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santé et médecine - Page 384

  • Lettre ouverte de médecins au Conseil de l'ordre contre l'euthanasie

    55 médecins du nord du département de Saône et Loire signent une lettre ouverte et rejettent en bloc l’avis publié par le Conseil national de l’ordre des médecins en février :

    "Vous envisagez la possibilité d’une sédation, adaptée, profonde et terminale dans certaines situations exceptionnelles […]. Vous précisez que cette sédation pourrait être envisagée par un collège, mais aussi que l’interdit fondamental de donner délibérément la mort à autrui ne saurait être transgressé par un médecin agissant seul. C’est donc bien l’euthanasie ou le suicide assisté par décision collégiale que vous évoquez ».

    « Nous ne comprenons pas pourquoi l’interdit de donner délibérément la mort à autrui par un médecin seul deviendrait licite quand la décision serait prise par un collège ».

    « Ça fait juste 2 400 ans que notre exercice a été fondé depuis Hippocrate. Chaque médecin prête serment et promet de ne jamais provoquer la mort délibérément. »

    « La majorité des demandes d’euthanasie proviennent des familles et pas des patients eux-mêmes. Ce que veulent les gens, c’est ne pas souffrir, pas qu’on les tue. »

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • La bataille de l’embryon reprend.

    La séquence "Mariage pour tous" est à peine terminée pour le gouvernement que déjà il cible de nouveaux enjeux de société. En première ligne, l’embryon !

    Dans ce numéro : focus sur la mobilisation européenne Un de nous pour protéger l’embryon sur la menace parlementaire en France pour autoriser la recherche sur l’embryon humain.

    EUROPE : mobilisation urgente pour protéger l’embryon humain

    Nous lancions, dans le journal du 8 avril, un premier appel à signer l’initiative citoyenne européenne Un de nous. Aujourd’hui en plein déploiement en France grâce à la Fondation Jérôme Lejeune, Alliance VITA, les Associations Familiales Catholiques et le Comité Protestant évangélique pour la Dignité Humaine, la moitié du contrat est rempli : nous passons la barre des 30 000 signatures !

    Objectif : 60 000 d’ici l’été.

    L’enjeu est majeur : contraindre la Commission européenne à étudier cette initiative qui entend protéger l‘embryon humain en stoppant les financements d’activités qui portent atteinte à sa vie.

    Pour protéger l’embryon humain au plan européen : JE SIGNE !

    Ayez une pièce d’identité à proximité de votre souris, ca ira plus vite !

    Le gouvernement fait de la recherche sur l’embryon une priorité !

    La mise en échec à l’Assemblée nationale, en mars, de la proposition de loi visant la levée de l’interdiction sur la recherche sur l’embryon n’est visiblement pas venue à bout de l’obstination délètère du gouvernement. Au début du mois, le conseil des ministres a marqué sa volonté de reprendre le texte des radicaux de gauche à son compte pour le faire passer dans l’hémicycle avant l’été.

    « Après deux semaines d’interruption, le Parlement reprendra ses travaux à compter du 13 mai avec un programme chargé jusqu’à la suspension estivale. Il devra d’abord achever l’examen des projets de loi entamés, afin de permettre leur mise en application dès la rentrée de septembre, ainsi que l’examen de la proposition de loi autorisant sous certaines conditions la recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires . » Extrait du compte-rendu du conseil des ministres du 7 mai 2013. Cliquez ici pour lire l’intégralité compte-rendu.

    Pour mémo, lire le journal de campagne du 29 mars, lendemain de victoire, et celui du 8 avril qui annonçait notamment un retour possible du texte avant l’été.

    Les partisans de la recherche sur l’embryon s’organisent…

    Pendant ce temps, certaines prises de position de partisans de ces recherches sont également de bons indicateurs de la menace. On pouvait ainsi lire dans Le Monde daté du 19 mai, l’avis de Philippe Brunet, Maître de conférences en sociologie à l’université d’Evry, chercheur au Centre Pierre-Naville, qui titrait « l’Embryon, querelle de valeurs ». Le chercheur regrette que la PPL ne soit « bloquée, victime de l’obstruction de l’UMP » et explique cette situation par ce qu’il perçoit comme un combat de la « science contre [l’]obscurantisme ».

    Ainsi, l’auteur déplore l’insécurité juridique à laquelle les chercheurs seraient contraints, entretenue par les actions en justice de la Fondation Jérôme Lejeune : « l’argument de la fondation s’appuie sur l’une des quatre conditions qui permet de déroger au principe d’interdiction, et d’autoriser une recherche. Cette condition affirme qu’"il est expressément établi qu’il est impossible de parvenir au résultat escompté par le biais d’une recherche ne recourant pas à des embryons humains, des cellules souches embryonnaires ou des lignées de cellules souches". La preuve doit donc être apportée, de manière irréfutable, qu’il n’existe pas d’autres existences biologiques qui pourraient être substituées aux CSEh [ndlr : cellules souches embryonnaires humaines] contre des programmes de recherche sur l’embryon qui ne respectent pas les conditions de dérogations ».

