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social - Page 527

  • Europe : Pour Angela Merkel le SMIC est la cause du chômage

    Vous la sentez bien là la petite info qui pue ? Le SMIC responsable du chômage ? Ce qui signifie qu’ils risquent de tenter de nous convaincre de la véracité de ces propos…

    http://lesmoutonsenrages.fr/

  • La famille dans le collimateur du pouvoir

    Du projet de loi sur le mariage inverti à la baisse des allocations familiales, les socialistes ne sont décidément pas très « famille ». Et sapent obstinément les fondations de cette institution de base de notre société.
    Début avril, le Sénat examine le projet de loi Taubira, dit du « mariage pour tous », fleuron de l'offensive de la gauche version Hollande contre la famille.
    Le Sénat, c'est un peu un club de sages. Le sénateur UMP Patrice Gélard a promis d'emblée que l'opposition s'y montrerait plus civilisée qu'à l'Assemblée nationale : pas question d'obstruction quasi-systématique. Et tant pis si ledit texte sape les fondements mêmes de la famille ; donc de la société... Pour rassurer (?) les millions de Français qui, en province ou à Paris, ont fait connaître leur opposition, physique et métaphysique, à ce projet insensé, on nous serine que le vote sera « très serré », puisque la gauche sénatoriale ne possède que six voix d'avance sur la droite étendue au centre. Et, plusieurs sénateurs de gauche ayant fait connaître leur opposition au « mariage » pour tous, tout serait donc ouvert. Dès lors, il faut admettre que si le projet de la gauche l'emporte au Palais du Luxembourg, cela ne pourra être qu'avec la complicité de la droite ! (grâce à la laquelle le projet Taubira a d'ailleurs réussi à franchir les barrages de la commission des lois, et de la commission des Affaires sociales!)
    Quoi qu'il en soit, la gauche n'a pas d'inquiétude. Le ministre délégué à la Famille, Dominique Bertinotti, l'a dit ouvertement à la veille des débats : « Même dans l'hypothèse d'un recours au Conseil constitutionnel, on peut considérer que ce sera réglé fin juin. Dès cet été, les couples homosexuels pourront se marier. »
    Il faut dire que, comme ministre de la Famille, on fait mieux. C'est déjà elle qui déclarait, lors de sa nomination, vouloir passer « des familles, on va dire "classiques", aux familles recomposées, aux familles monoparentales, homoparentales... »
    Le message des socialistes aux opposants au projet de loi Taubira est clair : marchez tant que vous voulez, nous ferons ce que nous voulons. François Hollande, le 28 mars, n'a pas dit autre chose sur le plateau de France 2 : ce que pensent les Français ? On s'en f...
    À en croire la presse espagnole, notre fringant président aurait demandé conseil, pour nous faire avaler la pilule, à l'ancien premier ministre espagnol Zapatero, qui ignora semblablement les manifestations monstres organisées outre-Pyrénées contre le "mariage" homosexuel !
    Les familles des classes moyennes privées d'allocs
    Pouvait-on attendre autre chose du premier chef de l’État hostile à l'engagement conjugal au point d'installer sa deuxième concubine à l’Élysée, après s'être séparé de la première? Qui veut marier autrui devrait pourtant commencer par soi-même...
    Le reste est à l'avenant. Et là, fi des promesses électorales.
    Le candidat ne voulait pas soumettre les allocations familiales aux conditions de ressources. Sur le même plateau de télé, il a fait savoir que ce n'est plus d'actualité. Le président a pris la mesure de la situation, et les « hauts revenus » devraient voir leurs allocations fondre des trois quarts. Rappelons que, pour Hollande, un couple est riche aux alentours de 4000 euros mensuels... Ce sont donc les classes moyennes françaises qui feront une fois de plus les frais des coupes socialistes. Accessoirement, on dénature ainsi les allocations familiales, en affectant de considérer comme des aides sociales ce qui relève de l'équité.
    Mais il faut bien compenser une politique qui génère 2,6 milliards d'euros de déficit annuel à la Caisse nationale des allocations familiales. Petit doigt sur la couture, le ci-devant maire de Nantes Ayrault étudie donc, en ce sens, les propositions du rapport Fragonard, qui propose de diviser les allocations par deux au-delà de 5 009 euros par mois pour un couple de deux enfants, 5 786 euros pour trois enfants. Voire par trois, au-delà de 5 771 euros pour une famille de deux enfants et 6548 euros pour trois enfants. Ou quelque chose d'approchant. Il existe plusieurs scenarii possibles (notamment contre le quotient familial), mais tous ont le même objectif !
    On peut multiplier les exemples. Contre la famille Hollande ose tout.
    Ainsi, les socialistes marquent leur volonté de séparer, dès le plus jeune âge, les enfants de leurs parents, en les confiant à l'arbitraire moral de l'Education étatique. Une monstruosité simplement désignée par Dominique Bertinotti comme l'instauration d'un « service public de la petite enfance » (sic !).
    Après tout, lors d'une de ses premières interventions comme chef de l’État, François Hollande, vénérant les mânes de Jules Ferry, n'avait-il pas déclaré que l'école - pardon : l’École - « c'est l'arme de l'égalité républicaine » ? Peut-on mieux résumer un programme de destruction de la famille ?
    Olivier Figueras monde & vie 9 avril 2013

  • ALBERT SOREL : Un des plus grands historiens de son siècle

    Passionné de littérature, cet enfant de Honfleur se crut d' abord romancier avant de devenir célèbre par l'ampleur de ses travaux historiques. 

