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religion - Page 85

  • Au service de l’Église et du catholicisme

    L’ardeur de Maurras à défendre les vertus du catholicisme aura atteint son maximum pendant la Grande Guerre. Comme elle paraît alors lointaine, l’époque du libertinage quasiment païen des années de jeunesse, le temps de ces passages du Chemin de Paradis ou d’Anthinéa que Maurras retirera plus tard pour ménager les susceptibilités de l’aile dévote de son public ! Mais comme elle semble loin également, la page pourtant à peine tournée des âpres polémiques contre le Sillon et la démocratie chrétienne, de la guerre ouverte que lui déclarèrent une escouade de curés progressistes emmenés par l’abbé Jules Pierre… Il ne reste guère d’écho de tout cela dans les éditoriaux de guerre où Maurras prend la défense de l’Église, du Pape et de la doctrine catholique. Il s’en fait le premier avocat, et s’exprime comme s’il était le seul à porter le flambeau en tête du cortège. Il est en tous cas le plus ardent de toute la presse à dénoncer les menées anticléricales qui, malgré l’Union sacrée, continuent de fleurir dans les journaux de gauche et d’extrême gauche.

    On sait que le zèle clérical de Maurras ne sera guère payé de retour. Ainsi, le 5 mars 1915, fait-il un éloge appuyé du cardinal Andrieu… celui-là même qui déclenchera, un peu plus de onze ans après, l’offensive qui devait aboutir à la condamnation de l’Action française par le Vatican.

    Mais les textes des années de guerre doivent d’abord être lus dans le contexte de l’époque, et n’être que très secondairement éclairés par ce que nous savons de l’agnosticisme de Maurras, de ses écrits antérieurs et des événements qui vont survenir en 1926. Dès l’ouverture des hostilités, tout le pays est tendu vers l’effort de guerre ; l’Action française joue pleinement la solidarité nationale autour du gouvernement de l’Union sacrée, et prend acte de ce que les socialistes sont loin d’en faire autant. Pour eux, il est naturel que les royalistes mettent leur drapeau dans leur poche, que les catholiques en fassent autant de leur chapelet, alors qu’eux-mêmes restent naturellement en droit de poursuivre leur propagande — ce qui met bien entendu Maurras en fureur.

    Seul le vieux révolutionnaire enragé qu’était Jules Guesde trouve grâce à ses yeux. Celui-là n’a-t-il pas déclaré, au congrès socialiste international d’Amsterdam en août 1904, que l’anticléricalisme des radicaux et des socialistes n’était qu’une manœuvre de diversion pour « berner le prolétariat » ?

    Tous ces articles publiés dans L’Action française quotidienne ont été réunis en 1917 dans un ouvrage intitulé Le Pape, la Guerre et la Paix. Les éditoriaux sélectionnés y vont de septembre 1914 à l’automne de 1916. Sans doute faut-il voir dans cette interruption une conséquence de la disparition d’Henri Vaugeois ; après sa mort, les rôles au sein de la rédaction du quotidien sont redistribués, et les affaires religieuses sont désormais du ressort de Louis Dimier.

    La plus grande part de l’ouvrage (78 articles ou fragments d’articles) est consacrée aux polémiques avec les journaux anticléricaux, au premier rang desquels figurent L’Humanitéet La Dépêche de Toulouse. Mais ce n’est pas, et de loin, le plus intéressant. Des réflexions originales de Maurras sur le rôle de l’Église, du Vatican et de la doctrine catholique dans l’équilibre de l’Europe et du monde, souvent des perles de finesse d’analyse politique ou de vision prospective, se livrent au lecteur attentif au fil des autres chapitres :

    • la seule Internationale qui tienne (25 entrées)
    • le Saint Siège et la France (17 entrées)
    • Rome et les barbares (13 entrées)

    et constituent autant de compléments et d’enrichissements à la somme rassemblée dans La Démocratie religieuse.

    À cela il faut ajouter deux textes spécialement rédigés pour la publication du recueil, une préface qui est une sorte de pacte proposé à Louis Dimier, ce qui n’empêchera pas celui-ci de se brouiller avec l’Action française trois ans plus tard, et un épilogue, valant avertissement sur ce que risquent de devenir les institutions internationales si l’Église n’y prend pas la part qui doit lui revenir.

