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santé et médecine - Page 377

  • Pilule : les politiques, laboratoires et les gynécologues ont menti

    "La pilule est amère" est le titre du livre témoignage de Marion Larat. A 19 ans, la jeune femme est victime d'un AVC imputé à la pilule contraceptive de 3e génération. En décembre 2012, c'est la première à porter plainte contre le laboratoire Bayer et l'Agence du médicament. Dans son livre, elle raconte ses séquelles après 9 opérations et des mois de rééducation, mais aussi son combat pour alerter les femmes sur les risques de la pilule. Elle explique :

    "Je veux rétablir la vérité sur la dangerosité des pilules, raconter ce qu'il s'est réellement passé, pour que les gens comprennent que les laboratoires et les gynécologues ont menti. Je veux aussi montrer aux autres victimes qu'il ne faut pas rester dans l'ombre, car aujourd'hui elles ne sont plus seules. Je pense que c'était aussi une sorte de thérapie pour moi. J'ai voulu dire qu'après un AVC, heureusement on peut encore vivre un peu.  

    MYTF1News : dans votre livre, vous vous en prenez aux laboratoires ? Ce sont les responsables selon vous ?

    Oui. Les laboratoires sont des menteurs, et ils le savent. Je prenais une pilule 3e génération. On les appelle des micro-pilules, ce qui laisse entendre qu'elles sont inoffensives. C'est totalement trompeur. En réalité, elles sont potentiellement encore plus dangereuses que les autres pilules. Avant mon AVC, je ne fumais pas et j'étais sportive, mais j'ai ce qu'on appelle un facteur de coagulation, un problème qui touche 10% de la population française. Ce n'est pas une maladie, mais il est interdit de prendre la pilule dans ces cas-là. On ne m'a malheureusement jamais fait faire un test parce qu'en France, il coûte 100 euros et qu'il n'est donc pas effectué automatiquement. Il faut avoir des antécédents. Je milite donc pour que ce test soit prescrit à chaque fois que la pilule doit être donnée. 

    [...] On n'est plus dans les années 1960 où la pilule était vue comme le moyen de contraception le plus inoffensif, car aujourd'hui on sait qu'elle a tué des femmes. [...] Je me demande où sont les féministes dans ce combat [...]

    vous avez porté plainte en décembre 2012 et une enquête préliminaire est en cours. Vous êtes prête à aller jusqu'au procès ?

    Oui ! J'irai jusqu'au bout. Les choses se font étape par étape, mais j'ai tout mon temps."

    L'Agence européenne du médicament s'est déclarée favorable, vendredi 11 octobre, aux pilules de 3e et 4e générations.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/10/pilule-les-politiques-laboratoires-et-les-gyn%C3%A9cologues-ont-menti.html

  • Pires que les OGM, les «nanoparticules» agro-alimentaires

    Tapies dans l'ombre des OGM, cent fois plus terrifiantes, manipulant l'atome et la molécule, elles attendent sournoisement pour sortir au grand jour que les dernières barrières de résistance biologique aient été emportées ; les nanotechnologies. Mais leur banalisation se généralise. A travers le monde, des dizaines de milliers de chercheurs sont au travail, des milliards distribués, des technopoles spécialisées - en France : Grenoble - construites pour étendre sans cesse la recherche tous azimuts. Sans aucune étude à long terme des conséquences dévastatrices qu'elles pourraient entraîner, sans contrôle, sans législation. elles ont déjà partout pénétré le marché. Au point, alors que la plupart l'ignorent et que les media le taisent, de s'être introduites dans les cosmétiques, la pharmacologie industrielle, l'alimentation, les vêtements, les peintures, ustensiles de cuisine et de table, X-Boxes, I-Pods, filtres à air, produits anti-bactériens domestiques et animaliers etc.

    L'affaire fait grand bruit en Australie où le gouvernement vient d'être interpellé par la plus grande fédération de syndicats, l'ACTU. Laquelle, en l'absence de toutes garanties et précautions spécifiques, exige une législation. « Il semble, proteste-t-elle, que le monde des affaires ait reçu le feu vert pour développer les nanotechnologies mais que du côté des régulations de sécurité et de santé on soit toujours au rouge ». En réalité, comme tous ses collègues des pays développés, le gouvernement australien fait l'âne et se retranche derrière les nécessités économiques. Si son livre blanc « Options pour une stratégie nationale sur les Nanotechnologies » recommande d'approfondir leurs effets sur la santé, la sécurité et l'environnement, il est clairement souligné qu'aucune nouvelle régulation ne saurait venir alourdir celles en vigueur dans le monde industriel. Le National Nano-Technology Coordination Office américain va même plus loin dans son refus d'une législation adaptée car cela « pourrait gêner tout développement en ce domaine ». Il ne saurait donc être question d'imposer des tests de sécurité particuliers aux nanotechnologies avant qu'elles ne soient mises sur le marché. Ce qu'avait suggéré en 2004 outre-Manche la Royal Society sans pour autant être suivie. « Pourtant, dénonce Steve Mullins, de l'ACTU, nous avons maintenant suffisamment de preuves pour imputer aux nanotechnologies des effets toxiques sur l'organisme ».

    Face à ceux qui, appartenant au monde industriel ou chercheurs eux-mêmes, affirment largement exagérés les effets pervers des nanoparticules - on parle ainsi de "pièces" pouvant mesurer un millionième d'un millionième de mètre -, nombre de spécialistes exigent un renforcement des sécurités. Le Pr Paul Wright, directeur du programme de recherches NanoSafe Australia souligne que « les effets des nanoparticules de synthèse sur l'organisme sont totalement inconnus ». Le Dr Sam Bruschi, qui vient d'achever sur le sujet une étude commandée par l'Australian Safety and Compensation Council, est beaucoup plus sévère. Il affirme avoir trouvé des lésions précancéreuses chez des animaux ayant respiré des nanotubes de carbone. Ou des tumeurs induites par des nanoparticules de titane issues de pare-soleil utilisés chez des animaux de laboratoire. Leur taille microscopique leur permet de passer, à travers filtres respiratoires et défenses immunitaires, dans les systèmes circulatoire et nerveux et de se déposer dans tous les organes y compris le cerveau. Pour beaucoup, les nanotechnologies pourraient être l'amiante de demain.

