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religion - Page 85

  • Pour en finir avec la Doctrine Sociale de l’Église – Stageiritès

    Pour comprendre que la «DSE» est une expression contemporaine :

    «L’expression doctrine sociale remonte à Pie XI* et désigne le « corpus » doctrinal concernant les thèmes d’importance sociale qui, à partir de l’encyclique Rerum novarum* de Léon XIII, s’est développée dans l’Église à travers le Magistère des Pontifes Romains et des évêques en communion avec lui. La sollicitude sociale n’a certes pas commencé avec ce document, car l’Église ne s’est jamais désintéressée de la société. Néanmoins, l’encyclique Rerum Novarumouvre un nouveau chemin : venant se greffer sur une tradition pluriséculaire, elle marque un nouveau début et un développement substantiel de l’enseignement dans le domaine social.

    * Cf. Pie XI, Encycl. Quadragesimo anno : AAS 23 (1931) 179; Pie XII, dans son radiomessage pour le 50ème anniversaire de « Rerum novarum »: AAS 33 (1941) 197, parle de « doctrine sociale catholique » et, dans l’Exhortation apostolique Menti nostrae sur la sainteté de la vie sacerdotale, du 23 septembre 1950: AAS 42 (1950) 657…
    Le Compendium de la doctrine sociale de l’Église – Document rédigé en 2004 par le cardinal moderniste Martino qui vante les mérites des papes successeurs de Vatican II.

    Ci-dessous se trouve un extrait d’article comprenant de bons points, qui se base en partie sur la pensée de Jean Madiran, les deux auteurs de ce qui suit sont quelque peu «tradi-conciliaire», ce en quoi la ligne éditoriale ne les suit pas,  mais il est cependant opéré une critique du positionnement «tradi-pêchu» qui voit dans cette doctrine sociale : le traitement essentiel de tous les éléments politiques possibles, ainsi qu’un enseignement relevant limite d’un magistère infaillible… C’est ainsi que l’auteur souligne ensuite l’incohérence de refuser la néo-DGE post-conciliaire tout en «mangeant» intégralement celle d’avant Vatican II ; sans parler des dégâts précédents dus au «ralliementisme» républicain sous le pontificat de Léon XIII.

    -*-

    (…)

    La DSE [Doctrine Sociale de l’Église] est un cursus d’une ampleur impressionnante et dont la qualité mérite manifestement de retenir l’attention. Ce serait une malhonnêteté intellectuelle de ne pas reconnaitre à la DSE l’importance spéculative d’un tel corpus. Or un problème de premier ordre se pose immédiatement à l’observateur attentif des débats politiques qui animent notre « famille de pensée ». Clercs et laïcs semblent unanimes pour tenir les deux propositions suivantes :

    1° Tous les problèmes politiques importants y sont traités. Elle est exhaustive.
    2° Cette « doctrine » est obligatoire (il s’agit donc ici d’un argument d’autorité)

    Observons que ces deux caractéristiques sont étroitement liées. Quel serait en effet l’intérêt d’un cursus obligatoire s’il ne traitait l’ensemble des problèmes politiques ? Autrement dit à quel titre et comment la DSE ferait-elle la distinction entre les éléments de science politique simplement importants mais réputés facultatifs et ceux qui seraient à la fois importants et obligatoires ?

    Tous les problèmes importants sont-ils effectivement traités dans la DSE ?

    Pierre Martin dans Patrie, Nation, État cite Pie XII écrivant que « les points principaux sont contenus dans les encycliques, les allocutions et les lettres pontificales » et conclut en note : « D’autres points – secondaires – se trouvent dans les écrits des docteurs de l’Église, tels saint Thomas d’Aquin. »1
    Or cette assertion est manifestement fausse.
    Nous prendrons un exemple et non des moindres puisqu’il s’agit du problème de la légitimité politique. Ce thème est d’une importance capitale puisqu’il conditionne toute l’action politique. La moralité des actions politiques dépend directement de de la légitimité de l’État : soit l’État est légitime et la soumission est de mise et tout trouble à l’ordre est un péché grave, soit l’État est illégitime et alors la situation se complique…
    L’ennui c’est que ce thème central de science politique n’est traité dans la DSE que par un membre de phrase – pas même une phrase entière – dans l’enseignement de Léon XIII.

    Nous posons la question aux champions de la DSE : Durant tout le XX° siècle et ses millions de morts, la DSE peut-elle prétendre à l’exhaustivité alors qu’elle s’est révélée incapable de proposer aux citoyens catholiques un enseignement sur la légitimité du pouvoir politique ? Une telle carence dans un tel enseignement est manifestement une preuve d’insuffisance.