    Or, rappelons que si la Fondation Jérôme Lejeune a gagné un recours en Cour d’Appel, les autres étant en attente de jugement, c’est précisement parce que le recours à une alternative telle que les cellules iPS était possible.

    On comprend dès lors mieux, dans ce contexte, pourquoi Philippe Brunet s’emploie dans la foulée à minimiser l’importance des cellules iPS…

    Lire ici la version « web » de l’article publié dans Le Monde.

    http://www.actionfrancaise.net

  • Des liens étroits entre les conséquences du mariage homosexuel et la recherche sur l'embryon

    Communiqué de Laissez-les-Vivre :

    " Moi, président de la République, je conduis la France vers " Le Meilleur des Mondes " !

    Première étape : sous couvert d'égalité absolue des citoyens, légaliser le mariage homosexuel et, ce, grâce à la complaisance des principaux corps de l'Etat : refus du "Conseil Economique Social et Environnemental" de prendre en compte les 700.000 signatures de la pétition d'origine citoyenne, suivi du refus par le Conseil Constitutionnel non seulement d'invalider la loi TAUBIRA et même d'émettre quelque réserve d'inconstitutionnalité que ce soit à son encontre.

    Seconde étape : faciliter la recherche sur l'embryon, véritable vivisection humaine, sous le prétexte fallacieux de combler le prétendu retard scientifique de la France en passant de l'interdiction assortie de dérogations (telle que prévue par la loi bioéthique du 7 juillet 2011, à l'autorisation encadrée et, ce, en dépit des preuves scientifiques de l'inutilité des dites recherches attestées par l'attribution le 8 octobre 2012 du Prix Nobel de Médecine au chercheur britannique John B. GURDON et à son confrère japonais Sinhya YAMANAKA en raison de leur découverte concernant la possibilité pour les cellules adultes matures d'être reprogrammées pour devenir pluripotentes. Le député socialiste Catherine LEMORTHON ne déplorait -elle pas le 3 mars 2013 devant l'Assemblée nationale : "L'embryon, ce pan de matière qui échappe à la recherche". Bien qu'une loi ait été votée en 2011 après un long débat, le gouvernement, sous pression des lobbys, veut impérativement imposer une nouvelle législation.

    Troisième étape : bouleverser les règles de la filiation et admettre cette fois sous couvert de droit à la vérité, des formes de multiparentalité qui seront officielles par les nouvelles sortes de livret de famille telles que les revendique notamment la sociologue Irène THERY, qui déclarait à Télérama le 21 décembre 2011 : "Le problème, c'est ce fameux modèle un seul père, une seule mère" et ce par le biais d'une nouvelle loi sur la famille (toujours en préparation bien que reportée) qui va redéfinir les règles de la PMA (Procréation Médicale Assistée) et vraisemblablement instituer la GPA (Gestation Pour Autrui) actuellement interdite. Jean Yves NAU, (ancien rédacteur de la rubrique médicale du "Monde") ne proposait-il pas sur "slate.fr" le 31 décembre 2012 de "fournir les couples homosexuels en embryons surnuméraires dépourvus de projet parental". La sénatrice socialiste Virginie KLEE n' annonçait-elle pas aux "états généraux de la bioéthique" le 11 décembre 2011 : " Les grossesses du futur seront assurées par la fécondation in vitro" (lu dans "L'ultime transgression" du Dr DICKES).

    On perçoit ainsi avec effroi les prémisses de la société du "Meilleur des Mondes" que ce gouvernement nous prépare. Le 4 décembre 2012, le Sénat votait une proposition de loi "visant à autoriser sous certaines conditions la recherche sur l'embryon". Puis dans la nuit du 28 au 29 mars 2013,une guérilla d'amendements appuyée par une très forte mobilisation parvient à faire ajourner la proposition. Mais cette dernière va revenir devant le Parlement pour y être à nouveau discutée, le souhait du gouvernement (M. AYRAULT est toujours chef du gouvernement à ce jour) s'en est plusieurs fois targué, étant que les dispositions puissent être opération dès septembre 2013. Pour s'opposer aux nouvelles folies de l'Etat français, il ne nous restera probablement, comme toujours que la rue ! Mais, il est sage de nous préparer à la mobilisation."

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Mgr Rey encourage la pétition One of us

    Extrait de l'entretien du Mgr Rey accordé à Pierre-Olivier Arduin :

     

    "L’Initiative citoyenne européenne « One of us » (Un de nous) est une pétition officielle susceptible d’être décisive pour accroître le respect de l’embryon humain à l’échelle de l’Union européenne. Pourquoi la soutenez-vous ?

     

    Cette Initiative est un nouvel instrument juridique de démocratie participative pour les citoyens des 27 pays de l’Union européenne qui, en l’espèce, a pour objectif de suspendre le financement européen de la recherche sur l’embryon humain pour la période 2014-2020. Pour cela, il faut qu’elle recueille 1 millions de signatures avant le 1er novembre 2013 dans au moins 7 Etats européens. Par ailleurs, chaque pays doit dépasser un certain quota pour que l’Initiative soit agréée : ainsi la France qui vient de rejoindre le projet doit-elle franchir le seuil des 60 000. En cas de succès, l’Initiative « One of us » obligera le Parlement européen à examiner la requête de ses organisateurs en audition publique et la Commission européenne à reconsidérer l’orientation de sa politique de recherche impliquant la destruction d’embryons humains. Cette Initiative me semble d’autant plus cruciale qu’elle conteste également le financement par l’Union européenne d’ONG qui font la promotion de l’avortement dans les pays émergents.

