L’actuel scandale du « MEDIATOR » met en évidence un très grave disfonctionnement de nos services de santé et de l’administration qui contrôle et autorise la commercialisation de nos médicaments mais également celui de nos médecins à qui nous confions le soin de nous conserver, si possible, en bonne santé.
santé et médecine - Page 388
-
Morts sur ordonnances, par Manuel Gomez
Et tout cela au seul bénéfice des laboratoires qui fabriquent et distribuent des produits pharmaceutiques dont bon nombre sont inefficaces, certains seulement nuisibles et quelques-uns mortels.Notre sécurité sociale est en constant déficit pour de nombreuses raisons mais également parce qu’elle rembourse des centaines de médicaments qui non seulement n’ont aucune utilité thérapeutique mais peuvent nuire gravement à notre patrimoine santé.Les gouvernements sont placés face à un chantage, le mot n’est pas trop fort, de certains laboratoires qui opposent la mise au chômage de milliers d’emplois face à la maladie et à la mort de centaines de citoyens.¢Depuis des années, des sommités du monde médical dénoncent ces pratiques, prouvent les dégâts provoqués, des statistiques sont là pour les mettre en évidence, mais rien n’y fait : les laboratoires continuent à fabriquer et à engranger des milliards de bénéfice et, de notre côté, nous continuons à les consommer sur ordonnances et nous engrangeons des milliers de morts.Le système hospitalier est en profond déficit, mais plus de 100.000 malades y sont soignés chaque année à cause des effets secondaires de certains de ces médicaments qu’on leur impose sur ordonnance.D’autres scandales éclateront au cours des prochaines années, d’autres morts seront à déplorer, mais cela ne changera rien. Aucune décision radicale ne sera prise.Depuis peu les citoyens qui ne disposent pas de gros moyens se trouvent devant l’obligation de consommer des médicaments génériques sous peine de devoir « avancer » la différence de prix avec les « vrais ».Le débat sur les « génériques » est ouvert. Les molécules employées doivent être sinon identiques du moins équivalentes, ce qui n’est pas du tout la même chose, mais où sont-elles achetées ?Je veux bien croire la publicité du plus important de nos laboratoires qui affirme que ses « génériques » sont uniquement fabriqués en Union Européenne mais qui peut nous garantir que l’un de ces pays de l’UE n’achète pas à l’extérieur, en Chine ou un autre pays d’Extrême-Orient ? Un récent scandale alimentaire (viande de cheval) vient de réduire à néant la confiance que l’on peut faire à certains pays européens quand il y a des profits importants.Même l’indication « fabriqué en France » n’est pas une garantie fiable.La solution est pourtant simple : il suffirait que les produits pharmaceutiques de marque soient vendus au même prix que les produits génériques. Tout le monde serait gagnant, la sécu, les labos et nous (à l’exception des génériques bien sûr).Moralité : Les gouvernements et les laboratoires pharmaceutiques n’obligeraient pas ainsi les plus fragiles de nos concitoyens à financer leurs graves problèmes de santé et parfois même leur propre mort !! -
Derrière l'alibi du Monsanto 810, l'alimentation "frankenbouffe" (2008)
« Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez le monde. Contrôlez la nourriture et vous contrôlerez les peuples » (Henry Kissinger).
SANS José Bové et les lobbies écologiques dont le tintamarre est inlassablement relayé par une claque médiatique asservie aux Pouvoirs, la fausse science aurait -elle pu envahir comme elle l'a fait l'espace public ? L'affaire du maïs Monsanto 810 en tout cas lui permettra de se faire passer, ainsi que les semenciers transnationaux, pour des victimes. Tôt ou tard l'Europe l'aurait interdit parce que, contrairement à ce que clament ceux qui ont un accès exclusif aux media, la nocivité de l'QOM est largement avérée depuis près de dix ans. Deux chercheurs, le Mexicain Ignatio Chapela et le Britannique Arpad Puzstaï, l'ayant démontré sur le maïs et la pomme de terre, furent anéantis autant par les "experts" que par Monsanto. Et pourtant l'OGM apparaît comme beaucoup plus dangereux que le pesticide. Celui-ci en effet finira par être assimilé par le sol ou par l'eau. L'autre au contraire, ne cessera de se multiplier, contaminant tout ce qui est de son espèce. Le pesticide possède une réalité matérielle et ses résultats sont ostensibles. Nul ne peut déceler à l' œil la présence de l' OGM. II agit sournoisement. Ses effets immédiats et à long terme ne laissent pas de traces visibles. L'expérience et le temps seuls en feront, sans doute trop tard, la démonstration.
La France, en faisant jouer la clause de sauvegarde, ne fait que devancer l'irrémédiable proscription et emboîter le pas aux pays européens qui l'ont déjà interdit. En revanche, voici requinqués les alliés objectifs du gouvernement que sont les ultra-gauchistes du moustachu du Larzac (que la secrétaire d'État à l'Écologie Nathalie Kosciuko-Morizet a tenu à embrasser devant les caméras) et les écolos-mous dont le Grenelle de l'Environnement a largement exposé la connivence avec l'Etat. Ni les uns ni les autres, notons-le, ne s'opposent par principe à la manipulation génétique des plantes dès lors qu'elle est exécutée en milieu confiné.
Sans doute la FNSEA et les producteurs de maïs OGM, trompés, vont-ils pendant un temps s'exciter, à l'image de M. Le Métayer, profondément inféodé au Système. Ceux qui voudront passer outre comprendront qu'à l'inverse des « Faucheurs Volontaires », ils n'ont à espérer aucune clémence de la loi. Les multinationales semencières enfin savent qu'elles récupèreront leur pactole. Les OGM céréalières et les pesticides spécifiques qui vont avec n'ayant d'autre fonction que de maintenir leur domination sur le marché mondial. Interdit par Bruxelles, le Mon 810 serait cultivé ailleurs et importé en Europe où l'activité la plus florissante, semble-t-il, est la création de nouvelles plateformes portuaires ou l'élargissement des anciennes.
ET LE CLONAGE EN PLUS !
On aura peu parlé en revanche des milliers d'aliments comprenant des OGM. Aux Etats-Unis, ils représentent 80 % de l'offre des supermarchés. En France, ils ne sont pas signalés en-dessous de 0,9 %. Et ne le sont pas du tout dans les viandes d'animaux industriels gavés de céréales importées génétiquement modifiées. 60 % du soja et 20 % du maïs mondiaux sont OGM et destinés à l'alimentation animale ou humaine, sous forme, par exemple, de lécithine de soja et d'amidon de maïs. On comprend mieux que USA, Brésil, Argentine fassent le siège de l'Organisation Mondiale du Commerce afin de faire lever les quelques restrictions votées par l'UE. Dans le même temps les laboratoires de Monsanto, Dupont, Bayer, Syngenta s'activent sur un blé transgénique, capable, disent-ils, de sauver l'humanité par sa résistance aux sécheresses qui s'étendent d'Australie à Ia Chine et de l'Argentine à l'Espagne et qui sont essentiellement la conséquence d'une désertification provoquée par la surpopulation, la sururbanisation et la surconsommation d'eau. Ce qui n'a pas empêché le directeur de la FAO, le Sénégalais Diouf, d'alerter contre les prémices de famine dont sont frappés les pays pauvres « à cause du réchauffement climatique, dit-il, qui réduit la production alimentaire et fait bondir les prix » !