    La DSE est-elle une doctrine obligatoire ?

    Le pape Pie XII n’hésite pas à affirmer lors de l’Allocution aux membres du congrès de l’Action catholique italienne du 29 avril 1945 : Cette doctrine « est obligatoire ». Étonnant de ne pas avoir stipulé la chose avant 1945.2
    Nous proposons maintenant une discussion plus serrée du problème.

    La DSE à géométrie variable.

    Très souvent, dès qu’un partisan de la DSE expose un sujet politique quelconque il s’empresse de modifier subrepticement sa propre définition de la DSE. En effet sans être grand clerc, on constate facilement ceci :

    1° L’auteur embauche à son service de nombreux experts qui ne sont pas les papes de la DSE, comme par exemple saint Thomas d’Aquin, saint Augustin, saint Paul, Jean Madiran, mgr Pie, etc.
    2° L’auteur fait un tri dans le cursus de la DSE qui est pourtant sensée être obligatoire dans sa totalité ; soit en passant sous silence l’enseignement de plusieurs papes depuis Léon XIII et le Ralliement3 ou chez Paul VI ou Jean-Paul II ; soit en ramenant de sa propre initiative l’enseignement ponctuel de tel ou tel pontife dont on doit reconnaître qu’il est parfois quelque peu surprenant, à ce qu’il estime devoir être la vérité pratique.4

    Qu’on se le dise, les partisans de la DSE ont manifestement un problème de cohérence interne. Nous ne sommes pas chargés de leur apporter la solution d’un problème dont ils sont eux-mêmes la cause, mais simplement de faire remarquer que lorsqu’une théorie conduit à quelque inconséquence, il faut tenir que certaines prémisses sont fausses.
    Par ailleurs, le problème est bien plus vaste que la simple alternative entre le fait que la DSE soit à la fois exhaustive et obligatoire ou trancher en disant qu’il est inutile désormais de lire Léon XIII.

    En réalité la seule alternative intellectuelle est la suivante :
    Ou s’intéresser véritablement, laborieusement à la vraie politique5, ou cesser de prétendre s’intéresser à la politique.

    D’un point de vue d’ordre général

    1° Avant Léon XIII, les Princes connaissaient et pratiquaient, par la prudence politique, la science politique. Ce savoir organisé doit bien être disponible ailleurs que dans la DSE ?

    2° Si nous lisons bien Jean Madiran le domaine prudentiel serait souvent celui de la DSE. Comment peut-on penser que dans ce domaine prudentiel, le citoyen catholique devrait tenir compte non point des jugements historico-prudentiels du Prince (ce qui fut toujours le cas partout et de tout temps) mais des jugements proposés par les papes depuis Léon XIII ?6 L’affirmation par l’Église de l’autorité politique souveraine du Prince ne serait-elle dans ce contexte qu’un mensonge ? L’ordre naturel serait-il dissous dans l’ordre surnaturel de sorte que les papes doivent diriger tous les pays du monde par leur sagesse ?7

    3° On nous présente les papes depuis Léon XIII comme des experts en prudence politique. Mais comment expliquer que ces experts si avisés n’aient pas su conserver leur propre territoire, en l’occurrence les états pontificaux aujourd’hui devenus un des États les plus petits du monde ? On ne s’en tirera pas par un calembour sur « la conjuration anti-chrétienne », la bonne politique se juge in concreto, dans les résultats. Par suite, l’existence d’ennemis n’a pas valeur d’excuse en politique.

    4° Bien plus. Si comme l’explique Jean Madiran l’essentiel de la DSE porte sur des jugements historico-prudentiels, comment la DSE pourrait-elle avoir la qualification d’une science ? Car une science justement doit apporter à ceux qui la connaissent des jugements permanents et universels. Selon Thomas d’Aquin la cité est un tout d’ordre et pour ce motif il existe obligatoirement la science correspondante.8

    5° La DSE ne traite pas de ce qui fait l’objet pour l’essentiel de la science politique de saint Thomas d’Aquin dans ses commentaires sur la Politique et l’Éthique d’Aristote (pour ne citer que ces deux ouvrages). Ni des grands débats qui l’oppose à Suarez par exemple. Comment l’expliquer ? Comment expliquer le silence de l’Église sur le fait de n’avoir pas diffusé largement les bons auteurs, vrais disciples de Thomas d’Aquin : Koninck, Meinvielle, Lachance, Descoq, etc ? Comment ne pas avoir pris part à leurs travaux ? En effet, le personnalisme de J. Maritain, erreur pratique singulièrement pernicieuse, a pu s’étendre au monde entier durant le règne de Pie XII. Aucune mise en garde adressée aux autorités politiques et aux citoyens n’a été faite par la DSE. Les thomistes américains ont lutté seuls contre cette erreur politique. Comment expliquer cette carence ?