    Cette vision de l’avenir, qui a certes trouvé quelque confirmation dans les péripéties de la brève histoire de la S.D.N., aura été en fait oblitérée par un événement survenu quelques mois après sa publication, à savoir la révolution bolchévique. Mais, 72 ans plus tard, l’effondrement du monde soviétique allait lui redonner toute sa portée. Maurras décrit en 1917 un monde de nations affaiblies d’avoir été toutes jugées semblables et comparables, puis peu à peu soumises à des juridictions internationales fondées sur une vague et dangereuse idée mystique de la Justice et sur la fiction des Droits de l’Homme ; n’y sommes-nous pas, et l’effacement de l’Église n’y est-il pas pour quelque chose ?

    http://maurras.net/2013/10/31/au-service-de-leglise-du-catholicisme/#more-2061

  • Cathos nouvelle génération : c'est tout sauf un feu de paille

    Extrait d'un article encourageant de Marianne :

    "A l'Ecole normale supérieure, on croyait ce mot oublié, remisé dans les archives du jargon ulmiste. Et pourtant, il est dans toutes les bouches depuis quelques mois. "Tala", une abréviation pour désigner les étudiants "qui-vont-à-la-messe". Une première raison de se réjouir pour la philosophe catholique Chantal Delsol, chantre de la France des églises et de la Manif pour tous. Celle-ci note également que cette année, le major de l'agrégation de philosophie comme celui d'histoire étaient issus des rangs des "veilleurs", ces jeunes hostiles au mariage pour tous qui se sont fait connaître en manifestant en silence, devant de petites bougies blanches, y consacrant des nuits entières. Selon Chantal Delsol, voilà un nouveau signe de l'armement idéologique en cours de la droite catholique. 

    Ces cathos nouvelle génération ont lu Gramsci, et savent que les victoires idéologiques précèdent toujours d'autres victoires, politiques. Dans les grandes écoles, sur les réseaux sociaux, sur les plateaux de télévision, les catholiques l'affirment désormais haut et fort. Décomplexés par la Manif pour tous, ceux-ci ont trouvé dans la personne de l'Abbé Grosjean une figure de proue idéale. Lui qui arbore aussi bien la soutane que le smartphone. Un pied dans la tradition, l'autre dans le XXIe siècle. Un visage avenant, mais un discours musclé, que l'on avait plus l'habitude d'entendre: "La France demeure chrétienne dans son ADN. Cela reste dans ses tripes. A nous de faire en sorte que cela ne soit pas seulement un musée. Parfois, les chrétiens ont encore trop peur de cliver." L'abbé Grosjean se définit comme un "combattant de la foi", lui qui se souvient bien des mots de Jean-Paul II, en mai 1980, alors qu'il s'adresse à la foule rassemblée au Bourget: "France, fille aînée de l'Eglise, es-tu fidèle à ton baptême ?"

    [...] Christian Terras, fondateur de la revue catholique progressiste Golias, observe la communauté catholique se transformer avec une pointe d'inquiétude: "C'est tout sauf un feu de paille. Il s'agit d'un catholicisme néoconservateur et identitaire dont les représentants sont jeunes, actifs et mobiles."

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Ce que cache le lynchage « médiatico-idéologique » du cardinal Barbarin.

    A l’heure , ou après l’affaire de Villefontaine, on s’aperçoit que des enseignants pédophiles déjà condamnés continuent d’exercer auprès de mineurs et que l’Education Nationale a décidé d’étudier 900.000 casiers judiciaires , voilà qu’une affaire vieille de 20 ans refait curieusement surface contre un cardinal très populaire au sein de l’Eglise française et très volontaire dans sa lutte contre le mariage homosexuel..

    Pourtant , ce n’était pas contre l’Eglise que Christophe Barbier journaliste de l’Express, exprimait ainsi son dégout en avril 2015 : « Des enseignants ou des directeurs d’école qu’un rectorat se contente de muter quand il y a des soupçons ou des rumeurs, des condamnations que l’administration escamote, des parcours erratiques que les hiérarchies trouvent normaux… Quand un enfant est violé, le malaise s’installe dans la civilisation ; quand il apparaît que le système fait preuve d’une passivité coupable, sinon complice, et l’Etat, d’une cécité catastrophique, sinon criminelle, c’est la nausée qui monte »

    Mais, au-delà de ces faits de société, il y a des choix purement idéologiques que Zemmour dénonçait encore récemment et qui laissent à penser que l’Etat souhaite s’accaparer l’éducation de nos enfants jugés par lui, victimes de leurs parents réactionnaires avec le dispositif « ligne Azur » en demandant notamment à des enfants dès l’âge de 11 ans quelles sont leurs pratiques sexuelles.

