécessaire et urgent de s’assurer de la fidélité de l’armée égyptienne – qui reçoit l’essentiel de son équipement des États-Unis – et de convaincre les Israéliens que la stabilité de la région ne serait pas remise en cause par l’arrivée au pouvoir de cette armée. [...] Les commentaires arabes de la rue et dans la presse ainsi que les blogs font remarquer qu’il n’y a rien de nouveau dans le fait que les États-Unis aient lâché la Tunisie, où leurs intérêts étaient moindres, ou qu’ils aient négocié la stabilité égyptienne avec une armée qu’ils savent fidèle, qu’ils financent à hauteur de 1,3 milliard de dollars par an, qui est au pouvoir depuis 60 ans et qui détient plus de 40% de l’économie du pays. (3)
Les soulèvements égyptiens ont eu raison de Moubarak, puis du général Tantaoui et du premier ministre Ahmed Shafiq. Après la chute de Moubarak, jamais les mobilisations n’ont faiblis, les égyptiens restant déterminés a voir leurs revendications satisfaites. Des dizaines de milliers d’ouvriers et d’ouvrières se sont mis en grève dans l’industrie pétrolière, les arsenaux, l’autorité du canal de Suez, les transports, le textile, le ciment, la métallurgie, les hôpitaux, les universités, les télécommunications etc. Les revendications avaient une forte charge économiques et sociales: augmentation de salaire, salaire minimum à 1200 livres égyptiennes (150 euros), fin des disparités salariales et de meilleures conditions de travail et surtout, la liberté syndicale (4). Le mouvement des travailleurs s’est ainsi joint au soulèvement général du peuple autour de la revendication d’une Assemblée Constituante.
Moubarak est destitué et remet le pouvoir au Conseil suprême des forces armées (CSFA). les grèves se multiplient et les « Morsi dégage » deviennent des « Tantaoui dégage« , « le peuple veut la chute du régime » (Mohamed Hussein Tantaoui préside le Haut Comité militaire issu du CSFA). Le CSFA s’empresse de rassurer les américains et affirme sa volonté de maintenir l’Égypte dans le cadre des accords passés: les accords de Camp David, les PAS du FMI et le remboursement de la dette. Une fois élus, c’est ce que feront également les responsables des Frères Musulmans. La base d’une union nationale entre l’armée et les Frères Musulmans se réalisait alors, à la grande satisfaction de l’administration américaine
Troisième secousse de la révolution égyptienne : entre mobilisations populaires et coup d’Etat
En commentant la dernière de mobilisation en Égypte qui a aboutit à la chute de Morsi, Ibrahim al-Amin, rédacteur en chef du quotidien libanais Al-Akhbar souligne :
C’était une révolte contre l’échec assourdissant dans la gestion des affaires du peuple, la suppression continue des droits individuels et collectifs, sans mentionner une incapacité à introduire quoique ce soit de nouveau à même de reconsidérer le rôle de l’Égypte dans les mondes Arabe et Islamique.
La Confrérie (Frères Musulmans) ont échoués dans tout cela et plus encore. Ils n’ont réussis qu’une seule chose, nettoyer la bureaucratie de l’ancienne garde et la remplacer par leurs propres partisans dans l’intention de maintenir les institutions étatiques sous le contrôle de leur clan. Ils ont fait cela sans compromis – la majorité des Égyptiens n’ont rien eu dans ce processus, pas même un sentiment d’espoir qu’un changement était à l’horizon.
Quant à leur performance dans le domaine des relations extérieures, les perspectives de la Confrérie n’étaient que des copies de celles de Moubarak. Ils ont d’abord couru vers les Américains, croyant que la bénédiction de Washington leur garantirait la survie et leur procurerait une immunité contre une destitution. Et sans aucun doute, beaucoup d’Egyptiens n’ont pas vu d’un très bon oeil que leur gouvernement joue les seconds violons des volontés du Qatar et de l’Arabie Saoudite en échange d’un patronage économique et financier douteux. (5)
Les Frères Musulmans n’auront pas tenus plus d’un an face à la détermination populaire à en finir avec un système d’exploitation ne promettant que misère et souffrance. Les conditions de vie se sont encore plus détériorées sous leur administration. Le 30 juin 2013, dans la continuité des mobilisations de 2011, plus de 10 millions d’Egyptiens sont descendus dans les rues pour exiger le départ de Mohammad Morsi. Les Frères Musulmans ont pu exposer à la face de 80 millions d’Égyptiens leur véritable nature: une organisation en quête de pouvoir, inféodée à la bourgeoisie nationale et déterminée à maintenir l’ordre capitaliste internationale. L’excellent article de Gilbert Achcar publié dans Le Monde Diplomatique de février 2013 le souligne bien :
Le principal obstacle à la collaboration de la confrérie avec le capitalisme égyptien, la répression qu’elle subissait sous M. Moubarak, est maintenant levé. Les Frères musulmans s’efforcent de prendre exemple sur l’expérience turque en créant une association d’hommes d’affaires s’adressant en particulier aux petites et moyennes entreprises, l’Egyptian Business Development Association (EBDA). A l’instar du Parti de la justice et du développement (AKP) et du gouvernement de M. Recep Tayyip Erdogan, la confrérie et M. Mohamed Morsi estiment toutefois représenter les intérêts du capitalisme égyptien dans toutes ses composantes, sans exclure la plupart des collaborateurs de l’ancien régime qui, par la force des choses, en constituent une partie importante, surtout au sommet.