    L'HÉGÉMONIE DÉMENTIELLE DE LA SCIENCE

    Pour ceux qui doutent encore, une sociologue de la ruralité de l'Université Griffith dans le Queensland, Kristin Lyons, a présenté avec son équipe, en juillet dernier à Canberra, la capitale australienne, dans le cadre d'une conférence sur « Les futurs ruraux », un rapport fort inquiétant. Le Pr Lyons y observe d'abord qu'en dépit des investissements considérables effectués dans les nanotechnologies de l'agro-alimentaire - Syngenta, Kraft, Monsanto et Heinz à eux seuls devraient en 2010 atteindre 20 milliards de US$ -, aucune régulation de ce secteur n'a été considérée. Or, en agronomie, les nanotechnologies visent à obtenir une plus grande efficacité d'application des pesticides, en rendant les émulsions « plus stables, plus toxiques et mieux absorbées par les plantes et les insectes prédateurs ». Sauf que, en pénétrant dans les parties comestibles des plantes, elles représenteront un danger accru pour la faune, la flore et les humains. De la même façon les nanoparticules pesticides se diffuseront en nouvelles contaminations des sols, des eaux, de la chaîne alimentaire; Déjà existent des "nano-senseurs" ayant vocation à contrôler le PH, les oligo-éléments, les niveaux d'humidité de la flore ou du sol, à déceler la présence d'insectes pathogènes. Ou des nanosemences avec insecticide incorporé, contrôlées à distance par GPS. Les uns et les autres, disséminés dans les champs, deviendront vecteur d'une nanopollution plus périlleuse que celle provoquée par la chimie industrielle. L'argument privilégié des promoteurs de ces techniques étant qu'ainsi, comme le revendique l'agriculture de précision, on ne donnerait à chaque culture que la dose minimale dont elle aurait besoin. Les faiseurs d'OGM tinrent le même discours. On sait qu'il advint, hélas, le contraire. En introduisant dans le pesticide un gène protecteur des plantes cultivées, on ouvrit la porte à un déferlement chimique jamais atteint auparavant.

    Selon Kristin Lyons, il existe déjà des nanocapsules directement implantées dans l'estomac de l'insecte. On voit toutes les dérives possibles d'une telle technique en train de se développer sous le manteau. Pas plus que pour les émulsions pesticides contenant des nanoparticules, les nanocapsules ne font l'objet de contrôle. On ne sait d'ailleurs pas qui fabrique ces capsules et en quelles quantités elles circulent déjà sur le marché. Ce dont est sûre en revanche l'universitaire australienne, c'est que des nanocapsules contenant du calcium ou du fer sont déjà ajoutées à un certain nombre d'aliments industriels. Il existerait ainsi quelques 300 "nanoaliments" dans le monde dont en 2005 la valeur était estimée à 5,3 milliards de US$. La revue spécialisée US Small Times Magazine a publié la liste des 80 produits contenant des nanoparticules manufacturés dans les seuls Etats-Unis.

    Les tenants des nanotechnologies alimentaires, comme le font depuis des années ceux des OGM, se justifient par la nécessité de faire progresser la science et d'ouvrir à la médecine et à la pharmacopée des espaces illimités. Mais c'est aussi le prétexte invoqué pour déverser des milliers de milliards de dollars dans la conquête spatiale et l'imbécile tocade de la colonisation marsienne. Par lesquels se légitiment le renforcement du gouvernorat mondial et la mise au pas de tous ceux qui refusent l'hégémonie insensée des professeurs Tournesol mâtinés de Dr Folamour.

    Petrus AGRICOLA. Rivarol du 4 avril 2008

  • Hollande choisit de soutenir l’agriculture productiviste

    Début octobre, le président de la République a indiqué les orientations de sa politique agricole. Après avoir discuté plus de deux heures avec Xavier Beulin, le patron de la FNSEA, il a choisi de faire silence sur l’agro-écologie et de privilégier les céréaliers et l’élevage intensif. Sur le terrain, les paysans que Reporterre a rencontrés sont désolés et en colère.

    François Hollande avait soigneusement choisi le lieu pour son grand discours sur l’agriculture : le salon de l’élevage de Cournon, rendez-vous annuel de la profession. Mercredi 2 octobre, le Président de la République a annoncé comment seraient réparties les aides européennes de la Politique agricole commune (PAC). 64 milliards d’euros sur 7 ans, de 2014 à 2020. Soit 9,1 milliards d’euros par an, à distribuer entre tous les paysans de France.

    La répartition du gâteau est délicate et très politique. Elle permet au gouvernement d’orienter le développement de l’agriculture française. Souhaite-t-on plus d’élevage ? De céréales ? De bio ? Jusqu’ici les parts ont été plutôt inégales : 80% des subventions vont à 20% des exploitations. En majorité les grandes fermes céréalières du bassin parisien, qui cultivent souvent plus de 100 hectares.

    Début octobre, François Hollande a donc donné l’impression de choisir une nouvelle direction (http://agriculture.gouv.fr/sommet-elevage-2013) : “Priorité à l’élevage”, a-t-il martelé.

    “Mais en fait, cela ne change pas grand chose”, déplore Samuel Féret, est coordinateur du réseau PAC 2013, un groupement de 25 organisations. Parmi elles, la Confédération Paysanne, la Fédération des parcs naturels régionaux de France, ou encore Les Amis de la Terre et le WWF.

    Pour tous, la déception est grande : les grandes exploitations céréalières et les élevages intensifs restent les principaux bénéficiaires de la nouvelle PAC.

