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"Report" de la réforme des retraites.
Il aura fallu trois années de négociations chaotiques, des mois de grèves aussi ruineuses que nuisibles à nos vies personnelles, collectives et nationales, une crise sanitaire et l'entrée de la France en récession pour que l'exécutif renonce ("procède au report" en termes officiels") en même temps qu'à celle inutile et labyrinthique de l'assurance chômage, à une réforme des retraites économiquement non viable, socialement inique et structurellement inadaptée.Reste qu'une fois de plus, par manque d'autorité, de clarté et de détermination, ce gouvernement n'aura - pas plus que ceux qui l'ont précédé - su s'emparer des deux sujets majeurs dont dépendent la justice du système par répartition et l'avenir de nos enfants : la fin des régimes spéciaux et le financement futur des pensions.De quoi le régime est-il le nom ? Du cafouillage et de l'impuissance institutionnels. -
Passez l’été en gilet jaune !
Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples et La Nouvelle guerre des mondes ♦ L’association Yellowsphere[1] vient de publier un très bel ouvrage sur le mouvement des Gilets jaunes en France, dont on recommandera l’acquisition et la lecture.
Intitulé sobrement Gilets jaunes – Une année d’insurrection et de révolte dans Paris, il se présente sous la forme d’un épais recueil de photographies[2] prises tout au long des manifestations parisiennes, pendant une année, de novembre 2018 à novembre 2019.
Trois photographes : Marie-Anne Goncora-Ristroph, Jean Grody et Justin Rouhier ont réalisé cet exceptionnel reportage photo, agrémenté d’un commentaire réalisé par Yvan Hardoy et de différentes contributions. Édouard Limonov, aujourd’hui décédé, a d’ailleurs préfacé cet ouvrage de référence.
Belle révolte, magnifiques photos
Les photos sont à vrai dire magnifiques : une symphonie multicolore ! Le jaune des manifestants, le rouge des fumigènes, la fumée blanche des gaz lacrymogènes, le noir des casseurs ou des « forces de l’ordre », le bleu des gendarmes ou le sang des blessés s’entremêlent ainsi sur chaque page.
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Charles Huet : «Le Made in France est une réponse à la désindustrialisation française».
Source : https://www.billetdefrance.fr/
Le Made in France revient plus que jamais sur le devant de la scène. Mais qu’en est-il réellement ? Entretien avec Charles Huet, co-créateur de la Carte française, une carte cadeau dédiée au produit Made in France et auteur du Guide des produits Made in emplois (2013).
Qu’est-ce que le Made in France ?
Le code de l’Union européenne définit précisément le “Made in”. Cette définition est issue du Gatt (1947) et des accords de Marrakech (1994). Il fallait attribuer et définir une nationalité à un produit en vue de lui affecter un niveau de droit de douane dans le cadre de ces accords. Cela se règle au niveau européen. Le code des douanes précise pour chaque type de produits le critère à remplir pour pouvoir se prévaloir du Made in France ou du Made in UE. Il y a autant de critères que de produits. Dans plus de 80% des cas, ce sont des doubles critères.
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Relocalisation : renverser le rapport de force ?
Si l’idée de relocaliser la production est portée depuis longtemps par des intellectuels et des militants, elle a pris un nouvel élan dans la population à la faveur de la crise sanitaire. Mais l’État peut-il retrouver un rôle de stratège sans reprendre en main le secteur-clé de l’énergie, ce qui entrerait en contradiction avec la logique de l’UE ?
Dans cette émission de Russeurope Express, Jacques Sapir et Clément Ollivier reçoivent Aurélien Bernier, journaliste et essayiste, auteur des « Voleurs d’énergie » (éd. Utopia, 2018) et de la note « Démondialisation, relocalisation et régulation publique : pourquoi et comment », publiée en juin dernier par l’Institut Rousseau.
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Marcel Gauchet : malheur français et néolibéralisme
Ex: Aph Aph Philippe Conrad (via Facebook)
Il y a un malheur français, bien spécifique à ce pays : pourquoi sommes-nous les champions du monde du pessimisme et du mécontentement de nous-mêmes ? Pourquoi vivons-nous notre situation, notre place dans l’Europe et le monde, comme un malheur incomparable ?