Ainsi, une délégation de quatre-vingts hommes d’affaires a accompagné M. Morsi en Chine en août 2012. Le nouveau président souhaitant, à la manière des chefs d’Etat occidentaux, jouer les commis voyageurs du capitalisme national, plusieurs chefs d’entreprise liés à l’ancien régime furent invités à faire partie du voyage. (6)
Cela fait échos aux analyses de Mansoor Hekmat, homme politique iranien, sur l’Islam politique (2001) :
A mon avis, l’Islam politique est un mouvement réactionnaire contemporain qui n’a rien à voir, si ce n’est dans la forme, avec les mouvements islamiques de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle. Quant à son contenu social et aux objectifs socio-politiques et économiques, ce nouveau mouvement est complètement enraciné dans la société contemporaine. Ce n’est pas une répétition du vieux même phénomène. C’est le résultat de la défaite – ou de l’avortement – du projet de modernisation à l’occidentale dans les pays musulmans dans les années 60 et au début des années 70, ainsi que du déclin du mouvement laïc et nationaliste, qui était l’agent principal de cette modernisation économique, administrative et culturelle. La crise idéologique et gouvernementales dans la région s’est accrue. Avec ce vide idéologique et politique et la confusion de la bourgeoisie locale, le mouvement islamiste s’est imposé comme une alternative de droite pour la réorganisation de la domination bourgeoise et pour affronter la gauche et la classe ouvrière, qui avait émergé avec l’avènement du capitalisme. (7)
Le 3 juillet 2013, l’armée destitue le Président. Le lendemain, des responsables des Frères Musulmans, dont le désormais ex-Président, sont arrêtés. D’aucun diront qu’il s’agit d’un coup d’État contre le premier président démocratiquement élu de l’Égypte. Ce n’est pas faux. Les Frères Musulmans ont bénéficié d’une vague de sympathie populaire due d’une part, à un légitimité venue de leurs activités sociales sous l’ancien régime et de leur ancrage dans la scène politique égyptienne et, d’autre part, à la terrible répression à laquelle ils ont fait face de Nasser à Moubarak. Dans le tumulte de la révolution, ils constituaient aussi l’une des forces politiques les mieux organisé. Mais en inscrivant leur politique dans une parfaite continuité avec celle de Moubarak, dans tous les domaines, ils ont provoqués la colère et la sanction irrémédiable d’un peuple qui décidé à prendre son destin en main. Le CSFA vient de nommer Président par intérim Adly Mansour, présenté par la presse comme un « inconnu ». Sa mission est de diriger l’Etat le temps de réviser la Constitution et d’organiser de nouvelles élections. En réalité, il n’est pas si inconnu. L’homme est un juriste ayant connu une brillante carrière sous le régime de Moubarak. Exerçant dans des tribunaux religieux encadrés par l’Etat, il intègre le conseil d’Etat, en gravit les échelons avant de devenir vice-président du Conseil constitutionnel en 1992. En 2012, il est nommé par Mohammad Morsi président du Conseil Constitutionnel.
Certaines lectures un peu trop optimistes font apparaître l’intervention de l’institution militaire comme allant dans le sens de la révolution. Julien Salingue, doctorant en science politique à l’Université Paris 8 et membre de l’observatoire critique des médias ACRIMED, précise:
Telle est en effet la faiblesse des lectures trop enthousiastes qui voient dans l’intervention de l’armée une nouvelle étape de la révolution, alors que l’objectif de l’état-major est précisément d’y mettre un terme. Le paradoxe n’est pas des moindres : les événements de ces derniers jours sont l’expression simultanée de l’existence d’une dynamique populaire et révolutionnaire et de rapports de forces politiques très défavorables pour les révolutionnaires. Ces derniers n’ont pas réussi jusqu’à aujourd’hui à se doter de structures suffisamment unifiées, fortes et légitimes pour jouer le rôle que l’état-major joue aujourd’hui, laissant dès lors l’initiative à une force sociale qui est essentiellement préoccupée par le retour à la normale et non par la satisfaction des revendications de la révolution. (8)
Sous les coups de la révolution du peuple égyptien, le régime n’en finit pas de s’enfoncer dans la crise politique. Moubarak, Tantaoui, Shafiq et Morsi sont tombés. Adly Mansour, promut par Moubarak, par Morsi et aujourd’hui par l’armée, à le profil de la mission qui lui est confié: s’assurer de la transition, c’est à dire de la sauvegarde du régime en attendant la mise en place d’une nouvelle gouvernance. Il n’y a aucune perspective pour le peuple égyptien dans le coup d’Etat militaire, pas plus qu’il n’y en avait par le gouvernement de transition mis en place par Moubarak, pas plus qu’il y en avait dans le gouvernement des Frères Musulmans.