    Albert Sorel nait à Honfleur le 13 août 1842. Il va devenir une des gloires de son pays natal, compatriote de Lucie Delarue-Mardrus, d'Alphonse Allais ou d'Erik Satie, Mais, lui, il fera dans le genre sérieux, même s'il s'est cru d'abord poète et romancier.
    Après le collège d'Honlleur et quelques vers dans des revues locales, ce qui ne plaît guère à sa riche famille d'industriels, il quitte l'Estuaire pour partir étudier à Paris.
    Il se sent alors attiré avant tout par la littérature. Il considérera toujours comme son meilleur livre La grande falaise, récit épique dans lequel il mettait en scène d'anciens officiers révolutionnaires de la Grande Armée, nostalgiques des temps héroïques. Dans un paysage grandiose se nouent des complots dignes du Georges d'Esparbès des Demi-soldes. C'est aussi de sa jeunesse que date un autre roman, Le docteur Egra, et que fut esquissé, dès 1865, alors qu'il n'a que 23 ans, le joli proverbe L'eau qui dort, publié plus tard dans la célèbre Revue des Deux Mondes.
    Pourtant, il avait été un étudiant sérieux, suivant avec assiduité les cours de la faculté de Droit. Pour complaire à sa famille, il entre en 1866, grâce à la protection de François Guizot, aux Affaires étrangères. La guerre de 1870 va bouleverser sa carrière et il se retrouve à la délégation de Tours, vite accablé sous des tâches écrasantes. II en tirera plus tard la matière du premier livre qui va le classer parmi les meilleurs érudits: Histoire diplomatique de la guerre franco-allemande. Ayant épousé une Allemande après avoir participé aux négociations, il se rend bien compte qu'il n'est plus tout à fait à sa place au poste qu'il occupe.
    Tout, finalement, va commencer pour lui à trente ans par sa rencontre avec Emile Boutmy, son aîné d'une demi-douzaine d'années. Professeur à l'Ecole spéciale d'architecture, celui-ci bifurque vers une toute autre voie et fonde en 1872 l'Ecole libre des Sciences Politiques. II demande alors à Sorel de le rejoindre pour y assurer le cours d'histoire diplomatique, alors qu'il n'est pas véritablement historien et n'a encore jamais parlé en public.
    Fort préoccupé par la parution de ses romans, il ne prévoit pas alors que l'enseignement et l'histoire vont transformer sa vie, l'obligeant à s'intéresser aux opérations militaires, aux réformes législatives, aux querelles religieuses, aux traités commerciaux. Au fur et à mesure qu'il l'enseigne à de jeunes étudiants, vite subjugués par l'ampleur de ses horizons, il découvre les multiples aspects de la science dont il est en train de devenir le plus incontestable ses spécialistes.
    Ce poète va se révéler un homme du concret tout autant que du rêve, persuadé que les peuples demeurent dans une large mesure les artisans de leurs destinées, parce qu'il se refuse à voir dans ces peuples des abstractions. Sa philosophie, basée sur l'expérience, est simple : « En histoire, c'est l'homme qu'il faut rechercher partout et partout remettre à son rang. » 
    Reliant sans cesse le présent au passé, il voit dans la race « l'ensemble des caractères imprimés aux générations par la famille. »
    Disciple d'Hippolyte Taine, il n'est pas très loin non plus des idées de Frédéric Le Play, lui aussi originaire d'Honfleur et considéré comme le grand pionnier de la sociologie.
    Quatre ans après son entrée à l'Ecole des Sciences Politiques, Albert Sorel devient aussi secrétaire général de la présidence du Sénat, ce qui confirme la confiance qu'on lui témoigne en hautlieu.
    Ses diverses charges sont loin d'interrompre ses recherches et ses publications. En 1878, il publie La question d'Orient au XVIIl" siècle, qui sera suivi, quelques années plus tard, par L'origine de la Triple-Alliance. Son enseignement fait de lui un des guides de la jeune génération, celle de l' entre-deux-guerres, qui de 1870 à 1914 va vivre une sorte de veillée d'armes. Le professeur apprend d'abord à ses étudiants quel est l'essentiel de la vie d'un homme politique : « Il est comme le capitaine d'un voilier: les vents contraires l' obligent souvent à louvoyer, mais, s'il est vraiment digne de sa mission, il ne doit pas perdre de vue la boussole ou l'étoile qui fixe sa direction générale et le convie sans cesse à y revenir. » 
    Marqué par les épreuves de l'année terrible, il ne se cache guère d'être un partisan de la « Revanche ».
    Son grand souci est de bâtir une œuvre qui marquera les générations futures. Il y travaille avec acharnement. On le verra bien quand paraissent, entre 1885 et 1904, les huit volumes de sa gigantesque fresque: L'Europe et la Révolution française, qui en fera un des très grands historiens de son siècle.
    Il a trouvé son fil conducteur : « Les institutions politiques, dans leur variété et leur mobilité, ne sont qu'un décor superficiel, derrière lequel il faut découvrir les lois permanentes - géographie, génie de la race, circonstances extérieures - qui déterminent le cours constant de la nation vers ses destinées. C' est ainsi qu'aussitôt aux prises avec les difficultés pratiques, les révolutionnaires de 1793 ont fait litière de leur bagage théorique pour aller chercher dans les traditions de l'Etat monarchique et les buts nationaux qu'ils devaient s'assigner et jusqu'aux moyens de les atteindre. »
    Il s'attache particulièrement, dans le quatrième tome de sa grande fresque historique au problème des Limites naturelies, montrant que les Jacobins de « la patrie en danger » ont parfois repris quelques unes des grandes idées du Roi soleil; la Révolution, selon lui, voulant exercer sur les peuples la domination que la monarchie s'attribuait sur les Etats, Napoléon, à son tour, sera l'héritier de Louis XIV et du Comité de salut public.
    Cette continuité est une idée essentielle qui vient corriger les brutales ruptures d'une histoire chaotique et partisane,
    En bon Normand qui croit que « la vérité n'est pas toute entière d'un seul côté », comme le dira un jour un des successeurs à Sciences Po, son compatriote André Siegfried, il ne peut être que tolérant, citant souvent le principe du roi de Prusse selon lequel « Chacun est libre de faire son salut à sa façon, »
    Il est aussi journaliste et donne des chroniques au Temps ou au Gaulois, apparaissant comme un véritable maitre à penser de la fin du XIX" siècle. Nationaliste français, il n' en reste pas moins régionaliste normand et un de ses principes d'éducation restera intangible pour tirer le maximum de chacun de ses étudiants : « Ramenez-le à son sol natal, à la province dont vous l'avez déraciné, - en l'espèce notre glorieuse et généreuse terre normande; - la voix de ses pères le soustraira aux sollicitations dissolvantes et le remettra dans le bon chemin ... »
    Il ne faut donc pas s'étonner s'il publie un fort beau recueil de nouvelles Vieux habits, vieux galons, où revit l'épopée impériale, et surtout, un recueil d'articles particulièrement enracinés: Pages normandes qui paraîtra en 1907, quelques, mois après sa mort, C'est tout son pays natal et ses grands hommes, de Corneille à Flaubert et du peintre Boudin à  Maupassant, qui revit, avec les paysans et les pêcheurs qui furent les compagnons de sa jeunesse augeronne et honfleuraise.
    Par ailleurs, il fut un très proche parent de Georges Sorel, le plus singulier des socialistes révolutionnaires, Mais ceci est une autre histoire, comme dirait Kipling,
    Jean MABIRE

  • Grèce : L’austérité tue

    Les mesures drastiques imposées en Grèce se sont aussi accompagnées d’une explosion des meurtres et des suicides et d’une détérioration de la santé publique.

    Les mesures drastiques d’austérité imposées en Grèce pour assainir les finances publiques du pays se sont accompagnées d’une explosion des suicides, des meurtres et d’une détérioration de la santé publique, selon une étude américano-grecque publiée jeudi soir.

    Le taux de mortalité résultant de suicides et d’homicides a augmenté de 22,7 % et de 27,6 % respectivement de 2007 à 2009 surtout parmi les hommes, précisent les auteurs de ce rapport publié dans l’American Journal of Public Health, en se basant sur les statistiques du gouvernement.

    Ils ont aussi constaté un accroissement du nombre de cas de troubles mentaux, d’abus de drogue et même de maladies infectieuses provoquées par le virus du Nil occidental et du sida.

    Ces phénomènes ont coïncidé avec une forte hausse du chômage à la suite de la crise économique de 2007, dont le taux est passé de 7,2 % en 2008 à 22,6 % au début de 2012. En même temps, les dépenses de l’État consacrées aux services publics ont été fortement réduites, le budget du ministère de la Santé baissant pour sa part de 23,7 % de 2009 à 2011. Cette diminution des services de santé publique s’est aussi produite au moment où un grand nombre de Grecs au chômage ont été contraints de réduire leurs recours aux soins médicaux privés pour se faire soigner dans des organismes publics dont les moyens étaient également très réduits et plus entièrement gratuits. Quand on taille dans les programmes d’échange de seringues pour les drogués et la distribution de préservatifs, le risque de contracter le virus du sida augmente, soulignent les auteurs. Les nouveaux cas d’infection par le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) ont augmenté de 57 % de 2010 à 2011 (607 à 954).

    “Nous nous attendions à ce que les mesures d’austérité aient des effets négatifs sur les services de santé et la santé publique, mais l’impact a été beaucoup plus sévère que nous ne l’avions imaginé”, a expliqué le principal auteur de cette étude, Elias Kondilis, chercheur à l’université Aristote.

    Citant la situation grecque, ces chercheurs mettent en garde contre des effets néfastes similaires sur la santé publique dans d’autres pays européens confrontés à une situation économique difficile et même les États-Unis où on évoque des coupes dans les programmes de couverture médicale des retraités et de santé publique.

    “La politique des coupes budgétaires actuellement proposées (…) aurait les mêmes effets dévastateurs sur les services de santé et la santé publique aux États-Unis”, estime le Dr Howard Waitzkin, professeur retraité de médecine et de sociologie à l’université du Nouveau-Mexique, coauteur de l’étude.

    Le Point   http://fortune.fdesouche.com

  • La sociale-traîtrise à son zénith

     

    par Adrien Abauzit pour L’Action Française

    Le constat est tellement évident que nous avons presque honte de le dire : le PS est depuis le « tournant de la rigueur » (1983), un parti qui travaille officiellement pour les intérêts de l’oligarchie financière.

     

    Une fois revenu au pouvoir, il était donc annoncé qu’il trahisse à nouveau la France. En témoigne son travail depuis onze mois : adoption du TSCG, validation du MES, énième ralliement au libre-échange via le rapport Gallois et avortement du Glass-Steagall Act tant promis. N’oublions pas non plus le marché transatlantique, prévu de longue date, contre lequel le PS, évidemment, omettra de mettre son véto le moment venu.

    A côté de tout cela, sur la base de l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013, le PS nous prépare, dans sa réforme prochaine du droit du travail, un clou du spectacle auquel nous ne voulions croire : le détricotage en douce du CDI. Ce qu’est le CDI et ce qu’il va en rester

    Un CDI est un contrat de travail qui offre deux garanties au salarié. Un, le contrat de travail ne peut être régulièrement rompu qu’en cas de cause réelle et sérieuse de licenciement. Deux, l’employeur ne peut modifier unilatéralement le salaire, le temps de travail, la qualification et le lieu de travail du salarié.