Marcel Gauchet aborde ce problème d’une façon originale, en procédant d’abord à un vaste examen historique, qui le conduit aux XVIIe-XVIIIe siècles, jusqu’à la période immédiatement contemporaine : pourquoi la mondialisation et l’insertion dans l’ensemble européen sont-ils ressentis en France avec une particulière inquiétude ? Pourquoi le divorce entre les élites et le peuple prend-il chez nous ce tour dramatique ? Quelle responsabilité incombe aux dirigeants dans la montée de ce qu’on appelle, sans y réfléchir, « populisme » ? Quel rôle joue, dans le marasme français, le néo-libéralisme auquel Mitterrand a converti la France sans le dire ?
Enfin, l’auteur montre que nous sommes aujourd’hui au plein coeur d’une période d’idéologie, d’autant plus pernicieuse qu’elle n’est jamais repérée pour ce qu’elle est, mais toujours confondue avec le cours obligatoire des choses : il s’agit de l’idéologie néo-libérale, qui va de pair avec la dépolitisation de nos sociétés.
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Liquidator à la relance, il fallait oser !
LE MAIRE, UNG RAND DISEUX ET PETIT FAISEUX QUI N'A JAMAIS TRAVAILLE DANS UNE ENTREPRISE ET QUI PARLE BIEN L'ALLEMAND !
Le 19 décembre 2018, chez Jean-Jacques Bourdin, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire déclarait qu’il trouverait « les solutions les plus originales » pour sauver l’usine Ford de Blanquefort et son millier d’emplois. Il faut croire que ce brillant diplômé de Normale Sup manque d’imagination puisque, ne lui en déplaise, l’usine Ford a bel et bien fermé, au grand dam du dépité Poutou qui regrettait que Le Maire ait lâché « les Ford ». Comme on dit chez moi, en Normandie (terre où le parachuté Le Maire est un élu fantôme), « c’est un grand diseux, mais un p’tit faiseux ».
La liste des fermetures d’usines sous la « gouvernance » Le Maire est longue comme un jour sans pain : Ford, ArjoWiggins, Ibiden à Courtenay, CKB-TE Connectivity à Allones (en cours), Peugeot à Hérimoncourt, Michelin, Renault, France Tabac à Sarlat… sans parler de la casse sociale chez Airbus, Engie, Sanofi, etc. Et comment ne pas évoquer toutes ces cessions des rares fleurons industriels français comme STX France (les chantiers navals de Saint-Nazaire), la Française des jeux, ADP ? Bref, un bilan particulièrement impressionnant !
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Et si la crise actuelle durcissait notre monde néolibéral sans la changer fondamentalement ?, par Yves Morel.
Source : https://www.politiquemagazine.fr/
Le pseudo-libéralisme français a vite retrouvé les vertus de l’étatisme – c’est-à-dire le contrôle étroit du citoyen repeint aux couleurs de la responsabilité sociétale. L’État se perpétue, qu’importe le pays.
À quoi ressemblera le monde après le grand chamboulement provoqué par la pandémie coronovirale ? En nos précédents articles, dans ces colonnes mêmes, nous nous sommes interrogés sur les changements majeurs que la crise actuelle pourrait provoquer dans notre société et notre système politique. Nous avons mis en avant le procès, découlant de cette crise, du néolibéralisme mondial, le renforcement du pouvoir de l’État, qui retrouve une manière de transcendance, la remise en question de notre mode de vie individualiste et hédoniste, et la nécessité d’une rupture d’avec un ordre politique et économique délétère et suranné.
Et nous avons marqué également les limites du changement que nous étions en droit d’espérer. Nous avons pensé que les remises en question de notre modèle économique, social et politique, engendrées par la situation présente, ne déboucheraient cependant pas sur la renaissance civilisationnelle qu’elle semblait rendre possible, en raison d’une part de l’absence de renouvellement de nos dirigeants, tous coulés dans le moule libéral d’autre part de la désaffection de nos compatriotes à l’égard de la vie publique. Le scepticisme désabusé et la révolte amère caractérisent les Français de notre époque, et pas seulement eux, du reste.
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Reprise de la réforme des retraites : Macron baise les mains qui l'ont fait roi.