Au même moment, la FDA américaine autorisait la commercialisation de viandes et de lait issus d'animaux clonés. Aussitôt un débat de diversion s'instaurait en Europe entre ceux qui sont favorables ou indifférents au clonage et ceux qui s'y opposent. Un Michel Barnier se découvre soudain une fibre terroir - « Je ne suis pas partisan d'importer le modèle alimentaire américain. Nous avons notre propre modèle, qui est fait de produits de qualité, authentiques et diversifiés » - ; d'autres, comme la vétérinaire Jeanne Brugère-Picot, spécialiste en pathologies des animaux de ferme, ne voient aucun danger à consommer de telles viandes. Au motif que, d'une part, n'arriveraient dans les assiettes que les descendants des reproducteurs clonés, le prix de ces derniers étant prohibitif (plus de 10 000 € par vache, par exemple) et, d'autre part, que ce clonage ne serait après tout qu'une supersélection facilitant la constitution de troupeaux aux qualités exceptionnelles, poussant vers le bas le prix du lait et de la viande.
Un discours irresponsable, qui a conduit l'agriculture progressiste dans l'impasse actuelle. Quelques taureaux Prim' Holstein, grâce à l'insémination artificielle et à une sélection contraire à la biodiversité aujourd'hui tant célébrée ont engendré en France l'actuel troupeau de vaches laitières de cette race. Ce que l'on propose donc est d'aller encore plus loin vers une souche unique - oh, certes, la plus productive. Une rationalisation, porteuse de catastrophes prévisibles.
Les millions de volailles sélectionnées, brûlées chaque année parce que, leurs défenses immunitaires étant détruites, elles sont incapables de résister au moindre virus, donnent peu d'espoir aux 8 à 9 milliards d'humains de demain.
On comprend que, laissant la pauvre Nathalie Kosciusko-Morizet se débrouiller avec les cacophonies nées du Grenelle de l'Environnement, Borloo se soit esquivé tandis que Nicolas Sarkozy - pour le plus grand profit d'Areva, de Laffarge, de Bouygues, de Vinci et autres géants de la pollution au béton, gourmands de troupes immigrées - démarchait le nucléaire à travers le monde arabe. Le Monsanto 810 ne servirait-il pas aussi à faire oublier que les ultimes espérances de l'industrie française reposent - avec le ferroviaire, l'aéronautique, l'espace et le tourisme de masse - exclusivement sur des activités polluantes ?
LES NANOPARTICULES : PANACÉE OU DANGER MORTEL ?
Enfin, quelle indifférence entoure en France les recherches poursuivies dans le pôle scientifique de Grenoble sur les nanoparticules dont on commence à craindre qu'elles ne soient les OGM de demain, en pire! Une scientifique de l'université de Griffith en Australie, le Pr Kristin Lyons, a pourtant alerté contre les dangers représentés par leur présence sans réglementation ni contrôle dans les aliments, les cultures et les pesticides. Pour justifier ce nouveau "progrès" vers la « nourriture Frankenstein », on nous assure qu'incorporées aux aliments, les nanoparticules permettraient de lutter contre la dégénérescence et les rides. Pour Unilever, elles réduiraient de 99 % les graisses des crèmes glacées. Pour Mars, un nano-nappage déposé sur ses produits Twix et M&M, éliminerait les bactéries. Kraft travaille sur des « nourritures programmables », comme des boissons sans couleur ni goût. Vers 2010, prévoit-on, le marché mondial des nanoparticules alimentaires pourrait dépasser les 20 milliards de dollars. Alors que, s'inquiète Vicki Stone, professeur de toxicologie à l'université Napier d'Edimbourg, « nous savons si peu de choses sur leur capacité à se déplacer dans le corps et sur leurs effets potentiels toxiques sur les différents organes ».
À ce jour, en effet, aucune législation n'oblige, dans quelque produit, fût-il alimentaire, à mentionner la présence de ces poussières de carbone. Seule, la Soi! Association, premier organisme certificateur bio du Royaume-Uni, a produit un logo attestant l'absence de nanotechnologies. La Consumers Union des EtatsUnis, première centrale de consommateurs du pays, réclame en vain une labellisation obligatoire en la matière, davantage de contrôles et le lancement de programmes d'études sur leurs effets toxiques.
Mais alleluia, le maïs Mon 810 est provisoirement gelé en France et M. Michel Barnier et l'UE font la moue sur la viande et le lait produits par des animaux issus d'un clonage ... Tout va bien.
Petrus AGRICOLA. 25 JANVIER 2008 - RIVAROL -
L’avortement n’améliore pas la santé mentale
Une revue scientifique australe vient de publier une étude tendant à montrer que l’avortement ne réduit pas les risques de maladie mentale pour la femme enceinte mais pourrait au contraire constituer un risque pour son équilibre psychique. Derrière les mots, une réalité d’importance : dans de nombreux pays tels l’Australie et la Nouvelle-Zélande, mais aussi la Grande-Bretagne ou l’Espagne d’avant Zapatero, en attendant l’Irlande qu’on est en train de pousser dans cette voie, le risque pour la santé mentale de la mère est précisément l’une des « exceptions » permettant l’avortement légal. En Angleterre, qui a enregistré plus de 181.000 avortements en 2011, il s’agit ainsi du motif principal invoqué pour justifier le massacre. En Australie et Nouvelle-Zélande, la proportion atteint plus de 90 %.
L’Australian and New Zealand Journal of Psychiatry donne la parole à David M. Fergusson, L. John Horwood et Joseph M. Boden, trois chercheurs en psychiatrie qui se sont penchés sur huit études récentes relatives à des états mentaux constatés sur des femmes à l’occasion d’une grossesse non désirée ou non planifiée : anxiété, dépression, abus d’alcool, usage de stupéfiants, comportement suicidaire.
Les auteurs affirment avoir trouvé des preuves convaincantes de l’absence de lien entre avortement et réduction de taux de problèmes de santé mentale. En revanche ils ont constaté une augmentation « légère à modérée » de l’anxiété, de l’abus d’alcool et de l’usage de stupéfiants et du comportement suicidaire.
Autrement dit : loin d’apporter une solution aux problèmes existants, l’avortement est associé à leur aggravation.