    Grâce à ces deux garanties, le salarié dispose d’instruments qui lui permettent de défendre ses conditions de travail contre l’employeur malveillant. Autrement dit, les abus de l’employeur sont soit empêchés, soit sanctionnés en justice le cas échéant. A cet égard, la jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de cassation, globalement favorable au salarié, veille à ce que le CDI reste un « donjon », c’est-à-dire que sans l’accord du salarié, son contrat de travail reste inchangé.

    Pour démonter cette jurisprudence, Hollande, comme à son habitude, finasse. Une loi dont l’article 1er serait : « les garanties offertes par le CDI sont abolies » ferait mauvais genre, puisqu’officiellement François Hollande est de gauche et que le souvenir du CPE est toujours dans les têtes. Hollande a donc préféré laisser les syndicats et le MEDEF conclure un accord ; un accord écrit en novlangue suffisamment complexe de technique juridique pour que le quidam moyen soit circonvenu.

    Parmi les nombreux points de la réforme, deux se distinguent par leur importance : les accords de maintien dans l’emploi et la négociation sur la mobilité interne.

    L’accord de maintien dans l’emploi est un accord d’entreprise qu’il sera possible de conclure en cas de difficultés financières de l’entreprise. L’accord permettra à l’employeur de trouver « un nouvel équilibre global dans la répartition salaire/temps de travail/emploi ». Traduction : l’employeur pourra augmenter le temps de travail du salarié et baisser son salaire, s’il s’engage en contrepartie à ne pas le licencier. Si le salarié refuse de se plier à l’accord, il sera licencié et la cause réelle et sérieuse de son licenciement sera attestée par l’existence même de l’accord. En résumé, l’employeur pourra licencier sans véritable cause réelle et sérieuse et il sera libre de modifier la rémunération et le temps de travail contractuellement prévus.

    La négociation sur la mobilité interne permettra à l’employeur de muter le salarié aux quatre coins de la France sans lui demander son avis. En cas de refus du salarié, il sera licencié et la cause réelle et sérieuse de son licenciement sera réputée. Là encore, l’employeur licenciera en l’absence de véritable cause réelle et sérieuse. Quant au secteur géographique dans lequel le salarié s’était engagé à travailler lors de la conclusion de son contrat de travail, il n’existera plus.

    La modification unilatérale de la rémunération, du temps de travail et du lieu de travail, ainsi que la création de causes réelles et sérieuses de licenciement artificielles nous font aboutir à la conclusion suivante : du CDI, ne restera que des lambeaux.

    Apportons un bémol. Les mesures précitées ne pourront se faire qu’en cas d’accord d’entreprise. Ainsi, les PME, désert syndical oblige, en seront exclues de facto. Leurs salariés peuvent respirer.

    Des syndicats aux ordres du Système

    Ne nous attardons pas sur les syndicats signataires de l’ANI, à savoir la CGC, la CFDT et la CFTC : par leur simple signature, ils ont démontré leur obéissance aux ordres de l’oligarchie financière.

    Intéressons-nous d’avantage aux syndicats qui officiellement protestent contre la réforme, c’est-à-dire la CGT et FO. Notons qu’ils n’ont absolument aucune légitimité pour critiquer le gouvernement puisqu’ils ont appelé à voter pour François Hollande. Ils sont donc les complices des estocades portées contre le CDI.

    Rappelons-nous ensuite le printemps 2006. En pleine rivalité Villepin-Sarkozy, nous vîmes tous les syndicats manifester et bloquer les services publics pour demander l’abrogation du fameux CPE. Ce contrat consistait en ceci : allonger la période d’essai à deux ans et supprimer la procédure de licenciement (et non le motif de licenciement).

    Le dispositif du CPE, réservé aux moins de 26 ans, ne s’attaquait pas à la substance du CDI que sont les deux garanties précitées. Il était donc nettement moins attentatoire aux droits des salariés que les accords pour le maintien dans l’emploi et la négociation sur la mobilité interne.

    Logiquement, on pourrait s’attendre à ce que les syndicats bloquent une nouvelle fois la France. Mais au lieu de cela, la CGT et FO ne font que des manifestations on ne peut plus classiques, soit des manifestations absolument inoffensives pour le pouvoir.

    Moralité ? Les syndicats savent d’instinct ce que le Système attend d’eux, ce qu’il leur autorise à faire. Il est déjà écrit qu’ils se plieront aux injonctions du Système. Et pour cause : leur financement provient essentiellement de subventions publiques et de la Confédération européenne des syndicats, elle-même sous perfusion financière de la Commission européenne.

    Sociale-traîtrise, quand tu nous tiens…

    L’ACTION FRANÇAISE n° 2861

  • Jean-Pierre Blanchard lance une soupe populaire lepéniste à la gare Saint-Lazare

    Loquace et souriant, le pasteur Blanchard. C'est que ce proche de Le Pen est fier de son idée, qu'il présente aisément comme un «scoop». Qu'on appelle l'idée «restau du cœur FN», «soupe populaire FN», il s'en moque un peu.
    Ce qu'il veut, c'est les mener à terme, ses «repas chauds». Qu'importe le nom, «après tout, on n'est pas dans un meeting... Même si on ne cachera pas nos couleurs». Alors, le sourire satisfait de celui fraîchement installé dans le QG même du Front national à Saint-Cloud, il détaille, intarissable, précis en tout, ou presque. Sa camionnette se garera tous les lundis et jeudis soir, de novembre à mars, au pied de la gare Saint-Lazare (IXe arrondissement), préférée, dit-il, à celle du Nord, «trop chaude, avec tous ses toxicos»...¢

    Le véhicule devrait être blanc, marqué d'un sceau discret: l'Icaf-social (pour Institut consultant d'aide et de formation). Discret mais transparent: derrière le sigle, il y a le Front national qui salarie pour l'occasion le responsable de l'«institut». C'est que Jean-Pierre Blanchard a pour lui l'amitié de Jany Le Pen, épouse de, et celle de Samuel Maréchal, gendre du même, avec lesquels il dirige un Cercle des amitiés protestantes (1).
     
    De généreux «amis». Une bible en évidence sur son bureau, le pasteur poursuit. Autour du véhicule Icaf-social, une équipe d'une demi-douzaine de personnes servira un repas type fait de soupe, sardines, chocolat, pain et madeleines. Selon ses prévisions, les cent litres de potage auront été préparés par une restauratrice «amie» du parti lepéniste mais qui désire conserver l'anonymat. Les madeleines proviendront d'une entreprise, elle aussi «amie» et tout autant anonyme. Quant au chocolat et aux sardines, un retraité les aura mis en sachet individuel. Anonyme et ami, encore. Et pour le service d'ordre, le Front national de la jeunesse ­ coiffé par Samuel Maréchal ­ a promis de prêter des bras. Tout comme la secrétaire de la fédération FN de Paris, Martine Lehideux.
     
    C'est en septembre que l'«action de solidarité» de Jean-Pierre Blanchard s'est affichée au grand jour pour la première fois. Dans l'allée centrale de la fête des Bleu, Blanc, Rouge du FN. Là, le pasteur Blanchard, habitué ordinairement à vendre des ouvrages pieux, tendait des tracts. Dix-mille au total, qui en appelaient à la volonté des militants pour la «distribution gratuite de repas chauds» sur Paris. Avec cette précision: «En faveur de nos compatriotes les plus démunis.»
     
    Un mois plus loin, le pasteur Blanchard assure pourtant qu'il n'y aura pas de discrimination. Que, non, on ne demandera pas leur carte d'identité aux «malheureux», comme cela s'était vu, en 1988, dans une opération similaire organisée par Fraternité française, cercle satellite du FN. Que, oui, «si un Maghrébin vient, ou un Africain, on le servira». Que, non, «il ne s'agit pas de sélectionner» les pauvres. Des choses comme ça. Avant de souffler qu'«à titre personnel», il est «pour la préférence nationale» jusque dans la débine et la faim, et qu'il s'«adresse d'abord à [ses] compatriotes». Une question, selon lui, de «justice sociale» et de «nécessaire rééquilibrage». Quant à savoir comment cela se traduira dans la pratique, mystère. Tout juste répète-t-il qu'«on fera tout pour avoir des SDF de "chez nous», tenus informés «dans le métro et ailleurs». Par qui? «Nos réseaux.» Les précisions s'arrêtent là.
     