Loin « d’apprendre la démocratie » ou de se faire « confisquer sa révolution », le peuple égyptien à démontré et démontre qu’il à très bien compris les ressorts de la lutte pour la démocratie et pour l’émancipation. Le coup d’Etat militaire ne doit pas faire oublier que c’est avant tout la mobilisation populaire qui à amené à la chute de Morsi. Sans la mobilisation populaire, l’entente entre les Frères Musulmans et l’armée se serait perpétué, dans le cadre fixé par l’impérialisme américain et par le FMI. Plutôt que de dire que l’Egypte vit une nouvelle période de transition, il est plus juste d’affirmer que s’ouvre une nouvelle phase dans la période de transition que constitue la révolution égyptienne. Celle-ci continue, autour de la revendication d’une Assemblée Constituante, seule force capable de prendre les mesures urgentes de sauvegarde de la population, contre l’exploitation, contre la guerre et contre l’impérialisme américain. Nous faisons notre la conclusion de Julien Salingue :
Depuis 30 mois, la population égyptienne a en réalité fait la démonstration qu’elle n’entendait pas laisser qui que ce soit, civil ou militaire, lui confisquer sa révolution. Et rien n’indique, bien au contraire, que cette dynamique populaire soit brisée. (9)
Il revient aux d’Europe et d’Amérique du nord de s’organiser et de poursuivre leur lutte contre leurs propres dirigeants, qui organisent guerres et exploitation sur les cinq continents. C’est le meilleur hommage et coup de main que nous pouvons rendre au peuple égyptien.
Simon Assoun http://www.cercledesvolontaires.fr
Références
(1) http://www.oecd-ilibrary.org/docserver/download/5lgsjhvj7clw.pdf?expires=1372942088&id=id&accname=guest&checksum=BF0A2F39123A8DBEECC1C30CC20973ED (page 7)
(2) Mokhefi Mansouria « Washington face aux révolutions arabes », Politique étrangère, 2011/3 Automne p.12
(3) Ibid. p 9 et 12
(4) quelques exemples (non exhaustif): Dans les banques, les grèves furent si massives que la Banque centrale d’Egypte a décidé unilatéralement de fermer toutes les banques du pays pendant une semaine en février 2011. Dans l’usine minière Abu Hamda, 200 ouvriers en grève contre les bas salaires, l’augmentation du nombre d’heures travaillées et des conditions de travail déplorables. 70 employés des magasins Omar Effendi manifestent pour les mêmes raisons. A Mahalla al-Kubra, 15 000 ouvriers et ouvrières de l’usine de tissage et filature Misr se mettent en grève.
(5) http://english.al-akhbar.com/content/warning-against-exaggerated-hopes-egypt
(6) Gilbert Achcar, « Le capitalisme extrême des Frères Musulmans », in Le Monde Diplomatique, février 2013. Aussi accessible sur l’espace abonné du site duMonde Diplomatique : http://www.monde-diplomatique.fr/2013/02/ACHCAR/48742
(7) en anglais : http://www.marxists.org/archive/hekmat-mansoor/2001/misc/rise-fall-islam.htm
(8) http://resisteralairdutemps.blogspot.fr/p/mefiez-vous-de-larmee-et-si-on-arretait.html
(9) Ibid.
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Révolution et crise politique en Egypte : état des lieux et perspectives
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Montrouge : après la mosquée, la salle spéciale ramadan !
MONTROUGE (NOVOpress) – La justice ordonne au maire de Montrouge (Hauts-de-Seine) de prêter une salle de prière à une association musulmane pendant le ramadan. Le tribunal administratif de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), saisi en urgence par l’Association fraternité Montrouge (AFM), l’a « enjoint » de lui offrir une salle communale dans un délai qui « ne saurait excéder 48 heures à compter de la notification » de la décision de justice. La requête émanait de l’association Fraternité Montrouge. Elle dispose déjà d’une mosquée dans la rue Auber, mais voulait en plus une salle afin que les musulmans y puissent fêter la « rupture du jeûne ».
Le maire de Montrouge, Jean-Loup Metton, avait rejeté cette demande mi-juin, invoquant, selon l’association islamique, qu’une telle mise à disposition « méconnaîtrait le principe de laïcité ». Il vient donc d’être désavoué par la justice. Nouveau signe de l’arrogante islamisation du pays, encouragée par l’immigration de masse, les industriels, les médias et les institutions de la République française.
http://fr.novopress.info -
Le sort de Morsi préfigure t-il celui des Frères musulmans ?
Bien que surpris par la rapidité des événements, Thierry Meyssan célèbre la destitution du gouvernement des Frères musulmans. Alors que la presse atlantiste soutenait Mohamed Morsi et conspuait Bachar el-Assad, il tenait le discours opposé et dénonçait le « printemps arabe » comme une manipulation. Le peuple égyptien et son armée ont tranché.
Sur 84 millions d’Égyptiens, 33 sont descendus dans les rues fêter le coup d’État militaire.
À l’issue de cinq jours de manifestations géantes réclamant le départ du président Morsi, l’Armée égyptienne l’a destitué et a désigné le président du Conseil constitutionnel pour assurer l’intérim jusqu’à la convocation de nouvelles élections.
Pour mesurer l’importance de l’événement, il convient de le resituer dans sa propre narration.
Une agitation politique a gagné une partie de l’Afrique, puis du monde arabe, à partir de la mi-décembre 2010. Les deux principaux pays concernés ont été la Tunisie et l’Égypte. Ce phénomène s’explique d’abord par des causes profondes : un changement générationnel et une crise alimentaire. Si l’aspect démographique échappe largement au contrôle humain, l’aspect économique a été partiellement provoqué en pleine connaissance de cause, en 2007-08, puis à nouveau en 2010.