Conclusion de ces scientifiques : « Les données de plus en plus nombreuses suggérant que l’avortement n’apporte pas de bénéfice thérapeutique ne peuvent être ignorées indéfiniment, et il est inacceptable qu’un grand nombre de praticiens autorisent un grand nombre d’avortements sur des bases qui à l’heure actuelle ne sont pas justifiés sur le plan scientifique. »
• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d’informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S’abonnerLien permanent Catégories : actualité, avortement et euthanasie, lobby, santé et médecine 0 commentaire -
Les progrès effrayants de l’euthanasie
Une nouvelle qui nous avait échappé :
« Des frères jumeaux belges, nés sourds et en passe de devenir aveugles, avaient obtenu le mois dernier le droit de mourir. Les deux hommes, âgés de 45 ans, sont morts le 14 décembre d’une injection létale administrée par les médecins, a annoncé lundi un porte-parole de l’hôpital UZ Brussel. Ils avaient pris ensemble une dernière tasse de café avant de se dire au revoir. Leur famille avait soutenu leur choix. »Après avoir attendri l’opinion en évoquant des cas bien choisis de gens subissant une terrible agonie, voilà qu’on tue maintenant des gens qui ne sont même pas mourants.
Et demain ?Le nombre de victimes de l’euthanasie en Belgique, où elle est légale depuis 2002, est en constante augmentation.
Aujourd’hui sort justement un livre de Jean-Claude Martinez* : L’euthanasie, stade suprême du capitalisme.
Nous en reparlerons prochainement.
Livre disponible ici.
Ed. Via Romana, 198 pages, 19 euros.4e de couverture :
« Ses tenants ont beau la magnifier comme le bouquet final d’un feu d’artifice des mille libertés, l’euthanasie n’est que le produit d’une économie et d’une politique. C’est parce que l’Europe de la récession, aux 20 millions de pauvres, est devenue un océan de chômage du fond duquel ne monte plus aucune étoile nouvelle, que le gouvernement de la France, financièrement acculée, choisit en effet «la piqûre pour tous». Comme une seringue d’or facilitant les équilibres budgétaires, dans un bouillon de culture qui sent le ranci des vieilles idéologies, du malthusianisme, de l’obscurantisme et du nihilisme.
Mais les idiots utiles de droite se préparent à vendre la seringue pour se faire piquer, pendant que ceux de gauche travaillent déjà à se la faire rembourser, sans jamais comprendre que le mal de celui qui veut mourir vient de plus loin que la maladie qu’il affronte. Car s’il a pris la vie en haine, c’est qu’il n’a plus la flamme d’un bonheur et s’il veut mourir, c’est pour cesser de ne plus pouvoir croire.
La loi sur l’euthanasie, loin d’être l’extase de la République, dans la fraternité compassionnelle des injections, n’est donc que la fuite en avant d’une société qui ne voulant pas voir les détresses qu’elle crée, préfère éliminer tous ceux qui viennent les lui rappeler. En leur faisant croire au passage qu’ils le lui ont demandé.
C’est cette hypocrisie que ce livre débride, en disant les raisons de la colère à voir une loi pour faire mourir avec une longueur d’avance, juste au moment où le génie des hommes va faire gagner définitivement la vie.* Jean-Claude Martinez, professeur agrégé de droit et de sciences politiques à l’université de Paris 2, ancien député européen et national, est le fondateur du REV, le Rassemblement Européen pour la Vie. »
-
Mort à crédit ; Vieillir, mais à quel prix ? (archive 1997)
On ne cesse de se réjouir de l'allongement de la durée de la vie, mais se soucie-t-on de la qualité de cette vie ? Cet allongement, qui dans beaucoup de cas, n'est qu'un prolongement de la vieillesse, pose de nombreux problèmes dans la société actuelle, notamment de sécurité. Mais les personnes âgées sont-elles encore en sécurité quelque part ?
On savait déjà qu'elles étaient en danger dans la rue, dans les transports en commun, dans les hôpitaux, et même chez elles ; qu'on se le dise, elles ne sont pas non plus en sécurité dans les maisons de retraite.
Aux abords de cette maison, sur les bancs de l'abri bus, des clochards s'interpellent et boivent au goulot du gros rouge en bouteilles plastique. Cette maison, c'est un hôpital et un foyer de réinsertion pour jeunes et moins jeunes en extrême précarité. C'est aussi un hospice, appelé pudiquement maison de retraite. Franchir le seuil, c'est pénétrer dans un monde à part. Le corridor qui mène à la section gériatrie est équipé de caméras de vidéo-surveillance, afin de pouvoir intervenir en cas de problème dit-on, mais les visiteurs ne sont pas contrôlés. Plusieurs portes du long corridor donnent directement accès aux dortoirs. Les pensionnaires cohabitent à quatre par chambre, hommes et femmes séparés, à part les couples. Toutes les chambres ferment à clef, chaque pensionnaire possède son propre jeu.
Mourir d'ennui
Ces retraités risquent-ils une agression, ou un vol ? Non. A part un maniaque, personne ne peut s'intéresser à eux. Ils n'ont pas d'argent, sinon, comme ils disent d'un ton amer, « ils ne seraient pas là ». Qui, d'ailleurs, pourrait bien leur vouloir du mal ? ils sont seuls au monde. L'insécurité, pour eux, c'est la solitude. Mourir d'ennui, c'est cela. N'avoir personne à qui parler est pire encore lorsqu'on est au milieu du monde. Et quel monde ! Ceux qui sont conscients ne parlent pas à des compagnons d'infortune qui ne sont que des miroirs de leur propre déchéance. Ce qui frappe dans ces maisons de retraite, c'est le silence, même au moment des repas. C'est particulièrement choquant ici, parce que le réfectoire est comble. Mais personne ne parle, les gens attendent que le repas soit servi, les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. Rares sont les tables mixtes. La seule animation des repas ? Les pigeons qui picorent les aliments tombés au sol. Dans un établissement comme celui-ci, la notion d'hygiène est accessoire. Les pensionnaires ne sont pas très propres : ils n'ont droit qu'à une douche par semaine (obligatoire, même pour les récalcitrants), et le linge n'est changé qu'à la même fréquence. Avant les repas, les «malade» font sagement la queue pour recevoir leurs médicaments : il n'y a pas suffisamment de personnel pour les distribuer dans les chambres. Assis sur une vieille chaise : un monsieur qui a perdu ses dents et une partie de la raison parle tout seul de la guerre et de la grippe ; dans un éclair de lucidité, il dit : « il n'y a pas de médicament contre la misère ».