    Pas un mot sur l’agro-écologie

    François Hollande annonce bien un milliard d’euros supplémentaires pour l’élevage. Mais l’effort n’est pas plus important que celui déjà fourni par le précédent gouvernement. Il avait, en 2009, “déjà réorienté plus de 1 milliards d’euros vers des objectifs similaires”, souligne le communiqué de presse de PAC2013, qui dénonce “une continuité dans cette PAC à la française”.

    La Politique agricole commune selon le gouvernement

    Surtout, la position de la France, ambitieuse lors des négociations européennes, ne se retrouve pas au niveau national. Par exemple, la nouvelle PAC met en place une “prime” aux 52 premiers hectares. Une façon d’encourager les plus petites exploitations, souvent des élevages. “C’est une idée de Stéphane Le Foll, il l’a défendue lui-même à Bruxelles. Mais on ne va pas l’utiliser à fond”, regrette Samuel Féret. En effet, la France ne va mobiliser que les deux tiers des crédits que l’Europe l’autorise à mettre dans cette prime.

    Autre exemple avec les mesures dites “agro-environnementales” (comme la réduction des pesticides ou l’entretien de prairies favorables à la biodiversité). “La France a été un des rares Etats membres de l’Union à défendre un verdissement de la PAC dès le départ, explique Samuel Féret. Angela Merkel n’en voulait pas et François Hollande a tenu bon ! Pourtant à Cournon, il n’a rien dit à ce propos.”

    Les associations sont d’autant plus surprises qu’en février 2013, le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll a lancé son “projet agro-écologique pour la France”. A l’époque il annonçait bien qu’il s’appuierait sur la PAC.

    Dernier exemple : la “convergence” des “aides au revenu”. Pour l’instant, certaines exploitations céréalières peuvent recevoir plus de 400 euros à l’hectare, quand un éleveur de brebis des Alpes est aidé à hauteur d’environ 100 euros à l’hectare. Le groupe PAC 2013 demandait 100 % de convergence : tous les agriculteurs français auraient alors reçu la même aide à l’hectare, une petite révolution pour le monde agricole.

    En face, la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) voulait limiter à 60 % : trop de “convergence” pourrait faire perdre beaucoup de subventions à ceux qui en reçoivent le plus. C’est-à-dire les grands céréaliers du bassin parisien et les élevages intensifs de l’ouest, qu’elle représente. Finalement, François Hollande a tranché à 70 %, avec un plafond qui permet à chaque exploitation de ne pas perdre plus de 30 % de ses aides actuelles. “Il a donc choisi une position plus proche de celle de la FNSEA”, remarque Samuel Féret.

    Plus de deux heures à l’écoute du patron de la FNSEA

    Pourtant, lors des négociations, le scénario préféré de Stéphane Le Foll était de 100 % de convergence. L’Elysée se serait donc éloigné des orientations négociées par son ministre de l’Agriculture. “Je pense qu’il a été écarté lors des décisions finales”, indique à Reporterre un membre de la commission agricole du PS (Parti socialiste), qui souhaite rester anonyme. Au passage, il note aussi que le scénario choisi s’éloigne fortement de la position du PS, qui recommande une convergence à 100 %.

    Mais au moment des derniers arbitrages, il semble que le Président de la République a plutôt tendu l’oreille à la FNSEA, qui reste le principal syndicat agricole. Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a été reçu par François Hollande la veille du discours de Cournon, le mardi 1er octobre. Comme l’indique l’agenda du Président de la République, l’entretien a duré plus de deux heures.

    Peut-être François Hollande a-t-il voulu éviter que les tracteurs descendent dans les rues, à quelques mois des municipales. En tout cas, “l’Elysée voulait arriver à un accord avec la FNSEA, continue la même source. Mais ils voulaient discuter uniquement avec la direction, c’est-à-dire Xavier Beulin, qui représente avant tout les céréaliers. Il a fait taire les représentants des éleveurs au sein du conseil de la Fédération. Puis il est arrivé à l’Elysée le mardi en affirmant : ’Nous sommes unanimes’… Et le Président de la République a cédé sur tout, à des niveaux que personne n’imaginait.”

    Au cabinet du ministre Stéphane Le Foll, on conteste cette thèse avec virulence : “C’est une légende urbaine. Si vous vous imaginez que la réforme s’est faite la veille dans le bureau de François Hollande, c’est non ! Les arbitrages du Président de la République sont finalement assez proches des positions de Stéphane Le Foll.”

    Les céréaliers, “dans la continuité”

    Reste que cette nouvelle PAC préserve, pour l’essentiel, les subventions attribuées aux céréaliers. “Comme à chaque réforme, dans le milieu céréalier on s’attend à ce que tout soit bouleversé, raconte Quentin Delachapelle, céréalier dans la Marne. En fait, on est dans la continuité. Les aides diminuent lentement, sans savoir où l’on va à long terme… Les céréaliers que je côtoie ont tous conscience d’être très dépendants de la PAC. Donc il y a une inquiétude. Mais l’augmentation du cours des céréales relativise la baisse des aides PAC.”

    Surtout, Quentin regrette que le Président de la République n’ait pas dit un seul mot à propos des aides “agro-environnementales”. Sur ses 160 hectares, il a déjà réduit les pesticides de moitié. Il préserve une prairie de cinq hectares, des haies et d’autres “zones refuges pour la biodiversité”. Ses cultures sont désormais plus résistantes aux aléas climatiques, son rendement n’a pas baissé et il dépense moins en intrants chimiques.

    “Pour que ces mesures se généralisent, il faut que la PAC aille dans ce sens, insiste Quentin. Une baisse des aides serait tout à fait justifiée… A condition qu’en contrepartie, il y ai des mesures d’accompagnement. Pour que les exploitations comme les nôtres puissent se diriger vers une transition agro-écologique. Pour l’instant c’est loin d’être le cas.”

    « Tout le monde sur un pied d’égalité »

    Du côté des éleveurs, on trouve aussi des mécontents.