En Tunisie et en Égypte, les États-Unis avaient préparé la « relève de la garde » : des leaders neufs à son service à la place de leaders démonétisés. Le département d’État avait formé de jeunes « révolutionnaires » pour qu’ils se substituent au pouvoir en place. Aussi, lorsque Washington a constaté que ses alliés étaient dépassés par la rue, il leur a intimé l’ordre de céder la place à l’opposition qu’il avait préfabriquée. Ce ne sont pas la rue, mais les États-Unis qui ont chassé Zine el-Abidine Ben-Ali et le général Hosni Moubarak. Et ce sont toujours les États-Unis qui ont installé les Frères musulmans pour leur succéder. Ce dernier point est moins évident puisque les deux pays ont organisé des élections, mais la tenue d’un scrutin ne signifie pas sa sincérité. Cependant, une étude minutieuse montre que les dès étaient pipés.
Il ne fait aucun doute que ces événements avaient été anticipés par Washington et qu’ils ont été guidés par lui, même s’ils auraient pu aussi survenir dans d’autres États, comme au Sénégal et en Côte d’Ivoire.
Précisément, des troubles surviennent alors en Côte d’Ivoire à l’occasion de l’élection présidentielle. Mais ils ne sont pas reliés dans l’imaginaire collectif au « printemps arabe » et s’achèvent par une intervention militaire française sous mandat de l’ONU.
Une fois l’instabilité installée en Tunisie et en Égypte, la France et le Royaume-Uni ont lancé un mouvement de déstabilisation de la Libye et de la Syrie, en application du Traité de Lancaster. Si quelques micro-manifestations pro-démocratie se sont tenues et ont été grossies par les médias occidentaux, les troubles étaient organisés par des Forces spéciales occidentales avec l’appui de meneurs takfiristes.
À grand renfort de manipulations, l’opération en Côte d’Ivoire a été exclue du « printemps arabe » (il n’y a pas d’arabes dans ce pays au tiers musulman), tandis que la Libye et la Syrie y ont été inclus (alors qu’il s’agit d’opérations coloniales). Ce tour de passe-passe a été d’autant plus facile à réaliser que des manifestations survenaient au Yémen et au Bahreïn dont les conditions structurelles sont bien différentes. Les commentateurs occidentaux les ont d’abord inclues sous l’étiquette « printemps arabe », puis les ont escamotées de leur raisonnement, tant les situations sont peu comparables.
En définitive, ce qui fait le « printemps arabe » (Tunisie, Égypte, Libye, Syrie), ce n’est pas l’instabilité, ni la culture, mais la solution prévue par les puissances impérialistes : l’accès au pouvoir des Frères musulmans.
Cette organisation secrète, prétendument anti-impérialiste, a toujours été politiquement contrôlée par Londres. Elle était représentée au cabinet d’Hillary Clinton, par le biais d’Huma Abedin (épouse du député sioniste démissionnaire Antony Weiner), dont la mère Saleha Abedin dirige la branche féminine mondiale de la confrérie. Le Qatar a assuré le financement des opérations (plus de 15 milliards de dollars par an !) et la médiatisation de la confrérie auquel elle a confié la chaîne Al-Jazeera depuis fin 2005. Enfin, la Turquie a fourni le savoir-faire politique avec des conseillers en communication.
Les Frères musulmans sont à l’islam ce que les Trotskistes sont à l’occident : un groupe de putschistes, travaillant pour des intérêts étrangers au nom d’un idéal toujours remis au lendemain. Après avoir tenté quantité de coups d’État dans la majorité des pays arabes au cours du XXe siècle, ils ont été surpris de leur « victoire », en 2011. Ils ne disposaient en effet d’aucun programme de gouvernement en dehors des instructions anglo-saxonnes. Ils se sont donc rattachés aux slogans islamistes : « La solution, c’est le Coran », « Nous n’avons pas besoin de constitution, nous avons la Charia », etc…
En Égypte, comme en Tunisie et en Libye, leur gouvernement a ouvert leur économie au capitalisme libéral. Il a confirmé l’entente avec Israël sur le dos des Palestiniens. Et a cherché à imposer, au nom du Coran, un ordre moral, jamais inscrit dans ce livre.
Les privatisations thatchériennes de l’économie égyptienne devaient atteindre leur apothéose avec celle du Canal de Suez, joyau du pays et source de revenus, qui devait être vendu au Qatar. Face à la résistance de la société égyptienne, Doha finança un mouvement séparatiste de la région du Canal, comme jadis les États-Unis avaient créé le mouvement d’indépendance du Panama en Colombie.
En définitive, la société égyptienne n’a pas supporté ce traitement de choc. Comme je l’écrivais dans ces colonnes, il y a trois semaines, elle a ouvert les yeux en observant la révolte des Turcs contre le Frère Erdogan. Elle s’est rebellée et a lancé un ultimatum au président Morsi. Après s’être assuré par téléphone auprès du secrétaire US à la Défense, Chuck Hagel, que les États-Unis ne tenteraient rien pour sauver l’agent Morsi, le général al-Sissi a annoncé sa destitution.
