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social - Page 318

  • Urgent, gilets jaunes, voici pourquoi jacline demandait les noms des leaders. Arrestations débutés!

  • GILETS JAUNES

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    Pierre Vial, Président de Terre & peuple

    Je ne supporte plus les « y a qu’à – faut qu’on » qui trouvent toujours d’excellentes raisons de ne pas bouger… tout en donnant, bien sûr, d’excellents conseils pour expliquer, grâce au fruit de leurs géniales cogitations, ce qu’il faudrait faire.

    Le mouvement des Gilets Jaunes est ce qu’il est. Et alors ? Tout ce qui ébranle le Système est bon à prendre. C’est un démenti spectaculaire aux éternels pessimistes assurant que rien ne pourrait faire bouger le peuple de veaux qui est le nôtre. Pensez-y : nous sommes
    peut-être en 1788.

    Les révolutionnaires en chambre nous disent que les GJ ne sont guidés que par des raisons bassement matérielles. Quand on ne sait pas comment finir le mois, avec des gosses à nourrir, on a quelques raisons d’avoir le souci du matériel.

    Personne ne peut dire comment les choses vont évoluer. Mais une chose est sûre : rester sur le bord de la route, en regardant le spectacle pour compter les coups, est indigne. A 76 ans, je ne rougis pas de mettre un gilet jaune. Et de dire merde aux intellos.

    Vous avez rendez-vous avec Terre & peuple :

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  • Le mépris et le mensonge face aux gilets jaunes

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    La désillusion est vertigineuse. En dix-huit mois, le décor monté à la hâte s’est effondré, la mise en scène ambitieuse se disloque, les acteurs venus de gauche et de droite ne trompent plus personne. Le pouvoir auquel les Français n’avaient accordé qu’une confiance de second choix, faute de mieux, avait séduit dans les premiers jours. Le Président incarnait le renouveau d’une verticalité brillante. Il exprimait aussi une volonté de rassemblement et de redressement du pays. Une partie des électeurs de droite se laissait convaincre. Puis le voile s’est déchiré, progressivement d’abord par quelques formules blessantes à l’encontre des gens d’en bas, de ceux qui ne sont rien, des Gaulois. Le peuple français a ressenti que cet homme ne se reconnaissait pas en lui. Il a découvert chez lui le mépris profond, structurel qui l’habite. L’affaire Benalla a révélé la dissimulation qui entourait l’occupant de l’Élysée, privilégiant sa cour et son bon plaisir, à cent lieues des préoccupations quotidiennes des Français.

    Mépris et mensonge : tels sont les deux piliers du pouvoir auquel les « gilets jaunes » ont livré leur premier assaut, samedi. Cette fois, il ne s’agissait pas d’une action syndicale pour la défense de tel ou tel privilège de corporation. Non, cette journée de protestation du 17 novembre exprimait la colère d’un peuple méprisé et trompé. C’était la manifestation des oubliés, celle de la France périphérique, qui travaille, gagne peu, roule beaucoup et voit son pouvoir d’achat et ses libertés rognés un peu plus chaque jour par une caste métropolitaine hautaine et désinvolte. Dans les grandes villes, il y a des transports en commun, des magasins et des services à proximité. Il y fait un peu moins froid l’hiver. Dès qu’on s’en éloigne, les salaires et les revenus sont en moyenne moins élevés, mais la vie n’y est pas nécessairement moins chère, pour les transports ou le chauffage notamment. C’est ce qui explique que le point focal des manifestations soit, parmi de nombreux autres sujets, la hausse des carburants. Celle-ci est le nœud du mensonge et du mépris.