    Patrick Guérin est éleveur bio de vaches laitières en Bretagne. Avec 30 hectares et 25 vaches, il fait figure de nain à côté des élevages intensifs du coin. « Ils nourrissent leurs vaches avec du maïs et du soja importés, alors que les miennes mangent de l’herbe », précise-t-il. Pourtant, ils reçoivent en moyenne 100 euros de plus que lui à l’hectare. « Il y a une forme de distorsion qui n’est pas acceptable ».

    Il a écouté attentivement le discours de François Hollande le 2 octobre : « Il avait une possibilité de remettre tout le monde sur un même pied d’égalité. Manifestement ce ne sera pas le cas. » La nouvelle PAC ne lui donnera pas plus d’aides au revenu. « Je vais juste récupérer mes billes », a-t-il calculé.

    Les éleveurs de brebis au SMIC

    Olivier Bel, lui, est “quasiment sûr” qu’il va toucher moins. Membre de la Confédération paysanne, il élève 210 brebis en bio dans les Alpes de Haute-Provence. Un petit troupeau pour la région.

    Son revenu est dans la moyenne de celui des éleveurs ovins de la région, à peu près le SMIC. A ce tarif là, les éleveurs de brebis ont l’honneur d’avoir les plus bas revenus de l’agriculture française. Il est 4,5 fois inférieur à celui des céréaliers (16.500 euros en moyenne pour l’année 2012 contre 76.500 euros pour les grandes cultures, selon le ministère de l’agriculture).

    La majorité des aides qu’il reçoit sont liées à “l’ICHN”, Indemnité compensatoire de handicaps naturels. Il la reçoit car son exploitation se situe en montagne. Jusqu’ici, cette indemnité était réservée aux exploitations de moins de cinquante hectares. François Hollande a relevé le plafond à soixante-quinze hectares. “Donc il y aura plus d’exploitations à se partager la même enveloppe. Ma prime risque de diminuer !” Seule solution pour préserver ses aides selon lui : “L’agrandissement. Je dois augmenter mon troupeau de cent brebis.”

    Car Olivier l’admet, “la moitié de mes revenus dépendent des aides de la PAC. Mais le prix de l’agneau au kilo est le même qu’il y a trente ans. A l’époque, je pouvais m’acheter plus de choses !” Et encore, l’éleveur estime bien s’en sortir par rapport à ses collègues.

    Ses bêtes pâturent dix mois de l’année, ce qui donne de la viande de qualité supérieure : “Je vends en direct, comme ça je valorise mieux le produit”. Il arrive ainsi à vendre son agneau 14 euros le kilo hors taxes, contre un cours à 5,50 euros le kilo… Et des coûts de production à 7,50 euros le kilo en moyenne. “La majorité des éleveurs vendent à perte, c’est pour cela que l’on ne peut pas se passer des aides de la PAC ! Certains doivent même demander le RSA. J’espère ne pas avoir à le faire”, ajoute-t-il un brin amer. Avant de conclure : “La convergence des aides, de toute façon je ne la verrai pas. En 2020 je serai à la retraite. Et d’ici là, pas mal d’éleveurs ovins auront disparu.”

    Mais à la Confédération paysanne, certains espèrent encore. La France a jusqu’en avril 2014 pour rendre sa copie à l’Union Européenne. « Le gouvernement peut encore modifier ses orientations », rappelle Judith Carmona, en charge de la PAC au syndicat. Puis les agriculteurs devront attendre 2015, pour voir tomber leurs subventions calculées selon la PAC nouvelle formule.

    Reporterre

    http://fortune.fdesouche.com/328793-hollande-choisit-de-soutenir-lagriculture-productiviste

  • Les Français sacrifient leur santé

    PARIS (NOVOpress) –  Les Français qui renoncent à se faire soigner pour des raisons économiques sont de plus en plus nombreux. Ils sont 33 % à renoncé à des soins en 2013, contre 27 % en 2012, selon le 7e Baromètre de la santé en Europe réalisé par l’institut CSA pour Europ Assistance. Ils étaient seulement 11 % en 2009 à sacrifier leur santé en raison de difficultés financières. Pour 25 % des sondés, les coupes budgétaires portent sur les soins dentaires. Pour 17 %, il s’agit des soins d’optique et pour 12 % les soins dits courants, comme la consultation d’un généraliste. Les soins lourds (opérations chirurgicales, examens…) représentent 7 % de ces renoncements.

     

    Selon le Baromètre, 41 % des Françaises se sont passé de certains soins en 2013, contre 23 % des hommes. La proportion est également plus importante chez les actifs (36 %) que chez les inactifs (27 %). La tranche d’âge la plus touchée par cette régression se situe entre 18 et 39 ans. Autre indicateur fort : la progression en France est la plus forte dans l’Union européenne, avec 6 points en une année. Avec 33 % des personnes interrogées qui disent avoir fait une croix sur des soins en 2013, la France est bien au-dessus de la moyenne européenne, située à 18 %. Les Français économisent sur leur santé, mais parallèlement il y a une pression fiscale de plus en plus lourde , l’avortement est remboursé à 100 % et l’Etat, qu’il soit dirigé par la gauche ou la droite, engloutit une fortune pour favoriser l’immigration de masse en France.
    http://fr.novopress.info/142204/les-francais-sacrifient-leur-sante/#more-142204

  • Marche mondiale contre Monsanto

    Le 12 octobre 2013, pour la seconde fois de l’année, des citoyens du monde entier marcheront contre Monsanto (&co) – la multinationale de l’agrobusiness, des organismes génétiquement modifiés et de leurs pesticides associés.

    Déjà le 25 mai dernier dans 52 pays, plus de 2 millions de personnes manifestaient leur volonté d’une agriculture plus saine, respectueuse des paysans, garantissant notre santé et celle de nos enfants.