Ce point mérite une explication : Mohamed Morsi s’est présenté, lors de son avant-dernier discours à la Nation, comme un « savant ». C’est en effet un ingénieur spatial ayant fait carrière aux USA, ayant acquis la nationalité états-unienne, ayant travaillé à la NASA et disposant d’une accréditation US secret-Défense. Cependant, si Morsi a été lâché par le Pentagone, il a par contre été soutenu —jusqu’à son arrestation— par le département d’État, que ce soit par l’ambassadrice au Caire Anne Patterson, par les porte-parole Patrick Ventrell et Jan Psaki, ou par le secrétaire d’État John Kerry. Cette incohérence manifeste le désarroi de Washington : d’un côté la raison interdisait toute possibilité d’intervention, d’un autre les liens trop étroits de Morsi avec les Frères musulmans l’ont privé de toute solution de rechange.
La chute de Mohamed Morsi marque la fin de la prééminence des Frères musulmans dans le monde arabe. Et ce, d’autant plus, que l’Armée a annoncé sa destitution en s’entourant des forces vives de la société, incluant les « savants » de l’Université al-Azhar.
L’échec de Morsi est un coup dur pour l’Occident et ses alliés, le Qatar et la Turquie. Dès lors, on peut logiquement se demander si elle ne marque pas la fin du « printemps arabe » et de nouveaux bouleversements en Tunisie, en Libye, et bien sûr en Syrie.
Thierry Meyssan http://www.voltairenet.org via http://aucoeurdunationalisme.blogspot.fr/ -
Levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen : un scandale
La pétition mise en ligne sur le site du Front National dénonçant la levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen rencontre un franc succès; comme l’illustre aussi la progression foudroyante du FN dans les dernières élections partielles, elle prouve la mobilisation des sympathisants frontistes contre l’injustice et les manœuvres indignes pour museler les défenseurs des identités nationales et de l’Europe des patries libres. Nous mettons en ligne ici deux interventions de Bruno Gollnisch réagissant à ce scandale dans l’hémicycle du Parlement européen, dont nous avions publié les textes lundi.
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http://www.gollnisch.com -
Ramadan, islam, roms…: raccourcis imbéciles et réalité
Les ténors de l’UMP se réjouissent officiellement du succès ( ?) de la souscription lancée pour éponger l’ardoise de 11 millions d’euros laissée au parti par Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle. Ses déplacements fantasques avaient entrainé la confusion entre son statut de chef de l’Etat et celui de candidat –quel amateurisme ! Une confusion des genres à l’origine de l’invalidation de ses comptes de campagne par un Conseil constitutionnel au sein duquel les « sages » ayant des sympathies pour la droite libérale sont pourtant majoritaires. Bref, nul complot ici contre la démocratie comme le sérine l’UMP. Autre bonne nouvelle pour les amis de MM. Sarkozy, Fillon, Copé et NKM, Pierre Bédier, ancien secrétaire d’Etat aux Programmes immobiliers de la justice, ex-président du conseil général des Yvelines, a retrouvé lundi son siège de conseiller général des Yvelines. Lors de cette cantonale partielle de la très multiculturelle Mantes-la-Jolie, il a été réélu facilement face à la socialiste Rama Sall. La très forte abstention (plus de 71% au premier tour) n’avait pas permis au candidat Front National (11,6% des voix) de se maintenir. M. Bédier avait perdu son siège après sa condamnation en mai 2009 à 18 mois de prison avec sursis, assortie d’une peine d’inéligibilité, pour corruption passive et recel d’abus de biens sociaux. Mais à l’UMP cela ne pose pas de problème et M. Bédier a donc été réinvesti…
Autre sujet de satisfaction ( ?), le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, a enfin obtenu que SOS racisme et le MRAP portent plainte contre lui afin d’asseoir se crédibilité dans le cadre des municipales de 2014. L’association Défense de la culture tsigane présidé par Louis de Gouyon Matignon, a fait part elle aussi de son intention de porter plainte à l’instar de l’association France Liberté Voyage.
Dimanche, lors du Grand Rendez-vous Europe 1 – Aujourd’hui en France – le Parisien – iTélé, M. Estrosi avait promis de «mater» les gens du voyage dans sa ville, taxant de «délinquants» ceux qui s’installent «par effraction» sur des terrains non aménagés, et proposé de fournir à tous les maires de France son «mode d’emploi» pour les combattre. L’ancien ministre UMP a également déclaré qu’islam et démocratie n’étaient «absolument pas» compatibles.
SOS Racisme et le MRAP ont par ailleurs annoncé qu’ils déposaient également plainte contre Jean-Marie Le Pen, qui avait évoqué lors de son récent déplacement à Nice la présence « urticante et odorante » des Roms. Nomades allogènes que le président d’honneur du FN ne confond pas, lui, avec les 450 000 gens du voyage qui sont Français depuis des siècles et accessoirement très majoritairement des citoyens honnêtes.
UMP qui se lâche puisque un autre de ses élus, Laurent Burgoa, adjoint au maire de Nîmes en charge de la politique de la ville et aux centres sociaux, a posté jeudi sur un réseau social une photo d’une publicité de l’enseigne de grande distribution Carrefour pour le ramadan, avec ce commentaire : Spécial Ramadam (sic) de Carrefour. Notre République est-elle toujours laïque ? Tout fout le camp !!! .
Abdallah Zekri, président de l’observatoire des actes islamophobes au Conseil français du culte musulman (CFCM), a manifesté son indignation : « plus on approche des élections municipales, plus le parti (l’UMP, NDLR) va encore flirter avec le Front National. je préfère dans ce cas-là que le FN remporte les élections municipales à Nîmes, car au moins je sais qui je dois combattre ».