    Dans une lettre du 4 janvier 2013 adressée aux « rectrices et recteurs », M. Peillon, alors ministre de l’Éducation nationale, nous faisait savoir que dans la mesure où nos mentalités lui déplaisaient, il se proposait de les changer en s’appuyant sur la jeunesse par l’intermédiaire, entre autres, du dispositif « Ligne Azur ».[....]

    Olivier Dejouy

    La suite sur Le Réveil Français

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Ce-que-cache-le-lynchage-mediatico

  • Mexique : mort du dernier Cristero

    Juan Daniel Macias Villegas était connu comme le dernier soldat survivant de la guerre Cristero à Jalisco (Mexique).
    Il est décédé d’un arrêt respiratoire le 18 février dernier, à l’âge de 103 ans, dans sa ville natale de San Julian. Les funérailles de Juan Daniel Macías Villegas ont eu lieu à Saint-Joseph, en présence de ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants et arrière-petits-enfants.
    Une procession sur environ trois kilomètres s’est faite jusqu’au cimetière, aux côtés de la « Garde nationale Cristero », organisation catholique qui défend la mémoire des martyrs morts pendant la persécution religieuse au Mexique, au début du XXe siècle.

    Juan Daniel Macías Villegas était né le 21 juillet 1912 au village de San Julian, alors appelé Rancho de los Verdes Palos. Il a été baptisé par le prêtre Narciso Elizondo, qui, quelques années plus tard, le bénira quand il prendra les armes.

    À 13 ans, il a commencé à se battre avec les « Cristeros » après s’être engagé avec le général Victoriano Ramirez et fait partie de son escadron « Les Dragons du 14 ».

    Il a participé à plusieurs campagnes dans la région des hautes terres de Jalisco et de Guanajuato, et lors de la seconde campagne Cristeros (1935- 1937), il se placera sous le commandement de Lauro Rocha.

    Après la guerre, Juan Daniel Macias a vécu dans la communauté rurale de San Julian jusqu’au jour de sa mort. Cette localité avait été la première à prendre les armes, le 1er janvier 1927, contre les lois gouvernementales anticatholiques.
    Le gouvernement de Plutarco Elías Calles avait voté un amendement pour restreindre la liberté religieuse. Les persécutions furent terribles : l’armée et la police procédèrent à de nombreux emprisonnements et exécutions. Les Cristeros s’y opposèrent les armes à la main et le chapelet autour du cou.

    En 1992, une réforme de la Constitution mexicaine a été obtenue grâce à l’intervention de la Conférence épiscopale mexicaine et le soutien du président Carlos Salinas de Gortari avec l’appui de la grande majorité des sénateurs et des députés. Cette même année 1992, les relations diplomatiques entre le Mexique et le Saint-Siège ont été restaurées.

    Source MPI

    Pour des livres et films sur les Cristeros, cliquez ici.

    http://www.contre-info.com/mexique-mort-du-dernier-cristero#more-41320

  • Les Chevaliers de Colomb demandent la reconnaissance du génocide des chrétiens

    Les Knights of Colombus demandentà John Kerry, chef de la diplomatie américaine, de qualifier de génocide les atrocités commises par l'État islamique envers les chrétiens d'Orient. La célèbre organisation catholique, qui compte près de deux millions de membres, a publié unrapport détaillé de 278 pages, dénombrant 1131 chrétiens irakiens tués entre 2003 et le 9 juin 2014, décrivant précisément où et quand ils ont été exécutés. Il présente également 24 pages de témoignages collectés entre février et mars 2016, relatant 200 cas d'attaques (destructions de maison, viols, mise en esclavage, torture, etc..), ainsi que 125 cas d'attaques contre des églises irakiennes. En Syrie, les chrétiens qui ont composé jusqu'à 10 % de la population, seraient aujourd'hui moins d'un million.