    6° La DSE dans sa partie théologie morale9, la partie la plus noble de ce cursus, est aujourd’hui elle-même en débat. Autrement dit, dans ce qui devrait être le plus sûr, l’incertitude morale règne. A quoi peut bien servir en pratique un cursus « obligatoire » de ce type ?

    L’autorité de la DSE

    La DSE relève du magistère pontifical ordinaire, réputé faillible. Dans ce contexte comment peut-on soutenir l’inerrance habituelle de la DSE ? Une exception est précisément celle de la liberté politique en matière religieuse si discutée de nos jours.10
    Mais au niveau des principes, jamais la science politique n’est subalternée à la théologie proprement dite.11 En supposant – dato non concedo – que l’un des papes récents soit un hérétique formel, cette hérésie n’affecterait a priori en rien sa métaphysique ni sa science politique deux éléments d’ordre naturel. On ne peut donc pas rejeter l’apport doctrinal des papes conciliaires à la DSE sous prétexte d’hétérodoxie religieuse. Il y faut d’autres motifs et plus avisés. La position de certains traditionalistes, partisans de la DSE, face à l’enseignement de la doctrine sociale sous les pontificats de Paul VI jusqu’à François est donc singulièrement incohérente.

    (…)

    Conclusion de Marcel de Corte :

    Rappelons-le, la règle fondamentale du politique est l’échelle du Réel. Ne faudrait-il donc pas cesser « de christianiser la politique comme la plupart des clercs ne cessent de le faire depuis plusieurs siècles avec les résultats que nous avons sous les yeux12 ».

    Thomas Audet et Bernard de Midelt pour Stageiritès


    1. Martin Pierre, op cit, p 6
    2. cité par Martin Pierre, op cit, p 6
    3. dès l’origine de la DSE ?
    4. Par la méthode dite de la pieuse interprétation dont la revue Itinéraires jusqu’à Paul VI exclusivement est une véritable anthologie. Les citations sollicitées dans un sens manifestement inacceptable sont légion. Malheureusement, cette détestable habitude perdure de nos jours, tout particulièrement dans notre famille de pensée. Par exemple lorsque Pie XI enseigne matériellement, mot à mot, le contradictoire de la science politique de saint Thomas d’Aquin sur les rapports de l’homme et de la Cité
    5. et par suite à la science politique et pourquoi pas aussi, par voie de conséquence, à la DSE.
    6. et pendant ce temps les non-baptisés, qui en seraient dispensés puisque n’étant pas sous la juridiction de l’Église, obéiraient eux aux jugements historico-prudentiels du Prince ? Autant dire l’anarchie.
    7. Nous renvoyons le lecteur à nos différents articles sur le surnaturalisme
    8. Prooemium des commentaires de la Politique, n 4
    9. La théologie morale, au plan politique, traite de la doctrine du Christ, Roi des nations.
    10. Marcel Clément et Bossuet soutiennent que la science politique est dans la Bible. A noter que l’islam soutient cette même thèse pour le Coran.
    11. Une telle affirmation ce nomme le fidéisme. Le fidéisme au sens large désigne toute doctrine d’après laquelle les vérités fondamentales de l’ordre naturel au plan spéculatif et pratique (i.e. politique) ne peuvent être établies ou justifiées par la raison ; et par conséquent ne peuvent être connues et établies que par la Foi. L’Église a condamné les fidéistes : S. 3, c. 4 ; Denz., 1796
    12. De Corte Marcel, Réflexion sur la nature de la politique, L’ordre français mai 1975 n°191 p 17.* En théologie, l’infaillibilité est une position doctrinale selon laquelle une autorité ne peut pas se tromper et l’inerrance une position selon laquelle un ou plusieurs textes ne contiennent aucune erreur. Ces deux termes sont parfois utilisés de manière interchangeable mais une distinction doit absolument être faite

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    En complément, la déclaration ONUesque hallucinante de Pie XII qui n’a rien à envier à la «théologie démocratique» de Jean-Paul II :