M. Burgoa a expliqué pour sa défense que ce qui l’avait « interpellé dans cette publicité, c’est qu’une enseigne commerciale utilise un moment religieux à des fins commerciales ». « Je pense que n’importe quelle religion n’a pas à intervenir dans la société ». La mise sur le même plan de l’Islam et de la religion catholique étant censée pour cet élu de l’UMP être un gage de modération, à défaut d’être un signe d’intelligence…
M. Estrosi et l’UMP ont pu compter sur la grosse caisse socialiste pour donner la résonnance voulue aux propos incriminés. Le sénateur et porte-parole du PS David Assouline, a affirmé que «tout, dans la diatribe de M. Estrosi, sent mauvais (…). . L’extrême droite ne peut pas faire beaucoup mieux». Le député de Seine-et-Marne et autre porte-parole du PS, Eduardo Rihan Cypel, a estimé que «M. Estrosi appelle carrément à des pogroms».
Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls a appelé à ne « pas courir après les propos nauséabonds de Le Pen la semaine dernière ». Le député socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj, estime que le député-maire de Nice «est dans une volonté détestable, délétère, à la mode sarkozyste, d’opposer les Français les uns aux autres (…). On ne gagnera pas à rejeter des concitoyens européens». Concitoyens Roms que M. Guedj n’en doutons pas, accueillerait avec le plaisir que l’on imagine au coin de sa rue ou dans son jardin, non?
François Lamy, ministre délégué à la Ville, a déploré que M. Estrosi « critique le président de la République qui affirme que l’islam est totalement compatible avec la démocratie». «Il s’attaque à des millions de croyants de la deuxième religion de France qui n’aspirent qu’à une chose : vivre leur religion dans le cadre des valeurs de a République. Et ça c’est grave!»,
Ce qui est grave c’est la duplicité d’une UMP illustrée par le parcours même de Christian Estrosi. Ex calamiteux ministre de l’Industrie de Nicolas Sarkozy, M. Estrosi s’était fait connaître aux Français en janvier 2008, il était alors secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, pour avoir loué aux frais des contribuables à la société Dassault un jet privé pour se rendre à Washington (coût de la facture 138 000 euros), plutôt que d’utiliser un vol régulier Air France.
En mars 1998, M. Estrosi plaidait pour une alliance entre le RPR et le FN en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il était pourtant l’année dernière, comme François Fillon, Dominique Paillé, Bernard Accoyer, Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, Alain Juppé…, au nombre des opposants à la stratégie de «droite décomplexée », de « frontisation » (apparente) de l’UMP , de dénonciation des dangers d’un « multiculturalisme » mal maîtrisé.
En septembre 2011, le maire de Nice avait d’ailleurs organisé un rassemblement anti-FN à l’occasion des Journées d’été de Marine Le Pen qui se tenaient dans cette ville. Une municipalité a rappelé Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du FN et candidate dans la cinquième ville de France, dans laquelle M. Estrosi a «cautionné une politique de préférence étrangère particulièrement en matière de logements sociaux ».
A dire vrai, la girouette Estrosi qui tente de capter le vent du très droitier électorat niçois, qui dénonce aujourd’hui le communautarisme mais l’exalte quand il estime qu’il peut lui profiter –on se souvient de sa déclaration ahurissante sur Nicolas Sarkozy désigné par lui comme « le candidat naturel des juifs »- se livre au même petit jeu que M. Copé à plus grande échelle avec son pain au chocolat.
La réalité affirme Bruno Gollnisch, c’est que de 2002 à 2012, avec Sarkozy au ministère de l’Intérieur puis à l’Elysée, ce sont 200 000 immigrés légaux, principalement en provenance du Maghreb, d’Afrique noire, de Turquie, d’Asie, du sous-continent indien, qui sont entrés officiellement chaque année sur notre territoire national.
La réalité c’est que ce sont les élus de l’UMP comme ceux du PS qui ont voté pour l’élargissement de l’Europe et l ’ouverture des frontières qui permettront, encore plus à partir de janvier 2014, aux Roms de venir s’installer plus nombreux en France.
Les formules à l’emporte-pièce, les raccourcis imbéciles, les approximations, les poses de Matamore ne peuvent occulter ces vérités là. Le Front National ne manquera pas de les marteler.
http://www.gollnisch.com -
Vincent Peillon a le mérite de ne pas cacher sa fureur révolutionnaire
Guillaume Bernard, maître de conférence en histoire contemporaine, décrypte cette vidéo de 2008 dans laquelle Vincent Peillon s'en prend violemment à l'Eglise catholique :
"[...] Monsieur Vincent Peillon a le mérite de retourner aux principes fondamentaux. Dans le fonds, tout le système politique moderne (que vous soyez libéral ou socialiste) repose sur une hypothèse : il n’existe pas d’ordre naturel des choses. Par conséquent, il n’y a de société que créée par les hommes : leur volonté ne sert pas à s’inscrire dans des corps sociaux existant naturellement (comme la famille) mais à les produire (ainsi, le mariage peut-il voir sa définition évoluer). La sociabilité est artificielle. De même que la société n’existe pas sans contrat social, l’homme peut et doit, lui aussi, se construire lui-même. L’école, telle qu’elle apparaît dans cette prise de position de Monsieur Peillon, a pour objectif de réaliser les promesses contenues dans l’artificialisme social : libérer l’homme, de manière particulière, de l’héritage des communautés d’enracinement et, de manière générale, de l’emprise de l’ordre cosmologique.