Ces gens sont en danger, ils n'attendent personne et n'espèrent plus rien de la vie. Susanne n'attend que la mort. Son angoisse : ne pas pouvoir payer le marbrier afin de reposer dans le caveau familial que sa mère avait pris. Mais ce caveau existe-t-il toujours ? Personne n'a le temps de s'occuper des préoccupations des pensionnaires. Ces gens sont en danger, par faute de moyens suffisants ; les chambres ne sont pas équipées de sonnettes d'alarme, le personnel n'a pas le temps de tout surveiller. La pension « minimum vieillesse » du retraité, qui est versée directement à l'hospice ne suffit pas à couvrir tous les frais de santé qui augmentent avec l'âge. Ces gens sont aussi en danger pour cela, mais personne ne s'en soucie, et surtout pas eux.
Luxe, calme et volupté
Changement de décor : après avoir traversé le parc qui mène à la résidence de retraite, le visiteur pénètre dans le hall d'entrée ; la décoration est la même dans tout l'établissement : marbre au sol, tableaux et plantes tropicales. La réception est accueillante, digne d'un hôtel quatre étoiles... à la différence qu'il n'y a personne. L'accès à la bibliothèque est libre, les livres sont disponibles pour tous. Le visiteur peut s'installer dans les confortables fauteuils, lire, et selon l'heure, discuter avec les pensionnaires présents. Le visiteur peut ensuite suivre le couloir qui donne sur les chambres moquettées : 600 francs la journée, 950 francs pour un studio, et 1200 francs pour les doubles. Tout est calme et feutré. On peut rendre visite à un pensionnaire invalide ou pénétrer dans une chambre vide, personne ne dit rien. S'il était mal intentionné, ce visiteur aurait tout le loisir de commettre un forfait. A certaines heures, lorsqu'on effectue les soins, le chariot des médicaments, dans lequel chaque pensionnaire possède un casier à son nom, reste sans surveillance dans le si tranquille couloir... Le visiteur n'a bien sûr aucune mauvaise intention, il a salué la gentille aide-soignante qui n'oserait jamais lui demander ce qu'il fait là, s'il rend visite à un proche. Dans les résidences de retraite, le personnel n'ose pas demander la justification de la présence d'une personne inconnue, pourvu que celle-ci soit bien habillée et fasse illusion. Dans toutes les maisons de retraite haut de gamme, c'est le même scénario : portes ouvertes, personne à l'accueil, ou bien aucune demande de justification de la présence sur les lieux. Le personnel ne manque pas, mais il ne se sent pas chargé de surveiller les entrées. Quant aux sorties, il arrive parfois que certaines personnes âgées se sauvent, et qu'elles soient «ramassées» par la police. Dans cette résidence très sélect de l'ouest parisien, le visiteur a même eu accès au cahier de liaison des soignantes : il a ainsi pu apprendre que « madame A se sentait "bizarre", avait des, pertes d'équilibre et des vertiges », tandis que « madame B avait la diarrhée et a reçu une dose de Smecta ». Il a eu le loisir de consulter la liste des pensionnaires, de connaître leurs divers problèmes de santé, et les médicaments administrés ; Il a eu accès à la salle de garde du personnel, aux vestiaires, il a lu les revendications des employés CGT sur le tableau interne. Mais lorsque l'on demande par téléphone des renseignements sur l'hébergement, il est invariablement répondu que la maison est surveillée, et que bien sûr le personnel est très compétent. CQFD.
Françoise VILAR National Hebdo du 13 au 19 novembre 1997
Quelques chiffres
• En 1996, la population des plus de 50 ans était de 29,7 %. En 2020, ce pourcentage est estimé à 39,7 %, et devrait atteindre 45,4 % en 2050.
Les personnes âgées tardent de plus en plus à rentrer dans des institutions spécialisées ; l'âge moyen d'entrée est de 82 ans.
Près de 45 % du revenu des ménages français avant impôt, soit 1 600 milliards de francs, sont versés,aux plus de 50 ans.
12 % des plus de 50 ans sont dépressifs. Les deux tiers des femmes sont concernées ; elles vivent seules, dans des conditions modestes, et se sentent inutiles.
Les « personnes âgées » représentent le groupe social le plus exposé au suicide. Les veufs de plus de 85 ans sont les plus touchés. -
Surconsommation médicale et chirurgicale : la loi de l’argent
Surconsommation médicale : des responsabilités partagées.
Tel est le titre d’une communication du Docteur Nicole Delepine, responsable de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital universitaire Raymond Poincaré à Garches.
Pour les doctrinaires libéraux la maîtrise des dépenses de santé passe par la privatisation puisque le même acte coûterait moins cher dans le secteur public que dans le secteur privé. Pour les gestionnaires publics des Agences régionales de santé (ARS), le salut financier suppose la rationalisation et la performance des structures. Au final on trouve la loi de l’argent qui débouche sur la surconsommation médicale dénoncée par les professeurs Debré et Even dans le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux ; ou par la pédiatre et oncologue Nicole Delepine dans Le Cancer, un fléau qui rapporte.
La chirurgie a bonne réputation : à juste titre, en raison de ses succès, dans le domaine cardiaque notamment ; mais aussi à tort, car le souci de rentabiliser les équipements, l’appât du gain, la crainte des procédures pénales, l’excès du principe de précaution et la soumission naïve à la publicité et à la propagande expliquent la multiplication des interventions inutiles : césariennes (dans 20% des naissances), ablation trop systématique de thyroïdes ou de prostates, prothèses du genou superfétatoires.
De telles interventions sont économiquement rentables pour le secteur hospitalier (public ou privé) mais coûteuses pour la Sécurité sociale et nuisibles à des patients dont ils aggravent le taux de morbidité sans améliorer l’espérance de vie.
Polémia donne ici en lecture un article du docteur Delepine paru dans economiematin.fr sur « La surconsommation médicale : des responsabilités partagées ». L’auteur y pointe la responsabilité partagée des chirurgiens, des gestionnaires, des normes et des quotas, du ministère et des médias mais aussi des patients.
Polémia.La surconsommation médicale n’est pas que médicamenteuse. Les responsabilités sont partagées entre gestionnaires, agences sanitaires, médecins, patients et médias.
La santé n’est pas un bien de consommation comme les autres. La soumettre aux lois du marché induit des comportements nuisibles.
La multiplication des indications de césariennes passées de 10% à 20 % des accouchements en France entre 1980 et 2010 est officielle. Les appendicectomies sans appendicite, les coloscopies rapprochées et gastroscopies , les arthroscopies, sont d’autres exemples connus de tous.
Les chirurgiens sont payés à l’acte. Plus ils opèrent, plus ils reçoivent d’honoraires. Le chirurgien ne peut refuser d’opérer un malade adressé avec une lettre du médecin traitant affirmant l’opération nécessaire ; le médecin n’apprécierait pas de perdre la face et parfois le pourcentage des suppléments d’honoraires (dichotomie formellement interdite par le code de déontologie mais tenace). On affirme aux malades consultant pour des douleurs du genou dans de célèbres cliniques qu’une prothèse est nécessaire alors que leur articulation ne le justifie pas et que des infiltrations les auraient soulagés.