    «Dans une partie toujours croissante de nobles esprits surgissent une pensée, une volonté de plus en plus claire et ferme : faire de cette guerre mondiale, de cet universel bouleversement, le point de départ d’une ère nouvelle pour le renouvellement profond, la réorganisation totale du monde (…) En outre – et ceci est peut-être le point le plus important – à la lueur sinistre de la guerre qui les emporte, dans la chaleur cuisante de la fournaise où ils se trouvent emprisonnés, les peuples se sont comme réveillés d’une longue torpeur. Ils ont pris face de l’État, en face des gouvernants, une attitude nouvelle, interrogative, critique, défiante. Instruits par une amère expérience, ils s’opposent avec plus de véhémences aux monopoles d’un pouvoir dictatorial, incontrôlable et intangible, et ils réclament un système de gouvernement qui soit plus compatible avec la dignité et la liberté des citoyens. Ces multitudes, inquiètes, bouleversées par la guerre jusqu’en leurs assises les plus profondes, ont acquis aujourd’hui l’ultime persuasion – auparavant peut-être vague et confuse, mais désormais incoercible – que, si la possibilité de contrôler et de corriger l’activité des pouvoirs publics n’avait pas fait défaut, le monde n’aurait pas été entraîné dans le tourbillon désastreux de la guerre, et qu’afin d’éviter à l’avenir qu’une pareille catastrophe se répète, il faut créer dans le peuple lui-même des garanties efficaces. Dans cet état d’esprit, faut-il s’étonner que la tendance démocratique envahissent les peuples et obtiennent largement le suffrage et le consentement de ceux qui aspirent à collaborer plus efficacement aux destinées des individus et de la société.»
    Le radiomessage au monde entier du 24 décembre 1944.

    http://reconquetefrancaise.fr/pour-en-finir-avec-la-doctrine-sociale-de-leglise-stageirites/

  • Journal du Mardi 26 juillet 2016 : Edition Spéciale / Un prêtre égorgé en France dans son église

  • Pas d'écoles libres dans un État laïc !

    Rivarol a tiré fort le signal d'alarme dans son numéro du 16 juin 2016 : la liberté de l'enseignement est en grand danger. Dame Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation que l'on dit nationale, s'en prend désormais aux écoles hors-contrat et à l'enseignement à domicile, ces deux derniers refuges de la liberté de parents qui entendent transmettre à leurs enfants ce qu'ils ont eux-mêmes reçu de meilleur.

    L'heure est grave : devant l'audace de ces Robespierre au petit pied, de droite comme de gauche, il importe de brandir, à temps et à contretemps, quelques vérités, dont le première est que l'Etat enseignant est une monstruosité. Ce qui est naturel, c'est l'ouverture d'écoles par l'initiative privée. L'État, lui, par nature, n'a qu'un droit de regard, comme sur tout corps intermédiaire (questions d'hygiène, de sécurité, de bonnes mœurs...) et un droit de suppléance car là où l'initiative privée fait défaut, au nom d'un autre principe de droit naturel, celui de subsidiarité, il peut et doit créer des écoles, mais, alors, même ces dernières, confiées à des maîtres  capables de se mettre au service des familles, ne devraient jamais être considérées par l'État comme un « service public » qu'il puisse utiliser à des fins idéologiques.

    Il y a différents moyens de faire respecter ces principes. Il en est un qui fit, au cours de la dernière guerre scolaire - celle de temps de François Mitterrand -, l'objet de très sérieuses  études  parmi  les défenseurs de l'école libre. Nous ne l'évoquons que pour mémoire car, pour nous, bien entendu, il faut avant tout en finir avec la laïcité de l'État, mais tant que nous devons supporter cette chape de plomb, il est bon de connaître quelques moyens de la secouer. Ce moyen s'appelle le bon scolaire, certains disent allocation scolaire ou coupon scolaire.

    Le bon scolaire

    Il s'agit d'une allocation versée par l'État, non plus aux établissements, mais à tous les chefs de famille ayant des enfants d'âge scolaire, à charge pour eux de la reverser à l'école de leur choix, confessionnelle ou pas, privée ou publique, ou de s'entendre avec d'autres familles pour organiser l'instruction à domicile. Simple mesure de justice : l'argent de tous les Français redistribué de manière à aider les familles à accomplir leur mission !

    Utopie ? Sûrement pas ! Cette mesure pourrait contenter presque tout le monde :

    les familles d'abord, qui deviendraient responsables de la marche des écoles choisies et pourraient en garantir le caractère propre.

    les chefs d'établissement ensuite, qui, n'étant plus des "mendiants" vis-à-vis de l'État, seraient libres de donner à leur école une atmosphère particulière, autour d'un corps professoral bien soudé, à l'abri de toute ingérence technocratique Les enseignants mettraient un point d'honneur à servir les parents qui leur feraient confiance, et l'influence des syndicats de gauche, comme celle des grands-prêtres de la laïcité, serait largement réduite. Le bon scolaire libérerait donc même l'école publique !