     

    En encourageant la signature de cette pétition, soit par Internet, soit par formulaire papier, je souhaite m’inscrire dans l’appel du Pape émérite Benoît XVI qui a exprimé publiquement à deux reprises son soutien pour ce projet inédit, le jour de son lancement le 20 mai 2012 et lors de l’Angélus du 3 février dernier. « L’embryon humain a dès le commencement la dignité propre à la personne (…). Cette affirmation, de caractère éthique, est reconnue vraie et conforme à la loi morale naturelle par la raison elle-même : elle devrait être le fondement de tout système juridique » (Dignitas personae, 8 septembre 2008, n. 5). L’enjeu est donc majeur : il s’agit de provoquer une prise de conscience au plus haut niveau européen sur la nécessité de protéger la vie de l’être humain au début de sa conception."

     

    Pétition en ligne : http://www.undenous.fr/

     

    Pétition sur papier : http://www.undenous.fr/wp-content/uploads/2013/03/formulaire-papier.pdf

     

    L’Initiative étant officielle, elle nécessite pour tout citoyen de plus de 18 ans d’indiquer son numéro personnel d’un document d’identification (carte d’identité, passeport ou permis de conduire). Pour la version papier, n’oubliez pas de signer. La confidentialité est protégée par les Instances européennes. Une fois complétés, ces formulaires doivent être envoyés à l’adresse suivante :
    Fondation Jérôme Lejeune – Opération Un de Nous – 37 Rue des Volontaires – 75015 Paris

    Philippe Carhon  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Objection de conscience : le diocèse de Fréjus-Toulon s'engage

    Lu sur le site du diocèse de Frèjus-Toulon :

    "L’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon met en place un courriel  (bioethique@diocese-frejus-toulon.com) pour les professionnels de santé qui vivent dans leur pratique des limitations ou des atteintes à la liberté de conscience."

    Extrait des explications de Pierre-Olivier Arduin de la commission bioéthique de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon :

    Poa"Les professionnels de santé chrétiens se trouvent quotidiennement face au devoir de refuser d’accomplir ou de coopérer à des actes, qui pour être légaux, n’en sont pas moins « en contradiction totale et insurmontable avec le droit inviolable à la vie » parce qu’ils conduisent à l’avortement de l’enfant à naître quel qu’en soit le moyen (IVG chirurgicale ou médicamenteuse, stérilet ou pilule du lendemain,…), portent atteinte à la dignité de la procréation humaine (contraception sous toutes ses formes, stérilisation définitive, insémination artificielle avec ou sans donneur étranger,…) ou encore blessent tout à la fois la vie humaine et l’identité de l’acte conjugal (fécondation in vitro qui dissocie la sexualité de la procréation et conduit à la destruction de nombreux embryons,…) En interprétant droitement la loi naturelle et les normes éthiques objectives conformes à la dignité humaine qui en découlent, l’Eglise ne cesse de rappeler que l’ensemble de ces pratiques sont non seulement des actions intrinsèquement mauvaises (intresece malum) qui ne peuvent jamais être justifiées moralement mais que les lois elles-mêmes qui les dépénalise, comme l’avait rappelé solennellement le bienheureux Jean-Paul II dans Evangelium vitae, « ne créent aucune obligation pour la conscience, et entraînent au contraire une obligation grave et précise de s’y opposer par l’objection de conscience ». Dans la même Encyclique, le grand Pape a fait de l’objection de conscience « un droit humain élémentaire ». Les soignants peuvent-ils le faire valoir sereinement, toujours et partout, pendant leurs études ou dans l’exercice de leur profession, sans craindre intimidations, pressions, voire brimades et discriminations ? (...)

    L’inquiétude est d’autant plus vive chez les soignants que le spectre d’une dépénalisation de l’euthanasie, fût-elle d’exception, se profile à l’horizon. Jusqu’à présent, les atteintes à la vie humaine débutante, malgré leur gravité morale et leur retentissement délétère sur le sens de l’agir médical, ont été circonscrites aux spécialités en lien avec le suivi de la grossesse.

    Autrement dit, certains professionnels ont pu s’estimer relativement épargnés par la « culture de mort », qui ne les a pas touchés dans l’exercice de leur métier, du moins directement. Si une loi instaurant le « droit de mourir dans la dignité » était adoptée selon le vœu du chef de l’Etat, ce sont toutes les professions, toutes les spécialités et jusqu’à la médecine générale qui seraient frappées. On réclamera l’euthanasie aussi bien dans un service de gastro-entérologie que de pneumologie, de même que l’acte létal effectué par le généraliste deviendra courant à domicile à l’instar de la Belgique ou des Pays-Bas (plus de la moitié des euthanasies sont pratiquées par le médecin de famille au domicile de la personne). Comme « le mariage pour tous » est sur le point de dénaturer le mariage et dynamiter de l’intérieur la famille, l’euthanasie atteindrait en plein cœur la médecine et signerait la destruction de son essence même. Dans ce cadre, la pression sur la liberté de conscience des soignants, notamment en secteur hospitalier, sera maximale et proprement invivable (...)