    De Mao à Le Pen. Et elles se font tout aussi courtes sur les arrière-pensées politiques d'une telle soupe populaire à la sauce nationale. Lui, l'instigateur, promet n'en voir aucune, avance que «ces gens, souvent, ne votent pas», et que ces repas chauds franco-français ne seraient que charité chrétienne. Pourtant, Jean-Pierre Blanchard concède qu'il y a là matière à offrir au FN un visage inédit, qui «suscite de bons échos» chez ses partisans. Et, plus important encore, que son action participe au virage du FN vers «un travail d'enracinement et de terrain, qu'il ne faut pas laisser à la gauche». Un nationalisme social, apte à faire du FN un parti «porteur d'espérance». C'est que le pasteur Blanchard, mao à 20 ans au début des années 70, de «toutes les marches dans le Larzac», un temps éducateur devenu tardivement frontiste, en connaît un bout sur le «terrain». C'est même la raison pour laquelle Le Pen l'a engagé, affirme-t-il. Pour son «savoir» (2).
     
    Des réserves sur le personnage. Toutefois, à quelques jours de ses premières distributions de repas, le pasteur Blanchard est loin d'avoir la certitude de réussir son coup. Question finances, en attendant mieux via des dons d'entreprises, l'Icaf-social n'a récolté auprès des militants FN que 15 000 F. Une somme dérisoire, reconnaît-il, loin des 70 000 F budgétés pour «tenir cinq mois» et distribuer les 10 000 repas espérés. Et son association ­ dont est membre Winfried Wermeling, auteur au début des années 90 d'une campagne de «trois millions de signatures contre l'avortement et pour la vie» avec son Union nationale pour l'Europe chrétienne ­ n'a pas obtenu du parti le local qu'elle souhaitait.
     
    Souriant toujours, envers et contre tout, le pasteur Blanchard met cette réserve des siens sur le compte de son «passé atypique». De Mao à Le Pen, via le protestantisme, encore que celui-ci passe ici par une église ultra-conservatrice luthérienne d'origine américaine, non rattachée à la Fédération protestante de France. Comme si les idées de ce pasteur sans charge paroissiale, qui se range volontiers parmi les «modérés» du FN, n'étaient pas au goût de toutes les instances de son parti. Un Front national qui a pourtant fait du social une de ses priorités. Notamment en mars 1996, avec la création d'un département des affaires sociales dirigé, entre autres, par Carl Lang (vice-président du parti), François-Xavier Sidos (membre du cabinet de Le Pen et ex-mercenaire chez Bob Denard) ou Pierre Vial (conseiller régional FN et ancien dirigeant du Grece). Des typiques, ceux-là.¢
     
     
    (1) Voir le Front national, histoire et analyse, de Jean-Yves Camus (éditions Olivier Laurens).
    (2) Le rôle premier de l'Icaf-social est, d'ailleurs, de dispenser des formations en ce sens aux villes gérées par le FN. Y compris Marignane (Bouches-du-Rhône), qui avait retiré en 1995 l'aide municipale accordée aux Restaus du cœur fondés par Coluche...
  • Crise du logement : ce qu’on ne dit pas (archive 2010)

    Emmanuel Martin - Le 1er février 2010. La fondation Abbé Pierre a publié ce 1er février son rapport sur l’état du mal-logement en France. L’association caritative y dénonce l’inaction des pouvoirs publics face à la crise du logement, et appelle à « réguler le fonctionnement des marchés du logement ». Réglementations supplémentaires, subventions supplémentaires (au financement par les ménages et à la construction sociale), « droits » supplémentaires seraient la solution à ce réel problème : « l’intervention publique s’est toujours révélée indispensable (…) pour lutter contre les dysfonctionnements dans le domaine du logement. »

    Pourtant, à l’analyse, cette position se révèle très discutable. Elle demande en effet toujours plus de réglementations plutôt que de considérer les effets pervers … des réglementations déjà en place. Elle part de l’a priori très à la mode, surtout depuis les inepties largement répandues sur les origines de la crise économique, que les marchés fonctionnent mal par définition. Il est vrai que les marchés ne fonctionnent pas de manière parfaite : il y a des ajustements, des erreurs et des corrections. Mais en moyenne cela ne marche pas si mal dans un cadre réglementaire intelligent. Cependant, lorsque, contrairement à toute logique, les marchés échouent durablement à coordonner les besoins des uns avec les capacités des autres, c’est qu’il y a une raison : on les empêche tout simplement de le faire par des réglementations inhibitrices.

    Le marché du logement est un exemple symptomatique où des réglementations mal pensées perturbent les ajustements entre l’offre et la demande. La hausse du coût du logement est en effet fortement liée à l’activité réglementaire du foncier. Sur la décennie qui a précédé la crise, le prix du terrain constructible a été en gros multiplié par six. Alors que naturellement les terrains ne sont pas rares, c’est la politique foncière qui crée artificiellement la rareté et fait flamber les prix. Sous les recommandations de planificateurs urbanistes et les pressions de certains écologistes, l’offre de terrains constructibles a été restreinte : peut-on réellement blâmer le marché si son offre est rationnée politiquement ? L’économiste de l’urbanisme Vincent Bénard* estime par exemple avant la crise (sur l’année 2005) à un tiers cette hausse artificielle du prix directement imputable à la restriction, décidée par le politique, du foncier constructible.

    En effet, les Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) des communes sont censés planifier des années à l’avance la demande de logements de la commune, ce qui est une tâche évidemment impossible et qui gèle l’offre pendant des années, empêchant l’adaptation à la demande. Par ailleurs, alors que certaines petites communes pouvaient encore avoir une marge de manœuvre et exercer une espèce de concurrence, les Schémas de Cohérence Territoriale (SCOT) au niveau de plusieurs communes ont encore accru le poids du carcan réglementaire et raréfié d’autant l’offre. Il serait plus rationnel et efficace de libérer le foncier, en protégeant uniquement les zones sensibles (et en indemnisant leurs propriétaires), et en faisant respecter des règles raisonnables de construction ailleurs.

    Mais les bureaucraties publiques qui vivent de la production de cette activité réglementaire n’ont évidemment aucun intérêt à cette libération du foncier. Mais surtout, sans parler de la corruption dans certaines mairies, les maires doivent choyer un électorat souvent récalcitrant à l'arrivée de nouvelles populations : c'est la logique du snob zoning. Se pose alors ici un problème sérieux de démocratie.

    Cette libération du foncier permettrait une baisse des prix et un accroissement naturel de l’offre qui se répercuterait en baisse des loyers dans le locatif, où d'autres réglementations vont à l’encontre de la facilité à se loger. Le législateur a voulu par exemple protéger une minorité de mauvais payeurs, et a institué l’impossibilité d’expulser de novembre à mars. Les associations telles que la fondation Abbé Pierre s’en félicitent, sans réaliser que cette impossibilité, si elle a protégé une minorité, a en réalité fragilisé une majorité de locataires modestes. On a en effet créé un coût potentiel pour les propriétaires qui doivent alors s’assurer contre les mauvais payeurs en demandant des garanties de plus en plus strictes aux candidats à la location, ce qui empêche une part non négligeable de gens modestes de pouvoir louer. Inutile de préciser les inégalités flagrantes qu’a généré cette législation.
    Par ailleurs, encadrer l’évolution des loyers, après la signature du bail, avec des indices (construction, puis inflation) empêche effectivement les prix (loyers) de refléter correctement la rareté, c’est à dire la demande relative en locatif. Il y a évidemment des rattrapages de loyer entre deux locataires, mais autant dire, du fait de l’incertitude induite pour les propriétaires, que l’investissement est alors plus timide. Enfin, toutes les carottes fiscales (Robien, Scellier) ne font que distordre encore plus le marché en encourageant à investir … mais pas en fonction de la demande réelle, donc pas là où il le faut. Quitte à vouloir favoriser le logement des plus modestes, autant que la puissance publique fournisse des « chèques-logement » : leur effet distordant sur le marché sera minimum.

    Effectivement, comme le souligne la fondation, « les politiques ne doivent (…) pas seulement s’attacher à apporter des réponses ponctuelles et limitées à divers dysfonctionnements, mais permettre de traiter les causes profondes de la crise du logement ». Mais les causes profondes ne sont sans doute pas celles envisagées par la fondation : elles sont bien plus à chercher du côté des obstacles que l’on met délibérément, avec la main sur le cœur, au fonctionnement du marché du logement. Il est temps que les associations caritatives et les politiques prennent conscience des effets pervers des réglementations qu’ils ont soutenues par le passé et qui ont créé les problèmes d’aujourd’hui. Il faut remettre les choses à plat, simplifier les réglementations : libérer le marché immobilier pour qu’il fonctionne enfin de manière saine et puisse répondre aux besoins de logement.

    

Emmanuel Martin est analyste sur www.UnMondeLibre.org.