    Le mensonge, c’est l’alibi grossier de la transition énergétique pour faire face au réchauffement climatique. Qui peut, sérieusement, imaginer qu’un gouvernement qui dispose théoriquement d’un mandat de cinq ans pour réformer le pays en profondeur, comme il le prétend, puisse se donner pour priorité une action à très long terme dans un domaine où les frontières n’existent pas et où la France ne peut avoir qu’un poids imperceptible. L’écologie fiscale punitive est un subterfuge qui prend les Français pour des gogos. L’appel à l’effort énergétique et financier des Français est une supercherie éhontée à laquelle le Premier ministre a, une nouvelle fois, eu recours dimanche soir. La réalité est tout autre : les résultats des mesures économiques et fiscales se faisant attendre, le courage de la baisse des dépenses publiques étant aux abonnés absents, notre gouvernement et notre Président, si savants, si sûrs d’eux, ont recours à des expédients pour sauver le budget. La TVA était la solution la plus courageuse et la plus intelligente car elle est payée par les touristes et rééquilibre nos échanges extérieurs. Le pouvoir actuel a choisi la voie de la facilité : faire payer les Français en leur racontant des bobards !

    Lorsque le mensonge est trop grossier, il est déjà méprisant, mais cette fois, le mépris devient systématique et multiforme. On peut le résumer en deux mots : d’abord, celui de « pédagogie », qui revient constamment. Le « paîs, paîdos » grec d’où vient le mot, c’est l’enfant. Le second mot, c’est celui que, d’une voix doucereuse et attendrie, emploient nos ministres : « accompagner ». Les Français sont des enfants, des mineurs irresponsables à qui il faut expliquer ce qu’ils doivent faire, et qu’on va prendre par la main pour qu’ils le fassent. Cela va consister à redonner d’une main à quelques-uns ce qu’on a pris de l’autre à tout le monde, ou presque. Les classes moyennes qui sont au milieu donnent mais ne reçoivent pas : elles sont dans la rue, et c’est une première.

    Christian Vanneste

    http://www.bvoltaire.fr/le-mepris-et-le-mensonge-face-aux-gilets-jaunes/

  • Après la manif avant la prochaine

    6a00d8341c715453ef022ad3a15a43200d-320wi.jpgDifficile et présomptueux paraîtrait, au moment où ces lignes sont écrites, tout pronostic quant à la durée, ou à la relance, du mouvement des gilets jaunes. Alors même que, ce 19 novembre au matin, diverses villes importantes subissaient encore les barrages installés l'avant vielle, leur reprise générale est annoncée pour le 24.

    Prenons déjà en compte l'énorme succès. Un Bernard Henri Lévy qui parle d'échec, en se basant sur le nombre des manifestants évalués par les services de Castaner[1]. En fait, ce mouvement spontané s'est traduit, de l'aveu même des pouvoirs publics par plus de 2 000 rassemblements,. Ce nombre multiplie par plus de 10 celui des mobilisations que parviennent à organiser les gros appareils, syndicaux, partisans ou associatifs structurés de la gauche.

    Parmi les incompréhensions et les erreurs, certains se souviendront de déclarations inquiétantes. Le Premier ministre affirme "garder le cap". On se souviendra sa proximité avec Juppé, lui-même toujours "droit dans ses bottes", du moins en paroles. Le résultat se révéla catastrophique.

    Beaucoup plus grave, l'attitude jupitérienne. Le président se dérobe à l'usage d'honorer de sa présence le congrès des maires de France. Sourdement, cette absence s'interprète sans irrespect excessif à une fuite devant les représentants de 35 000 villages, trop proches du terrain, englués dans la France d'en bas.

    Que Mélenchon revendique l'exemple de ces manifestations, totalement étrangères à son organisation, ne fait que ridiculiser un peu plus sa boursouflure et souligner son imposture. Son parti, sa prétendue France insoumise, devait faire un tabac à la législative partielle d'Évry pour succéder à Manuel Valls. Or, au premier tour, ce 18 novembre sa candidate Farida Amrani n'a obtenu que 17,8 % des suffrages exprimés alors que le taux d'abstention atteint le pourcentage impressionnant de 81,9 % des électeurs inscrits. Voilà qui reflète un sérieux discrédit des institutions républicaines.

    Plus absurde encore la proposition formulée par Laurent Berger[2] au nom de la CFDT, centrale syndicale supposée la plus raisonnable :

    - 1° maintenir le cap fiscaliste de la surtaxation pétrolière,

    - 2° en y ajoutant de nouvelles aides. Celles-ci seraient financées par un État déjà déficitaire, donc par de nouveaux impôts.