    - Enfin l'État laïc lui-même, qui pourrait aider tous les parents sans distinction de religion et serait libéré des considérations philosophiques qui le font hésiter à financer une école pour ne pas avoir l'air de subventionner un culte. Autre avantage : le bon scolaire disloquerait ce grand niais de ministère de l'Éducation nationale qui, dans sa forme actuelle, est un mammouth, lourd et coûteux, telle une machine de guerre au service des groupes de pression tous plus sectaires les uns que les autres.

    Ainsi s'opérerait la nécessaire séparation de l'école et de l'État qui devrait aller de pair avec la séparation de l'Église et de l'État, puisqu'on voit mal au nom de quoi un État qui rejette toute religion, donc tout critère de vérité, peut se permettre de former des esprits...

    Un moindre mal

    Cela dit, le bon scolaire ne nous débarrasserait pas, à lui seul, de la laïcité de l'État qui reste le mal absolu, mais il y contribuerait. C'est pourquoi ce système était préconisé par le pape Pie XI dans l'encyclique Divini Illius Magistri du 31 décembre 1929. Depuis lors, il reçut des appuis inattendus : Guy Mollet (1905-1975), président du Conseil et maintes fois ministre, y était favorable, de même que Philippe Malaud (1925-2007), président du Centre national des Indépendants et Paysans, et une foule d'élus locaux, maires, conseillers   généraux, conseillers régionaux, anciens ministres, qui lancèrent en 1983 un appel en faveur de l'allocation scolaire, système « moins coûteux pour la collectivité nationale, satisfaisant pour les enseignants, conforme à la justice pour les familles, assez souple pour favoriser l'adaptation des enseignements aux besoins professionnels et culturels de plus en plus diversifiés ».

    Il n'y avait presque plus que les représentants officiels de l'Enseignement "catholique" pour ignorer cette proposition de bon sens. Il faut se souvenir que nous étions au temps où le président de la Commission "épiscopale" du monde scolaire, Jean Honoré (1920-2013), "évêque" de Tours, voulait vivre en parfaite intelligence avec la gauche car elle lui semblait être l'avenir : « Si le pouvoir venait à succomber à une crise dont l'origine serait imputable d'abord à la défense de l'enseignement privé, ce serait pour l'avenir un risque considérable », car le gouvernement de gauche qui serait tombé « portait les espoirs des couches populaires du pays ! » On ne sait pas s'il faut en rire ou en pleurer !...

    La liberté absolue ?

    Toujours est-il que rares étaient les défenseurs de l'école dite libre de 1984 à avoir une idée précise sur la liberté de renseignement. Tous s'entendaient pour la définir comme un droit de l’homme, « absolu, inaliénable, imprescriptible »,

    mais l'abondance même des adjectifs ronflants et définitifs rendaient cette définition trop jolie pour être honnête.

    Car, tout de même, marcher dans les manifestations en chantant à tue-tête sur une musique du compositeur italien franc-maçon Giuseppe Verdi, un hymne à la liberté, « seule vérité », abstraite et révolutionnaire, c'était assurément se tromper de partition, ou reconnaître que la seule école libre, c'était l'école laïque, libre de toute soumission à une vérité transcendante. Si la liberté de l'enseignement appartient à tout le monde sans la moindre distinction, on risque d'assister à des situations ubuesques :

    - ou bien n'importe qui, au nom de n'importe quelle "foi", se donnera le droit d'ouvrir une école, et l'on aura des écoles marxistes, libertaires, voire subversives ou se réclamant des morales les plus douteuses, sans compter le risque, bien réel aujourd'hui, de voir des écoles coraniques devenir djihadistes... - ou bien, au nom du pluralisme qui met tout sur le même plan, on admet que le "public" et le "privé" sont également estimables, et alors, tel l'Enseignement "catholique" aujourd'hui, on est prêt à tout arrangement avec le "public" sans se rendre compte que celui-ci est au service d'une idéologie liberticide et anti-naturelle. On risque ainsi de vaciller longtemps entre l'hypertrophie et l'atrophie d'une liberté.

    Être libre d’aller au Vrai, au Beau, au Bien

    Or il ne suffit pas à une école d'être libre pour bien accomplir sa mission car il faut d'abord bien savoir qu'être libre, pour s'en tenir à la sage définition de Montesquieu, c'est pouvoir faire ce que l'on doit faire et n'être pas contraint de faire ce que l'on ne doit pas faire. Voilà une définition de la liberté, certes limitée, mais considérablement enrichie ; la liberté est liée aux devoirs de l'homme, à l'accomplissement de ses finalités spirituelles et temporelles. Elle est la faculté d'aller volontairement au Vrai, au Beau, au Bien et de n'être pas contraint d'aller à leurs contraires.