Les gestionnaires
Un chirurgien ne peut opérer sans plateau technique lourd et l’autorisation des gestionnaires, formalisée par son contrat d’activité. Certains groupes insèrent une clause d’activité exigeant un chiffre d’affaire minimum. Clause parfaitement illégale, refusée par le conseil de l’ordre lorsqu’il en a connaissance. Clause révélatrice de la pression qu’exercent les directions qui peuvent rompre un contrat de leur chirurgien pas assez « rentable », considéré uniquement en fonction de ce qu’il rapporte.
Ainsi voit-on s’afficher chaque mois dans certains blocs un tableau d’honneur des praticiens classés en fonction de leur chiffre d’affaires! (comme chez Mac Do ou en ex URSS …)
Responsabilité des normes
Responsabilité des normes et des QUOTA imposées par les agences régionales de santé (ARS) et l’institut national du cancer (INCa). Il a été fixé des seuils minimums d’activité annuelle par établissement. L’une des plus « pousse au crime » concerne les cancers de la prostate: un établissement doit réaliser par an au moins 20 prostatectomies. Lorsqu’en novembre, on a opéré que 12 prostates, le directeur organise une « réunion de crise » et rappelle aux chirurgiens qu’ils doivent opérer encore 8 prostates avant la fin de l’année pour garder l’accréditation. Moralité: ne consultez pas en fin d’année.
Le ministère de la santé et les médias complices
Le « palmarès des meilleurs établissements » est basé essentiellement sur le nombre d’interventions réalisées. Pour figurer en première place (dans les hebdomadaires), l’établissement doit faire opérer ses chirurgiens plus que ses concurrents. Le palmarès ne tient pas compte de l’utilité des opérations ni de leurs résultats. Peut-on rêver d’un mécanisme plus inflationniste ?
Les patients
Le mythe de la chirurgie plus efficace que la médecine est ancré et trop de patients jugent la qualité en fonction du niveau des suppléments. Une simple tendinite du genou peut conduire le médecin traitant après un premier avis chirurgical négatif à adresser son « malade » chez son correspondant, « meilleur chirurgien du secteur », qui décide le patient à se faire opérer en urgence, en payant pour une intervention banale un supplément de 700% du tarif de la sécurité sociale (annoncé à la sortie). Rappelons qu’un devis préalable est légal et qu’en son absence le malade peut refuser de payer le supplément.
Un haut niveau de ressources financières ne met pas à l’abri des actes inutiles. Mettez vous à la place de ce chirurgien américain du milieu sportif. Le pilier de l’équipe professionnelle (plusieurs millions de dollars de revenus annuels) vient consulter pour un gros genou douloureux après choc sur le terrain. Le chirurgien diagnostique une entorse bénigne. L’alternative est simple: simple infiltration ou « par prudence » arthroscopie avec traitement chirurgical « réparateur ».
Dans le première option, (médicalement la meilleure), il recevra 1000 dollars et paraîtra peu actif. Dans la seconde, il pourra demander 20.000 dollars, il s’attirera la considération de son directeur, obtiendra une publicité gratuite qui augmentera sa notoriété (et donc le niveau de ses honoraires ultérieurs) et la gratitude du malade qu’il aura « sauvé ». Quelle proposition l’emportera ?
Conclusion
Le surtraitement chirurgical touche de nombreux patients, parfois source de complications graves. Pour prévenir ces interventions inutiles, il faudrait supprimer la folie des normes, les palmarès trompeurs, chasser la dichotomie (suspicion légitime) et cesser de croire que le prix est critère de qualité.
Nicole Delepine Economie matin .fr 2/04/2013 http://www.polemia.com
-
Les lobbies et la santé : le profit, toujours le profit…
-
L’éternel problème du lien de cause à effet
[L'Etat a voulu rembourser à 100% avortement et « pilule ». On parle de plus en plus des effets néfastes de cette dernière sur la santé des femmes. L'occasion pour CI de passer cette tribune libre de Christine Dol, à propos de l'irresponsabilité. ]
La jeune fille vient voir son « petit-ami » pour lui annoncer qu’ils ont un problème. « Bim », elle est enceinte. « Comment est-ce arrivé ? » rétorque spontanément le jeune homme.
Une question se pose alors : est-il bête ou le fait-il exprès ? Ni l’un ni l’autre : son esprit n’est tout simplement pas au courant des réalités de la vie, il n’est pas élevé, pas éduqué. Dans le domaine de l’enfantement, il est souvent admis que les femmes ont davantage de logique ; cela peut s’expliquer biologiquement, et non intellectuellement. En effet, lorsqu’une fille « s’accouple naturellement » avec un homme, elle a conscience d’une possible procréation. Mais cette idée disparaît de son esprit quand elle a recours aux contraceptifs. C’est alors qu’on peut l’entendre, elle aussi, s’écrier : « comment est-ce arrivé ? » De même, nous nous demandons si elle est bête ou si elle le fait exprès, car la réponse reste tout aussi évidente. Au final, nous avons affaire à des cerveaux déconnectés du réel.Ce genre d’historiette quotidienne révèle un problème bien plus grave qu’un enfant surprise.
Les êtres humains d’aujourd’hui ne semblent plus voir le lien entre la cause et l’effet, entre l’acte et la conséquence ; ils ne voient plus le monde avec son ordre et sa logique.
Cette absurdité peut pousser un individu à se jeter d’un immeuble parce qu’il veut arriver plus vite en bas, et à être révolté de constater que son corps est amoché… Ainsi, la bêtise n’est pas dans son action mais dans sa tête.La journaliste Natacha Polony aborde ce sujet à travers son expérience dans l’éducation nationale en tant que professeur de français. Elle raconte que sur un groupe de 60 élèves de seconde, il y en avait 50 incapables de distinguer la cause de la conséquence dans une phrase (in Nos enfants gâchés). Cela ne concerne pas le domaine de la connaissance grammaticale mais bien du bon-sens, de la simple logique universelle.
On se plaint souvent de l’inutilité pratique des matières littéraires. C’est oublier que celles-ci forment les esprits à connaître les réalités concrètes de la vie. Dans leur vie quotidienne, si ces « jeunes » – et moins jeunes – ne savent pas faire la différence cause/conséquence (ne serait-ce que répondre à la question : « qu’est-ce qui arrive en premier : la cause ou la conséquence ??? » tic tac, tic, tac..), ils ne pourront pas être responsables. Ils ne pourront pas agir selon un but, car ne verront pas les moyens logiques pour y parvenir. Ils n’arriveront pas à assumer les conséquences de leurs actes, car ne les comprendront pas… Un adage nous dit « dans le doute, s’abstenir »…
Il est tout de même bien malheureux de faire de nos enfants des barbares…
De même, les jeunes filles qui se plaignent, se scandalisent ou portent plainte parce que leur pilule leur cause des soucis de santé ou de fertilité ont agi avec une ignorance coupable. Elle sont en grande partie responsables des conséquences de la prise de ces « médicaments ».