    * On lira avec profit son ouvrage éclairant : Crise publique, remèdes privés, Romillat 2007.

  • Manuel Valls, Petit Père des travailleurs...

    Discrètement, Manuel Valls a ordonné la mobilisation des services secrets et de la police pour mettre sous surveillance les travailleurs

    Le gouvernement du Parti socialiste français du président François Hollande a ordonné la mobilisation des services secrets et de la police pour mettre sous surveillance les travailleurs qui se battent contre le chômage de masse et les fermetures d’usines.

    Le ministre de l’Intérieur français, Manuel Valls, a révélé mardi dernier que sa police politique est pleinement mobilisée pour espionner la révolte grandissante des travailleurs des usines où sont prévus des licenciements ou bien qui seront fermées. Il a dit que ces mesures étaient nécessaires compte tenu du risque d’« implosions ou explosions sociales ».

    Interviewé sur BFM TV, il a ajouté : « La colère sociale, avec les conséquences de la crise économique et financière, la précarité, le chômage, les plans de licenciements, elle est là, elle gronde depuis des années. »

    Les services de renseignement de la police (SDIG) ont reçu le 30 janvier l’ordre de suivre « au plus près les entreprises en difficulté.... de suivre au plus près la situation des entreprises et filières fragilisées, ou susceptibles de le devenir » et d’anticiper « les mobilisations », ainsi que les « risques d’incidents » ou d’éventuelles « menaces sur l’outil de production en cas de radicalisation d’un conflit ».

    Valls a donné des instructions à la police pour qu’elle surveille les entreprises où les travailleurs sont en lutte pour défendre leur emploi tels PSA Peugeot-Citroën, Renault, Goodyear, la raffinerie Petroplus et l’aciérie d’ArcelorMittal à Florange. Il a clairement reconnu la possibilité que de telles luttes échappent au contrôle de la bureaucratie syndicale qui s’est discréditée en trahissant systématiquement les luttes contre les programmes d’austérité du gouvernement. Valls a fait remarquer qu’il y avait moins de mobilisations organisées mais que le danger « d’explosions sociales » était plus important.

    La police française ne se limite pas surveiller les protestations des travailleurs. Elle se montre aussi plus violente à leur égard. Mercredi dernier, 6 février, plus de 1.500 travailleurs des aciéries d’ArcelorMittal ont convergé sur le Parlement européen à Strasbourg pour protester contre les fermetures à Liège (Belgique), Schiffange (Luxembourg) et Florange (France). Leurs dirigeants syndicaux avaient rendez-vous avec le président du parlement, Martin Schulz.

    L’arrivée des 23 cars belges a été strictement filtrée. Arrêtés sur une aire d’autoroute à neuf kilomètres de Strasbourg, complètement fouillés, tout comme leurs occupants, les véhicules ont dû attendre d’être escortés par les gendarmes pour se rendre au parlement, de sorte que leur arrivée a été étalée sur plus de deux heures. « On nous traite comme des bandits, » a commenté un Liégeois en descendant du car. Deux cars amenant des travailleurs de Florange ont subi le même traitement. Les fouilles ont été organisées sur réquisition du procureur de la République, au vu des violences intervenues en Belgique le 29 janvier dernier où cinq policiers ont été blessés

    Quand la police a empêché les sidérurgistes d’approcher le Parlement européen, ils ont crié : « Pas de Français ici, on est tous métallos ! » Selon les reportages du journal belge Le Soir, les manifestants coincés entre quatre artères obstruées par des cordons de gendarmes mobiles, à trois cents mètres du Parlement, ne pouvaient pas plus former de cortège que faire entendre leur voix. Les plus remontés ont tenté de forcer le passage mais ont été repoussés à coup de gaz lacrymogènes. Ils ont riposté en se saisissant de tout ce qui leur passait par la main comme projectile. Des œufs, des bouteilles, des fumigènes...... des blocs de pierre. Un jeune sidérurgiste belge de 25 ans, John David a perdu un oeil. Il y a eu trois arrestations.

    Les travailleurs de l’usine Renault Flins ont ressenti l’intensification du harcèlement policier ordonné par Valls. Ali Kaya, délégué CGT (Confédération générale du travail) a fait remarquer : « Il y a de plus en plus de présence policière autour de l’usine avec plusieurs voitures banalisées.... La police a contacté des délégués syndicaux ».

    Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT, a dit que ce genre de présence policière sur le lieu des usines sensibles devrait être évité car il serait ressenti comme une « provocation ». Mickaël Wamen, représentant CGT de Goodyear à Amiens a décrit la présence de la police politique comme visant à « criminaliser notre action ».

    Des protestations verbales aussi timorées de la part de la CGT ne valent rien, étant donné que le syndicat n’a pas soutenu les travailleurs en lutte attaqués par la police. Un exemple particulièrement honteux est la complicité de la CGT avec la police pour casser la grève des raffineries au moment critique du mouvement de défense des retraites en 2010.

    Quatre cents travailleurs de l’usine PSA d’Aulnay près de Paris sont en grève depuis plus de 3 semaines et ont arrêté la production pour obliger l’entreprise à entrer dans des « négociations sérieuses » sur les indemnités et les reclassements après la fermeture du site. Les grévistes subissent l’intimidation de l’entreprise : quatre travailleurs risquent d’être renvoyés dont une mère de deux enfants en bas âge. L’entreprise a porté plainte contre huit travailleurs qu’elle accuse d’avoir physiquement attaqué un huissier à l’intérieur du site.

    Une armée de vigiles privés est positionnée autour du site pour empêcher toute action solidaire. Il y a deux semaines, des centaine de police anti-émeute ont empêché les travailleurs d’Aulnay d’organiser un piquet de soutien aux collègues de l’usine PSA de Poissy.

    Manuel Valls ne sera pas moins brutal avec les travailleurs français qu’il ne l’est pour réprimer les sans-papiers, dont 36.822 ont été expulsés en 2012 contre 32.912 en 2011 - un record dépassant de loin les chiffres de l’ex-président Sarkozy. Le gouvernement PS surpasse la politique réactionnaire du gouvernement Sarkozy dans tous les domaines.

    Source : WSWS

    http://www.actionfrancaise.net

     

  • 23 mars 2013 : le discours de Richard Roudier

    Une conférence très réussie

    Cette conférence aura été une très grande réussite qui se situe très au-delà de tout ce que nous avions imaginé et ce, malgré les menaces qu’ont fait peser sur sa tenue les sectaires héritiers d’une histoire qui s’achève . Pour la première fois en Bretagne, deux cent cinquante militants de la cause des peuples européens se sont réunis, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant . De plus cette conférence, dont nous devons l’initiative et la réussite à Yann Vallerie qui a fait un travail exemplaire, il faut le souligner, a le mérite de marquer une inflexion dans la thématique des patriotes qui n’ont pas, jusqu’à récemment, porté beaucoup d’attention à la question sociale . Le succès de cette conférence met en évidence le fait que patriotisme et solidarisme sont intimement liés et qu’il y a une forte demande des milieux patriotiques en faveur d’une réflexion sur cette question essentielle . Nous ne manquerons pas d’approfondir cette réflexion parce que nous sommes persuadés que lier les problématiques identitaire et sociale peut nous permettre de nous substituer à une gauche qui a définitivement abandonné la cause du peuple, le peuple au sens ethnique bien sûr mais aussi le peuple des producteurs . La gauche qui est en train de se couper totalement des milieux à revenus faibles et modestes, devient le parti des bobos qui profitent de la mondialisation d’une part, le parti des gens issus de l’immigration d’autre part . Les autochtones appartenant aux classes défavorisées et de plus en plus ceux des classes moyennes comprennent que la droite libérale ne peut pas non plus apporter de solutions à leurs problèmes parce qu’elle est étroitement liée aux responsables de leurs problèmes . Nous disposons donc d’une fenêtre d’opportunité comme nous n’en avons pas eu depuis la dernière guerre . Encore faut-il que nous soyons capables de formuler un discours recevable par ces vastes couches sociales, ce qui est, à mon avis, tout à fait possible . Il nous faut pour cela abandonner définitivement tout un ensemble de référentiels qui appartiennent à un passé définitivement révolu et formuler de façon adaptée à la situation présente un nouveau corpus doctrinal . Nous pouvons avoir recours pour ce faire aux oeuvres d’intellectuels majeurs de la Renaissance et de l’Antiquité tels que Machiavel, Cicéron, Tite-Live, Polybe et Aristote par exemple , qui peuvent nous être d’une grande utilité .