    Il faudrait que l'Enseignement officiel puisse adopter cette conception de la liberté et l'enseigner aux élèves, si l’on ne veut pas voir un jour les collégiens français forcés, comme ceux de tel collège de Rhénanie-Nord-Westphalie, à des simulations de pratiques sexuelles, y compris la sodomie, sous prétexte de lutte contre l'"homophobie" et de découverte des différentes « sexualités possibles »... La théorie du genre dans toute son horreur !

    Mais comment l'État sans Dieu peut-il nous protéger contre de telles aberrations , alors qu'il est toujours prêt à interdire d'enseigner à des maîtres se réclamant de références supérieures ? Entre l'anarchie et le totalitarisme, le point d'équilibre sera toujours instable, tant que l'on est sous le régime de la laïcité...

    L'on retrouve ici le grand drame du libéralisme que d'aucuns s'obstinent à présenter comme la seule doctrine à opposer au socialisme. Le libéralisme fait de la liberté le principe absolu, fondamental, par rapport auquel, disait Maurras, tout doit s'organiser en fait et se juger en droit. Il s'ensuit que toutes les idées librement et sincèrement exprimées, même les plus audacieuses, se valent - ce qui ne peut qu'engendrer l'anarchie intellectuelle et bientôt morale, sociale et politique ; en fin de compte c'est la liberté qui en fait les frais ! Peu à peu s'insinue un étouffant conformisme de l'anticonformisme, et quiconque n'est pas libre penseur, c'est-à-dire pense selon Dieu plus que selon le monde moderne, est exclu de l'intelligentsia officielle. Du libéralisme au terrorisme intellectuel, donc au totalitarisme socialiste, la distance est courte ! La preuve en est que la plupart des écoles "catholiques" ont utilisé les moyens de vivre accordés par la loi Debré de 1959 bien plus pour s'aligner sur les écoles de l'État sans Dieu que pour affirmer et renforcer leur caractère catholique ; donc elles y ont perdu leurs raisons de vivre.

    « Nous voulons Dieu dans nos écoles »

    Alors, qu'en conclure, sinon que le libéralisme et sa traduction politique : la laïcité de l'État, ne garantissent aucunement les libertés, puisque se trouve toujours entravé l'exercice de celles-ci dans le sens du Vrai, du Beau et du Bien.

    Faudrait-il croire que la République en France a besoin, pour vivre, d'arracher les esprits à Dieu ? Il est en tout cas prouvé par plus de cent ans d'Histoire que la place accordée par ce régime à un enseignement libre - c'est-à-dire libre d'être pleinement catholique - a toujours été et sera toujours aléatoire. La république a toujours fait la guerre à ceux qui enseignent que tout pouvoir vient de Dieu et qu'il existe un ordre naturel voulu par Dieu devant lequel la volonté humaine, fût-ce celle d'une majorité, doit s'incliner. Le pouvoir républicain n'aime pas que l’on dise aux enfants que la France est essentiellement catholique et qu'elle n'est pas née en 1789. La république n'aime pas non plus que l’on chante : Nous voulons Dieu dans nos écoles... Et cette guerre scolaire ne semble pas près de prendre fin avec Manuel Valls et dame Vallaud-Belkacem, ni avec ceux qui les suivront dans les ministères, fussent-ils de la droite invertébrée dont on connaît déjà la couardise...

    Le pouvoir sans Dieu, donc sans foi ni loi, empêtré dans ses partis pris idéologiques, se sait trop faible pour empêcher l'islamisme de gagner du terrain parmi les enfants immigrés, et c'est pourquoi, par un pervers parallélisme, il veut s'en prendre aux écoles hors contrat, surtout celles qui sont ouvertement catholiques ! Comment ne pas mesurer l'urgence de rétablir en France un pouvoir libre de se déterminer en fonction du seul bien commun qu'est l'héritage national et catholique ? Un tel pouvoir ne saurait sortir des urnes, et cela suffit à nous faire détester la démocratie.

    Michel Fromentoux. Rivarol du 7 juillet 2016

  • Très grand succès de la 25e Université d'été de Renaissance Catholique

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    "Lancée en 1992, l'Université d'été de Renaissance Catholique a fêté son 25e anniversaire à Saint-Laurent-sur-Sèvre du 14 au 17 juillet en réunissant 500 personnes (la moitié ayant moins de 30 ans) autour du thème "À quoi sert la Culture ? "

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    Ouvertes par une brillante leçon inaugurale de Michel de Jaeghere qui a bien replacé dans les esprits le vrai sens de la Culture qui prépare l'âme à la contemplation du divin, les quatre journées ont vu se succéder des intervenants de renom (Francois-Xavier Bellamy, Axel Rokvam, Laurent Dandrieu, Alain Lanavère entre autres) tandis que de larges moments permettaient aux participants de parcourir le Grand Parc du Puy-du-Fou ou de pèleriner sur la tombe de saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
    Après la messe célébrée en présence de l'anneau de sainte Jeanne d'Arc, Philippe de Villiers a conclu ces journées sous le signe de l'Espérance : "Tout va se retourner ! On est tout prêt !" 