    Alors que partout dans le monde l’indignation fait trembler les gouvernements, mobilisons-nous pour montrer que les peuples refusent le diktat de quelques multinationales qui marchandisent nos vies et la nature. Nous, citoyens, réclamons la fin des monopoles sur nos aliments, refusons les OGM, et plus encore désirons apporter notre soutien aux porteurs d’alternatives, à la fois solidaires, responsables et écologiques.

    Ce samedi 12 octobre, le collectif citoyen les Engraineurs invite tous ceux qui souhaitent entrer dans cet esprit de résistance mondiale à se joindre à un pique-nique convivial et généreux auquel chacun est appelé à venir partager ses plats.

    Une prise de parole sur les alternatives à l’agrobusiness sera suivie de multiples ateliers, foire aux initiatives, auxquels tous serons conviés à participer et à partager leurs expériences. De nombreux artistes interviendront tout au long de l’après midi et des stands seront organisés pour les enfants !
    Le 12 octobre 2013 de 12h30 à 17h: Venez manifester, venez participer, venez partager ! Place de la Bataille de Stalingrad, 75019 Paris – Métro : Jaurès/Stalingrad

    ATTENTION : Comme le 25 mai dernier, il s’agira d’une manifestation non partisane. Cela signifie : pas de drapeaux ni de tractage de partis politiques, quels qu’ils soient. Et aussi, LES BANDEROLLES ET PANCARTES DEVRONT ÊTRE EN RAPPORT AVEC LE SUJET OGM, PESTICIDES, ABEILLES : les messages ne répondant pas à cette consigne (PMA, Chemtail etc) seront systématiquement écartés, les organisateurs seront extrêmement vigilants à ce que cela soit respecté. Merci.

    Tract à télécharger ici.
    Pétition
    Page pour le covoiturage
    Trouvez votre manifestation

    http://fortune.fdesouche.com/327003-marche-mondiale-contre-monsanto

  • Immigrants à risques (arc 1998)

    Mesures de contrôle sanitaire et politique d'immigration inexistantes, le gouvernement prend volontairement le risque d'importer de nouvelles maladies contagieuses à l'intérieur de nos frontières .
    Actuellement, deux épidémies se propagent en Afrique. Tout d'abord le choléra en Afrique orientale. Parti de Tanzanie en 1994, il a gagné ensuite la Somalie, le Kenya, le Mozambique, puis Djibouti et l'Ouganda début 1998.
    L'autre, beaucoup plus inquiétante, s'est déclenchée en Afrique de l'Ouest, en particulier au Ghana, au Bénin et en Côte-d'Ivoire (au moins quatre mille cas dans ce dernier pays). Qualifiée de « maladie émergente » par l'OMS qui vient de débloquer 500 000 dollars pour y faire face, elle a reçu le nom provisoire d'« ulcère de Buruli ». Elle se caractérise par une dégénérescence des tissus de la face et des membres supérieurs causée par une microbactérie atypique. Cette maladie ne peut être guérie par aucun traitement.
    Il convient d'ajouter à cela les endémies connues : le sida, quatorze millions en Afrique sub-saharienne, le paludisme : trois cents millions de cas dont deux millions de décès et une forme de tuberculose résistant aux antibiotiques connus.
    Ni la France ni aucun pays européen n'a pris de mesures de contrôle sanitaire aux frontières et pour mettre au point sa politique d'immigration, le ministre Chevènement s'entoure de conseillers de haut vol tel que Samir Nair qui a inventé la prime à la délinquance « l'IQF » ou Invitation à quitter la France qui se traduit par une prime de 1 500 à 2 000 F pour tout clandestin acceptant de quitter le territoire. Il a confié au pasteur franco-malien Mobido Diagourago, membre du secrétariat international du mouvement des citoyens, d'établir pour le 30 juin un rapport sur cette action.
    Si, pour l'instant, les épidémies (sida excepté) n'ont pas visiblement atteint l'Algérie, il faut cependant faire preuve d'une extrême vigilance. Le contentieux franco-algérien tourne autour du nombre de visas accordés. L'Algérie veut reprendre la politique de Boumedienne à savoir, expédier en France en aller sans retour chômeurs, et coûteux malades, connus de préférence pour leur opposition au régime et exige une augmentation massive du nombre de visas. Ces exigences sont, bien sûr, appuyées par le PS, en particulier Jack Lang, les Verts, le Quai d'Orsay et les lobbyistes professionnels tel que le préfet Bonnet, ancien directeur de la DST et le commissaire Pélégrini ; ancien de la cellule Prouteau.
    Et, au-delà de l'Algérie, il y a tout le Maghreb. Les ministres de l'Intérieur d'Algérie, de Tunisie, Maroc, France, Espagne, Portugal, Italie se sont réunis les 18 et 19 mai. Chevènement a été clair : les visas pour regroupement familial sont prioritaires et tout refus de visa doit être motivé (!) On peut être certain que les agents consulaires préféreront accorder des visas plutôt que de passer des heures à rédiger des motifs de refus.
    Pour ce mois de juin et pour la Coupe du monde 130 000 supporters sont déjà annoncés, rien que pour la Tunisie et tous ont obtenu leur visas. Y en a-t-il qui rentreront vraiment chez eux ?
    A noter aussi que l'Italie est une véritable «passoire» et que le trafic de visas est, moyennant finances, florissant. C'est ainsi que le juge romain Giuseppe Rosseli, constatant l'apparition de plus de quatre cents prostituées nigériennes la plupart contaminées, en Italie du nord, a lancé une enquête dans les ambassades d'Italie à Alger, Bangkok, Lagos, Tunis et au Caire.
    Jacques DORE National Hebdo du 4 au 12 juin 1998