    Les gens qui ont manifesté aujourd’hui et qui ont essayé d’empêcher la tenue de cette conférence font preuve de manière constante d’un esprit étroit et intolérant; ils se plaisent à manifester contre la montée en puissance d’un fascisme qui est mort en 1945 et que nous n’avons nullement l’intention de ressusciter ; les propos qui ont été tenus au cours de cette conférence montrent, s’il en est besoin, que le mouvement de résistance que nous constituons est authentiquement démocratique et sincèrement préoccupé d’un bien commun qui concerne autant les libertés personnelles que la solidarité sociale . Ces derniers héritiers de la pensée soixante huitarde deviennent d’autant plus hystériques qu’ils sentent bien que l’histoire leur échappe et que les forces, qu’ils croient injurier en les qualifiant de populistes, ont le vent en poupe dans toute l’Europe . Le rejet de la classe politique est général et la réaction populiste, comme l’appelle le philosophe Vincent Coussedière, est enclenchée partout en Europe ; l’Europe qui était en dormition est en train de s’éveiller et si nous avons le mérite d’être des pionniers, nous avons désormais le devoir d’être le fer de lance du mouvement social-conservateur qui ne va faire que s’amplifier .

    Le succès de cette réunion met aussi en évidence le fait que le «  Réseau Identités » fonctionne et que cette structure souple et décentralisée permet une unité d’action et une grande efficacité, malgré une réelle diversité de points de vue, parce que nous partageons tout un ensemble de valeurs essentielles : diversité anthropologique, pluralité politique, liberté conçue comme non-domination, enracinement, patriotisme, solidarité . Nous devons étendre ce réseau et susciter la création de nouvelles associations qui se concacreront à des tâches diversifiées et complémentaires .

    La crise du libéralisme

    Contrairement à ce qu’ont cru les néo-libéraux américains, l’histoire n’est pas terminée; au lendemain de l’effondrement du bloc soviétique, Francis Fukuyama avait cru nécessaire d’affirmer que le train de l’histoire venait de s’arrêter à la station « libéralisme » . Vingt ans plus tard, nous ne pouvons que sourire de cette niaiserie parce que non seulement l’histoire ne s’est pas arrêtée, elle tend même à aller de plus en plus vite, mais en plus le libéralisme a sérieusement du plomb dans l’aile parce que les prophéties économiques des néo-libéraux se sont avérées être erronées . L’économie occidentale et tout particulièrement l’américaine sont dans un état de délabrement que peu de gens avaient imaginé, voilà ne serait-ce que dix ans . Ainsi et contrairement à ce que l’on entend fréquemment, la part de la production industrielle dans le PIB américain est descendue à un niveau extrêmement bas, 11,2%, plus bas encore que celui de la France qui est de 12,5% (il était de 22% en 1990 ) . Les Etats-Unis comme la Grande-Bretagne font encore illusion grâce aux profits de leurs activités financières lesquelles constituent ni plus ni moins qu’un gigantesque hold-up à l’échelle mondiale; cette rente ne durera pas éternellement parce que la financiarisation de l’économie fait l’objet d’un rejet qui s’amplifie très rapidement .

    Et pourtant, il y avait des économistes hétérodoxes qui nous avaient alertés dès le début des années quatre-vingt dix, Maurice Allais tout particulièrement, lequel avait pronostiqué, dès 1991, une crise géante. Maurice Allais dont les économistes du courant dominant disaient qu’il ne comprenait plus rien à l’économie moderne, a eu raison longtemps avant tout le monde . Profitons de cette réunion pour rendre un hommage mérité à un économiste et physicien au talent considérable .

    Cette crise gigantesque que nous vivons, les libéraux ne l’ont pas vu venir parce que ce sont des croyants qui n’ont pas la moindre once de bon sens; ce fait les disqualifie et si les médias et les politiciens continuent de psalmodier les mantras libérales, la plus grande partie des peuples européens a compris que l’économie ne peut pas échapper aux régulations imposées par les états; à défaut, le système économique se fourvoie dans la spéculation laquelle mène inévitablement à des crises dramatiques, telles que celles de 1929 et 2007 . De plus la dérégulation et l’affaiblissement des pratiques de redistribution provoquent une distorsion insupportable de l’échelle des revenus et des patrimoines .

    La préoccupation de la solidarité économique est très ancienne en Europe; Aristote déjà, voilà plus de 2300 ans , faisait état, dans son ouvrage intitulé « La Politique », de sa préférence pour une société constituée essentiellement d’une très vaste classe moyenne, d’une petite classe de pauvres et de très peu de riches . Par ailleurs il considérait qu’un rapport de 1 à 7 entre les revenus des plus pauvres et ceux des plus riches était bien suffisant pour rendre compte des différences de talent et d’énergie qui existent entre les uns uns et les autres . Cette distribution de la richesse, avait selon lui l’immense mérite de limiter les tensions internes qui naissent inévitablement d’une distribution trop inégalitaire et ainsi de rendre la cité plus stable . Cette solidarité économique était à son avis une conséquence de la « philia » que l’on peut traduire par « fraternité ethnique » .

    Le banquier J.P. Morgan, qui possédait une immense fortune, considérait qu’un rapport de 1 à 20 était suffisant; dans les années 1970, le rapport moyen entre les plus bas salaires et les revenus des patrons, était en France de 1 à 35, il est aujourd’hui de 1 à 350 et aux Etats-Unis ce rapport est dans certains cas de 1 à 2000 . L’ère néo-libérale que nous subissons depuis plus de trente ans a permis un enrichissement considérable des plus riches qui s’est fait au détriment des salaires des membres des classes moyennes et défavorisées . L’appauvrissement des classes moyennes va sans doute provoquer ce qu’Aristote avait décrit, à savoir un basculement de ces classes moyennes dans le camp des adversaires résolus de la classe dominante . Ce processus est déjà en oeuvre et se traduit par l’émergence des mouvements populistes, le dernier en date, celui de Beppe Grillo, passé de 0% à 25% des suffrages en quelques semaines, malgré une absence totale de contact avec les médias, illustre le fait que l’histoire est en train de basculer. Nous sommes sortis de l’après-guerre en 1990 et nous sommes en train de sortir simultanément de l’après soixante-huit et de l’après néo-libéralisme . Aux Etats-Unis, la crainte des conflits internes est telle que l’état fédéral a voté des crédits importants pour le réarmement de la garde nationale . Le milliardaire Georges Soros a dit très récemment que la guerre civile est désormais possible aux Etats-Unis . Trente années de néo-libéralisme nous ont conduit au bord de l’abîme et les politiciens de droite et de gauche peuvent en être tenus conjointement pour responsables; les peuples en sont très majoritairement conscients .

    Les Etats-Unis sortent très affaiblis de cette crise et même s’ils demeureront une grande puissance, notamment militaire, pendant au moins deux décennies, ils ne sont plus la seule puissance . Un certain nombre de pays émergents s’organisent pour échapper à la domination américaine; ainsi les BRICs, Brésil, Russie, Inde et Chine envisagent la création d’une monnaie internationale constituée d’un panier des principales monnaies pour échapper aux paiements en dollars . Ce mouvement s’amplifiera rapidement si, comme certains analystes le pensent ( GEAB ) , une grave crise du dollar a lieu au cours de l’année qui vient .

    Les grandes civilisations ont résisté à la vague d’occidentalisation et elles se mobilisent après de longues périodes de léthargie ; une nouvelle situation géopolitique est en cours de formation dans laquelle les anglo-saxons et leur idéologie ne sont plus que des acteurs parmi d’autres . Dans ce contexte, les Européens ont la possibilité de se libérer de la domination américaine ; cela est possible pour trois raisons : les Etats-Unis, nous l’avons dit, sont affaiblis et leur idéologie est contestée ; il n’y a plus de danger soviétique et l’opinion européenne s’est retournée contre les Etats-Unis et ce, même en Allemagne . Les opinions favorables aux Etats-Unis ne sont majoritaires qu’en Grande-Bretagne et encore de très peu .

    Notre seul problème, c’est notre classe politique qui a , toutes tendances confondues, les yeux de Chimène pour le Rodrigue yankee . Cette classe politique a entamé le 12 Mars dernier des discusions en vue de la création d’un marché transatlantique sans en tenir informés les peuples européens . La classe politique libérale de droite et de gauche est naturellement mondialiste et son projet est celui d’une société mondiale uniformisée et métissée sur le modèle nord-américain . Ce projet de marché transatlantique est la première étape d’une intégration de l’Europe occidentale et centrale dans un embryon de cette future société mondiale . La propagande bruxelloise nous dit que ce projet est une réponse à la riposte des BRICs dont la Russie qui est notre partenaire naturel . C’est à dire que la classe politique européenne veut établir un nouveau rideau de fer à l’est de la Pologne pour diviser à nouveau l’Europe et l’empêcher de s’émanciper et d’établir des relations fructueuses avec nos cousins russes qui sont perçus, à juste titre, par les libéraux comme des adversaires résolus de toute idée mondialiste .