    Sans doute les propos entendus de la part de manifestants informels auxquels les médias ont tendu le micro, ne débouchaient que sur des refus, parfois même sur la demande ce qui s'appellerait un référendum révocatoire, si on en arrivait la constitution du Venezuela. Voulez-vous que Macron démissionne et que le prix de l'essence diminue ?... Voilà un problème bien posé : pas la peine de formuler une question subsidiaire.

    Au hasard je relève, quand même, parmi tant d'autres, une observation du blocage tel qu'il s'est déroulé, de manière tout à fait bon enfant le premier jour, ce 17 novembre :

    Les supermarchés sont quasi vides, je vois presque 40 % de gilets sur les plages avant, les gens ont des bonnes têtes, ils sont souriants et déterminés, certaines préfectures sont touchées, je trouve que c'est une très très belle manifestation populaire et homogène. LMPT était une escroquerie marketing à la place.

    Tous les gens sérieux doivent comprendre qu'il se joue potentiellement quelque chose d'énorme. Les flics sont complètement dépassés, et les seuls qui ne participent pas sont les petites crevures qu'on a déjà bien identifiées. Il faut absolument soutenir ce mouvement des artisans et des commerçants français sur cette thématique du quotidien. Infiniment plus constructif que les élections et le bal des prostituées.

    À tous égards, en fait, et contrairement à de nombreux commentaires médiatiques agréés, ce mouvement ressemble à une longue tradition de révoltes sectorielles de la France profonde. Ne les qualifions pas seulement d’apolitiques, ce qui ne veut pas dire grand-chose, mais plutôt d'antipolitiques. Elles sont apparues sporadiquement en France depuis plus de 60 ans, Poujadisme des années 1953 à 1959, Cid-Unati autour de 1968, CDCA pendant une bonne quinzaine d'années à partir de 1985, mais aussi grandes poussées de protestations paysannes comme en 1991, etc.

    Bien entendu, de vertueux sachants soutiendront tous qu'elles ont échoué. Mais elles ont exprimé ou annoncé de profonds malaises et des changements d'époque, et bien maladroit qui n'en prendrait pas la mesure.

    JG Malliarakis  

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    Apostilles

    [1] France Police, mouvement des policiers en colère dénombre plus d’un million de manifestants le 17 novembre à 16 heures partout en France démentant les chiffres très minorés du ministère de l’Intérieur.
    [2] ce 19 novmebre sur RTL

    https://www.insolent.fr/2018/11/apres-la-manif-avant-la-prochaine.html

  • Les gilets jaunes, une contestation issue du "pays réel".

    L’État semble ne pas en avoir fini avec les gilets jaunes et le gouvernement paraît inflexible, à défaut de savoir comment gérer ce mouvement de colère désordonné et insaisissable, sans doute plus politique dans sa signification que dans sa formulation. Bien sûr, cette colère retombera ou s'épuisera, et ce que l'on pourrait qualifier de « pays légal », qu'il soit syndical ou politicien, respirera, tandis que la mondialisation poursuivra sa marche en avant, néanmoins ralentie et plutôt déconsidérée ses dernières années dans nos contrées : mais rien ne sera réglé, et le ressentiment des classes populaires et moyennes les moins aisées ira croissant, s'exprimant dans les urnes (sans menacer vraiment l'ordre des choses établi depuis longtemps par la République) et sur les réseaux sociaux, déversoirs de la colère et, en définitive, nouveaux amortisseurs de cette dernière après en avoir été le catalyseur et l'éphémère organisateur.

    Pour l'heure, le gouvernement joue la carte du pourrissement du « conflit », en espérant que « ceux qui se lèvent tôt » se fâchent contre les « fâchés des taxes » : les boulangers privés de farine à cause des blocages alors que les commandes non traitées s'accumulent et profitent aux grandes surfaces, mieux achalandées et préparées à ce genre de situation (au moins pour les premiers jours), ou les commerciaux obligés de patienter des heures dans les ralentissements et perdant parfois de précieux clients, entre autres, n'apprécient guère les formes du mouvement même si, eux aussi, se plaignent de la pression fiscale trop forte. « Diviser pour mieux régner » reste la stratégie privilégiée par une République à court d'idées et d'arguments, mais indique aussi sa fragilité, confirmée par quelques sondages qui, au-delà du président Emmanuel Macron, signalent une sorte de « démotivation démocratique » plutôt inquiétante car possiblement nihiliste.