Les droits de l’homme étaient, à l’origine, au XVIIIe siècle, déclarés inscrits dans la nature humaine : tous les hommes ayant la même nature, ils ont donc les mêmes droits. Dans cette pensée, seul l’homme abstrait et décontextualisé (d’aucuns diraient déraciné) a, véritablement, droit de cité : le bon citoyen est celui qui accepte de se dépouiller de toutes ses particularités culturelles et sociales pour épouser les seules valeurs de l’ordre politique artificiel. Mais, dans ce contexte intellectuel constructiviste, voici qu’est « naturellement » en train d’éclore une nouvelle génération des droits dits fondamentaux : celle des droits de l’homme sans la nature de l’homme, voire contre elle. En effet, de même que la société est pensée artificielle, il est logique que l’homme puisse prétendre se définir lui-même : telle est la parfaite logique des théories constructivistes comme celle du gender.
JOL Press : « C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi ». Ce propos est-il en cohérence avec l'esprit de 1905 ?
Avant tout, il faut noter le vocabulaire très catholique (comme le terme « transsubstantiation ») utilisé dans cette citation. Cela accrédite l’interprétation de certains selon laquelle la loi de séparation des églises (essentiellement l’Eglise catholique) et de l’Etat était un moyen au service d’une religion de substitution : les droits de l’homme. La laïcité est, la plupart du temps, présentée comme la mise en œuvre d’un principe de neutralité (religieuse) de la puissance publique, la religion n’étant nullement persécutée mais son expression étant simplement reléguée dans la sphère privée.
Il s’agit, là, d’une vision quelque peu simplificatrice et, pour le moins, idyllique. Elle passe sous silence la confiscation (sans indemnité) des biens du clergé sous la Révolution (ce qui explique, par la suite, le compromis du concordat de 1801, l’Eglise acceptant de ne pas revendiquer les biens dont elle a été spoliée contre, notamment, la rémunération des clercs) ainsi que la lutte acharnée contre les congrégations religieuses (en particulier enseignantes) commencées quelques années avant la loi de 1905 (notamment avec la fameuse loi de 1901 sur les associations permettant de priver ces institutions de personnalité juridique).
Si, en raison de la transformation des circonstances, la laïcité peut apparaître, de nos jours, comme un rempart contre les empiètements publics des communautarismes et l’influence sociale du multiculturalisme (et donc au final comme un moyen de défense de l’identité du lieu), elle n’avait pas été conçue, à l’origine, dans ce but mais bien comme un moyen de transformer l’identité traditionnelle de la France.
JOL Press : « On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec l'Eglise catholique »... François Hollande savait-il bien ce qu'il faisait en le nommant à l'Education ?
Monsieur Vincent Peillon est non seulement un intellectuel mais il est aussi un militant politique. J’ignore totalement si le président de la République et le Premier ministre ont lu ses travaux et s’ils les ont pris en considération lorsqu’ils ont débattu de la composition du Gouvernement. Il y a sans doute plus à parier que c’est son poids personnel au sein du PS et celui du courant auquel il appartient (l’aile gauche du parti) qui a été surtout pris en considération. [...]
Avec doigté et diplomatie, les Souverains pontifes ont essayé de définir, à destination des titulaires du pouvoir politique, une « saine laïcité » (expression utilisée par Pie XII en 1958) acceptable pour l’Eglise catholique : rejetant l’augustinisme politique, elle s’appuie sur la distinction évangélique des domaines spirituel et temporel préservant, ainsi, les domaines de compétence, différents et légitimes, de l’Eglise et de l’Etat. Cette approche a été développée par l’Eglise à une époque où la laïcité perdait quelque peu son caractère agressif envers le catholicisme. En effet, plusieurs étapes sont généralement distinguées dans l’histoire de la laïcité. Après une période d’agressivité (laïcité de combat), un modus vivendi s’est peu à peu dégagé (laïcité-neutralité) pour aboutir, selon certains, à une certaine maturité et donc à la possibilité de mettre en place des relations non plus de défiance mais de collaboration entre le politique et le religieux : c’est la « laïcité positive » (le politique y trouvant un intérêt puisque le religieux contribue culturellement, au-delà du cultuel, à la solidité du lien social).
Ce concept a été élaboré non pour affirmer l’identité religieuse, sinon ontologique du moins historique, du corps politique, mais pour permettre à la puissance publique d’organiser le multiculturalisme et, au besoin, d’acheter la paix sociale. En tout état de cause, dans sa stricte acception, la laïcité suppose la réunion de plusieurs éléments : la neutralité de l’Etat vis-à-vis des diverses religions susceptibles d’exister sur son territoire, la relégation de la religion dans la sphère privée (ce qui n’exclut pas des manifestations publiques mais devant être étrangères à l’ordre public) et l’autonomie du pouvoir politique vis-à-vis de toute morale qui n’émane pas de lui même (sa légalité est, par principe, légitime). La laïcité (même assagie dans sa forme) suppose donc le monopole du politique sur l’ordre public : celui-ci peut donc apparaître incompatible avec la distinction évangélique des domaines qui, tout en excluant le sacerdotalisme, suppose que le lien social soit nourri de spiritualité (la miséricorde, par exemple, ne rend pas inutile la justice mais peut la dépasser)."