Notre État, qui n’en est plus un, souhaite donc encourager l’irresponsabilité en débranchant les cerveaux des citoyens, que ce soit par le biais de l’Éducation nationale ou par celui des lois. Qui pensait que la démocratie moderne avait ouvert la voie à la liberté ? Liberté des mœurs, sans doute ; mais pas celle de la réflexion : c’est dommage, c’est pourtant elle qui nous différencie des animaux.
Oui, l’individualisme et le culte de l’envie sont coupables de la bêtise sociétale actuelle, mais le manque d’esprit logique est un mal supérieur. Il faut donc sauver la véritable intelligence, la faire fonctionner activement, très activement, sans chercher orgueilleusement à inventer des nouveaux concepts philosophiques.. De là découle la liberté.
Christine Dol http://www.contre-info.com
-
Trafic d'organes : Israël au centre de la toile
On apprend par une dépêche de l'AFP du 2 décembre que trois médecins ont été arrêtés en Ukraine pour trafic d'organes. L'information n'a été reprise par aucun journal français, et c'est sur le site internet suisse < romandie.com > qu'il a fallu aller la chercher. Dans un entretien au quotidien Gazeta po-Kievski, le ministre-adjoint ukrainien de l'Intérieur a déclaré que trois autres personnes ont été incarcérées. Il s'agit des gens qui « recrutaient les donneurs et les transportaient » vers Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan, où « la majeure partie des donneurs ont été opérés ». D'autres interventions chirurgicales ont eu lieu dans une clinique réputée à Kiev. « À ce jour, nous avons découvert 25 personnes qui ont été poussées à donner leurs reins. Nous en cherchons d'autres ». Les trois médecins arrêtés prélevaient les reins de ressortissants d'Ukraine, de Moldavie et d'Ouzbékistan. Quant aux bénéficiaires des greffes, apprend-on, c'était « pour la plupart » des Israéliens qui payaient entre 100 000 et 200 000 dollars. On se souvient qu'au mois de novembre 2010, un trafic d'organes avait été découvert au Kossovo. Nancy Scheper-Hughes, professeur d'anthropologie médicale à l'Université de Californie à Berkeley et fondatrice d'Organ Watch, une association de surveillance du trafic d'organes, avait parlé de la connexion israélienne, en affirmant clairement à PressTV qu'Israël en était « à la tête ». Israël est bien la plaque tournante du trafic international d'organes. En vertu de la loi juive, en effet, les Israéliens estiment qu'ils ne sont pas autorisés à donner leurs organes, et il leur faut ainsi les trouver chez les goys. Israël est ainsi le seul pays dont le corps médical ne condamne pas le commerce illégal d'organes.
En septembre, on apprenait que le PDG de Netcare, le principal groupe de santé privé en Afrique du Sud, ainsi que cinq chirurgiens, étaient inculpés pour avoir greffé à de riches Israéliens des reins prélevés sur des Brésiliens et des Roumains miséreux. L'hôpital privé Sainte Augustine de Durban, géré par le groupe Netcare, était également poursuivi pour 109 opérations pratiquées entre 2001 et 2003 (source : The Star). Des citoyens israéliens étaient venus en Afrique du Sud pour l'opération. En 2005, la police sud-africaine avait ouvert une enquête contre l'Israélien Ilan Perry, le cerveau du trafic.
Au mois d'avril 2010, selon le quotidien israélien Haaretz, la police israélienne avait arrêté une demi-douzaine d'hommes soupçonnés d'être impliqués dans un vaste trafic d'organes dans le nord du pays. Parmi les suspects arrêtés se trouvaient notamment un général de brigade, ainsi que deux avocats. L'enquête avait débuté avec une plainte d'une femme de 50 ans originaire de la ville de Nazareth, qui avait répondu à une publicité en langue arabe offrant 100 000 dollars pour le don d'un rein. La vendeuse fut envoyée, par avion, vers un pays d'Europe orientale où se fit le prélèvement, mais la plaignante avait déclaré qu'à son retour en Israël, l'argent promis ne lui avait pas été versé. L'enquête avait permis de mettre au jour un vaste réseau de trafiquants d'organes. « Le réseau opère partout dans le pays et pas seulement au nord ; il recrute ses clients par des annonces dans les journaux et sur internet », précisait un responsable policier. En moyenne, une greffe de rein est facturée 120 000 dollars (90 000 euros) au bénéficiaire. Quant aux donneurs, qui sont des personnes en situation de précarité, ils ne reçoivent jamais plus de 10 000 dollars. Parfois moins, parfois rien du tout. Les donneurs doivent signer un contrat avec les trafiquants, comportant des déclarations mensongères, attestant notamment qu'ils ont un lien familial avec le receveur, ce qui est une exigence de la réglementation des pays (Europe de l'Est, Philippines, Equateur) dans lesquels la transplantation va avoir lieu. Ils sont ensuite renvoyés en Israël sans avoir été munis du moindre dossier médical, ce qui les met en danger en cas de complications post-chirurgicales, qui sont fréquentes.
Début décembre 2009, on apprenait que de nombreux sites internet ukrainiens accusaient Israël d'avoir fait venir environ 25 000 enfants ukrainiens au cours des deux années passées, afin de prélever leurs organes. Le professeur Vyacheslav Gudin, lors d'une conférence à Kiev, avait fait le récit détaillé de ses recherches infructueuses de 15 enfants adoptés en Israël. Ceux-ci auraient été utilisés par des centres médicaux comme « pièces détachées » (Haaretz).
Le 24 juillet 2009, une quarantaine d'élus locaux et cinq rabbins étaient arrêtés dans le New Jersey, à côté de New York. Les autorités soupçonnaient les prévenus de corruption, extorsion de fonds, blanchiment d'argent et... trafic d'organes. Plusieurs synagogues avaient été perquisitionnées. Le rabbin Levy Izhak Rosenbaum était accusé d'avoir persuadé des donneurs moldaves de lui vendre pour 10 000 dollars des reins qu'il revendait seize fois plus cher. « Il ciblait des personnes vulnérables » indique Mark McCarron, substitut du procureur fédéral. Rosenbaum arrangeait alors le voyage du donneur pour New York. Nancy Scheper-Hughes, de l'université de Californie, la spécialiste de la question, avait visité des villages moldaves dont, écrit-elle, « 20 % des hommes adultes avaient été recrutés pour être des vendeurs de reins. » Il s'avérait qu'Isaac, Rosenbaum était l'intermédiaire principal d'Ilan Perry ? demeurant en Israël, qui était le cerveau de l'opération.