  • Le scandale de l'AME - Aide Médicale d'État

  • Affaire Vincent Lambert : l'assourdissant silence des évêques

    Un évêque anglais dénonce la suppression de l'alimentation

    John Smeaton, de SPUC (la plus ancienne et plus importante organisation de défense de la vie à naître au Royaume-Uni), publie sur son blog un court article paru dans The Catholic Herald. Assez important pour que je le traduise mot à mot.
    Mgr Philip Egan, évêque de Portsmouth, a accusé la British Medical Association (BMA) de favoriser l'euthanasie en limitant le droit des médecins à l'objection de conscience quand il leur est demandé de faire mourir un patient de faim et de déshydratation. 
    Il a déclaré cela alors que des directives révisées de la BMA ont fait savoir aux médecins qu'ils auraient le soutien de leur association s'ils décidaient de ne pas stopper l'alimentation ou l'hydratation pour des motifs religieux ou moraux – mais uniquement s'ils s'organisaient pour qu'un autre médecin le fasse. 
    « Il est immoral de provoquer la mort d'une personne en lui retirant l'alimentation et l'hydratation », a déclaré Mgr Egan. « La BMA a fait évoluer sa position en faveur de l'euthanasie, plutôt que de se prononcer contre. » 
    « Le problème sous-jacent est bien que la loi n'est pas en phase avec la moralité authentique. » 
    « La loi britannique est dissociée des principes moraux sur les soins légitimes dus à une personne en fin de vie. »
    Voilà le point de vue catholique (mais aussi simplement humain) sur la question de l'alimentation et l'hydratation d'une personne en phase terminale de sa maladie, qu'on n'a pas le droit de stopper en vue de provoquer la mort.
    En l'occurrence, Mgr Egan n'évoque pas explicitement le cas des personnes qui ne seraient pas en fin de vie, pour qui le principe vaut à plus forte raison. Et si cela fait vous penser au cas de Vincent Lambert, vous avez évidemment parfaitement raison.

    À Neuquén, en Argentine, un évêque se bat pour la vie d'un homme menacé de mort par retrait de la nourriture et de l'hydratation

    Une affaire semblable à celle de Vincent Lambert agite actuellement la province de Neuquén, en Argentine, où un homme victime il y a 19 ans d'un accident de moto, et déclaré depuis lors en état végétatif permanent, est menacé lui aussi de mort. Ses parents sont morts, ses frère et sœur aimeraient le « laisser partir », comme ils disent. J'en avais parlé ici.
    Son affaire a été portée devant la Cour suprême de justice en juillet, après que le tribunal supérieur de justice de Neuquén eut refusé de se prononcer, jugeant que la décision de couper les vivres à Marcelo Diez ne requiert pas une autorisation de justice aux termes de la loi argentine pour la « fin de vie digne ». C'est à la demande du « défenseur général » (représentant les pouvoirs publics) et de l'institution où Marcelo réside depuis la mort de ses parents (auparavant, ceux-ci l'avaient gardé auprès d'eux) que ce recours extraordinaire devant la plus haute juridiction fédérale a été accepté.
    Marcelo Diez
    Cette affaire est désormais pendante et, comme il l'a déjà fait à plusieurs reprises, l'évêque de Neuquén a pris fait et cause pour le patient.
     
    Soulignant que la vie de Marcelo est entre les mains de la Cour suprême, Mgr Bressanelli a demandé qu'un diagnostic actualisé puisse être réalisé sur le patient : « Il y a  des indices laissant supposer qu'aujourd'hui, sa situation est différente » : il « est vivant » et il y a lieu de croire que l'état végétatif qui figure dans le dossier porté devant la Cour a pu évoluer. Et de rappeler que Marcelo respire sans aide, qu'il n'est « branché à aucune machine », et qu'il « répond à des stimuli extérieurs ». Il est, simplement, « profondément handicapé ».
    « Il se retourne dans son lit et se met à l'aise tout seul, il se frotte ou se gratte là où il ressent une gêne. Parfois, il serre doucement la main de celui qui lui prend la sienne. A ce que croient ceux qui le connaissent et qui l'accompagnent, sa réponse aux stimuli extérieurs n'est pas seulement réflexe, mais constitueraient par moments des actes dirigés », écrit-il dans un communiqué. « Il est sensible aux démonstrations d'affection et à l'égard de ceux qui lui parlent ; son visage rayonne quand il écoute de la musique ; il donne des signes visibles de désagrément ou de fatigue lorsqu'il n'aime pas quelque chose. » (…)
    « Marcelo a le droit de voir son intimité respectée. C'est un droit très personnel qui exige de ne pas l'exposer au regard des curieux. Il n'est pas une pièce de musée, mais une personne humaine. Pour autant, il a le droit de ne pas être isolé, de ne pas être discriminé, quel que soit son état de santé. Personne ne peut imposer à un malade de rester seul, relégué dans une chambre, à moins qu'il ne constitue un danger pour la société. Ainsi que l'exige la morale et que l'ordonne la loi, Marcelo a le droit de recevoir les soins qu'il a toujours reçus dans l'institut qui l'accueille, c'est une assistance personnelle, un soutien affectif et spirituel constitué par sa relation avec les médecins, les infirmiers, le personnel de cette maison, les autres malades et les bénévoles qui par leur présence et leur assistance comblent des temps creux. Cela ne fait que poursuivre ce qu'ont accompli ses parents, spécialement le papa, lorsqu'ils l'ont confié à LUNCEC [l'institut de cancérologie choisi pour la qualité humaine de ses soins], qui en outre n'a jamais mis d'obstacle à ce que Marcelo puisse être en contact avec d'autres personnes. De fait, lui-même emmenait parfois son fils dans la rue. »
     