    Ce qui est certain, c'est que ce mouvement mérite considération et, au moins sur la question du « terreau des révoltes », réflexion, voire approbation et soutien. Cela ne signifie ni aveuglement ni suivisme, bien au contraire, et ce serait gravement impolitique de se contenter de slogans et de ne pas penser des pistes de propositions et de solutions, au-delà de la seule question du diesel ou de celle, plus large, des modes de déplacement motorisés. Plusieurs thèmes peuvent ainsi être abordés sans sortir du sujet : les mobilités et les types d'énergies nécessaires à celles-ci ; la localisation de l'habitat et le lieu du travail (et les formes que peut revêtir celui-ci pour réduire l'éloignement entre ceux-ci) ; l'aménagement du territoire (des territoires, devrait-on dire) et les circulations, et leur gestion, publique comme privée, corporative comme politique ; etc. Dans ces réflexions, les monarchistes ont leur mot à dire et des idées à avancer, et il serait dommage qu'ils restent en marge des discussions.

    Mais il y a une réflexion politique plus large à avoir en ces temps de colère : après tout, cette révolte des gilets jaunes n'est pas, comme le signale Christophe Guilluy une simple jacquerie : « C'est une confirmation de la confrontation entre la France périphérique et la France des métropoles. Nous ne sommes pas en face d'un mouvement marginal et catégoriel. C'est pourquoi le terme de « jacquerie » me semble inapproprié. La fronde dépasse le monde rural et touche l'ensemble des catégories modestes. (…) Surtout, je crois que nous sommes face à un processus de réaffirmation culturelle des classes moyennes. » Certains pourront y voir une définition sommaire du « pays réel » (définition incomplète, voire inexacte car trop limitée à des classes sociales), pays dont les contours restent d'ailleurs à préciser pour 2018, et il n'est pas scandaleux de l'évoquer si on veut bien, justement, le définir et en comprendre les potentialités et les limites, les unes et les autres nombreuses et non moins certaines... Mais, s'il faut la connaître et tenter de la comprendre, se contenter de voguer au gré de la vague jaune ne peut suffire pour ceux qui se targuent de vouloir changer de situation ou de régime politique : le « pays réel » n'est pas, en soi, une avant-garde, mais plutôt « ce pays qui vit, qui travaille, qui produit et consomme » dans un cadre relativement stable sans être immobile, ce pays enraciné qui se reconnaît, au-delà de ses différences multiples, dans une nation historique et « habituelle ». Il ne fait pas les révolutions, s'il peut les suivre et les confirmer, ou non. Dans nos démocraties, il donne droit, par son vote, au « pays légal » de faire la loi. Mais quand ce droit ne fait plus devoir au « pays légal » de respecter le « pays réel », la démocratie perd de sa consistance et, surtout, de sa légitimité : c'est alors le pouvoir de Créon, et cela peut bien encolérer les électeurs-contribuables qui se sentent floués et incompris, voire ignorés. Nous en sommes sans doute là, et le « pays réel », en ses parties les plus insatisfaites, se couvre alors de jaune fluo pour dénoncer l'illégitimité de certaines taxes ou l'usage abusif du recours étatique à l'impôt. Ses maladresses et ses emportements peuvent le décrédibiliser, certes, mais cela n'enlève rien au fond de la colère et au sentiment d'injustice qui le motive pour protester.

    Le rôle des royalistes contemporains est, sans doute, de montrer que c'est par le moyen du politique et par la liberté affirmée et assumée de la magistrature suprême de l’État que les questions sociales, territoriales et environnementales peuvent trouver des débouchés plus favorables au « pays réel » (ou « réels », au pluriel, ce qui correspondrait sans doute mieux à la multiplicité des communautés et des points d'attaches, en particulier sociales et locales), tout en inscrivant l'action politique dans le long terme et la continuité nécessaire à la bonne mise en place des grandes stratégies écologiques, économiques et sociales, entre autres. Si l'instauration monarchique paraît lointaine, il n'en est pas moins utile de rappeler sa nécessité au regard des enjeux, des défis et des attentes de notre temps et pour cet avenir qui dure longtemps, selon l'heureuse expression du Comte de Paris. Loin d'être un « sceptre magique », la Monarchie ouvre la voie à des possibilités multiples que l'actuelle République ne peut développer, prisonnière de son calendrier et d'un « pays légal » sans imagination ni altitude mentale...