    Mgr_rey_01Sera-t-il encore possible dans quelques mois à un chrétien d’exercer les fonctions de maire, d’officier d’état civil ou d’assistante sociale (procédures d’agrément pour l’adoption au sein des conseils généraux) si la loi ouvrant le mariage et l’adoption entre personnes de même sexe devait être votée ? Devant la multiplication des entorses faites à la liberté de conscience dans le champ de la santé, l’impasse dans laquelle se trouvent certains professionnels ou la crainte de nouvelles atteintes à venir, Mgr Dominique Rey a souhaité que l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon concrétise la sollicitude que doit avoir l’Eglise envers les chrétiens confrontés à ces difficiles questions. Un courriel est désormais à la disposition des personnes désireuses de partager leurs expériences et difficultés. Chaque témoignage relaté fera l’objet d’une lecture attentive et sera porté à la connaissance de Mgr Rey et de l’équipe de l’Observatoire. A partir de là et de la réflexion déjà engagée, de la concertation avec d’autres déjà engagés sur ces sujets, nous tenterons d’élaborer des actions concrètes pour protéger la liberté de conscience de tous." 

    Philippe Carhon  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Des nouvelles de Vincent Lambert – et une mise en garde pour tous !

    Non seulement Vincent Lambert est sauvé, il commence à reprendre des forces !
     
    C'est l'excellente, la magnifique nouvelle d'hier : à ses parents venus à son chevet, nourri et hydraté de nouveau depuis samedi après-midi, Vincent Lambert a souri. Souri d'un petit sourire en coin, joli et complice, qui le rend aux yeux de ceux qui l'aiment plus beau que n'importe quelle star.
     
    C'est l'une des gentilles aides-soignantes qui a obtenu ce sourire. Ces sourires. Ce sont elles qui soignent Vincent au jour le jour. Elles ont pour lui une affection visible, véritable. J'imagine qu'elles sont contentes de le voir revivre, après l'avoir vu volontairement privé de nourriture et d'une grande part d'hydratation par « décision collégiale » de « l'équipe médicale » du CHU de Reims.
     
    — Vous avez vu ? Quand je passe la main dans les cheveux de Vincent, il sourit, dit une des aides-soignantes.
     
    Et de joindre le geste à la parole : 
     
    — M. Lambert ? Vous me reconnaissez ? Je suis revenue. Souriez-moi : je vais vous passer la main dans les cheveux.
     
    Et Vincent de sourire.
     
    Elle le lui dit deux fois encore : « Souriez ! » Et il l'a fait.
     
    Les parents, bouleversés de bonheur, ont vu qu'il ne s'agissait pas d'un rictus. Mais d'une réponse.
     
    C'est le moment de préciser un détail de ce dossier. J'avais parlé de « coma pauci-relationnel » à propos de Vincent Lambert. Un professeur de neurologie contacté par Jérôme Triomphe, avocat de la famille Lambert, a souligné qu'il est dans le cas de Vincent impropre de parler de « coma » : il est dans un « état pauci-relationnel », puisqu'il est conscient de son entourage et interagit avec lui.
     
    Si bien qu'une pièce versée au dossier par le CHU de Reims – pour justifier l'euthanasie lente de Vincent Lambert ! – note qu'un examen approfondi réalisé par des spécialistes du coma en Belgique ont conclu que le patient est dans un « état de conscience minimale plus », « avec une perception de la douleur et des émotions préservées ».
     
    Faut-il s'étonner dès lors que Vincent Lambert avait des épisodes « de pleurs, de cris, de sanglot (sic) » comme le précise le mémoire de défense du CHU de Reims par lequel il tentait de justifier la « décision médicale » de l'affamer à mort ?
     
    Ce même mémoire croit pouvoir déceler des directives anticipées informelles de la part de Vincent Lambert, dont parlent sa femme et certains de ses frères et sœurs en expliquant qu'il a dit à l'occasion, avant son accident, ne pas vouloir être maintenu artificiellement en vie.
     
    A la fin du mémoire de défense, on ose invoquer ceci :
    « La volonté émise avant son accident par M. Lambert Vincent de ne pas être artificiellement maintenu en vie dans un état pauci-relationnel, a été rapportée par plusieurs membres de sa fratrie au Dr (…). »
    Sans compter que la nourriture et l'hydratation ne maintiennent pas « artificiellement » la vie, fût-ce en état de coma, notons ici l'incroyable glissement. Peut-on vraiment imaginer que ce jeune homme ait su ce qu'est un état pauci-relationnel ? Qu'il l'ait prévu, et prévu aussi quel serait son sentiment en ce cas ? Prévu qu'il demanderait à mourir faute de nourriture et d'eau ? Deux, trois mots prononcés au détour d'une conversation permettent-ils de faire cette incroyable extrapolation dont un médecin peut s'emparer pour couper les vivres à un malade ?
     