    Mgr Bressanelli porte l'accent sur le diagnostic posé sur Marcelo Diez, puisqu'en face on objecte qu'il vit comme un légume, sans conscience, sans volonté, sans relation à autrui, pour demander qu'on le « laisse partir ». Cela ne veut pas dire qu'on aurait le droit de cesser de donner des soins ordinaires à une personne vivant dans cet état – ou alors il faut redéfinir la vie. Mais à plus forte raison, si Marcelo est en état de conscience minimale, sa vie doit être protégée.
    Le communiqué conclut : « Marcelo est un fils de Dieu, et notre frère. Soutenons-le par notre prière. Pour lui, comme pour tout être humain, nous voulons le meilleur : la dignité qui est la sienne, la qualité de vie qu'il est possible pour lui d'atteindre dans son état actuel, et une vie de plénitude dans le Christ. C'est pourquoi nous le confions au Père au nom de Jésus-Christ. Nous implorons le Saint Esprit d'éclairer l'intelligence et de toucher le cœur de nous tous qui sommes affectés par la situation de Marcelo, dont la vie dépend aujourd'hui de décisions étrangères à sa personne. »
    Manifestation pour la vie de Marcelo Diez
    Un journaliste qui connaissant Marcelo depuis l'enfance, intrigué par la polémique autour de sa vie, lui a rendu visite en mai dernier et raconte cette heure intense qu'il a vécue aux côtés d'un homme choyé par le personnel de LUNCEC, qui rejette unanime la demande du frère et de la sœur de cet homme que tous ont appris à aimer – et qui paradoxalement, est une « icône de vie » au sein d'un centre où viennent des cancéreux pour des traitements ou des soins palliatifs. Lui, cela fait 19 ans qu'il survit ! Près de 9 ans qu'il est là !
    Il est frappé par le calme, la douceur, la compétence de ceux qui prennent soin de Marcelo, le lèvent, le conduisent au jardin où il aime écouter les oiseaux, disent les infirmières, qui lui mettent de la musique des années 1980, celle de « son temps » (il se renfrogne quand on lui met de la musique tropicale) ; on le conduit parmi les autres patients, il assiste aux anniversaires, à la messe. Un crucifix et un rosaire ornent les murs de sa chambre. Il est nourri par sonde (comme Vincent). Il montre parfois son refus, son inconfort – quand on lui fait des nébulisations dans le nez, par exemple, les rares fois où il prend froid.
    Et ce journaliste, Mario Cipitelli, souligne que son regard a vraiment croisé celui, bleu et profond, de son ami, lorsqu'il s'est décidé à lui parler et à lui caresser la main. Presque aussitôt, Marcelo a refermé les yeux, plus calme. Maintenant, écrit-il, il « comprend pourquoi chaque mouvement réflexe fait naître tant de tendresse et de compassion » ; « pourquoi surgit tant d'espérance chaque fois qu'on croise le regard de Marcelo ».
    Et voilà pourquoi les infirmières et le personnel de LUNCEC, où l'on « défend la vie », refusent d'envisager qu'on puisse priver Marcelo d'aliments – une polémique dont Cipitelli note qu'elle divise la société « parce qu'il n'y a aucun autre moyen de le tuer ou – pour utiliser un euphémisme – de le “laisser partir” ». En voilà un qui a tout compris.
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    Comme l'ont compris, du reste, les journalistes français qui traitent de l'affaire Vincent Lambert. Ils parlent d'« euthanasie », au grand dam du Dr Eric Kariger qui n'aime pas le mot : mais comment qualifier autrement un acte, un « protocole » résultant de la volonté de faire mourir quelqu'un parce qu'on estime que son état ne s'améliorera pas et que sa qualité de vie est insuffisante ? Où s'arrête-t-on dans cette logique ?

    Comite consultatif national d'éthique

    On s'est plaint ces derniers temps des manipulations autour du Conseil consultatif national d'éthique, où l'Eglise catholique est représentée par un théologien et professeur laïque, Xavier Lacroix. Fort bien. Mais quand il s'agit dans la pratique de réagir à un cas qui agite le monde médiatique, ce n'est pas sur le CCNE qu'il faut compter pour éclairer les consciences – ni avant, ni après les nouvelles nominations qui l'ont chamboulé. Et si l'Eglise catholique « qui est en France » a réellement son mot à dire, elle peut le faire sans le CCNE.
    Dans le cas de Vincent Lambert, le silence des évêques est assourdissant. Trouvent-ils vraiment normal qu'aujourd'hui, on veuille pratiquer aujourd'hui l'euthanasie en France sur un homme profondément handicapé, mais vivant et qui n'est même pas en « fin de vie » ? Plusieurs d'entre eux sont au courant de l'affaire Vincent Lambert, appelés au secours par les parents du jeune homme qui se battent opur sa vie. On attend toujours. Ils n'ont pas pris position, ni à titre privé, ni à titre public.
    La charité et la justice l'exigent pourtant – et pas seulement pour Vincent Lambert, mais pour toute personne qui risque un jour de se trouver dans sa situation. Le silence fait grandir dans l'opinion publique l'idée que l'on peut mettre à mort quelqu'un parce qu'il « n'aurait pas souhaité » vivre de telle ou telle manière. Pesons les mots… C'est un silence complice.
  • 222 500 avortements réalisés en 2011 en France

    De Pierre-Olivier Arduin dans La Nef :

    N"Dans une indifférence quasi générale, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a rendu publics cet été les derniers chiffres sur l’« interruption volontaire de grossesse » en France. Sans surprise, on y apprend que le nombre d’avortements reste l’un des plus élevés des États européens avec 222 500 IVG réalisées en 2011. Les auteurs peinent une nouvelle fois à interpréter ces statistiques : « Le nombre d’IVG, y compris chez les plus jeunes, ne s’explique pas par un défaut de couverture contraceptive » (p. 3). Et pour cause, selon le dernier Baromètre Santé du ministère de la santé, 91 % des Françaises « sexuellement actives » utilisent une méthode contraceptive tandis que plus d’un million de pilules du lendemain et du surlendemain – dont le mécanisme antinidatoire équivaut à un avortement précoce de l’embryon – ont été vendues en 2011. [...]