    Quelles solutions pour sortir de la crise ?

    Nous avons organisé cette conférence afin d’essayer de poser quelques jalons d’une réflexion que nous devrons mener au cours des mois et des années à venir et qui vise à définir des solutions à la crise économique et sociale que nous subissons et que nous continuerons à subir de manière de plus en plus oppressante si rien ne change . Quelles solutions pouvons-nous envisager pour sortir du cauchemar libéral ?

    La première est sans aucun doute la mise en place au niveau européen d’un protectionnisme économique et démographique . Le protectionnisme économique est une réponse aux multiples dumpings auxquels nous sommes confrontés; à savoir le dumping salarial, le dumping social, le dumping environnemental , le dumping fiscal et enfin le dumping monétaire . Ainsi la Chine pratique un dumping monétaire massif du fait de la sous-évaluation de sa monnaie de l’ordre de 50%, ce qui rend mécaniquement les produits européens deux fois plus chers qu’ils ne devraient l’être normalement et à l’inverse, ce dumping rend les produits chinois deux fois moins chers qu’ils ne devraient l’être, d’où les déficits considérables des échanges avec la Chine, au détriment de l’Europe bien sûr; même l’Allemagne, qui est la championne du monde des exportations, a un déficit commercial récurrent avec la Chine . En plus de ce dumping monétaire, la Chine pratique toutes les autres formes de dumping, ce qui n’est pas acceptable . Il va nous falloir imposer aux Chinois des règles du jeu équitables pour les deux parties et ne plus accepter passivement la destruction de notre industrie . Le protectionnisme n’est pas un credo; il s’inscrit dans une démarche pragmatique et constitue une réponse ponctuelle à un problème précis . Nous avons besoin de reconstruire une industrie et comme tous les pays qui ont développé des activités industrielles l’ont fait dans le passé ( y compris les Etats-Unis ) nous devrons protéger nos industries renaissantes . Pour des raisons de l’ordre de la sécurité collective ( qualité sanitaire des produits alimentaires et indépendance alimentaire ), nous devons aussi protéger notre agriculture ; concernant ce point, le projet de marché transatlantique que la commission européenne nous concocte est comprise par les nord-américains comme un projet de démantèlement de la PAC , ce qui traduit la volonté états-unienne de pratiquer une exportation massive de produits agro-alimentaires vers l’Europe . Bruxelles, en favorisant le libre-échangisme le plus échevelé est en train de tuer l’industrie européenne; la prochaine étape est la destruction de l’agriculture européenne .

    Le protectionnisme démographique vise à mettre un terme à l’invasion en cours de l’Europe en interdisant de manière drastique les conditions de l’installation en Europe et en renvoyant tous les migrants en situation illégale ou sans travail . Ce protectionnisme viserait également à appliquer le principe de la préférence européenne dans le marché du travail et à revaloriser les métiers pénibles de façon à les rendre à nouveau attrayants pour les travailleurs européens . Le coût actuel de l’immigration en France est compris entre 17 et 70 milliards selon les auteurs; il est probablement de l’ordre de 50 milliards ce qui représente plus de la moitié du déficit budgétaire de l’état .

    La seconde série de mesures à appliquer concerne la remise en place de régulations à tous les niveaux ; ces régulations concernent tout d’abord les flux financiers qui n’ont plus aucun sens parce qu’ils sont totalement déconnectés des économies réelles . Les activités financières, qui devraient avoir pour but essentiel le financement des outils de production, sont devenus sous l’influence de Milton Friedman et de l’école de Chicago des activités parasitaires qui s’apparentent au pillage . L’interdiction de ces activités peut passer par une taxation des investissements proportionnellement à leur brièveté , c’est à dire que les investissements de courte durée seraient très fortement taxés et ne présenteraient donc plus aucun intérêt .

    Il conviendrait également de chercher à supprimer les paradis fiscaux qui sont de vrais cancers de l’économie mondiale parce qu’ils permettent aux sociétés multinationales de pratiquer massivement l’évasion fiscale . Ainsi Total, qui est le fleuron de notre CAC40 ne paie qu’un milliard d’impôt en France alors que ses bénéfices annuels sont de l’ordre de 12 milliards d’euros . D’une façon générale , les sociétés du CAC 40 ne paient que 8% d’impôts sur les bénéfices quand les PME en paient 22% ; ceci est directement lié à l’utilisation qu’elles font des sociétés filiales domiciliées dans les paradis fiscaux . A la suite de la crise de 2007, les dirigeants politiques occidentaux avaient promis que ces paradis fiscaux disparaîtraient; bien entendu, il n’en a rien été .

    Il convient également de mettre un terme au processus de dérégulation du marché du travail et de rendre aux organisations de salariés, dont la création devrait être entièrement libre, un rôle essentiel dans la fixation des salaires, des avantages sociaux et de la sécurité au travail .

    Il faudrait également que les états européens s’appliquent à réduire les fraudes fiscale et sociale des entreprises. En France la fraude sociale des entreprises est comprise entre 30 et 40 milliards d’euros et l’évasion fiscale pratiquée par les grandes entreprises est de l’ordre de 45 milliards d’euros en France, 120 milliards en Italie et 230 milliards en Allemagne .

    Les niches fiscales injustifiées représentent un manque à gagner de 40 milliards d’euros pour le fisc français . Le cumul de toutes ces fraudes et avantages accordés aux plus riches représente un total de 120 milliards d’euros en France . Si l’on ajoute le coût de l’immigration, laquelle est voulue par le MEDEF ne l’oublions pas, cela fait un total de 170 milliards d’euros chaque année . Si l’on prend en compte la suggestion du très libéral Patrick Artus de taxer les revenus du capital au même niveau que les revenus du travail, ce sont 100 milliards de plus que le fisc français pourrait récupérer chaque année . Nous en arrivons à un total qui dépasse très largement les 200 milliards d’euros chaque année . Il y a là suffisamment de ressources pour combler les déficits du budget de l’état et des organismes sociaux . Il y aurait même de quoi augmenter le budget de la recherche et développement de 20 milliards d’euros et le budget de la défense d’autant .

    Ceci étant dit et parce que nous ne pensons pas que tous les défauts de notre système économique sont imputables au seul patronat, il faut ajouter que les Français ont eu tendance à se laisser bercer d’illusions concernant, en particulier, la durée du temps de travail qu’il faudra allonger si l’on veut rembourser la dette que notre génération a accumulée, soit 1800 milliards d’euros . Les libéraux de droite et de gauche qui regardent le monde au travers de lunettes aux verres rose, imaginent que la croissance va redevenir ce qu’elle était dans le passé ; il est permis d’en douter et on peut même penser que l’épuisement des énergies fossiles va réduire à néant cette croissance, ce qui est très ennuyeux parce que tout le monde comptait sur elle pour absorber tous nos déficits ainsi que nos dettes . Quoiqu’il en soit, nous sommes très certainement entrés dans une période comparable à celle que connaissent les Japonais depuis plus de vingt ans, à savoir une période de croissance nulle . A défaut de croissance, il ne nous reste qu’une seule possibilité : travailler davantage pour le bien de tous.

    Nous avons mis en avant l’idée de coopératisme. Le coopératisme est un principe d’organisation sociale et économique procédant des idées de communauté, de localisme et de solidarité; il est étranger, à la différence du socialisme, à l’égalitarisme, à l’individualisme et donc au mondialisme . Le coopératisme s’intègre donc naturellemment dans notre conception d’une société enracinée dans des communautés locales et dans l’idée d’une économie localiste et solidaire .