On aurait tort de voir dans la persistance avec laquelle Emmanuel Macron poursuit son plan de réforme des retraites l'effet de l'esprit diabolique qui préside, nous dit la sagesse romaine, au maintien arrogant dans l'erreur contre lequel nous mettait en garde Saint Augustin dans ses Sermons.Il serait tout aussi vain de tenter d'y déceler la moindre trace d'une volonté de préserver les équilibres sociaux liés au système des pensions par répartition.En relançant le débat par un nouveau cycle de négociations qui viennent s'ajouter aux quelques trois années de préparation d'une réforme mal ficelée, anti sociale, inéquitable et non financée, le Président de la République veut tenir une promesse. Non pas celle faite aux Français pendant sa campagne électorale de 2017 de maintenir les niveaux de retraites et d'en finir avec les régimes spéciaux — ce qui serait légitime et aurait dû sens — mais celle, plus discrète, faite aux marchés et aux fonds de pensions anglo-saxons : entamer le processus de transformation du système qui, à terme, devra laisser la place aux assurances privées conformément aux lois non écrites du globalisme financier planétaire.En faisant à nouveau de cette réforme une priorité absolue contre l'avis même du MEDEF pour une fois sur la même ligne que les centrales syndicales, et alors que les effets économiques et sociaux de la crise sanitaire ne profilent encore que les premiers contours de leur ombre effrayante, Macron adresse un signal fort aux vrais décideurs internationaux auquel il doit son mandat et dont il espère qu'ils assureront sa réélection dans deux ans.La méthode Castex qui espère sans doute, en ces temps difficiles, une moindre résistance syndicale, ne sera peut être pas la méthode Philippe. Sans doute ne sera-t-il plus question d'âge pivot, mais le but ultime reste le même: servir son dû au capitalisme mondial. -
Le populisme, condition du réveil des peuples (2010) 2/2
... Et la progressivité de l’impôt
Le populisme nécessaire, c'est aussi le retour à l'impôt progressif, par opposition à l'impôt proportionnel. Qu'il n'existe plus que cinq tranches d'impôts sur le revenu est une injustice majeure alors que les inégalités sociales explosent, et que les très riches sont de plus en plus riches. Que CSG et CRDS soient des impôts proportionnels est aussi totalement injuste. La progressivité de l'impôt est un principe intrinsèquement républicain. Il n’y a pas de République sans impôt progressif. Le bouclier fiscal créé par Chirac et Villepin, et amplifié par Sarkozy au profit des très riches, est une injustice quand l'argent des très riches n'est pas le fruit de leur travail mais provient de la financiarisation parasitaire ou encore de la dépravation du goût (les salaires des footballeurs ou des chanteurs par exemple). Le populisme nécessaire, dans le domaine fiscal comme dans les autres domaines, c'est le pouvoir donné au peuple travailleur d'ajuster les inégalités de revenus aux différences de compétences, d'engagement, d'énergie et de responsabilité dans le service rendu à la société. Le critère, c'est le service social. Personne ne conteste, dans le peuple travailleur, qu'il soit nécessaire et normal qu'un chirurgien soit mieux payé qu'un gardien de square. Mais même le second a droit de pouvoir vivre décemment de son travail.
Le populisme nécessaire, c'est garantir que chacun donne à la société en fonction de ses capacités et que personne ne connaisse la misère. Ce n'est pas l’égalitarisme c'est l'égalité des droits, c'est l'égalité des chances, c'est l'égalité d'accès à l'éducation et à la culture. Ce n'est jamais la discrimination positive - qui rompt le pacte républicain - mais c'est l'accès à des internats gratuits pour les enfants travailleurs et doués issus de milieux pauvres. Le populisme, c'est la méritocratie républicaine.
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Le populisme, condition du réveil des peuples (2010) 1/2
Les dirigeants occidentaux se méfient du peuple. Le plus souvent, ils refusent de prendre en compte l'expression de ses choix. Ou bien encore ils tentent de biaiser les modes de son expression publique. Les modifications de lois électorales y contribuent à l'occasion, instaurant un seuil de voix pour avoir des élus, envisageant telle mesure pour empêcher quadrangulaires ou triangulaires. D'une façon ou d'une autre, et ne serait-ce que par l'abstention, le peuple manifeste qu'il n'adhère pas à ces caricatures de démocratie. Il ne veut pas n'avoir le choix qu'entre des partis, UMP ou PS ou prétendus écologistes, qui sont d'accord sur des points aussi essentiels que la construction d'une Europe libérale, et plus précisément libre-échangiste, et sur une idéologie qui désarme les peuples d'Europe, l'idéologie dite « des droits de l'homme ».
Entre l’islamisation et américanisation des moeurs
L'électeur ne veut pas cautionner des "libéraux", souvent libéraux-libertaires qui, par un paradoxe apparent, sont d'accord pour instaurer une société de plus en plus policière, sécuritaire sans sécurité réelle, inégalitaire et communautarisée.