Début octobre 2009, on apprenait encore que le réseau du rabbin Rosenbaum opérait aussi au Maroc. Le Pr Mustapha Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, avait révélé que le réseau y était spécialisé dans l'enlèvement d'enfants en Algérie. Les opérations s'effectuaient dans des cliniques marocaines se trouvant à Oujda. Le rabbin Rosenbaum s'occupait du financement pour acquérir les équipements nécessaires aux opérations chirurgicales et du transport des organes vers New York et Israël.
LA FILIÈRE PALESTINIENNE
Le trafic d'organes avait fait pour la première fois l'objet d'un scandale au cours de l'été 2009, juste après l'affaire du rabbin Rosenbaum. Le scandale avait éclaté suite à un article publié par le premier quotidien suédois, Aftonbladet, révélant que l'armée israélienne avait kidnappé de jeunes Palestiniens et que leurs corps mutilés avaient été retournés quelques jours plus tard. À la fin août 2009, le journaliste suédois Donald Bolström, après une enquête sur le terrain, avait accusé l'armée israélienne de prélever des organes sur les prisonniers palestiniens. Des jeunes hommes palestiniens avaient disparu. Sur internet, les langues se déliaient. Des docteurs israéliens de l'institut médico-légal d'Abou Kabir, étaient accusés d'avoir extrait des organes vitaux (le cœur, les reins, le foie), des corps de jeunes Palestiniens tués par l'armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie. Les corps étaient parfois rendus aux familles, bourrés de coton et couturés de haut en bas, mais le plus souvent gardés dans des tombes numérotées.
Fin septembre 2009, le député arabe-israélien Mohammad Barakeh avait accusé les Israéliens de vols d'organes et s'était élevé contre la pratique israélienne de garder les dépouilles de Palestiniens tués. « Nous avons le droit de connaître les raisons pour lesquelles Israël confisque les corps des martyrs et quel secret ils cherchent à préserver. »
L'ancien chef du principal institut médico-légal israélien, le docteur Jehuda Hiss, avait d'ailleurs reconnu que des organes avaient été prélevés sur des corps de Palestiniens, au cours des années 1990 sans l'autorisation des familles des défunts. Jehuda Hiss avait fait ces déclarations dans un entretien accordé en 2000 à Nancy Scheper-Hugues, qui ne les avait rendues publiques que dix ans plus tard, à la faveur des révélations du journal suédois. Des extraits de l'entretien avaient été diffusés à la télévision israélienne. Le docteur Jehuda Hiss y précise que des cornées avaient été prélevées sur des cadavres. « Aucune autorisation n'était demandée à la famille », affirme-t-il. Dans les années 1990, les spécialistes de la morgue Abou Kabir prélevaient la peau, la cornée, les valves cardiaques et les os des cadavres de Palestiniens et d'étrangers, sans l'autorisation de leurs familles. Durant une interview sur la chaîne de TV Al-Jazira, en 2002, l'ancien dirigeant palestinien, Yasser Arafat, avait déjà accusé le régime israélien d'assassiner des nourrissons, des enfants et des jeunes Palestiniens afin de collecter leurs organes vitaux pour des greffes. « Ils assassinent nos enfants et utilisent leurs organes comme pièces de rechange. Pourquoi le monde entier reste-t-il silencieux ? Israël profite de ce silence pour intensifier son oppression et la terreur contre notre peuple », s'indignait Arafat. Au cours de cet entretien, qui eut lieu le 14 janvier 2002, Arafat montrait des photographies de corps mutilés d'enfants.
LA FILIÈRE ROUMAINE
En juillet 2009, on apprenait qu'à Bucarest, en Roumanie, trois personnes accusées de trafic d'ovules, cette fois-ci, étaient arrêtées. Les deux responsables de la clinique Sabyc, un père et son fils étaient israéliens. Deux autres Israéliens qui travaillaient dans cette clinique étaient également écroués. La clinique versait aux donatrices des sommes allant de 800 à 1 000 lei (environ 190 à 238 euros), alors que la loi roumaine interdit formellement de rémunérer les dons d'organes ou de cellules. Selon les médias roumains, les bénéficiaires étaient majoritairement des Israéliennes. Elles payaient entre douze et quinze mille euros pour réaliser une fécondation in vitro. Les ovules provenaient de jeunes femmes roumaines en difficulté sociale.
En janvier 2004, déjà, un officier de l'armée israélienne en retraite nommé Geldaya Tauber Gady avait été arrêté au Brésil pour sa participation à un réseau international de trafic d'organes. Celui-ci avait alors expliqué au tribunal que le gouvernement israélien finançait l'opération.
Mike Levinski, citoyen israélien, fut le pionnier de la filière moldave. L'hebdomadaire Le Point du 15 février 2002 livrait quelques informations sur ce trafic. On y apprenait que les Moldaves, citoyens d'un petit pays situé entre la Roumanie et l'Ukraine, étaient alors bien misérables, et certains d'entre eux en avaient été réduits à vendre un rein pour pouvoir survivre. Des rabatteurs israéliens prospectaient sur place, offrant aux donneurs 3 000 dollars pour cette « livre de chair ». La commission touchée par les rabatteurs s'élevait à environ 30 000 dollars par rein, tandis que les honoraires du chirurgien allaient de 100 à 200 000 dollars par opération. Donneurs et patients se retrouvaient en Turquie dans la clinique du docteur Sonmez, qui admettait avoir pratiqué plus de 500 greffes au cours des cinq dernières années, sans jamais avoir été inquiété par la justice turque. Le trafic était manifestement extrêmement rentable, à en juger par le nombre de petites annonces d'intermédiaires publiées dans les journaux israéliens.
Les "donneurs" n'étaient d'ailleurs pas toujours au courant de ce qui allait leur arriver. Après des opérations bénignes, de l'appendicite, ou autre, de jeunes Moldaves, comme Serghei Thimus, se réveillaient avec des cicatrices mal placées, et on leur annonçait qu'il avait fallu leur enlever un rein qui ne fonctionnait pas bien, ou bien, comme ce fut le cas pour Serghei, une radio leur révélait par la suite que leur chirurgien leur avait tout simplement volé un rein.