    Avec l'association In Defense of Christians, les Chevaliers de Colomb (Knights of Columbus) ont lancé, le 22 février, une pétition intitulée Stop the Christian Genocide (Halte au génocide des chrétiens) destinée, notamment, à faire pression sur le gouvernement Obama pour qu’il reconnaisse formellement que les atrocités commises contre les chrétiens d’Orient portent un nom : génocide. Le secrétaire d’État John Kerry tergiverse. On peut signer ici (plus de 90 000 signataires).

    Pour appuyer cette pétition, les deux organisations ont réalisé une courte vidéo qu’elles diffusent, comme publicité, sur les chaînes de télévision aux États-Unis:

    Michel Janva

  • Beaucaire : la Ligue des droits de l’homme se prend pour Hérode

    Il y a quelque chose de cocasse à voir cette officine, qui  s’émeut par ailleurs du sort des terroristes extradés, jouer à la vertu outragée.

    On aurait pu croire qu’il s’agissait d’une plaisanterie du Gorafi, mais non : la Ligue des droits de l’homme l’a fait ! Elle a saisi le tribunal administratif de Nîmes au motif que les électeurs de Beaucaire, mairie dirigée par Julien Sanchez, seraient passés devant la crèche de Noël pour aller voter lors des dernières élections régionales de décembre 2015, ce qui serait, selon elle, discriminatoire.

    Il y a quelque chose de cocasse à voir cette officine communiste, qui s’émeut par ailleurs du sort des terroristes extradés, jouer à la vertu outragée. Certes, à l’instar de ses sœurs jumelles de la LICRA, du MRAP ou de SOS Racisme, ces ligues de vertu prétendent depuis des années dicter aux hommes politiques, et aux Français en général, les limites admissibles de la liberté d’expression grâce aux subventions publiques et aux condamnations généreusement accordées. Et il n’y a, hélas, de ce point de vue rien de nouveau sous le soleil.

    Mais quoi de plus inoffensif qu’une crèche ? Un enfant désarmé entouré de bergers et de rois mages venant du monde entier pour proclamer la paix aux hommes de bonne volonté. Quoi de plus pacifique et universel ? [.....]

    Me Frédéric Pichon

    La suite sur Boulevard Voltaire

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Beaucaire-la-Ligue-des-droits-de-l

  • Les conversions en masse dans plusieurs pays musulmans sont uniques dans l'histoire de l'islam

    Les Missionnaires de la Miséricorde, accueillis par Mgr Rey dans le diocèse de Fréjus-Toulon, ont fêté leur dixième anniversaire en septembre dernier. Leur croissance les a obligés à acheter une maison en centre-ville. Leur fondateur et supérieur, l’abbé Loiseau, est interrogé dans La Nef. Extrait :

    "[...] Notre communauté est encore modeste : cinq prêtres, onze séminaristes et un frère. Nous souhaitons, dans un premier temps, conforter nos lieux d’apostolat et développer une assistance variée dans nos paroisses. Les après-midi missionnaires avec les paroissiens sont un objectif important : il s'agit de missions de rue et de porte-à-porte avec des laïcs. Vous savez que notre souci est de développer la mission particulièrement auprès des musulmans. Cela demande une formation régulière sur l'islam et la création de liens d'amitié, c’est un investissement important pour nous. La création de groupes alpha (dîners missionnaires) est aussi une priorité. Vous voyez les projets sont nombreux… [...]

    Je pense que la liturgie dans sa forme extraordinaire est un moyen privilégié aujourd’hui pour redonner la dimension sacrificielle et contemplative à la messe. On a trop oublié le caractère sacrificiel de la messe. Comme le disait Mgr Gamber, on a trop voulu privilégier la dimension anthropologique plutôt que la dimension théocentrique. L'homme moderne ne sera pas forcément touché par des enseignements, il a besoin du sacré pour s'élever vers Dieu. De plus, la forme extraordinaire s'inscrit dans la perspective de l'herméneutique de la continuité. En effet, le maintien de la messe traditionnelle rappelle qu’il ne peut y avoir de ruptures dans la foi et la liturgie. Cela doit être la même Église qui prie et célèbre avant ou après Vatican II : un rit millénaire nous permet de vivre cette continuité. Pour ce qui est du monde traditionaliste, je pense qu’il doit avoir une place importante dans l'Église aujourd'hui pour manifester cette continuité, son apport en liturgie et en doctrine étant capital.Mais nous avons tous un effort à réaliser pour avoir un élan missionnaire et pour travailler à l'unité suivant les perspectives de l'herméneutique de la continuité. L'enseignement du concile Vatican II à la lumière de la Tradition doit nous permettre de mieux vivre nos charismes et renouveler la vie spirituelle de nos communautés. Il est important pour la vie ecclésiale que nous soyons attentifs au renouveau missionnaire de nombreuses paroisses et communautés nouvelles. Mais il est aussi important de ne pas s'enfermer dans une réserve traditionaliste, la messe dans la forme extraordinaire s'adresse à tous, avec un souci de participation des fidèles comme le souhaitait le cardinal Ratzinger dans sa conférence de 1998 pour les dix ans d’Ecclesia Dei.

