
Le Premier ministre François Bayrou a adressé, ce lundi après-midi, à une Assemblée nationale plutôt clairsemée, des mots révélateurs, des mots de rupture. En quelques minutes, on a vu tomber l’épais manteau d’illusions dont s’étaient couverts nos eurobéats, avant que Marine Le Pen ne rappelle utilement les bienfaits d’une nation qui s’assume. Scène centrale, qui restera sans doute dans les annales. Le président américain l’avait pourtant annoncé urbi et orbi : il forcerait les belligérants en Ukraine à signer la paix dans des délais record. Les Européens, toujours entre deux états gazeux, y voyaient un bluff, une parole en l’air. Les choix radicaux de Trump en faveur de ceux qui l’ont élu estomaquent toujours, en Europe, les politiciens qui ont pris l’habitude de trahir leurs électeurs, à peine élus. Les écailles tombent ainsi des yeux de François Bayrou tandis qu’il s’exprime au perchoir. Nous vivons la crise « la plus grave et la plus dangereuse que notre pays a connue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », constate avec raison le Premier ministre, sur le ton du « Que d’eau, que d’eau ! »