    Si c'est le cas – et c'est bien l'esprit de la loi Leonetti – il devient urgent de faire des directives anticipées écrites demandant de ne pas faire l'objet d'une décision d'abstention de soins ordinaires ayant pour objet de provoquer la mort ! Je crois bien qu'il va falloir rédiger une lettre type avec l'aide de médecins et de juristes spécialisés.

    Voici donc Vincent Lambert, 37 ans, tiré d'affaire, souriant,  montrant un visage apaisé à ses parents.
     
    Il s'agit maintenant d'obtenir son transfert d'un service de soins palliatifs où il n'a rien à faire sous la houlette de spécialistes en gériatrie vers une unité capable de prendre en charge son handicap profond aussi bien que son état conscience diminuée mais réelle, avec une prise en compte de ses besoins émotionnels, puisqu'il ressent aussi bien la tristesse que la joie.

  • Marché du halal : connaître les faits pour ne pas subir

    « Etats généraux du respect du consommateur et du bien-être animal ». A Paris, 25 mai 2013

    A quelques jours des « Etats généraux du respect du consommateur et du bien-être animal », qui se tiendront à Paris le 25 mai prochain (renseignements sur le site http://vigilancehallal.com/), les chiffres du marché halal, la stratégie des marques et les perspectives sont analysés par J.H. d’Avirac, expert en marketing.
    Soigneusement écartée par les médias officiels (prétendument laïcs) depuis la présidentielle, la problématique du halal, de la non-information du consommateur, du défaut de traçabilité sur les abattages rituels, de la souffrance animale, demeure et s’amplifie même par le caractère particulièrement juteux de ce segment de marché en très forte croissance.
    Connaître les faits pour ne pas subir.
    J.H. d’Avirac fait le point pour Polémia


    Les chiffres du marché

    Le marché mondial du halal représente 450 milliards d’euros et concerne 1,6 milliard de consommateurs potentiels. Sa croissance annuelle est de 10%.

    La France est le marché le plus porteur en Europe, avec plus de 7 millions de consommateurs potentiels.

    Le marché français du halal est estimé aujourd’hui à 7 milliardsd’euros (soit plus de deux fois le marché des produits bio). Il progressede plus de 10% (sans équivalent dans l’industrie agro-alimentaire).

    49% des musulmans déclarent consommer de plus en plus de produits halal : la dynamique du marché français est donc liée à l’effet conjoint de l’augmentation du nombre d’acheteurs et de la progression de la quantité achetée par acheteur.

    Chaque année, 1,1 milliard d’animaux sont abattus en France. Pour la seule région Ile-de-France, sur 5 abattoirs, un seul (spécialisé dans la viande de porc) n’abat pas les cheptels de façon rituelle. La certification halal génère un coût plus ou moins répercuté au consommateur final de 10 à 15 cts par kilo de viande.

    La stratégie des marques

    Les grandes marques nationales et internationales s’intéressent massivement à ce marché à forte croissance : DUC, FLEURY MICHON, HERTA, KNORR, LABEYRIE, LIEBIG, MAGGI…

    Des marques « dédiées » souvent générées par les grands groupes, qui protègent ainsi leurs marques-phares de toute polémique : DOUNIA, ISLA DELICE, ISLA MONDIAL, MEDINA, SAABA, JUMBO, ZAKIA (Panzani), REGHALAL (LDC), NURDAN (Pierre Martinet)…

    Des marques de distributeurs en progression : WASSILA de Casino (2009), CARREFOUR (2011). AUCHAN et LECLERC réfléchissent à des approches similaires.

    Des investissements publicitaires en grands médias à l’image des grandes marques agro-alimentaires (cf. campagne Isla Delice).

    Depuis le 1er septembre 2010, l’entreprise de fast-food Quick, dont l’Etat est actionnaire majoritaire via la Caisse des dépôts et consignations, a décidé de pérenniser l’offre exclusive de produits à base de viande halal dans 14 restaurants tests.

    Le marché est dynamisé par l’innovation en matière d’offre produits (plats cuisinés, snacking), par la diffusion en GMS (grandes et moyennes surfaces) et par le développement des circuits spécialisés (HAL SHOP, BAKER MARKET, « Au Pays »).

    Les GMS et les marques sont particulièrement attentives à un point-clé : 80% des ventes sont réalisées par de petits bouchers. Le marché de la viande halal est donc un marché à forte croissance « transférable » à moyen terme, grâce notamment à d’importants moyens marketing.

    Perspectives

    Depuis la vache folle, 70% des Français se déclarent sensibilisés ou très sensibilisés aux risques alimentaires et aux questions de traçabilité…

    Deux conséquences :

    • Une majorité de Français souhaite savoir si elle mange halal ou non (72% des Français désapprouvent la dérogation permettant de ne pas étourdir les animaux avant abattage) ;
    • Attente en matière de certification, y compris chez les consommateurs de halal.

    Pour 66% des Français, il revient à l’Etat de veiller à la sécurité et à la traçabilité des produits alimentaires.