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Elysée, raffineries, aéroports… le plan des gilets jaunes pour faire plier Macron

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    Alors que le gouvernement pointe la désorganisation potentiellement dangereuse du mouvement des « gilets jaunes » en vue de la journée de blocage prévue le samedi 17 novembre 2018, « Marianne » a contacté ses principaux initiateurs pour voir comment ils préparent la manifestation… et la suite.

    Ne les accusez pas de manquer d’organisation. Si les « gilets jaunes » affirment leur indépendance vis-à-vis des partis et syndicats, ils réfutent l’improvisation dont le gouvernement les accuse dans l’organisation du blocage national, le samedi 17 novembre 2018, contre la hausse des taxes sur le carburant. Depuis des jours, des semaines, plusieurs dizaines de militants préparent ainsi leur manifestation du week-end avec une discipline quasi-militaire.

    UNE CARTE DE POINTS DE BLOCAGE « STRATÉGIQUES »

    Ces citoyens déterminés revendiquent d’avoir mis au point un plan précis pour faire reculer Emmanuel Macron et son gouvernement. Par son ampleur, d’abord. Un site Internet conçu spécialement pour la manifestation (blocage17novembre.com) recense, zone par zone, chaque manifestation prévue en France le 17 novembre.

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  • Gilets jaunes : Acte 2 à Paris le 24 novembre

    Gilets jaunes : Acte 2 à Paris le 24 novembre

    C’est l’appel qui circule sur les réseaux sociaux. Galvanisé par le succès de samedi, le mouvement pourrait s’amplifier. L’appel, lancé sur Facebook, est lancé par la même personne qui avait lancé l’idée des gilets jaunes.

    Rendez-vous place de la Concorde, à pieds, à cheval, en voiture, à scooter, moto, vélo et surtout gilet jaune.

    https://www.lesalonbeige.fr/gilets-jaunes-acte-2-a-paris-le-24-novembre/

  • Gilets jaunes : premier bilan provisoire

    Le billet de Patrick Parment

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    Avec plus de 287 000 personnes dans la rue sur la France entière, on ne peut pas dire que ce soit un violent succès. La Manif pour tous avait fait mieux sans parler de l’enterrement de Johnny Hallyday et son million de fans dans les rues. Toutefois, ces 287 000 personnes sont l’arbre qui cache la forêt. Car ce chiffre ne reflète en rien la réalité du phénomène.

    Première remarque : ce mouvement spontané issu des réseaux sociaux n’a aucun leader et ne constitue donc pas une force structurée. Deuxième remarque : ce mouvement est l’expression pure et dure d’une France d’en bas, selon l’expression de Christophe Guilluy, qui en a ras-le-bol de la France d’en haut, celle urbaine de ces élites qui n’en sont pas. Cela ne date pas d’aujourd’hui. Emmanuel Macron a bénéficié de ce ras-le-bol qui a littéralement implosé les partis politiques traditionnels et son petit personnel.

    Ô surprise, Macron se révèle pire que le mal qu’il était censé éradiquer. La politique libérale de Macron, au prétexte de modernisation des structures du pays, est un bide total. Quoi de plus logique d’ailleurs quand on est issu de la caste énarchique qui prétend gouverner hors sol au pays d’une démocratie sans électeur. Nul besoin d’être grand clerc pour comprendre que ceux qui sont restés chez eux pour suivre – ou non – les événements à la téloche ou ailleurs sont largement plus nombreux que ceux qui ont pris le parti de descendre dans la rue. Or, en démocratie, l’unique sanction, ce sont les élections. Il y a fort à parier que les européennes à venir vont nous réserver quelques surprises.