    Il a annoncé que le British Museum venait de révéler que l'anneau de Jeanne avait été authentifié par un comité de scientifiques britanniques dès 1955.

    Il a également indiqué le titre de son prochain ouvrage à paraître le 1er octobre : "Les cloches sonneront-elles encore demain ?" Il y décrit le drame de la France déchirée entre un Occident épuisé et un Islam conquérant. Pour sa part il a confié : "Je ne suis pas un migrant, je suis un sédentaire !" Pour lutter contre l'islamisme, il n'y a qu'une solution, c'est d'avoir un antidote, fondé sur l'amour de la "Douce France", pays de la courtoisie, de la littérature, et surtout de naissance et de tradition chrétiennes, tout ce que le consumérisme et le terrorisme veulent annihiler.
    Au lendemain des manifestations contre le mariage pour tous et des débats cherchant mille solutions pour réinvestir les énergies de la jeunesse, Renaissance Catholique, "mouvement de laïcs investi dans la Cité afin d'oeuvrer au rétablissement du règne social du Christ", semble prendre un nouvel essor pour fédérer les initiatives dans la durée, retisser un univers catholique sans sombrer dans l'arène politique."

    Marie Bethanie  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Être minoritaires en terre d’islam : entretien avec la photographe Katharine Cooper

  • L'État Islamique a enlevé des chrétiennes en Libye et les a ré­duites à l’esclavage sexuel

    Lu dans Christianophobie Hebdo :

    "L'État Islamique a enlevé des chrétiennes en Libye et les a ré­duites à l’esclavage sexuel, selon un nouveau rapport d’Amnesty International. Dans un rapport intitulé “Une Libye pleine de cruauté” (Libya is full of cruelty), l’organisation de défense des droits a recueilli les témoignages de 90 migrants, dont 15 femmes, interrogés dans des centres d’accueil en Italie et en Sicile [remarque : la Sicile fait partie de l’Italie… ndt] après s’être échappés de Libye ces derniers mois. […] [Le rapport] cite le cas d’une jeune femme érythréenne âgée de 21 ans, et identifiée comme Amal, qui raconte qu’elle faisait partie d’un groupe de 11 Érythréennes chrétiennes enlevées par des militants de l’État Islamique en juillet 2015. Elles furent recluses pendant neuf mois, obligées de se convertir à l’islam et utilisées comme esclaves sexuelles."

    Michel Janva

  • Université d’été du Centre Charlier du 2 au 9 août : Patriotisme et chrétienté

    oici le programme :

    Mardi 2 août :

    14 h à 17 h : accueil des participants. Retrouvailles

    17 30 : séance plénière : présentation des participants.

    18 h :

    -        « le Centre Charlier, Chrétienté-Solidarité, l’Institut du Pays Libre, hier, aujourd’hui, demain au service de l’Amitié Française et des résistances chrétiennes », par Cécile Montmirail.

    -        « Continuité et changement », par Bernard Antony.

    -        Propos d’Hortense Sauveur, Pierre Henri, Laurent Bonnet. Échanges.

    19 h 30 : Apéritif suivi du dîner.

    21 h : Veillée : concert de violon de Didier Rochard. Jérôme Triomphe, prestidigitateur.

    22 h 30 : Prière du soir.

    Mercredi 3 août :

    8 h : petit déjeuner.

    8 h 45 : Conférences (suivies de questions et pause) :

    -        « Simone Weil, la mystique et la philosophe de l’enracinement », par Olivier Figueras.

    -        « Enfers et paradis fiscaux contre les patries », par Cécile Montmirail (vice-présidente de l’AGRIF).

    -        11 h 30 : messe (toutes les messes sont célébrées dans le rite traditionnel).

    12 h 30 : Déjeuner.

    Après-midi libre : au gré des participants : plage – sport – chorale…

    17 h : Table ronde : Chrétienté-Solidarité-Persécutions, avec Yvonne Soleil et Laurent Bonnet.

    18 h : « Pourquoi j’ai quitté la franc-maçonnerie », par Serge Abad-Gallardo (auteur de « J’ai frappé à la porte du temple »). Débat animé par Bernard Antony.