    Toutes les études marketing agro-alimentaires recommandent aujourd’hui de profiter de la « manne halal », en recherchant l’harmonisation des certifications et la mise en place d’un mix-marketing adapté, avec notamment de plus fortes dépenses publicitaires.

    Halal Expo, Salon européen annuel dédié, qui se tient à Paris, regroupe 7.100 visiteurs professionnels, mobilisés pour faire croître la catégorie sur tous les marchés et tous les circuits.

    Les récentes études d’opinion publiées en ce début d’année sur les craintes que suscite l’islamisation de la société française chez l’immense majorité de nos concitoyens invitent les industriels à modérer (momentanément ?) leurs ardeurs commerciales.

    Dans ce contexte on ne peut que s’étonner de l’absence totale de bruit sur cette question volontairement congelée depuis le Salon de l’Agriculture de 2012 où les « professionnels », tétanisés par la polémique, avaient promis de clarifier la situation… Il est vrai que le cheval roumain est passé par là et, avant lui, quelques millions d’électeurs-moutons, les beaux fromages de Hollande et ses dindons de la farce. La basse-cour médiatique en oubliera ses convictions laïques, la cruauté du rituel, la taxe religieuse qui est imposée à tous. Il nous faut donc réveiller les « camarades » et leur rappeler les mots de Paracelse : « Ce qui est une nourriture pour l’un est un poison pour l’autre »… tout particulièrement lorsqu’une pratique s’attaque aux fondements mêmes de notre civilisation.
    J.H. d’Avirac http://www.polemia.com

    14/05/2013

     (Sources : Etudes Eurostaf 2011, Ubifrance, Credoc 2011, Halal Expo, IFOP 2010, Le Figaro, Xerfi 2009, Solis 2009).

    Inscription aux Etats généraux : « voir 25 mai Réunion de vigilance halal à Paris »

    Il faut s’inscrire obligatoirement :

  • Le tabou de la souffrance morale suite à avortement

    Près de neuf femmes sur dix ayant subi un avortement révèlent subir une souffrance morale d'une intensité supérieure à 6/10 dans l'échelle d'évaluation de la douleur. Elle était même très intense (au moins 8/10) pour 62 % des femmes.

     

    Une femme sur trois a recours à l'avortement en France. Avec environ 210 000 avortements par an en métropole.

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com

  • La nourriture industrielle nous empoisonne

    En France, l’industriel Euralis est accusé de se servir de foies malades pour fabriquer son foie gras :

    Philippe Lapaque, dit avoir vu passer sous ses mains de gaveur des volatiles malades.  »De toutes sortes de pathologies : une sorte de grippe, les yeux qui coulent, les diarrhées ou la maladie qui entre autres atrophie la croissance et rend les canards nains, rachitiques, avec des os aussi fragiles que du verre« . Très choqué par ce qu’il a vu, Philippe Lapaque dit avoir rapidement arrêté son activité, notamment après avoir vu les formateurs d’Euralis conseiller l’utilisation de médicaments sur les canards, une pratique proscrite. « Nous avons des notes de techniciens d’Euralis préconisant à ces gaveurs d’augmenter les doses de sulfate de cuivre pour lutter contre les maladies, c’est ce qu’on met dans les piscines pour lutter contre les mousses« , explique l’avocat des gaveurs.

    Lire la suite sur le site de France Info…

    En Chine, ce sont de bons petits plats préparés à base de rats que l’industrie propose :

    Ainsi, des détaillants de la province du Jiangsu (au nord de Shanghai) ont vendu de la viande de rat ou de renard qu’ils ont mélangé à une solution de produits chimiques. Dans la province de Guizhou, le ministère a retrouvé des plats à base de pattes de poulets assaisonnées à… l’eau oxygénée. D’après le ministère, cette enquête a démarré en mars dernier après la découverte de milliers de cochons morts déversés dans des rivières dans la région de Shanghai

    Lire la suite sur le site de la Tribune…

    Bon appétit !

    http://www.contre-info.com/

  • La gestation pour autrui – Fictions et réalité, de Muriel Fabre-Magnan

    Outre la démonstration, pour ceux qui en doutaient (?), que la GPA ouvre une marchandisation généralisée et une mise à disposition des plus faibles, cet entretien montre également la caducité du clivage droite/gauche ...

    Notre résistance ne saurait être récupérée par les tenants des partis quels qu'ils soient.

    Professeur de droit à l'université Paris-I, Muriel Fabre-Magnan publie un ouvrage consacré à la gestation pour autrui (GPA), où elle expose les contradictions juridiques d'une éventuelle légalisation de cette pratique en France. Rencontre avec l'auteur pour un entretien très stimulant.

    LE FIGARO MAGAZINE. -Que faut-il penser de la relance du débat sur la gestation pour autrui à l'occasion du projet de loi sur le mariage homosexuel ?