    Nous sommes dans l’Année de la Miséricorde voulue par le pape François : qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

    C’est une année de grandes grâces offertes par l'Église. La Miséricorde est la spiritualité du troisième millénaire, comme le rappelait saint Jean-Paul II. L'ultime planche de salut pour l'humanité, comme le dit Notre Seigneur à sainte Faustine. Il y a donc une urgence eschatologique à annoncer au monde la Miséricorde Divine. C'est tout l'amour qui jaillit du Cœur du Christ pour l'humanité blessée par le péché. La Miséricorde est dans la continuité du culte du Sacré-Cœur avec une accentuation sur le pardon qui relève l'homme anéanti par le péché. Face aux structures de péchés et à la culture de mort, la Miséricorde divine nous apporte la délivrance et l'espérance d'une résurrection. Elle est l'ultime rempart face à la progression du mal, elle annonce le triomphe de l'amour du Christ. Le pape François touche le cœur de personnes loin de l'Église, cette année peut être l'occasion de mieux vivre le sacrement de réconciliation dans nos paroisses.

    Comment procédez-vous dans votre évangélisation auprès des musulmans ? Observez-vous des conversions de l’islam au christianisme ?

    Il est important de relever ce défi de la progression de l'islam en Europe. Il faut d'abord s’instruire de cette religion et prier afin que les musulmans puissent découvrir le vrai visage du Christ déformé par les textes du Coran et de la Sunna. Nous sommes dans trois villes où la population musulmane est très présente. Il nous suffit de nous promener dans la rue en habit pour que le contact puisse s'établir. Beaucoup de musulmans possèdent cette qualité de simplicité pour aborder les questions religieuses, ils n'ont pas de mauvais respect humain pour parler de Dieu en société. Nous nous rendons régulièrement dans les librairies musulmanes ainsi que dans les bars à Narguilé, le porte-à-porte reste aussi un moyen privilégié. Cette année, une famille entière nous a demandé le baptême, la personne de Jésus les a bouleversés ; un autre, c'est au cours d'une messe de Requiem que la grâce l'a touché. Il est difficile de chiffrer le nombre de demandes de baptême en France, beaucoup deviennent évangéliques d’ailleurs. Mais c'est dans les pays du Maghreb que nous assistons à des conversions en grand nombre, suite à des phénomènes mystiques comme rêver de Jésus ou de Marie. Au Maroc, les convertis sont rejetés par l'Église catholique, ils deviennent alors tous évangéliques. En Algérie et en Tunisie, ils peuvent être acceptés en petit nombre par la hiérarchie, mais ces nouveaux convertis sont souvent menacés. En tout cas, ces conversions en masse dans plusieurs pays musulmans comme en Indonésie sont uniques dans l'histoire de l'islam.

    Comment analysez-vous la position de l’Église à l’égard des musulmans et notamment vis-à-vis de leur conversion ?

    Souvent la hiérarchie est bloquée pour accueillir ces conversions pour trois raisons. La première c'est que l'islam interdit ces conversions, parfois sous peine de mort. La hiérarchie craint d'être expulsée. La deuxième raison est théologique, il s'agit d 'une mauvaise conception du dialogue interreligieux : l'islam leur apparaît soit comme une voie de salut, soit comme un chemin authentique vers Dieu. Enfin dans certains pays musulmans, le clergé craint que la demande de baptême ne soit pas sincère et soit liée à une possibilité d’immigration. S'il peut y avoir du vrai au moins pour deux de ces raisons, la hiérarchie est quand même très frileuse. Nous ne sommes pas, contrairement à ce que demande le magistère, dans une culture de la Mission. Je suis sûr que cela évoluera un jour. [...]"