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Egypte : chute de « l’islam politique » pour Bachar al Assad
DAMAS (NOVOpress) – Le président syrien Bachar al Assad, combattu par les rebelles islamistes depuis plus de deux ans, a estimé mercredi que la destitution du président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, signifiait l’échec de l’islam politique. « Le résumé de ce qui se passe en Egypte, c’est la chute de ce que l’on appelle l’islam politique », estime le chef d’Etat syrien. L’armée égyptienne a annoncé dans un message télévisé mercredi soir avoir écarté Morsi, suspendu la Constitution et annoncé la tenue d’une élection présidentielle anticipée en Egypte. La branche syrienne des Frères musulmans joue aujourd’hui un rôle crucial dans le coalition nationale de l’opposition syrienne en exil.
L’Egypte est un pays sunnite, de même que la plupart des rebelles syriens hostiles au régime de Bachar el-Assad. A la lumière des événements égyptiens, Bachar al Assad a ajouté : « Quiconque se sert de la religion dans le champ politique pour favoriser un groupe aux dépens d’un autre tombera où que ce soit dans le monde ». Une réponse claire et nette au slogan « L’islam est la solution » des Frères musulmans. Car à la différence de l’Egypte, les chrétiens ne sont pas persécutés par l’Etat en Syrie mais par les terroristes islamistes. Des villages chrétiens sont exterminés, tandis que 1.700 églises ont été profanées ou détruites par les « révolutionnaires » islamistes en Syrie.
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6 juillet : manifestation à vélo à Rennes
Départ du parcours vélo au Liberté à 10h. Trois points successifs de rassemblement :
- Place du Bas des Lices à 10h30
- Place de la République à 11h00
- Place de la gare à 11h30
- Fin du parcours vélo à 12h00, au Liberté.
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Veilleurs debout !
Que font les Veilleurs debout ? Certains écrivent comme celui-ci qui nous confie ce texte :
"Là, droits et imperturbables, immobiles dans la chaleur du jour ou la froideur de la nuit.
La scène est surréaliste.
Alignés, comme une armée silencieuse. Jeunes et moins jeunes aux visages d’ange, ils sont animés d’une force intérieure, transcendante, magnifique, que rien ne semble pouvoir ébranler face à la pierre terrifiante d’un monument imposant, d’un ministère, d’un palais de justice. Pierre, symbole d’un pouvoir que rien ni personne, ne semble plus pouvoir arrêter.
Rien? Si : Les Veilleurs ! Leur silence profond résonne comme un écho sans fin.
Ne faites pas de bruit, vous serez encore mieux entendus. La puissance de leur attitude et de leur silence est indéfinissable, sûrement portée par quelque chose là-haut….
Chacun veille à sa manière, gardien des valeurs, pointe de l’épée, phare dans la tempête ! Ils sont d’autant plus beaux qu’ils impressionnent : ils veillent un camarade, tombé dans la nuit froide d’une bataille qui ne fait que commencer.
Admirés, encouragés, jamais raillés, on les croirait tout droit sortis d’un livre ou d’un tableau de Maitre. Bravant la pluie, le froid, la chaleur, la faim et la fatigue, ils sont là, toujours là, immobiles…
Elle est ici même, parmi eux, à travers eux, l’âme de la France, de la vraie France; elle ne se révèle que dans les heures les plus sombres, où tout semble perdu.
Les veilleurs puisent leur force à l’intérieur, des heures durant, debout, fixes; une incroyable cohésion nait. Ils se relaient tous les jours, toutes les nuits. Quand l’un s’en va, un ami sort de l’ombre et prend sa place.
Les badauds et les touristes les soutiennent, les ouvriers et les cadres se relaient eux aussi pour les faire tenir, les soutenir, leur dire les yeux emplis d’émotion et d’admiration, ô combien ils sont admirables !!
Les veilleurs gagnent les cœurs et les consciences, insaisissables, intouchables dans leurs esprits.
Le bouclier du Bien vient remettre à leur place les forces de l’ordre voulant contraindre, saisir, anéantir ce si beau mouvement : brise qui devient mistral et que l’on ne peut enfermer dans un bocal.
La police, frappée en son Cœur, ne peux se résoudre à la violence, elle perd. La matraque ne peut lutter contre l’âme et l’esprit, les veilleurs sont vainqueurs !
Bravo à eux, Pour la France, la Famille, et Nicolas !
Augustin de Baudreuil
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Il n’y a pas un « Islam de France » mais des Islam en France
Analyse de Bernard Lugan (23/06/13)
Fondé pour donner aux musulmans de France une représentation officielle dégagée des influences étrangères, le CFCM (Conseil français du culte musulman) s’est désintégré à la veille de l’élection de son président.
Dix ans après sa création par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur chargé des Cultes, le CFCM qui est plus déchiré que jamais, apparaît comme une juxtaposition de groupes de pression aux ordres des pays d’origine de leurs membres.
Cet échec illustre d’une manière criante une réalité obstinément niée par les hommes politiques français, à savoir que l’ « Islam de France » est un mythe. Les composantes musulmanes sont en effet à ce point diverses, les financements et les rattachements à des pays étrangers (Maroc, Algérie, monarchies du Golfe, Turquie etc.,) à ce point prégnants, qu’il convient en revanche de parler des Islam en France puisque les obédiences se font plus en fonction des pays d’origine des croyants que de la religion. Explication.
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