    Nous avons évoqué une forme possible de coopératisme étendu aux 24 millions de salariés français via la création de fonds collectifs privés mais institutionnels qui seraient alimentés par des versements mensuels correspondant à 4 heures de travail supplémentaires . Ces fonds permettraient de constituer des fonds coopératifs d’investissement considérables (1200 milliards d’euros au total) destinés à l’investissement dans les industries locales et nationales . Ce dispositif permettrait de reconstituer le tissu industriel de manière décentralisée, de prendre le contrôle des grandes compagnies par achat d’ actions à hauteur de la minorité de blocage, de constituer une épargne salariale qui serait restituée au moment du départ en retraite, de faire profiter tous les salariés des bénéfices dégagés par nos industries et grandes entreprises de manière mutualiste, tout en préservant la possibilité des nécessaires initiatives personnelles en matière de création et de développement d’entreprises . De plus ces fonds réservés aux seuls salariés nationaux et qui ne pourraient pas se livrer à la spéculation ni à l’investissement off-shore, constitueraient les partenaires de référence dont ont besoin nos entreprises pour s’assurer une réelle stabilité et une visibilité à long terme . Ces fonds seraient gérés de manière coopérative sur une base régionale, à savoir que chacun verserait proportionnellement à ses moyens et que les nominations des dirigeants seraient faites de manière démocratique selon le principe «  un homme, une voix » .

    Nous avons parlé de la cogestion qui consiste à confier la gestion des entreprises à des conseils d’administration constitués à parité de représentants du capital et de représentants élus des salariés (dans le système de codétermination qui existe en Allemagne, ce sont les syndicats qui représentent les salariés dans les conseils d’administration des entreprises de plus de 1000 salariés ). Ce dispositif pourrait être complémentaire du précédent .

    Enfin, nous avons abordé la question du rôle des syndicats qui sont sujets, dans tous les pays européens, à un processus d’érosion ( les syndicats en France, ne rassemblent plus aujourd’hui que 8% des salariés ) . Le syndicalisme a un rôle essentiel à jouer dans nos sociétés parce que, comme l’avait bien compris Machiavel, les intérêts des classes sociales sont le plus souvent divergents et de ce fait, les conflits entre elles sont récurrents et sans fin . Contrairement à Marx, il n’accordait à ces conflits aucune dimension eschatologique et il considérait, contrairement aux conservateurs des 19ème et 20ème siècles, que ces conflits étaient bénéfiques et fondateurs d’institutions et d’identité . Le syndicalisme devrait donc être revivifié ce qui ne semble pas aller de soi ; les causes de la désyndicalisation , que certains associaient à la politisation des syndicats, sont peut-être à rechercher du côté de l’individualisme croissant qui règne dans les sociétés occidentales .

    Notre ami syndicaliste nous a expliqué que le rôle des syndicats de salariés réside dans la défense des intérêts des salariés et le contrôle de l’application des lois et réglements et pas dans la gestion des entreprises. En conséquence, il est opposé à l’idée de la cogestion par les représentants des syndicats .

    Conclusion :

    Que nous nous définissions comme Bretons, Français ou Européens ne change rien au fait que nous sommes tous confrontés aux mêmes maux qui ont leur origine dans l’idéologie individualiste et mondialiste dont les chantres sont, d’une part la Super Classe des très riches apatrides et d’autre part la classe des politiciens libéraux de droite et de gauche, tout aussi individualistes et mondialistes. Ces maux se nomment : arasement des frontières; uniformisation culturelle; immigration de peuplement; insécurité physique, économique et culturelle; chômage et baisse des revenus; déracinement . Nous pouvons avoir des préférences ethnoculturelles, mais ne perdons pas de vue le fait que nous avons une ennemie commune, la Nouvelle Classe qui dispose de très grands moyens et qu’il nous faudra mettre à terre pour nous libérer de la gouvernance mondiale qu’il est en train de mettre en place; évitons de nous disperser dans des querelles secondaires; nous règlerons nos différends plus tard. Pour l’instant, nous devons nous concentrer sur l’essentiel et faire preuve d’une grande tolérance à l’égard de tous nos camarades engagés dans le combat fondamental, celui qui nous permettra de renouer avec l’expérience plurimillénaire des Européens, qu’ils soient de Bretagne, de France ou d’ailleurs .

    http://www.reseau-identites.org

  • Le "blues" de l'agriculture française

    Montrés du doigt lorsque flambent la baguette ou les pâtes, les agriculteurs voient les prix de l'agroalimentaire rester stables lorsque les prix agricoles repartent à la baisse... Et dans un contexte de hausse des charges et d'incertitude sur l'avenir de la PAC, ils s'inquiètent d'une dérégulation des marchés.
    Lorsque s'est amplifié, fin 2007, le débat sur le pouvoir d'achat, c'est vers les agriculteurs que les consommateurs ont été invités à se tourner : la flambée des prix des produits alimentaires
    était due, nous expliquait-on, à la hausse des prix des matières premières agricoles. C'était oublier un peu vite que les celles-ci comptent finalement assez peu dans le prix du produit vendu au consommateur. Le coût du blé dur ne représente que 50 % du prix des pâtes. Les prix agricoles n'étaient donc pas seuls responsables de la flambée des prix...
    Bouc émissaire
    Surtout, alors que le prix du blé a recommencé à baisser depuis le printemps, le prix de la baguette, dont les boulangers avaient justifié l'augmentation à proportion de celle du blé, n'est pas reparti à la baisse. Mais le prix du blé ne représente qu'environ 5 % du prix final de la baguette...
    Fin 2007, les syndicats agricoles avaient réclamé un observatoire, sous l'autorité de l'administration des fraudes, chargé de contrôler précisément les marges pour déterminer les responsabilités. Ils ne l'avaient pas obtenu. Et ne l'obtiendront pas plus maintenant qu'ils veulent comprendre pourquoi la baisse de leurs prix de vente n'est pas répercutée sur les produits qu'ils trouvent dans les rayons des grandes surfaces.
    Accusés de peser sur le pouvoir d'achat des Français lorsque leurs prix augmentent, oubliés lorsque ceux-ci repartent à la baisse, les agriculteurs français ont le "blues". D'autant que, si le temps de la flambée des prix agricoles est terminé, les hausses de charges demeurent. Utilisé pour les engins agricoles ou le chauffage des serres et des élevages, le pétrole est également la base de la fabrication d'engrais, de bâches agricoles et de nombreux intrants qui n'ont cessé d'augmenter ces dernières années.
    L'exemple du lait
    Et dans le contexte de crise financière mondiale, les agriculteurs sont particulièrement inquiets de la dérégulation progressive des prix agricoles en Europe. Le marché du lait en est l'exemple flagrant. Avec la perspective de la disparition progressive des quotas laitiers, les rapports se tendent entre producteurs et acheteurs. Après une première chute de 10 % du prix du lait en octobre, les industriels réclament une nouvelle baisse. Et même s'il faudra peut-être nommer un médiateur national pour parvenir à un accord, les producteurs n'exigent plus la stabilité des prix.
    Cette conjoncture difficile est d'autant plus inquiétante que les agriculteurs savent qu'ils auront, dans les années à venir, de nouveaux efforts à fournir. En particulier pour relever le défi environnemental. Première consommatrice de pesticides au monde, l'Union européenne adoptera dans les prochains mois le "paquet pesticides" qui interdira les molécules les plus dangereuses et imposera des normes plus restrictives. Si de telles adaptations sont nécessaires, pourront-elles être financièrement encaissées dans les filières où le prix de vente couvre à peine le coût de revient ?
    Mais la véritable inquiétude vient de l'incertitude concernant l'avenir de la Politique agricole commune. Le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, s'est félicité d'avoir obtenu, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, un accord sur la réforme de la PAC. Après une nuit de négociations, les ministres européens ont accepté de "réorienter certaines aides", ce qui aidera l'agriculture à relever le défi de l'environnement et permettra de maintenir des outils de régulation des marchés.
    Échec de Barnier
    Mais que deviendra cette politique après 2013, lorsque son budget sera renégocié ? Michel Barnier a échoué dans sa tentative de faire signer par ses collègues un texte promettant de maintenir une politique agricole "ambitieuse". Après le refus du Royaume-Uni, de la Suède et de la Lettonie, l'accord adopté vendredi 28 novembre précise seulement que l'UE devra conserver après 2013 une politique agricole commune « suffisamment ambitieuse ». Cet échec est un avant-goût de la renégociation budgétaire de la PAC, qui consomme actuellement 53 milliards d'euros, soit environ 40 % des ressources communautaires. Et c'est l'agriculture française, qui bénéficie de 10 milliards d'euros de subventions européennes, qui aura le plus à perdre.
    Après un demi-siècle d'une politique qui a maintenu l'agriculture française dans une logique de subventions et de soutien des prix, la sortie de la PAC sera particulièrement douloureuse. Et plus encore que la conjoncture, c'est sans doute cette incertitude sur l'avenir qui donne le "blues" à nos agriculteurs.
    GUILLAUME CHATIZEL L’ACTION FRANÇAISE 2000 du 4 au 17 décembre 2008