    - Ce débat devrait être séparé de la question du mariage homosexuel et de l'adoption homoparentale, mais il s'est retrouvé amalgamé à une discussion générale. On peut cependant essayer de comprendre les raisons de ces enchaînements. L'analyse juridique de la gestation pour autrui est la même qu'il s'agisse d'un couple commanditaire hétérosexuel ou homosexuel. Il est clair cependant que si l'insémination artificielle est accordée aux couples de femmes, il sera à moyen terme très difficile de refuser aux couples d'hommes d'avoir eux aussi recours à l'assistance médicale à la procréation et donc, dans leur cas, à la gestation pour autrui.
    Un autre glissement est possible du fait de l'internationalisation de ces pratiques. Aucun projet de loi sur la GPA n'est encore prévu, mais la simple circulaire de Mme Taubira recommandant aux tribunaux de faciliter la délivrance de certificats de nationalité française aux enfants nés à l'étranger de mères porteuses laisse entrevoir la pente glissante. Car si on reconnaît, même encore très indirectement par le seul biais des certificats de nationalité, des GPA pratiquées à l'étranger et dont on ne sait rien ou pas grand-chose, au nom de quoi va-t-on pouvoir interdire les GPA pratiquées sur le territoire national dans des conditions contrôlées? Et en retour, si on admet la GPA en France, même en la réglementant strictement, il sera très difficile de refuser de valider la plupart des GPA pratiquées à l'étranger.
    En effet, si la Cour de cassation refuse pour l'instant que soient transcrits à l'état civil français des actes de naissance établis à l'étranger lorsque l'enfant est né d'une mère porteuse, c'est au motif que cette pratique est contraire à l'ordre public international français, autrement dit à nos valeurs fondamentales. L'engrenage apparaît alors clairement: si on admet la GPA en France, même de façon strictement encadrée (ce que certains appellent une GPA «éthique»), on ne pourra plus dire que celle-ci est contraire à nos valeurs fondamentales. On n'aura dès lors plus aucun outil pour empêcher la validation des GPA pratiquées dans n'importe quelles conditions à l'étranger. Car il ne faut pas se leurrer: il est très souvent impossible de vérifier les conditions dans lesquelles se sont déroulées les GPA à l'étranger. Comment savoir si la mère porteuse ne s'est pas fait payer? Comment être sûr qu'elle n'a pas été exploitée? La proposition qui se veut mesurée d'une GPA «éthique», que prône par exemple Elisabeth Badinter, est en réalité juridiquement impossible.

    Comment cela ?

    -Une GPA «éthique» n'est pas possible, car elle conduit à des contradictions insurmontables. Je vous en donne un autre exemple. Dans une interview parue dans le magazine Elle, intitulée «Je suis pour une GPA éthique», on demande à Élisabeth Badinter qui sera désormais la mère légale de l'enfant. Interrogation à laquelle elle répond qu'étant «culturaliste», c'est sans hésiter qu'elle considère que la mère légale est la mère «éleveuse», c'est-à-dire la mère d'intention. Or, en réponse à une autre question, Mme Badinter ajoute qu'il est essentiel que la mère porteuse dispose d'un délai de six semaines après la naissance pour se rétracter et décider de garder l'enfant. Les parents d'intention n'auraient alors, dit-elle, aucun recours. Mais si la mère est celle qui a commandé l'enfant, au nom de quoi la femme qui a porté l'enfant aurait-elle la préséance? Comment définir et qualifier ce droit qui permettrait à la gestatrice de passer avant la mère? Et comment le justifier? Est-ce parce que la mère porteuse a accouché? Mais alors, c'est donc bien que la mère est prioritairement la femme qui accouche.

    N'y a-t-il pas une part d'arbitraire dans tout processus juridique ?

    -Il y a, certes, toujours une marge d'appréciation pour déterminer où est la règle juste, mais cela ne signifie pas pour autant que n'importe quelle règle soit admissible. De la même façon que, s'il y a des fictions en droit, c'est-à-dire des hypothèses où le droit s'écarte du réel, cela ne signifie pas pour autant que le droit puisse se désancrer toujours et totalement de la réalité. On le voit très bien avec l'exemple de l'embryon: deux positions extrêmes consistent à dire, soit que deux ou trois cellules équivalent à une personne humaine (conviction que l'on peut trouver dans certaines croyances religieuses), soit au contraire que, jusqu'à l'accouchement, le foetus n'est qu'une chose comme une autre. La règle juste est entre les deux. Il y a une zone grise et si, par exemple, une loi sur l'interruption volontaire de grossesse a une certaine marge pour fixer la date limite de l'avortement à 10, 11 ou encore 12 semaines de grossesse, elle doit respecter une certaine réalité du développement de l'embryon. Il en va de même pour l'âge légal de la majorité: la loi a une certaine marge d'appréciation pour la fixer un peu avant ou un peu après 18 ans, mais cela ne signifie pas que n'importe quel âge pourrait être choisi.
    Le juriste voit alors plutôt de l'arbitraire dans le fait que chacun semble vouloir faire sa propre loi et forger ses propres critères selon son éthique personnelle, et ce sans aucun souci de cohérence globale. Les mêmes soutiennent ainsi que la parenté serait aujourd'hui pure intention, tout en revendiquant le droit d'avoir un enfant biologique issu de ses propres gamètes. Il y aurait aussi de l'arbitraire si la loi était fondée sur les seuls sentiments et les seules intentions, qui sont de surcroît impossibles à prouver et à contrôler. Si un lien est, juridiquement, défini par une pure intention et une pure affection, il est logique qu'il cesse en cas de disparition de celles-ci. Mais ce qui est admissible en matière de couple est grave de conséquences en matière de filiation. C'est la crainte qu'on ne peut manquer d'avoir lorsque l'on entend vanter la procréation médicalement assistée, et notamment la gestation pour autrui, au motif que, lorsqu'un enfant est ainsi fabriqué, il serait tout particulièrement désiré et attendu: la carte ne pourra que se retourner si ce désir et cet amour disparaissent, et le prix en sera payé par l'enfant. On nous berce avec des histoires d'amour et de générosité, alors que la réalité est et sera autrement plus dure.