    Ce ne sera toutefois pas suffisant pour renvoyer Macron à ses chères études. Mais, il a déjà tout faux en voulant porter le combat contre ceux que l’on nomme les populistes, relents de fascisme à ses yeux. Cela prouve bien qu’il n’a rien compris à l’essence même du populisme qui est pour le peuple sa volonté de vouloir rester ce qu’il est au regard de sa propre histoire et de s’inscrire dans la continuité. Et surtout que cesse ces politiques libérales qui sont en train de nous détruire. Un seul mot nous vient à l’esprit : Macron, dehors !

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Les gilets jaunes fédèrent les oppositions à Macron

    Les gilets jaunes fédèrent les oppositions à Macron

    Jérôme Sainte-Marie dirige Pollingvox, une société d’études et de conseil spécialisée dans les enjeux d’opinion, fondée en 2013. Dans Le Figarovox, il analyse la contestation :

    Si l’on considère dans leur originalité radicale l’émergence de ce mouvement d’opinion puis la mise en place de modalités d’action déconcertantes, force est d’admettre la réussite de cette mobilisation. Il y avait un doute énorme avant le 17 novembre sur la concrétisation de ce mécontentement virtuel, il est désormais levé. Rappelons que ceux qui sont allés sur les ronds-points, les péages autoroutiers et autres lieux de rassemblement, ne savaient pas très bien qui ils allaient y trouver et comment les choses se dérouleraient. Ils étaient donc dans un contexte plutôt anxiogène, à l’inverse du confort qu’offrent les manifestations habituelles, depuis longtemps assujetties à un rituel bien connu de tous, organisateurs, participants et forces de l’ordre. Bien entendu, il existe un hiatus gigantesque entre le soutien déclaré au mouvement, de l’ordre de trois Français sur quatre, et la participation effective à celui-ci, mais comment pourrait-il en être autrement? Nous sommes donc confrontés à une mobilisation dont l’importance quantitative constitue un message encourageant pour tous ceux qui s’y sont peu ou prou reconnus.

    […] Quant aux participants eux-mêmes, les témoignages disponibles et les échanges que j’ai pu avoir avec certains d’entre eux attestent du caractère populaire, à tous les sens du terme, de la mobilisation. Rassemblés par des mots d’ordre portant sur des questions d’argent, ils sont avant tout des salariés, travailleurs indépendants ou retraités aux revenus situés autour ou en-deçà du revenu mensuel médian, qui se situe autour de 1700 euros après impôts. Ce n’est pas la France de la misère ou de l’exclusion, sans doute, mais bien celle dont le travail s’accompagne d’une insécurité financière permanente. Ajoutons que dans la circonstance les clivages sociaux supplantent les autres, et que se mobilisent ensemble des personnes aux origines variées. […]

    Rappelons un instant que l’accession au pouvoir par Emmanuel Macron s’est faite par la réconciliation d’électeurs issus du centre, de la gauche et de droite, mais que cette diversité politique s’est accompagnée d’une certaine homogénéité sociale. Il me semble que ce soit alors créé un «bloc élitaire», rassemblant l’élite proprement dite, ceux qui aspirent à en faire partie, et enfin, ceux qui lui délèguent volontiers la gestion des affaires publiques. Cette polarisation a mis en difficulté et le Parti socialiste et le parti Les Républicains, supplantés dans leur vocation gouvernementale. En face, le «bloc populaire» n’existait que sous une forme négative, partagé de manière irréconciliable entre lepénistes et mélenchonistes. L’existence de ces quatre oppositions sans aucune formule d’alliance concevable est la meilleure garantie de pérennité du macronisme. Cependant, le mouvement des «gilets jaunes» peut constituer une rupture décisive. Mobilisation surgie de la base même du pays, ignorant les identités politiques ou syndicales, elle produit sans même s’en soucier une forme de réunification sociale. De ce fait, la polarisation que tente Emmanuel Macron entre «progressistes» et «populistes» prend une dimension sociologique de plus en plus visible. Avec un bloc élitaire bien en place et représenté prioritairement par LREM et un bloc populaire en gestation, la transformation de l’ordre politique français se poursuit et s’accélère.

    https://www.lesalonbeige.fr/les-gilets-jaunes-federent-les-oppositions-a-macron/