    Seconde information capitale du rapport de la Drees, la part prise par la technique abortive dite « médicamenteuse » (par RU-486) qui représente dorénavant 55 % de l’ensemble des IVG. 13 % des avortements sont même exécutés selon cette procédure en cabinet libéral (chez le gynécologue et le généraliste) sans que la femme soit obligée d’être hospitalisée, un chiffre considérable qui montre que l’« avortement à domicile » est en train de se banaliser à toute allure."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Derrière l'excision : Le procès de l'immigration (arc 1999)

    Le mardi 2 février 1999 s'est ouvert devant la cour d'assises de Paris le procès d'Hawa Créou, une "forgeronne" malienne, accusée d'avoir pratiqué quarante-huit excisions sur des petites filles âgées de un mois à dix ans. Figurent à ses côtés 27 parents (dont seulement trois hommes) des enfants excisées. Pour la première fois, c'est rune des victimes, Mariatou Koita, qui est à l'origine du procès.
    Hawa Gréou, dite « Marna Gréou » a 52 ans. Elle est installée en France depuis 1979 - depuis vingt ans, donc - pourtant elle s'adresse à la cour dans son dialecte soninké. Comme elle, la trentaine de parents qui comparaissent pour avoir fait appel à ses services d'exciseuse ont recours à un interprète. Pour l'occasion, les femmes ont revêtu leurs pagnes colorés, marque d'appartenance à la communauté malienne, sénégalaise ou mauritanienne. Toutes, en réalité, comprennent fort bien le Français et sont parfaitement capables de se faire comprendre dans notre langue, notamment lorsqu'il s'agit d'aller demander l'aide des services sociaux, mais pas question de le montrer au tribunal. Sans doute sur le conseil de leurs avocats.« En fait, dit l'un des membres de la CAMS (Commission pour l'abolition des mutilations sexuelles), elles sont très rusées, elles ne prennent dans notre culture que ce qui les intéresse et savent très bien tirer parti du système. Elles font des ménages, elles ont toutes la télé, etc, mais elles continuent de vivre exactement sur le modèle africain. Il y a toujours la première, la deuxième, la troisième épouse, voire davantage. Elles continuent ainsi, lorsque le mari décède, à devenir la énième épouse de son frère ou de son cousin, mais elles savent très bien utiliser notre législation sociale. Si elles sont l'épouse coutumière, elles sont au regard de notre loi (qui réfute officiellement la polygamie mais en réalité la finance) des mères célibataires et perçoivent toutes les aides en tant que telles ». Contrairement à ce qu'elles prétendent devant le tribunal, Marna Gréou en tête, toutes ces femmes savent également fort bien que l'excision est interdite en France. Néanmoins, elles continuent de la faire pratiquer, mais « en prenant des précautions » : on fait cela pendant l'été, quand les voisins français sont en vacances, histoire qu'ils n'entendent pas les cris de la petite fille qu'on mutile sur un coin de table. De même, on pratique ici l'excision sur des bébés alors que la coutume locale veut qu'elle soit faite entre 6 et 15 ans, parfois même juste avant le mariage. D'où, disent les médecins, l'ignorance de nombre de jeunes Africaines nées en France sur leur état. Elles n'en prennent parfois conscience que lors d'un premier rapport sexuel, lorsque, comme le rapporte un médecin, « leur copain leur dit "Va chez le médecin, tu n'es pas normale ! " ».
    Le refus d'Intégration
    Bien au-delà de la condamnation d'une pratique jugée barbare, ce qui ressort de tout cela, c'est, bien plus que l'échec d'une politique, le refus évident de ces populations à s'intégrer dans notre société. Refus encouragé par les discours lénifiants sur le multiculturalisme. Car l'idéal poursuivi par toutes nos grandes consciences, militants aussi bien de la régularisation systématique des clandestins que de la tolérance du voile à l'école - cela au nom du respect des minorités - c'est l'avènement de la "société Benetton". Une société bigarrée, faux Eden de peaux métissées et de boubous chamarrés, où toutes les pratiques sont tolérables et finalement encouragées au nom des bienfaits du pluri-ethnisme et du multiculturalisme. Cette philosophie a pourtant, depuis belle lurette, atteint les limites de son absurdité : tout est là, sous nos yeux, qui montre quotidiennement qu'encourager les particularismes ethniques ne conduit qu'à l'anarchie.
    L'anarchie, justement, a déjà, en maints endroits, supplanté l'état de droit: ce sont les guerres tribales qui mettent le feu chaque jour à nos banlieues, c'est l'excision toujours pratiquée dans les squatts et les HLM, la discrimination imposée par le voile à l'école, le coût social de la polygamie ou encore le poids sur la Sécurité Sociale d'une prise en charge médicalisée des rituels coutumiers. Sur le même principe, pourquoi alors ne pas tolérer demain, sur le territoire français, que les intégristes musulmans lapident les femmes adultères, tranchent les membres des voleurs à la tire ou répudient leur épouse sans autre forme de procès ?
    La conclusion que tirent les associations parties-civiles dans le procès de l'excision, c'est que « seule fonctionne la peur du gendarme ». Le seul point qui compte, disent-elles, c'est « le positionnement par rapport à la loi ». Durant les longues heures d'audition des mères africaines et de leur exciseuse, « pas un seul mot n'a été prononcé sur la douleur ou la perte de sexualité », tout est sur le registre « on ne savait pas ». C'est faux, bien sûr, puisque non seulement Mama Gréou avait déjà été condamnée en 1994 à un an de prison avec sursis. D'autre part, soulignent les militants des associations qui travaillent en PMI (Protection maternelle et infantile) et sont au contact quotidien des populations immigrées, l'information sur le sujet est intensive depuis vingt ans.
    La conclusion est donc évidente : il faut, sur ce sujet comme sur celui de la délinquance, faire appliquer la loi. Toute la loi et rien que la loi.
    La peine encourue ici - par les parents et l' exciseuse -, au titre de l'article 312 de la loi du 2 février 1981, est de quinze années de réclusion criminelle.
    Marie-Claire ROY National Hebdo du 11 au 17 février 1999