    Pour autant, la gestation pour autrui existe dans de nombreux autres pays sans générer systématiquement de catastrophes ?

    -C'est un argument que l'on entend effectivement souvent. Mais tout dépend de ce que l'on appelle une catastrophe. Les conséquences sur les êtres humains et les relations humaines et sociales se font pas à pas, et de façon beaucoup plus insidieuse. Les médias et même le cinéma nous racontent aujourd'hui de belles histoires de mères porteuses généreuses et altruistes, ravies d'apporter du bonheur à des couples sans enfants. Mais l'admission de la GPA donnera à voir de tout autres histoires: des cas où les différents protagonistes se disputent l'enfant, des cas où au contraire personne n'en veut plus car il est handicapé, des cas où les parents d'intention exigent que la mère porteuse avorte et où celle-ci refuse (ou l'inverse), des cas où la mère porteuse est victime d'un préjudice au cours de la grossesse ou de l'accouchement, des cas où elle fait une dépression, voire se suicide après avoir remis son enfant, des litiges à propos de la rémunération prévue, des cas de faux intermédiaires, etc. La judiciarisation est particulièrement flagrante aux États-Unis et elle est inévitable.

    Votre question est également intéressante en ce qu'elle met en lumière la difficulté d'argumenter dans tous ces débats dits éthiques. L'évolution de la société vers une marchandisation généralisée se fait en effet par petits pas et les arguments mobilisés apparaissent alors parfois démesurés par rapport à chaque cas et à chaque pas pris isolément. Mais dans une perspective plus globale et plus dynamique, l'évolution apparaît clairement vers un monde où tout se vend et tout s'achète. La GPA constitue à cet égard un pas de géant, puisqu'elle requiert d'admettre que l'on peut commander un enfant comme on commande un produit et que l'on peut louer son ventre comme on loue une machine. Plusieurs décisions de la Cour européenne des droits de l'homme (émanation du Conseil de l'Europe qui comprend aujourd'hui 47 membres, dont par exemple la Russie ou la Turquie) sont révélatrices de cette idéologie marchande dans laquelle le consentement est le principal critère de légitimité des actions, et le contrat la norme de prédilection. Cette juridiction promeut ainsi un «droit à l'autonomie personnelle» qu'elle déduit du droit au respect de sa vie privée, interprété non pas dans le sens français du terme (protection de l'intimité de la personne), mais dans le sens du right of privacy américain (droit de la personne de faire des choix individuels). Cette liberté de choisir a alors en réalité souvent pour conséquence de pouvoir mettre autrui à sa disposition. Car sous l'influence du besoin - notamment en période de fort chômage - on trouvera toujours des gens qui consentent à tout. Là encore, on le voit de façon éclatante avec la GPA: la liberté qu'on revendique pour les mères porteuses consiste à ce que ces dernières puissent légalement accepter de se mettre volontairement au service d'autrui et consentir à renoncer à leurs droits et libertés fondamentales, et même à leur enfant.

    Une question qui dépasse étrangement le clivage entre la droite et la gauche...

    -C'est très juste. La droite apparaît comme libérale dans le domaine économique et interventionniste dans le domaine sociétal, tandis que la gauche plaide pour un interventionnisme dans le domaine économique tout en revendiquant un libéralisme sur le plan sociétal. Le paradigme et le credo du libéralisme sont pourtant les mêmes dans les deux domaines: que l'Etat et le droit doivent s'abstenir d'interférer dans le libre jeu du marché et dans les choix individuels, car chacun est le mieux placé pour définir ses propres préférences. Les effets du libéralisme sont également les mêmes dans les deux domaines: une marchandisation généralisée et une mise à disposition des plus faibles.
    Le débat devrait ainsi effectivement en toute logique brouiller le traditionnel clivage entre la droite et la gauche. Mais seuls quelques politiques osent l'assumer. C'est ainsi que, s'agissant du récent projet sur le mariage, 
    Chantal Jouanno a déclaré: «Je voterai favorablement ce texte, pour respecter mes valeurs de droite où le libéralisme ne s'arrête pas aux portes des questions sociétales», tandis que Jean-Pierre Chevènement a expliqué son opposition au même texte par le fait qu'«il faut maintenir des repères fondamentaux face à la déferlante de l'hyper-individualisme libéral». Les choix de société qui s'offrent à nous sont ainsi affinés.

    La gestation pour autrui - Fictions et réalité, de Muriel Fabre-Magnan, paru chez Fayard. 124 p., 8 €

    Source : Le Figaro

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