En décembre 2001, le journal israélien Haaretz rapportait que l'ambassadeur de Roumanie en Israël avait demandé à être reçu par le Ministre des Affaires sociales pour l'entretenir au sujet de ce qui commençait à faire scandale dans son pays. À cette occasion, apprenait-on, celui-ci lui avait demandé des explications et lui avait remis une liste d'enfants nés en Roumanie qui avaient été amenés en Israël pour être adoptés, et « avec tous leurs organes à l'intérieur de leurs corps. » Il semblait donc que l'adoption d'enfants roumains en Israël n'était peut-être pas seulement qu'une œuvre charitable. L'inversion accusatoire, avec laquelle les lecteurs de nos livres se sont familiarisés, se vérifie ici avec un film comme Dirty Pretty Things, du réalisateur Stephen Frears (GB, 2002) : Okwe est un pauvre noir d'origine nigérienne qui vit à Londres. Il est clandestin, en situation illégale, et sa vie n'est pas facile. Il est conducteur de taxi le jour, et réceptionniste la nuit, dans un palace londonien. Il se passe des choses bizarres dans cet hôtel, et Okwe découvre que le palace qui l'emploie sert de couverture à un trafic d'organes organisé par le responsable d'étage, qui profite des difficultés des immigrés. En échange d'un de leurs reins, des pauvres immigrés du tiers-monde peuvent ainsi obtenir un passeport ou un visa : un rein contre un passeport. L'opération s'effectue dans une des suites de l'hôtel par des médecins peu expérimentés. Persécuté par les services d'immigration (deux Anglais blancs très méchants), Okwe n'ose pas dénoncer ce qu'il vient de découvrir. C'est donc par des voies parallèles qu'il va tenter de démanteler ce trafic, aidé par une femme de ménage turque, une prostituée noire et un Chinois employé dans une morgue. Les pauvres immigrés clandestins sont ici victimes de chantages, de pressions, de viols et de crimes, tandis que les Blancs, une fois encore, jouent le rôle des salauds. Le film est réalisé par Stephen Frears, qui n'est pas un "Blanc", comme vous l'avez compris. Ils projettent sur les autres ce dont ils se sentent coupables. En juin 2008, lors de la parution de notre livre sur la Mafia juive, nous n'avions que peu d'éléments sur le trafic d'organes. Mais en ce qui concerne l'inversion accusatoire, nos lecteurs liront avec profit le Miroir du judaïsme, paru en 2009. Les deux livres de 400 pages sont chacun au prix de 26 € (+2 € de port, en tout. Hervé Lalin, 14 rue Brossolette, 92300 Levallois. Inutile de se déplacer).
L'EXTREME-DROITE DE LA PEUR
On voit bien cependant que notre discours ne plaît pas à tout le monde. Un courriel de l'association Renaissance catholique, par exemple, vient de nous signifier que nous ne sommes pas le bienvenu cette année à la « fête du livre ». Jean-Pierre Maugendre préfère sans doute rester avec des gens de bonne compagnie. Cela peut se concevoir, mais enfin, cette droite "respectable", il faut le dire, est tout de même bien décevante ; et ça ne date pas d'hier. Ces gens-là, si l'on regarde bien, ne savent que chialer et se répandre en lamentations. Depuis des lustres, ils plombent l'atmosphère avec leur indignation perpétuelle. La vérité est que s'ils parlent sans cesse de « terrorisme intellectuel », c'est parce qu'ils sont eux-mêmes terrorisés. Ils ont reçu trop de coups, depuis deux cents ans, si bien qu'ils sont maintenant fossilisés dans la jérémiade, incapables de mordre leurs ennemis et de réagir aux outrages qu'on leur fait. Quand par hasard, on identifie un de ces petits salauds qui pisse sur un crucifix et qu'on lui donne la leçon qu'il mérite, c'est nous qui passons pour un extrémiste, un « antisémite obsessionnel », un type infréquentable. « Quand on te crache dessus, dit le proverbe yiddish, il ne faut pas dire qu'il pleut ! » La veulerie et la lâcheté de cette "extrême-droite" de la peur nous inspirent le plus parfait mépris. Mais les lecteurs de RIVAROL connaissent sans doute le mot de Talleyrand : il faut savoir l'économiser, car en la matière, il y a beaucoup de nécessiteux !
Hervé RYSSEN. Rivarol du 10 décembre 2010 -
Une bonne nouvelle - Recherche sur les embryons : l'examen du texte n'a pas pu être achevé
En raison de la stratégie d’obstruction des députés UMP, jeudi 28 mars, la proposition de loi du Parti radical de gauche d’autoriser la recherche sur l’embryon, soutenue par le gouvernement, n’a pu aller à son terme, ce qui a suscité la fureur des députés radicaux, qui ont quitté l’Hémicycle.
Cet imbroglio procédural a pour conséquence de repousser de plusieurs semaines l’adoption de ce texte, déjà voté au Sénat au début de décembre 2012. Il faudra en effet que le texte soit repris par un autre groupe parlementaire, par le gouvernement ou mis à l’ordre du jour de l’Assemblée lorsqu’elle en a la maîtrise.
"Nous sommes empêchés de légiférer et d’exercer le droit à légiférer et nous devons en tirer les conséquences, nous ne pouvons pas continuer à siéger dans des conditions parfaitement artificielles, illégitimes et inconstitutionnelles", a protesté le président du groupe des radicaux de gauche, Roger-Gérard Schwartzenberg. Il a été suivi immédiatement par les députés écologistes, qui eux aussi ont quitté l’Hémicycle.
ALLIANCE DE L’OBSTRUCTION ET DU RÈGLEMENT
Après deux heures de discussion procédurale en début de soirée, M. Schwartzenberg a jugé "inadmissible" que le débat ne puisse pas se poursuivre toute la nuit. Vu les trois cents amendements déposés par l’UMP sur le seul article du texte, il n’était pas possible que l’examen du texte soit entièrement terminé à 1 heure du matin.
"Nous sommes dans une niche, mais nous ne sommes pas des chiens ! Nous allons explorer les voies du droit. L’ensemble des groupes est privé de défendre une proposition de loi !", a déploré Paul Giacobbi (RDDP). La seule journée de jeudi était prévue pour examiner les textes des radicaux de gauche. Cette "niche", dans le jargon parlementaire, est une journée réservée à un groupe parlementaire d’opposition ou minoritaire pour étudier ses textes. Le groupe RDDP n’en a qu’une par an.
Depuis jeudi matin, l’UMP a tout fait pour retarder les débats, en déposant déjà de nombreux amendements sur le premier texte examiné. Si bien que le débat sur la recherche sur l’embryon n’a débuté que vers 18 h 30. "C’est l’alliance de l’obstruction et du règlement. J’ai beaucoup de peine, on n’est pas loin du bas empire romain", a déploré le député PS Richard Ferrand.
Les députés UMP les plus réfractaires à ce texte sont ceux qui avaient déjà bataillé en 2011 lors de la révision des lois sur la bioéthique. A l’issue de débats enflammés, le Parlement en était resté à un régime d’interdiction avec dérogations. C’est ce régime qui prévaut depuis 2004. Un peu plus d’une soixantaine de projets sont en cours depuis cette date, selon le ministère de la recherche.