    19 h 30 : Apéritif. Dîner.

    21 h : Veillée.

    22 h 30 : Prière du soir.

    Jeudi 4 août :

    Mêmes heures de messe, repas et veillée.

    8 h 45 :

    -        « Cultures et catholicité », par Monsieur l’abbé Christian Gouyaud.

    -        « Chesterton, poète du patriotisme charnel », par Jeanne Smits (vice-présidente de l’AGRIF.

    Après-midi : comme la veille.

    17 h : table ronde : l’AGRIF face au « racisme-anti », perspectives avec les dirigeants de l’AGRIF  et les avocats.

    18 h : « Le droit, fondement de la civilisation », par Jérôme Triomphe (avocat de l’AGRIF).

    Veillée : « Juges d’instruction, salles d’audience, traquenards et tribunaux ».

    Vendredi 5 août :

    8 h 45 :

    -        « Le patriotisme lorrain », par Yann Baly.

    -        « Le Patriotisme chrétien face au néo-totalitarisme », par Bernard Antony.

    17 h : « L’idée de patrie chez Saint Augustin », par Marc Froidefont.

    18 h : « Le jacobinisme, perversion du patriotisme », par Mathieu Lenoir (journaliste et chroniqueur). Débat animé par Pierre Henri.

    Samedi 6 août :

    8 h 45 :

    -        « Y a-t-il une convergence des dissidences de droite et de gauche sur les questions sociales », par Pierre Henri (politologue).

    -        « Être chrétien au Pakistan : le patriotisme en islam ?», par Yves Daoudal (« Blog d’Yves Daoudal », Reconquête).

    Déjeuner : accueil de Marek Jurek, député polonais (droite catholique) au Parlement Européen, ancien président de la Diète.

    17 h : table ronde : Quel avenir en France pour le syndicalisme ? avec Christophe Bouquin.

    17 h 30 : conférence de Marek Jurek : « Patriotisme polonais et solidarité de Chrétienté ». Échanges avec Jeanne Smits, Olivier Figueras et l’assistance.

    Dimanche 7 août :

    10 h : Grand-messe célébrée par l’abbé Gouyaud à l’église Saint François de Paule 104 cours Lafayette à Toulon. (Missionnaires de la Miséricorde divine, abbé Loiseau). Chorale du centre Charlier.

    Apéritif à la sortie de la messe, puis retour à La Castille.

    Déjeuner à 13 h.

    17 h : « Livres choisis », par Anne Brassié (critique littéraire).

    18 h : « Y a-t-il une convergence des dissidents de droite et de gauche sur les questions sociales ? », par Pierre Henri.

    Lundi 8 août :

    8 h 45 :

    -        « Les libertés scolaires face à la machine totalitaire de l’Education Nationale : les expériences d’écoles réellement libres », par une fondatrice d’école nouvelle.

    10 h : messe de la Saint Dominique par Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon.

    11 h : Conférence de Monseigneur Rey. Réponses aux questions.

    12 h 30 : Apéritif. Déjeuner. Toasts.

    14 h 30 : Poursuite des échanges.

    17 h : « Extrême-Orient : les catholiques entre communisme et islam », par Didier Rochard.

    18 h : « Le monde, les chrétiens, l’islam : l’impératif de lucidité ». Introduction par Bernard Antony. Débat présidé par Pierre Henri.

    Mardi 9 août :

    Matin : conférence de Bernard Antony : « Octobre 1917 – octobre 2017 : cent ans d’abominations communistes. Devoir de mémoire ».

    -        Projets 2017, avec Pierre Henri.

    -        Décisions.

    Déjeuner d’au revoir.

    Compte tenu de nouvelles capacités d’accueil, possibilité de demande de participation jusqu’au 20 juillet.

    Centre Charlier, 70 boulevard Saint-Germain, 75005 PARIS.

    Michel Janva

  • Au moins 233 actes de christianophobie en 5 mois en France

    L'Observatoire de la christianophobie a réalisé sa synthèse mensuelle, pour le mois de mai 2016, des actes de christianophobies commis en France.

    32 actes ont été enregistrés dans 21 lieux différents de culte ou de dévotion, écoles, locaux et cimetières chrétiens, au cours du mois de mai.

    Le document présente également ces actes de christianophobie par type et par département (22 départements touchés en mai).

    Nous avons également compilés les chiffres pour les cinq premiers mois de l’année (janvier à mai) : au cours de cette période ont été enregistrés 233 actes de christianophobie en France.

    Vous pouvez la recevoir gratuitement (au format PDF) en la demandant ici (en précisant bien synthèse mai 2017) avant mardi 12 juillet à midi.

    Michel Janva